Les sept paroles de Jésus sur la croix
Retour au menu « Autres thèmes »
♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦
–
Les sept paroles de Jésus sur la croix
Ce sont des paroles capitales. Ne sont-elles pas « le testament du Seigneur Jésus Christ ». Elles représentent un sommaire magistral du christianisme. Il y a trois paroles avant les heures de ténèbres, une pendant ces mêmes heures et trois autres après. D’autres paroles ont été dans le cœur du Seigneur comme en témoignent de nombreux passages et notamment les Psaumes 22 et 69.
Paroles avant les heures ténébreuses
1) Luc 23 v. 34 : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ».
Quel amour et quelle parole. Nous étions par nature les mêmes que ces foules qui étaient en accord avec les responsables pour crucifier Christ. Et le Seigneur nous considère sur ce pied infini de la grâce sans laquelle nous n’aurions pas obtenu le pardon.
2) Luc 23 v. 43 : « Et Jésus lui dit : En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ».
Le brigand repentant reçoit le pardon et plus encore. Quelle promptitude, quelle compagnie, quelle lieu mais, v. 41, il faut se reconnaître pécheur.
–
3) Jean 19 v. 26 et 27 : « Jésus donc voyant sa mère, et le disciple qu’il aimait se tenant là, dit à sa mère: femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui ».
Chaque parole a un enseignement précis. Ici, il y a ce lien qui est établi dans la famille de la foi et avec les personnes divines. C’est une réalité du christianisme, de la famille de la foi, communion verticale et horizontale.
Parole pendant les heures ténébreuses
4) Matthieu 27 v. 46 (voir aussi Marc 15 v. 34) : « Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une forte voix, disant : Éli, Éli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
C’est la seule parole du Seigneur sur la croix mentionnée dans deux évangiles. C’est dire son importance. C’est une parole centrale : trois avant et trois après. C’est aussi la seule parole pendant les trois heures ténébreuses. Remarquons aussi que chaque parole est « à sa place » avec le caractère des différents évangiles. Ainsi, le Dieu saint, le Dieu juste, a abandonné son Fils (voir aussi le Ps. 22 v. 1). Tout en subissant la colère de Dieu, Dieu a détourné son regard pendant que son Fils était fait péché pour nous (voir 2 Cor. 5 v. 21 et 1 Pierre 2 v. 24). Christ est abandonné de Dieu et privé de la communion avec son Père. Cette communion il l’avait « avant » les trois heures de ténèbres et il la retrouvera « après » ces mêmes heures. Privé de cette communion avec le Père, dont il avait accepté de « boire » la coupe (Jean 18 v. 11), il s’adresse donc à Dieu. Remarquons encore que cette quatrième parole ne pourrait pas se trouver dans l’évangile de Jean qui est l’évangile du Fils de Dieu.
Paroles après les heures ténébreuses
5 et 6) Jean 19 v. 28 à 30 D’abord « j’ai soif » (5) puis « c’est accompli » (6).
Nous y avons la réalisation des passages comme le Ps. 22 v. 15 (5) et 69 v. 21 (6). Un détail parmi beaucoup d’autres. La tige de l’hysope (ou roseau dans d’autres évangiles) devait faire environ 40 cm. Présenté au Seigneur dans un angle qu’on peut évaluer à 45 degrés, cela permet d’évaluer la hauteur de la croix, moins haute que certaines illustrations ou monuments. Dans l’évangile du Fils de Dieu, il n’est pas tellement question des souffrances. Il n’y a donc pas la quatrième parole, ni Gethsémané. C’est comme homme que Christ a souffert (plutôt Luc mais aussi Matthieu et Marc).
Jésus, la Parole faite chair, connaît l’Ecriture et il faut que tout soit accompli. Dès lors il peut prononcer cette sixième parole « c’est accompli ». Cette parole est précédée de la prise du vinaigre. Il devait s’agir de cette boisson que prenait les soldats romains. Mais « l’autre boisson », celle qui était offerte aux condamnés juste avant leur crucifixion, Jésus l’a refusée (cf Matthieu 27 v. 33 et 34). Il ne voulait pas prendre cette drogue propre à soulager les souffrances. Il voulait tout endurer par amour. Le passage de Matthieu 27, à propos de la parole No 5, est remarquable. En effet, au v. 49, l’offre faite au Seigneur de boire est différée par l’intervention « des autres ». Il fallait d’abord que, selon Jean 19 v. 28, « afin que l’écriture fût accomplie »
—
7) Luc 23 v. 46 : « Et Jésus, criant à haute voix, dit : Père, entre tes mains je remets mon esprit. Et ayant dit cela, il expira. »
Après les trois heures, on retrouve donc « Père ». Cela est confirmé par cette dernière parole. Christ a retrouvé la communion avec son Père, cette communion interrompue pendant trois heures dans les annales de l’éternité. Dans l’évangile de Jean, sans que Jésus eût prononcé une parole, on voit « comment » Jésus a remis son esprit en tant que fils de Dieu. Dans Luc, nous voyons comment Jésus a quitté cette vie en remettant son esprit en tant que fils de l’homme, un homme comme nous mais « sans péché », Avec cette septième parole, il convient d’ajouter ce cri que le Seigneur a jeté. Relevons aussi le voile qui se déchire historiquement après la dernière parole (cf Marc 15 v. 37 et Matthieu 27 v. 50 et 51). Et moralement pendant les trois heures (Luc 23 v.45 et 46). Le chemin nous est ouvert (Hébr. 10 v. 19 et 20). Toutes ces choses nous remplissent d’adoration et de reconnaissance et nous poussent à servir humblement notre divin et parfait modèle.
