Explications de mots, d’expressions commençant par les lettres U à V (Z)

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Urim et thummim (Ex. 28, 30 ; Lév. 8, 8) : lumières et perfections

Ces mots un peu mystérieux désignent un ou plusieurs objets, de nature inconnue, placés dans le pectoral du souverain sacrificateur. Constitué d’une pièce d’étoffe carrée, le pectoral formait une sorte de poche. Le souverain sacrificateur se servait des urim et thummim pour découvrir la volonté divine dans des cas difficiles concernant la nation.
Les instructions de Dieu à Moïse concernant Aaron et ses saints vêtements, indiquaient en particulier : « Et tu mettras sur le pectoral de jugement les urim et les thummim, et ils seront sur le cœur d’Aaron, quand il entrera devant l’Eternel » (Ex. 28, 30). Il en a bien été ainsi (Lév. 8, 8), lors de le consécration des sacrificateurs, Aaron (type de Christ) et ses fils (type de l’Eglise).
Josué, au début de son service pour le peuple, se tient devant Eléazar, le prince des princes, qui interroge pour lui les jugements d’urim devant l’Eternel (Nom. 27, 21).
La tribu de Lévi est particulièrement désignée (dans la bénédiction de Moïse) pour connaître la pensée de Dieu et la transmettre au peuple : « De Lévi, il dit : Tes thummim et tes urim sont à l’homme de ta bonté… Ils enseigneront tes ordonnances à Jacob et ta loi à Israël » (Deut. 33, 8-10).
Saül, le roi selon la chair, ne reçoit, par contre, aucune révélation divine « ni par les songes, ni par l’urim, ni par les prophètes » (1 Sam. 28, 6).
A la remontée de Babylone, le résidu fidèle devait rechercher la pensée de Dieu pour maintenir la séparation d’avec les nations. Un sacrificateur avec les urim et les thummim devait être suscité dans ce but (Esd. 2, 63 ; Néh. 7, 65).
Pour nous maintenant, la pensée de Dieu est révélée dans l’Ecriture. Christ, la Parole, notre Souverain Sacrificateur (le vrai Aaron), est la seule source de toute connaissance ; elle nous est communiquée, dans la jouissance de sa communion (Col. 1, 9), par le Saint Esprit (1 Cor. 2, 10).

Venue du Seigneur (La)

Plusieurs termes ou expressions sont utilisés dans les Ecritures concernant la venue du Seigneur, et ne doivent pas être confondus. Ils décrivent chacun un aspect ou un moment particulier de ce grand événement.
Dans son sens ordinaire, « parousie » signifie la présence comme résultat de la venue, d’où la « venue ». Le terme se réfère généralement à l’enlèvement des saints (1 Cor. 15, 23; 1 Thes. 4, 15; 2 Thes. 2, 1), mais avec des exceptions. Par exemple, on le trouve associé au terme « apparition » (« épiphanie ») dans 2 Thes. 2, 8.

L’enlèvement des saints
Le terme « enlèvement » ne figure pas dans les Ecritures. Il est employé pour désigner l’événement décrit en 1 Thes. 4, 17 : « Nous serons ravis ensemble ». C’est la première phase de la venue du Seigneur lorsqu’il vient chercher l’Eglise. Cet événement n’est pas mentionné dans l’A.T. parce que l’Eglise n’est pas le sujet de la prophétie, mais d’une révélation (1 Thes. 4, 15). Toutefois l’enlèvement des saints est symbolisé par celui d’Enoch (Gen. 5, 24) et d’Elie (2 Rois 2, 11).

