Explications de mots, d’expressions commençant par les lettres Q et R

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Quarante jours

« Quarante » est le temps d’épreuve complet pour l’homme dans la Parole : en Gen. 7, 1-16, c’est le jugement de l’homme pécheur de ce temps-là ; plus tard, au Sinaï, ce sera l’épreuve de la loi (Ex. 24, 18), mais aussi la manifestation de la grâce (Ex. 34, 28) ; ce sera, dans le désert, l’épreuve de la foi des uns et de l’incrédulité des autres (Nom. 13, 26 ; 14, 34) ; ce sera, pour le prophète Elie, l’épreuve de la faiblesse humaine (1 Rois 19, 8) secourue par la miséricorde et la force divines ; ce sera pour Ninive le délai de grâce (Jon. 3, 4), en vue de la repentance et du pardon ; ce seront les jours de la tentation et de la victoire, pour David devant Goliath, et pour Jésus devant le diable (1 Sam. 17, 16 ; Luc 4, 2) ; enfin, si le déluge commence tristement la série par l’extermination de l’homme naturel, la résurrection et l’ascension dans la gloire de Christ, l’homme du cœur de Dieu (Act. 1, 3), y mettront glorieusement un point final.

 

Réconciliation (La), Réconcilier

Depuis sa chute en Eden, l’homme s’est constitué ennemi de Dieu (Col. 1, 21 ; Rom. 5, 10 ; 8, 7) et a été chassé de sa présence. Dieu n’a jamais cessé d’aimer tous les hommes et de chercher leur bien, même s’il a dû envoyer de graves châtiments sur eux. Son amour a été révélé d’une façon éclatante dans le don et la mort de son Fils. (Jean 3, 16 ; Rom. 5, 8 ; 1 Jean 4, 8-10).
« Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ… Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes et mettant en nous la parole de la réconciliation » (2 Cor. 5, 18, 19).
Réconciliation a un sens qui dépasse beaucoup celui dans lequel il est couramment employé. Deux différences doivent être soulignées.
– La réconciliation ne résulte pas des efforts des deux parties ; c’est toujours l’acte de Dieu seul qui en a fait tous les frais et l’offre gratuitement à ceux qui sont ses ennemis.
– La réconciliation ne rétablit pas la relation antérieure qui avait été rompue ; elle introduit une relation nouvelle, bien meilleure et inaltérable, basée sur Christ et son œuvre.
De plus la réconciliation ne concerne pas les hommes seulement, mais toute la création, comme nous le voyons en Col. 1, 20-21. Elle est aussi fondée sur l’œuvre de Christ et rétablira tout ce qui, dans les cieux et sur la terre, a porté les conséquences du péché, alors que les croyants ont été déjà « maintenant réconciliés » .

Rédemption (La)

La rédemption (ou rachat) est l’acte par lequel un esclave était racheté à son maître pour lui donner la liberté. Le mot est employé pour désigner l’œuvre de Christ dans toute son efficacité pour nous retirer de notre ancienne condition d’asservissement au péché et nous placer dans la relation d’enfant de Dieu. (Rom. 3, 24 ; Eph. 1, 7 ; Col. 1, 14 ; Héb. 9, 12).
Dans un sens particulier, le jour de la rédemption désigne le moment où nos corps mortels eux-mêmes seront ressuscités ou changés (Eph. 4, 30 ; comp. Rom. 8, 11).

Refuge (Les villes de)

Six villes (Jos. 20, 7-8) étaient sanctifiées (c’est-à-dire mises à part) comme villes de refuge (six est dans la Parole le chiffre de l’imperfection humaine).
Ces villes étaient réparties géographiquement dans le pays d’Israël, afin que l’homicide involontaire puisse atteindre rapidement l’une d’elles. Combien notre Dieu est miséricordieux ! Il pense à chaque détail de notre vie.
Les villes de refuge faisaient partie des quarante-huit villes attribuées aux Lévites pour qu’ils habitent au milieu de leurs frères (Nom. 35, 6)

Au nord Au centre Au sud
Dans le pays Kédesh Sichem Hébron
(Nephtali) (Ephraïm) (Juda)
En Galaad Golan en Basan Ramoth en Galaad Betser
(Manassé) (Gad) (Ruben)

On notera que trois villes étaient attribuées aux deux tribus et demie en Galaad, autant que pour les sept tribus et demie dans le pays. Dieu n’approuvait pas la position des premières au-delà du Jourdain, mais leur offrait les mêmes provisions de sa grâce.

