L’Épître de Paul à Philémon. 18ème livre du Nouveau Testament et 57ème de la Bible.
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Texte biblique version JND:
1 Paul, prisonnier de Jésus Christ, et le frère Timothée, à Philémon, le bien aimé et notre compagnon d’œuvre, 2 et à la sœur Apphie, et à Archippe notre compagnon d’armes, et à l’assemblée qui [se réunit] dans ta maison : 3 Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !
4 Je rends grâces à mon Dieu, faisant toujours mention de toi dans mes prières, 5 apprenant l’amour et la foi que tu as envers le seigneur Jésus et pour tous les saints ; 6 en sorte que ta communion dans la foi* opère en reconnaissant tout le bien qui est en nous à l’égard du Christ Jésus. 7 Car nous avons une grande joie et une grande consolation dans* ton amour, parce que les entrailles** des saints sont rafraîchies par toi, frère.
8 C’est pourquoi, tout en ayant une grande liberté en Christ de te commander ce qui convient, 9 — à cause de l’amour, je te prie plutôt, étant tel que je suis, Paul, un vieillard, et maintenant aussi prisonnier de Jésus Christ, 10 je te prie pour mon enfant que j’ai engendré dans les liens, Onésime*, 11 qui t’a été autrefois inutile, mais qui maintenant est utile à toi et à moi, 12 lequel je t’ai renvoyé, — lui, mes propres entrailles*. 13 Moi, j’aurais voulu le retenir auprès de moi, afin qu’il me servît pour toi* dans les liens de l’évangile ; 14 mais je n’ai rien voulu faire sans ton avis, afin que le bien que tu fais* ne fût pas l’effet de la contrainte, mais qu’il fût volontaire. 15 Car c’est peut-être pour cette raison qu’il a été séparé [de toi] pour un temps, afin que tu le possèdes pour toujours, 16 non plus comme un esclave, mais au-dessus d’un esclave, comme un frère bien-aimé, spécialement de moi, et combien plus de toi, soit dans la chair, soit dans le Seigneur. 17 Si donc tu me tiens pour associé [à toi], reçois-le comme moi-même ; 18 mais, s’il t’a fait quelque tort ou s’il te doit quelque chose, mets-le moi en compte. 19 Moi, Paul, je l’ai écrit de ma propre main ; moi, je payerai, pour ne pas te dire que tu te dois toi-même aussi à moi. 20 Oui, frère, que moi, je tire ce profit de toi dans le Seigneur : rafraîchis mes entrailles en Christ. 21 Ayant de la confiance dans ton obéissance, je t’ai écrit, sachant que tu feras même plus que je ne dis. 22 Mais en même temps, prépare-moi aussi un logement*, car j’espère que, par vos prières, je vous serai donné.
23 Épaphras, mon compagnon de captivité dans le christ Jésus, 24 Marc, Aristarque, Démas, Luc, mes compagnons d’œuvre, te saluent. 25 Que la grâce de notre seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit !
— v. 6 : ou : la communion de ta foi. — v. 7* : dans, à propos de. — v. 7** : les affections profondes.
— v. 10 : ce nom propre signifie : profitable. — v. 12 : en quelque sorte un autre moi-même. — v. 13 : c. à d. : à ta place. — v. 14 : litt.: afin que ton bien. — v. 22 : ou : l’hospitalité.
