Le lieu choisi par l’Éternel // Deutéronome 12, 1-28
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Deutéronome 12, 1-28
Texte biblique
1 Ce sont ici les statuts et les ordonnances que vous garderez pour les pratiquer dans le pays que l’Éternel, le Dieu de tes pères, te donne pour le posséder, tous les jours que vous vivrez sur la terre. 2 Vous détruirez entièrement tous les lieux où les nations que vous déposséderez auront servi leurs dieux sur les hautes montagnes et sur les collines et sous tout arbre vert; 3 et vous démolirez leurs autels, et vous briserez leurs statues ; et vous brûlerez au feu leurs ashères*, et vous abattrez les images taillées de leurs dieux, et vous ferez périr leur nom de ce lieu-là.
4 Vous ne ferez pas ainsi à l’Éternel, votre Dieu; 5 mais vous chercherez le lieu que l’Éternel, votre Dieu, choisira d’entre toutes vos tribus pour y mettre son nom, le lieu où il habitera, et vous y viendrez; 6 et vous apporterez là vos holocaustes, et vos sacrifices, et vos dîmes, et l’offrande élevée de vos mains, et vos vœux, et vos offrandes volontaires, et les premiers-nés de votre gros et de votre menu bétail. 7 Et là, vous mangerez devant l’Éternel, votre Dieu, et vous vous réjouirez, vous et vos maisons, dans toutes les choses auxquelles vous aurez mis la main, dans lesquelles l’Éternel, ton Dieu, t’aura béni. 8 Vous ne ferez pas selon tout ce que nous faisons ici aujourd’hui, chacun ce qui est bon à ses yeux; 9 car, jusqu’à présent, vous n’êtes pas entrés dans le repos et dans l’héritage que l’Éternel, ton Dieu, te donne. 10 Mais lorsque vous aurez passé le Jourdain, et que vous habiterez dans le pays que l’Éternel, votre Dieu, vous fait hériter, et qu’il vous aura donné du repos à l’égard de tous vos ennemis, à l’entour, et que vous habiterez en sécurité, 11 alors il y aura un lieu que l’Éternel, votre Dieu, choisira pour y faire habiter son nom ; là vous apporterez tout ce que je vous commande, vos holocaustes, et vos sacrifices, vos dîmes, et l’offrande élevée de vos mains, et tout le choix de vos vœux que vous aurez voués à l’Éternel. 12 Et vous vous réjouirez devant l’Éternel, votre Dieu, vous, et vos fils, et vos filles, et vos serviteurs, et vos servantes, et le Lévite qui est dans vos portes, car il n’a point de part ni d’héritage avec vous. 13 Prends garde à toi, de peur que tu n’offres* tes holocaustes dans tous les lieux que tu verras; 14 mais dans le lieu que l’Éternel choisira dans l’une de tes tribus, là tu offriras* tes holocaustes, et là tu feras tout ce que je te commande. 15 Toutefois, suivant tout le désir de ton âme, tu sacrifieras* et tu mangeras de la chair dans toutes tes portes, selon la bénédiction de l’Éternel, ton Dieu, qu’il t’aura donnée. Celui qui est impur et celui qui est pur en mangeront, comme [on mange] de la gazelle et du cerf; 16 seulement, vous ne mangerez pas le sang : tu le verseras sur la terre, comme de l’eau. 17 Tu ne pourras pas manger, dans tes portes, la dîme de ton froment, ou de ton moût, ou de ton huile, ni les premiers-nés de ton gros et de ton menu bétail, ni aucune des choses* que tu auras vouées, ni tes offrandes volontaires, ni l’offrande élevée de ta main; 18 mais tu les mangeras devant l’Éternel, ton Dieu, au lieu que l’Éternel, ton Dieu, aura choisi, toi, et ton fils, et ta fille, et ton serviteur, et ta servante, et le Lévite qui est dans tes portes ; et tu te réjouiras devant l’Éternel, ton Dieu, en tout ce à quoi tu auras mis la main. 19 Prends garde à toi, de peur que tu ne délaisses le Lévite, tous les jours que tu seras sur ta terre.
