7 lettres aux Églises d’Asie Mineure. Apocalypse ch. 2 et 3

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Chapitre 2

  • Texte version JND
  • Langage symbolique
  • Introduction et quelques commentaires sur les v. 1 à 7 – Ephèse
  • Versets 8 à 11. Smyrne
  • Versets 12 à 17. Pergame
  • Versets 18 à 29. Thyatire
  • Se réveiller pour vaincre (petite exhortation et conclusion des ch. 2 et 3)

Chapitre 3

  • Texte version JND
  • Langage symbolique
  • Quelques commentaires sur les v. 1 à 6. Sardes
  • Versets 7 à 13. Philadelphie
  • Versets 14 à 22. Laodicée
  • Se réveiller pour vaincre (petite exhortation et conclusion des ch. 2 et 3)

Texte version JND

1 À l’ange* de l’assemblée qui est à Éphèse, écris : Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa droite, qui marche au milieu des sept lampes d’or :
2 Je connais tes œuvres, et ton travail, et ta patience, et que tu ne peux supporter les méchants ; et tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés menteurs ; 3 et tu as patience, et tu as supporté [des afflictions] pour mon nom, et tu ne t’es pas lassé ; 4 mais j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour. 5 Souviens-toi donc d’où tu es déchu, et repens-toi, et fais les premières œuvres ; autrement, je viens à toi et j’ôterai ta lampe de son lieu, à moins que tu ne te repentes. 6 Mais tu as ceci, que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, lesquelles moi aussi je hais.
7 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées. À celui qui vaincra, je lui donnerai de manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu.
8 Et à l’ange de l’assemblée qui est à Smyrne, écris : Voici ce que dit le premier et le dernier, qui a été mort et qui a repris vie :
9 Je connais ta tribulation, et ta pauvreté (mais tu es riche), et l’outrage* de ceux qui se disent être Juifs ; et ils ne le sont pas, mais ils sont la synagogue de Satan. 10 Ne crains en aucune manière les choses que tu vas souffrir. Voici, le diable va jeter [quelques-uns] d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés : et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie.
11 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées. Celui qui vaincra n’aura point à souffrir de la seconde mort.
12 Et à l’ange de l’assemblée qui est à Pergame, écris : Voici ce que dit celui qui a l’épée aiguë à deux tranchants : 13 Je sais où tu habites, là où est le trône de Satan ; et tu tiens ferme mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même* dans les jours dans lesquels Antipas était mon fidèle témoin, qui a été mis à mort parmi vous, là où Satan habite. 14 Mais j’ai quelques choses contre toi : c’est que tu as là des gens qui tiennent la doctrine de Balaam, lequel enseignait à Balac à jeter une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangeassent des choses sacrifiées aux idoles et qu’ils commissent la fornication*. 15 Ainsi tu en as, toi aussi, qui tiennent la doctrine des Nicolaïtes pareillement. 16 Repens-toi donc ; autrement je viens à toi promptement, et je combattrai contre eux par l’épée de ma bouche.
17 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées. À celui qui vaincra, je lui donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc, et, sur le caillou, un nouveau nom écrit, que nul ne connaît, sinon celui qui le reçoit.
18 Et à l’ange de l’assemblée qui est à Thyatire, écris : Voici ce que dit le Fils de Dieu, qui a ses yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l’airain brillant :
19 Je connais tes œuvres, et ton amour, et ta foi, et ton service, et ta patience, et tes dernières œuvres qui dépassent les premières. 20 Mais j’ai contre toi, que tu laisses faire la femme* Jésabel qui se dit prophétesse ; et elle enseigne et égare mes esclaves [en les entraînant] à commettre la fornication et à manger des choses sacrifiées aux idoles. 21 Et je lui ai donné du temps afin qu’elle se repentît ; et elle ne veut pas se repentir de sa fornication. 22 Voici, je la jette sur un lit, et ceux qui commettent adultère avec elle, dans une grande tribulation, à moins qu’ils ne se repentent de ses œuvres ; 23 et je ferai mourir de mort ses enfants ; et toutes les assemblées connaîtront que c’est moi qui sonde les reins et les cœurs ; et je vous donnerai à chacun selon vos œuvres. 24 Mais à vous je dis, aux autres qui sont à Thyatire, autant qu’il y en a qui n’ont pas cette doctrine, qui n’ont pas connu les profondeurs de Satan, comme ils disent : je ne vous impose pas d’autre charge ; 25 mais seulement, ce que vous avez, tenez-le ferme jusqu’à ce que je vienne. 26 Et celui qui vaincra, et celui qui gardera mes œuvres jusqu’à la fin, — je lui donnerai autorité sur les nations ; 27 et il les paîtra avec une verge de fer, comme sont brisés les vases de poterie, selon que moi aussi j’ai reçu de mon Père ; 28 et je lui donnerai l’étoile du matin.
29 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.

* v. 1* : ou : messager. — v. 9 : ou : le blasphème. — v. 13 : plusieurs omettent : même. — v. 14 : Nombres 25:1-3 et 31:16. — v. 20 : ou : ta femme — ce qui serait une allusion au lien de Jésabel avec Achab, roi responsable ; (voir 1 Rois 16:31 ; 21:25).

Langage symbolique

Vers. 6. — Oeuvres des Nicolaïtes : Voir verset 15

Vers. 7. — À celui qui vaincra.

La victoire n’est pas une victoire du dehors sur le monde, mais une victoire du dedans sur l’état de l’Église, état dont cette victoire est la contrepartie.

Manger de l’arbre de vie.

Jouir des fruits de la vie divine et éternelle dont Christ est la source : communion, louange, sainteté, pureté, justice, joie, dépendance, paix, amour (*).

(*) Gen. 2 :9; 3 :22,24 ; Ps. 1:3 ; Prov. 3 :18 ; Apoc. 22 :2,14

L’arbre de vie.

Christ, source unique, parfaite, intarissable, de vie en Dieu ; seul arbre du Paradis de Dieu, tandis que le Paradis de l’homme en contenait deux.

Vers. 9. — Synagogue de Satan… se disent être Juifs.

Système constitué par succession sur les principes du judaïsme, avec la fausse prétention au droit héréditaire de s’appeler le peuple de Dieu. En réalité, un rassemblement religieux formé par Satan et placé sous son enseignement.

Vers. 10. — Tribulation de dix jours.

Dix périodes (*) de persécutions.

(*) Jean 8:56. Rom. 13:12 ; 2 Cor. 6:2 ; Hébr. 3:8 ; 2 Pierre 3 :8

Vers. 14. — Doctrine de Balaam.

Doctrine qui vient du dehors et conduit à l’idolâtrie (*).

(*) Nomb. 24:25 à 25:5

Vers. 15. — Doctrine des Nicolaïtes.

Doctrine établie au dedans de l’Église et prêchant une prétendue sainteté qui conduit à une pratique immorale, tandis qu’Éphèse, ne l’ayant pas admise dans son sein, hait les oeuvres des Nicolaïtes (*).

(*) Apoc. 2:6 ; Act. 6:5 (?)

Vers. 17. — Manne cachée.

Christ, pain du ciel, homme jadis humilié, maintenant revêtu d’un corps glorieux (cruche d’or) et caché dans le sanctuaire (dans l’arche) où il est la part et fait les délices de Dieu (*).

(*) Ex. 16:33 ; Jean 6:35, 41 ; Héb. 9:4

Caillou blanc (*).

Vote ou marque secrète d’approbation reçue par celui qui en est l’objet.

(*) Ce mot se trouve ici et en Act. 26:10 « j’y donnais ma voix ».

Nouveau nom que nul ne connaît sinon celui qui le reçoit.

Relation individuelle avec Christ dans la sphère nouvelle de sa résurrection, et communion personnelle et secrète avec Lui (*).

(*) És. 62:2 ; Apoc. 3:12 ; 19:12

Vers. 20. — Jésabel qui se dit prophétesse.

Femme d’origine idolâtre, patronnant l’idolâtrie et y poussant les hommes, prétendant parler de la part de Dieu, tout en persécutant et tuant les vrais prophètes (*).

(*) 1 Rois 16:31 ; 18:4, 19 ; 21:25, 26

Vers. 27. — Paître avec une verge de fer.

Association avec Christ dans un règne qui brisera toute résistance à son autorité (*).

(*) Ps. 2:9 ; Apoc. 19:15

Introduction et quelques commentaires sur les v. 1 à 7

Dans l’épître d’Ephèse, le Seigneur se présente à un large point de vue car l’état du témoignage chrétien sur la terre, sous sa forme la plus étendue, est considéré. Le Seigneur est là, tout à la fois dans sa position ministérielle et ecclésiastique. Nous y avons sa relation avec les anges, c’est-à-dire avec ceux qui représentent moralement les assemblées, mais aussi sa relation avec les assemblées elles-mêmes. Quant à l’étoile, elle représente ce qui a une action sur l’assemblée, ce qui était le vase destiné de la part du Seigneur à projeter la lumière sur les saints de Dieu. Et si cette lumière était inefficace, le mal en était mêlé et l’état de l’assemblée devait s’en ressentir. Si cette étoile était brillante, le niveau moral de l’assemblée s’en trouvait relevé. Voilà ce que signifie l’étoile. Christ les tient toutes dans sa droite et marche au milieu des lampes d’or. Nous y avons Christ qui tient tout sous son autorité, de même que ses représentants moraux des assemblées mais Christ qui s’intéresse aussi directement à elles. Comme déjà mentionné, nous y avons Christ dans son aspect ministériel et ecclésiastique le plus complet et le plus général. Dans les v. 2 et 3 : l’état de l’Église d’Ephèse est décrit avec la même généralité. Relevons un point important : celui des apôtres. Lors que cela fut écrit, tous les apôtres avaient disparus, sauf Jean. Aussi, il était naturel que Satan essaya de susciter des hommes, des instruments pour réclamer la succession des apôtres. Mais l’Église d’Ephèse, et particulièrement l’ange qui l’avait aidée en cela par la grâce du Seigneur avait éprouvé ces prétendus apôtres et avait trouvé qu’ils n’étaient pas ce qu’ils se vantaient d’être. L’étoile avait donc agit jusque-là pour le bien de l’Église. V. 4 : l’abandon du premier amour. Voilà le signe le plus général, le symptôme du déclin. Ce qui nuit, ce qui conduit finalement à la ruine, vient constamment du dedans, jamais du dehors. Car c’est en vain que Satan cherche à renverser ceux qui, s’appuyant sur l’amour de Christ, ont en lui l’objet aimé qui remplit leurs pensées et leur vie. Il en était ainsi quand Paul écrivait aux Éphésiens. Mais quand Jean écrit cette épître, ils ont abandonné ce premier amour. Dans les v. 5 et suivants, nous retrouvons toujours la même généralité: qu’il s’agisse de la plainte portée contre l’état de l’Église, ou du remède proposé, ou du jugement dont Ephèse est menacé, ou encore de la récompense dont il est question.

