Ruth. Huitième livre de la Bible.

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Introduction et généralités sur ce livre avec l’accent sur le rachat du chapitre 4

Ci-dessous un tableau comprenant quelques noms que l’on trouve dans ce livre de Ruth. Ils prennent toute leur importance, moralement et prophétiquement, cela dans un temps où chacun faisait ce qu’il lui plaisait. Cette histoire est contemporaine au temps de Debora. Ce livre sert ainsi de trait d’union entre les Juges et les deux livres de Samuel.

Ch. 1, 4

Ruth

Satisfaite

Ch. 1, 2

Elimélec

Dieu est mon roi

Ch. 1, 2

Makhlon

Faiblesse, langueur, malade

Ch. 1, 2

Kilion

Ch. 1, 2

Naomi

Mes délices

Ch. 1, 4

Orpa

Biche ou crinière

Ch. 2, 1

Boaz

En lui est la force

Ch. 1, 20

Mara

Amer

Ch. 4, 11

Rachel

Brebis

Ch. 4, 11

Léa

Fatiguée, lassée

Ch. 4, 12

Pérets

Brèche

Ch. 4, 12

Tamar

Palmier

Ch. 4, 17

Obed

Adorant

Ch. 4, 17

Isaï

Riche

Ch. 4, 17

David

Bien-aimé

Dans son éloignement du pays de la promesse, Naomi est en quelque sorte apostate. Mais si elle a abandonné Dieu (par devoir aussi envers son mari), Dieu ne l’abandonne pas. C’est cette merveilleuse histoire de la grâce. Au sujet du champ de Boaz, comme au ch. 2, 8, n’allons pas dans le monde profane d’une part et dans le monde religieux d’autre part constitué par ces champs de la chrétienté. Au ch. 4, 7, nous voyons cette coutume qui signifiait la fin de toute controverse, la fin totale de tout droit de réclamation pour l’autre parent. Les dix témoins au v. 2 de ce ch. 4, voient ainsi que l’autre parent ne pouvait ni racheter Ruth, ni susciter une lignée au défunt. C’est une image de la loi qui, en figure, était cet autre parent, cette loi qui a eu en premier l’occasion de sauver et de racheter le pauvre pécheur perdu. Mais, tel cet autre parent, la loi fut incapable de le faire, aussi bonne et excellente soit elle en gouvernement moral de Dieu sur le monde; selon Gal. 3, 10, elle ne peut que maudire le pécheur.

Trois choses ont donné à Ruth un parfait repos : la rédemption, la résurrection et l’union avec Boaz. Il ne faut rien moins que ces trois choses pour donner le repos au pécheur perdu. Cet enseignement du rachat nous démontre que vouloir retourner en arrière pour se replacer sous la loi est pure folie. La croix est la fin de la loi et le fondement de la grâce. Remarquons que Ruth n’a rien apporté à Boaz et que celui-ci lui a tout donné. Et Ruth trouve ainsi la rédemption que nous avons par le sang de Christ alors que sa résurrection est notre vie. Ce n’est pas le vieil homme qui est vivifié. Et à ce sujet, le vieux mari mort de Ruth n’est pas rappelé à la vie. Il lui en fut donné un nouveau. A proprement parler, Dieu n’a pas mis la loi de côté mais tels ces dix anciens, la loi accomplie sert de témoignage. Jésus donna sa vie pour le pécheur et la loi siège à la porte comme témoin de la justice de Dieu accomplie jusqu’aux derniers points de ses exigences.

Nous avons donc la rédemption présentée dans la figure du rachat. L’ordonnance en est déjà donnée en Lév. 25, 25. Puis, Deut. 26, 16 à 19, une union formelle nous est présentée entre l’Eternel et son peuple. Cette dernière alliance est consacrée dans le Deutéronome d’une manière claire et solennelle. Ce Deutéronome nous présente le complément de l’alliance entre l’Eternel et Israël. Dans Josué, nous voyons se réaliser d’une manière positive les promesses de l’Eternel et la fidélité de son alliance avec son peuple. Mais arrive le livre des Juges qui proclame la faillite de ses engagements envers l’Eternel. Une génération nouvelle a surgi en Israël, des cœurs incirconcis et mondains. Dans ce livre de Ruth qui suit immédiatement celui des Juges, Dieu nous donne une illustration de la grâce dans laquelle Israël sera rassemblé à la fin, et de la gloire qui sera sa part au lieu du jugement impitoyable que ce peuple méritait. Au ch. 4, 11, quand il est question de Rachel et Léa, il y a une leçon profonde qui est cachée dans ce livre. C’est que l’histoire d’Israël est dépeinte dans son passé, dans son présent et dans son avenir. De fait, ce livre ne typifie pas l’Eglise, quoique des instructions fort utiles peuvent en être tirées par analogie. Tout comme Ruth cherche Boaz, le résidu devra chercher l’Eternel (cf Osée 5, 15; Ezé. 36, 37, etc). Naomi a été dix ans en Moab. Et depuis le moment de son retour dans le pays un intervalle, relativement court, s’est passé jusqu’au mariage de Ruth. Nous y voyons que l’Israël futur, après cette longue nuit, retournera dans le pays de la promesse et Dieu accomplira ses voies d’amour envers lui dans un temps relativement court. Puisse notre foi saisir davantage ces réalités futures afin que nous puissions abandonner ce présent siècle mauvais en attendant le monde à venir.

Chapitre 1
Texte biblique
1 Et il arriva, dans les jours où les juges jugeaient, qu’il y eut une famine dans le pays ; et un homme s’en alla de Bethléhem de Juda*, pour séjourner aux champs de Moab, lui et sa femme et ses deux fils. 2 Et le nom de l’homme était Élimélec, et le nom de sa femme, Naomi ; et les noms de ses deux fils, Makhlon et Kilion, Éphratiens, de Bethléhem de Juda ; et ils vinrent aux champs de Moab, et ils demeurèrent* là.

3 Et Élimélec, mari de Naomi, mourut ; et elle resta avec ses deux fils. 4 Et ils prirent des femmes moabites : le nom de l’une était Orpa, et le nom de la seconde, Ruth ; et ils habitèrent là environ dix ans. 5 Et Makhlon et Kilion, eux deux aussi, moururent ; et la femme resta, [privée] de ses deux enfants et de son mari.