L’apparition du Seigneur
L’apparition (« épiphanie ») du Seigneur est en relation avec sa venue sur la terre en puissance et en gloire pour juger la bête, le faux prophète et le monde comme système totalement opposé à Dieu (Apoc. 19, 19-21). Le Seigneur viendra avec les saints, accompagné des anges par lesquels sa puissance s’exerce (2 Thes. 1, 7-11). L’apparition du Seigneur n’est pas le jour du Seigneur, mais un événement qui prend place dans ce jour, à la fin de la grande tribulation. Cette apparition met un terme aux soixante-dix semaines annoncées par Daniel (Dan. 9, 25-27) et est décrite dans Es. 66, 15 ; Zach. 14, 4 ; Mal. 3, 1-6 ; Matt. 24, 15-31 ; Luc 21, 28 ; 1 Thes. 5, 1-12 ; 2 Thes. 1, 7-10 ; 2, 8. Cette seconde phase de sa venue est en relation avec Israël, les nations, et la terre, tandis que la première ne concerne que l’Eglise et les croyants de l’A.T.

La révélation du Seigneur
Le terme « révélation » signifie enlever un voile, une couverture. Dans le N.T., il est utilisé pour décrire l’action de mettre en lumière, de faire comprendre ce qui était caché. La « révélation » du Seigneur se réfère à sa venue en gloire, à la vue de tous (1 Cor. 1, 7; 2 Thes. 1, 7), en contraste avec l’enlèvement des saints qui restera invisible au monde. Dans le contexte juif, Pierre utilise le même terme dans sa première épître parce qu’il n’a pas en vue l’espérance de l’Eglise comme Paul, mais l’apparition du Seigneur sur la terre pour apporter le repos (1 Pi. 1, 7,13 ; 4, 13).

Le jour de Christ
Le jour de Christ (Phil. 1, 6 ; 2, 16) ou la journée du Seigneur Jésus (1 Cor. 1, 7-8 ; 5, 5 ; 2 Cor. 1, 14) commence avec l’enlèvement des saints et est presque synchrone avec le jour du Seigneur, bien que son application soit différente. Le jour de Christ est en relation avec les saints et des événements dans les cieux, alors que le jour du Seigneur concerne la terre, Israël et les nations. Le jour de Christ comprend le tribunal de Dieu (Rom. 14, 10), appelé aussi le tribunal de Christ (2 Cor. 5, 10), suivi des noces de l’Agneau (Apoc. 19, 7).

Le jour du Seigneur
L’expression « jour de l’Eternel » apparaît de nombreuses fois dans l’A.T. et correspond au « jour du Seigneur » dans le N.T. Le jour de l’Eternel désigne un jugement dévastateur et exterminateur, qui vient comme une destruction du Tout-Puissant (Joël 1 et ; Zach. 12 à 14). Les mots « ce jour-là » et « jour de l’Eternel » sont souvent équivalents (Es. 3, 7). Au-delà d’un jugement contemporain sur un peuple ou un pays, les prophètes entrevoient que le jour de l’Eternel aura son plein accomplissement à la fin des siècles (comp. Soph. 1, 7-18 avec 3, 8-20). Le Seigneur viendra alors en gloire et détruira toutes les puissances politiques et religieuses avant d’établir son règne (2 Thes. 1, 8-10 ; 2, 2 ; Apoc. 19, 17-21). Le jour du Seigneur débute après l’enlèvement de l’Eglise et s’achève au moment où le Seigneur établit son règne millénaire sur la terre.
De nombreux passages et expressions des Ecritures permettent de distinguer les deux phases de la venue du Seigneur : l’enlèvement des saints et l’apparition du Seigneur en gloire (voir « La seconde venue du Seigneur » pour un tableau récapitulatif). Mais comment savons-nous que les deux phases de la venue du Seigneur sont séparées dans le temps?
– 1. Les 70 semaines (litt. septaines) de la prophétie de Daniel (Dan. 9, 25-27) sont divisées en deux périodes de longueur inégale. La première, de 69 semaines, va jusqu’au moment où le Messie est retranché. La seconde, d’une semaine, correspond à un temps de grande tribulation. La période de l’Eglise (un mystère révélé dans le N.T.), est une parenthèse dans l’histoire prophétique d’Israël. Elle se place après la 69e et avant le début de la 70e semaine de Daniel. L’Eglise est enlevée avant la « grande tribulation » qui dure trois ans et demi, soit la deuxième moitié de la 70e semaine (Rom. 5, 9; 1 Thes. 1, 10; 5, 9; Apoc. 3, 10). Ensuite le Seigneur vient pour régner sur la terre après la 70e semaine (Dan. 9, 24 ; Matt. 24).
– 2. Dans les trois premiers chapitres de l’Apocalypse, l’Eglise est vue sur la terre. Dans les chapitres suivants qui décrivent le temps de la tribulation, l’Assemblée n’est jamais considérée comme étant sur la terre.
– 3. L’Eglise sera enlevée avant la « grande tribulation ». En voici quelques raisons :
. Les croyants sont délivrés de la colère qui vient (1 Thes. 1, 10; 5, 9; 2 Thes. 2, 13), de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière (Apoc. 3, 10).
. Les tribulations que les croyants subissent sont pour les discipliner et les éduquer (Héb. 12, 7), la « grande tribulation » est un temps de jugement.
. Israël a été mis de côté pendant la période de l’Eglise (Rom. 11, 1-15). Il est impossible que la période relative à la formation de l’Eglise se superpose à celle qui amènera le relèvement d’Israël (Rom. 11, 25).

