Épître aux Romains. 45ème livre de la Bible et 6ème du Nouveau T.
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Généralités de l’épître aux Romains
01 – introduction de l’épître + nécessité de la justification
02 – tous sont pécheurs
03 – la justification par la foi
04 – … uniquement par la foi
05 – position chrétienne, ressource de la grâce. Joie.
…….Le péché dans l’homme et la supériorité de la grâce
06 – mort et ressuscité avec Christ (baptême); vie nouvelle.
07 – la grâce et la loi. Expériences.
08 – aucune condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus
09 – la souveraineté de Dieu
10 – la justice de Dieu et la parole de la foi. L’évangile pour les nations. La contradiction d’Israël.
11 – Israël accepté à nouveau
12 – Le service et la vie
13 – Le rapport avec les autorités
14 – Les forts et les faibles (jusqu’au ch. 15 v. 13)
15 – Les forts et les faibles + le service personnel de Paul
16 – Salutations de l’apôtre, épilogue et conclusion
Quant à la colère de Dieu (v. 18), elle n’est pas encore révélée en justice. Elle l’est dans le ciel en rapport avec la grâce qui délivre de cette même colère. Cette colère divine contre l’homme pécheur, contre celui qui professe le christianisme et qui marche dans le mal, c’est cette colère là qui rend la justice divine nécessaire. C’est pourquoi l’homme doit rencontrer ce Dieu, pleinement révélé, puisque l’homme est manifesté comme pécheur. La thèse des romains se trouve au v .17 et sa nécessité relève du v. 18. Puis, depuis le v. 19 et jusqu’au ch. 3, 20, l’état des hommes est indiqué, celui des Juifs et des Gentils, avec le jugement moral qui découle de la présence de Dieu. Les détails de tout cela sont donnés afin de montrer de quelle manière la colère divine est méritée, tout le monde étant renfermé dans le péché. Les v. 19 à 21 de Rom. 1 donnent les principes directeurs du mal à propos des Gentils. Les païens ont donc une responsabilité bien plus grande que ce que l’on pense habituellement. Dans le ch. 3, 21-31, se trouve ce qui répond en grâce par la justice de Dieu au moyen du sang de Christ. Qunat à l’histoire des Gentils, elle est comprise par ces mots «toute iniquité des hommes» (v.18). L’état des Gentils va jusqu’au ch. 2, 17 et celui des Juifs jusqu’âu ch. 3, 20. La partie de l’épître qui va du ch. 1, 19 au ch. 3, 20 montre la cause de la colère divine. Les Gentils sont inexcusables du fait que Dieu s’est manifesté dans la création et ensuite car ils n’ont pas glorifié Dieu comme tel. Ils sont tombés dans l’idolâtrie la plus grossière. Dieu juge cet état. Les hommes qui ne retiennent pas une juste pensée de la gloire de Dieu subissent le jugement qui les condamne. Voilà en quelques mots puissants et énergiques l’exacte description de la mythologie païenne tout entière. Eux qui se sont vautrés dans une conduite, parce qu’ayant le goût dépavré et inconvenant, pour la nature même. La nature même enseigne que Dieu juge de telles choses comme étant dignes de mort. Non seulement les hommes font ces choses mais prennent de la satisfaction en ceux qui les font. Remarquons aussi que l’homme, qui juge, reconnaît qu’il a connaissance du mal et il fait ce mal. Il est doublement responsable et coupable. Remarquons aussi que Dieu n’est jamais appelé le «Dieu de joie» bien qu’il donne la joie. Mais il est constamment le «Dieu de paix». Et, dans toutes nos requêtes, nos manquements, nos confessions et nos besoins, nous allons à Lui, comme individus, comme à notre Père. Puis, en relation avec nos rapports quant à la marche de l’Église, nous allons à Lui comme étant le Chef de l’Église.
Ce chapitre contient aussi cette parole sérieuse « Dieu les a livré » (v. 26, 28). |
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Parmi les païens, tous ne commettent pas les infamies mentionnées à la fin du chapitre premier. Parmi eux, qui condamnent la conduite de leurs citoyens, il y a des philosophes, des moralistes. Mais il en est d’eux comme des pharisiens. Ils s’estiment justes
Ainsi donc l’apôtre, dans ce chapitre, ne parle pas de l’évangile de Dieu touchant son fils, comme au chapitre premier, mais il nous présente les invariables et justes principes, ainsi que les voies de Dieu à l’égard de l’homme. Ainsi, les v. 6 à 11 sont bien compréhensibles. Au v. 7, la vie éternelle n’est pas considérée comme une chose actuelle possédée par le croyant mais comme le but ou l’issue d’une course fidèle de dévouement au Seigneur. En Matt. 25, 46, il y a le même sens en rapport avec ceux qui iront dans les tourments éternels et ceux qui iront dans la vie éternelle. L’apôtre Jean, en général, évoque la vie éternelle comme d’une chose déjà actuelle. Et en Rom. 6, 21 à 23, les deux sens de ce terme «vie éternelle», à savoir le sens actuel et le sens final. Cela signifie que nous possédons dès maintenant, en Christ, la vie éternelle, comme un don de Dieu et, à la fin de notre course, nous entrerons dans la pleine jouissance de cette vie dans la gloire. Quelle grâce!
Versets 12 à 16 : nous y voyons les différentes responsabilités des hommes. Dans tous les cas, le jugement de Dieu sera juste. La grandeur des privilèges des hommes déterminera la mesure de leur culpabilité. Parmi eux, des hommes sans loi, les païens: d’autres sous la loi, les Juifs. Ces derniers seront jugés sur le principe de la loi et seront d’autant plus coupables du fait que le nom de Dieu avait été blasphémé, à cause d’eux, parmi les nations (v. 24). Donc, au jour du jugement, chacun sera jugé d’après sa position personnelle et d’après ses privilèges. Ces versets, comme le 13ème, enseignent que Dieu a en horreur toute apparence extérieure mais il prend son plaisir dans la sincérité et il regarde au cœur. Ainsi, des païens (v. 14 et 15) peuvent être plus agréables à Dieu que des Juifs. En effet, des païens peuvent être loi à eux-mêmes. Ils peuvent observer la loi, sans l’avoir jamais entendue, alors que les Juifs, qui se glorifient de la loi, ne l’observent pas. Mais quoi qu’il en soit, cela ne justifie pas vraiment un païen car, selon v. 12, ceux qui ont péché sans loi périrent aussi sans loi. Cependant, tout est mesuré (v. 16). Il peut y avoir, déjà aujourd’hui, un jugement gouvernemental sur les individus et sur les peuples. Mais il y a un jour dans lequel tout sera jugé. L’apôtre, dans ce v. 16, évoque bien ce jour du jugement. C’est Jésus lui-même qui mettra en lumière chaque chose, Lui l’objet de l’évangile. Ainsi, ceux qui prétendent que tous seront sauvés trouvent, par la lecture de ce chapitre, une réponse accablante. En effet, la responsabilité de l’homme en général, vis-à-vis de Dieu (v. 1 à 16/17), est bien là. Et à partir du v. 17, c’est le Juif qui est spécialement en vue.
Versets 17 à 29 : « Or si toi, tu portes le nom de Juif,… » (v. 17) introduit bien la responsabilité du Juif. Cela se poursuit jusqu’au ch. 3, 20. La responsabilité du Juif est augmentée du fait que ce peuple était spécialement privilégié (v. 21 à 23). Des paroles accablantes sont donc là. Les discours vaniteux du Juif ne faisaient que montrer avec une clarté d’autant plus grande sa honteuse situation. Non seulement les Juifs commettaient péchés sur péchés, en privant Dieu de sacrifices, mais le nom de Dieu est même blasphémé à cause d’eux parmi les nations (v. 24 à cf avec Es. 36, 20 et 52, 5). Dieu ne donne pas sa gloire à un autre (v. 25 à 27); il n’est pas indifférent devant la conduite des Juifs. Le Juif ne se distingue en rien d’un païen lorsqu’il est dit que la circoncision est devenue incirconcision. De même, pour le païen, lorsqu’il est dit que l’incirconcision garde les exigences de la loi. Ainsi, un païen est acceptable devant Dieu alors qu’un Juin ne l’est plus. Un Juif peut en effet être un transgresseur de la loi, cela dans la lettre et la circoncision. Dans ce passage, l’apôtre développe les justes voies de Dieu à l’égard de l’homme et non pas les vérités de l’évangile. Est-il besoin d’ajouter que ces voies se recommandent à toute conscience sincère et ne sont nullement en contradiction avec les révélations de la grâce de Dieu en son fils bien-aimé. La conclusion de l’apôtre est simple et claire (v. 28 et 29). Nous y retrouvons toujours le même principe dans le fait que Dieu trouve son plaisir dans la sincérité et qu’il rejette toute forme extérieure. Une religion extérieure ne sert à rien. L’observation la plus exacte de statuts est vaine si le cœur et la conscience ne sont pas amenés dans la lumière de Dieu. Pour être un vrai Juif, il faut avoir la circoncision du dedans et alors la louange de ce Juif là ne vient pas des hommes mais de Dieu.
Ce qui ressort partout dans la doctrine de cette épître, c’est que toutes choses se trouvent dans leur réalité devant un Dieu révélé par Christ et l’œuvre de la croix. Ce chapitre présente encore deux choses à l’égard de Dieu. Il y a d’une part son jugement contre le mal. Celui qui fait le mal n’échappera pas. La différence réelle entre le bien et le mal sera montrée par le jugement. D’autre part, il y a la miséricorde de Dieu, sa patience à l’égard de l’homme qui fait le mal, et sa bonté conviant celui-ci à la repentance. Remarquons que la conscience de l’homme n’est pas une voix hostile mais un appel qui vient dire «parle de cela au Seigneur Jésus; il saura s’en occuper».
Ces premiers chapitres nous font penser à la séance d’un tribunal. L’un après l’autre, les occusés paraissent devant le souverain juge. Il y a donc eu le barbare au ch. 1, l’homme moral et civilisé au début du ch. 2 alros que dans la suite du ch. 2 il y a le Juif qui se présente à la barre avec la tête haute mais ce Juif se voit condamné puisqu’il sera jugé ni sur ses titres (v. 17), ni sur sa connaissance (v. 18), ni sur ses paroles (v. 21), mais sur ses actes. Ainsi, les privilèges du Juif, loin de l’excuser, agravent sa culpabilité. Et si le péché des païens est appelé l’iniquité (ch. 1, 18), et bien le péché des Juifs se nomme «la transgression» (v. 23) qui est la désobéissance aux commandements divins (Matt. 22, 3). Les chrétiens sont très responsables, aujourd’hui, car ils possèdent toute la Parole de Dieu. |
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– Versets 1 à 8 : au vu de ce qui précède, la question est posée : vaut-il mieux être païen ou être juif ? Le Juif a-t-il vraiment un avantage avec sa grande responsabilité ? Et bien, le début de ce chapitre troisième établi la culpabilité des uns et des autres avec le contenu du v. 23 «car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu». En ce qui concerne le Juif, son avantage est très grand (cf v. 2 et ch. 9, 4-5). Le privilège le plus élevé du Juif est d’avoir la parole écrite. C’est à ce peuple que Dieu s’est révélé de la manière la plus directe. Ainsi la question n’est pas de savoir s’il vaut mieux être un païen ou un Juif; quant au juif, c’est de savoir comment ils ont profité de ce privilège particulier qui représente un principe posé. Le début de ce chapitre est donc en relation avec les privilèges d’Israël. Plutôt que d’en profiter, ce peuple a été infidèle. Toutefois, son infidélité n’annule ni celle de Dieu, ni ses promesses. Dieu les accomplira malgré l’infidélité d’Israël (selon détails au ch. 11). Si Dieu maintient ses promesses, il maintient aussi son jugement sur le péché (v. 4 et cf Ps. 51, 4). Ce chapitre indique aussi que tout tournera à la gloire de Dieu et à la honte de l’homme. L’infidélité de l’homme fait briller avec d’autant plus d’éclats la fidélité immuable de Dieu. L’homme raisonne et l’apôtre se range à ce rang (v. 6). Nous y voyons comment les hommes parlent et comment ils jugent tout en étant ignorants. L’apôtre peut répondre «qu’ainsi n’advienne». Selon le raisonnement des hommes, Dieu ne pourrait juger personne, même pas les païens. Abraham avait déclaré que Dieu était le juste juge (Gen. 18, 25). Raisonner en disant que Dieu ne doit pas punir le pécheur, parce que le mensonge de l’homme a mis en évidence la vérité de Dieu, revient à méconnaître la fidélité de Dieu qui ne peut se renier lui-même (2 Tim. 2, 13). Pour Dieu, tout s’accomplira. Aussi bien ses promesses que ses jugements. Autant les Juifs que les païens seront soumis au jugement du Dieu saint. À la question du v. 7: «Car si la vérité de Dieu dans mon mensonge a abondé pour sa gloire, pourquoi moi aussi suis-je encore jugé comme pécheur? », on réalise qu’une conscience sincère ne sera pas ébranlée à ce sujet. Cette pensée est abordée et sa mise en évidence se trouve au v. 8 «Et non, comme nous sommes calomnieusement accusés et que quelques-uns prétendent que nous disons : Faisons du mal, afin qu’arrive le bien? – desquels le jugement est juste.». Ce faux principe était attribué aux croyants par leurs adversaires. Celui qui formule cela «faisons du mal afin qu’arrive le bien» représente bien l’état de son âme. Un tel accusateur prononce son propre jugement. Une conscience qui n’est pas convaincue d’être pécheresse attaquera et outragera la grâce.
Versets 9 à 20 : l’apôtre reprend le cours de sa pensée et demande, en relation avec le v. 1, «Quoi donc ? Sommes-nous plus excellents ? Nullement». Et les classes de Juifs et de Grecs sont convaincues de péchés. Les Juifs sont d’accord avec ce jugement quant aux païens mais ils voudraient s’y soustraire eux-mêmes. C’est pourquoi Paul cite une série de passages de leurs propres écritures qui exposent non seulement qu’ils sont pécheurs mais qu’ils le sont même plus que les païens. Cet exposé est accablant. L’état moral des Juifs est effrayant. Ce tableau des versets 10 et suivants n’est pas plus brillant que celui des païens si l’on ajoute les grands et nombreux privilèges que possédaient les Juifs. Ainsi tous se sont détournés et se sont rendus inutiles. Les témoignages de la corruption juive sont tirés des Psaumes et des prophètes. La culpabilité des Juifs dépasse donc celle des païens. La conclusion se trouve au v.
Versets 21 à 26 : après cette démonstration que le monde entier mérite le jugement, l’apôtre va nous dire ce que Dieu a fait pour remédier à la corruption de l’homme et aussi à sa révélation de la justice dans l’évangile. L’apôtre en revient au ch. 1, 17 en rapport avec cette justice qui n’a rien à faire avec la loi. En effet, le «juste vivra de foi». Sous cet angle, le v. 21 du ch. 3 donne une merveilleuse vérité en quelques mots. C’est que la justice divine trouve sa mesure non dans la responsabilité de l’homme mais en Dieu lui-même, dans sa nature. Dieu juge l’homme d’après sa responsabilité tout en manifestant sa justice dans ses actes et cela pour sa gloire. Sur le pied de la loi, une conscience sincère reconnaît que sa propre justice, une justice légale, n’est qu’un vêtement souillé. Mais la justice de Dieu n’a rien à faire avec la loi. La justice de Dieu s’est manifestée en ce que Jésus est couronné de gloire et d’honneur à la droite de sa majesté et cela sur le fondement de son œuvre accomplie. Des témoins de Dieu ont autrefois annoncé la justice de Dieu comme devant être prochainement révélée et c’est ainsi qu’Es. 46, 13, 56, 1, Dan. 9, 24, en font quelques mentions. Mais maintenant elle est pleinement manifestée et cela par la foi en (ou «de» selon note «i» du v. 22). Et c’est en entrant en relation avec Christ, par une foi personnelle, que l’on a part à cette justice et que l’on jouit de ces privilèges. Mais si Dieu considère tous les hommes pécheurs (v. 23), sa grâce est aussi pour tous (v. 24). Tout se fonde sur la rédemption qui est dans le christ Jésus. Fondement inébranlable. Et pour que la rédemption soit accomplie, il fallait un moyen qui donne pleine satisfaction aux exigences de la sainteté et de la justice de Dieu. Dans l’Ancien Testament, un type montrait cela. C’était lors du jour des expiations, une fois l’an. Là, le sang d’une victime était placé sur l’arche de l’alliance, sur le propitiatoire. Le sang se trouvait alors entre les chérubins et la loi violée, ces chérubins qui veillaient en sainteté à l’accomplissement des voies de Dieu et celle loi écrite d’une manière ineffaçable par le doigt de Dieu sur les deux tables de pierre. Ainsi, le sang était mis à la place du péché. Le trône du jugement était transformé en propitiatoire reposant sur un juste fondement. Seul le sang d’un sacrifice reconnu et accepté par Dieu pouvait opérer une telle chose. Aujourd’hui, le type est accompli. En effet, Dieu a présenté Jésus Christ comme propitiatoire (v. 25). Voilà la valeur de ce sang devant Dieu. Ayant recours à ce sang, on est justifié par la rédemption et Dieu de se souvient plus des péchés. Il est juste en justifiant celui qui est de la foi de Jésus (cf v. 25 et 26). Dans l’économie de l’Ancien Testament, Dieu supportait avec patience les péchés des siens car il contemplait d’avance le sang qui allait être offert à Golgotha. Il voyait le sang qui purifie de tout péché et passait avec patience par-dessus les péchés et cela non seulement sans porter atteinte à sa justice mais bien pour la manifester. Maintenant, il n’y a plus la nécessité de patience car la dette est payée et le sang de l’expiation a coulé. La justice de Dieu n’est plus une espérance. Elle a été manifestée en Christ. Dieu montre ainsi sa justice dans le fait de justifier tout pécheur qui croit en Jésus. Tout revient aussi à celui qui a accompli l’œuvre. Mais quant à l’homme, il n’y a aucun mérite, aucune gloire en lui … d’où le v. 27. Remarquons (v. 26) que si Dieu est juste en condamnant le péché, il l’est aussi en justifiant celui, c’est-à-dire un pécheur, qui est de la foi de Jésus.