A celui qui vaincra (v. 7). Extrait d’un article du ME 1965 p. 257, 281, 309

 » À celui qui vaincra, je lui donnerai de manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu  » (Apoc. 2:7).

Comme ensemble, Éphèse est caractérisée par l’abandon du premier amour. Dès le début de l’histoire de l’Église sur la terre sont apparus les premiers symptômes du déclin: les affections pour Christ se sont refroidies; et dans la suite de cette histoire le déclin est allé s’accentuant, aucun des réveils produits par la grâce de Dieu n’ayant été durable.

Placés au sein d’un ensemble présentant de tels traits, des traits de plus en plus accentués, nous avons un combat à livrer si nous voulons être fidèles. Vaincre, à Éphèse, c’est demeurer individuellement dans la fraîcheur de l’amour pour Christ alors que le premier amour est collectivement abandonné. Aujourd’hui encore, nous sommes appelés à ce combat, à cette victoire.

Au milieu de l’assemblée d’Éphèse qui a gravement failli, il en est qui ont « des oreilles pour écouter ce que l’Esprit dit aux assemblées ». Lorsque le déclin menace, puis se fait jour et s’accentue, l’Esprit de Dieu avertit. Chacun est personnellement responsable d’écouter, d’obéir afin de pouvoir vaincre. Une précieuse récompense est promise au vainqueur, récompense toujours en rapport avec le caractère du combat livré. À Éphèse, le fidèle ayant combattu et triomphé au sein d’une assemblée coupable d’avoir abandonné son premier amour, mangera « de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu ». Il jouira alors de « l’amour inexprimable qui remplira l’éternité »; le combat aura pris fin pour toujours dans ce lieu d’ineffables délices où le cœur ne sera occupé que de Christ et où il ne saurait y avoir de déclin de l’amour.

Dans le « paradis de Dieu » il n’y aura plus de combat à livrer, mais le fidèle appréciera pleinement ce qui aura soutenu et réjoui son cœur dans la lutte: Christ Lui-même, « l’arbre de vie », et ce sera sa suprême récompense, car ce qu’il y a de plus doux pour un cœur qui aime c’est bien la jouissance de la présence et de l’amour de la personne aimée.

Comment le fidèle a-t-il pu remporter la victoire au milieu d’un ensemble marqué par l’abandon du premier amour ? En se nourrissant de Christ et de l’amour de Christ, en écoutant « ce que l’Esprit dit aux assemblées », en étant « fortifié en puissance par son Esprit, quant à l’homme intérieur », de telle sorte que, ainsi que l’écrit l’apôtre Paul précisément « aux saints et fidèles dans le Christ Jésus, qui sont à Éphèse », « le Christ habite, par la foi, dans vos cœurs, et que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour; afin que vous soyez capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur, — et de connaître l’amour du Christ, qui surpasse toute connaissance; afin que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Éph. 1:1 ; 3:16 à 19).

Satan est toujours le même ennemi qui agit encore aujourd’hui, à la fin de l’histoire de l’Église comme à son début. Il déploie ses efforts pour endormir les croyants et pour leur faire abandonner ce premier amour qui a tant de prix pour le cœur du Seigneur. Pour cela, il leur offre une autre « nourriture » que Christ et l’amour de Christ, il leur présentera des choses bonnes en elles-mêmes, par exemple celles que le Seigneur loue à Éphèse: il les occupera de leur service, de leur fidélité pour écarter les méchants et éprouver les faux docteurs, de leur patience dans les afflictions supportées pour le nom de Christ (cf. Apoc. 2:2, 3), autant de choses qui peuvent fort bien aller de pair avec l’abandon du premier amour. Piété, fidélité, dévouement, discernement spirituel, séparation du mal n’ont de valeur aux yeux de Dieu, ou plutôt n’ont de réalité que dans la mesure où ces vertus découlent d’un amour vrai pour Christ Lui-même. Ces choses sont écrites pour notre instruction et notre avertissement, pensons-y !

Écoutons « ce que l’Esprit dit aux assemblées » ! « Écouter » a ici le même sens qu’en Prov. 12:15: « Celui qui écoute le conseil est sage. » Est sage celui qui ne se contente pas d’entendre le conseil qui lui est donné mais qui, au lieu d’agir ensuite comme bon lui semble, suit ce conseil. Écouter ce que l’Esprit dit aux assemblées, c’est être attentif au ministère de l’Esprit Saint, quelque caractère qu’il revête, et ensuite conformer ses voies aux enseignements ainsi reçus, tenir compte de ses avertissements. Le Saint Esprit se plaît à nous occuper de Christ, à nous nourrir de Lui (cf. Jean 16:13 à 15); tel Éliézer autrefois, tandis qu’il conduisait Rebecca vers Isaac, l’Esprit aujourd’hui occupe le cœur de l’Épouse de son Époux céleste, ravivant les affections pour Lui. Attentifs à sa voix, jouissant de Christ, nourris de son amour, nous serons rendus capables de lutter et de vaincre.

Versets 8 à 11. Smyrne

L’occasion de la lettre de l’ange de l’assemblée à Smyrne a sa source dans des persécuteurs païens. Mais c’est le Seigneur lui-même qui envoie sur cette Église l’affliction qui lâche ainsi la bride à la puissance de Satan. Ce dernier agit par le moyen de persécuteurs et le Seigneur permet toutes ces sortes d’épreuves qui atteignent les saints. Rappelons-nous qu’à Ephèse, le mal venait du dedans. Ici, ce ne sont plus de faux apôtres qui éprouvent les saints car un nouveau mal apparaît: le judaïsme. Aussi longtemps que les vrais apôtres furent sur la terre, Satan ne put jamais faire reconnaître le judaïsme dans l’Église de Dieu. Si Christ est la règle du chrétien pour la vie, la loi est la règle de mort pour le Juif. Il est clair qu’abandonner Christ pour la loi, c’est tendre vers l’apostasie. Les premiers pères ont ainsi judaïsé et depuis lors le levain n’a pas cessé d’agir. Faire comme eux, c’est se replacer sous ce régime juif et être du nombre de ceux qui se disent être juifs et ne le sont pas: ils ne sont, hélas, que la synagogue de Satan. Le Seigneur considère ici ces mauvais ouvriers. Ils sont séduits par Satan, ils sont des instruments zélés, travaillant activement à séduire les autres et eux-mêmes sont sérieux et honnêtes selon la chair. Mais ils forment un parti qui est connu et affiche des prétentions élevées. Ils se prétendent saint et plus justes que les autres alors que ce sont eux qui corrompent et détruisent le vrai christianisme qu’ils ne connaissaient même pas. Et les chefs de ce parti sont probablement ce que l’on appelle communément « les pères ». Sur eux repose la honte d’avoir introduit le judaïsme dans l’Église de Dieu. Ainsi l’Église en est arrivée à ce que l’homme se règle sur le modèle juif. Toute la beauté et le but de l’Église de Dieu sont ruinés en principe. Et il est important de remarquer que ce fut vers cette époque même que les ordonnances et la succession ecclésiastique débutèrent à être érigées en système. On trouve ce grand fait, en contraste avec l’épître inspirée, même chez les pères qui vécurent avant le concile de Nicée. Ainsi, alors que Satan déployait son activité en formant sa synagogue, Christ disait à ceux qui souffraient qu’ils allaient être persécutés. Mais l’épreuve allait avoir une durée limitée. Le Seigneur assigne le terme: dix jours. En relation avec le v. 10, on comprend que c’est par beaucoup d’afflictions qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. En Jac. 1, 12: Bienheureux est l’homme qui endure la tentation ; car, quand il aura été manifesté fidèle par l’épreuve, il recevra la couronne de vie, qu’Il a promise à ceux qui l’aiment.

Celui qui vaincra (v. 11). Extrait d’un article du ME 1965 p. 257, 281, 309

 » Celui qui vaincra n’aura point à souffrir de la seconde mort  » (Apoc. 2:11).