20 Quand l’Éternel, ton Dieu, aura étendu tes limites, comme il te l’a promis, et que tu diras : Je mangerai de la chair, parce que ton âme désirera de manger de la chair, tu mangeras de la chair, selon tout le désir de ton âme. 21 Si le lieu que l’Éternel, ton Dieu, aura choisi pour y mettre son nom est loin de toi, alors tu sacrifieras de ton gros et de ton menu bétail, que l’Éternel t’aura donné, comme je te l’ai commandé, et tu en mangeras dans tes portes, selon tout le désir de ton âme; 22 comme on mange de la gazelle et du cerf, ainsi tu en mangeras : celui qui est impur et celui qui est pur en mangeront également. 23 Seulement, tiens ferme à ne pas manger le sang, car le sang est la vie*; et tu ne mangeras pas l’âme* avec la chair. 24 Tu n’en mangeras pas, tu le verseras sur la terre, comme de l’eau. 25 Tu n’en mangeras pas, afin que tu prospères, toi et tes fils après toi, parce que tu auras fait ce qui est droit aux yeux de l’Éternel. 26 Toutefois les choses que tu auras sanctifiées*, qui seront à toi, et celles que tu auras vouées, tu les prendras, et tu viendras au lieu que l’Éternel aura choisi; 27 et tu offriras tes holocaustes, la chair et le sang, sur l’autel de l’Éternel, ton Dieu, et le sang de tes sacrifices sera versé sur l’autel de l’Éternel, ton Dieu, et tu en mangeras la chair. 28 Prends garde à écouter toutes ces paroles que je te commande, afin que tu prospères, toi et tes fils après toi, à toujours, parce que tu auras fait ce qui est bon et droit aux yeux de l’Éternel, ton Dieu.
v. 3 : voir la note à Exode 34:13 v. 13, 14 : voir note à Lévitique 14:20. — v. 15 : sacrifier, plutôt tuer, ici, et verset 21. — v. 17 : litt.: aucun de tes vœux. v. 23 : vie et âme. — v. 26 : litt.: tes choses saintes.
Commentaires
Ici commence une nouvelle division du Deutéronome. Jusqu’au ch. 4, le peuple a été invité à regarder en arrière. Puis jusqu’au ch. 11, Moïse a placé sur leur cœur le grand devoir de l’obéissance à l’Eternel. Nous arrivons maintenant à la deuxième grande section du livre ou à sa troisième partie dans laquelle Israël va recevoir des instructions pour le moment où il habitera dans le pays. Et la toute première concerne l’établissement d’un lieu pour le culte de son Dieu. Faisons-y bien attention. L’Israélite devait d’abord en finir avec tout ce qui était souillé puis chercher – mais non pas choisir – la place où le culte serait célébré. Ce choix appartenait à l’Eternel. Il en est encore ainsi de nos jours. Le chrétien n’a pas le droit de décider où ni comment il rendra à Dieu la louange. Son devoir est de chercher avec soin, d’après la Parole, le lieu que le Seigneur a choisi et où il veut habiter, selon Matt. 18, 20. C’était là, dans cet endroit désigné par l’Eternel, qu’il faudrait apporter les sacrifices, là qu’on les mangerait, là enfin qu’on pourrait se réjouir avec sa maison (v. 7 et 22). Image claire et précieuse de ce que nous venons faire et recevoir dans la présence du Seigneur Jésus quand nous sommes assemblés autour de Lui.
Ainsi donc, dans les ch. 1 à 11, Moïse s’était forcé d’amener le cœur d’Israël dans la condition du v. 1, condition si essentielle de se soumettre aux enseignements et à l’autorité de la Parole de Dieu, que nous comprenions ou non ces enseignements. Ne raisonnons pas. Dans un état normal, toute âme apportera la preuve de sa soumission à la Parole de Dieu en obéissant, plutôt que d’écouter Satan qui nous dit de tout contrôler pour notre raison « si cela est vrai ». Il se peut que nous n’ayons pas une pleine intelligence de chaque statut mais là n’est pas la question. Il nous suffit de savoir qu’il vient de Dieu. Il a parlé. Cela suffit. Dans les v. 2 et 3, les Israélites, comme premier devoir, devaient détruire toute trace d’idolâtrie. Cela parce que le pays appartenait à l’Eternel. Les Israélites n’en étaient que les tenanciers. La raison humaine trouvera cette manière d’agir intolérable envers la religion d’autrui. Mais comment le Dieu vivant et vrai n’aurait-il pu ne pas être intolérable envers les faux dieux et l’idolâtrie? C’eût été un vrai blasphème de penser que Dieu permette le culte des idoles dans son pays. Israël devait apprendre qu’en prenant possession du pays, le premier devoir était d’effacer toute trace d’idolâtrie car ils devaient servir Dieu, et Dieu seul (Deut. 6, 13).