Versets 27 à 31 : Dieu ne donne pas sa gloire à un autre et encore moins à un homme qui est un propre juste et un orgueilleux. Toute gloire est enlevée à l’homme. Cette gloire lui a été enlevée par cette loi de la foi. La loi de la foi n’est pas ici la loi de Sinaï. Elle exclut toute vanterie. C’est humiliant pour la propre justice de l’homme mais précieux pour le pécheur perdu et repentant. C’est ainsi qu’un Juif circoncis n’est pas justifié sur le principe des œuvres mais seulement par la foi. De même, un païen ne peut être justifié que moyennant la foi. Il n’y a pas d’autre moyen de justification. La fin du chapitre démontre que tous les saints commandements de Dieu ne sont pas pour autant mis de côté car, loin d’annuler la loi, elle est établie (v. 31). Autrement dit, la loi n’a jamais été mieux affirmée que par la parole de la croix. La loi ne donne pas de justice mais elle en exige une. La foi reconnaît les deux choses que sont la corruption complète de l’homme et la nécessité de la justice. Et voilà que, au lieu d’une justice humaine que la loi exige, elle reçoit avec reconnaissance la justice que Dieu lui donne gratuitement. En même temps, l’évangile nous rappelle que Christ nous rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous.
Encore : En rapport avec l’état des Juifs, remarquons le principe qu’il peut y avoir de grands et réels avantages de position là où il n’y a aucun engagement intérieur (v. 9 cf ch. 11, 17). Ainsi, plusieurs versets indiquent que les Juifs se vantaient beaucoup de leur supériorité vis-à-vis des Gentils. Remarquons encore que la propre justice se vante toujours. La loi réclame la justice mais elle découvre le péché. La loi ne donne pas ce qu’elle réclame. L’homme, lui, manque aux exigences de la loi. Ainsi, nous comprenons que Dieu agit en grâce et donne la justice car il fallait que l’homme la possède pour demeurer devant lui. En même temps, Dieu n’affaiblit pas le principe de l’obligation légale d’après lequel l’homme est entièrement condamné. Mais c’est Dieu qui se glorifie par grâce en accordant une justice à l’homme, l’homme qui n’a pas de justice humaine à faire valoir en rapport avec la nature même de la loi. Ainsi la foi n’annule pas le principe de l’autorité d’une loi mais elle l’établit en plein. La foi prouve que l’homme est condamné sous la loi. Tous ceux qui sont sous la loi sont considérés comme étant sous la malédiction. En elle-même, la loi est pourtant la règle parfaite du bien et du mal, non seulement pour le Juif, mais pour tout enfant d’Adam. Dans ce chapitre, en rapport avec la culpabilité des Juifs, c’est comme un criminel qui, tout en proclamant son innocence, remettrait lui-même à la police la pièce à conviction établissant sa culpabilité (cf v. 10 à 18).
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– Dans ce chapitre, comme dans le cinquième, la résurrection de Christ pour notre justification ressort. Et il y a en lien, pour tout croyant, la paix avec Dieu, une position dans sa faveur, l’espérance de la gloire avec les conséquences précieuses dans l’amour de Dieu. Abraham et David, qui sont les deux grandes souches de la promesse, ont confirmé le principe de la justification sans les œuvres. Cette partie va jusqu’au ch. 5, 11. Ainsi donc, Paul, après avoir évoqué le sujet de la loi et de la foi, en vient, dans ce ch. 4, à parler de l’état des croyants de l’Ancien Testament. Pour cela, deux hommes ont une importance particulière aux yeux des Juifs. Ce sont, comme déjà mentionné, David et Abraham. Le Messie n’est-il pas le fils de David, fils d’Abraham ! (Matt. 1, 1). Abraham avait reçu les promesses de Dieu et David était le représentant de la royauté de Dieu. C’est en rapport avec eux que Paul présente son argumentation. Au ch. 4 c’est surtout en rapport avec Abraham (v. 1 à 3). Abraham (v. 13) reçut la promesse d’être héritier du monde et cela sur le principe de la foi. Il n’était pas question d’activité et rien en quoi il puisse se glorifier. Tout était donné de la part de Dieu. Quant à Abraham, il crût. Abraham glorifia Dieu en croyant contre toute espérance. Sa foi lui fut comptée à justice (v. 5). En lisant certains passage de l’épître de Jacques (notammen au ch. 2, 21 à 23), on pourrait croire à une contradiction puisque, dans Jacques il est question de faire des œuvres. Cette contradiction disparaît en sachant que l’épître de Jacques a été écrite pour des hommes non convertis, en tous cas pour la plupart, alors que celle aux Romains s’adresse à des personnes converties. En Jacques, il fallait une preuve de la foi d’Abraham. Cela dans le sacrifice d’Isaac. En Jacques, il fallait prouver la profession de foi. Là, il ne s’agissait pas de justification devant Dieu mais devant les hommes. En Jacques, les œuvres prouvaient la réalité de la foi. Et là n’est pas l’enseignement de Romains ch. 4 qui enseigne que ce n’est pas sur le principe des œuvres que Dieu allait justifier Abraham. Dans les Romains, nous avons «Abraham crut Dieu» (v. 3). C’est en parfait accord avec l’évangile. Aujourd’hui encore (2015), Dieu agit de cette manière. Dieu est un Dieu qui justifie l’impie et toute la gloire lui en revient. On acquiert pas la justification comme l’on acquiert un salaire (v. 4). Pour obtenir la justification, la libre grâce de Dieu est la condition sine qua non. C’est bien sur ce principe que agissait, autrefois, envers Abraham et les autres croyants de l’ancienne alliance. David étalement, avec la citation du Psaume 32 (citation dans les v. 7 et 8) établi que la béatitude n’est pas pour les observateurs de la loi mais à l’homme à qui Dieu compte la justice sans œuvres.
Versets 9 à 12 : et cette béatitude, est-elle seulement pour les Juifs ou non ? Ces versets établissent clairement que ce n’étaient pas les œuvres d’Abraham mais la foi qui lui fut comptée à justice. Pour les descendants d’Abraham, la chose est de savoir QUAND sa foi lui fut comptée à justice ! Et bien sa foi lui fut comptée à justice AVANT la circoncision qu’il reçut à l’âge de 100 ans (Gen. 17). Et cette circoncision était le sceau de la justice de foi, cette justice qu’il avait reçu auparavant (v. 11). C’est ainsi que, mieux que tout autre, Abraham est appelé père de tous ceux qui croient. En étant aussi appelé «père de circoncision», remarquons que l’apôtre ne dit pas «père de ceux qui sont circoncis» car ici, il s’agit de la vraie signification comme signe d’une véritable mise à part pour Dieu. Donc non seulement des Juifs mais aussi de tous ceux qui marchent par la foi sur les traces d’Abraham AVANT sa circoncision (v. 12). Pour Abraham, cette mise à part avait commencée lorsque Dieu le sépara par la circoncision du mal qui l’entourait. Ce n’est pas la circoncision qui fut pour Abraham un moyen de justification mais elle fut le sceau de la justice que notre patriarche possédait depuis de longues années.
Versets 13 à 25 : une nouvelle pensée commence en relation avec la promesse qu’Abraham avait reçue de Dieu. Cette promesse d’une semence ne dépendait pas de l’accomplissement de la loi. Il s’agissait d’une promesse sans condition qui exclut l’accomplissement d’obligations légales (cf v. 14 et 15). Ce passage, comme l’histoire entière d’Israël, démontre bien que l’héritage ne peut pas s’obtenir par la loi puisque la loi est intervenue afin que la faute abondât (ch. 5, 20). Puis les v. 16 et 17 soulignent que la grâce a dépassé de beaucoup les limites d’Israël et s’est étendue, en Christ, à la véritable semence d’Abraham, sur tous les peuples de la terre. Et seule LA FOI donne droit à l’héritage. Un précieuse vérité est encore introduite (v. 17 et 18). Il s’agit de la puissance de la résurrection, la puissance de vivifier, là où la mort règne, la puissance d’opérer en créateur, là où il n’y avait plus d’espoir pour l’homme. Abraham s’appuyait sur cette puissance alors qu’il était déjà amorti et que le sein de Sara était mort (v. 19). Pour la foi, tout dépend de cette puissance et de Dieu et cette foi opérait de façon merveilleuse (cf v. 20 et 21). Abraham est donc récompensé. Cela lui est compté à justice (v. 22) et il est même appelé «ami de Dieu» (Jac. 2, 23). Dieu honore celui qui l’honore. Remarquons encore que la foi n’est pas en rapport avec le sang de Christ (ch. 3, 25) mais en rapport avec Dieu qui a ressuscité Jésus (v.24 et 25). Abraham croit en Dieu qui fait vivre les morts (Héb. 11, 17 à 19). Quelle foi admirable que celle d’Abraham. Ce n’est pas par hasard qu’Abraham porte le titre de «père de tous les croyants». La foi d’Abraham s’appuyait sur une parole donnée et pour nous, notre foi s’appuie sur une œuvre accomplie. C’est différent. Mais c’est toujours la même foi. Nous comprenons aussi que ce n’est pas seulement à Abraham que sa foi lui fut comptée à justice mais cela l’est pour tous les croyants (v. 23 à 25).
Dans ce chapitre 4, un pas de plus a été réalisé par rapport au chapitre précédent. Si le chapitre 3 a démontré que nous étions délivrés du jugement, le quatrième nous informe que nous faisons partie d’un peuple justifié et délivré. Nous sommes comme Israël de l’autre côté de la mer Rouge, délivré de la puissance de nos ennemis et nous pouvons entonner le chant de la délivrance. Nous y voyons aussi que la résurrection des morts en général est également une conséquence de la résurrection de Christ (cf 1 Cor. 15, 21).
Abraham crut Dieu (v. 3). Voilà la foi dans son acte fondamental. Dans ce chapitre, le caractère de notre foi va plus loin puisque son objet est Dieu qui ressuscite les morts. Quant à la justification, remarquons que dans cette partie de l’épître, toute la culpabilité résultant des actes du vieil homme est enlevée et cela complète l’œuvre de la grâce pour nous en tant que créatures responsables. Remarquons encore que les Romains nous présentent la mort et la résurrection de Christ comme étant morts avec Lui, comme nous justifiant et nous délivrant en ajoutant que nous sommes morts avec Lui. L’épître aux Éphésiens nous envisage comme étant morts dans nos péchés, vivifiés avec lui et assis en lui dans les lieux célestes. L’épître aux Colossiens réunit les deux. Toutefois, nous ne nous y voyons pas assis dans les lieux célestes en Christ mais elle nous présente comme ressuscités et regardans vers le ciel où il se trouve. Oui merveilleux résultat que celui de l’œuvre de Christ, cette œuvre qui a glorifié Dieu (cf Jean 13, 31 et 32, 17, 45). Eu égard au sang, Dieu est juste en pardonnant. Et le repos de la foi est en ce que Dieu montre sa justice pour le croyant. Mais ce qui réjouit le cœur est d’être dans les rayons du soleil de sa grâce et dans le courant de l’amour qui déborde. Cela nous purifie et nous fait haïr le péché. |
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Deux bénédictions sont la paix et la justification (v. 1). Il s’agit de la paix avec Dieu qui est pour tous et ne peut se perdre. Une autre paix, celle de la paix de Dieu dépend de l’état du croyant. Un autre fruit précieux de la justification est cette faveur dans laquelle nous sommes (v. 2). Nous y avons accès. De ce fait, nous ne sommes pas seulement justifiés par un juge céleste, mais nous sommes reçus par un Père céleste. Nous ne sommes pas venus à la montagne de la loi (Sinaï) mais nous sommes celle de la grâce dont Sion est un type. Ce v. 2 donne un troisième résultat de la justification qui est de se glorifier dans l’espérance de la gloire. La gloire de Dieu est devant nous. Ainsi donc, en ce qui concerne le passé, plus d’inquiétude car nous avons la paix avec Dieu. Pour le présent, nous sommes dans la faveur de Dieu, pour l’avenir, la gloire céleste rayonne déjà sur notre chemin.
Mais le but de notre voyage n’est pas encore atteint. C’est pourquoi les v. 3 et 11 commencent par ces mots «Et non seulement cela». Autrefois, pour Israël, il y avait le désert entre l’Égypte et Canaan. Pour nous aussi, le but de notre voyage n’est pas encore atteint. Le désert représente un aspect du monde dans lequel il n’y a rien pour l’enfant de Dieu. Le désert ne fait pas partie du conseil de Dieu mais il faut y passer pour atteindre le but. C’est là que nous apprenons à connaître ce qu’il y a dans nos cœurs (comme les Israélites en Deut. 8, 2). Il y a (v. 3 et suivants), un bel enchaînement. Nous pouvons même nous glorifier dans les tribulations. Il y a donc des périodes qui pourraient nous sembler étranges. Mais nous en comprenons le pourquoi. En effet, Dieu nous aime d’un tendre amour et fait concourir toutes choses à notre bien. Fortifions-nous donc en un tel Dieu. Dans ce passage (au v. 5) le Saint Esprit est mentionné pour la première fois dans cette épître. L’espérance est certaine. Un lien est est établi entre Lui et nous. Ce lien est le Saint Esprit. Il nous est donné comme secours de notre foi et comme arrhe de notre héritage acquis pour nous par Christ (cf 2 Cor. 1, 22; Éph. 1, 13-14). Quelle merveilleuse réalité en ce que l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs. Voilà qui forme le point culminant des déclarations de l’apôtre. Alors comment saisissons-nous cette réalité, comment jouissons-nous de l’amour de Dieu par l’opération du Saint Esprit, et comment marchons-nous dans cet amour ? Ce sont des réalités. Par conséquent, l’espérance ne peut jamais rendre honteux (Job 36, 7). Le fondement de l’amour est Christ mort pour des impies (v. 6). Cette preuve d’amour a été réalisée au temps convenable. Voilà la perfection de cet amour qui seul pouvait s’occuper d’êtres qui n’avaient rien pour attirer sinon leur culpabilité et leur corruption. Dieu seul peut agir avec un tel amour (v. 7 et 8). Dieu seul peut aimer d’un tel amour (v. 8) car Dieu est amour. Il a aimé le monde mauvais et impie. Les objets de son amour sont ces pécheurs haïssables (cf Tite 3, 3). L’amour de Dieu dompte l’homme fier et orgueilleux, tout cœur froid et indifférent. Il donne la paix et la joie au cœur de l’enfant et remplit d’adoration l’homme fait. L’amour de Dieu s’est manifesté alors que nous étions pécheurs. Mais la conséquence est aussi simple et concluante que possible (v. 9), conséquence approfondie (v. 10) avec, respectivement pour ces versets, la justification par son sang, la réconciliation, la vie. Le Saint Esprit donne ici des précisions claires, précises, décisives. La chute de l’homme a été démontrée mais toute crainte a été éloignée de nos cœurs. Puis l’amour de Dieu a paré à toutes les conséquences de notre misère sur le terrain de la justice. Et le don du Fils unique de Dieu constitue ce fondement juste sur lequel Dieu peut agir en grâce envers l’homme. Dieu lui-même (v. 11) est devant l’apôtre par Jésus. Par-dessus tout et en plus de tout ce que nous recevons, il y a l’état d’être heureux, de posséder un Père plein d’amour. C’est une joie journalière. On ne peut se glorifier en Dieu comme étant notre Dieu et Père. Nous jouissons déjà ici-bas de ce qui sera le sujet le plus élevé de notre joie en haut. Et nous jouissons de Dieu lui-même par notre Seigneur Jésus Christ, comme l’objet infini mais déjà actuel de la nouvelle nature.
Versets 12 à 21 : la seconde partie de l’épître commence au v. 12. L’apôtre y traite la question de la culpabilité de l’homme ainsi que du pardon. Il évoque le péché comme tel; il mentionne aussi la délivrance du croyant de la puissance et de la domination de ce péché. Le pardon est grand et glorieux. Mais ce n’est pas tout. La lumière de Dieu pénètre la conscience réveillée en rapport avec les nombreuses fautes commises mais aussi la source d’où l’eau sale a coulée, l’arbre qui a porté les mauvais fruits. Ainsi nous découvrons notre corruption irrémédiable et notre état naturel sans espoir; c’est effrayant. Mais le fait que nous sommes délivrés de tout cela est d’autant plus précieux. Plus la douloureuse expérience, faite en chemin, de ce qu’est notre chair, plus
Au v. 12, un sujet entièrement nouveau commence. Il s’agit donc du contraste entre notre relation avec le premier et le second Adam. Cette dernière partie traite du péché et non des péchés. Il traite de la désobéissance d’un seul homme et de l’obéissance d’un seul homme. Plus Christ est digne d’être aimé, plus mon propre égoïsme doit être en horreur à Dieu lorsque le moi est introduit là où Christ est tout. Remarquons que la paix ne repose jamais sur l’expérience. Pour avoir la paix, la foi regarde à son objet, et non à elle-même. Ainsi l’âme a la paix par notre Seigneur Jésus Christ. Les v. 12 et suivants présentent, comme déjà relevé, la doctrine touchant les deux chefs, c’est-à-dire l’homme obéissant et l’homme désobéissant. Au sujet du terme «jusqu’à la loi, le péché était dans le monde» (v.13), comprenons qu’après la loi le péché est toujours dans le monde mais d’une manière accentuée du fait de la violation de la loi. On commet donc des péchés en violant la loi.