Ici, l’ennemi se présente sous un autre caractère, c’est le « lion rugissant » de 1 Pierre 5:8. Il suscite tribulations et souffrances, épreuves de telle nature qu’elles peuvent conduire le fidèle jusqu’au sacrifice de sa vie. Afin que sa foi ne défaille pas, un encouragement lui est adressé: « Ne crains en aucune manière les choses que tu vas souffrir », comme aussi une exhortation à ne pas faiblir dans la lutte: « Sois fidèle jusqu’à la mort » (Apoc. 2:10). Et la promesse est certaine: « Celui qui vaincra n’aura point à souffrir de la seconde mort ». Le pouvoir de l’ennemi a des limites qu’il ne lui est pas permis de dépasser, il peut s’exercer jusqu’à la mort du corps mais pas au delà (cf. Luc 12:4: « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui après cela ne peuvent rien faire de plus »).

Le vainqueur, à Smyrne, est un bienheureux: « Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection: sur eux la seconde mort n’a point de pouvoir… ». « C’est ici la seconde mort, l’étang de feu » (Apoc. 20:6, 14). L’étang de feu est la part éternelle de celui dont le nom n’est pas dans le livre de vie (cf. Apoc. 20:15). Celui qui a été fidèle dans la tribulation, « fidèle jusqu’à la mort », a part à la première résurrection parce que son nom est écrit dans le livre de vie et, plus encore, la « couronne de vie » lui est assurée (cf. Apoc. 2:10). Dans le ciel on ne verra que Christ: Christ Lui-même et Christ dans les siens: la « couronne » est une récompense particulière: le privilège de refléter quelques caractères de Christ d’une manière plus éclatante. Ces caractères auront été vus, dans une mesure, au travers des combats livrés; ils seront mis en évidence, au jour de la gloire, comme une récompense accordée au vainqueur. La « couronne », qu’elle soit « de justice », « de vie » ou « de gloire », est toujours en relation avec le caractère même de Christ qui la donne (cf. 2 Tim. 4:8; Jacques 1:12 et Apoc. 2:10; 1 Pierre 5:4). Ici, c’est Celui « qui a été mort et qui a repris vie » (Apoc. 2:8) qui promet la « couronne de vie » à celui qui aura été fidèle, « fidèle jusqu’à la mort ».

Versets 12 à 17. Pergame

« Je sais où tu habites » (v. 13). Le Seigneur connaît tout. Mais comment cela a-t-il pu arriver d’être là où est le trône de Satan ? Les chrétiens reconnaissaient-ils la protection du pouvoir humain ? Dans ce même verset 13, il est beau de lire que le Seigneur reconnaît ce qu’il y a de bon. Il est même remarquable qu’après les plus grandes persécutions, quand les chrétiens se sont laissés séduire pour accepter le patronage du monde, et bien il leur restait assez de fidélité pour repousser les efforts tentés contre la divinité de la personne de Christ. De ce temps-là, il y avait Arien qui mettait en doute cette divinité. Et c’est sous l’ordre de l’empereur Constantin que se réunit le fameux concile de Nicée qui établi et promulgua publiquement le dogme de la trinité. Les vrais chrétiens n’avaient pas besoin d’un tel rempart mais la chrétienté oui. Alors fut publiée la confession de foi vulgairement dite « de Nicée » dont l’objet était de confirmer la déité consubstantielle de Christ. C’est à cela qu’il est fait allusion au v.13. Ainsi, les chrétiens ont été éblouis par la puissance et la gloire du monde qui s’étaient déployées, en ces jours, pour les protéger et pour que leur foi publique soit reconnue. En même temps, par leur alliance avec le monde, ils ont déshonoré Christ. La conséquence en est un retour pratique avec le monde. Le v. 14 le confirme en ce que quelques-uns tiennent la doctrine de Balaam. Il y a des promoteurs qui tiennent cette doctrine et qui lient ainsi l’Église au monde. Il y a des appâts mondains. Le ministère devient un clergé, une profession qui apporte plus ou moins de profit. Au v. 15, il y a en plus la doctrine des Nicolaïtes qui est l’antinomie (contradiction entre deux idées, deux lois ..). Alors, au v. 16, le Seigneur ne combat plus pour la défense de son peuple. Il n’emploie pas non plus la haine de l’ennemi ou la persécution pour retrancher le mal ou pour l’étouffer dans son germe, comme cela fut le cas à la suite d’Ephèse, avec Smyrne. Une épreuve plus grande apparaît mais hélas, l’état de ceux qui portent son nom est tel que le Seigneur se voit forcer d’agir sévèrement envers eux. Avant de passer à Thyatire, occupons-nous du v.17 en rapport avec le vainqueur.

Celui qui vaincra (v. 17). Extrait d’un article du ME 1965 p. 257, 281, 309

À celui qui vaincra, je lui donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc, et, sur le caillou, un nouveau nom écrit, que nul ne connaît, sinon celui qui le reçoit  » (Apoc. 2:17).

Dans nos pays et de nos jours, nous n’avons sans doute pas à connaître les souffrances et les tribulations qui ont été la part des croyants de Smyrne; par contre les dangers au sujet desquels ceux de Pergame étaient mis en garde nous menacent particulièrement et nous avons besoin d’être attentifs à ce qui est écrit à « l’ange de cette assemblée ».

Où habite-t-il ? « Là où est le trône de Satan », c’est-à-dire dans le monde puisque Satan en est le chef (cf. Jean 12:31; 14:30; 16:11). Habiter, ce n’est pas aller occasionnellement, c’est demeurer, s’établir. Nous établir dans le monde bien qu’il puisse être vrai que le nom de Christ est tenu ferme et que la foi n’est pas reniée, n’est-ce pas un sérieux danger auquel nous avons à veiller ? Aucun d’entre nous ne voudrait renier ni le nom de Christ ni la foi chrétienne mais, tout en maintenant les vérités essentielles concernant la personne et l’œuvre de Christ, n’aurions-nous pas tendance à glisser vers une fâcheuse conformité au monde et à ses principes, et ne pourrait-il pas nous être dit à nous aussi, en bien des cas: « Je sais où vous habitez, là où est le trône de Satan » ?

La conséquence d’un tel état de choses, c’est une absence de discernement spirituel qui peut conduire à tolérer l’intrusion du mal dans l’assemblée. À Pergame, le mal se présente sous forme de fausses doctrines, propagées par leurs initiateurs et leurs adeptes: « des gens qui tiennent la doctrine de Balaam », ou encore « qui tiennent la doctrine des Nicolaïtes pareillement ». Au lieu de combattre l’erreur avec la seule arme qui permette de le faire: « l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu » (Éph. 6:17), Pergame — et tout spécialement « l’ange », c’est-à-dire les éléments de l’assemblée ayant une responsabilité particulière — avait laissé faire. Mis en face des conséquences de cette défaillance, ils étaient exhortés à l’humiliation et à la repentance; si cette repentance n’était pas produite chez eux, de façon qu’ils puissent ensuite juger le mal et s’en séparer, le Seigneur Lui-même interviendrait: « Je combattrai contre eux par l’épée de ma bouche » (Apoc. 2:16). Lorsque nous manquons à notre responsabilité en n’opérant pas le jugement du mal au sein de l’assemblée, le Seigneur agit directement: « Je viens à toi promptement ». Comme il est sérieux de tolérer ce qui devrait être jugé et de contraindre en quelque sorte le Seigneur Lui-même à exercer les actions nécessaires !

Veillons pour que le mal, quel que soit le caractère qu’il puisse revêtir, ne pénètre pas dans l’assemblée. Soyons assez séparés du monde et attachés au Seigneur pour avoir le discernement spirituel nécessaire afin que soient maintenus dans l’assemblée, maison de Dieu, les caractères qui doivent y être vus. L’Esprit de Dieu, Esprit d’amour, est aussi l’Esprit de vérité, l’Esprit Saint; écoutons ce qu’il dit aux assemblées. Il ne peut nous enseigner une autre marche que celle qui nous fait demeurer dans les « sentiers de justice », ceux où le mal n’entre pas, et il nous instruit afin de nous amener au jugement de tout ce qui est incompatible avec la présence de Dieu. Tolérer dans l’assemblée un mal qui devrait être jugé témoigne du fait que les oreilles sont fermées à la voix de l’Esprit de Dieu.

Peut-être y a-t-il une assemblée où le mal a pénétré, où le discernement spirituel fait défaut, où la voix de l’Esprit n’est pas entendue… Et sans doute y a-t-il là des cœurs qui souffrent douloureusement d’un tel état de choses. N’y en aurait-il qu’un seul, qu’il veuille bien considérer que l’Écriture envisage précisément cette extrémité et qu’il retienne l’exhortation: « que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées ». Il n’est dit ni: « que ceux qui ont des oreilles… », ni « à ceux qui vaincront… ». Même si un croyant devait être seul à écouter, qu’il prenne la position qui convient, celle du l’humiliation, de la repentance; qu’il combatte par la prière, si même aucune forme de combat ne lui apparaît momentanément possible comme découlant de celle-là et à mener concurremment avec elle. Et que, dans la promesse faite au vainqueur, il trouve un encouragement à persévérer: « À celui qui vaincra, je lui donnerai… » (Apoc. 2:17). Le combat est livré dans le secret peut-être au sein d’un ensemble qui laisse faire, livré par « celui qui a des oreilles » et « écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées », l’encouragement qui lui est donné a quelque chose de caché, d’intime, mais l’approbation de Christ ne suffirait-elle pas à un cœur qui l’aime ?

Trois choses sont promises au vainqueur de Pergame: la manne cachée, le caillou blanc, le nouveau nom.

La manne était la nourriture d’Israël pendant la traversée du désert. Étaient ainsi nourris tout le long du voyage ceux qui, obéissant à la parole de l’Éternel, recueillaient « chaque jour la portion d’un jour » (Ex. 16:4-5). La manne est donc la part de celui qui obéit: elle est la figure d’un Christ pain de vie, d’un Christ dans son humanité parfaite, vraie nourriture de l’âme (cf. Jean 6:31 à 35, 48 à 51). Ici, il s’agit de « la manne cachée », allusion à Hébreux 9:4, où il est parlé de « la cruche d’or qui renfermait la manne » — témoignage des soins du Seigneur envers les siens pendant leur pèlerinage ici-bas, éternel mémorial d’un Christ venu sur la terre, d’un Christ homme abaissé et humilié (manne) maintenant homme glorifié dans le ciel (cruche d’or). — cf. Exode 16:32 à 36.