6 Et elle se leva, elle et ses belles-filles, et s’en revint des champs de Moab ; car elle avait entendu dire, au pays de Moab, que l’Éternel avait visité son peuple pour leur donner du pain. 7 Et elle partit du lieu où elle était, et ses deux belles-filles avec elle ; et elles se mirent en chemin pour retourner dans le pays de Juda. 8 Et Naomi dit à ses deux belles-filles : Allez, retournez chacune dans la maison de sa mère. Que l’Éternel use de bonté envers vous, comme vous avez fait envers les morts et envers moi ! 9 L’Éternel vous donne de trouver du repos, chacune dans la maison de son mari ! Et elle les baisa ; et elles élevèrent leur voix et pleurèrent. 10 Et elles lui dirent : [Non], mais nous retournerons avec toi vers ton peuple. 11 Et Naomi dit : Retournez, mes filles ; pourquoi iriez-vous avec moi ? Ai-je encore des fils dans mon sein, de sorte qu’ils soient vos maris ? 12 Retournez, mes filles, allez ; car je suis trop vieille pour être à un mari ; si je disais que j’en ai l’espérance, quand cette nuit même je serais à un mari, et que même j’enfanterais des fils : 13 attendriez-vous pour cela jusqu’à ce qu’ils fussent grands ? Resteriez-vous pour cela sans être à un mari ? Non, mes filles ; car je suis dans une plus grande amertume que vous, car la main de l’Éternel s’est étendue* contre moi. 14 Et elles élevèrent leur voix, et pleurèrent encore ; et Orpa baisa sa belle-mère, mais Ruth s’attacha à elle.

15 Et [Naomi] dit : Voici, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux ; retourne-t’en après ta belle-sœur. 16 Et Ruth dit : Ne me prie pas de te laisser, pour que je m’en retourne d’avec toi ; car où tu iras, j’irai, et où tu demeureras, je demeurerai : ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. 17 Là, où tu mourras, je mourrai et j’y serai enterrée. Ainsi me fasse l’Éternel, et ainsi il y ajoute, si la mort [seule] ne me sépare de toi ! 18 Et [Naomi] vit qu’elle était résolue d’aller avec elle, et elle cessa de lui parler. 19 Et elles marchèrent les deux jusqu’à ce qu’elles arrivèrent à Bethléhem. Et il arriva que, comme elles entraient dans Bethléhem, toute la ville s’émut à leur sujet ; et les [femmes] disaient : Est-ce là Naomi ? 20 Et elle leur dit : Ne m’appelez pas Naomi*, appelez-moi Mara** ; car le Tout-Puissant m’a remplie d’amertume. 21 Je m’en allai comblée, et l’Éternel me ramène à vide. Pourquoi m’appelez-vous Naomi, quand l’Éternel m’a abattue, et que le Tout-puissant m’a affligée ?

22 Ainsi Naomi revint, et avec elle Ruth, la Moabite, sa belle-fille, qui était venue des champs de Moab ; et elles vinrent à Bethléhem, au commencement de la moisson des orges. *
— v. 1 : ou : un homme de Bethléhem de Juda s’en alla. — v. 2 : litt.: furent. — v. 13 : litt.: est sortie. — v. 20* : mes délices. — v. 20** : amère.  – v. 22 : date : A.C. 1300, environ.

Commentaires
A mesure que le mal s’étend, la grâce se développe pour atteindre le but qu’elle s’est proposé. Elle a le cœur de Dieu pour point de départ et pour centre la personne du Seigneur Jésus. Elle aboutit enfin à la gloire excellente du second homme et aux bénédictions que nous partagerons avec Lui. C’est pourquoi le livre de Ruth se termine par la mention prophétique de celui qui est la racine et la postérité de David, du rédempteur glorieux, promis à Israël. Mais si Ruth est un livre de grâce, il est nécessairement aussi un livre de foi, dans ce temps où tout manquait à Israël car la main qui avait soutenu ce peuple s’était retirée. Cette vérité est développée dans le livre des Juges. Elle est constatée dans celui de Ruth. Les v. 2 à 5 ajoutent des faits importants. Il est aussi beau, dans ce début de chapitre, de constater combien Naomi est liée à son mari et à ses enfants, malgré la désolation dans laquelle elle se trouve. Puis les v. 6 et 7 nous enseignent que Naomi se lève car l’Eternel a visité son peuple. Nous avons là une première note de la grâce. Toutes les bénédictions de ce livre dépendent donc du fait que Dieu avait visité son peuple pour leur donner du pain. En lisant ce premier chapitre, que d’instructions: telles les dispositions nécessaires pour s’engager dans le chemin de la foi. Orpa n’était pas suffisamment préparée et il faut arriver au v. 15 pour voir enfin le secret du cœur naturel dévoilé. Ce cœur peut s’attacher au peuple de Dieu sans lui appartenir. Quant à Ruth, ayant tourné le dos à Moab et à ses idoles, elle appartient désormais à de nouveaux objets. Sans possibilité de séparation, elle s’identifie avec eux. Que la mort survienne, elle est impuissante à briser de tels liens (v. 17). Autrement dit, c’est Dieu et la foi qui se rencontrent, s’entendent et s’associent. Ce récit nous fait comprendre de manière remarquable que la foi est l’unique moyen de mettre l’homme pécheur en rapport avec Dieu. Nous avons la grâce qui brille: Dieu a visité son peuple pour leur donner du pain. Naomi et Ruth rentrent ensemble à Bethléhem au commencement de la moisson des orges (v. 22), arrivant ainsi sur le lieu de la bénédiction au moment même où elle est dispensée. C’est là qu’elles vont trouver Boaz.