Versets 13 à 15 : le salaire du péché c’est la mort. Le péché existait, avec ce caractère de transgression, sous la loi. La loi prend en compte le péché. Elle l’enregistre dans ses livres. Mais le péché existait bien sûr avant la loi. Le péché a un sens plus étendu que la transgression (cf v. 14). En effet, Adam a transgressé un seul commandement et Israël a transgressé l’ensemble des commandements. Entre les deux, les hommes péchèrent et c’est pourquoi la mort a régné. Adam et Israël péchèrent comme transgresseurs. Il en fut autrement dans l’intervalle (cf v. 15). Si Adam fut en malédiction pour tous ses Versets 16 et 17 : jusqu’ici, nous avions deux classes de personnes devant nous. Maintenant, il est question de classes, ou d’actes, par lesquels la différence de nature est montrée. Une seule faute d’Adam a entraîné la malédiction. Mais le don de grâce de Dieu libère les croyants de plusieurs fautes et les amène dans une position de justice. La parenthèse se ferme (v. 17). La pensée interrompue (v. 12) reprend (v. 18) en rapport avec l’enseignement contenus dans la parenthèse (v. 13 à 17).
Versets 18 à 21 : remarquons d’abord l’expression «tous les hommes» (v. 18b). Les résultats de ce qui a été fait s’adressent à tous les hommes et tous les hommes sont concernés par le but de l’action en condamnation ou en justification de la vie. Tous sont responsables de recevoir la vie ou de subir la condamnation (cf Deut. 30, 19). Ayant considéré la portée de ces deux actes, nous en venons au résultat réel dû aux actes des chefs des deux familles (v. 19). Ce verset enseigne d’une manière certaine que tous les hommes ne sont pas justifiés. Par conséquent, l’expression «plusieurs» revient dans ce verset afin de montrer la classe d’hommes qui rejoint son chef de file. À ce propos (v. 18 et 19), la Parole dit «tous» lorsqu’il s’agit de la portée de l’acte. Mais elle dit «plusieurs» quand il s’agit de l’effet définitif de l’application de cet acte aux hommes. Si l’évangile est pour tous, l’œuvre du salut n’a des effets réels et définitifs que pour ceux qui acceptent la bonne nouvelle (v. 20 et 21). Après avoir développé en détail le sujet des deux familles et de leurs chefs, l’apôtre dit encore un mot sur un sujet qu’il a déjà abordé à diverses reprises: la loi. Il y a le pourquoi de la loi et c’est surprenant. C’est afin que la faute abondât. Voilà un résultat humiliant pour l’orgueil de l’homme. Ainsi la loi n’a fait que mettre pleinement en lumière l’état de l’homme déchu (selon ch. 7, 13). Ces versets (20 et 21), dans lesquels nous trouvons la réponse de la grâce de Dieu à la faute et à la corruption de l’homme, présentent un sujet d’adoration. Ce sujet est celui de la grâce qui est présentée d’une manière absolue et triomphante, le plus glorieusement possible. Cela où il n’y avait plus aucun espoir pour l’homme et où un jugement irrémédiable l’attendait. Et ce triomphe est en rapport avec la justice de Dieu en vertu de l’œuvre et du fondement de Jésus Christ.
Encore : Si la fin du chapitre 3 terminait l’enseignement relatif au sang de Christ comme
Remarquons ces termes de «sans force et impie» (v. 6), puis « pécheur» (v. 8 et «ennemi» (v. 10). Ce sont de tels hommes que Dieu a aimés. C’est cet amour là qui est versé dans nos cœurs.
Au sujet du premier Adam, nous pouvons l’illustrer en imaginant qu’un imprimeur peu consciencieux, en composant le cliché d’un livre, ait laissé passé de graves erreurs qui faussent complètement la pensée de l’auteur. Ces fautes se reproduisent lors du tirage autant de fois qu’il y a d’exemplaires. La plus belle reliure n’y changera rien. Pour avoir un texte fidèle, l’écrivain devra procéder à une nouvelle édition à partir d’un autre cliché. Voilà dans cet autre cliché le nouvel homme, Christ, qui a donné sa vie. |
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Versets 12 à 14 : insistons encore une fois sur le fait que le croyant n’est pas délivré de certains péchés ou de mauvais penchants même si le vieil homme entier a été mis de côté et jugé à la croix. En effet et tant que nous sommes dans nos corps de faiblesse, notre vieille nature n’est pas détruite. Ainsi le péché reste aussi longtemps que nous sommes dans notre corps. Si la vieille nature n’était pas en nous, nous n’aurions pas ces exhortations de nous tenir pour mort au péché. Le péché est bien encore en nous mais nous ne sommes plus soumis à sa domination. Sa puissance est brisée. Un chrétien peut pécher mais ne doit pas pécher. Il ne doit pas avoir de pensées impures. Mais pour cela il faut que la puissance du Saint Esprit opère en lui pour ne plus servir la vieille nature. Et pour agir selon la nouvelle nature, nous avons la grâce à notre disposition et nous pouvons y puiser jour après jour, heure après heure. Il ne s’agit pas d’améliorer graduellement notre vieille nature, et les paroles du v. 14, placées à la fin d’un paragraphe, nous avertissent aussi de ne pas abuser de la bonté de Dieu et de la liberté du chrétien. Si la grâce sauve, la grâce donne la force pour une marche digne de Dieu, alors que la loi ne donne ni vie, ni force. La loi (en 1 Cor. 15, 56), est même appelée «la puissance du péché». La loi, dans ses défenses, excite les convoitises et les passions de la chair. Et étant sous la grâce, cette grâce engendre la force de ne plus servir les convoitises de la chair, mais de marcher en nouveauté de vie. Voilà l’enseignement du v. 14. Versets 15 à 23 : une nouvelle objection, à laquelle l’apôtre répond de nouveau par son énergique «Qu’ainsi n’advienne» est là (v. 15). L’objection est réfutée. Il faut une telle réfutation car le mauvais penchant et la vile disposition d’esprit de l’homme, savoir de pécher sous le prétexte de la grâce, sont bien là (v. 16). Donc, pour le chrétien, ni compromis possible ni chemin intermédiaire. Il faut suivre l’exemple du Maître. Si tout est imperfection en nous, en suivant l’exemple du Maître, il y a ce désir de manifester une justice pratique, une marche selon la volonté de Dieu, et nous pouvons réaliser, avec joie, d’obéir de cœur à la forme de doctrine dans laquelle nous sommes instruits (v. 17). Dans notre nouvelle condition, nous ne sommes pas abandonnés à nous-mêmes, mais nous avons un objet pour nous former d’après Lui. Cet objet c’est Christ (v. 17 à 19). Libérés du premier maître, nous sommes entrés avec le second dans une relation qui ne peut plus jamais se rompre. Le croyant est entièrement libre mais il est esclave volontaire de Christ , un être asservi à la justice, corps et âme. Il fait ce que la loi n’a pu produire avec toutes ses menaces et ses promesses. Ce v. 19 démontre encore ce changement de maître. On est libre du péché et asservi pour accomplir et servir la justice dans une sainte crainte. Si l’homme naturel aime le mal et hait la lumière, l’homme spirituel hait le mal et aime la lumière. Les v. 20 et 21 montrent que l’esclavage dans lequel les croyants étaient autrefois avait exclu tout service de la justice. Mais les choses ont changées car «Mais maintenant, ayant été affranchis du péché et asservis à Dieu, vous avez |
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Ce chapitre contient un nouveau sujet. Dieu avait donné autrefois, par le moyen de la loi, ses commandements à l’homme. Ces commandements étaient inviolables et s’appliquaient à tous les hommes quoiqu’étant destinés en premier lieu au peuple d’Israël. Mais ils renfermaient cependant les justes exigences de Dieu envers sa créature, envers l’homme dans son état naturel. L’homme qui connaissait ces commandements était tenu de les tenir (cf 1 Tim. 1, 8-9). Ils ont encore aujourd’hui toute leur force. C’est que Dieu ne peut pas réduire ses exigences ni amoindrir ses droits. Voilà de quoi va nous occuper ce chapitre, cela après avoir développé dans les chapitres précédents les deux grandes questions de la justification et de la délivrance, ainsi que des résultats de la mort et de la résurrection de Jésus en rapport avec ces deux questions. Tout d’abord semble-t-il qu’il y a une contradiction apparente. En effet, l’apôtre avait dit peu auparavant que les croyants n’étaient pas sous la loi mais sous la grâce. Il a aussi démontré que les croyants n’étaient pas sans loi, c’est-à-dire qu’ils ne pouvaient pas suivre leur propre volonté. Mais les ch. 5 et 6 ont démontré que les croyants étaient délivrés des malédictions de la loi et de sa domination, et cela par la mort. La contradiction n’est donc qu’apparente ! Versets 1 à 6 : le croyant est donc mort à la loi (v. 1) Il possède une nouvelle vie en Christ. Par la foi, il peut tenir la chair dans la mort car elle pousse toujours au péché. Le croyant peut ainsi se tenir lui-même pour mort au péché. Le mot loi revient dans ce chapitre avec des significations diverses. Ainsi il y a la loi du mari (v. 2, la loi du péché (v. 21 et 23) qui est en opposition avec la loi de l’entendement. Au v. 1, le mot loi n’est pas la loi de Sinaï mais la loi dans le sens général. On peut traduire: je parle avec des personnes qui savent ce que signifie le mot loi. Il s’agit donc d’une règle individuelle, d’un principe ferme, auquel les choses ou les hommes sont soumis. Dans ce sens, nous connaissons l’expression «loi de la nature». Il y a aussi beaucoup de lois en rapport avec l’homme, des lois qui mettent sur lui des obligations auxquelles il ne peut se soustraire. Dans les v. 2 et 3 la mort supprime toute obligation de la part de l’homme envers la loi, et cela ressort bien en rapport avec la loi du mari. La pensée en est si compréhensible et si simple qu’elle n’a pas besoin d’explication. Ainsi avoir deux hommes (ou deux femmes), c’est commettre adultère. Pour le croyant, pour l’Église, nouer toute autre relation en dehors de Christ, c’est lui être infidèle. Mais pour nous la mort a aboli l’ancienne relation avec notre premier Adam, si bien que je puis appartenir à un autre mari, Christ. En Christ nous nous sentons bien et riche. Cette relation est caractérisé au ch. 8 , 1 par le fait qu’il n’y a aucun condamnation et que toute séparation est impossible (ch. 8, 35-39). Le v. 4 démontre ce qui vient d’être exprimé, à savoir notre relation avec Christ. La grâce retire le chrétien pour l’amener dans une autre relation fondée sur la mort Christ. Ici remarquons que ce n’est pas la loi (l’ancien mari) qui est morte mais c’est nous qui vivions autrefois dans la chair qui avons été mis à mort à la loi, par le corps de Christ, c’est-à-dire dans sa mort. Étant morts avec Lui, nous sommes délivrés de notre ancienne obligation pour lui appartenir à Lui seul et en dehors de tout esprit légal. Ainsi le chrétien ne peut pas servir deux maîtres. On sert Christ ou le péché (ch. 6); on sert Christ ou la loi (ch. 7). Pour porter du fruit, il faut vivre pour Christ (cf Phil. 1, Puis, dans les v. 5 et 6, il y a le terme «être dans la chair». Il reviendra plusieurs fois. Il signifie «être devant Dieu sur le terrain ou dans la position du premier Adam». Dans cette position, nous sommes responsables envers Dieu. Il s’agit de l’état de péché dans lequel nous sommes par nature. C’est le joug du péché. Autrefois nous étions unis maritalement à la loi. Si la loi condamne le péché et l’impute aux transgresseurs, elle ne donne aucune force pour l’observation des commandements. Au contraire, elle donne occasion au péché d’agir en nous en disant: tu ne convoiteras pas. Elle éveille en nous toutes les passions du péché et les fait agir. Voilà pourquoi ces passions sont par la loi. Mais la source de ces passions n’est pas dans la loi; elle est en nous. Mais la loi opère et les fait agir. Ainsi si un maître d’école défend à ses élèves de griffonner des dessins sur les parois de l’école, un grand nombre d’entre eux qui n’y avaient jamais pensé auparavant, auront le désir réveillé de faire ce qui est défendu. Voilà notre état et notre triste position. Voilà «être dans la chair». Mais nous ne le sommes plus. Nous verrons (ch. 8, 9) que nous sommes dans l’Esprit et c’est notre nouvelle position. Toutefois, la chair est encore en nous. C’est pourquoi nous pouvons encore céder et être charnels selon (cf 1 Cor. 3, 1 et 3). Pourtant, étant dans la chair, nous ne sommes plus sous sa domination; elle ne représente plus comme autrefois notre position devant Dieu. Versets 7 à 11 : on concevrait facilement que la loi est péché (v. 7). Mais les versets suivants font comprendre que ce n’est pas le cas car, précisément, la loi a mis en lumière que le péché habite en nous et qu’en même temps, elle nous a montré ce qu’est le péché. Une conscience sincère sait qu’il est mal de jurer, de mentir, etc. Mais aucun d’entre nous n’aurait reconnu le péché comme étant la source mauvaise qui est en nous, autrement dit notre état de pécheur. Si la loi ne lui avait dit: tu ne convoiteras pas, ainsi par ce moyen nous avons le vrai caractère de la loi, et nous avons aussi le péché dans toute sa laideur. Un tel sujet a donné lieu aux explications les plus contradictoires. Pour être juste, il faut connaître la vraie position du chrétien et comprendre sa délivrance du péché et de la loi. Une source de difficulté est de penser que l’apôtre parle à un homme sincère, mais inconverti. Une autre source d’erreur est de croire qu’il y a une description des expériences que doit faire un chrétien. Une troisième source d’erreur est de comprendre une peinture de ses propres expériences avant et après sa conversion. En lisant bien les paroles de l’apôtre, aucune de ces trois explications tient la route. Ainsi au v. 9, l’apôtre ne parle pas de lui-même. Et en comparant le v. 14 avec : le ch. 6, 14, le ch. 7, 19, le ch. 6 entier, le ch. 8, 4, nous comprenons qu’il ne peut pas être question des expériences que fait normalement un chrétien. Ces paroles ne s’adressent pas non plus à un homme inconverti (cf v. 22). Ainsi donc dans tout ce passage, l’apôtre parle d’une âme née de nouveau, d’une âme convertie, qui possède la vie de Dieu, mais qui n’a pas encore connu et saisi par la foi la justice de Dieu révélée dans l’évangile, ni les précieuses conséquences de l’œuvre de Christ et qui, pour cette raison, n’est pas encore scellé du Saint Esprit. Nous avons un homme plein de zèle pour les justes et saintes exigences de Dieu, mais qui n’a pas de puissance pour les accomplir. Souvenons-nous que la conversion, selon l’Écriture, est un retour mais pas encore la certitude de la délivrance. Ainsi le fils prodigue, tout en étant converti, voulait devenir un mercenaire. Il ne savait pas ce que son père était pour lui, malgré sa triste vie écoulée. Et ce n’est que lorsqu’il fut dans les bras de son père qu’il eut l’assurance d’être reçu par lui et du pardon de ses péchés. Entre la conversion et l’assurance du salut, il se passe souvent un temps plus ou moins long. Voilà ce que l’apôtre expose dans ce passage. Nous y avons une personne qui traverse ce temps, après avoir été véritablement révélé par Dieu. Il est question d’une personne qui est revenue de son égarement. Quand on a compris cela, les difficultés de ce chapitre disparaissent. Le fait que des chrétiens font encore les expériences de Rom. 7 représente un deuxième enseignement. Le penchant légal de nos cœurs, à cause du manque d’affranchissement, est là. L’on vit comme si l’on était encore dans l’ancien état. En outre, des chrétiens pensent, du fait que le ch. 7 vient après les ch. 5 et 6, qu’il faut passer par les expériences du ch. 7 et que ces expériences doivent suivre la justification (ch. 5) et la délivrance (ch. 6). Cette conclusion est fausse. Quiconque comprend l’enseignement de Rom. 5 et 6 ne sera plus en danger de se fatiguer dans des efforts inutiles … ces efforts par lesquels l’on fait dépendre notre conduite en suivant le terrain de la loi. Remarquons qu’au ch. 7, nous n’avons ni la grâce, ni Christ, ni le Saint Esprit; nous y avons la loi, la puissance du péché et l’impuissance de la perversité de la chair et des vains efforts pour le sortir de la lamentable position dans laquelle il se trouve. Christ n’est introduit qu’au dernier verset, après que le cri de désespoir ait retenti, ce cri du v. 24: «Misérable homme que je suis». Ce cri est celui d’un homme qui ne peut pas s’en sortir lui-même. Le seul refuge et l’unique salut pour le prisonnier de la loi du péché, de la mort, c’est Après ce tour d’horizon, revenons aux v. 7 à 11. Ces versets démontrent vraiment ce qu’est le péché, ce que personnifie et qui apparaît comme une puissance qui habite dans la chair, et qui est de fait en opposition à Dieu et à la loi. L’homme fait ce que la loi défend et il le fait parce que la loi le défend. Ici il n’est pas question d’établir la culpabilité de l’homme. Il s’agit de manifester sa mauvaise nature qui est récalcitrante. Ici, le Saint Esprit choisit le dernier commandement : «Tu ne convoiteras point» comme étant le plus à même de démontrer la présence de ce mauvais principe dans l’homme, à savoir le péché. Sans la loi, le péché, en tant que transgression, est mort. Le péché produit en moi toutes les convoitises (v. 8). Ce verset fait ressortir que la loi n’a pas seulement établi des devoirs de l’homme vis-à-vis de Dieu et de son prochain, mais par le «tu ne convoiteras pas», il y a une pierre de touche infaillible qui établit l’état de l’homme devant la loi. Par la loi, l’homme apprend à connaître la présence de la convoitise et les désirs condamnable de son cœur. C’est aussi là le commandement qui éveille en lui cette envie de faire ce qui était défendu. L’homme apprend que sa nature est mauvaise et qu’elle est une source de mal. Dès lors nous comprenons que la loi, au lieu de donner la force à l’homme de réprimer la convoitise, ne fait que dévoiler sa complète perversité (cf v. 9). La loi ne donne ni une nouvelle nature, ni un état qui le transforme entièrement. La grâce révèlera ces deux choses en Christ, ces choses nécessaires à l’homme. Pour vivre sur le pied de la loi, il faut faire les choses de la loi (cf ch. 3, 12). Comme l’on ne peut pas les faire, la loi conduit à la mort (v. 10). La loi se manifeste pour l’homme comme étant un instrument de mort, ainsi ce mot « je mourus». Et qui est responsable de