Venue (La seconde) du Seigneur

La Bible parle clairement de deux venues : la première où le Messie est annoncé, méconnu et rejeté (Jean 11, 12) crucifié, puis ressuscité selon les nombreuses prophéties de l’A.T. (Dan. 9, 26 ; 1 Cor. 15, 3). Cette première venue se termine par son ascension (Luc 24, 51). Mais, à plusieurs reprises le Seigneur a annoncé qu’il reviendrait. Cette seconde venue se déroule en deux actes bien distincts dans le temps : l’enlèvement et l’apparition. Pour faciliter la compréhension de ces deux événements nous reproduisons un tableau comparatif inspiré du travail d’un auteur contemporain.

Enlèvement – venue en grâce (ou Parousie) : 12 points Apparition – venue en gloire (ou Epiphanie) : 12 points
1. Christ vient sur la nue (1 Thes. 4, 17)
2. Christ vient pour les siens (1 Thes. 4, 16, 17)
3. L’enlèvement est un mystère, une vérité inconnue dans l’A.T. car l’Eglise n’est pas le sujet de la prophétie
4. La venue de Christ pour les siens n’est pas précédée de signes annonciateurs dans le ciel. Elle a lieu en un clin d’œil (1 Cor. 15, 52). Le monde n’en sera pas le témoin
5. Le jour de Christ relate les événements concernant les croyants dans le ciel (Phil. 1, 6, 10 ; 2, 16)
6. L’enlèvement est présenté comme un temps de bénédiction (1 Thes. 4, 18).
7. L’enlèvement s’adresse à l’ensemble des croyants vivants et endormis en Jésus (1 Thes. 4, 13-18)
8. L’enlèvement n’est pas mentionné dans les évangiles synoptiques, mais Jean y fait souvent allusion
9. Ceux qui sont pris le sont pour la bénédiction, ceux qui sont laissés le sont pour le jugement
10. Aucune date n’est donnée des événements précédant l’enlèvement
11. Le titre de Fils de l’homme n’est jamais employé dans les passages relatifs à l’enlèvement
12. Christ vient comme l’étoile brillante du matin (Apoc. 22, 16)

 

 

