La bête romaine (dans l’Apocalypse)
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Les quatre passages de la Bible, qui traitent le sujet indiqué, précèdent les notes de Tharsei
Apocalypse 13, 1-10
1 et je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms* de blasphème. 2 Et la bête que je vis était semblable à un léopard, et ses pieds comme ceux d’un ours, et sa bouche comme la bouche d’un lion; et le dragon lui donna sa puissance et son trône, et un grand pouvoir. 3 Et [je vis] l’une de ses têtes comme frappée à mort; et sa plaie mortelle avait été guérie; et la terre tout entière était dans l’admiration de* la bête. 4 Et ils rendirent hommage au dragon, parce qu’il avait donné le pouvoir à la bête; et ils rendirent hommage à la bête, disant: Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle? 5 Et il lui fut donné une bouche qui proférait de grandes choses et des blasphèmes; — et le pouvoir d’agir* quarante-deux mois lui fut donné. 6 Et elle ouvrit sa bouche en blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son habitation*, et ceux qui habitent* dans le ciel. 7 Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Et il lui fut donné pouvoir sur toute tribu et peuple et langue et nation. 8 Et tous ceux qui habitent sur la terre, dont le nom n’a pas été écrit, dès la fondation du monde, dans le livre de vie de l’Agneau immolé, lui rendront hommage. 9 Si quelqu’un a des oreilles, qu’il écoute! 10 Si quelqu’un [mène] en captivité, il ira en captivité; si quelqu’un tue avec l’épée, il faut qu’il soit tué par l’épée. C’est ici la patience et la foi des saints.
— v. 18 (ch. 12): plusieurs: il se tint. — v. 1: quelques-uns: un nom. — v. 3: litt.: après. — v. 5: faire de grands exploits; comparer Daniel 8:24. — v. 6: ou: sa demeure, demeurent; litt.: tabernacle, tabernaclent.
Apocalypse 17, 8-13
8 La bête que tu as vue était, et n’est pas, et va monter de l’abîme et aller à la perdition; et ceux qui habitent sur la terre, dont les noms ne sont pas écrits dès la fondation du monde au livre de vie, s’étonneront, en voyant la bête, — qu’elle était, et qu’elle n’est pas, et qu’elle sera présente*.
9 Ici est l’entendement, qui a de la sagesse: Les sept têtes sont sept montagnes où la femme est assise; 10 ce sont aussi* sept rois: cinq sont tombés; l’un est; l’autre n’est pas encore venu, et, quand il sera venu, il faut qu’il demeure un peu de temps. 11 Et la bête qui était et qui n’est pas, est, elle aussi, un huitième, et elle est d’entre les sept, et elle s’en va à la perdition.
12 Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n’ont pas encore reçu de royaume, mais reçoivent pouvoir* comme rois, une heure, avec la bête. 13 Ceux-ci ont une seule et même pensée, et ils donnent leur puissance et leur pouvoir* à la bête.
v. 8: c. à d.: et reparaîtra. / v. 10: ou: et il y a.
Apocalypse 19, 17-20
17 Et je vis un ange se tenant dans le soleil; et il cria à haute voix, disant à tous les oiseaux qui volent par le milieu du ciel: Venez, assemblez-vous au grand souper de Dieu;
18 afin que vous mangiez la chair des rois, et la chair des chiliarques, et la chair des puissants, et la chair des chevaux et de ceux qui sont assis dessus, et la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands.
19 Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées assemblées pour livrer combat à celui qui était assis sur le cheval et à son armée. 20 Et la bête fut prise, et le faux prophète qui était avec elle, qui avait fait devant elle les miracles* par lesquels il avait séduit ceux qui recevaient la marque de la bête, et ceux qui rendaient hommage à son image. Ils furent tous deux jetés vifs dans l’étang de feu embrasé par le soufre;
— v. 20: litt.: signes.