cette mort ? Est-ce la loi ? Non, c’est le péché (v. 11). Si la loi est devenue un instrument de mort, la cause de tout en est le péché qui habite en moi et qui m’apporte la mort par la loi. Cette pensée est encore développée depuis le v. 12 jusqu’à la fin du chapitre. Versets 12 à 25 : jusqu’ici ce chapitre a démontré, et cela d’une façon saisissante, les expériences pratiques d’un homme converti mais pas encore affranchi. La loi en elle-même est bonne (v. 12). Si elle ne produit aucun résultat, il n’en tient pas à la loi, mais à l’état de l’homme (v. 13). La loi n’était donc pas là pour faire mourir. Le but de la loi a déjà été relevé (ch. 5, 20); ce but est: afin que la faute abondât. C’est aussi (ici au v. 13): afin que le péché soit manifesté dans son plein caractère. La douloureuse réalité de ce qui est dit est dépeinte dans les v. 14 à 18. Il y a les expériences pratiques d’un homme renouvelé, expériences qui l’amène à la connaissance terrifiante qu’en lui, c’est-à-dire dans sa chair il n’habite point de bien. L’apôtre lui, est un homme entièrement affranchi, et il considère avec calme les combats d’une âme sous la loi et peut les juger justement parce qu’il sait, étant enseigné de Dieu, ce que sont la loi, le péché et la chair (cf v. 1). Remarquons l’utilisation de: «Nous savons», et «Je sais» ou «Je suis». «Nous savons» est utilisé quand la chrétienté réalise une connaissance générale. En utilisant «Je suis» ou «Je sais», l’âme reconnait franchement ce qu’il en est quant à elle-même. Ce sont les expériences dépeintes dans les v. 15 à 23. Ces versets démontrent que dans le chemin de l’expérience, le croyant a appris qu’il n’habite autant bien en lui mais aussi qu’il est sans force pour accomplir le bien. Il doit faire une distinction entre son nouvel homme qui veut faire le bien, et le péché qui habite en lui, en d’autres termes, qu’il y a en lui deux natures, deux moi. Il y a un moi charnel qui est vendu au péché et un deuxième moi qui n’est pas la chair mais l’homme intérieur renouvelé qui hait le péché. Ce n’est pas le second moi qui fait le mal, mais le péché qui habite en lui. Et les petits mots «je» et «moi» se retrouvent 40 fois (dans les v. 7 à 25). Le mot de Christ se trouve pour la première fois au v. 25. Ainsi, pour sortir de ce désappointement, qui est grand, il faut regarder à Christ. Voilà le chemin béni sur lequel le croyant est amené dans la dernière partie de ce chapitre mais dans lequel malheureusement tant de chers enfants de Dieu demeurent en arrière toute leur vie. Ils ne parviennent jamais à une vraie liberté, à une paix durable. En regardant à Christ, au lieu de la détresse et du désespoir, il y a en Lui un heureux repos, une joie et une reconnaissance. L’âme qui se trouve dans l’état des v. 21 à 23 fait tout de même des progrès même si les ténèbres paraissent devenir de plus en plus épaisses autour d’elle. À mesure que le combat devient plus ardent, la connaissance intérieure croit, et la lumière commence à se faire. Mais comme toujours, l’obscurité la plus profonde précède le lever du jour. Alors, dans cet état, l’homme s’écrie: «Misérable homme que je suis» (v. 24). Dans ce verset, l’original met l’accent sur le mot «homme» pour rappeler que le croyant est un homme, c’est-à-dire qu’il peut être en chute avec ses mauvaises convoitises. Mais la grâce n’abandonne pas cet homme qui reconnaît ce qu’il est. La grâce achève son œuvre en détournant les regards de sa propre personne pour les diriger sur Dieu et lui montrer le Sauveur (v. 25). Les paroles qui se trouvent subitement sur les hommes de celui qui était rempli peu de temps auparavant d’angoisse et d’effroi relèvent d’une merveilleuse transformation ! Et cette transformation est due au fait qu’il ne regarde plus à ce qu’il est pour Dieu pour trouver en soi de la satisfaction, mais qui dirige ses yeux sur ce que Dieu est pour lui et ce qu’il est pour lui par Jésus Christ, et tout change d’un seul coup. À la fin de ce v. 25, il ressort que ces deux services (qui relèvent des deux natures) ne doivent pas toujours exister l’un à côté de l’autre. Mais ce verset enseigne que les deux natures, avec leurs penchants caractéristiques, demeurent après comme avant, et resteront en nous jusqu’à la fin. Ce n’est qu’au ciel que nous serons délivrés de la vieille nature pour toujours. Dans notre corps mortel, elle reste avec nous. Chaque fois que nous la laissons agir nous servons la chair, la loi du péché. Ce verset final nous fait seulement connaître la délivrance de l’âme de l’état dans lequel elle se trouve et nous dépeint le terrain entièrement nouveau sur lequel la grâce l’a placé, ainsi que le caractère et l’esprit de la nouvelle nature. Pour terminer récapitulons brièvement les clés de ce chapitre : 1. La délivrance de la loi par la mort, v. 1 à 6 Encore : Les v. 12 à 25 ont donc été comparés aux vains efforts d’un homme emporté dans un marécage. Remarquons encore que le virus du péché se trouve dans les Romains, ainsi : au ch. 3, 9, sous le péché ; au ch. 5, 21 il règne sur moi ; au ch. 6, 14, il me domine ; au ch. 7, 13, il me tient captif et, au ch. 7, 17 et 20, il habite en moi. Ce virus prend possession de mes centres vitaux. Alors « qui me délivrera de ce corps de mort ». Ceux qui ont la prétention de s’appuyer sur la loi pour subsister devant Dieu, sont sous la malédiction (cf Gal. 3, 10). On se sert plutôt de la loi pour la sanctification que pour la justification, c’est-à-dire qu’on s’en sert comme règle de vie. Mais ce n’est pas à nous d’utiliser la loi pour telle ou telle chose. Et c’est au contraire elle qui usera de ses droits sur nous comme il plaît à Dieu. Ceux qui sont sous la loi n’obéissent pas, ne le peuvent pas; ils se trouvent sous la malédiction. On ne peut donc pas user de la loi de Dieu comme on l’entend. Si on le fait, il faut la prendre avec les conséquences que Dieu y a attachées. Et s’il est dit que la loi est bonne, c’est qu’elle utile comme arme, c’est une arme sans poignée, qui tranche aussi bien pour moi que pour l’autre. La loi condamne et elle fut donnée comme système 2600 ans après l’entrée du péché dans le monde. La loi met le cœur à l’épreuve et donne la connaissance du péché. Comme arme, la loi a eu son plein effet sur Christ. Christ a été fait péché pour nous et la malédiction de la loi était la mort du pécheur. Ainsi la loi a épuisé sa pleine malédiction sur la tête de celui qui fut fait péché pour nous et qui est mort sous la loi. Christ était né sous la loi, et il l’a gardée. Il s’est placé lui-même sous sa malédiction, il l’a subie tout entière et est ressuscité tout à fait hors de sa puissance (la puissance de la loi). La foi applique aux croyants la position de Christ. Mais hélas, pour combien de chrétiens la loi n’est-elle pas le christianisme dans ses effets pratiques. Remarquons que les effets d’une loi c’est de manifester une volonté là où elle existe. Par exemple, sil arrive un malheur à notre prochain, perte de fortune ou autre, et si nous ne le sentions pas comme si nous avions perdu la nôtre, alors nous sommes sous la malédiction. Nous sommes sous la loi. Et la faute n’en est pas à la loi, mais au péché qui est dans l’homme. Et la loi recommande d’aimer son prochain comme soi-même. Remarquons que, dans ce chapitre, les v. 1 à 6 contiennent 1) la doctrine en ce que nous sommes morts à la loi par le corps de Christ ; et nous sommes à un autre, à celui qui, en 2ème lieu) répond aux conclusions de ce qu’on pourrait tirer de ce qui précède, c’est-à-dire aux questions : la loi est-elle péché et cause-t-elle la mort. Puis en 3ème lieu du v. 14 à la fin nous avons l’expérience de l’âme avant qu’elle ait été affranchie de la loi. Nous avons souvent besoin de passer par des luttes répétées avant de reconnaître qu’en nous, c’est-à-dire en notre chair, il n’habite point de bien et nous n’avons aucune force. Nous pouvons recevoir cela comme doctrine mais nous pouvons aussi en faire l’expérience dans le secret de nos âmes. C’est une leçon humiliante mais très profitable et rappelons-nous que c’est la découverte de ce que nous sommes en réalité qui règle la question de la loi. Alors nous serons heureux d’être quitte de ce qui doit nécessairement apporter la malédiction sur nous et qui ne peut rien faire d’autre. Heureux d’être amenés en communion avec Christ le Seigneur. |
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Ce chapitre commence avec des paroles triomphantes qui sont le résultat glorieux des enseignements des ch. 5 à 7. Versets 1 à 11 : il y a (v. 1) la part de tous ceux qui sont dans la position d’être dans le Christ Jésus. Cela ne dépend pas de notre marche. C’est vraiment une position. Il n’y a plus de condamnation car ce qui est la part de Christ est la nôtre, la part des rachetés (cf ch. 6, 5). Quant à la marche, il faut marcher fidèlement non pas pour obtenir cette position, mais parce que nous l’avons. Au v. 2, le mot « loi », dans le sens déjà vu au ch. 7, c’est-à-dire d’un principe, revient. La loi de ce verset fait allusion à cette puissante et invariable opération de l’Esprit de vie en notre Sauveur. « m’ = moi » (v. 2) et « nous » (v. 1). Ainsi, malgré la liaison indissoluble du v. 2 avec le contenu du v. 1, il y a (au v. 2) une question d’expérience personnelle qui pourrait être la part de tous. Cela n’est pas compris par tous. C’est « m’a affranchi» et non « m’affranchira ». Il faut servir le Seigneur dans une heureuse liberté. Le fondement pour marcher dans cette liberté, en tenant la chair pour morte, c’est la mort et la résurrection de Jésus. Cette œuvre glorieuse est mise une fois encore en contraste avec l’impuissance complète de la loi de Sinaï (cf v. 3). La loi pouvait exiger, condamner, même maudire, mais non pas sauver. Et ce que la loi ne pouvait pas faire, Dieu l’a fait en envoyant Jésus pour régler la question du péché (v. 3 et 4). Alors (v. 4), si la chair est dans le croyant, il faut marcher selon l’Esprit. Il s’agit là d’une question de marche et non de position. Il ne faut pas permettre à la chair d’agir. Si c’est le cas, la communion s’interrompt. Toutefois, la position du croyant devant Dieu n’est pas affectée. Certains copistes, en mettant le v. 4 à la fin du v. 1, étaient dans le faux. Lorsqu’un chrétien pèche, les conséquences peuvent être très sérieuses. Toutefois, cela ne touche en rien la question de sa rédemption. Il est en Christ et il ne peut plus y avoir de jugement et de condamnation. Remarquons que 1) le ch. 5 peut être mis en parallèle avec le v. 1. 2) le ch. 6 avec le v. 2. Et 3) le ch. 7 avec le v. 3. Cela étant, le v. 4 incite le croyant à marcher selon les goûts et les tendances de la nouvelle nature qui est en lui. En relation avec les derniers mots du v 4, les v. 5 à 8 développent encore plus en détail le contraste entre ceux qui marchent selon la chair et ceux qui marchent selon l’Esprit. Le caractère des deux natures se trouve au v. 5. La chair et l’Esprit sont et restent opposés l’un à l’autre (v. 6 à 8). Être dans la chair englobe la corruption jointe à la révolte et à l’inimitié contre Dieu. Dieu soit loué de ce que le croyant ne se trouve plus dans cette position (v. 9). L’habitation du Saint Esprit dans le croyant. C’est la preuve irréfutable que ce dernier n’est plus dans la chair. Il est dans l’Esprit. Il est dans les bras du Père et est vêtu de la plus belle robe. L’on ne pense dès lors plus à soi et l’on ne fait plus d’effort pour s’améliorer. Une telle âme se repose dans ce que Jésus a fait pour elle. Elle entre dans la maison du Père et participe à ses joies. Un croyant est un homme en Christ, un homme dans l’Esprit. Il faut la grâce pour marcher dans cette nouvelle position. À propos de l’habitation de l’Esprit, il peut arriver qu’une âme ait la vie de Dieu sans être scellée du Saint Esprit (cela a été vu au ch. 7. Mais la règle générale est que Dieu donne l’Esprit à quiconque reçoit par la foi la Parole de la vérité. Aujourd’hui Puis (v. 9) il est question de l’Esprit de Christ. L’Esprit de Christ et l’Esprit de Dieu est un seul Esprit. Mais les nuances sont belles. Par exemple l’Esprit de Dieu s’est manifesté en Christ dans une vie consacrée à Dieu jusqu’à son dernier souffle. Puisse l’Esprit de Christ agir en nous. Il est désirable et il faut que Christ soit en nous (v. 10). Au v. 1, nous sommes en Christ, et au v. 10 Christ en nous. Cela donne la conclusion que le corps est bien mort à cause du péché, mais que l’Esprit est vie à cause de la justice. Ce chapitre indique encore une troisième et dernière délivrance dans le magnifique v. 11. C’est que les effets de la mort et de la résurrection de Christ s’étendent ainsi aussi à nos corps mortels. Ainsi : 1) plus de condamnation pour moi. 2) possibilité pour l’âme de se réjouir dans la délivrance et la domination du péché et de la mort. 3) mon pauvre corps qui porte en soi le germe de la mort éprouvera un jour les conséquences glorieuses de l’œuvre de rédemption de Christ. Notre ancien corps sera ressuscité et transformé. Ce n’est donc pas un corps nouveau que nous recevrons. Le Saint Esprit qui habite notre corps déjà maintenant, du fait que le croyant est rendu en Christ participant de la vie éternelle, ne renoncera jamais à ses droits sur le corps. Notre délivrance sera complète. La gloire est encore future. Nous en posséderons la liberté car le Saint Esprit habite en nous. Le Saint Esprit de la promesse représente aussi les arrhes de notre héritage et nous garantit de la résurrection de nos corps (cf Éph. 1, 14). Ainsi donc dans ce début de chapitre, l’Esprit de Dieu habite en nous. Il est la source puissante de Dieu en nous. Il nous exhorte, nous réprimande, etc. Puis il est l’Esprit de Christ qui s’est révélé dans la vie et la marche de Christ et doit caractériser notre vie et notre marche. Il est l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts. Il nous donne aussi l’assurance que cette même puissance transformera nos corps mortels (Phil. 3, 21). Versets 12 à 17 : ces versets tirent la conclusion pratique de ce qui est dit, notamment, dans les v. 8 à 11. Les v. 12 et 13 démontrent que nous n’avons plus de relation avec la chair et qu’elle peut même être vaincue par l’Esprit en la tenant pour jugée et crucifiée à la croix. Une sainte responsabilité nous lie à notre position. Toutefois, ces prérogatives ne pèsent pas sur nous comme une loi du fait qu’elles résultent de la nouvelle vie qui nous est accordée. Cette sainte responsabilité, avec ses prérogatives ou obligations, est en accord avec les désirs de notre nouvelle nature et s’accomplissent dans la puissance de l’Esprit. Cette sainte responsabilité revêt en fait le caractère d’une loi parfaite. C’est la loi de la liberté (cf Jac. 1, 25). Notre liberté dans la marche ressort aussi du v. 13. La mort (dans ce v. 13) n’est pas la mort éternelle. Le salut du croyant est inconditionnel. C’est une vérité qui repose sur le fondement de l’œuvre de Christ. Ensuite ( v. 14) il y a la place d’âmes qui sont conduits par l’Esprit. La paix en résulte. La servitude fait place à un paix entière d’où le « Abba, Père ! (v. 15). Là où se trouve l’Esprit il y a la liberté. Sans cela, la loi revêt le caractère de servitude, de crainte. Avec l’Esprit de Dieu qui habite en nous, il y a cette pleine paix, cette douce assurance, cette précieuse part qui est la relation d’un fils avec son père, avec son papa (cf Gal. 4, 6). Ayant cette relation avec notre Dieu, nous avons des bénédictions merveilleuses (cf v. 16 et 17). Notre esprit est en accord avec l’Esprit et ce témoigne en nous que nous somme enfants de Dieu. Comme enfants de Dieu, nous comprenons cette intime relation dans laquelle nous sommes vis-à-vis du Père comme nés de Dieu. En portant le titre de fils, pensons à la position et au privilège qui s’y rattachent. D’une part, nous sommes adoptés comme fils et de l’autre, nous sommes engendrés comme enfants dans la famille de Dieu. Comme tels, nous jouissons maintenant déjà des joies de cette relation dans l’attente de le faire dans la perfection du ciel. Toutefois, ce chemin qui mène au but glorieux contient aussi de la souffrance. Et ce chemin est pour tout chrétien. De ce fait, il faut être encouragé, d’où la fin du v. « si du moins nous souffrons avec lu ». On peut souffrir pour Christ (Phil. 1, 29) et avec lui (v. 17). Souffrir avec Christ c’est ressentir dans notre chemin ce que Christ a ressenti quoique, évidemment, beaucoup moins profondément. Tout chrétien véritable le ressent. Un croyant professant ne connaîtra pas une telle part. Versets 18 à 30 : pour encourager le véritable croyant, les regards sont dirigés sur la gloire à venir. L’estimation est personnelle : c’est « j’estime ». Il y a (v. 22 à 28) une part commune pour tous les croyants, il est dit : « nous savons ». Même la création attend la révélation des fils de Dieu (v. 20 à 22). La création soupire depuis la chute de l’homme, donc à cause du premier Adam. La création soupire sous les conséquences de la chute qui l’a amenée sous la servitude de la corruption. Le péché de l’homme a tout gâté. Mais quelle précieuse pensée de savoir que la création attend le moment où nous serons glorifiés pour être délivrés de cette servitude. Combien merveilleux sont les voies et les conseils de Dieu. Dieu s’occupe d’abord des coupables mais tout sera rétabli, régénéré (cf Matt. 19, 28 et Act. 3, 19-21). Mais maintenant, les croyants soupirent aussi (cf v. 23) pas tellement en raison de la vanité des choses d’ici-bas mais parce que l’Esprit nous fait sentir le contraste existant entre notre état actuel et la gloire qui est Versets 31 à 39 : le travail de Dieu à l’égard des appelés commence dans l’éternité et se termine dans l’éternité. Le regard de Dieu regarde avec délice sur l’homme de sa droite. Et c’est à cette gloire que nous sommes prédestinés. Cette fin de chapitre présente les conséquences de ce qui vient d’être exposé. C’est aussi la conclusion qui est en rapport avec l’enseignement de toute l’épître. Tous les croyants sont en vue. Dieu n’habite pas seulement en nous par son Esprit mais il est aussi pour nous, son amour est là pour nous. Un tel Dieu ne refuse rien