1. Christ vient sur la terre (Zach. 14, 4)
2. Christ revient avec les siens (2 Thes. 1, 10)
3. L’apparition n’est pas un mystère, elle est le thème de nombreuses prophéties
4. La venue avec les siens est annoncée par des signes dans le ciel (Matt. 24, 30). Elle sera vue du monde entier (Apoc. 1, 7)
5. Le jour du seigneur (2 Thes. 2, 1-12) se déroule sur la terre et se continue jusqu’au grand trône blanc (pendant la période millénaire). Il fait place alors au jour de Dieu (2 Pi. 3, 12)
6. L’apparition commence par des jugements (1 Thes. 5, 3)
7. L’apparition concerne Israël d’abord, les nations ensuite (Matt. 24, 1-25, 46)
8. L’apparition est fréquemment mentionnée dans les évangiles synoptiques, rarement par Jean
9. Ceux qui sont pris le sont pour le jugement, ceux qui sont laissés le sont pour la bénédiction (Matt. 24, 37-41)
10
. Un système élaboré de dates est donné soit en années, ou en temps, soit en mois ou en jours
11. L’apparition est présentée comme la venue du fils de l’homme (Matt. 24, 27)
12. Christ vient comme le soleil de justice, apportant la guérison dans ses ailes (Mal. 4, 2)
 

 

Vêtements (Les)

Les gens portent un vêtement pour trois raisons: couvrir la nudité dont ils ont honte depuis le péché d’Adam(Gen. 3, 7); se protéger contre le soleil, le froid et les intempéries; avoir une apparence agréable. A l’époque du N.T., les hommes et les femmes portaient une tunique flottante qui allait de l’épaule aux chevilles. Cette tunique ou robe permettait à l’air de circuler autour du corps par temps chaud. Par dessus la tunique, les gens portaient un manteau (Matt. 23, 5) qui, selon la loi de Moïse, devait avoir une frange (Nom. 15, 38). Il semble que les gens serraient leur robe par une ceinture.
Contrairement à la mode d’aujourd’hui, où les vêtements soulignent les formes du corps, l’habillement des Juifs était pudique et modeste. De même aujourd’hui, nous y sommes exhortés (1 Pi. 3, 3). On ne sait pas en quoi l’habit des hommes différait de celui des femmes. Mais la loi de Moïse était très stricte à cet égard; il était interdit à un homme de porter un habit de femme (Deut. 22, 5), car Dieu a en horreur que l’on veuille tromper autrui sur la nature de son sexe. Les pharisiens se revêtaient des plus beaux lins, auxquels ils attachaient de longues franges pour attirer l’attention sur eux (Matt. 23, 5). Les scribes portaient la « stolè », un long vêtement flottant. Ils ne la mettaient pas quand ils accomplissaient des tâches manuelles.
Dans la parabole du fils prodigue, le père revêt son fils de la « stolè » lorsqu’il revient à la maison (Luc 15, 22). Ce sera le vêtement que porteront les élus (Apoc. 22, 14). Cette robe est un symbole de la justice que Dieu donne à ceux qui croient en Jésus.

Veuves (Les)

La situation des veuves était difficile en Israël. Pourtant Dieu avait donné des instructions précises. On a pu écrire à ce propos : « Si un homme mourait sans postérité, son héritage, selon la loi juive, revenait à ses frères ou aux parents de sexe masculin du côté de son père. Une veuve sans enfant retournait en général chez ses parents ou était donnée en mariage à un beau-frère (Deut. 25, 5-10) ».
Cette loi obligatoire, dite du lévir, avait été donnée dans le but d’assurer la descendance du défunt. Malgré les lois établies par Dieu pour les veuves, celles-ci demeuraient dépendantes de la charité. Ainsi, toute veuve était autorisée à glaner des épis de blé et à cueillir les fruits restant sur les arbres après la récolte. Par ailleurs, une partie de certaines dîmes offertes à Dieu devait être versée aux veuves (Deut. 26, 12). Toutefois, en Israël, plusieurs feignaient d’ignorer ces lois et s’enrichissaient aux dépens des veuves. Certains même agrandissaient leur propriété de façon subtile en déplaçant les bornes limitant leur terrain au détriment d’une veuve (Prov. 15, 25 ; 22, 28 ; 23, 10). Même les chefs spirituels n’observaient pas ces lois. Au lieu de s’y conformer et d’inciter les autres à agir de même, un grand nombre d’entre eux vivait aux dépens des veuves. Jésus les jugea très sévèrement : « Gardez-vous des scribes… qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l’apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement ! » (Marc 12, 40). (Le mot utilisé ici pour « maisons » s’applique aussi aux terrains et aux biens en général).