Régénération

C’est, dans l’original, autre chose que le « naître de nouveau » de Jean 3, 3, et le mot « régénérés » de 1 Pi. 1, 23, qui parlent tous deux d’engendrement. On ne retrouve le même terme grec que dans Matt. 19, 28, pour le royaume millénaire à venir de Christ. C’est donc, dans ces deux cas, le commencement d’un nouvel état de choses. Ici, en Tite, cette régénération implique que nous sommes devenus une nouvelle race, une « nouvelle création » (2 Cor. 5, 17).

Repentance (La)

Le mot repentance signifie : changement de pensée. La repentance est le jugement que quelqu’un forme sur sa conduite et sur ses sentiments lorsqu’il reçoit le témoignage de Dieu : il découvre son état de péché devant la lumière divine. La foi à la Parole de Dieu éclaire la conscience et conduit l’âme à la repentance. Ainsi, les hommes de Ninive « se sont repentis à la prédication de Jonas » (Matt. 12, 41).

Jean le Baptiseur a prêché en disant : « Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché » (Matt. 3, 1). Ceux qui recevaient son message « étaient baptisés par lui, confessant leurs péchés » (Matt. 3, 6). Le Seigneur Jésus a commencé à prêcher et à dire : « Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché » (Matt. 4, 17). La repentance est donc absolument nécessaire pour l’homme pécheur (Luc 13, 3,5). Dieu est patient envers les hommes, « ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pi. 3, 9). C’est sa bonté qui les y pousse (Rom. 2, 4) et « il y a de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent » (Luc 15, 7, 10). Dieu « ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent » (Act. 17, 30-31). C’est donc une nécessité absolue pour l’homme pécheur, le refus de se repentir conduisant au jugement (Rom. 22, 25 ; Apoc. 9, 20-21).

La première chose que fait la Parole, ce n’est donc pas de donner la paix, mais de placer la conscience dans la lumière de Dieu. Toutefois, la repentance n’est pas une fin. Si la prédication de l’évangile amène nécessairement l’homme au sentiment profond qu’il est perdu, son but est qu’il accepte Jésus comme sauveur et reçoive ainsi la vie éternelle. L’apôtre Paul a insisté sur « la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ » (Act. 20, 21).

La repentance a des conséquences visibles dans la conduite : il y a des œuvres, des fruits « qui conviennent à la repentance » (Luc 3, 8 ; Act. 26, 20). Il y a donc bien une manière de voir les choses qui est totalement changée pour celui qui a cru la Parole de Dieu. Ce travail initial, effectué dans le croyant, le marque pour toute sa vie et s’approfondit dans la marche par la foi (Job 42, 6). Le chrétien en faute est appelé à se repentir (Luc 17, 3, 4) plutôt que d’essayer de se justifier. La confession (1 Jean 1, 9 ; Jac. 5, 16) est un aspect de cette repentance, en vue d’une restauration. David, gardant le silence sur son péché, n’a pas trouvé de repos (Ps. 32, 3-5).

La repentance peut aussi présenter un caractère collectif (2 Cor. 7, 9-10). C’est aux sept assemblées, envisagées comme témoignage responsable, que l’exhortation à se repentir est adressée en Apoc. 2 et 3 (sauf pour Smyrne, ferme dans l’épreuve, et pour Philadelphie, fidèle dans la faiblesse).

Dans l’A.T., le verbe « se repentir » est le plus souvent appliqué à Dieu. Employé négativement, il exprime la fermeté absolue de ses desseins : Dieu « n’est pas un homme pour se repentir » (1 Sam. 15, 29 ; Nom. 23, 19) ; « L’Eternel a juré et il ne se repentira pas » (Ps. 110, 4 cité en Héb. 7, 21). Affirmativement, il indique le changement dans son action envers les hommes. En général, Dieu se repent du mal dont il a menacé les hommes lorsqu’ils reconnaissent leurs fautes (2 Sam. 24, 16 ; Jér. 18, 8 ; Jon. 4, 2). Parfois il se repent du bien qu’il avait annoncé, lorsqu’ils refusent d’écouter sa voix (Jér. 18, 10).