à son fils, Lui qui n’a pas épargné son propre Fils (cf v. 32). Le don du Fils est une réalité. C’est le plus grand don qui renferme en lui-même tous les autres dons. Cette fin de chapitre donne aussi trois preuves qui démontrent que Dieu est réellement pour nous, à savoir : 1) le don de Dieu, le don de son Fils; 2) Dieu nous justifie et 3) rien ne peut nous séparer de son amour. Avec l’assurance que Dieu prend fait et cause pour nous, puissions-nous être remplis de confiance ! (v. 33-34). Satan lui-même, l’accusateur des frères (Apoc. 12, 10), ne peut rien faire puisque le juge lui-même nous justifie. Il peut y avoir des difficultés terribles (v. 35) mais, quelles que soient les difficultés, soyons plus que vainqueurs (v. 36-37) parce que Jésus nous a aimé. Quelle force et quelle beauté ! Nos regards sont reportés sur Jésus et ainsi ce n’est pas seulement la puissance qui opère en nous et qui nous aide à traverser toutes les difficultés, mais ce qui nous porte et nous encourage, c’est avant tout son amour et cela en dirigeant aussi nos regards sur la gloire (cf 2 Cor. 4, 17-18). Qu’est-ce qui nous séparera de cet amour ? Rien (v. 38-39). Dans notre course, il peut y avoir, et il y a, des difficultés visibles du monde. Mais il y a aussi toutes ces puissances invisibles. Rien ne peut nous séparer de l’amour qui nous conduit sur le chemin de la gloire. L’amour de Christ est mentionné en rapport avec les choses visibles. Et en rapport avec les choses invisibles, l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus est indiqué. Tout est vraiment sa place. Dieu est pour nous, quelle chose merveilleuse ! Encore : Les premiers versets de ce chapitre résument donc les divers effets de l’œuvre de Dieu telle qu’elle était exposée dans le ch. 5, 12 à 21, ainsi que dans les ch. 6 et 7 en ce qu’il n’y a point de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus et que la loi de l’Esprit en Lui délie de la loi du péché, de la mort. Enfin, ce que la loi ne pouvait faire, Dieu l’a fait. La portée morale de la croix pour la gloire de Dieu est un sujet qui devient toujours plus magnifique lorsqu’on l’étudie. L’œuvre de Christ accomplie sur la croix est, par sa perfection morale, un motif pour l’affection du Père lui-même (cf Jean 10, 17). L’on peut aussi résumer ce chapitre ainsi : v. 01 à 11 : l’Esprit comme vie : l’effet intérieur de la puissance vivante de l’Esprit de Dieu dans nos âmes. v. 6 : il y a deux sortes de paix : celle de la conscience et celle du cœur. Ce qui est dit dans ce verset, à savoir que la pensée de l’Esprit est vie et paix, va plus loin que la paix de la conscience. Nous y avons la paix dans le cœur et les affections. Alors on peut aller d’un pas ferme et constant. Notre conscience ne nous accuse pas. En ayant plaisir dans le Seigneur, nous aurons la paix. Si notre esprit est agité et mécontent, nous ne sommes pas en paix., mais nous pensons à nous-mêmes. Le moi s’est introduit et il lui faut quelque chose. Quand à l’esprit, il détourne notre regard du moi et le dirige vers le Seigneur. Quand le moi s’introduit, la paix du cœur ne saurait subsister alors même que nous aurions l’assurance du salut, car il y a toujours la possibilité que le cœur soit blessé, et si même il ne l’est pas le moi n’est jamais satisfait. v. 10 : trois aspects de l’Esprit. L’Esprit de Dieu, l’Esprit de Christ, et enfin l’Esprit de celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts. Voilà le triple caractère de l’esprit de Dieu, comme donné au chrétien. v. 12 à 30 : l’Esprit est là comme puissance agissant dans le croyant. La présence personnelle du Saint Esprit en nous. v. 12 : la chair. N’est-pas un créancier insatiable et cruel ? v. 31 à 39 : Dieu agit pour nous (pas en nous) et il assure notre bénédiction. Cette dernière partie ne traite pas de la sanctification. Être cohéritier avec Christ, souffrir avec Lui, être glorifié avec Lui, voilà l’ordre dans la vie et de l’espérance chrétienne. Toute la puissance en salut de ce que Dieu est, s’exerçant selon son conseil et cela indépendamment de son œuvre dans l’âme, mais en maintenant cette œuvre jusqu’à la fin. Dans ce chapitre l’âme a donc trouvé un objet et a obtenu la puissance : Christ révélant le Père et l’Esprit. Ce n’est plus une question de confiance. Ce n’est pas que l’âme soit sans conscience mais la conscience est purifiée par le sang de Jésus et l’âme a en elle la puissance de l’Esprit de Dieu et il y a le développement des choses de Dieu en nous, par la puissance du Saint Esprit car le Saint Esprit prend des choses de Christ et nous les annonce. Nous avons la présence du Saint Esprit dans l’homme, dans le croyant au (v. 11). Le grand sujet de l’épître aux Romains est de montrer comment Dieu peut être juste et justifier le pécheur, et comment l’homme peut subsister et être accepté devant lui. Ainsi dans ces premiers chapitres nous avons vu l’homme dans son état naturel, ce qu’il est pour Dieu. Le ch. 5 nous a montré ce que Dieu est pour le péché et dans le chapitre 8 se trouve développé ce que l’homme est en Christ, et dans cette position, ce que Dieu est pour lui. Avec ce chapitre, et le fait que Dieu est pour nous, se termine la partie doctrinale de l’épître. L’apôtre y ajoute un enseignement nécessaire avant de s’occuper des exhortations pratiques.
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Avant d’entrer le détail de ce chapitre, quelques mots des ch. 9 à 1 : jusqu’à la fin du ch. 8, l’auteur de l’épître a conduit nos pensées depuis les sombres profondeurs de la corruption humaine jusqu’au sommet lumineux de la grâce divine. Le ch. 8 a dépeint toute la position chrétienne ainsi que le résultat de la merveilleuse opération de Dieu en amour et en grâce. L’énumération des bénédictions qui sont aujourd’hui la part du croyant en Christ y figure aussi. Les ch. 9, 10 et 11 introduisent un nouveau domaine. Les choses nécessaires à notre paix et à notre salut éternel font place, par le moyen de l’Esprit, aux pensées et aux conseils divins dans le chemin de la sagesse et de la connaissance. Ce sujet se termine par les paroles du ch. 11 , 33-34 : « Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies introuvables ! Car qui a connu la pensée du *Seigneur, ou qui a été son conseiller ? ». Ce n’est pas un chant de louange mais la foi qui contemple avec triomphe les voies merveilleuses de Dieu qui lui sont enseignées par les communications de l’Esprit. Ainsi Dieu ne veut pas que ses enfants se reposent dans le plein salut qu’il leur a été donné dans son bien-aimé, mais il veut leur faire connaître ses pensées, et c’est merveilleux. Nous sommes tous des objets de la grâce de Dieu. Mais une question se pose : que deviennent les promesses de Dieu pour le peuple d’Israël ? Est-ce que Dieu a oublié son peuple ? Est-ce qu’Israël a perdu ses droits qui étaient liés à l’accom-plissement de la loi. Et bien l’apôtre, dans ces chapitres 9 à 11, répond à ces questions. C’est admirable. Nous aussi, croyants de l’Église, en méditant ces chapitres, nous sommes renseignés en relation avec la justice et le sérieux des voies de Dieu; nous le sommes aussi quant à sa fidélité invariable et à la vérité inébranlable de la Parole. Ces choses sont à saisir avec respect. Versets 1 à 13 : sous la grâce, qu’en est-il d’Israël, de la loi, des promesses ! Avant d’entrer dans le fond de son sujet, l’apôtre donne à ses parents selon la chair une preuve aussi touchante que saisissante de son affection ardente pour Israël. Si Paul est l’apôtre des nations et qui, en tant que tel, fut taxé d’apostat quant à Israël, il démontre ici tout le contraire. Le cœur de l’apôtre saigne même de mille blessures en pensant à l’état de ce peuple bien-aimé. Paul est rempli d’une ardente affection pour ses compatriotes. Le début du chapitre le démontre déjà. Il ne méprise pas ses frères et ne perd pas de vue les privilèges que Dieu a accordés à Israël tout comme Moïse le fit après l’affaire du veau d’or. Ici, l’apôtre, de par son ardente affection pour ses parents selon la chair, l’amour l’engage à énumérer tout le bien qu’il peut dire de ses compatriotes. L’amour désintéressé de Christ opère en lui. Quelle différence avec la haine qui profite de toute occasion pour rabaisser Paul et diminuer le bien qui le caractérise. C’est l’opposé de l’amour. Ces premiers versets caractérisent la force des paroles exprimées par l’apôtre qui tombent sur les consciences de ceux qui l’avaient discrédité. Si un homme aimait le peuple terrestre de Dieu, c’était bien Paul. Il énumère la position bénie d’Israël et de ses descendants, de celui (Jacob) qui avait lutté avec Dieu et qui, comme tels, reçurent l’adoption. C’est de ce peuple qu’est issu le Christ qui est, sur toutes choses, Dieu béni éternellement. Au milieu de ce peuple, il y a un résidu, un résidu qui sera sauvé (v. 3 à 7). Dans les versets 6 et suivants, l’apôtre écrit sur la souveraineté de Dieu. Il prouve que Dieu a toujours agi selon cette souveraineté; il est bon qu’il en soit ainsi car c’est là leur seule ressource. Sans cela, ils auraient été irrémédiablement perdus. Dieu, qui a en vue le monde entier, est fidèle. Il accomplira ses promesses. Seul l’homme, à commencer par le Juif, est infidèle. Ce passage (cf v. 6 à 8) fait ressortir la différence qu’il y a entre la semence d’Abraham et les enfants d’Abraham. Ainsi, la descendance naturelle d’Abraham ne donne à personne un droit aux promesses. Comme semence d’Abraham, il y a aussi les Bédouins, c’est-à-dire les fils d’Ismaël. En plus, que penser des Édomites qui sont les descendants d’Ésaü, frère jumeau de Jacob. Cela, le Juif ne le veut pas. Pour le Juif, c’est hors de question puisque les promesses n’appartiennent qu’à la lignée d’Isaac et de Jacob. Tout cela démontre que la descendance naturelle a peu de valeur. Ismaël est bien fils d’Abraham, mais selon la chair (Gal. 4, 3). Ainsi le v. 8 établit que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais ceux de la promesse. La décision appartient à Dieu seul. Cette décision se base sur une libre décision sur le propos de Dieu selon l’élection. Cette parole est une parole de promesse puisque la promesse fut faite à Sara (v. 9). Le libre choix de Dieu ressort encore des v. 10 à 13. Les œuvres de ces deux enfants, Jacob et Ésaü, n’avaient rien à faire avec l’appel. Dieu avait fait son choix avant qu’ils pussent faire quelque chose de bien ou de mal. Lorsqu’il est écrit que Dieu a aimé Jacob et haï Ésaü, il ne l’a pas dit avant la naissance de ces enfants, mais 1400 années après. La haine fut basée sur l’état moral d’Ésaü. Dans l’un les conseils de Dieu ont eu leur accomplissement. Dans l’autre il y a eu une juste punition des mauvaises pensées. En cela Dieu est juste (cf v. 14).
Versets 14 à 33 : la souveraineté et les droits de Dieu. La chair dit, ou pense, que Dieu n’est pas juste. Mais Dieu est vraiment souverain et juste (cf v. 14 et 18). Gardons-nous d’être présomptueux et de s’arroger le droit de juger Dieu au lieu de se laisser juger par Lui. Soyons soumis à son jugement. Au v. 15, il y a la citation d’Ex. 33, 19 : « je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde ». En saisissant le contexte de ces paroles, nous comprenons et nous admirons. C’est merveilleux. Quand l’homme est irrémédiablement perdu en raison de sa conduite, Dieu trouve en lui-même des ressources. Dieu recourt à ces ressources alors que sa justice réclame colère et jugement et que la loi maudit et condamne. Dans ce passage de l’Exode, le grand médiateur, Jésus, est considéré d’avance. Dieu endurcit aussi qui il veut comme, par exemple, le Pharaon (Ex. 9, 12; 10, 20, etc). Ce Pharaon reste pour toujours un exemple de ce que l’Éternel peut faire d’un homme qui s’oppose aux paroles de Dieu et qui blasphème (Ex. 5, 2, etc). Le Pharaon s’oppose à la volonté de Dieu. Il désire aussi anéantir ses plans. L’état de Pharaon devient toujours pire. En considérant tout cela, nous comprenons les voies de Dieu et nous n’avons pas de difficultés à saisir le fait que Dieu fasse grâce à l’homme ou l’endurcisse. Il y a encore une dernière objection au v. 19. La substance de cette objection : si Dieu fait grâce à qui il veut, que puis-je y faire, et s’il endurcit qui il veut, comme s’y opposer ? À priori, cette objection semble fondée puisque tout doit finalement se soumettre à la volonté de Dieu et à ses conseils. Alors, comment l’homme peut-il être responsable du résultat final puisque Dieu décide de l’issue du chemin ! Un tel raisonnement était déjà dans le cœur d’Adam et d’Ève. Ils avaient cherché à attribuer à Dieu la responsabilité de ce qui s’était passé … pourquoi le serpent était-il dans le jardin ? Dans Romains ch. 9 les paroles sont différentes mais le principe est le même. Pourquoi Dieu sauve-t-il l’un et rejette-t-il l’autre ? Relevons que de telles questions et raisonnements mettent d’une part de côté la gloire de Dieu et de l’autre la responsabilité de la créature. Sachons que le propos souverain de Dieu n’annule pas la responsabilité de l’homme. Le point de touche est encore la croix de Christ. Dieu se fit homme dans la personne de Jésus. Puis Jésus fut l’agneau qui ôte le péché du monde. La croix de Christ engage clairement la culpabilité de l’homme. Que chacun réponde ! Ne soyons pas aveugles et orgueilleux. Faisons contraste avec l’homme naturel et donnons gloire à Dieu. Jamais une âme repentante n’attribuera de l’injustice à Dieu ni ne l’accusera d’être responsable de la perdition de quelqu’un. Ne contestons donc pas (v. 20 et 21). Si une personne se trouve dans l’état de ces v. 20 et 21, elle dit finalement ceci à Dieu : Dieu n’a aucun droit de juger le mal et s’il ne veut pas faire grâce à tous et les sauver, il ne doit au moins punir personne. Autrement dit, Dieu serait obligé de supporter le mal. On oublie que Dieu a créé l’homme bon et droit et qu’il l’a averti sérieusement et énergiquement du péché et de ses conséquences. Nous oublions aussi que l’homme a succombé à la tentation et a commis péché sur péché, violence sur violence. Mais la question reste difficile, puisque du même argile on peut faire un vase à honneur et un autre à déshonneur. Il faut nous incliner devant la souveraineté de Dieu. Ce passage des v. 21 à 24 mentionne ainsi des vases … à honneur et à déshonneur (v. 21), de colère (v. 22), de miséricorde (v. 23). Par ces versets, l’apôtre répond à la difficile question de la souveraineté de Dieu. Répétons d’abord que Dieu doit nécessairement manifester une fois sa colère sur tout le mal qui se fait et se fait encore dans ce monde. Il doit aussi faire connaître sa puissance s’il veut maintenir son caractère de Dieu saint. Si cela n’a pas encore eu lieu, c’est que nous avons à faire à un Dieu de patience et de miséricorde. Malgré toute l’histoire de l’homme, Dieu attend encore et n’exécute pas encore le jugement mille fois mérité. L’apôtre appelle ces hommes comme étant des « vases de colère » en rapport avec l’image du potier. Et ceux qui se soumettent à Dieu sont appelés des « vases de miséricorde ». Dans un cas comme dans l’autre, l’on s’achemine vers leur but final : la destruction pour les uns, la gloire pour les autres. Ils sont préparés à cela. Ne perdons pas de vue la grande différence qui existe entre les deux préparations. Si l’on ne la distingue pas, nous faisons fausse route. La différence est bien réelle. En effet, les vases pour la destruction sont préparés pour la destruction alors que les vases de miséricorde sont préparés d’avance pour la gloire. Donc ceux qui s’en vont dans la perdition ne sont pas préparés d’avance pour y aller. Ils se sont préparés eux-mêmes pour leur propre destruction. Comment ? … par leur incrédulité et leur rébellion. Ainsi le mal se trouve du côté de l’homme et non pas du côté de Dieu. D’autre part le bien ne vient que de Dieu et non pas de l’homme. Quant aux vases de miséricorde, ils ont été préparés d’avance pour la gloire, sans condition, mais selon l’élection souveraine dans le choix de la grâce. Il reste vrai qu’au cours des siècles, il y a eu des appels, et la justification (comme vu au ch. 8 , 29 et suivants). Tous sont appelés. Appelés à la foi, Juifs et nations (selon v. 24 et suivants). Dans les v. 25 et 26, deux passages d’Osée sont cités pour montrer que Dieu avait déjà, autrefois, parlé de ces choses par son Esprit. Pierre, qui écrivait aux croyants juifs, cite aussi un de ces passages d’Osée (cf 1 Pi. 2, 10). Paul, qui pense à l’introduction des Gentils, cite les deux passages. Ce peuple sera à nouveau son peuple. Le v. 26 concerne les croyants d’entre les nations. L’appel de Dieu aux Juifs et aux nations (v. 24) n’était donc pas une pensée étrangère à l’Ancien Testament. Cette pensée correspondait aux enseignements d’alors. Les passages d’Osée le démontrent. Dans ces passages (v. 25 à 31), la miséricorde de Dieu, qui se glorifie vis-à-vis du jugement, qui laisse un résidu, est bien là. Les Juifs ne sont pas parvenus à la justice. Ils ne le pouvaient pas car ils ne l’avaient pas poursuivie sur le principe de la foi mais sur le principe des œuvres (v. 32). Ils pensaient pouvoir satisfaire le Dieu saint par leur orgueil, orgueil qui est allé jusqu’au rejet de Christ. Christ, la pierre de touche, est devenue une pierre d’achoppement. La fin du chapitre (v. 33) est intéressante du fait que l’apôtre, par le Saint Esprit, réunit les deux déclarations d’És. 8, 14 et 28, 16. (Romains 9:33) « selon qu’il est écrit : «Voici, je mets en Sion une pierre d’achoppement, et un rocher de chute», et «celui qui croit en lui ne sera pas confus»[Ésaïe 8:14 ; 28:16*]. » Encore : |
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Dans la veine du chapitre précédent, la question « est-ce que le peuple juif sera rejeté ? » est à nouveau là. L’apôtre répondra en détail à cette question au chapitre onzième. Ici (ch. 10), et comme au commencement du ch. 9, il mentionne d’abord sa propre position vis-à-vis de ce peuple. Si les voies de Dieu envers ce peuple sont graves, Paul supplie Dieu afin qu’ils soient sauvés. L’amour ne s’aigrit pas. L’amour agit en accord avec Dieu qui étend sa main vers un peuple rebelle (És. 65, 2).