Il est impossible de lutter, et surtout de lutter victorieusement, si d’abord l’on n’a été nourri. Nos défaillances dans les combats à livrer, notre manque d’énergie, sont généralement la conséquence du fait que nous sommes mal ou insuffisamment nourris; nous nous trouvons alors sans force pour combattre et, au lieu de le confesser et de nous en humilier devant Dieu, nous préférons dire parfois: il faut patienter, supporter… — choses bien nécessaires à leur place, sans aucun doute, mais qui ne peuvent être mises en avant pour nous dispenser du combat qu’il faut livrer quand le montent est venu.

Au sein d’un état de choses caractérisé par le laisser-aller et qui résulte souvent d’un manque de discernement spirituel, conséquence lui-même de liens étroits avec le monde, que le fidèle se nourrisse de Christ ! Il sera fort de sa force et pourra ainsi lutter et vaincre. Ici-bas nourri de la manne, il recevra plus tard la récompense décernée au vainqueur: la contemplation et la jouissance parfaite d’un Christ à jamais glorifié après les jours de son abaissement. Qui pourra jouir de sa Personne comme celui qui, dans le désert, se sera nourri de Christ et aura trouvé en Lui seul les forces nécessaires pour les combats à livrer jusqu’à la victoire remportée ? Certes, tous ses rachetés verront Christ, mais seuls ceux qui auront triomphé recevront « la manne cachée ». La manne cachée ne sera pas une nourriture — en serait-il besoin dans le ciel ? — mais le privilège de contempler Celui pour lequel le combat aura été livré et la victoire remportée.

Le « caillou blanc » est un signe d’approbation, d’une approbation secrète qui est la part personnelle de celui qui le reçoit. Et sur ce « caillou blanc » est écrit « un nouveau nom ». Là encore, il s’agit de quelque chose d’intime et de caché: c’est « un nouveau nom… que nul ne connaît, sinon celui qui le reçoit ». En attendant le jour de la gloire où celui qui aura vaincu jouira d’une part personnelle avec Christ, de son approbation, ne connaît-il pas déjà ici-bas, au travers des luttes, un avant-goût de ce que sera pour lui plus tard le « caillou blanc » et « le nouveau nom » ? Quel encouragement pour le fidèle qui a peut-être à lutter seul, dans un milieu où tout est propre à le décourager et à lui laisser croire qu’il combat en vain ! Le fait d’être isolé parmi ceux qui ont d’autres pensées et reculent devant les combats à livrer, d’être incompris et même critiqué, est souvent un moyen dont se sert l’ennemi pour nous inciter à cesser le combat. Mais le Seigneur est fidèle, Il n’abandonne jamais quiconque lutte en vue de sa gloire et Il se plaît à l’encourager. Que la jouissance anticipée de la « manne cachée », du « caillou blanc », du « nouveau nom » nous soutienne dans nos combats jusqu’au triomphe remporté, eu attendant le montent où la jouissance de ces choses sera complète!

Versets 18 à 29. Thyatire

Cette épître à Thyatire contient une esquisse exacte et complète de l’histoire de l’Église dans les temps du moyen âge. Christ est présenté dans son nom, non seulement avec cette puissance morale qui discerne tout, mais prêt à agir judiciairement contre le mal. Au v. 19, nous voyons le bien qu’il y avait malgré toutes les ténèbres et l’ignorance qui existaient au moyen âge, quant à la doctrine. Il y avait un dévouement remarquable, ce fruit produit dans la vie par un cœur tourné simplement vers Christ, si faible que fut d’ailleurs la connaissance. Mais au v. 20, j’ai contre toi que tu laisses faire la femme Jésabel. C’est un mal tout nouveau. Ce n’est plus seulement le cléricalisme ou des personnes qui tiennent la doctrine de Balaam mais quelque chose de formellement établi, comme le présente symboliquement la femme. En examinant les Ecritures, il en ressort que l’homme représente toujours l’agent et la force active. La femme est l’état de choses produit. Jésabel est donc le symbole qui convenait ici et Balaam dans le cas précédent. L’activité était dans le clergé qui a fait avec le monde les plus honteux compromis et qui avait vendu l’honneur de Christ pour de l’or et de l’argent. De là était issue Jésabel. Telle était la condition produite et tolérée pendant le moyen âge dans ce qui portait le nom de Christ. Et Jésabel se dit prophétesse: voilà la prétention de la soi-disant Église: l’affirmation de posséder une infaillibilité permanente, d’être une sorte d’autorité inspirée pour régler la doctrine, promulguer des dogmes et diriger tout au nom de Dieu. N’est-ce pas là ce que fait le romanisme ? Dans ce même v. 20, nous avons le fruit de ce qui avait été auparavant, mais un fruit arrivé à une maturité avancée. Cette femme qui se dit prophétesse est donc d’origine idolâtre et elle patronne l’idolâtrie en y poussant même les hommes, tout en prétendant parler de la part de Dieu et en même temps en persécutant et en tuant les vrais prophètes.

Dans les v. 21 à 23, nous avons cette Église-monde dans une corruption flagrante et en institution établie. Ce n’est pas passager. C’est quelque chose qui est permanent dans la chrétienté. Et Jésabel, cette reine, prétend aussi au pouvoir spirituel le plus élevé. Mais elle donne naissance à un postérité d’iniquité distincte qui est appelée ses enfants. Et elle n’a pas seulement des enfants car elle en séduit d’autres: ceux qui commettent adultère avec elle. Mais au milieu de tout cela, il y a un résidu qui apparaît clairement. Il se trouve au v. 24 et c’est à eux que le Seigneur va s’adresser maintenant. En Esprit, ce résidu forme plus ou moins un corps qui rend témoignage en dehors de ce qui, en affichant les plus hautes prétentions, était en réalité dans la plus intime et la plus impie communion avec Jésabel. C’est ainsi que le Seigneur juge ce que l’homme a nommé notre mère, la sainte église catholique. Dans ces v. 24 et 25, on constate que le Seigneur n’attend pas grand chose de ce résidu mais Il parle de la manière la plus exquise tendresse de ceux qui étaient fidèles. Ces fidèles sont ceux qui sont communément appelés: Vaudois et Albigeois. Et peut-être à d’autres du même caractère. Ils étaient sincères et plein d’ardeur pour Christ mais avec une petite mesure de lumière et de connaissance si on la compare au témoignage plus complet et plus riche que le Seigneur suscita plus tard avec Sardes. Au v. 26, nous avons une promesse appropriée à la condition des saints fidèles. Et dans la nature de ce jugement, souvenons-nous que la méchante Jésabel avait recherché la suprématie universelle et la domination sur toutes les âmes mais Dieu soit loué, il y a ce résidu qui a échappé. Au v. 27, paître avec une verge de fer démontre une association avec Christ dans un règne qui brisera toute résistance à son autorité.

En relation avec les v. 28 et 29, il convient de mentionner un grand changement. C’est que l’invitation à écouter ce que dit l’Esprit suit la promesse au lieu de la précéder. La raison en est que, maintenant, il existe un résidu qui n’a rien à faire avec l’état public de l’Église. Et le Seigneur adresse d’abord la promesse à celui qui vaincra car il n’y a pas lieu d’espérer que l’Église, dans son ensemble, la reçoive. Ainsi, avec Thyatire, une immense section se termine. Par conséquent, avec Sardes, une autre va commencer. C’est que l’ancienne phase ecclésiastique, ou catholique de l’Église se termine avec Thyatire. Mais Thyatire représente ce trait particulier que c’est la fin de l’état public de l’Église et le commencement de cette condition qui dure jusqu’à la venue de Christ. Le résidu de Thyatire était donc en dehors de la papauté avec l’apparition du protestantisme.

Ainsi, nous avons vu jusqu’ici : 1) La condition générale de l’Église jusqu’au premier déclin. Puis 2) les persécutions suscitées par le paganisme. Et 3) l’Église se plaçant sous le patronage du monde et enfin 4) le romanisme qui seul, après l’allusion faite à la venue de Christ et parmi ces quatre premières conditions de l’histoire de l’Église sur la terre, doit aller jusqu’à la fin.

Celui qui vaincra (v. 26). Extrait d’un article du ME 1965 p. 257, 281, 309

« Et celui qui vaincra, et celui qui gardera mes œuvres jusqu’à la fin, — je lui donnerai autorité sur les nations; et il les paîtra avec une verge de fer, comme sont brisés les vases de poterie, selon que moi aussi j’ai reçu de mon Père; et je lui donnerai l’étoile du matin » (Apoc. 2:26 à 28).

C’est un genre de mal tout à fait nouveau qui se fait jour à Thyatire. Il est reproché à « l’ange », c’est-à-dire à la partie spécialement responsable devant Dieu de l’état de l’assemblée, de « laisser faire la femme Jésabel ». La Jésabel d’Achab, qui avait ses faux prophètes — alors que la Jésabel de Thyatire « se dit prophétesse » — entraînait et son mari, le roi Achab, et le peuple d’Israël dans l’idolâtrie. Il y avait cependant un résidu fidèle: « sept mille hommes, tous les genoux qui n’ont pas fléchi devant Baal, et toutes les bouches qui ne l’ont pas baisé » (1 Rois 19:18 — cf. Rom. 11:2 à 5), résidu qui est une figure de celui de Thyatire: « les autres qui sont à Thyatire » (Apoc. 2:24). Ces quelques fidèles « n’ont pas cette doctrine », ils « n’ont pas connu les profondeurs de Satan »; ils ont refusé de se soumettre aux prétentions de Jésabel, refusé d’accepter ses paroles comme étant celles de Dieu, refusé de recevoir ses enseignements, refusé de se laisser égarer par elle. Pouvons-nous comprendre le dur combat que cela impliquait pour eux ?