Apocalypse 20, 10
10 Et le diable qui les avait égarés fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont et la bête et le faux prophète; et ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles.
Quelques notes
Sur les versets d’Apocalypse 13, 1 à 10: Deux bêtes sont mentionnées dans ce chapitre. La première fait l’objet des versets 1-10. La mer figure un ensemble de nations sans forme. Il y a une forme lorsque la chose est en ordre; c’est la terre. La mer, c’est la masse des peuples avant qu’ils prennent une forme définitive. En Apoc. 17, 15, Babylone est assise sur les eaux, ou mers, c’est-à-dire, sur les peuples, les foules, les nations, les langues. Dans l’Apocalypse, il n’est rien dit des trois premiers empires du temps des nations. En effet, ils ont déjà cessé d’exister au temps de Jean. Ainsi la prophétie est uniquement en rapport avec le quatrième empire, l’empire Romain. Toutefois, les caractères propres aux trois premiers empires sont ramenés dans la forme de la quatrième bête qui est la plus importante; elle a eu affaire au Seigneur Jésus. Cet empire a donc été mis à l’épreuve de la part de Dieu par la présence du Seigneur Jésus qui a été présenté à la quatrième bête et condamné par Pilate comme roi des Juifs. Il était né roi des Juifs, et le trône de Dieu sur la terre lui appartenait. Il a été le rejeté des hommes; toutefois le trône lui appartient, et le trône lui sera rendu (Act. 2, 30; Es. 9, 5-6; etc). En attendant, il est caché en Dieu et assis à sa droite (voir Ps. 110, 1). L’empire Romain s’est rendu coupable d’avoir rejeté Celui qui seul avait droit de domination sur toute la terre et cela lui confère un caractère spécial. En plus, cette Bête, dans tous les temps et dans toutes les circonstances, fait la guerre aux saints sur la terre et poursuit en eux le Seigneur Jésus. Comme rappelé plus haut, l’empire Romain a le caractère des trois premières Bêtes; elle en réunit les qualités dans son corps. Mais cette quatrième Bête sera détruite (Dan. 7, 26); la seigneurie sera alors donnée au Fils de l’Homme par l’Ancien des Jours (Dan. 7, 11-14). Cette Bête reçoit la puissance du Dragon (Apoc. 13, 2) et devient directement l’instrument de Satan. D’une part le Père a donné toute puissance au Fils; spirituellement, elle est exercée ici-bas par le Saint Esprit. D’autre part ou de même, le Dragon donne sa puissance à la Bête, puissance exercée par la seconde Bête d’Apoc. 13.
La première Bête a sept têtes et dix cornes. Chaque corne est un royaume et chaque royaume est couronné. Tous ces royaumes sont d’accord de donner leur puissance à la Bête qui revêt un principe de blasphème. L’empire Romain doit ainsi être divisé en dix royaumes. Leur puissance sera donnée à la Bête. Cela n’est pas encore arrivé. L’empire Romain est déjà tombé une fois et a été divisé sans que la prophétie soit accomplie. L’union de la Bête avec les dix cornes n’a jamais existé. Lorsque les royaumes barbares du moyen-âge sont entrés en scène, ils ont détruit l’unité de l’empire Romain. La coexistence de cette unité et des dix royaumes n’a jamais eu lieu. Au lieu de donner leur puissance à la Bête, ces royaumes barbares, que l’on voudrait considérer comme ces dix cornes, ont plutôt détruit la Bête. La preuve est donnée qu’il est inutile de chercher dans le passé l’accomplissement des choses que l’Apocalypse nous révèle ici, choses également enseignées par Dan. 7 et Apoc. 17, 12-14. Leur accomplissement est encore à venir. Pour cela, la parenthèse de l’Église devra prendre fin. Ce sont donc des choses prophétiques et non historiques. Il ne faut donc pas tenir compte des cinq têtes déjà tombées au temps de l’apôtre Jean. Il y a une tête contemporaine de l’apôtre et une autre qui doit venir. Une des têtes a une plaie mortelle; mais elle doit guérir ou ressusciter (v. 3). La guérison de cette tête n’est pas un antichrist personnel mais bien la description de la puissance collective de la Bête. Tous les royaumes de l’ouest de l’Europe se réuniront pour donner leur puissance à l’empire Romain. Dans l’admiration de ce rétablissement de l’empire Romain, toute la terre suivra la Bête. Jamais encore cela n’est arrivé même si, par exemple, Napoléon en a donné une image.