Viandes (Les)

L’apôtre Paul traite de la liberté chrétienne, en rapport avec la nourriture. Pour le chrétien : « Toutes choses sont permises » (1 Cor. 6, 12 ; 10, 23), notamment l’usage de la viande comme aliment, contrairement à certains mauvais enseignements (1 Tim. 4, 3-4).
Le mot viande est employé dans le sens d’aliment en général (1 Cor. 6, 13), en rapport avec les fonctions du corps humain (l’estomac). Mais l’apôtre met aussi en garde contre le danger de manger des viandes sacrifiées aux idoles, confirmant l’instruction déjà donnée par les anciens à Jérusalem (Act. 15, 20,29).
Dans la Grèce antique, la viande était chère. Et, de plus, elle n’était guère accessible en dehors des pratiques idolâtres du monde païen. Elle provenait essentiellement d’animaux immolés sur les autels dédiés aux divinités ou tués lors de spectacles.
Certains riches offraient parfois au peuple des repas où la viande sacrifiée était distribuée, occasion unique pour les pauvres d’en manger. En refusant cette invitation faite par les magistrats de la cité, c’était aussi prendre le risque de s’exclure des actes essentiels de la cité, du quartier ou de l’empire.

Vie éternelle (La)

Celui qui croit en Jésus, le Fils de Dieu, a la vie éternelle (Jean 3, 36 ; 6, 47), dès maintenant (1 Jean 5, 11-13). Le croyant n’en jouit à présent qu’en partie, il en jouira pleinement dans la gloire. C’est pourquoi il est question de saisir la vie éternelle (1 Tim. 6, 12) et de l’espérer (Tite 1, 2 ; 3, 7). On a remarqué que Jean présente plutôt le caractère présent de la vie éternelle, alors que Paul place devant nous ce qui est à venir, les deux la considérant comme un don de Dieu pleinement assuré au croyant (Jean 3, 16 ; 17, 2 ; Rom. 6, 23).

Vieil homme (Le)