Versets 1 à 4 : l’apôtre ne présente pas l’incrédulité ou la méchanceté comme cause de leur triste état. Il reconnaît même du zèle pour Dieu, mais un zèle qui n’est pas selon la connaissance Ce zèle, mentionné par Paul, fait ressortir son amour profond pour eux avec des paroles de tendresse et de fidélité. Au ch. 9, 2, Israël avait poursuivi en vain la justice. Ici, il Paul mentionne qu’ils n’ont pas connu la justice de Dieu et ne s’y sont pas soumis. Ce sujet de la justice a déjà été présenté auparavant. Rappelons simplement que la justice a été manifestée en ce que Dieu a ressuscité Christ d’entre les morts, qu’il l’a couronné de gloire et d’honneur, et qu’il nous a donné à lui comme fruit du travail de son âme. Pour cela Christ a été fait péché pour nous afin que nous devinssions justice de Dieu en lui (cf 2 Cor. 5, 21). Les Juifs recherchaient une justice humaine. Ils fondaient leur espérance sur leur propre mérite tout en rejetant le seul moyen que Dieu donne. Christ a mis fin une fois pour toutes à la loi comme nécessité afin d’obtenir la justice (v. 4). Dès lors la justice est sur le principe de la foi en Christ. La mort de Christ a mis fin aux principes de la responsabilité dans la chair vis-à-vis de Dieu. La loi ne perd pas sa valeur comme telle mais elle ne peut plus être une règle de justice pour l’homme. Versets 5 à 13 : une seule transgression aux choses de la loi (cf v. 5) condamne l’homme. Les versets qui suivent démontrent combien est différent le langage basé sur le principe de la foi. Israël, même éloigné de Dieu, peut revenir. Malgré leur infidélité et la loi violée, la bonté de Dieu s’adressera encore à eux aussitôt que leur cœur reviendra sincèrement à Lui (cf la note du v. 8 qui fait référence à Deut. 30, 11-14). Dieu agit de cette manière du fait que ses yeux contemplent toujours Christ dont la personne se trouve cachée sous l’ombre de la loi. C’est donc bien en Jésus Christ, le Juste, qu’il y a espoir pour Israël. Cette parole sera près du résidu d’Israël à la fin; c’est la parole, prêchée, de la foi (v. 8). Ici se trouve donc la vraie signification spirituelle de l’enseignement de Moïse en relation avec le passage cité du Deutéronome. Pour l’homme il y a des choses impossibles (cf v. 6 et 7). Et si même l’homme pouvait faire ces choses, il ne pourrait pas satisfaire la justice de Dieu. La plénitude de la grâce seule peut intervenir. Pour cela, Dieu le Père devait envoyer son Fils unique. Et la gloire du Père devait le ressusciter d’entre les morts. Dieu soit loué, ces deux choses ont été faites. La Parole de Dieu donne tout ce que nous avons besoin de savoir, comme ici v. 8 et 9. Celui qui confesse Jésus Christ, qui a accompli l’œuvre de la rédemption, est sauvé pour toujours (v. 9. Voir aussi ch. 5, 10). Dieu en présente le chemin qui est la foi. Deux choses nécessaires sont nommées ici : la confession et la foi. La confession (v. 9) est une confession de cœur (v. 10). Puis (v. 11 et 12) la base du salut repose bien sur la foi et non pas sur notre appréciation. Il faut la foi. Il faut croire. Il faut d’une reconnaître sa ruine naturelle et avoir Jésus Christ en tant que refuge, avoir la foi en son œuvre. Voilà la base solide. Une telle base peut être pour tous, Juifs ou Grecs (v. 12). Cette riche grâce est pour tous. Il n’y a pas de distinction. Une citation de Joël termine ce beau paragraphe en ce que quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (v. 13). Versets 14 à 21 : dans un temps futur, les habitants de Jérusalem ainsi que les Israélites croyants dispersés sur la terre porteront, comme les heureux objets de cette riche grâce, la bonne nouvelle de la paix partout. Ainsi s’accomplira ce que dit Ésaïe « Combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles » (És. 52, 7 rappelé dans le v. 15). Mais Dieu soit béni de ce que de tels courants de bénédictions ne courront pas seulement à ce moment-là puisque le Saint Esprit, en appliquant le passage d’És. 52, ne mentionne pas la fin de la phrase en rapport avec Israël. Ces bénédictions sont donc aussi pour le temps de l’Église. Tous ceux qui sont au bénéfice de ces bénédictions sont amenés à la prédication de l’évangile en invoquant le Seigneur (v. 14 et 15). Sous la loi on ne peut pas faire cela mais Israël deviendra un peuple missionnaire lorsqu’il apprendra à connaître pour lui-même la grâce de Dieu qui apporte le salut en celui qu’il a frappé à la croix. Quand la lumière de la grâce brillera en Israël, les messagers d’Israël, les frères du Seigneur, déploieront dans la prédication de l’évangile, un zèle sans précédent. Ce sera l’évangile du royaume. Pendant un court laps de temps cet évangile du royaume sera annoncé ((cf Col. 2, 14 et Matt. 25, 40, etc). Aujourd’hui nous avons l’évangile de la grâce et de la gloire mais il y aura aussi celui du royaume. Puisse Dieu envoyer de nos jours des évangélistes. Ce n’est pas à nous de les choisir. C’est Dieu qui les envoie. Ne superposons pas des choses humaines aux droits souverains du Seigneur, comme c’est trop souvent le cas dans tant de sociétés de missions en tout lieu. Mais Dieu dans sa grâce fait annoncer la bonne nouvelle et celui qui l’entend est responsable de recevoir et d’obéir. Israël ne l’a pas fait. Israël est sans excuses. Dans les v. 16 à 18, devant cette situation déclarée, l’apôtre en tire la preuve au moyen des écritures dont les Juifs se glorifiaient. Il y a le Ps. 19, avec ces deux témoignages de Dieu en rapport avec la création et la parole. La création est un témoignage en rapport avec l’extérieur et général. L’autre témoignage, la Parole, est intérieur et destiné à ceux qui possèdent la Parole et les commandements. Dieu ne pensait pas seulement à Israël mais aussi aux peuples païens. Dieu, dans sa miséricorde, veut aussi se faire connaître à eux. Pour Israël, il y a encore des paroles de Moïse (v. 19). Moïse, tant estimé, avait déjà parlé de l’intention de Dieu d’exciter son peuple à la jalousie. Puis ses pensées de grâce envers les païens sont aussi cités dans (au v. 20). Ainsi, qu’il s’agisse de la loi, des psaumes et des prophètes, soit de ces trois grandes divisions de l’Ancien Testament, la preuve était faite : Israël s’endurcirait. Et Dieu, dès le commencement, avait décidé d’être miséricordieux envers les nations. Cette preuve est irréfutable. Aucun juif sincère ne pouvait s’y soustraire. Devant tout cela, est-ce que Dieu s’est définitivement détourné de son peuple ? Nous aurons la réponse détaillée au ch. 11.
Encore : · Sans le principe de la souveraineté, aucune âme ne serait sauvée. · Les choses ou œuvres selon la loi condamnent les hommes. Mais le salut et la gloire sont selon le fruit de la grâce. · Belle attitude de l’apôtre qui prie pour son pays. Que notre premier devoir soit aussi de prier pour nos proches inconvertis. On peut être zélés pour Dieu tout en faisant fausse route lorsqu’une entreprise n’est pas selon la connaissance. On peut faire beaucoup d’efforts et ne pas être sauvés alors que la Parole est pourtant « près de toi » (v. 8). · La foi du cœur et la confession de la bouche sont inséparables (v. 9 et 10). On peut douter de la réalité d’une con version de celui qui n’a pas le courage de se déclarer. · Si au ch. 3, 22 il n’y avait pas de différence devant le péché, car tous étaient coupables, ici il n’y en a pas quant au salut (v. 12). Tous peuvent l’obtenir. · Il est indispensable que cette parole efficace soit proclamée à travers le monde (v. 17 et v. 18 et És. 52, 7). Le v. 15 relève que les croyants doivent non seulement prêcher par leurs paroles, mais aussi par la beauté de leur marche (cf Éph. 6, 15). · Hélas, beaucoup ne croiront pas (v. 16, És. 53, 1). Que de cœurs restent fermés ! Ainsi Israël, que ce soit sous la loi (v. 19), les psaumes (v. 18) ou les prophètes (v. 15, 16, 20, 21). Quant à nous prenons garde de ne pas être désobéissants et contredisant. |
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– Ente / enter / enture / franc Greffe. Greffer. Assemblage (de enter) En technique : assembler par une enture 2 pièces (de bois, de cuir, etc) bout à bout. En arboriculture : greffer une jeune branche sur un végétal # Greffer en insérant un scion (scion ou pousse de l’année; jeune branche destinée à être greffée). « Enter un poirier, un pommier. Enter franc sur franc Sens de « franc » : se dit d’un arbre fruitier provenant du semis des graines d’un arbre déjà amélioré par la culture (encycl. Biblique). Versets 1 à 15 : Malgré son incrédulité, Israël n’était pas définitivement rejeté. L’apôtre était lui-même un témoin de ce que la grâce pouvait encore accomplir en faveur du Juif rebelle (v. 1). Déjà dans les jours d’Élie, ce dernier se trompait en pensant que le peuple tout entier avait abandonné l’Éternel. Dans son découragement, le pauvre Élie avait été jusqu’à faire «requête à Dieu contre Israël» (v. 2, 3). Mais quelle grâce dans «la réponse divine» (v. 4)! De tout temps le Seigneur s’est réservé un résidu fidèle qui refuse de se courber devant les idoles du monde. En faisons-nous partie dans le temps actuel (v. 5)? Le v. 9 nous donne un exemple de ce que peuvent être ces idoles: les plaisirs de la table deviennent un piège pour les incrédules et, ajoute le Ps. 69, Après de multiples appels, Israël a finalement été aveuglé au profit des nations. Mais l’ardent désir de l’apôtre restait celui-ci: que la jalousie du peuple juif envers les nouveaux bénéficiaires du salut (jalousie dont lui-même avait tant souffert: Act. 13, 45; 17, 5; 22, 21-22) l’incite à rechercher la grâce qu’il avait jusque-là méprisée (v. 14; ch.10, 19). Puisse la vue de nos bénédictions chrétiennes éveiller l’envie de tous ceux qui nous entourent ! En rapport avec : la réjection d’Israël (v. 1), trois preuves qu’elle n’est pas finale : V. 11 : les Gentils étaient reçus, afin d’exciter les Juifs à la jalousie, non par conséquent afin que ceux-ci soient rejetés V. 26 : en troisième lieu, le Rédempteur viendrait encore à Sion et détournerait de Jacob l’impiété. Ainsi Israël serait sauvé comme peuple, «tout Israël» — non pas seulement comme Juifs, ni, ce qui est plus encore, comme un résidu. En même temps, l’apôtre montre que le Gentil se trouvait placé sous une responsabilité semblable à celle du peuple choisi. le résidu en Israël selon l’élection et la grâce (v.1-10) le salut annoncé aux nations pour exciter Israël à la jalousie (v. 11-15)
Versets 16 à 36 Pour illustrer la question respective d’Israël et des nations, l’apôtre prend l’image d’un olivier franc qui représente le peuple juif. Une partie de ses branches a été arrachée «pour cause d’incrédulité» (v. 20) et à la place ont été greffés des rameaux provenant de l’olivier sauvage des nations. Or chacun sait qu’un jardinier fait toujours le contraire. Il greffe sur l’arbre sauvage le rejeton de l’espèce qu’il entend récolter. Cette introduction «contre nature» (v. 24) des gentils sur le tronc d’Israël souligne donc l’immense grâce qui nous a mis, nous qui ne sommes pas juifs, au bénéfice des promesses faites à Abraham. En éprouver de l’orgueil serait la plus grande des inconséquences (v. 20) ! Le moment viendra, après l’enlèvement des croyants, où la chrétienté infidèle sera jugée à son tour; après quoi tout le résidu d’Israël sera sauvé par son grand Libérateur (v. 26). Ainsi les nations n’avaient aucun droit d’origine; Israël avait perdu les siens; tous étaient donc dans le même état irrémédiable, sans autre ressource que la miséricorde d’en haut. Et l’apôtre s’arrête avec adoration devant ces plans insondables, ces «profondeurs des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu» (v. 33). En rapport avec : les relations du Juif et du Gentil vis-à-vis de la promesse (v. 16 à 36) Place du corps professant gentil en rapport avec la promesse ici-bas : Voies de Dieu sur la terre envers les nations et Israël, en bonté] Sûreté des dons et de l’appel de Dieu envers Israël, sans condition |
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– Bref aperçu des chapitres 12 à 15 : le chapitre 12 commence une partie qui contient des exhortations qui s’appuient sur ce qui qui précède, c’est-à-dire sur la partie doctrinale qui a pris fin au ch. 11. Les croyants sont appelés à une marche de sainteté et de fidélité vis-à-vis de Dieu et des hommes. L’humilité et l’amour, avec la grâce et la justice pratique caractérisent le chrétien qui est un homme vivant parmi les hommes mais qui est un homme délivré et séparé du monde. Il faut qu’il le manifeste dans son esprit et dans sa marche. Cela a lieu aussi bien dans la maison de Dieu que dans le monde. Il faut, au croyant, une simplicité de cœur, un esprit paisible et la recherche du bien de son prochain. Le chapitre 12 renseigne plutôt sur la position du croyant comme
Chapitre 12, début : au ch. 6, 13, il y avait déjà une invitation à se «livrer à Dieu»; il fallait aussi, étant morts avec Christ, marcher en nouveauté de vie. Connaissant les compassions de Dieu, l’apôtre exhorte à présenter nos corps en sacrifice vivant (v.1). Il est question de ce service intelligent qui correspond aux enseignements du Saint Esprit. Ainsi non seulement notre âme appartient à Dieu mais notre corps aussi et cela en attendant sa délivrance réelle (cf 1 Thes. 5, 23). Ainsi la grâce peut transformer le croyant intérieurement et extérieurement. Ce n’est que par la grâce et la miséricorde que l’on peut présenter son corps à Dieu avec décision de cœur. Voilà ce qu’est un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Un second élément à la consécration personnelle pour Dieu est contenu dans les paroles du v. 2. Il s’agit de la mise en garde contre les mauvaises influences du monde qui est le domaine de Satan. Il ne faut pas marcher seulement dans la séparation extérieure car il faut ce renouvellement intérieur. Ne nous laissons pas souiller par l’esprit de notre temps ainsi que par les habitudes et les opinions courantes des hommes qui ne connaissent pas Dieu et qui vivent dans les ténèbres de leurs cœurs. C’est ainsi que l’on pourra croître dans notre marche et réaliser la volonté divine qui est bonne, agréable et parfaite. Remarquons la gradation des ces trois mots. En cela n’avons-nous pas le modèle en la perfection de notre Sauveur. Puis, pour marcher à la suite du Seigneur, il faut un renoncement continuel de soi-même (cf v. 3). Il faut être content de la place que Dieu assigne à chacun et du chemin à parcourir. Ainsi, l’on a pas une haute idée de soi-même. Si l’incrédulité recherche toujours les choses élevées, et néglige ce que Dieu place devant nous, et bien, il n’en est pas ainsi du chrétien. Entre chrétiens, l’on reconnaît avec joie ce qui a été confié à son frère et l’on cherche à accomplir le service que l’on a reçu soi-même avec le doux sentiment de faire la volonté de Dieu. Ceci conduit l’apôtre à évoquer, pour l’unique fois dans cette épître, le corps (v. 4 et 5). Ces versets renferment tout ce qu’il dit comme doctrine de Christ, la tête, et de ses membres. Les devoirs qui incombent aux divers membres du corps suivent (v. 6 à 8). Cette épître ne serait pas complète s’il n’était pas question de ces relations et de la responsabilité inhérente à un ensemble, le seul corps, en témoignage à l’égard du monde dans lequel le corps se trouve. Tout est grâce (v. 6). Soulignons encore le danger, surtout dans le service de la Parole, d’avoir une haute opinion de soi-même et de dépasser sa mesure. Pour la prophétie aussi, prenons garde que l’homme ne se mette pas en avant tout en ayant le désir de posséder ce don (cf 1 Cor. 14, 1) qui est très désirable pour l’édification. Ce don a la particularité de mettre l’auditeur le plus en rapport immédiat avec Dieu. Mais tous les dons sont nécessaires (v. 7 et 8). Il y a des dons de grâce différents. Tout est en harmonie, même pour l’exercice de la miséricorde. Ces exhortations sont simples et s’expliquent d’elles-mêmes. Ce dont nous avons besoin est de s’examiner afin de savoir dans quelle mesure nous réalisons ces dons et cela, chacun à sa place. Remarquons aussi (selon 1 Thes. 5, 12 et 1 Tim. 5, 17) combien ceux qui établissent un clergé sont à côté de l’enseignement de l’Écriture.