Outre ce côté extérieur, il y a (v. 5) un côté moral, une bouche qui profère des blasphèmes (cf Dan. 7, 8). Ces blasphèmes terribles de la Bête auront une longue durée mais cependant limitée à quarante-deux mois. Au v. 6, elle déploie sa colère contre ceux qui habitent le ciel. Ce principe existe déjà; le monde ne peut pas supporter un chrétien qui est étranger ici-bas en portant un caractère céleste. Mais cela sera plus terrible encore. Il faut distinguer ceux qui habiteront sur la terre, sur la terre prophétique, et qui ont leurs espérances sur la terre, qui n’y sont pas étrangers et pèlerins. Il faut les distinguer d’avec les nations, tribus et langues, qui sont les hommes en général. Ceux qui habitent sur la terre adoreront la Bête, ce qui n’est pas dit des langues, tribus et nations. La condition de ceux qui habitent sur la terre sera d’adorer la Bête. Les langues, tribus, peuples et nations subiront son autorité, mais elles ne la suivent ni ne l’adorent (cf 2 Thess. 2, 9-12). Il y aura l’avènement de l’Antichrist comme l’avènement de Christ. Ceux qui n’ont pas reçu l’amour de la vérité, mais qui ont aimé l’iniquité, seront livrés au mensonge, à l’erreur efficace pour croire au mensonge. Ce sont là ceux qui habitent sur la terre, la chrétienté, et non les païens à qui la vérité n’a jamais été proposée. Les expressions: puissance, prodiges, miracles, sont celles mêmes que Pierre emploie (Act. 2, 22) pour démontrer aux Juifs la puissance de Jésus. Satan déploiera les mêmes choses dans le mal pour accréditer le mal. Il est stupéfiant de voir le monde rejeter la vérité, être livré au mensonge, et réduit à adorer celui à qui le Dragon a donné la puissance, pour n’avoir pas voulu adorer le Christ à qui Dieu a donné la puissance.
Ce que nous lisons au v.10 est un principe pour les chrétiens. La patience et la foi des saints ont pour caractère de ne pas résister du tout. Cela est vrai dans tous les temps. Si quelqu’un veut employer les armes de la chair, il les subira.
À propos d’Apocalypse ch. 13, remarquons que Satan suivra deux voies propres à enlacer les deux classes d’hommes naturels qui ont toujours existé ici-bas; ceux qui aiment le pouvoir (première bête) et ceux qui s’attachent à la religion (deuxième bête). Nous retrouvons ce qui caractérise Satan dès le commencement, à savoir le dessein de s’établir lui-même comme Dieu en l’homme. Il imite en mal (pour la perdition) ce que Dieu fait en perfection (pour le salut). L’ennemi corrompt la vérité et imitera, d’une façon profane et par des voies de mensonges, les conseils de Dieu. Il aura ses Bêtes, tout aussi certainement que Dieu a son Agneau. C’est ce qu’établit clairement Apocalypse ch. 13. Là nous voyons ces deux bêtes; l’une le pouvoir civil, l’autre le pouvoir religieux, et tous deux apostats. Dans la section de cette étude, nous nous occupons de la première bête (v. 1 à 10). Voici encore quelques notes:
- · Elle est présentée revêtue des mêmes attributs que le dragon au chap. 12, c’est-à-dire de ces formes de pouvoir qui caractérisent l’empire romain. Mais il y a une différence: le dragon avait les diadèmes sur ses têtes, tandis que la bête les a sur ses cornes, ce qui nous montre davantage les choses telles qu’elles seront effectivement.