Commentaires
Cette épître, qui fait comprendre quels doivent être les rapports entre frères et amis, est adressée par Paul à Philémon qui est un chrétien de Colasses. Nous y voyons que l’amour fraternel annule toutes les distinctions sociales. Onésime, était un esclave appartenant à Philémon. Onésime s’était enfui de chez son maître pour Rome. C’est dans cette ville qu’il rencontra Paul qui était alors prisonnier du Seigneur. Nous apprenons, par le verset 9, que Paul fut l’instrument de sa conversion. Paul le renvoie alors à son maître muni d’une lettre de recommandation. Cette lettre, nous l’avons sous les yeux : c’est l’épître à Philémon. Cette lettre nous dévoile les sentiments de délicatesse, de cordialité, de tendre affection, de sympathie et de sollicitude sincère et vraie. Tout cela est produit par l’amour sous l’influence de la grâce et de l’Esprit de Dieu. Onésime est aussi mentionné en Colossiens 4 v. 8-9: je l’ai envoyé vers vous tout exprès, afin qu’il connaisse l’état de vos affaires, et qu’il console vos cœurs, avec Onésime, le fidèle et bien-aimé frère, qui est des vôtres. Ils vous informeront de toutes les choses d’ici. Bien qu’esclave dans sa condition première, nous n’avons pas d’autres renseignements quant à la condition d’Onésime chez Philémon. mais selon les versets 4, 7 et 21, il semble en tout cas que ce n’est l’attitude du maître qui ait fait fuir l’esclave. Au contraire, on pourrait croire qu’Onésime cherchait à échapper au contrôle sérieux de son maître. Le cas n’est pas rare et cela encore aujourd’hui: essayer d’échapper au contrôle d’un supérieur et spécialement quand ce dernier est chrétien. Nous pouvons voir là un des motifs de la fuite d’Onésime. Quoiqu’il en soit, ce dernier était surtout un esclave de Satan. Seul le Fils peut nous rendre libres : Jean 8 v.36: Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. Et dans le Psaume 124 v.6-8: Béni soit l’Éternel, qui ne nous a pas livrés en proie à leurs dents ! Notre âme est échappée comme un oiseau du piège des oiseleurs : le piège s’est rompu, et nous sommes échappés. Notre secours est dans le nom de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre. Dans les versets 18 et 19, Paul est prêt à payer pour Onésime. Sa faute était donc grave. A Rome, il pensait échapper aux regards de son maître mais il ne pouvait se soustraire au regard de Dieu qui le suivait avec des vues pleines de grâce. La bonté de Dieu fait qu’Onésime rencontre Paul dont Romains 1 v.14-15 : Je suis débiteur* et envers les Grecs et envers les barbares**, et envers les sages et envers les inintelligents; ainsi, pour autant qu’il dépend de moi, je suis tout prêt à vous annoncer l’évangile*, à vous aussi qui êtes à Rome.— v. 14* : c. à d. : J’ai un devoir à remplir ; voir Actes 9:15 ; 22:15. — v. 14** : les barbares : les étrangers à la civilisation grecque. — v. 15 : proprement : annoncer la bonne nouvelle. En Actes 28 v.30 et 31, nous avons le lieu où Onésime put entendre la Parole du Salut. A Colasses, bien qu’ayant certainement entendu la Parole de Dieu dans la maison de Philémon, son coeur n’avait pas été touché. Maintenant, à l’étranger et peut-être dans le besoin, son coeur s’ouvrait à l’appel de la grâce. Les paroles de Paul, selon versets 10 et 12, prouvent que la conversion d’Onésime était réelle et profonde. La grâce avait surabondé par-dessus son péché. Maintenant converti, Onésime doit en rendre compte à son maître, mais dans de nouvelles relations. Le NT (nouveau testament) ne nous présente pas l’abolition de l’esclavage d’une manière formelle mais nous apprend comment maître et esclave, dans leur position respective, peuvent agir d’une manière agréable à Dieu comme on peut le lire dans différents passages (Eph. 6, 5-9; Col. 3, 22-24; Tite 2, 9-10).
Versets 17 à 19 : la beauté du caractère de Christ reflète dans l’apôtre. Il ne nous est pas dit que Philémon ait acquiescé à la demande de l’apôtre; nous pouvons cependant le penser car Paul avait pleine confiance que Philémon ferait même plus que ce qui était demandé. Le passage déjà cité de Colossiens 4 v.8-9 nous conforte dans cette pensée. Dans ce passage des Colossiens, Onésime, qui signifie « utile », rend un bon service à l’assemblée qui se réunit à Colasses. Puissions-nous être comme Onésime, utile au Maître.
Au début de cette épître, nous apprenons aussi que l’assemblée se réunissait dans la maison de Philémon. Ainsi, on peut se réunir chez un frère plutôt que dans un local.
Dans les versets 13 et 14, le mobile de l’amour commande à Paul de renvoyer Onésime alors qu’il aurait put être fort utile pour tant de travail qu’il y avait à faire à Rome. Il sera désormais utile à Philémon puisque la croix a tout changé envers lui et cela est démontré dans les versets 15 et 16. On peut citer en parallèle Deutéronome 23 v.15-16 qui montre bien que la croix a tout changé : Tu ne livreras point à son maître le serviteur qui se sera sauvé chez toi d’auprès de son maître ; il habitera avec toi, au milieu de toi, dans le lieu qu’il choisira en l’une de tes portes, là où bon lui semble : tu ne l’opprimeras pas.
Parmi les compagnons cités au verset 24, ne ressemblons pas à Démas qui a mal fini. En 2 Timothée 4 v.10 : car Démas m’a abandonné, ayant aimé le présent siècle.
Puis l’épître se termine par la grâce.
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