Qu’est-ce que le vieil homme ? Tout homme qui vient au monde, naît pécheur car il descend d’Adam dont la désobéissance a introduit le péché dans le monde. C’est l’homme naturel qui a la vie et la nature de ses parents. Mais « Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui » (1 Jean 4, 9). Celui qui croit en son nom est « né de Dieu », « né de nouveau », pour être un nouvel homme, participant de la nature divine (2 Pi. 1, 4). Dès lors, ce que j’étais autrefois, Dieu le considère comme un vêtement mis au rebut. Il n’améliore pas ce qui est ancien, il le place dans la mort avec Christ. Le vieil homme a été crucifié avec lui, ayant reçu en Christ la juste sentence qu’il méritait.
Désormais, Dieu considère le croyant comme un nouvel homme, responsable de marcher comme tel. « Ayant dépouillé le vieil homme » avec ses actions et ayant revêtu le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance (Col. 3, 9-10 ; voir aussi Eph. 4, 22-24), le chrétien doit connaître et montrer cette nouvelle identité. L’apôtre Paul n’en reconnaissait pas d’autre. « Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création » (2 Cor. 5, 17) ; « Je connais un homme en Christ » (2 Cor. 12, 2) ; « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi » (Gal. 5, 20). La vie chrétienne pratique consiste à le réaliser et à montrer les traits du nouvel homme, d’où les exhortations que nous trouvons dans les épîtres.
Mais, avec autant de force, la Parole nous montre – et l’expérience le confirme – que nous avons en nous la chair, et dans la chair, le péché, la source de mal en moi. La Parole ne donne pas une définition de la chair, mais elle nous en montre les caractères et les actions. Elle a une pensée, une volonté ; elle convoite (Rom. 8, 6-7 ; Eph. 2, 3 ; Gal. 5, 14). Elle est présenté dans l’homme, parce qu’il descend d’Adam, tout au long de son existence sur la terre : « Ce qui est né de la chair est chair » (Jean 3, 6).
La source du mal c’est « le péché qui habite en moi », « dans la chair » (Rom. 7, 17-18 ; 8, 3) sur laquelle il imprime un caractère indélébile : « chair de péché » (Rom. 8, 3). Il produit toutes les convoitises (Rom. 7, 8) qui sont attribuées à la chair, « convoitises charnelles » (Rom. 13, 14 ; Gal. 5, 16, 24 ; Eph. 2, 3 ; 1 Pi. 2, 11 ; 2 Pi. 2, 10, 18 ; 1 Jean 2, 16).
L’homme inconverti est « dans la chair » ; le croyant, né de nouveau, n’est « pas dans la chair, mais dans l’Esprit » (Rom. 8, 8-9). Cependant la chair est toujours en lui et il est en danger de marcher « selon la chair ». Elle provoque les défaillances ou les faiblesses des croyants (voir Matt. 26, 41 ; Rom. 7, 5-25 ; 8, 1-13 ; 13, 14 ; Gal. 3, 3 ; 5, 13, 16-26).
Y a-t-il une différence entre la chair et le vieil homme ? Plusieurs expressions les rapprochent beaucoup. Le vieil homme « se corrompt selon les convoitises trompeuses » (Eph. 4, 22) qui caractérisent la chair (voir ci-dessus). « Notre vieil homme a été crucifié » avec Christ (Rom. 6, 6) et « ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair » (Gal. 5, 24), ont dépouillé « le corps de la chair » dans le baptême Col. 2, 14) et ont « dépouillé le vieil homme avec ses actions » (Col. 3, 9). L’un et l’autre désignent la nature marquée par le péché que nous avons reçue de nos parents. L’expression « vieil homme » (Rom. 6, 6 ; Eph. 4, 22 ; Col. 3, 9), par contraste avec le nouvel homme paraît englober tout ce que j’étais – homme pécheur responsable – dans mon ancienne condition avant d’avoir cru. La chair désigne plutôt la nature elle-même avec laquelle j’étais totalement identifiée avant ma nouvelle naissance. Elle subsiste en moi, et en elle le péché – source de mal – tant que je suis dans le corps auquel elle est attachée.  

Vision

Une vision est un phénomène surnaturel qui sort du cadre habituel de la révélation divine que sont les Ecritures mais ne les contredit jamais. Elle est avant tout un moyen dont Dieu se sert pour faire connaître sa volonté dans des circonstances exceptionnelles (2 Cor. 12, 1). Dans le livre des Actes, Luc rapporte les visions d’Ananias (9, 10-16), de Corneille (10, 3-6), de Pierre (10, 10-17) et de Paul (16, 9 ; 18, 9 ; 26, 13-19). Celui qui reçoit une vision du Seigneur est convaincu que Dieu s’adresse à lui car, même si son contenu peut être surprenant, elle porte l’empreinte de la vérité et de la pureté. Dans le N.T., aucun serviteur de Dieu n’a jamais cherché à avoir des visions. Elles survenaient à l’improviste.
En regardant de près les textes bibliques qui nous parlent de vision, nous constatons qu’une vision a toujours besoin d’être interprétée (par exemple en Jér. 1). L’important c’est donc bien la Parole de Dieu qui donne un sens à ce que l’on a vu.
Les visions n’ont pas été données qu’à des croyants. L’A.T. nous rapporte des visions accordées par Dieu à des païens, mais ceux-ci étaient incapables d’en saisir le sens (Gen. 41, 1-36 ; Dan. 2, 3-23).
La Bible nous met en garde contre les visions fausses et nous indique comment les reconnaître (Jér. 23, 16-22). Dans les temps actuels, il est impératif d’éprouver les esprits car Satan utilise toutes sortes de fausses visions et prophéties pour égarer les âmes (1 Jean 4, 1).