Résidu (Le)

Le mot « résidu » est fréquemment employé dans la Parole pour désigner la partie fidèle et pieuse d’un peuple (spécialement du peuple d’Israël), après que l’ensemble a abandonné Dieu pour tomber dans l’apostasie.

La première mention d’un résidu est au début de la prophétie d’Esaïe : « Si l ‘Eternel des armées ne nous eût laissé un bien petit résidu, nous aurions été comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe » (Es. 1, 9). Ce passage est précisément cité par l’apôtre Paul (Rom. 9, 29), pour montrer que la prérogative du Dieu souverain est de se réserver tout au long de l’histoire de l’homme sur la terre, « un résidu selon l’élection de la grâce » (Rom. 11, 5).

Au temps d’Achab et d’Elie le prophète, Dieu s’était réservé sept mille hommes au milieu du peuple idolâtre (1 Rois 19, 18 ; Rom. 11, 4).

Avant la déportation, il restait à Jérusalem des hommes qui soupiraient et gémissaient à cause de toutes les abominations qui se commettaient au milieu d’elle (Ezé. 9, 4). Ils formaient un résidu, épargné du jugement.

Le dernier prophète, Malachie, annonce que ceux qui craignaient l’Eternel parleraient l’un à l’autre (Mal. 3, 16). C’est un petit résidu, formé par Dieu pour accueillir son Fils sur la terre : Zacharie et Elisabeth, Joseph et Marie, Siméon et Anne (Luc 1 et 2).

Dieu avait annoncé aussi l’existence d’un résidu pour les temps à venir par les prophéties d’Esaïe. Le nom même du fils aîné du prophète : Shear-Jashub (qui signifie : un résidu reviendra) en est le premier témoignage. « Et il arrivera, en ce jour-là, que le résidu d’Israël et les réchappés de la maison de Jacob…. s’appuieront sur l’Eternel, le Saint d’Israël, en vérité. Le résidu reviendra, le résidu de Jacob, au Dieu fort » (Es. 10, 20-21). Ce résidu sera épargné des jugements qui tomberont sur la nation.

La question avait été posée au Seigneur de savoir si ce résidu serait en petit nombre (Luc 13, 23). Sans répondre directement à cette question, Jésus avait invité ses interlocuteurs à lutter pour entrer par la porte étroite. Pendant la période actuelle (celle de l’Eglise), les épargnés, ceux qui ont franchi par grâce la porte de la foi en Christ, sont ajoutés à l’assemblée (Act. 2, 47).

Dans les temps qui suivront l’enlèvement de l’Eglise, un résidu fidèle à Dieu traversera les jugements pour hériter du royaume terrestre. La Parole parle à la fois d’un résidu de Juda (auquel s’adressent tant de consolations dans les deux premiers livres des Psaumes), ou d’un résidu d’Israël, c’est-à-dire des dix tribus (mentionné dans le troisième livre des Psaumes).

Résurrections (Les deux)

1. Les deux sens du mot résurrection

La parole parle de la résurrection dans deux sens différents :

– La résurrection du corps, ou résurrection corporelle ; après la mort, terme de la vie de l’homme sur la terre, le corps et l’âme sont à nouveau réunis par la résurrection.
– La résurrection spirituelle des croyants seulement ; par la conversion, la nouvelle naissance et le don de la vie divine, qui est Christ, le croyant est ressuscité avec lui (Col. 3, 1), et en lui (Eph. 2, 5).
Les remarques qui suivent s’appliquent à la première résurrection, celle des corps.

2. Les deux résurrections
La pensée était répandue parmi les Juifs d’une résurrection générale au dernier jour (Jean 11, 24), englobant les justes et les injustes (Act. 24, 15). Le fait général est déclaré par le Seigneur (Jean 5, 29), sans distinction de date ou de caractère entre la résurrection de vie (pour les justes) ou de jugement (pour les injustes).