· Le dragon représente l’ennemi de Christ, se servant, depuis le commencement jusqu’à la fin, de la puissance politique de l’empire romain, de sorte que ce sont les têtes, c’est-à-dire les formes successives du pouvoir, que nous voyons couronnées, et non les cornes. Celles-ci, en fait, ne devaient pas apparaître avant la fin de l’histoire de l’empire romain, tout au moins pas avant que les Barbares n’eussent renversé l’empire d’Occident.
· D’un autre côté, dans la première bête du chap. 13, on voit, non seulement l’esprit caché du mal faisant usage du pouvoir de Rome dans les diverses formes qu’il a revêtues, mais l’empire dans son état final, quand la blessure mortelle faite à la bête impériale aura été guérie, et qu’ainsi rendue à la vie, Satan lui donnera sa puissance, son trône, et une grande autorité. Or c’est là l’époque où les dix cornes reçoivent autorité comme rois; c’est simultanément avec la bête, comme l’indique le chap. 17. Voilà pourquoi les cornes de la bête sont vues couronnées, et non pas les têtes comme dans le cas du dragon.
· À propos de l’adoration ou de l’hommage rendu à cette bête (voir v. 9), relevons qu’en fait, si l’on dépasse le cadre des v. 1 à 10, l’anti-trinité est en vue. Le dragon est adoré tout comme la bête et l’homme de péché. Nous avons là la trinité du mal opposée à la Trinité divine. Il est clair que le diable est le promoteur de tout; mais le chef public de sa puissance au point de vue politique, est la bête, tandis que le grand agent religieux, qui exécute tous les plans, et fait même des miracles pour les appuyer, est la seconde bête, ou l’homme de péché.
· Que dire au 21ème siècle en rapport avec cet extrait du 19ème de WK : … n’est-il pas solennel de voir que telle est la fin vers laquelle la chrétienté se précipite! L’incrédulité et la superstition l’y entraînent rapidement. Tout est à l’oeuvre pour produire cet état de choses terrestre et étranger à Dieu. Jamais, depuis que l’évangile a été prêché, les hommes n’ont mis autant d’ardeur dans leurs tentations d’améliorer la terre, et, par conséquent, d’oublier, jour après jour, le ciel, auquel ils ne pensent que comme à une triste et sombre nécessité quand ils devront mourir, et ne pourront éviter de quitter ce monde. Mais quant à se tourner vers le ciel, comme vers une espérance pleine de joie, et une demeure vers laquelle tendent les affections, jamais ce n’a été plus entièrement éloigné des pensées des hommes. Tout cela prépare à la désignation qui sera donnée à ceux qui, ayant entendu parler du ciel, auront volontairement abandonné toutes les espérances qui s’y rattachent, afin de s’établir ici-bas sur la terre, dont ils sont, par excellence, les habitants, y ayant placé et leur coeur et leurs pensées. Les autres sont «toute tribu et peuple et langue et nation» (v. 7b) qui auront, par comparaison, peu entendu parler de l’évangile. La bête essaiera d’exercer son action sur les uns et sur les autres, mais plus particulièrement «tous ceux qui habitent sur la terre, dont le nom n’a pas été écrit, dès la fondation du monde, dans le livre de vie de l’Agneau immolé, lui rendront hommage»” (v. 8) …
Sur les versets d’Apocalypse 17, 8 à 13