Autres pensées à propos de ce sujet.
Quant à la première parole qui relie aussi le sujet du voile ; étude de Josué ch. 20 et 21 (extrait de HR) :
En rapport avec ces deux chapitres, je désire vous lire encore Héb. 6 v. 18 à 20, passage qui fait une allusion évidente aux villes de refuge, telles que nous les trouvons en Exode 21 v. 13 ; Nombres 35 ; Deut. 19 ; Josué 20 et 21 et 1 Chron. 6.
L’application immédiate de ce type, comme le savent sans doute la plupart d’entre nous, est, en effet, plutôt historique et prophétique. Le meurtrier involontaire préfigure Israël, meurtrier de Christ par ignorance. C’est de ce peuple que le Seigneur Jésus dit sur la croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Ils n’avaient pas connu le jour de leur visitation. Il en fut de même de Paul : « Miséricorde m’a été faite, parce que j’ai agi dans l’ignorance, dans l’incrédulité » (1 Tim. 1 v. 13). Mais, dans un autre sens, les Juifs, chefs et peuple, étaient des meurtriers volontaires, rejetant délibérément et avec connaissance de cause, Dieu et son Christ. « Celui-ci est l’héritier », disent-ils, « venez, tuons-le, et possédons son héritage » (Matt. 21 v. 38).
Les Juifs, depuis le rejet du Messie, sont gardés durant les temps actuels sous les soins providentiels de Dieu, loin de leur héritage, et, comme l’a dit un autre, « pour ainsi dire, sous les yeux des serviteurs de Dieu qui, comme les Lévites, n’ayant point d’héritage, leur servent de refuge, comprenant leur position, et les reconnaissant comme étant sous la garde de Dieu ». Mais les meurtriers volontaires seront tirés de là pour tomber entre les mains du vengeur. Liés à l’antichrist, ils deviendront les tristes objets du jugement divin.
Quant aux meurtriers involontaires, ils pourront rentrer dans leur portion et dans leur héritage, lors du changement de sacrificature (Jos. 20 v. 6 ; Nomb. 35 v. 28) ; c’est-à-dire lorsque la sacrificature de Christ selon le type d’Aaron, aura fait place à la sacrificature éternelle selon l’ordre de Melchisédec. Cette signification connue des villes de refuge, sur laquelle je ne m’arrête qu’en passant, est intéressante à suivre dans ses détails ; mais je reviens au contraste que présente ce type quand on le compare avec la position chrétienne en Héb. 6.
N’êtes-vous pas frappés avec moi de l’incertitude des meilleures ressources que la loi pouvait offrir ici aux moins coupables en Israël ? Voyons maintenant les ressources de la grâce en Héb. 6 v. 18-20 : Le chrétien, sorti du judaïsme, s’enfuyait aussi de devant le jugement prêt à tomber sur ce peuple, mais non pas avec une espérance incertaine ; il s’enfuyait dans le but de saisir l’espérance proposée. Or cette espérance du chrétien n’est pas de rentrer peut-être une fois dans la jouissance d’un héritage terrestre. Non, cette espérance, nous la saisissons, nous l’avons, elle est l’héritage actuel de nos âmes. Or, si elle n’est pas incertaine, elle n’est pas vague non plus. Notre espérance est personnifiée, pour ainsi dire. C’est un Christ céleste, le grand sujet de l’épître aux Hébreux, un Christ en contraste avec tout ce que la terre pouvait offrir de meilleur, un Christ homme dans la gloire, qui est l’accomplissement de tous les conseils et de toutes les promesses de Dieu. Ce Christ-espérance est une ancre sûre et ferme de l’âme ; notre espérance est solidement amarrée à un roc immuable. Rien d’incertain ; celui qui l’a saisie ne peut être désormais ni ballotté, ni jeté à la dérive des « doctrines diverses et étrangères ». Mais cette espérance fait plus : elle nous introduit actuellement dans la présence même de Dieu, dans le sanctuaire. Elle entre, est-il dit, jusqu’au dedans du voile, où nous trouvons un Jésus qui y est entré comme précurseur pour nous. Déjà nous y entrons en paix, en attendant de recevoir l’héritage assuré que nous posséderons bientôt.
–
♦ ♦ ♦ 6021 ♦ ♦ ♦
Retour au menu « Autres thèmes »