Sans doute étaient-ils peu nombreux, bafoués et méprisés par Jésabel et les siens, qui se glorifiaient d’être le nombre et affirmaient être l’Église, mais qu’importe, ils ont résisté, combattu, triomphé ! Le Seigneur les connaissait, les approuvait, les encourageait. Peut-être n’avaient-ils pas de grandes lumières, mais « ce qu’ils avaient » leur suffisait pour discerner les erreurs idolâtres de la femme Jésabel, pour les rejeter et se séparer de tous les propagateurs de ces faux enseignements. « Ce qu’ils avaient », ils étaient exhortés à le « tenir ferme » et la promesse du retour du Seigneur leur est donnée comme encouragement: il y aura un terme au combat, la venue de Celui qui introduira les siens dans l’éternel repos de sa présence puis, en son jour, donnera au combattant victorieux la récompense promise.

C’est une double promesse qui est faite au vainqueur de Thyatire. D’abord, « autorité sur les nations ». Jésabel avait recherché l’autorité et la domination, elle s’en était emparée, tandis que « les autres qui sont à Thyatire » s’étaient tenus à l’écart; aussi le Seigneur leur promet non pas une autorité usurpée, mais la véritable autorité: Il les associera à Lui-même dans son règne. Cette autorité, que Christ exercera durant le règne, c’est celle que le Père lui a donnée « parce qu’il est fils de l’homme » (cf. Jean 5:22, 27; Apoc. 2:27). « Je raconterai le décret », annonce-t-Il prophétiquement, « l’Eternel m’a dit: Tu es mon Fils; aujourd’hui, je t’ai engendré. Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et, pour ta possession, les bouts de la terre; tu les briseras avec un sceptre de fer; comme un vase de potier tu les mettras en pièces » (Ps. 2:7 à 9). Quelle part pour les fidèles de Thyatire: après avoir souffert pour et avec Christ, ils règneront avec Lui !

Mais il y a un second « je lui donnerai » plus précieux encore que le premier: après l’autorité sur les nations, c’est « l’étoile du matin ». L’étoile du matin est l’image d’un Christ céleste; nous attendons son lever glorieux, la venue du Seigneur qui nous introduira dans les félicités de la maison du Père. Tous les rachetés le verront, mais seul le vainqueur le « recevra », car Il se donnera Lui-même au vainqueur: « je lui donnerai l’étoile du matin ».

Le royaume, l’étoile du matin, les deux pensées sont liées aussi en Apoc. 22:16 où le Seigneur se présente comme « la racine et la postérité de David » — c’est en rapport avec le royaume — et comme « l’étoile brillante du matin ». De même en 2 Pierre 1:19. Christ venant dans son royaume, cela fait appel à notre conscience: l’entrée dans « le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » sera « richement donnée » (2 Pierre 1:11) à celui dont la marche aura présenté les caractères énumérés dans les versets 5 à 7 de ce chapitre. L’étoile du matin, c’est pour notre cœur. Ne négligeons ni l’un ni l’autre, aimons à la fois son apparition et sa venue, dans les deux cas il s’agit de Christ ! Quelle joie ce sera pour Lui quand Il donnera « à celui qui vaincra » et « autorité sur les nations » et « l’étoile du matin » ! Il éprouvera plus de joie à donner cette double récompense que le vainqueur de Thyatire à la recevoir !

Chapitre 3

  • Texte version JND
  • Langage symbolique
  • Quelques commentaires sur les v. 1 à 6. Sardes
  • Versets 7 à 13. Philadelphie
  • Versets 14 à 22. Laodicée
  • Se réveiller pour vaincre (petite exhortation et conclusion des ch. 2 et 3)

Texte version JND

1 Et à l’ange de l’assemblée qui est à Sardes, écris : Voici ce que dit celui qui a les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles :
Je connais tes œuvres, — que tu as le nom de vivre, et tu es mort. 2 Sois vigilant, et affermis ce qui reste, qui s’en va mourir, car je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. 3 Souviens-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde*, et repens-toi. Si donc tu ne veilles pas, je viendrai [sur toi] comme un voleur, et tu ne sauras* point à quelle heure je viendrai sur toi. 4 Toutefois tu as quelques noms à Sardes qui n’ont pas souillé leurs vêtements ; et ils marcheront avec moi en [vêtements] blancs, car ils en sont dignes.

5 Celui qui vaincra, celui-là sera vêtu de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.
6 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.
7 Et à l’ange de l’assemblée qui est à Philadelphie, écris : Voici ce que dit le saint, le véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre et nul ne fermera, qui ferme et nul n’ouvrira* :
8 Je connais tes œuvres. Voici, j’ai mis devant toi une porte ouverte* que personne ne peut fermer, car tu as peu de force, et tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom. 9 Voici, je donne [de ceux] de la synagogue de Satan qui se disent être Juifs, — et ils ne le sont pas, mais ils mentent ; voici, je les ferai venir et se prosterner devant tes pieds, et ils connaîtront que moi je t’ai aimé. 10 Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre. 11 Je viens bientôt* ; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.
12 Celui qui vaincra, je le ferai une colonne dans le temple* de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors ; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nouveau nom.
13 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.
14 Et à l’ange de l’assemblée qui est à Laodicée, écris : Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu :
15 Je connais tes œuvres, — que tu n’es ni froid ni bouillant. Je voudrais que tu fusses ou froid ou bouillant ! 16 Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche. 17 Parce que tu dis : Je suis riche, et je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et que tu ne connais pas que, toi, tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu : 18 je te conseille d’acheter de moi de l’or passé au feu, afin que tu deviennes* riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies*. 19 Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime ; aie donc du zèle et repens-toi. 20 Voici, je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi.
21 Celui qui vaincra, — je lui donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j’ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône. 22 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées.
— v. 3* : ou : prends garde. — v. 3** : plusieurs : sais.
— v. 7 : ou : n’ouvre.
— v. 8 : proprement : qui a été ouverte. — v. 11 : promptement, vitement.
— v. 12 : la maison même (ici et dans toute l’Apocalypse) ; voir note à Matthieu 23:16.
— v. 18 : proprement : que tu sois devenu, arrivé à cet état ; de même pour « que tu voies », à la fin du verset.

Langage symbolique

Vers. 4. — Quelques noms.

Personnes comptées et connues individuellement par le Seigneur (*).

(*) 1 Jean 10 :3

Vers. 5. — Vêtu de vêtements blancs.

Pureté et sainteté manifestées (*) en Christ ; et dans les créatures : en vertu de la purification (**). Diffère quelque peu de Apoc. 19:8. (Voir ce passage.) « Marcher avec lui en vêtements blancs » (v. 4), c’est suivre comme Lui le chemin de sainteté pratique ici-bas ; comme « souiller ses vêtements » (vers. 4) est l’abandon de cette sainteté. « Vêtu de vêtements blancs » est l’ornement de sainteté dans le ciel.

(*) Matth. 17:2

(**) Apoc. 3:5, 18 ; 4:4 ; 7:14. (Cf. 19:8.) Ps. 51:7 ; És. 1 :18 ; Dan. 12 :10

Livre de vie.

Registre tenu par Dieu lui-même, où il inscrit ceux que sa grâce souveraine a sauvés pour toujours, mais, d’autre part, registre où s’inscrivent eux-mêmes ceux qui font profession de christianisme, registre dont ils peuvent être effacés (*).

(*) Ex. 32:32, 33. Ps. 69:28 ; Dan. 7:10 ; 12:1 ; Luc 10:20 ; Phil. 4:3 ; Apoc. 13:8 ; 17:8; 20:12, 15 ; 21:27

Vers. 7. — Clef (*) de David.

Autorité royale déléguée pour exercer le gouvernement tel qu’il sera exercé plus tard (**).

(*) Voir 1 :18

(**) És. 9 :6, 7 ; 22 :22

Vers. 9. — Synagogue de Satan.

Voir 2 :9

Vers. 10. — Ceux qui habitent sur la terre.

Ceux qui sont établis dans la sphère d’ordre civilisé où les voies de Dieu sont connues, mais où la terre est la sphère de leurs coeurs, de leurs volontés et de leurs espérances (*).

(*) Ps. 10 :18. Dans I’Apoc.:3:10 ; 6:10 ; 8:13 ; 11 :10 (2 fois) ; 12:12 ; 13:8, 12, 14 ; 14:6 ; 17:2, 8

Vers. 12. — J’écrirai sur lui

Christ fera connaître qu’il appartient aux personnes et à l’ordre de choses mentionnées ici (*).

(*) Nomb. 17:2, 3

Vers. 18. — L’or passé au feu.

La vraie justice divine (voir 1 : 12 note (**) ) éprouvée par le jugement (*).

(*) 1 Pierre 1 :7 ; Ps. 12:6

Vêtements blancs.

Voir 3:5

Collyre pour oindre les yeux.

L’onction du Saint Esprit donnant la vue spirituelle et le discernement spirituel pour connaître divinement la vérité (*).

(*) 1 Jean 2:20 ; Cf. Jean 9:6, 7

Vers. 20. — Je souperai avec lui, et lui avec moi.

Communion individuelle et mutuelle.