Après la grande prostituée (Babylone), v. 1 à 7, l’ange donne l’histoire de la bête. Ce sont les v. 8 à 13. Le contenu du v. 8 éclaircit ce qui a déjà été vu précédemment. L’empire romain n’existe donc plus mais il doit ressortir de l’abîme. Il s’agit d’une difficulté mais d’une difficulté prévue, signalée et expliquée ici. Ici se trouve la clef de la difficulté ou énigme. Ainsi, l’empire romain doit sortir de l’abîme, des ténèbres, et agir avec puissance pour le mal. Il est stupéfiant de constater que la puissance dominatrice de la terre sortira, à la fin, de l’abîme même. Les habitants de la terre s’étonneront de cette espèce de résurrection de l’empire romain. Mais le monde suivra la bête (Apoc. 13, 3). Il sera séduit lorsque la bête aura le caractère de résurrection de l’empire romain alors que celui-ci était détruit depuis des siècles. Dans ce v. 8, la résurrection de l’empire est le fait de Satan. Dieu ressuscite l’homme et non un empire. Dans un cas comme dans l’autre, l’homme a de la peine à croire à la résurrection. La réapparition de l’empire sera en tous points extraordinaire et anormale, exceptionnelle dans l’histoire du monde. C’est la raison pour laquelle les hommes seront émerveillés en relation avec la résurrection de cet empire. Ils savent peu de choses actuellement car ils ne croient pas la Parole de Dieu et donc ce qui est écrit dans ce passage de l’Apocalypse avec ce qui sortira de l’abîme après l’enlèvement de la vraie Église. Satan sera la source de l’élévation et du pouvoir final de cet empire; c’est lui, et non pas Dieu en aucune manière, qui lui donnera son caractère. Quant à l’Église professante, vue dans la grande prostituée et enivrée du sang des saints, la fin du v. 7 indique qu’il y a une relation entre elle et la bête.
Dans les v. 9 et 10, remarquons qu’il y a un certain rapport entre la femme (v. 1 à 7) et la bête. Ainsi, le centre de la corruption est représenté par la femme, ville établie sur la perfection de la puissance, sur sept montagnes. La bête a aussi sept têtes. Les têtes sont des rois. Il y en a cinq qui sont tombés: cinq rois ou cinq formes de gouvernement. Peu importent de tels détails, car l’histoire, bien qu’utile à sa place, n’est pas nécessaire pour comprendre la prophétie. L’histoire peut même être un danger car l’homme attache souvent de l’importance qui n’en a pas aux yeux de Dieu qui a Christ en vue. Bien que l’histoire accomplisse la prophétie, elle ne l’explique jamais, tandis que la prophétie peut expliquer l’histoire. Les fidèles sont appelés à croire à la prophétie avant qu’elle s’accomplisse. Le moyen de comprendre la Parole, c’est de comprendre la pensée de Dieu et ses voies quant à Christ. Du temps de Jean, qui a écrit l’Apocalypse, il y avait déjà cinq rois de tombés. Il en existait un sixième. Un septième devait venir pour un peu de temps.
Verset 11 : la huitième tête de la bête est la bête elle-même. Toute la puissance de la bête sera concentrée dans la personne du chef. C’est l’empire romain ressuscité par Satan. Cette bête aura par conséquent un caractère diabolique mais elle s’en ira à la perdition. Elle sera détruite par la puissance de Dieu. Oui, ce rétablissement à venir de l’empire Romain sera détruit par la puissance de Dieu.
Pensée complémentaire : dans un sens, cette bête devait être une huitième forme de gouvernement. Dans un autre sens, d’entre les sept; la huitième, peut-être à cause du caractère que lui imprime sa résurrection extraordinaire, mais cependant l’une des sept, parce qu’extérieurement c’est l’ancien impérialisme qui reparaît. Cela explique, semble-t-il, la tête blessée à mort puis guérie (Apoc. 13, 3). Elle est d’entre les sept, au point de vue de son caractère d’empire; mais c’est une huitième, parce que, lorsqu’elle reprend vie, son origine est satanique. Rien de semblable n’aura jamais été vu auparavant.