Prophétiquement : il est beau de voir dans toute cette scène un tableau de l’histoire passée d’Israël et des voies futures de l’Eternel envers lui. Bien qu’il eût été chassé parmi les Gentils en raison de son infidélité, certains liens pouvaient encore subsister entre le peuple et Dieu. Ezé. 11, 16 (petit sanctuaire) est là pour le confirmer. Mais leur Elimélec est mort. Le seul chef de la famille d’Israël, Christ, le Messie, a été retranché; alors la nation est devenue comme une veuve privée d’enfants et stérile au milieu des Gentils. Mais quand le peuple reconnaît et accepte le jugement de Dieu sur lui et boit dans l’humiliation cette coupe d’amertume, voici que l’aube d’un jour nouveau se lève pour ce pauvre peuple. L’ancien Israël de Dieu, objet, dans sa vieillesse toute blanche, des voies de l’Eternel à l’étranger, se met en route dans l’amertume de son âme pour retrouver les bénédictions de la grâce. Avec lui se lève un Israël nouveau, un Lo-Ammi qui n’était pas son peuple mais qui, trouvant son germe en Ruth, revient, pauvre résidu, des champs de Moab pour redevenir le peuple de Dieu. Il nous est montré sous la figure d’une étrangère parce que, sur le pied de la loi, il n’a aucun droit aux promesses et que de nouveaux principes, la grâce et la foi, le mettent en rapport avec l’Eternel. Sur ce pied là, Dieu le reconnaît comme son peuple et lui donne une place d’honneur suprême en l’associant à la gloire de David et du Messie. Du terrain stérile est sorti une source rafraîchissante qui n’attendait, pour se montrer, que le moment où tout espoir humain était perdu. Cette fontaine devient une eau courante, un fleuve large et profond, le fleuve de la grâce divine, qui porte Israël jusqu’à l’océan des bénédictions messianiques et millénaires.

Introduction et ch. 1
La grâce est l’un des plus beaux rayons de l’amour divin; le livre de Ruth pourrait porter ce titre de « livre de la grâce ». Ce livre fait suite à celui des Juges où le peuple d’Israël est tombé moralement très bas. Ils ont sous-estimé leur héritage. C’était un temps de volonté propre où le péché régnait. C’est dans ce temps où chacun faisait « ce qui est bon à ses propres yeux » (Jug. 21, 25) que prend place le livre de Ruth, donc dans une époque très sombre, ce qui fait ressortir la grâce. Ce livre a un enseignement moral et prophétique. Quelle bonté de voir se déployer la grâce de Dieu pour reprendre les choses en main, après le sombre tableau des Juges. Ce livre de Ruth est comme un trait d’unionentre la désobéissance du peuple et l’introduction d’un roi, puis du roi David, présentés dans les livres de Samuel. Oui, entre le livre des Juges et ceux de Samuel, il fallait le livre de Ruth qui nous présente aussi l’ancêtre du roi David, au ch. 4. On voit que la grâce est au-dessus de tout, cette grâce qui surpasse tout obstacle, comme ce livre nous le démontrera, ceci à l’insu de l’ennemi qui fait une œuvre qui le trompe. Dans ce livre, nous avons Ruth la Moabite, donc une âme sous le jugement de par son origine, mais une âme avec un homme puissant et riche dont Boaz est l’image. Ce livre est donc un résumé de la grâce envers une âme. Nous voyons l’évangile briller dans ce livre. Ruth signifie: « satisfaite »: avons-nous fait cette expérience ? et ce dans un temps où, historiquement parlant, nous sommes à l’époque de Debora la prophétesse.

Au ch. 1, 1, il y a famine dans le pays. C’est un temps d’épreuve, épreuve envoyée de Dieu. C’est un avertissement. Elimélec aggrave la situation car il part dans les plaines de Moab à la recherche de pain. Mais ce ch. 1 montrera comment Dieu peut se servir des circonstances et opérer en grâce dans le cœur d’une Moabite. Elimélec signifie: « Dieu est mon roi ». C’est un homme qui professe connaître Dieu mais qui fait « ce qui est bon à ses yeux ». Son départ en est une illustration. Ce sera la ruine de sa famille où les noms de ses fils sont significatifs puisqu’ils parlent de langueur, de faiblesse (donc dans Makhlon et Kilion). Dieu bâtit cependant sur des ruines et nous verrons le « fil de la grâce » tout au long de ce livre. Ainsi, le ch. 1, 1-5 montre qu’Elimélec, chef de famille, a conduit sa famille dans la ruine. Que cela puisse nous parler, pour chaque responsabilité que Dieu nous confie. Ruth nous montre un type du Résidupour tous les temps. Au sujet de ce chemin vers Moab, que penser de ceux qui passent des vacances où il n’y a pas de réunion !… et c’est une marche dans le monde, image de ces deux fils qui marient des Moabites. Voilà les tristes résultats de cet abandon du pays de la promesse. Cette famille partait d’abord « pour séjourner » (v. 1). Chaque membre (à part Naomi qui a suivi par devoir) y meurt (v. 3,5). Et pourtant Dieu envoyait cette épreuve pour bénir.

Puis au ch. 1, 6-14, nous voyons d’abord Naomi (seule survivante parce que non responsable) qui se lève. Elle est déterminée, elle prend position. Une fois dans sa vie, il faut prendre position. Naomi prend donc position dans un temps douloureux pour elle. Elle va rentrer d’où elle venait (v. 7), ce par un appel permis de l’Eternel qui a produit ce déclic, selon le v. 6b. Puissions-nous aussi prendre garde aux occasions données de l’Eternel. Les v. 8-11 montrent l’attachement des belles-filles leur belle-mère. De bons liens règnent entre elles. Naomi leur a parlé de Béthlehem et du pays de la promesse. Toutes les deux avaient de l’amour pour Naomi mais seule Ruth avait la foi. Orpa ne l’avait pas; elle n’avait pas saisi la valeur du pays de la promesse (v. 14). Auparavant, ces deux filles ont été mises à l’épreuve (v. 11) car elles sont étrangères. Alors Orpa démontre au v. 14 que l’affection naturelle ne suffit pas. Il faut autre chose pour suivre Naomi. Ruth le montre dans les v. 15-17 où nous voyons briller sa foi. Quel encouragement pour Naomi dont un grand travail s’est fait dans son cœur, comme en témoignent ses paroles dans les v. 13,20 et 21. Elle a réalisé qu’elle était sous le gouvernement de Dieu et l’a accepté, malgré qu’elle était moins responsable. Au v. 21, c’est Dieu qui ramène Naomi « à vide », montrant qu’elle n’est rien en elle-même. Quelle différence avec son état précédent où elle était « comblée » !

Dans ces versets, on voit qu’il y a un choix à faire. Ruth a fait le bon choix, pas Orpa. Dans ce choix et suite au v. 15, quelle admirable réponse que celle de Ruth où sa foi brille. Au v. 17, elle est déjà attachée à l’Eternel. Elle n’a plus besoin de se purifier et cela dans un temps où le peuple est dans un bas état. Au v. 19, on voit la persévérance de Ruth.