Quelques commentaires sur les v. 1 à 6. Sardes

Au v. 1, il y a une analogie dans la manière avec laquelle le Seigneur se présentait à Ephèse. Ainsi, nous avons dans Sardes le commencement d’un nouvel état de choses. Ce n’est pas ecclésiastique comme en Ephèse. Ici, le Seigneur agit plutôt par la voie de témoignage. C’est pourquoi il ne marche pas au milieu des lampes mais les sept esprits de Dieu sont là. Il est Dieu, tout puissant, le pouvoir gouvernemental tout entier est entre ses mains. Il y a aussi les sept étoiles, c’est-à-dire tous les instruments par le moyen desquels il agit sur l’Église. Dans les deux premiers versets, nous avons le protestantisme. Ce qui juge cette sphère, c’est que Sardes possède le témoignage de la Parole de Dieu d’une manière beaucoup plus complète que ceux qui étaient plongés dans le formalisme ecclésiastique du moyen-âge. A cette époque, tout avait été supprimé. Y compris la Parole de Dieu. Parce que le cléricalisme substituait plus ou moins l’autorité de l’homme à celle du Seigneur. En général, le cléricalisme peut se trouver chez les catholiques et dans des dénominations quelconques, nationales ou dissidentes. Mais le principe protestant est très différent. Un des grands points de la Réformation est que l’homme a été placé complètement librement et ouvertement en présence de la Bible qui peut agir directement dans la conscience de l’homme. Dans le protestantisme, à l’image de Lüther, qui fut pourtant un instrument important de Dieu pour accomplir une œuvre immense, toujours est-il que celui-ci reste fort en arrière quant à l’intelligence de ce qu’est l’Église et l’évangile. Aujourd’hui (2004), le protestantisme possède la vérité en quelque mesure mais toutefois pas de manière à mettre les âmes hors de la servitude en les amenant distinctement dans la liberté, la paix et la puissance de l’Esprit. Mais répétons que dans le protestantisme, une chose a été conquise pour les enfants de Dieu : c’est la Bible ouverte pour tous. Et c’est précisément ce qui condamne le protestantisme parce que tout en ayant la faculté de lire la Bible librement, on a de la peine à s’y conformer en tous points. Quant au catholique, il ne connaît pour ainsi dire pas la Bible. Il ne la connaît pas dans son ensemble et ne l’a presque jamais lue que sous la direction de leur confesseur. A l’inverse, le protestant peut la lire librement. C’est un privilège précieux mais aussi une grande responsabilité. Disons encore quelques mots sur notre manière d’agir sur ceux qui sont fidèles à Sardes. Et bien l’on peut être heureux de leur aider, si on le peut, à acquérir une connaissance plus exacte de la grâce du Seigneur. Non pas sans doute en atténuant le fait de leur position ou de leur manière d’agir mais avec l’amour le plus profond envers eux, à l’exemple du Seigneur.

Celui qui vaincra (v. 5). Extrait d’un article du ME 1965 p. 257, 281, 309

Celui qui vaincra, celui-là sera vêtu de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.

Les « œuvres » de Sardes peuvent faire illusion à plus d’un, surtout dans des temps où l’on cherche à faire de grandes choses. Quelle réputation l’on peut ainsi s’acquérir: « tu as le nom de vivre » ! On appelle volontiers cela un vivant christianisme. Mais les apparences sont trompeuses car l’Esprit de Dieu ajoute aussitôt:  » et tu es mort » et ensuite: « je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu » (Apoc. 3:1, 2). Les œuvres dont est cependant tellement satisfait celui qui les accomplit…

Il y a pourtant « quelques noms à Sardes », quelques âmes fidèles qui, vivant de la vie divine, ont maintenu la réalité d’une profession chrétienne pure de tout mal: ces « quelques noms… n’ont pas souillé leurs vêtements », ils ne se sont pas satisfaits d’une simple profession, comme ceux parmi lesquels ils se trouvent; il y a eu chez eux réalité et sainteté pratique.

Aussi, une double récompense leur est assurée. Pour le présent déjà, ils sont « dignes » d’être associés à Christ dans un sentier où leur marche fidèle le glorifie; ils sont séparés du mal, ils « n’ont pas souillé leurs vêtements », leur profession chrétienne, pure et sans tache, leur donne le privilège de marcher « en vêtements blancs », plus encore: de marcher « avec Christ ». Ils en sont dignes ! D’eux aussi il peut être dit: « Dieu n’a point honte d’eux, savoir d’être appelé leur Dieu » (Héb. 11:16). Mais quels combats ils ont dû livrer pour réaliser une telle marche dans un tel milieu ! Que de difficultés à surmonter, que de pièges à éviter, que de moqueries à supporter !

Pour l’avenir, la récompense du vainqueur est triple: il sera « vêtu de vêtements blancs », son nom ne sera pas effacé du livre de vie et enfin, le Seigneur ajoute: « Je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges ». En d’autres termes, le vainqueur de Sardes sera introduit dans le lieu où il n’y a aucune souillure possible; son nom demeure écrit dans le livre de la profession chrétienne, livre dans lequel figurent les noms de tous ceux qui ont professé le christianisme mais duquel seront effacés tous ceux qui l’auront professé sans avoir la vie de Dieu; enfin, le Seigneur reconnaîtra devant son Père et devant ses anges comme lui appartenant en propre celui qui, à Sardes, aura lutté et triomphé.

Versets 7 à 13. Philadelphie

Avec Sardes, nous avons évoqué une allusion (sept étoiles) avec Ephèse. Toutefois, il y a un contraste évident entre ces deux assemblées. Le trait commun ressort en ce qu’il y a comme un nouveau commencement. Mais dans Philadelphie, le Seigneur est présenté d’une manière tout à fait nouvelle et c’est très évident lorsque nous constatons les caractères du Seigneur. Rien de semblable n’avait été dit auparavant y.c. au ch 1er. L’état que nous avions vu dans Thyatire avec d’un côté ce corps qui présente des choses abominables aux yeux du Seigneur, tout en renfermant un résidu qui lui est cher. Cet état conduit jusqu’à la fin et conduit à la venue du Seigneur, venue qui est relatée dans Thyatire, Sardes et Philadelphie. Et c’est à Philadelphie que la personne du Seigneur, avec sa gloire morale, est manifestée de la manière la plus remarquable. La foi découvre que le saint, le véritable, est le même que celui qui a la clé de David, c’est-à-dire celui auquel se rapportent les prophéties de l’ancien testament. Par conséquent, les vérités relatives aux diverses dispensations sont introduites ici. Il y a aussi une parfaite liberté pour le service et cette liberté est pour chaque racheté. Tu as peu de force: tel est Philadelphie qui marche sur les traces d’un Christ rejeté. Nous savons combien peu de cas on faisait de lui sur la terre. Il en est ainsi de Philadelphie. Cela a du prix aux yeux du Seigneur. Tu n’as pas renié mon nom: à Pergame, il avait été question de ne pas renié sa foi. Ici, il s’agit de Christ personnellement, ce qu’il est. Voilà le point capital. Il faut tenir à sa personne, quoique absente, et à la gloire due à son nom. Au sujet de la synagogue de Satan, nous voyons ressuscité le terrible fléau dont l’Église était affligée au temps de Smyrne. Nous voyons aussi que le protestantisme avait rejeté une partie de ce que les pères avaient réussi à introduire dans les esprits des hommes. Mais après tant de siècles, les mêmes tendances se retrouvent, de sorte que maintenant que Dieu a suscité un nouveau témoignage, il s’en élève un contraire: Satan fait revivre l’ancien esprit judaïsant, au moment même où Dieu affirme de nouveau le principe de l’unité chrétienne. Quant au travail de Satan, il y pour conséquence que les hommes tombent dans un système d’ordonnances légales tout en voulant se maintenir sur un terrain religieux. C’est là ce qu’il faut comprendre par la synagogue de Satan. Mais le Seigneur forcera les professants à reconnaître le témoignage: je les ferai venir et se prosterner devant tes pieds. Oui, car l’heure de l’épreuve doit venir. Nous pensons que cette heure n’embrasse pas seulement la dernière demi semaine de Daniel, mais toute la période apocalyptique. La fin de la lettre à Philadelphie démontre que celui qui vaincra sera revêtu au jour de la gloire d’une puissance aussi remarquable que l’est maintenant la faiblesse dans laquelle il est heureux de se trouver sur la scène présente où la grâce se manifeste.

Celui qui vaincra (v. 12). Extrait d’un article du ME 1965 p. 257, 281, 309

Celui qui vaincra, je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mort nouveau nom

Philadelphie a gardé la parole du Saint et du Véritable, n’a pas renié son nom. Elle sera gardée « de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière »; elle est exhortée à « tenir ferme » afin que sa « couronne » ne lui soit point ravie. « Tenir ferme » en attendant Celui qui dit: « Je viens bientôt », cela implique un difficile combat à livrer. Aussi une promesse est-elle faite « à celui qui vaincra » pour l’encourager à lutter et à triompher.

« Celui qui vaincra, je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu ». Malgré sa réelle faiblesse, mais une faiblesse sentie et confessée, Philadelphie a manifesté le caractère de l’assemblée, « colonne et soutien de la vérité » (1 Tim. 3:15). Ce faible témoignage, qui aura eu ici-bas un tel privilège, recevra une riche récompense dans un jour à venir: il sera « une colonne » — tout à la fois, emblème de stabilité et ornement — « dans le temple de mon Dieu ». Cette dernière expression marque l’association avec Christ dans le sanctuaire céleste. Celui qui, après sa résurrection glorieuse, a fait transmettre ce message aux siens: « Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu », associant ainsi à Lui ceux qu’Il n’a pas honte d’appeler ses frères (Jean 20:17 — cf. Héb. 2:11), veut aussi s’associer dans la gloire ceux qui auront manifesté leur fidélité en « tenant ferme » jusqu’à sa venue. Rien ne les a ébranlés dans la lutte, rien ne pourra plus les ébranler à jamais, ils orneront le sanctuaire, ils « ne sortiront plus jamais dehors ».