Verset 12 : les dix cornes ont leur puissance en même temps que la bête. Les royaumes sortis de la destruction de l’empire romain par les Barbares n’ont pas été les cornes prophétiques malgré la peine que l’on s’est donné en pure perte à ce sujet. Les rois Barbares ont détruit l’empire romain au lieu d’exercer leur puissance en même temps que lui. Il y aura comme une confédération de rois avec un centre, une tête qui exercera la puissance au milieu d’eux.
Historiquement, précisons encore que ce fut donc sur la ruine de l’unité romaine que s’élevèrent les dix royaumes bien connus établis par les barbares. Il y eut parfois neuf royaumes, d’autres fois onze et plus; ce n’est pas important car, quoi qu’il en soit et d’après l’histoire, ils n’ont jamais reçu le pouvoir comme rois pour un seul et même temps avec la bête et c’est bien là ce que signifient ces mots: “une heure avec la bête”. Ainsi, lorsque nous considérons l’extinction de l’empire et l’élévation des royaumes barbares, il y a, si nous nous attachons à ce que Dieu nous dit, une différence complète entre l’histoire passée et l’accomplissement certain de la prophétie dans l’avenir.
Verset 13 : «Ceux-ci ont une seule et même pensée, et ils donnent leur puissance et leur pouvoir à la bête». Historiquement, c’est le contraire qui a été de mise. Les cornes ont constamment lutté l’une contre l’autre et parfois contre le pape. Depuis le monde romain, jamais le monde n’a vu un pouvoir impérial sous lequel tout se plie. Malgré la forme européenne de 2011, la bête n’est pas encore là. Aucune nation n’a encore acquis une autorité et une puissance trop prépondérantes pour gouverner tout le reste. Mais à l’époque apocalyptique, toutes les subtilités de la politique auront pris fin. «Ceux-ci ont une seule et même pensée, et ils donnent leur puissance et leur pouvoir à la bête», leur chef impérial. «Ceux-ci combattront contre l’Agneau; et l’Agneau les vaincra, car il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, et ceux qui sont avec lui, appelés, et élus, et fidèles» (v. 14).
Sur les versets d’Apocalypse 19, 17 à 20
En Apoc. 17, 8, la bête (l’empire romain ressuscité) … va monter de l’abîme et aller à la perdition. C’est dans le passage cité d’Apocalypse 19 que la scène est présentée. Les passions des hommes seront excitées et inspirées par Satan. L’énergie de Satan met en scène des acteurs terribles comme la bête et le faux prophète (voir aussi 2 Thes. 2, 9). Dans le passé, Judas est aussi un exemple; en lui, nous ne voyons pas uniquement la convoitise, ni l’action de Satan sur la convoitise, mais Satan prenant possession du coeur, et produisant l’endurcissement de toutes les affections naturelles d’un disciple envers Jésus. De même alors, Satan produira l’endurcissement des coeurs dont il sera en possession, même contre la manifestation de toute la gloire de Jésus. Certains sentiments naturels subsistent et se trouvent jusqu’à ce que le coeur soit possédé par Satan; après cela, l’homme est capable de tout. Ainsi, les souverains sacrificateurs voulaient tuer Lazare (Jean 12, 10) car Jésus l’avait ressuscité et que plusieurs Juifs les quittaient et croyaient en Jésus; et ils s’étaient aussi déterminés à faire mourir Jésus car il avait ressuscité Lazare (Jean 11, 47-50). Dans le passage d’Apocalypse 19 il y a donc le faux prophète (l’Antichrist) et la bête. Satan exerce son influence sur ces hommes mais le fils de l’homme, Christ, descendra sur la terre et il s’agit de savoir qui sera vainqueur: l’homme de la terre ou l’homme du ciel?
Versets 17 et 18 : le banquet du grand Dieu est une figure très-forte de la destruction des rois, des capitaines, des puissants, des chevaux et de ceux qui les montent, des libres, des esclaves, des petits et des grands, de tous ceux, en un mot, dont les corps sont donnés aux oiseaux de proie. L’ «ange qui se tient dans le soleil» agit selon la puissance du gouvernement et de l’autorité supérieure de Dieu, dans son jugement contre celui qui est en rébellion contre lui.