Chapitre 2
Texte biblique
1 * Et Naomi avait un ami de son mari, homme puissant [et] riche, de la famille d’Élimélec, et son nom était Boaz. 2 Et Ruth, la Moabite, dit à Naomi : Je te prie, j’irai aux champs, et je glanerai parmi les épis, à la suite de celui aux yeux duquel je trouverai grâce. Et elle lui dit : Va, ma fille. 3 Et elle s’en alla, et entra, et glana dans un champ après les moissonneurs ; et il se rencontra fortuitement que c’était la portion de champ de Boaz, qui était de la famille d’Élimélec.

4 Et voici, Boaz vint de Bethléhem ; et il dit aux moissonneurs : L’Éternel soit avec vous ! Et ils lui dirent : L’Éternel te bénisse ! 5 Et Boaz dit à son serviteur* qui était établi sur les moissonneurs : À qui est cette jeune femme ? 6 Et le serviteur qui était établi sur les moissonneurs répondit et dit : C’est la jeune Moabite qui est revenue avec Naomi des champs de Moab ; 7 et elle [nous] a dit : Permettez que je glane et que je ramasse entre les gerbes, après les moissonneurs. Et elle est venue, et est demeurée depuis le matin jusqu’à cette heure ; ce qu’elle a été assise dans la maison est peu de chose.

8 Et Boaz dit à Ruth : Tu entends, n’est-ce pas, ma fille ? ne va pas glaner dans un autre champ, et ne t’en va pas non plus d’ici, mais tiens-toi ici auprès de mes jeunes filles. 9 Aie les yeux sur le champ qu’on moissonne, et va après elles. N’ai-je pas commandé aux jeunes hommes de ne pas te toucher ? Et si tu as soif, tu iras aux vases, et tu boiras de ce que puisent les jeunes hommes. 10 Et elle tomba sur sa face, et se prosterna contre terre, et lui dit : Pourquoi ai-je trouvé grâce à tes yeux, que tu me reconnaisses, et je suis une étrangère ? 11 Et Boaz répondit et lui dit : Tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari, m’a été rapporté, et comment tu as quitté ton père et ta mère, et le pays de ta naissance, et tu es venue vers un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. 12 Que l’Éternel récompense ton œuvre, et que ton salaire soit entier de la part de l’Éternel, le Dieu d’Israël, sous les ailes duquel tu es venue t’abriter ! 13 Et elle dit : Mon seigneur, que je trouve grâce à tes yeux ! car tu m’as consolée, et tu as parlé au cœur de ta servante, et pourtant je ne suis pas comme une de tes servantes. 14 Et, au temps du repas, Boaz lui dit : Approche-toi ici, et mange du pain, et trempe ton morceau dans le vinaigre. Et elle s’assit à côté des moissonneurs, et il lui tendit du grain rôti ; et elle mangea, et fut rassasiée, et en laissa de reste. 15 Et elle se leva pour glaner ; et Boaz commanda à ses jeunes hommes, disant : Qu’elle glane même entre les gerbes, et ne lui en faites pas de reproche ; 16 et vous tirerez* aussi pour elle [quelques épis] des poignées**, et vous les laisserez ; et elle les glanera, et vous ne l’en reprendrez pas.

17 Et elle glana dans le champ jusqu’au soir, et elle battit ce qu’elle avait glané, et il y eut environ un épha d’orge. 18 Et elle le chargea [sur elle], et vint à la ville ; et sa belle-mère vit ce qu’elle avait glané. Et elle sortit ce qu’elle avait laissé de reste après avoir été rassasiée, et le lui donna. 19 Et sa belle-mère lui dit : Où as-tu glané aujourd’hui, et où as-tu travaillé ? Béni soit celui qui t’a reconnue ! Et elle raconta à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé, et dit : Le nom de l’homme chez qui j’ai travaillé aujourd’hui est Boaz. 20 Et Naomi dit à sa belle-fille : Béni soit-il de l’Éternel, qui n’a pas discontinué sa bonté envers les vivants et envers les morts ! Et Naomi lui dit : L’homme nous est proche parent, il est de ceux qui ont sur nous le droit de rachat. 21 Et Ruth, la Moabite, dit : Même il m’a dit : Tiens-toi près de mes jeunes hommes jusqu’à ce qu’ils aient achevé toute la moisson que j’ai. 22 Et Naomi dit à Ruth, sa belle-fille : Il est bon, ma fille, que tu sortes avec ses jeunes filles, et qu’on ne te rencontre pas dans un autre champ. 23 Et elle se tint auprès des jeunes filles de Boaz, pour glaner, jusqu’à ce que la moisson des orges et la moisson des froments fût achevée ; et elle habitait avec sa belle-mère.
— v. 5 : ou : jeune homme, ici etverset 6 ; comme Juges 19:3, 9. — v. 16* : selon quelques-uns : laisserez tomber. — v. 16** : ou : gerbes ; le mot ne se trouve qu’ici.

Commentaires
Ainsi, dans le chapitre premier, l’admirable expression de la foi de Ruth a été placé devant nous. Le chapitre deux nous présente les divers caractères de cette foi et les bénédictions que la grâce lui apporte. La grâce providentielle de Dieu fait entrer Ruth dans le champ de Boaz. Boaz, de la famille de cet Elimélec qui était mort, prend pour ainsi dire sa place. Naomi a donc en Israël un protecteur, un riche et puissant chef de famille. « En lui est la force » pour restaurer cette pauvre maison entièrement ruinée. Son nom est celui d’une des deux colonnes du temple futur de Salomon (1 Rois 7, 21) érigées par ce roi comme témoins de l’établissement de son royaume, de cette période glorieuse qui suivit les afflictions du règne de David. Donc, Ruth à affaire à ce Boaz. Si la foi est une chose admirable, combien plus admirable encore est celui qui en est l’objet. Oui Boaz, type du Seigneur, s’élève comme la colonne d’airain du temple de Salomon et s’abaisse jusqu’aux soins minutieux et délicats de l’amour, d’un amour qui n’a rien de commun avec la passion humaine, plein de majesté sainte et miséricordieuse élevant à lui l’objet aimé, après avoir consenti à s’abaisser à son niveau. Tel est Boaz, tel est notre Jésus. Boaz constate chez Ruth le travail d’amour, fruit de la foi. Ses soins pour Naomi, type du peuple affligé, n’avaient pas échappé au maître. Ruth, en vraie fille d’Abraham, avait quitté son pays et sa parenté. Boaz met le sceau de son approbation sur tant d’amour et de foi, puis il lui promet une récompense (v. 12). La récompense n’est pas le but, mais l’encouragement de la foi. Quant à Naomi, elle a le cœur rempli de reconnaissance envers l’homme qui a reconnu Ruth, quand il aurait pu la rejeter comme une étrangère. Quel doux entretien entre ces deux femmes de Dieu! Ruth prononce ce beau nom de Boaz et Naomi répond par des actions de grâce à Celui qui n’a pas discontinué sa bonté envers les vivants et envers les morts. Ruth s’attache à Boaz et habite avec sa belle-mère.