3. La première résurrection
La résurrection d’entre les morts citée par le Seigneur aux sadducéens (Luc 20, 35) est la première. C’est un bonheur d’y avoir part : « Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection » (Apoc. 20, 6).
Cette première résurrection s’accomplit en quatre phases successives :

a) La résurrection de Christ lui-même.  » Maintenant Christ a été ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis 1 Cor. 15, 20).
b) La résurrection des croyants de l’Ancien Testament et de la période chrétienne, au moment du retour de Christ en grâce pour enlever son Eglise sur la nuée :  » ceux qui sont en Christ, à sa venue  » (1 Cor. 15, 23). C’est l’une des quatre vérités fondamentales que le Seigneur a révélées à l’apôtre Paul. Cette résurrection des saints endormis est mentionnée plusieurs fois dans ses épîtres (1 Thes. 4, 16, 17).
c) La résurrection des deux témoins à Jérusalem pendant les tribulations de l’Apocalypse.  » Après les trois jours et demi, l’esprit de vie venant de Dieu entra en eux… Et ils montèrent au ciel  » (Apoc. 11, 11, 12).
d) Enfin, la résurrection des martyrs de la période des jugements, pour jouir du royaume terrestre. Il s’agit des âmes sous l’autel mentionnées avec le cinquième sceau (Apoc. 6, 9-11), des martyrs juifs (Apoc. 7, 13-17) ou des martyrs d’entre les nations (Apoc. 15, 2-4). Ensemble, ils ont part à cette dernière phase de la première résurrection (Apoc. 20, 4-6).

4. La seconde résurrection
C’est, au contraire, une résurrection de jugement qui n’est opérée qu’en une seule fois. Elle touche ceux qui n’avaient pas eu part à la première résurrection : « le reste des morts ne vécut pas jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis » (Apoc. 20, 5). Depuis Caïn, le premier meurtrier de la terre, jusqu’aux méchants retranchés de la terre pendant le millenium : « chaque matin, je détruirai tous les méchants du pays » (Ps. 101, 8), tous les morts qui n’avaient pas la vie de Dieu, sont rappelés à l’existence par un acte de puissance divine pour être jugés devant le grand trône blanc (Apoc. 20, 11-15). Le jugement final des vivants avait eu lieu avant le millenium par le Fils de l’homme dans la vallée de Josaphat, près de Jérusalem (Joël 3, 2 ; Matt. 25, 31-46).

5. Les exemples de résurrection dans la Parole
Trois personnes ont été ressuscitées dans l’A.T. : le fils de la veuve de Sarepta (1 Rois 17, 17-24), le fils de la Sunamite (2 Rois 4, 18-37), et l’homme qui a touché les os d’Elisée (2 Rois 13, 20, 21). Deux hommes ont été introduits dans le repos sans passer par la mort : Enoch (Gen. 5, 24) et Elie (2 Rois 2, 1).
Plusieurs personnes ont été ressuscitées dans le N.T. : le fils de la veuve de Naïn (Luc 7, 11-17), la fille de Jaïrus (Luc 8, 49-56), Lazare (Jean 11), tous les trois par le Seigneur, pendant son ministère sur la terre ; beaucoup de saints endormis, à Jérusalem, à la mort de Christ (Matt. 27, 52-53) ; enfin Dorcas, par l’apôtre Pierre (Act. 9, 36-43). Par contraste, Eutyche n’a pas été ressuscité par l’apôtre Paul (Act. 20, 9, 10) ; malgré l’apparence de la mort, son âme (la vie et l’âme) était encore en lui. Toutes ces personnes ont été ressuscitées pour un prolongement de vie sur la terre, avant de connaître le sort de tous les hommes : « il est réservé aux hommes de mourir une fois ». (Héb. 9, 27)
Seul, le Christ a été ressuscité, dans la puissance d’une vie impérissable (Héb. 7, 16), pour ne plus connaître la mort à jamais.

Royaume de Dieu (le)

1. Le royaume de Dieu

C’est la sphère où les droits de Dieu ou de Christ, le Roi, sont reconnus. Cette sphère est réelle, extérieure (les cieux et la terre) ou spirituelle, intérieure (un domaine moral).

L’histoire de l’homme sur la terre sous le gouvernement de Dieu comprend la loi et le royaume. La loi et les prophètes ont eu leur cours jusqu’à Jean le Baptiseur (Matt. 11, 13) qui a annoncé la venue de Christ, le Messie et l’introduction de son royaume. La prédication de Jean était celle de l’évangile du royaume (Matt. 3, 2). Après le témoignage du précurseur, Jésus lui-même commence à prêcher, dans les mêmes termes (Matt. 4, 17), cet évangile (la bonne nouvelle) du royaume (Matt. 4, 23). Lorsque Christ est sur la terre, le royaume s’est approché du peuple d’Israël dans la personne du Roi (Luc 9, 11) ; il est au milieu d’eux (Luc 17, 21).