Versets 19 et 20 : la bête (empire romain ressuscité), ayant envahi la terre et étant suivie des rois de la terre, fait la guerre à Christ; au lieu de glorifier Dieu dans son royaume, l’homme a rejeté Jésus, et à la fin il se trouve faire la guerre à Jésus. Mais il y a d’autres caractères de l’iniquité finale qui se trouvent associés à la souveraineté de la bête. Mais Dieu sera le plus fort et cela non pas dans la conscience seulement mais aussi dans le monde et dans la gloire. Avant tout cela, Jérusalem, comme nous le voyons de plus en plus (2011), devient le centre des pensées de l’homme sur la terre. La raison en est que c’est là que les nations doivent être assemblées pour être jugées (Zach. 12, 1-3). Les nations s’occup(e/ro)nt de Jérusalem sans reconnaître le droit de Christ, qui est le vrai Roi à Jérusalem; alors Dieu fera valoir les droits de Christ. Les nations travaillent dans un feu de pure vanité (Es. 50, 11). Mais celui qui a été méprisé sera glorifié.
Ce passage d’Apocalypse 19 indique que la seconde bête du ch. 13 n’est plus vue comme pouvoir terrestre, mais comme faux prophète. Toute l’énergie qu’elle déployait pour égarer les hommes et qu’elle exerçait en la présence de la première bête lui appartint longtemps; maintenant il n’en est plus question; mais, comme faux prophète, le pouvoir spirituel (dans le mauvais sens du terme) est entièrement entre ses mains. Ces deux acteurs que sont la bête (première du ch. 13) et le faux prophète sont jetés dans l’étang de feu embrasé par le soufre. Le jugement éternel les frappe d’un coup. Cette forme de jugement est consécutive à leur trahison et à leur rébellion flagrantes.
Sur le verset d’Apocalypse 20, 10
La bête et le faux prophète sont déjà dans l’étang ardent depuis le jugement mentionné dans la section précédente. Satan n’est pas encore dans l’étang de feu et de soufre. Il continue de régner dans les cabarets, les bals, les concerts, etc etc. Il gouverne les coeurs des hommes en leur présentant ce qui plaît à leurs convoitises. Cette manière de régner prendra fin lorsque Satan sera dans l’étang ardent; il y sera l’être le plus misérable. La bête et le faux prophète ont donc été jetés vifs dans l’étang. Satan n’y sera que lié. Il ressortira de cet abîme pour tenter une dernière fois les hommes.
Satan est le prince de ce monte aussi longtemps qu’il est dans le ciel. La terre est alors remplie d’idolâtres; Babylone est là ainsi que cette influence secrète qui trompe le coeur de l’homme au point de lui faire tenir un morceau de bois pour un dieu. Ce sont là les effets des tromperies du prince de ce monde. La plus grande partie de la race humaine est plongée dans l’idolâtrie. La civilisation est loin d’en faire sortir l’homme et cela de génération en génération. Les hommes les plus éclairés se soumettent à des choses que leur raison rejette. La raison en est du fait qu’ils sont sous l’influence de Satan. Lorsque Satan sortira de l’abîme, il ne pourra plus exercer cette influence car il ne peut pas remonter dans le ciel et se donner pour Dieu aux hommes. Il ne peut que les pousser à une révolte ouverte. Oui, quand les mille ans sont accomplis, Satan reparaîtra sur la scène pour la douleur et la ruine des gentils qui ne sont pas nés de Dieu. Mais c’est pour la dernière fois dans les diverses dispensations de Dieu. Ce verset 10, ainsi que les précédents, donnent encore bien des réflexions mais nous nous arrêtons ici en rapport avec le titre de ce chapitre 3 intitulé «la bête romaine dans l’Apocalypse».
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