Voie (La)

Dans les Actes, le mot « Voie » (ou chemin) est employé dans un sens absolu. Ce terme utilisé par les premiers chrétiens désigne la foi chrétienne (Act. 9, 2 ; 19, 9, 23 ; 22, 4 ; 24, 14, 22). Il est d’une grande portée morale et spirituelle. La direction qu’imprimaient les premiers chrétiens à leur vie était si conforme à la volonté de Dieu qu’elle exprimait la voie même de Dieu en salut (Act. 18, 26). Il ne s’agissait pas d’un style de vie différent, mais d’une manière de vivre entièrement nouvelle et unique (d’où le terme « la Voie » et non « une voie »). Les Juifs appelaient « secte » la Voie (Act. 24, 14). Mais le christianisme n’a rien d’une secte juive, bien que le salut vienne des Juifs puisque Jésus est issu de ce peuple (Jean 4, 22). La foi chrétienne est fondamentalement différente puisqu’elle repose sur la grâce de Dieu révélée en Jésus Christ.

Voile (Le)

L’apôtre Paul explique ce que signifie le voile sur le visage de Moïse au chapitre 3 de la seconde épître aux Corinthiens.
La loi est appelée « le ministère » (ou système administratif) de la mort ou ministère de la condamnation, parce qu’il a été démontré par la pratique que « nulle chair ne sera justifiée devant Dieu par des œuvres de loi, car par la loi est la connaissance du péché » (Rom. 3, 20).
Ce « ministère » devait prendre fin, bien qu’il eût été introduit avec gloire, car selon la pensée de Dieu, il devait conduire les Israélites jusqu’à Christ (Gal. 3, 24).
A sa place vient le « ministère » de la justice, l’évangile, qui révèle la justice de Dieu sur le principe de la foi pour la foi (Rom. 1, 16, 17).
Ce ministère est plus glorieux que le précédent, car il justifie l’homme par la foi, de sorte qu’il peut se tenir dans la présence de Dieu.
Le système de la loi et sa gloire « prend fin en Christ ». « Christ est la fin de la loi, pour justice à tout croyant » (Rom. 10, 4). Christ demeure éternellement ; la gloire de ce qu’il introduit « l’emporte de beaucoup » (2 Cor. 3, 10) sur ce qui se rattachait à la loi.
Mais les fils d’Israël s’étaient placés sous la loi ; cela les empêchaient de voir la consommation (ou l’annulation) de ce qui devait prendre fin en Christ. Le rayonnement du visage de Moïse était un reflet de Christ. Ainsi, quand ils lisent l’ancienne alliance, ils ne voient pas Christ, caché pour eux « sous le voile ».
Lorsque, dans un avenir sans doute bien proche, Israël se tournera vers le Seigneur, le voile sera ôté pour eux et ils verront que Moïse et tous les prophètes ont rendu témoignage des souffrances de Christ et des gloires qui suivraient (1 Pi. 1, 11).
Le croyant, aujourd’hui, n’est pas sous la loi ; il est entré dans les bénédictions de la nouvelle alliance : il est vivifié par l’Esprit (2 Cor. 3, 6). Le Seigneur est l’esprit de la nouvelle alliance, et là où est l’Esprit du Seigneur, là il y a la liberté. Alors, la vie divine n’est pas entravée par des restrictions légales ; il en résulte que « nous tous », qui sommes justifiés par la foi, nous contemplons, sans l’obstacle d’un voile, la gloire du Seigneur. Nous contemplons la face de Christ, homme ressuscité et glorifié ; sa gloire atteste que nos péchés sont effacés parce qu’il les a portés et ôtés, pour entrer dans cette gloire.
Plus nous verrons Christ dans sa gloire, plus nous serons transformés spirituellement, jusqu’au moment de sa venue, où alors nous serons entièrement rendus conformes à son image, celle du Fils de Dieu, pour qu’il soit Premier-né entre plusieurs frères (Rom. 8, 29).

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