« J’écrirai sur lui le nom de mon Dieu ». Le vainqueur qui ici-bas n’aura pas renié le nom du Saint et du Véritable, aura « le nom de son Dieu », du Dieu de Jésus Christ, publiquement placé sur lui. « Mon Dieu », c’est le nom du Dieu auquel Christ appartient comme homme, le nom du Dieu qui Lui appartient. Et, comme homme, Il veut partager ce nom (si cette expression est permise) avec ceux qui ont été manifestés fidèles, ceux pour lesquels ce nom a eu de la valeur et qui ont eu à cœur de l’honorer. Ils ont marché sur les traces de l’Homme parfait — quelle valeur avait pour Lui le nom de son Dieu, combien Il l’a honoré et glorifié ! — ils ont montré au travers des luttes soutenues que ce nom leur était précieux, qu’ils appartenaient à Dieu, corps, âme et esprit; aussi, Christ en rend témoignage au jour des récompenses en écrivant sur eux ce nom de son Dieu !

« … et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu ». Le vainqueur de Philadelphie a marché ici-bas avec Christ, réalisant la part de la foi qui « recherche une patrie », imitant l’exemple de l’homme de foi qui « attendait la cité qui a les fondements » (cf. Héb. 11:13 à 16:10) — il a été dans la lutte mais jouissant déjà par la foi de « la nouvelle Jérusalem ». C’est pour Christ, pour l’Assemblée chère à son cœur, que le fidèle a souffert et combattu, pour l’Assemblée que Christ a aimée et pour laquelle Il s’est livré Lui-même, que bientôt Il se présentera glorieuse et qui, au jour d’éternité, « descendra du ciel d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse ornée pour son mari » (cf. Éph. 5:25 à 27, Apoc. 21:2). Quelle promesse et quel encouragement pour celui qui, au travers de tout, sert dans la souffrance le Seigneur et l’assemblée du Seigneur: « j’écrirai sur lui… le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu ».

« … et mon nouveau nom. » C’est le nom pris par Christ comme résultat de son œuvre accomplie. Ayant souffert pour elle, Il a pour son Église « un nouveau nom »; c’est celui qui sera écrit sur le vainqueur de Philadelphie.

Ce que Christ écrit sur ce vainqueur est donc en relation d’abord avec Dieu, ensuite avec l’Assemblée de Dieu, enfin avec Lui-même.

Versets 14 à 22. Laodicée

L’état de ce qu’il y a à Laodicée résulte de ce que le témoignage suscité précédemment par le Seigneur a été haï et méprisé. Si l’on méconnaît et dédaigne la vérité possédée par ceux qui attendent le Seigneur, on est en danger de tomber dans la terrible condition que la Parole met ici sous nos yeux. Le retour du Seigneur est oublié. L’on désire être grand, estimé des hommes, de manière à dire je suis riche. L’homme se fait une large place à Laodicée. C’est pour cela que le Seigneur se présente comme l’amen, c’est-à-dire comme la fin de toute espérance en l’homme, car la sécurité ne se trouve plus que dans la fidélité de Dieu. Lui seul est le témoin fidèle et véritable. Christ prend la place que l’Église aurait dû avoir. Christ reprend la puissance qu’il avait ici-bas, il la reprend en gloire et en jugement. Peut-on concevoir un blâme plus grand et plus solennel infligé à la condition de ceux qui auraient dû être des témoins sur la terre. En outre, il est le commencement de la création de Dieu. C’est mettre l’homme entièrement de côté. La raison en est que Laodicée est la glorification de l’homme avec ses ressources dans l’Église. En Laodicée, nous avons une indifférence en principe et en pratique. C’est la tiédeur. Le cœur n’est qu’à moitié du côté de Christ et rien n’est plus propre à faire naître l’indifférence qu’une appréhension saine de la vérité lorsque le jugement de soi-même et une sincère piété n’existent pas. Prenons garde que nos cœurs et nos consciences soient gouvernés et animés par la puissance de l’Esprit. Sinon, tôt ou tard, on tombera dans un état d’indifférence ou d’inimitié active, même si l’on a professé bien haut la grâce et la vérité. Sans la puissance de l’Esprit, on devient indifférent à tout ce qui est bon. Et s’il existe encore quelque zèle, ce sera pour ce qui est mal. C’est là exactement l’état de Laodicée. Au v. 18, les Laodicéens manquent de tout ce qui est précieux. Pour eux, tout était obscure dans la vérité et incertain quant au jugement moral. La sainteté de la séparation et la saveur de la vie avaient disparu. Quant à la promesse du v. 21, c’est une promesse qui n’a rien de bien spécial. Elle revient à ceci, c’est qu’après tout, le Seigneur se montrera fidèle en dépit de l’infidélité. Il peut y avoir une foi individuelle, réelle, dans le milieu le plus misérablement éloigné, de la fidélité et du dévouement.

Celui qui vaincra (v. 21). Extrait d’un article du ME 1965 p. 257, 281, 309

Celui qui vaincra…, je lui donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j’ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône.

Triste état que celui de Laodicée ! Il n’y a ni témoignage pour Christ ni communion avec Lui, ni connaissance de soi ni connaissance de Lui. Laodicée est caractérisée par le manque d’amour, le pire de tous les maux, avec en même temps d’orgueilleuses prétentions. Un tel état résulte du fait que le témoignage philadelphien a été méprisé: si l’on méconnaît la vérité révélée, si l’on n’en apprécie pas toute la valeur, on tombe inévitablement dans une condition laodicéenne. Ne convient-il pas de souligner cette remarque dans les temps auxquels nous sommes parvenus ?

L’attristante prétention laodicéenne, laissant Christ à la porte, forme un saisissant contraste avec la faiblesse consciente de Philadelphie, avec la fidélité de ce témoignage qui garde la parole et ne renie pas le nom du Saint et du Véritable.

À Laodicée, Christ est vu en effet « se tenant à la porte ». Mais « si quelqu’un entend sa voix et qu’il ouvre la porte », Il est prêt à « entrer chez lui » et à le faire jouir de la communion avec Lui: « je souperai avec lui, et lui avec moi » (Apoc. 3:20). Il y a donc une promesse dont la réalisation est actuelle; elle est la part de celui qui, luttant contre la tiédeur laodicéenne, souffrant de voir Christ laissé à la porte, entend sa voix et lui ouvre son cœur. Victoire remportée qui conduit à la joie de la communion avec Christ, communion goûtée dans la souffrance. Il y a aussi une récompense promise pour un jour à venir: communion, association avec Christ dans la gloire. Après avoir souffert avec un Christ méprisé et rejeté, régner avec un Christ glorieux, s’asseoir avec Lui sur son trône !

Se réveiller et se préparer pour vaincre

Le vainqueur, c’est celui qui au travers des circonstances du chemin, quelque difficiles qu’elles puissent être, maintient la vérité de Dieu — la vérité morale aussi bien que la vérité doctrinale — prêt à affronter et surmonter la souffrance pour tenir ferme jusqu’au bout. Nul croyant ne naît à l’état de vainqueur, il le devient et une préparation est nécessaire pour cela, tout comme pour les athlètes (cf. 1 Cor. 9:25): vie de régime, sobriété en toutes choses, discipline. Parce qu’ils étaient préparés à tenir ferme, Daniel et les trois jeunes Hébreux furent à même de combattre et de vaincre (Dan. 1:8-16). Attendre le jour du combat et entrer dans la lutte sans préparation aucune, c’est aller au-devant d’une défaite certaine. Si trop souvent nous allons de défaite en défaite alors que nous devrions marcher de victoire en victoire, c’est bien parce que nous sommes mal, ou pas du tout préparés, moralement et spirituellement, à livrer les combats auxquels nous sommes appelés.

Dieu veuille nous réveiller, nous exercer dans nos consciences ! Que sa Parole « demeure en nous », nous serons « forts » de sa force, prêts à lutter et à vaincre (cf. 1 Jean 2:14). Et que toujours, notre oreille soit ouverte pour « écouter ce que l’Esprit dit aux assemblées »; nous saurons alors quels sont les combats qu’il faut mener. La Parole, l’Esprit de Dieu nous occupent, nous nourrissent de Christ et c’est là le secret de toute victoire.

Que la pensée de la récompense promise au vainqueur, qu’elle soit actuelle ou future, reste pour nous un précieux encouragement ! Cette récompense, remarquons-le en terminant, est toujours liée à Christ: c’est quelque chose reçu de Lui, impliquant association et communion avec Lui, c’est parfois davantage encore, Christ Lui-même !