Dans les v. 4 à 7, il ne s’agit pas seulement d’en finir avec l’idolâtrie en mettant en pièces les images taillées pour élever à leur place des autels au vrai Dieu. Il y a en plus le seul lieu où ils devaient rendre culte. C’est un lieu choisi par Dieu et non par l’homme. C’est le lieu de Sa présence, de Son habitation. C’est le grand centre d’Israël. Cela peut paraître exclusif. C’est exclusif. Si Dieu s’était plu à choisir un lieu, pour y établir sa demeure au milieu de son peuple racheté, il était de toute nécessité que la célébration de leur culte se fit exclusivement là. C’était une exclusivité divine. Toute âme pieuse pouvait s’exprimer selon, par exemple, les Psaumes 26 et 84, en relation avec l’autel, les autels, de l’Eternel. Tout adorateur vrai et dévoué ne pouvait trouver satisfaction, bénédiction, joie et repos, que dans le lieu où se trouvait la présence de son Dieu et où il avait mis son nom, sur le terrain où l’autorité de sa précieuse Parole était reconnue. Rechercher un autre lieu de culte eût été non seulement abandonner la Parole de l’Eternel mais sa sainte demeure. Ce principe est développé dans ce beau chapitre.
Dans les v. 8 à 19, Moïse rappelle au peuple que dès le moment où il entrerait dans le pays de l’Eternel, il fallait renoncer à tout esprit d’indépendance et de volonté propre qui les avait caractérisés dans les plaines de Moab ou dans le désert. Il y a aussi ce principe que plus leurs privilèges sont grands, plus grandes aussi sont leurs responsabilités. Israël doit s’en tenir absolument aux commandements de l’Eternel, non seulement quant à l’objet mais aussi quant au lieu et à la forme du culte. Une fois dans la jouissance du pays de l’Eternel et dans la repos de ce même pays, leur service raisonnable et intelligent devait être une obéissance absolue à sa Parole. Aller au lieu que l’Eternel a choisi n’est pas de l’étroitesse. Israël n’est ni étroit ni bigot. Obéir aux commandements de Dieu n’est, répétons-le, pas de l’étroitesse. La vraie largeur d’esprit et de cœur est précisément d’obéir aux commandements de Dieu. Si les Gentils incirconcis pouvaient aller où bon leur semblait, pas le peuple de Dieu. Il y a un privilège inestimable pour ceux qui aimaient Dieu et s’aimaient l’un l’autre, le privilège de se rassembler au lieu où son nom était magnifié.
Versets 20 à 28. Dieu, dans sa bonté infinie, prenait soin de tout, trouvait ses délices à répandre la joie, la bénédiction sur son peuple, individuellement ou collectivement, comme nous en font part les v. 20 à 22. Nous y voyons les bontés et les tendres compassions avec lesquelles Dieu agissait en bien en vue de réjouir chacun. Il y a une restriction dans les v. 23 à 25. C’est le grand principe de la doctrine du sang exposé dans Lév. 17. Et la question n’est pas de savoir à quel point les Israélites comprenaient ces choses mais bien le fait d’obéir. Ils devaient obéir. Il s’agissait de reconnaître les droits souverains de Dieu. Cette exception du sang faite, le législateur reprend le sujet si important du culte public, selon les v. 26 et 27. La propre raison dirait peut-être : pourquoi devaient-ils tous aller au même lieu ? Ne pouvait-on pas avoir un autel à la maison ou sinon dans chaque ville principale, ou encore au centre de chaque tribu ? Et bien non; Dieu a commandé autrement. Si l’homme animal ne peut comprendre cela, il serait inutile à chercher à leur expliquer ces choses. Le raisonnement de l’homme ne peut pas les comprendre. Par contre, l’homme spirituel voit toute la beauté du lieu. L’Eternel rassemble son peuple autour de lui-même afin qu’ils se réjouissent ensemble devant lui et que l’Eternel aussi pût trouver une joie particulière en eux. Cela est des plus précieux pour le cœur de tous ceux qui aiment réellement le Seigneur. Le ch. 16 de ce livre du Deutéronome développera encore ce beau sujet. Citons aussi le Ps. 122, 1-2 :
1 Je me suis réjoui quand ils m’ont dit : Allons à la maison de l’Éternel !
2 Nos pieds se tiendront dans tes portes, ô Jérusalem !
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