Versets 9 à 13 : exhortations en rapport avec les devoirs chrétiens de toutes sortes avec les relations extérieures. Avant tout, il y a l’exhortation quant à l’amour (v. 9). L’amour étant de Dieu, il devrait toujours être vrai; c’est-à-dire sans hypocrisie. L’amour est l’activité de la nature divine en bonté. Il doi être manifesté dans ce monde par ceux qui sont nés de Dieu. Il faut donc la sincérité avec le jugement de soi-même. Ce v. 9 contient une autre exhortation en ce qu’il faut aimer le bien et haïr le mal (cf 1 Jean 1, 5, etc). Là où se trouve un réel amour pour Dieu, il y aura une séparation d’avec tout ce qui est impur et l’horreur de tout mal. Puis l’amour fraternel (v. 10 à 13) n’est pas la même chose que l’amour (cf 2 Pi. 1, 7). L’affection fraternelle a sa source dans l’amour mais son cadre est plus restreint. L’affection peut se refroidir, sa cordialité aussi, et cela non seulement en raison de notre faiblesse mais du fait qu’il y a chez nos frères et sœurs quelque chose qui met notre affection à rude épreuve. Alors, ce qu’il y a lieu de faire, c’est de progresser dans l’humilité qui Versets 14 à 21 : la fin du chapitre dirigent les regards sur la manière dont Christ lui-même a agit ici-bas (v. 14 et 15). C’est le parfait exemple. Les choses du v. 16 sont en opposition directe avec l’esprit humain qui est orgueilleux par nature. Oui combien Jésus a réalisé tout cela et Paul aussi puisqu’il peut écrire aux Philippiens d’avoir cette pensée qui a été dans le christ Jésus. De tels exemples sont à imiter. Les caractères du second homme sont saisissants (v. 17 et suivants). Il s’agit de nos pensées telles qu’elles devraient être toujours. Notre affaire, si la colère des hommes s’élève contre nous, c’est de laisser agir et de ne pas tenir tête à ces explosions. Lorsque le |
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Ce chapitre contient un devoir d’ordre général qui incombe à chaque homme mais d’une manière particulière au chrétien.
Versets 1 à 10 : l’expression «toute âme» (v. 1) va plus loin que «chacun d’entre vous». Remarquons que si le chrétien n’est pas de ce monde il est, comme tous les hommes, dans le monde. Comme tel, il est tenu d’être soumis aux autorités. Les motifs sont de la plus haute importance. Il y a d’abord le fait que l’autorité est ordonnée de Dieu et que le magistrat (v. 4) est serviteur de Dieu. Ils sont aussi «ministres de Dieu» (v. 6). Ces motifs sont donc, vis-à-vis des autorités, très sérieux. Pierre (1 Pi. 2, 13-14) donne le même enseignement. Le problème, c’est de savoir comment réagir si une autorité ne reconnaît pas sa dépendance de Dieu et si elle gouverne selon son bon plaisir en établissant des ordres incompatibles, injustes ou pénibles. Faut-il quand même se soumettre? Beaucoup d’hommes utilisent de cette facilité pour se soustraire à ce commandement de soumission. Cela d’autant plus qu’il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Act. 5, 29) mais la valeur d’être soumis aux autorités demeure. Ainsi donc, si une autorité exige de nous une chose qui est opposée à la volonté de Dieu clairement exprimée, ou si l’accomplissement d’un tel ordre pèse sur notre conscience, il faut tenir compte, avant tout, de la volonté divine et cela seulement dans ce cas. Ce qu’il y a lieu de faire, c’est d’être soumis sans se soucier du caractère politique de l’autorité. Il faut être soumis même si elle ne remplit pas ses devoirs. Remarquons qu’au temps où l’épître fut écrite, il n’était pas facile d’obéir à ce commandement. Les autorités païennes et idolâtres étaient alors en charge. Les croyants étaient des ennemis naturels du fait qu’ils avaient tourné le dos à la religion de l’état. Les croyants refusaient d’offrir de l’encens aux idoles. Et bien, malgré tout, ces magistrats étaient ordonnés de Dieu pour punir le mal et pour récompenser le bien (v. 3). Le magistrat est aujourd’hui encore serviteur de Dieu comme cela est mentionné deux fois (v. 4). Ainsi celui qui résiste à l’autorité résiste à l’ordonnace de Dieu. Ils appellent aussi un jugement sur eux-mêmes (v. 2). Cette soumission peut causer des désagréments aux chrétiens, voire des pertes ou des souffrances, mais cela ne doit pas les empêcher d’être soumis. En effet, un chrétien doit-il s’attendre à autre chose que des souffrances dans ce monde rempli d’injustices. Sa place, tout comme son héritage, sont en haut. Pendant sa course vers le ciel, le chrétien n’a pas à rechercher son droit dans ce monde ou avoir une influence sur son organisation sociale ou politique et encore moins à occuper une place d’autorité. Le chrétien règnera un jour avec Christ. Sa part actuelle est la soufffrance tout en vivant en paix. En comprenant cela, notre position et notre attitude, vis-à-vis de l’autorité, deviennent simples. En considérant Dieu dans l’autorité, les difficultés disparaissent et les questions trouvent leurs réponses. Nous reconnaissons aussi la nécessité de lui être soumis. Cela non seulement à cause de la colère mais à cause de la conscience (v. 5). Mais la question sur la manière dont l’autorité a été établie, et comment elle exerce son pouvoir, n’est pas notre affaire. Il faut être soumis, que l’autorité nous plaise ou non. Il n’y a pas à discuter si les lois lui sont avantageuses ou nuisibles. Ce qu’il peut toujours faire, c’est de prier pour l’autorité et demander à Dieu qu’il la dirige. Le chrétien doit réaliser que ses intérêts ne sont pas liés à cette terre mais au ciel. Prions pour l’autorité (cf 1 Tim. 2, 2) plutôt que de prononcer sur elle des jugements outrageux (cf Tite 3, 1-2). Un croyant, en priant pour l’autorité, fera plus d’avance que de faire des efforts, que ce soit par une intervention directe ou autre, si bien intentionnée soit elle. Le chrétien est tenu de faire du bien en toute Ce chapitre est plein d’instructions et notre vie serait bien simple si vraiment le caractère d’étranger et de pèlerin était réalisé par chaque chrétien. Réaliser aussi que tout ce que nous possédons ne nous appartient pas. Nous ne sommes qu’administrateurs et nous donnerons de bon cœur à tout ce qui est dû, ou ce qu’ils attendent de nous. Cela d’autant plus lorsque nous voyons Dieu au-dessus de l’autorité. L’exhortation du v. 8 est aussi précieuse. Il y a donc des obligations vis-à-vis des autorités mais il y a aussi certainement une mise en garde contre l’habitude coupable de faire des dettes. La seule dette qui fait exception à la règle générale est celle de l’amour. En même temps, l’amour est l’accomplissement de la loi (v. 9 et 10). Personne n’a pu observer ce commandement ancien. Seule la grâce révélée en Christ peut transformer le cœur et nous rendre capables de ne plus marcher selon la chair mais selon l’Esprit. En réalisant cela, la juste exigence de la loi sera accomplie en nous (cf ch. 8, 3-4 et Gal. 5, 14).
Versets 11 à 14 : il y a un nouveau motif pour être fidèles et vigilants. Il s’agit de la clarté dans le cœur du croyant au milieu des ténèbres de ce monde. Le Seigneur du fidèle ne tarde pas à venir. L’homme de ce monde se complaît dans les ténèbres (1 Thes. 5, 7) mais il n’en va pas de même pour le chrétien. Le chrétien, lui, revêt les armes de la lumière. Il faut que la lumière fasse partie de notre armure. Avec ces armes, nous déjouerons les assauts et les ruses de Satan. Il faut revêtir le seigneur Jésus Christ (v. 14). Il faut donc manifester le caractère et la marche de notre bien-aimé Sauveur dans nos paroles, nos pensées, nos actes extérieurs. En marchant ainsi, nous n’aurons pas soin de la chair et nous nous séparerons des choses dans lesquelles les convoitises trouvent leurs aliments. Le but étant si proche … réveillons-nous ! Dans leurs rapports mutuels, les chrétiens sont exhortés à ne pas rechercher des choses élevées dans le monde mais de marcher fraternellement avec leurs frères et sœurs dans la foi. Il faut veiller car ces préceptes sont vites oubliés au sein de la chrétienté.
Encore : Être soumis aux autorités, c’est aussi payer ses impôts (v. 7). C’est aussi respecter les lois et les règlements de police, de douane, etc. La seule dette qui doit nous lier, c’est celle de l’amour qu’il nous est impossible à acquitter (v. 8). L’amour résume toutes les instructions de ce chapitre cela qu’il s’agisse de l’amour pour le Seigneur, pour nos frères, pour tous les hommes.
Citons
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– À Rome, il y a un grand nombre de croyants qui étaient autrefois Juifs. Comme déjà considéré, il y a en cela une source de difficultés. En effet, l’on comprend que les croyants sortis du judaïsme étaient habitués à un sévère cérémoniel et cela dès leur enfance. Comprenons aussi que l’on est pas débarrassé de tout en devenant chrétien. Pour les chrétiens sortis du paganisme, la difficulté rattachée au judaïsme n’existe pas. Ainsi, à Rome, il semble que beaucoup de croyants, issus du judaïsme, se sentaient obligés, dans leur conscience, d’observer l’une ou l’autre des ordonnances mosaïques. D’autres avaient compris qu’en Christ il y avait la fin de la loi en ayant réalisé que, par la mort de Christ, il y avait la délivrance de toute servitude légale. Ces croyants marchaient dans la liberté dans laquelle Christ les avait placés. Ainsi, dans ce chapitre, les uns sont des faibles et les autres des forts. Dans le terme de «faibles», il ne faut pas y voir des croyants inconstants dans leur marche ou infidèles. Au contraire, ces croyants dits «faibles» étaient plutôt d’une délicatesse de conscience exagérée et s’efforçaient anxieusement de plaire à Dieu par l’observation des anciennes ordonnances juives en cherchant à y trouver le repos de leurs âmes. Ces croyants sont «faibles» du fait qu’ils l’étaient pour saisir la nouvelle position du croyant en Christ, homme ressuscité.
En revanche, les croyants sortis du paganisme avaient reconnus que tout le système idolâtre dont ils avaient été délivrés était une mauvaise œuvre de l’ennemi et c’est pourquoi ils n’étaient pas en danger de maintenir certaines pratiques païennes.
Alors, comment traiter de telles personnes faibles dans la foi ? Romains ch. 14 répond à cette question. Et dans toutes ces relations, le chrétien n’agit pas selon la nature humaine qui a tendence à mépriser et à repousser les faibles mais il agit dans l’amour. Remarquons que le témoignage chrétien dans tous les temps est en danger, aujourd’hui, sous une forme ou l’autre. Il y a «ne touche pas», «ne goûte pas» … Et beaucoup de croyants vivent comme s’ils étaient encore du monde en étant soumis à toutes sortes d’ordonnances plutôt que de connaître la vraie liberté qui met le croyant à même de chercher les choses qui sont en haut et d’y penser. D’emblée, ce ch. 14 invite à recevoir le croyant faible et non pas à le repousser. L’amour a sa façon particulière de s’occuper des choses et agit en grâce. Christ est placé comme modèle (cf Rom. 15, 7). Les questions douteuses (v. 1) comprennent ces choses dont l’Écriture ne donne pas une indication précise et dont la réponse est laissée à l’intelligence spirituelle de l’individu. Là, le faible n’est pas apte à décider. La faiblesse de la foi du faible (v. 2) ressort du fait de se faire un scrupule de conscience en mangeant de la viande. Deux dangers sont signalés (v. 3); il s’agit du fort qui méprise le faible et le faible qui juge le fort. Le réel amour garde le fort de mépriser son frère et le faible de juger son frère plus fort. Cette dernière pensée va encore plus loin (v. 4). En tout cela, rappelons que ce chapitre traite de questions de conscience en ce que l’un tranche d’une manière et l’autre tranche différemment. Il n’y a pas de mauvaises actions; il ne s’agit pas de péchés. Par ailleurs, s’il faut se supporter et se pardonner les uns aux autres, si l’un a sujet de plainte contre un autre (Col. 3, 13), combien plus faut-il supporter des questions de conscience. Des exemples sont là (v. 5 et 6). Personne ne peut juger ou mépriser l’un ou l’autre car tous deux désirent
Puis la paix est mentionnée (v. 19). Ce chapitre nous exhorte donc à mettre l’amour en pratique car la connaissance sans l’amour nous élève à nos propres yeux et ainsi nous sommes en danger de détruire, à cause d’un aliment, l’œuvre de Dieu. C’est sérieux. Il faut avoir égard aux faibles (cf v. 20 et 21). Ne faisons pas broncher et ne soyons pas en scandale à notre frère. Il faut avoir une règle de conduite. Le v. 22 en fait part. Elle est pour le fort. Elle est importante. Il s’agit de ne pas se permettre des choses que Dieu ne peut approuver. Oui, «bienheureux est celui qui ne se juge pas lui-même en ce qu’il approuve». Sinon, il en serait exactement de lui ce qu’il en est du faible lorsqu’il hésite à manger. Se juger en approuvant équivant à agir sur un principe qui n’est pas celui de la foi. Cela est péché (v. 23). Ainsi, notre liberté a son appui sur la foi afin que ce que nous faisons puisse subsister devant Dieu. Si un croyant se permet une chose qui n’est pas sur ce terrain, c’est un péché pour lui.