Chapitre 22

  • Texte version JND
  • Langage symbolique
  • Introduction et quelques commentaires sur les v. 1 à 5
  • Versets 6 à 21 : avertissements

Texte version JND

1 Et il me montra un fleuve d’eau vive*, éclatant comme du cristal, sortant du trône de Dieu et de l’Agneau. 2 Au milieu de sa rue*, et du fleuve, de çà et de là, était l’arbre de vie, portant douze fruits, rendant son fruit chaque mois ; et les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations. 3 Et il n’y aura plus de malédiction ; et le trône de Dieu et de l’Agneau sera en elle ; et ses esclaves le serviront, 4 et ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. 5 Et il n’y aura plus de nuit, ni besoin d’une lampe et de la lumière du soleil ; car le *Seigneur Dieu fera briller [sa] lumière sur eux ; et ils régneront aux siècles des siècles.
6 Et il me dit : Ces paroles sont certaines et véritables ; et le *Seigneur Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange, pour montrer à ses esclaves les choses qui doivent arriver bientôt. 7 Et voici, je viens bientôt*. Bienheureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre. 8 Et c’est moi, Jean, qui ai entendu et vu ces choses ; et quand j’eus entendu et que j’eus vu, je tombai à terre pour rendre hommage devant les pieds de l’ange qui me montrait ces choses. 9 Et il me dit : Garde-toi de le faire ; je suis ton compagnon d’esclavage et [celui] de tes frères les prophètes et de ceux qui gardent les paroles de ce livre : rends hommage à Dieu.
10 Et il me dit : Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre ; le temps est proche. 11 Que celui qui est injuste commette encore l’injustice ; et que celui qui est souillé se souille encore ; et que celui qui est juste pratique encore la justice ; et que celui qui est saint soit sanctifié encore. 12 Voici, je viens bientôt*, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera** son œuvre.
13 Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. 14 Bienheureux ceux qui lavent leurs robes*, afin qu’ils aient droit à l’arbre de vie et qu’ils entrent par les portes dans la cité. 15 Dehors sont les chiens, et les magiciens, et les fornicateurs, et les meurtriers, et les idolâtres, et quiconque aime et fait le mensonge.
16 Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses dans les assemblées. Moi, je suis la racine et la postérité de David, l’étoile brillante du matin. 17 Et l’Esprit et l’épouse disent : Viens. Et que celui qui entend dise : Viens. Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie.
18 Moi, je rends témoignage à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre, que si quelqu’un ajoute à ces choses, Dieu lui ajoutera les plaies écrites dans ce livre ; 19 et que si quelqu’un ôte quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu ôtera sa part de l’arbre de vie et de la sainte cité, qui sont écrits* dans ce livre.
20 Celui qui rend témoignage de ces choses dit : Oui, je viens bientôt*. — Amen ; viens, seigneur Jésus !
21 Que la grâce du seigneur Jésus Christ soit avec tous les saints. *

v. 1 : litt.: de vie. — v. 2 : rue, pour place.
v. 7, 12, 20 : promptement, vitement.
v. 12* : voir note v. 7. — v. 12** : plusieurs : est.
v. 14 : quelques-uns lisent : qui font ses commandements.
v. 19 : ou : des choses qui sont écrites.
v. 20 : voir note v. 7.
v. 21 : quelques-uns omettent : les saints ; d’autres omettent : tous, et ajoutent : Amen.

Langage symbolique

Vers. 1. — Fleuve d’eau vive.

Bénédictions spirituelles vivifiantes, se renouvelant éternellement et coulant de leur source dans les coeurs qui les rendent à leur tour (*).

(*) Ézéch. 47:1-9 ; Zach. 14:8 ; Jean 7:37-39

Éclatant comme du cristal (*).

(*) (Voir 4:6.) Apoc. 21:11, 18, 21.

Vers. 2. — Arbre de vie (*).

(*) (Voir 2:7.) Ps. 1:3 ; Jér. 17:8 ; Ézéch. 47:7-12

Douze (*) fruits (**).

Les divers fruits, mûrs et parfaits, de la vie manifestée par Christ ici-bas.

(*) Voir 7:4

(**) Voir 2:7

Les feuilles de l’arbre.

La manifestation extérieure de la vie, remède et guérison du mal qui, durant le millénium, n’est pas encore absolument aboli sur la terre (*).

(*) Ézéch. 47:12

Vers. 4. — Ses esclaves le serviront et ils verront sa face (*).

Service et proximité.

(*) Esther 1:14 ; 1 Rois 10:8 ; Cf. Matth. 18:10

Son nom sur leurs fronts (*).

Témoignage public.

(*) (Voir 13:16.) 14:1

Vers. 10. — Ne scelle point.

Contraste avec Daniel 12:4. Ici, rien de scellé. Voyez le livre, en Apoc. 5:9, le petit livre, en Apoc. 10:2. Enfin ici, l’Apocalypse tout entière.

Introduction et quelques commentaires sur les v. 1 à 5

Ce chapitre s’inscrit dans les choses à venir, puis dans l’aspect religieux des derniers jours et nous y avons, dans les versets 1 à 5, la nouvelle Jérusalem pendant le millénium. Ces versets se rattachent aux versets 9 à 27 du chapitre précédent. Les versets 6 à 21 présenteront un appendice et un épilogue de l’Apocalypse.

Au début de ce chapitre, la figure employée convient au temps où Christ et l’Église règnent paisiblement. L’arbre de vie, du v. 2, ne porte pas seulement ce que produisait le premier .. mais maintenant, selon la plénitude de la provision de la grâce de Dieu envers l’homme, il y a ces douze fruits pour l’homme dans la gloire et aussi, quelle bonté .. pour l’homme sur la terre, en rapport avec ce royaume. Il n’y aura plus de malédiction. La description de cette scène se termine avec le v. 5. Dans cette scène, Christ et l’Église règnent paisiblement.

Versets 6 à 21 : avertissements

Le verset 6 confirme toutes les paroles. En appui, la venue du Seigneur est présentée pour renforcer l’importance de ces paroles. Le caractère de cette prophétie est affirmé. Ce caractère diffère cependant un peu du fait que le christianisme a déjà pris place.

Au verset 10, il ne faut point sceller les paroles car, pour l’Église, le temps est toujours proche. Du temps de Daniel, c’était différent. Le livre était scellé (cf Dan. 12, 4,9). Mais pour l’Église, tout est céleste et il n’y a ni le temps, ni rien qui le mesure. L’Église n’est pas du monde. L’Église n’a rien à faire avec les temps et les évènements. Pour le Juif, c’est différent. Daniel représentait le régime juif et la différence en est marquée. Mais pour le chrétien, ce n’est pas scellé car tout est ouvert et le Saint Esprit habite en lui. Or, en relation avec le livre, il y a l’avertissement le plus solennel: c’est le v. 11. Là, le temps dont il est question concerne ceux qui sont sur la terre après l’enlèvement de l’Église. Oui, que celui qui est souillé se souille encore et que celui qui est saint soit sanctifié encore. Ce ne sera plus le temps de chercher la miséricorde car tout sera fixé, terminé. Il n’y aura plus de changement. Alors, c’est le deuxième « Je viens bientôt » du v. 13. Et dans ce deuxième cas, il y a rapport avec ce qu’il trouvera ici-bas, pour rendre à chacun selon que sera son œuvre. Dans cette scène, Jésus se présente lui-même, en même temps qu’il déclare avoir envoyé son ange. Ce sont les v. 16 et 17. Christ y est présenté comme la racine et la postérité de David, mais aussi comme l’étoile brillante du matin pour faire jaillir, sous l’action du Saint Esprit, l’effusion du cœur de l’Église. Et dans cette effusion l’Église ne dit pas « viens bientôt » car cela ne conviendrait pas. Mais nous y trouvons la patience d’espérance et c’est aussi ce qui convient au croyant. Seul Christ peut déclarer « je viens bientôt ». Et s’il patiente encore, c’est que sa patience est salut (cf 2 Pi. 3, 9,15). Dans l’appel de l’Église à l’époux « viens », nous avons aussi une autre classe de personnes en vue: ceux qui n’ont pas encore la possession normale et la jouissance de leur privilège. Le Seigneur ne les oublie pas. Il y a ainsi cet appel à entendre sa voix et c’est le chemin ouvert à recevoir toute bénédiction qui conduit jusqu’à la jouissance. En Jésus, il y a toute bénédiction. Et dans ces expressions, nous y avons toute la grâce, même s’il n’y avait pas de réponse à cette grâce. Mais ce mépris de la grâce, rappelons-le, conduit nécessairement au jugement. Aux v. 18-19, il y a encore un avertissement solennel à l’égard de ceux qui ajoutent ou retranchent à la Parole. Puis, au v. 20, c’est le troisième « je viens bientôt ». Combien il est précieux ! Après une si longue attente avec tant de douleurs, d’épreuves, de difficultés, de dangers. Quelle douceur de trouver une telle parole, prononcée par celui qui est le saint et le véritable, et qui certainement va venir dans la fidélité de son amour. Il accomplira ce qu’il a donné comme gage à nos cœurs. Il vient … et c’est bientôt pour nous. Alors puissent nos cœurs, dégagés de toute entrave, répondre avec ce verset  » Amen; viens, Seigneur Jésus ! « . Et que sa grâce soit avec tous !

Encore :

Remarquons encore, dans les v. 6 à 15 : l’appendice avec d’ultimes exhortations qui ont trait à la révélation prophétique et qui insistent sur la prompte venue du Seigneur en rapport avec le sens qui est donné dans ce livre. Oui, « bientôt » pour ceux qui y sont mentionnés et qui ont l’esprit prophétique (v.6,7), puis comme apportant à chacun la récompense de ses œuvres (v.10-12). Et puis, dans les v. 16 à 21, nous avons l’épilogue et cette portion n’appartient pas au sujet prophétique du livre, comme dans le premier chapitre. Il s’agit donc de l’attente actuelle de Christ comme étoile du matin. Ce ne sont pas les sept églises mais l’Église la vraie épouse, veillant par l’Esprit, voyant le Seigneur dans son caractère céleste et disant « viens ». Il y a une attente collective au v. 17 et aussi une attente individuelle, et pour tous les autres, une invitation à venir. Puissent l’attitude de l’épouse, son attente, et l’appel qu’elle adresse à tous, être les nôtres. Amen; viens, Seigneur Jésus !.

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