Chapitre 2 et encore quelques points du chapitre premier
Le but qui sera atteint dans ce livre est la gloire. Nous avons une progression divine merveilleuse. Après avoir vu l’éloignement du pays de la promesse et le retour dans ce pays de Naomi et de Ruth au ch. 1, nous verrons au ch. 2 l’introduction de Boaz, centre de ce livre.
Sous un aspect prophétique, nous voyons l’éloignement d’Israël comme Naomi dans les champs de Moab. Un retour aura lieu après une tribulation terrible et ce retour se fera vers le vrai Boaz, c’est-à-dire Christ. C’est dans ce cadre que s’inscrit le livre de Ruth. Au ch. 1, 20, nous avons ainsi deux états de ce peuple dans les noms de Naomi et de Mara.
Dans le ch. 2, on voit qu’un travail de l’Esprit de Dieu s’est fait dans les cœurs de Naomi et de Ruth. C’est alors que Dieu fait entrer en cène Boaz. Il dirige tout pour produire cette rencontre, entre Ruth et cet homme « puissant et riche », proche parent de la famille d’Elimélec. C’est au commencement de la moisson des orges (ch. 1, 22). Quelle différence avec la famine du ch. 1, 1. Ainsi Ruth est amenée au pays de la promesse pas Naomi sa belle-mère; mais c’est avant tout par la foi qu’elle y entre, selon la fin du ch. 1. Dans notre ch. 2, on voit que la foi trouve un objet dans le pays de la promesse. Le travail de Dieu dans son cœur l’attache à une personne et lui révèle cette personne: Boaz qu’elle ne connaissait pas. Il faut connaître l’auteur de notre salut et qui s’occupe de nous, nous forme, pour nous donner ensuite un service. C’est alors que nous connaîtrons le Seigneur qui a tous les droits sur nous, et qui exercera sur nous une autorité seigneuriale. Au ch. 2, Ruth réalisera tout cela dans une glorieuse étape de sa vie. Au v. 2b, on voit que Ruth est l’objet d’une grâce. Elle montre aussi de l’humilité en ce qu’elle se contente d’un petit service. Dans les v. 2,7,10,13 on remarque une ascension et cela dans les petites choses que Ruth accomplissait. L’humilité doit conditionner tout service. Si Ruth est humble, elle est aussi diligente dans son activité et les jeunes hommes peuvent en rendre témoignage (v. 7b, etc.). Ainsi, le premier alinéa de ce ch. 2 montre que le champ dans lequel Ruth glane est le champ de Boaz qu’elle ne connaît pas encore. Nous y voyons les voies providentielles de Dieu: « fortuitement » (v.3). Nous voyons dans ce début du ch. 2 que l’amour de Dieu devance la foi. Prophétiquement, nous avons dans Ruth l’image de l’Israël nouveau qui aura tout perdu et ne pourra s’attendre qu’au déploiement de la grâce. C’est pourquoi nous avons Ruth comme type, elle qui est étrangère. En rapport avec les v. 2 et 7, on voit que Dieu a pourvu à tout, selon Lév. 19, 9 et 23, 22. La grâce de Dieu a même donné plus à Ruth; nous le verrons. Au v. 5, on voit que les yeux de Boaz sont sur elle et les v. 10 et 13 montrent les étapes de ce fait. Avons-nous ce désir de trouver grâce aux yeux de Dieu pour avoir quelque chose de plus ! Au v. 4, c’est de Bethléem que Boaz vient, lieu qui rappelle bien des choses depuis Gen. 48, 7, etc. C’est aussi la ville de David, type du roi des rois. Mich. 5, 2 en fait aussi mention. Au v. 4, il est touchant de voir les rapports les uns envers les autres. Ces rapports doivent découler d’une communion personnelle avec le Seigneur. Au v. 8, nous avons la première parole de Boaz à l’encontre de Ruth. C’est l’établissement d’une relation: « Ma fille ». Il s’ensuit une recommandation qui fait appel au discernement, ce choix de Boaz qui fait appel au discernement de Ruth. Elle doit rechercher le domaine qui appartient à celui à qui son cœur est attaché. Il faut qu’elle se trouve dans le lieu où Boaz se trouve, et au sujet duquel des instructions sont données au v. 9. Quels résultats pour Ruth si elle se tient dans ce champ ! Il faut rechercher le terrain de Dieu et la présence du Seigneur. Au v. 9b, on voit qu’il y a diversité de nourriture dans ce sujet qui nous occupe. Au v. 12, Ruth reçoit un salaire en rapport avec son travail. Mais il y a plus et nous le voyons dans le détail des versets suivants. Au v. 14, il y a un repas, au v. 16 des gerbes…. Choses auxquelles Ruth n’avait pas droit mais qu’elle reçoit par pure grâce. Au v. 11, on apprend que Boaz connaît Ruth mieux qu’elle n’aurait osé penser. Il a tout enregistré depuis la mort de son mari. Au v. 13, on voit que Ruth n’a pas regretté de quitter Moab. Au v. 22, Naomi a la pensée de Boaz du v. 9. Quant à Ruth, elle a rapporté les paroles de Boaz d’une façon quelque peu altérée mais puissions-nous profiter de ces enseignements relativement à la compagnie dans laquelle nous avons à nous trouver. Dans les v. 17 à 23 de ce chapitre 2, on voit toute la révérence que Ruth porte à Boaz. Puis le v. 20 montre Naomi déclarer que ce Boaz a le pouvoir de rachat. Avons-nous à cœur de parler de Jésus qui a le pouvoir de racheter ? La doctrine du rachat nous est donnée en Lév. 25. Si Boaz a le droit de rachat, il est aussi un ami (cf. ch. 2, 1). Le Seigneur est aussi notre ami suprême. Dans les v. 18 et suivants, Ruth ne se contente pas de d’avoir quelque chose pour elle mais aussi pour Naomi. Spirituellement parlant, avons-nous aussi ce désir de visiter des frères et sœurs malades pour leur faire part de ce que nous entendons à la réunion ? … après avoir « battu » ce que nous avons entendu, selon v. 17. Retenons ce qui est bon. Prenons aussi l’attitude de Ruth qu’elle a vis-à-vis de Naomi. Ruth doit être rachetée car elle est Moabite. Le champ du v. 22b est comparable aux autres. Pourtant, il y avait une différence: c’était le champ de Boaz, et ses droits étaient observés. Appliquons cela à l’Assemblée. Si Dieu travaille aussi ailleurs, recherchons avant tout Sa présence qui est précieuse par-dessus tout. Ainsi, puissions-nous être rassasiés comme Ruth l’a été, là où les droits du Seigneur sont reconnus et où l’homme est mis de côté. Ruth battait ce qu’elle glanait: moralement, nous devons en quelque sorte « battre » la Parole pour en profiter. Le v. 23b nous montre encore que Ruth est persévérante et combien nous avons lieu de l’être aussi.