2. Le royaume des cieux
Christ a été rejeté, le Messie retranché (Dan. 9, 26), et le royaume n’est pas publiquement instaure. Christ, le Roi, étant dans le ciel, le royaume de Dieu sur la terre est appelé le royaume des cieux ; son existence et son développement sont mystérieux. Toutefois, des effets moraux sont manifestés par ceux qui dans le royaume ont la vie de Dieu. Ces principes moraux sont établis par le Seigneur dans le discours sur la montagne (Matt. 5 à 7), en donnant à la loi sa vraie valeur spirituelle.
Le développement extérieur du royaume des cieux et ses caractères moraux intérieurs sont décrits par les six paraboles de Matthieu 13, qui suivent celle du semeur ; l’enseignement du Seigneur est complété par les quatre autres paraboles du royaume des cieux dans cet évangile (Matt. 18, 23-25 ; 20, 1-16 ; 22, 1-14 ; 25, 1-13).
Simon Pierre a reçu du Seigneur une mission particulière pour l’administration du royaume dans le monde : il en reçoit les clefs pour ouvrir la porte du royaume aux hommes sur la terre ; d’abord aux Juifs (Act. 2, 37-41), puis aux Samaritains (Act. 8, 14-17), et enfin aux nations (Act. 10, 44-48). Pierre reçoit en outre l’autorité de lier et de délier sur la terre. Il en usera par exemple à l’égard de Simon le magicien (Act. 8, 20-22).
Le siège du pouvoir dans le royaume est maintenant au ciel, là où Christ est assis sur le trône de son Père (Apoc. 3, 21). L’administration du royaume est confiée à l’homme sur la terre (le domaine de son existence), pendant l’absence du Roi. Aussi des imperfections sont-elles apparues sous forme d’un mélange entre des personnes qui ont la vie de Dieu (les fils du royaume), et d’autres qui n’ont que l’apparence (les fils du méchant). La mise en ordre de cette confusion interviendra à la fin de la période actuelle, par le jugement de la moisson, à la consommation du siècle (Matt. 13, 37-40).

3. L’Assemblée sur la terre
Parallèlement à l’évolution du royaume des cieux sur la terre, Dieu tire maintenant un peuple pour son nom (Act. 15, 14) : l’Assemblée, « appelée hors de » (c’est le sens du mot grec ecclésia), est mise à part pour un appel céleste.
Comme corps de Christ et épouse de l’Agneau, l’Assemblée comprend tous les croyants, sauvés par la foi et possédant la vie de Dieu, amenés à lui pendant la période actuelle (entre la première venue de Christ et son retour en grâce). L’Assemblée est aussi vue comme la maison de Dieu sur la terre : – soit bâtie par Dieu lui-même et le travail est parfait (Eph. 2, 22), – soit confiée à la responsabilité de l’homme, et donc entachée d’imperfections (1 Cor. 3, 10-15).
Dans les deux cas, le fondement est le même, Jésus Christ, roc et pierre de fondement, selon la révélation du Père à Pierre (Matt. 16, 18). L’apôtre Pierre est une pierre vivante, comme tous les autres croyants formant l’édifice divin. Aucune mission ou autorité particulières ne lui sont confiées pour l’administration de l’Assemblée sur la terre. Le pouvoir de lier et de délier dans l’assemblée est donné aux deux ou trois réunis au nom du Seigneur (Matt. 18, 18, 20). Cette prérogative solennelle a pour objet notamment de maintenir la sainteté qui sied à la maison de Dieu (Ps. 93, 5). La différence est d’importance par rapport à l’administration du royaume (Matt. 13, 30).

4. Relation entre l’Assemblée et le Royaume des cieux
L’Assemblée est dans le royaume, mais ne doit pas être confondue avec lui. Le royaume est gouverné par son roi, Christ, bien que l’administration présente en soit confiée à l’homme. L’Assemblée, au contraire, est l’épouse du roi, elle est une avec lui. Ses membres ne sont donc pas à proprement parler des sujets du royaume ; ils se soumettent néanmoins, de cœur, aux lois qui le régissent. Ceux qui font partie actuellement du royaume comme croyants appartiennent aussi à l’Eglise et partiront avec Christ à sa venue.
L’Assemblée et le Royaume des cieux ont donc une identité et un développement distincts. Toutefois, l’histoire de l’assemblée confiée à la responsabilité de l’homme (la chrétienté), décrite prophétiquement par les épîtres aux sept assemblées d’Asie (Apoc. 2 et 3), présente une solennelle analogie avec l’histoire du royaume des cieux sur la terre (annoncée par les six paraboles de Matthieu 13). L’un et l’autre présentent à la fois un aspect extérieur (lié à la responsabilité de l’homme), et un aspect intérieur (fruit du travail du Seigneur), qui ne peut être altéré par l’homme.