Ce chapitre 14, ainsi que les v. 1 à 7 du chapitre 15, donne l’occasion à l’apôtre de parler ou de faire des observations sur des positions différentes du Juif et du Gentil. Dans ces aspects, nous réalisons que la nature humaine peut pécher de deux côtés soit en manquant de conscience ou en ayant une volonté sans frein d’une part, et, d’autre part, d’avoir une conscience cérémonielle. Le christianisme n’approuve ni l’une ni l’autre de ces choses. Il enseigne à supporter la faiblesse consciencieuse et à être conscienceiux soi-même. Cela donne lieu à trois directions, à savoir 1) on peut recevoir le faible mais par pour des questions difficiles à décider. 2) il ne faut pas juger notre frère car il est serviteur de Christ et pas notre serviteur. Chacun rend compte pour lui-même à Dieu. 3) il faut se recevoir l’un l’autre à la gloire de Dieu ce qui allume la charité et la rend ardente chez celui qui est dans une position de force. L’âme, placée en dehors d’elle-même, se trouve au-dessus des petites choses extérieures et la rend capable de s’adapter aux besoins et aux faiblesses des autres. Cela dans les choses dans lesquelles la volonté de Dieu et sa gloire ne sont pas en question. |
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– Les v. 1 à 7 continuent le sujet du ch. 14 avec des exhortations pour les forts sur la manière d’agir envers les faibles. L’apôtre (v. 1) s’identifie aux forts. Mais il ne veut pas imposer à d’autres sa manière de voir. Imposer une chose n’amène rien de bon. Il veut cependant traiter les infirmités de ses frères avec un ménagement plein d’amour en cherchant l’intérêt d’autrui (cf 1 Cor. 10, 24). L’amour pousse à plaire à son prochain (v. 2 et Gal. 6, 2). Le parfait modèle est Christ (v. 3). La citation du Ps. 69, 9, « les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi », donne l’occasion à l’apôtre de rappeler (v. 4) que toutes choses ont été écrites pour notre instruction. Dieu prend soin de nous pour que nous ne perdions pas courage, mais que nous ayons consolation et espérance. Les récits de l’Ancien Testament ouvrent des sources de riches bénédictions. Ne nous privons pas d’étudier l’Ancien Testament si souvent cité dans le Nouveau. En lisant l’Ancien Testament prenons garde néanmoins au contraste absolu qu’il y a entre la loi et la grâce. En rapport avec le v. 4, l’apôtre poursuit au v. 5 par « Or le Dieu de patience », etc. L’Écriture donne des noms variés à notre Dieu et Père; c’est profond et précieux. Le Nouveau Testament parle ainsi du Dieu d’amour, de paix, de consolation, de toute grâce, d’espérance, de gloire, de patience (v. 5), etc. Dieu mesure aussi le service de tous ses enfants. C’est dans un tel Dieu (v. 5 et 6), que se trouve en nous la capacité d’avoir la même pensée que le Christ Jésus. En Jésus Dieu met devant nos yeux le parfait modèle de patience et de consolation dans un monde rempli de tristesse et de misère. Dès lors, l’on peut se recevoir à la gloire de Dieu (v. 7). C’est en vertu d’une grâce inconditionnelle que nous pouvons le faire, que nous soyons forts ou faibles. Il faut se recevoir comme des rachetés du Seigneur, comme des enfants de Dieu, ayant toujours en vue la gloire de Dieu pour être gardés de toute prétention et de tout esprit sectaire. Mais il faut aussi fermer aussi la porte à ceux qui n’apportent pas la doctrine de Christ (2 Jean v. 9) et avertir aussi sérieusement ceux qui ne marchent pas droit (Gal. 2, 11 ++). – Les v. 8 à 13 rappellent encore brièvement les grands principes qui font le sujet de toute l’épître. Il y a avant tout l’accès des païens aux privilèges de l’évangile. D’un côté, Christ venu comme serviteur de la circoncision sur le fondement de l’alliance existant entre Dieu et Israël; d’un autre côté, il a mis des païens, qui étaient complètement éloignés et sans droit, en relation avec Dieu. Israël devait ainsi se souvenir des déclarations de Dieu au sujet de la grâce manifestée envers les nations. À ce sujet, l’apôtre cite des passages pris dans les trois grandes divisions de l’Ancien Testament, soit la loi, les psaumes et les prophètes, passages qui témoignent de l’intention de Dieu de bénir les nations avec son peuple terrestre. Les passages cités ne mentionnent pas le sujet de l’assemblée et du corps de Christ. Ce mystère ne pouvait être révélé qu’après la glorification du Fils de l’homme à la droite de Dieu. Ce que l’apôtre veut présenter ici est un fait simple et important. C’est que Dieu, dès les temps anciens, a annoncé par la bouche de ses prophètes, sa miséricorde envers les nations. L’apôtre (v. 13) exprime une prière pour les saints de Rome. Dieu ne s’est pas seulement révélé comme le Dieu d’amour, mais aussi comme le Dieu d’espérance. L’apôtre souhaite que ce Dieu les remplisse de toute joie et paix en croyant. Voilà le moyen de pouvoir marcher ensemble en paix, malgré des divergences d’opinion. Pour cela, il faut la puissance du Saint Esprit et regarder par avance à ce temps glorieux où tous seront accomplis en haut dans la lumière. Voilà comment jouir des bénédictions présentes et être capables de s’exhorter l’un l’autre (v. 14). Versets 14 à 33 : l’apôtre sait qu’il en sera ainsi. Il termine ses enseignements. Comme conclusion, il motive la hardiesse avec laquelle il leur avait écrit. Il leur rappelle la mission que Dieu lui avait donnée envers les nations. Il peut intervenir librement à leur égard bien que les croyants de Rome ne sont pas un fruit direct de son service. Toutefois, les Romains appartiennent aux nations envers lesquelles Paul était un ministre de Jésus (v. 15 et 16). Dans ces versets, Paul désigne son service et les expressions utilisées ont une grande portée. Par exemple, le mot «ministre» signifie exactement «un employé placé dans un service public». Le service de l’évangile est appelé un service de sacrificature. Le résultat de ce service est une offrande agréable à Dieu puisque la grâce a opéré dans les croyants d’entre les nations. Si l’apôtre prend une part pour se glorifier en cela, c’est uniquement dans le Christ Jésus (v.17). Il ne veut pas que quelque chose lui soit attribuée personnellement (voir aussi 2 Cor. 11, 5 et 1 Cor. 15, 10. Encore : Relevons par-dessus tout que les voies de Dieu sont selon ses conseils éternels et selon sa grâce et sa sagesse parfaites. Relevons les qualificatifs, quant à Dieu, de ce chapitre : v. 5, 6,13, 33. Au sujet du v. 14 : résumer le bien chez nos frères. C’est faire confiance à Christ qui est en eux et c’est aussi les stimuler à se maintenir à ce niveau. |
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Si le ch. 12 enseignait ce qui devait être la consécration et le service chrétien, le ch. 16 en montre la pratique dans ces chers croyants de Rome auxquels l’apôtre adresse ses salutations. Il y a dans ce chapitre une page spécimen du livre de l’éternité. Pas un seul acte des services que nous rendons à notre Seigneur ne sera oublié et non seulement la substance de l’acte mais aussi la manière dont il est fait. La fin de l’activité publique de l’apôtre, selon l’Écriture, est saisissante. Elle ressemble, en plusieurs points, à celle de son Seigneur et Maître. Comme Jésus, Paul fut aussi livré par les Juifs à la puissance des païens et abandonné de tous. Il a suivi son chemin solitairement. L’œuvre lui donne de plus en plus de soucis. L’ennemi semble triompher. Mais malgré tout Dieu exécute ses conseils de grâce envers tous. En fait, Paul fut un témoin envers les Juifs et auprès des nations. Les grands ont entendu la voie de la vérité. Maintenant Paul va être retiré de la scène publique et son activité devait cesser; il n’y avait plus de place pou lui en orient et il fut prisonnier en occident. Voilà les voies de Dieu, des voies telles que l’œil pénétrant de l’aigle ne les comprend pas. Mais la sagesse les ordonne et la foi les admire. Paul, lorsqu’il écrivit cette épître aux Romains depuis Corinthe, épître envoyée par Phoebé, n’avait pas encore été à Rome. Mais il y connaissait de nombreux frères et sœurs. Les affectueuses salutations qui remplissent le début de ce chapitre 16 en atteste quelque chose. L’activité relevée de ces croyants dénote un amour fraternel remarquable. Il ressort aussi clairement que le témoignage à Rome ne découle pas d’une activité apostolique. La première personne nommée est Phoebé. Elle était de l’assemblée de Cenchrée, l’un des trois ports de Corinthe (cf Act. 18, 18). Les sœurs ont de précieux services. Phoebé en remplissait. La voilà (v. 1) qui se trouve à Rome. Quant à Priscilla et Aquilas (v. 3), remarquons que la sœur, ici, comme en deux autres passages, précède le nom du mari, alors que dans trois autres passages le nom du mari précède de la de la femme. C’est admirable. Epaïnète (v. 5) fut le premier fruit du travail de l’apôtre dans la province romaine de l’Asie. À propos de Marie (v. 6), remarquons qu’elle a «beaucoup» travaillé pour ceux de Rome. Il est intéressant (cf v. 7) de considérer comment l’amour est à la base de toutes les circonstances qui étaient propres à encourager les personnes nommées et, en même temps, à les rendre plus chères à leurs frères et sœurs. Andronique et Junias font partie de la parenté de Paul. Versets 8 et suivants : entre autres, remarquons (v. 10) qu’il n’y a qu’une seule salutation à ceux de chez Aristobule. Il en va de même de ceux de chez Narcisse (v. 11) qui «sont dans le Seigneur». L’amour n’oublie personne mais il donne du discernement et de la sagesse dans le jugement. Pensons au futur en rapport avec tout jugement qui sera rendu par celui qui est tout à la fois amour et lumière. Puissent de tels récits nous inciter à avoir plus de zèle pour obtenir l’approbation du Seigneur. Rufus (v. 13), l’élu dans le Seigneur, s’est montré particulièrement digne de son élection. Il s’agit probablement de Rufus mentionné dans l’évangile (cf Marc 15, 21). Le père de Rufus était Simon, Cyrénéen. Il avait porté la croix de Jésus. Le Seigneur a donc béni richement le service involontaire que le père de Rufus a eu le privilège de rendre le jour des souffrances et de la mort de Christ. Probablement aussi que toute la maison de Simon le Cyrénéen s’était attaché fidèlement au Seigneur puisque Paul nomme la mère de Rufus comme étant sa mère. C’est un beau souvenir de reconnaissance pour de l’affection et les soins reçus. Puis l’apôtre termine le paragraphe par les mots du v. 16. Quelque chose de semblable se trouve en 1 Cor. 16, 20; 1 Thes. 5, 26; etc. L’on peut supposer qu’une salutation par un baiser était en usage chez les premiers chrétiens. Ne soyons pas indifférents à cela aujourd’hui. S’il est question d’un saint baiser, c’est que le Saint Esprit a donné sa sanction à ce mode de salutation. Cela ne veut pas dire que les croyants doivent se saluer par un saint baiser chaque fois qu’ils se rencontrent. Mais l’amour devait s’exprimer parfois de cette manière. Versets 17 à 20 : l’apôtre doit encore relever d’autres choses opposées à celles qui précèdent. À côté de tant de biens, il y avait aussi à Rome des sujets d’affliction (v. 17). Il y a toujours des hommes, qui, dans le sentiment de leur propre importance, voudraient apporter quelque chose de nouveau. Ils ne s’en tiennent pas à la saine doctrine qui leur avait été enseignée (cf 1 Tim. 1, 10). Ils enseignent de fausses doctrines. L’attrait de la nouveauté est grand, en particulier pour les âmes faibles et simples. Les simples sont d’autant plus facilement séduits qu’il y a un beau langage et de douces paroles (v. 18). On suit les séducteurs, on se rassemble autour d’eux, on déploie une grande ardeur pour eux … puis les divisions et les occasions de chute en sont les conséquences inévitables. Il faut avoir l’œil sur de tels gens et se détourner d’eux. De tels hommes n’ont pas à cœur le bien du troupeau. Ils servent leur propre ventre. Ils pensent à leur personne et à leurs intérêts. Pour se protéger d’eux, il faut s’en tenir à la doctrine, il faut se détourner avec énergie de ceux qui n’enseignent plus la vérité telle qu’elle avait été reçue autrefois. Et en même temps il faut être sage quant au bien, et simple quant au mal (v. 19). Ces paroles du v. 19 sont dignes de notre attention. Le croyant ne doit pas être comme l’homme du monde qui s’occupe du mal. Le croyant n’a pas à apprendre les différentes nuances du mal; il doit être simple quant au mal (cf aussi 1 Cor. 14, 20). Il faut donc être occupé du bien et s’en remettre à notre Dieu qui brisera bientôt Satan (v. 20). Versets 25 à 27 : ils forment, dans une certaine mesure, un supplément d’une extrême importance. L’apôtre ne peut pas terminer cette épître, dans laquelle il développe les plus simples éléments de l’évangile dans leurs résultats pratiques, cela en relation avec les diverses économies de Dieu et les devoirs qui découlent de la réception de la bonne nouvelle, il ne peut pas la terminer sans relier à ces choses le mystère de Dieu qu’il a révélé dans quelques-unes de ces dernières épîtres. Ainsi, quant aux trois derniers versets, celui qui aura saisi la doctrine de l’épître et des écrits de Paul en général, saisira facilement la portée de ce post-scriptum. L’épître aux Romains développe, avec une perfection et une plénitude divine, la manière dont l’homme peut se tenir devant Dieu dans ce monde. Elle montre la grâce et la justice de Dieu. Elle maintient en même temps ses conseils à l’égard d’Israël.
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Généralités de l’épître aux Romains |
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Cette épître a sa place avant les autres. En effet, elle pose les fondements des relations de l’homme avec Dieu. Elle concilie aussi la vérité de la position de l’homme sous le rapport de la responsabilité et au milieu de la grâce avec les promesses spéciales faites aux Juifs. Les grands principes de la pratique chrétienne sont aussi posés. Il y a notamment la moralité qui est le fruit de la lumière que donne le christianisme et des révélations positives qu’il apporte. Ce n’est donc pas la moralité de l’homme. Cette épître envisage le chrétien comme étant dans le monde. Il est justifié et a sa vie en Christ. Mais il n’est pas envisagé comme ressuscité en Christ tout en étant justifié et ayant sa vie en Lui. Quant aux pensées de cette épître, il y a la réponse à la question de Job, à savoir: «Mais comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu? (Job 9, 2)». Toutefois, avant cette pensée, l’évangile qui nous révèle et qui nous apporte Christ est sous-jacent. L’évangile commence par la personne de Christ et non pas avec le pardon de la justice bien que ce point soit par la suite pleinement développé à commencer par le ch. 1, 17: -Car la justice de Dieu y est révélée sur le principe de la foi pour la foi, selon qu’il est écrit: «Or le juste vivra de foi»-. Remarquons que l’œuvre que Christ a accomplie dans son amour répond aux deux grands sujets du Nouveau Testament, à savoir la responsabilité du premier Adam et de ses enfants, puis celui des conseils de Dieu dans le second Adam. Christ répond à la responsabilité qui pèse sur les hommes puis il glorifie aussi, et pose le fondement de l’accomplissement des desseins de Dieu en faveur des hommes. Ce dernier sujet est effleuré en Romains ch. 8 et dans les derniers versets du seizième. L’épître aux Éphésiens développe pleinement ce sujet. Ainsi, celle aux Romains considère plutôt les hommes comme marchant dans les péchés alors que celle aux Éphésiens les présente comme morts dans leurs fautes et dans leurs péchés. L’épître aux Colossiens est entre les deux. Pour les péchés, tout est individuel. Mais pour le péché, il y a des chefs. Ce sont Adam et Christ, c’est-à-dire l’homme désobéissant et l’homme obéissant qui, par son oeuvre de la croix, a revendiqué la gloire divine. La loi est comme introduite en passant afin que la faute abondât. Cette épître aux Romains fut écrite de Corinthe en l’an 58 ou 59 alors que Paul était sur le point de partir pour Jérusalem et d’y porter le fruit des collectes des croyants de l’Achaïe et de la Macédoine. Il est par ailleurs sûr que ni Paul, ni Pierre, furent les instruments pour fonder l’assemblée à Rome. Ces apôtres y sont venus peu d’années avant leur mort qui a eu lieu à peu près au même moment. Ainsi Rome ne peut pas se vanter d’avoir été une assemblée Cette épître est très détaillée et complète sur les vérités fondamentales de l’évangile. En relation avec les sujets du premier et du second Adam, remarquons que le premier homme, créé pur, fut placé dans un état d’innocence au milieu du jardin d’Éden. Les deux arbres, l’arbre
Dans cette épître, tout est de Dieu. C’est l’évangile de Dieu, la puissance de Dieu, la justice de Dieu. Mais l’auteur de l’épître, l’apôtre Paul, ne peut pas faire autrement que de mentionner, au moins en quelques mots dans les derniers versets de l’épître, le mystère qui avait été tenu sous silence dès les temps éternels. Ce mystère a été manifesté maintenant et, par des écrits prophétiques, a été donné à connaître selon le commandement du Dieu éternel. Ce mystère, qui remplissait le cœur et les pensées de l’apôtre, était déjà dévoilé en partie dans les épîtres aux Corinthiens et les détails suivront, au moment voulu de Dieu et sous la direction du Saint Esprit, dans les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens.
Quant au contenu de cette épître, il y a l’introduction au ch. 1, 1-17 qui contient la clé de tout l’enseignement des 16 chapitres. Cette clé, c’est l’état réel de l’homme devant Dieu. Depuis le ch. 1, 18 jusqu’au ch. 3, 20, l’homme est totalement corrompu et perdu. Sans loi, il est dans un état de péché effréné. Avec la philosophie, il jugeait le mal et le commettait. Sous la loi, il violait la loi en se vantant de la posséder. Dans un sens, il y a aussi, jusqu’à la fin du ch. 3, le mal et le remède que Dieu a apporté dans le sang de Christ. Et dans le ch. 1, 19-32 il y a aussi la culpabilité des Gentils et celle des moralistes se trouve au ch. 2, 1-16. Celle des Juifs suit à partir du ch. 2, 17 jusqu’au ch. 3, 20. Dans les ch. 4 et 5, c’est la résurrection de Christ pour notre justification et ainsi la paix avec Dieu et une position dans sa faveur, et l’espérance de la gloire, avec les conséquences précieuses dans l’amour de Dieu. Abraham et David, qui sont les deux grandes souches de la promesse, ont confirmé le principe de la justification sans les œuvres. Cette partie va jusqu’au ch. 5, 11. Notons ici que les ch. 1 à 8 constituent une grande partie doctrinale en rapport avec la justice de Dieu par la foi. Le remède à l’état de l’homme est clairement exposé depuis le ch. 3, 21 jusqu’à la fin du ch. 8. La fin du ch. 3 pose le principe général en ce que le sang de Christ est la réponse au tableau que vient de faire l’apôtre en relation avec le péché. Ensuite, à partir du ch. 4, nous trouvons la résurrection, sceau de l’œuvre de Christ et témoin de l’efficace de ctte œuvre pour notre justification. Tout cela répond à la responsabilité d’un enfant d’Adam, par la grâce pleine et entière décrite au ch. 5, 1-11. Au ch. 8, ces choses se trouvent dans le Christ ressuscité dans le ciel. Ce ch. 8 montre le croyant sous l’efficace de l’œuvre de Christ et placé dans une nouvelle position devant Dieu en Christ. Cette position lui donne liberté de vie. En descendant encore dans le détail, remarquons que le ch. 3, 21, jusqu’au ch. 5, 11, donne le sujet des péchés. Depuis le ch. 5, 12, l’apôtre traite la question du péché et cela en rapport avec notre état actuel et non pas avec la délivrance du jugement à venir. Quant aux ressources en rapport avec les péchés, il y a des bénédictions au ch. 5, 1-11 alors que les bénédictions quant au péché se trouvent au ch. 8. Bénédictions qui terminent ces sections. Ces vérités du salut sont conciliées dans les ch. 9 à 11 et envisagées comme appartenant à tout croyant indistinctement avec les promesses faites aux Juifs. Dans les ch. 12 et suivants, nous y avons l’esprit pratique chrétien. Quant aux pensées de cet esprit, la réponse à la question de Job (Job 9, 2) s’y trouve. – |
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