Chapitre 3
Texte biblique
1 * Et Naomi, sa belle-mère, lui dit : Ma fille, ne te chercherai-je pas du repos, afin que tu sois heureuse ? 2 Et maintenant, Boaz, avec les jeunes filles duquel tu as été, n’est-il pas de nos amis ? Voici, il vanne cette nuit les orges dans l’aire. 3 Lave-toi donc, et oins-toi, et mets sur toi tes habits, et descends dans l’aire ; ne te fais pas connaître à l’homme, jusqu’à ce qu’il ait achevé de manger et de boire. 4 Et lorsqu’il se couchera, alors tu remarqueras le lieu où il se couche, et tu entreras, et tu découvriras ses pieds, et tu te coucheras ; et lui, te fera connaître ce que tu auras à faire.
5 Et elle lui dit : Tout ce que tu as dit, je le ferai.
6 Et elle descendit à l’aire, et fit selon tout ce que sa belle-mère lui avait commandé. 7 Et Boaz mangea et but, et son cœur devint gai, et il alla se coucher au bout du tas des gerbes. Et elle vint tout doucement, et découvrit ses pieds, et se coucha. 8 Et il arriva au milieu de la nuit, que l’homme eut peur et se tourna ; et voici, une femme était couchée à ses pieds. 9 Et il dit : Qui es-tu ? Et elle dit : Je suis Ruth, ta servante ; et étends ton aile sur ta servante, car tu as le droit de rachat. 10 Et il dit : Bénie sois-tu de l’Éternel, ma fille ! Tu as montré plus de bonté à la fin qu’au commencement, en ce que tu n’es pas allée après les jeunes hommes, pauvres ou riches. 11 Et maintenant, ma fille, ne crains pas ; tout ce que tu [me] dis, je le ferai pour toi ; car toute la porte de mon peuple sait que tu es une femme vertueuse. 12 Et maintenant, il est bien vrai que j’ai le droit de rachat, toutefois il y en a un qui a le droit de rachat, [et qui est] plus proche que moi. 13 Passe [ici] la nuit ; et s’il arrive que, le matin, il veuille te racheter, c’est bien ! qu’il le fasse ; et s’il ne lui plaît pas de te racheter, l’Éternel est vivant que je le ferai, moi ! Reste couchée jusqu’au matin.
14 Et elle resta couchée là à ses pieds jusqu’au matin ; et elle se leva avant qu’on pût se reconnaître l’un l’autre. Et il dit : Qu’on ne sache pas qu’une femme est venue dans l’aire. 15 Et il [lui] dit : Donne le manteau qui est sur toi, et tiens-le. Et elle le tint, et il mesura six [mesures] d’orge, et les mit sur elle ; et il* entra dans la ville. 16 Et elle vint vers sa belle-mère ; et celle-ci dit : Qui es-tu, ma fille ? Et elle lui raconta tout ce que l’homme avait fait pour elle ; 17 et elle dit : Il m’a donné ces six [mesures] d’orge ; car il m’a dit : Tu n’iras pas à vide vers ta belle-mère. 18 Et [Naomi] dit : Demeure, ma fille, jusqu’à ce que tu saches comment l’affaire tournera ; car l’homme n’aura pas de repos qu’il n’ait terminé l’affaire aujourd’hui.
— v. 15 : quelques-unslisent : elle.

Commentaires
Le verbe glaner, au ch. 2, a été cité douze fois. Nous y avons le travail de Ruth dans les épis glanés et la communion dans le repas (ch. 2, 16 et 14). Ce début de chapitre démontre l’intelligence de Naomi qui est pour Ruth un guide utile en lui donnant diverses recommandations. Au v. 6, l’obéissance de Ruth est signalée. Il faut obéir pour acquérir le bonheur et le repos. Quant à Boaz, nous voyons le dernier acte de son travail, une fois la moisson terminée. Cet acte consiste à vanner sa récolte dans l’aire, après quoi il l’assemblerait dans ses greniers. Dans la préparation de Ruth, pour découvrir les pieds de Boaz, nous voyons prophétiquement le caractère du pauvre Résidu d’Israël trouvé fidèle au moment où le Messie se réveillera après la longue nuit de leur attente. Et moralement, pour nous, combien nous devons nous laver, nous oindre et nous parer pour lui seul, après avoir entendu la voix de Jésus. Ne sommes-nous pas dans l’aire pour passer la nuit? Soyons dignes de Lui, en attendant que notre Boaz rompe le silence. Puisse-t-il approuver notre conduite! Combien tout est joie lorsque Boaz entre en scène! Tout porte au bonheur et à la louange. Dans les v. 14 et 15, Boaz prend soin de la réputation de Ruth. Et avant de prendre ouvertement sa cause, il remplit son manteau, lui donnant en secret des gages qu’il veut faire pour elle (v. 15). N’en est-il pas de même pour nous: l’aube est près de lui et avant que nous puissions le voir et le reconnaître, il nous a déjà donné le Saint Esprit de la promesse, comme gage de notre futur héritage. Au v. 18, Naomi exhorte Ruth à la patience. Elle n’aura pas longtemps à attendre car Boaz ne peut tarder à faire triompher la cause qu’il a prise en mains. Ce « l’homme n’aura pas de repos qu’il n’ait terminé l’affaire aujourd’hui est le résultat de cet amour ». Voilà la grande et unique raison du travail du Seigneur en notre faveur. Avons-nous conscience de l’amour de Jésus pour nous … l’attendons-nous comme celui qui ne se donnera pas du repos « qu’il n’ait terminé l’affaire aujourd’hui ». C’est l’attente journalière de notre Sauveur. Pour souligner encore la grâce dont Ruth est l’objet: Deut. 23, 3-5 mentionne ceux qui n’avaient pas le droit de faire partie de la congrégation d’Israël.