5. La sphère morale du Royaume de Dieu
Le royaume de Dieu est aussi la sphère morale dans laquelle les droits de Dieu et de son Christ sont reconnus. Il faut la nouvelle naissance pour voir moralement le royaume (Jean 3, 3), comme pour y entrer (Jean 3, 5).
Ses caractères moraux sont ceux de Dieu lui-même : justice, paix et joie dans l’Esprit Saint (Rom. 14, 17). Là s’exerce la puissance de Dieu (1 Cor. 4, 20).
En prêchant l’évangile de la grâce et de la gloire du Christ (2 Cor. 4, 4), l’apôtre Paul prêchait aussi le royaume de Dieu (Act. 20, 25 ; 28, 31). Il ne s’agit pas de l’évangile du royaume, prêché par Christ sur la terre, et annoncé de nouveau après la période actuelle de l’Eglise (Matt. 24, 14), sous le caractère de l’évangile éternel (Apoc. 14, 6) pour introduire un bonheur terrestre. En annonçant le salut par la foi en Christ comme Sauveur, Paul prêchait aussi ses droits comme Seigneur. Cette soumission effective du croyant aux droits de Christ sur sa vie prouve la réalité de sa foi, et lui assure l’héritage du royaume(1 Cor. 6, 10 ; Eph. 5, 5).
Le propos de Dieu est de nous appeler, nous les chrétiens, à son propre royaume et à sa propre gloire (1 Thes. 2, 12). Mais, dès maintenant, nous avons été transportés dans le royaume du Fils de son amour (Col. 1, 13). Quelle merveilleuse grâce !

6. Le royaume à venir
Le royaume en mystère fera place au royaume en gloire, à la fin de la période actuelle. Les disciples en ont eu une préfiguration fugitive sur la montagne de la transfiguration. Alors le royaume sera établi dans les deux sphères céleste et terrestre.

– Le royaume céleste (appelé souvent le royaume du Père) : tous les croyants des économies antérieures y auront part (Dan. 12, 3 ; Matt. 13, 43). Le Seigneur en parle à ses disciples comme le lieu de la joie à venir (Matt. 26, 29). C’est l’espérance placée devant les croyants hébreux (Héb. 12, 28 ; 2 Pi. 1, 11) ; celle qui soutenait la foi de Paul, au moment où il allait connaître le martyre (2 Tim. 4, 18).
– Le royaume terrestre (appelé souvent le royaume du Fils de l’homme) : reporté à un temps à venir par le rejet du Messie, ce royaume est maintenant instauré par le retour en gloire de Christ, Fils de l’homme. Il suit immédiatement les temps des nations, et remplace sans transition l’empire romain, qui s’est reconstitué pour être jugé. Christ jugera et régnera avec les saints (Dan. 7, 22 ; 1 Cor. 6, 2). Les apôtres y auront une place particulière, car ils avaient partagé le rejet de leur Maître sur la terre (Luc 22, 30).

7. La fin (1 Cor. 15, 24)
Le royaume terrestre durera mille ans, pour amener à son terme l’histoire de l’humanité sur la terre.
A la fin des mille ans, Dieu envoie le feu du ciel pour réprimer la dernière révolte de l’homme contre lui, et Satan est jeté dans l’étang de feu et de soufre (Apoc. 20, 10). Alors ont lieu la résurrection et le jugement des morts (ceux qui n’avaient pas la vie de Dieu) et l’abolition du dernier ennemi, la mort. Tout entre alors dans une stabilité immuable : c’est l’état éternel. Christ, Homme parfait, remet le royaume à son Père, et « Dieu est tout en tous » (1 Cor. 15, 28).
Pendant la période actuelle, la grâce règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ, notre Seigneur (Rom. 5, 21). « Christ est tout et en tous » (Col. 3, 11). Dans le millenium, Christ règne en justice (Es. 32, 1).
Dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, la justice habite (2 Pi. 3, 13).

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