Au ch. 3, 10, nous voyons l’un des résultats de la persévérance, et celui de l’obéissance, suite aux v. 8, 22 et 23 du ch. 2. Au ch. 3, 1, on voit le repos après le travail. Naomi entrevoit ici quelque chose de mieux pour Ruth que de demeurer avec elle. Ce chapitre 3 commence par des pensées élevées : le repos et le bonheur. C’est alors qu’apparaît le nom de Boaz, au v. 2,..  » de nos amis « . Seul notre divin Boaz peut nous donner et le repos et le bonheur. On voit que la foi a besoin d’avoir un objet pour le cœur, au lieu d’une simple affection. Comme conséquence de la foi, on verra Ruth liée à Boaz. Au v. 2b, nous avons le travail de Boaz. En vannant, Boaz sépare tout ce qui n’est pas bon dans le grain, image du Seigneur qui travaille même la nuit, la nuit de ce monde. La place où l’on vanne est l’aire (v. 6) : c’est un lieu de souffrance (cf. Es. 21, 10). Au v. 3, nous avons différentes recommandations de Naomi à Ruth. Cet enseignement moral montre qu’il faut donner toute la priorité au Seigneur : il ne faut pas venir dans la présence du Seigneur n’importe comment. Au v. 5, la soumission de Ruth à Naomi brille encore. Au sujet du rachat, combien les v. 12 et 13 reportent nos cœurs sur Jésus qui a été tout puissant pour nous racheter. C’est comme une description de Jésus-Christ, notre Rédempteur. Au v. 6, on voit descendre Ruth dans l’aire pour rencontrer l’homme qui a le droit de rachat sur elle. Si Boaz est l’époux, Ruth l’épouse… n’avons-nous pas en Naomi, dans ce ch. 3, une image du Saint-Esprit, le Consolateur ! AU v. 7, Ruth découvre les pieds de Boaz. N’avons-nous pas à découvrir les pieds du Seigneur Jésus et de voir les traces laissées par ces pieds, chemin dans lequel Dieu a été glorifié. Au v. 7a, ne voyons-nous pas l’œuvre du Seigneur et où le moment de se reposer est venu ? Toute la scène de ces v. 7 à 18 est pure : au v. 11, c’est une femme vertueuse. Au v. 7, le vin est image de ce qui réjouit le cœur des hommes. Au v. 14, on voit qu’il y avait de la prudence afin que tout se passe selon Dieu, selon Son conseil. Dans ce v. 14b, on voit qu’il faut aussi fuir ce qui a l’apparence du mal. Il ne faut pas que les choses soient mal interprétées et c’est ce que Boaz veut éviter. Il faut donc être très prudent dans ces choses, à cause du témoignage. Au v. 8, on peut voir la croix : pour obtenir son épouse, le Seigneur a dû laisser sa vie et ici Boaz a eu peur avant de prendre Ruth. Nous y voyons cette souffrance morale. Dans ce ch. 3, nous voyons aussi « un jour  » avec toute l’activité du Seigneur puis « une nuit  » où l’on voit ce cri du v. 8, portant nos regards sur la croix. Nous voyons toute cette préparation de Dieu à l’égard de Ruth… jusqu’au jour où elle sera l’épouse du divin Boaz. En considérant ce chapitre sous l’aspect précité, nous serons gardés de toute mauvaise pensée relativement à ces versets. Au v. 7, l’expression « tout doucement «  montre encore une fois que seul Dieu sait apprécier ce qui se fait pour Lui. Dès le v. 6 de notre ch. 3, nous ne voyons plus que deux personnages en scène : Boaz et Ruth. Nous y voyons toute l’intimité qui doit régner entre l’époux et l’épouse, et d’un racheté avec le Seigneur. Au v. 9, Ruth demande une protection à Boaz : elle y est toujours plus attachée. Le Seigneur désire aussi avoir toujours la première place dans nos cœurs. Le sujet des v. 12 et 13 sera développé au ch. 4. Ce proche parent, représentant de la loi, ne peut pas racheter. Seul Boaz, image de Christ, peut racheter. Au v. 15, il est question de six mesures, chiffre de l’homme : on voit que c’est un type. Seule l’antitype peut donner sept mesures. Avec le v. 18 on voit combien Christ a dû travailler pour obtenir le repos pour nous !

Chapitre 4
Texte biblique
1 * Et Boaz monta à la porte, et s’assit là. Et voici, celui qui avait le droit de rachat, [et] dont Boaz avait parlé, vint à passer ; et il dit : Toi, un tel, détourne-toi, assieds-toi ici. Et il se détourna et s’assit. 2 Et [Boaz] prit dix hommes des anciens de la ville, et dit : Asseyez-vous ici. Et ils s’assirent. 3 Et il dit à celui qui avait le droit de rachat : Naomi, qui est revenue des champs de Moab, vend la pièce de terre* qui était à notre frère Élimélec. 4 Et moi, je me suis dit : Je t’en informerai*, et je te dirai : Achète-la en la présence des habitants et en la présence des anciens de mon peuple. Si tu veux racheter, rachète ; et si tu ne veux pas racheter, déclare-le-moi, afin que je le sache ; car il n’y a personne que toi pour racheter, et moi je suis après toi. 5 Et il dit : Je rachèterai. Et Boaz dit : Au jour que tu achèteras le champ de la main de Naomi, tu l’achèteras aussi de Ruth, la Moabite, femme du défunt, pour relever le nom du défunt sur son héritage. 6 Et celui qui avait le droit de rachat dit : Je ne puis pas le racheter pour moi, de peur que je ne ruine mon héritage ; use, toi, de mon droit de rachat, car je ne puis racheter.
7 Or c’était jadis [une coutume] en Israël, en cas de rachat et d’échange, que, pour confirmer toute affaire, l’un ôtait sa sandale et la donnait à l’autre ; c’était là une coutume* en Israël. 8 Et celui qui avait le droit de rachat dit à Boaz : Achète pour toi ; et il ôta sa sandale. 9 Et Boaz dit aux anciens et à tout le peuple : Vous êtes aujourd’hui témoins que j’ai acheté de la main de Naomi tout ce qui était à Élimélec, et tout ce qui était à Kilion et à Makhlon ; 10 et aussi que je me suis acquis pour femme Ruth, la Moabite, la femme de Makhlon, pour relever le nom du défunt sur son héritage, afin que le nom du défunt ne soit pas retranché d’entre ses frères et de la porte de son lieu : vous en êtes témoins aujourd’hui ! 11 Et tout le peuple qui était à la porte, et les anciens, dirent : [Nous en sommes] témoins. Fasse l’Éternel que la femme qui entre dans ta maison soit comme Rachel, et comme Léa, qui toutes deux ont bâti la maison d’Israël ! Et deviens puissant dans Éphrata, et fais-toi un nom dans Bethléhem ! 12 Et que, de la postérité* que l’Éternel te donnera de cette jeune femme, ta maison soit comme la maison de Pérets, que Tamar enfanta à Juda !
13 Et Boaz prit Ruth, et elle fut sa femme ; et il vint vers elle ; et l’Éternel lui donna de concevoir, et elle enfanta un fils. 14 Et les femmes dirent à Naomi : Béni soit l’Éternel, qui ne t’a pas laissé manquer aujourd’hui d’un homme* qui ait le droit de rachat ! et que son nom soit nommé en Israël. 15 Et il sera pour toi un restaurateur de ton âme, et un soutien de ta vieillesse ! Car ta belle-fille qui t’aime, l’a enfanté, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils. 16 Et Naomi prit l’enfant, et le mit dans son sein, et elle lui tint lieu de nourrice. 17 Et les voisines lui donnèrent un nom, disant : Un fils est né à Naomi ! Et elles l’appelèrent du nom d’Obed*. Ce fut le père d’Isaï, père de David.
18 Et ce sont ici les générations de Pérets : Pérets engendra Hetsron ; 19 et Hetsron engendra Ram ; et Ram engendra Amminadab ; 20 et Amminadab engendra Nakhshon ; et Nakhshon engendra Salma ; 21 et Salmon engendra Boaz ; et Boaz engendra Obed ; 22 et Obed engendra Isaï ; et Isaï engendra David.
— v. 3 : ailleurs : portion de champ. — v. 4 : informer, avertir, litt.: découvrir l’oreille de. — v. 7 : litt.: témoignage, attestation. — v. 12 : litt.: semence.  – v. 14 : se rapporte au fils de Ruth. — v. 17 : qui sert.

Commentaires
Le droit de rachat, dans ce livre, est donc ce cas où il faut faire revivre le nom du mort et de le rétablir dans son héritage. Ce devoir incombait au plus proche parent. Il se trouve que Boaz n’est pas le plus proche parent. Il est contacté par Boaz en présence de plusieurs témoins. Cet homme voulait bien racheter l’héritage mais, sachant que la semence ne serait pas à lui, il ne consent pas à prendre Ruth à sa charge. S’il le faisait, il s’appauvrissait et ruinait son propre patrimoine; les biens des enfants de Ruth ne reviendraient ni à lui, ni à sa famille. Ce proche parent est un type frappant de la loi. En effet, comme cet homme, la loi avait des droits antérieurs sur Israël, cette loi qui exige, prend et ne donne rien. Au v. 7, par cet acte d’enlever sa sandale, la loi cède ses droits à Christ (figuré par Boaz), droits reconnus par les témoins dont il s’est entouré dans ce but. Nous avons Boaz qui rachète l’héritage pour posséder Ruth car il a plus d’intérêt au bonheur de cette étrangère qu’à tout ce qui lui appartient. Que penser de Christ qui a racheté l’Eglise !

Chapitre 4
Les six premiers v. de ce chapitre traitent de la question du rachat, discutée entre Boaz et le proche parent. Par deux fois, ce dernier ne peut racheter : image de la loi. Les 10 anciens du v. 2, pris comme témoins, sont pour ainsi dire là comme ces dix commandements, impuissants pour racheter l’homme : je ne puis pas racheter. A l’inverse et comme Boaz en est l’image, on voit que Christ a tout donner pour acquérir l’Eglise. L’incapacité de la loi tourne nos regards vers quelque chose de meilleur, vers Christ lui-même. Cet achat du Seigneur qui a acquis son épouse est montré d’une manière remarquable dans nos v. 7 à 12. Les paraboles de Matt. 13, 44 et 45 sont bien l’image de ce passage. Eh bien, que tout cela ne demeure pas à l’état de connaissance dans nos cœurs mais qu’en pensant à tout ce que le Seigneur à fait, a laissé, a abandonné, que tout cela puisse raviver notre vie spirituelle. Le vœu exprimé dans les v. 11 et 12 est une véritable prophétie. En Léa et Rachel, nous avons la souche d’Israël et en rapport avec Ephrata, nos regards sont portés vers le lieu déjà cité de Mich. 5, 2, ce lieu où Christ allait venir dans le monde. Finalement, au v. 12, il y a la postérité et par ces noms de Pérets et Tamar, nous sommes ramenés à Gen. 38. Cette partie de la prophétie fait penser au Seigneur lui-même qui a fait brèche en arrivant au milieu de son peuple, Lui qui a été rejeté et ainsi Dieu rejette ce peuple mais dans le nom de Zérakh (Gen. 38, 30), nous avons cette pensée que Christ viendra une deuxième fois au milieu de son peuple pour sa délivrance finale. Cela nous amène jusqu’au règne de 1000 ans. Puis dans cette fin de chapitre, nous voyons que Boaz a eu un fils : Obed (celui qui sert), image du parfait Serviteur, autre type de Christ. Au v. 14, ce n’est plus Boaz qui a le droit de rachat mais son fils Obed. Puis nous arrivons jusqu’à David au v. 22, le roi selon le cœur de Dieu

Dans les v. 18 à 20 du ch. 4, quatre femmes sont l’objet de la grâce :

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