Explications de mots, d’expressions commençant par les lettres L, M et N

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Lévi

Lévi est le troisième fils de Jacob et de Léa. Son histoire avait commencé de façon bien triste. Son frère Siméon et lui avaient entrepris de venger par la violence et la ruse, le déshonneur de leur sœur Dina (Gen. 34, 25), à l’insu et contre la volonté de leur père (Gen. 49, 6).
Plus tard, les descendants de Lévi ont manifesté leur fidélité à l’Eternel à l’occasion du veau d’or (Ex. 32, 26,29), puis lors de la contestation de Mériba (Deut. 33, 8). Aussi, la mission de cette tribu, d’où est issue la famille sacerdotale, a-t-elle été de garder la parole de Dieu pour l’enseigner au peuple, et d’être les serviteurs de la demeure de Dieu sur la terre (Deut. 33, 10).
Ce service est demeuré la part de Lévi et des sacrificateurs tout au long de l’histoire du peuple d’Israël. Malachie, le dernier prophète de l’Ancien Testament rappelle les cinq caractères de ce service (Mal. 2, 4-7) :
– 1. conserver la crainte de Dieu dans le cœur
– 2. garder la loi de vérité dans la bouche
– 3. marcher dans la paix et la droiture
– 4. détourner le peuple de l’iniquité
– 5. demeurer le messager de l’Eternel en gardant sa pensée.
Une telle mission plaçait naturellement Lévi au milieu du peuple dans une position de proximité de Dieu qui devenait ainsi Lui-même son héritage. Dieu le confirme à Aaron et à toute la tribu de Lévi (Nom. 18, 20-23 ; Deut. 18, 1 ; Jos. 13, 14, 33 ; 14, 3).
Cette même portion leur est réservée dans le règne millénaire : « Moi, je suis leur héritage, et vous ne leur donnerez pas de possession en Israël : moi, je suis leur possession » (Ezé. 44, 28).

Légalisme

Le légalisme est le souci de respecter scrupuleusement la lettre de la loi et les formes qu’elle prescrit, sans que le cœur et la conscience soient réellement engagés devant Dieu.
Spirituellement, il conduit à observer certains commandements de la parole de Dieu, en les séparant de leur portée morale; on néglige ainsi le jugement, la miséricorde et la fidélité (Matt. 23, 23).

Les deux aspects du légalisme
– 1. Le légalisme substitue les œuvres de l’homme au don de la grâce et de la foi, seul moyen de salut que Dieu donne (Gal. 2, 16 ; Eph. 2, 8-9). Or, le salut de l’âme ne peut pas s’acquérir par l’obéissance à ces commandements, même donnés par Dieu à l’origine (dans la loi de Moïse par exemple); c’est un don gratuit de Dieu. Les œuvres prouvent la foi, mais ne la donnent pas.
– 2. Dans la vie chrétienne, le légalisme remplace la piété et la communion avec Christ par des règles destinées à soulager la conscience. La vraie liberté chrétienne est perdue.

Les causes du légalisme
– 1. Causes personnelles : Le chrétien légaliste désire mériter la faveur de Dieu, plutôt que de jouir de sa grâce qui nous tient dans l’humilité. La peur du jugement des autres (Gal. 2, 11-14) et le désir de dominer conduisent aussi au légalisme. Une conscience coupable se soumet à des ordonnances légales pour se justifier à ses propres yeux et devant les autres.
– 2. Causes collectives : En face du sommeil spirituel, d’un enseignement défectueux de la parole de Dieu ou du désordre, la tendance légaliste sera de créer des ordonnances, plutôt que de prêcher Christ et la grâce (Eph. 5, 14 ; 1 Cor. 2, 2).

La propagation du légalisme
L’épître aux Galates indique trois moyens par lesquels le légalisme peut se propager parmi les chrétiens :
– 1. La prédication d’erreurs doctrinales ; par exemple, en ajoutant à l’œuvre de Christ pour obtenir le salut (Gal. 1, 6-10).
– 2. L’oppression des consciences ; on en vient à « épier la liberté que nous avons dans le Christ Jésus » (Gal. 2, 1-7).
– 3. L’hypocrisie, appelée par le Seigneur le levain des Pharisiens (Luc 12, 1), qui impose aux autres des choses qu’on ne respecte pas soi-même : on maintient ainsi les âmes dans l’esclavage (Gal. 5, 1).

Les conséquences du légalisme
– 1. Sur le plan personnel : La jouissance de la liberté chrétienne est perdue : la joie en Christ fait place au doute et à la tristesse. La fausse humilité du légalisme risque de conduire à l’esprit de supériorité et de jugement des autres.
– 2. Sur le plan collectif : Le légalisme engendre des querelles et la jalousie, et favorise l’esprit de parti (Gal. 5, 15; Jac. 4, 11).

Comment résister au légalisme
Le piège qui guette chacun est de résister à la chair par la chair, et de tomber dans le laxisme, pour échapper au légalisme. Pour trouver et garder l’équilibre entre ces deux dangers, la Parole nous donne les enseignements nécessaires à la fois pour notre conduite personnelle et pour notre vie collective.
– 1. Pour la vie personnelle : Le jugement de soi-même dans la présence de Dieu (Ps. 139, 23-24), nous gardera dans l’humilité et dans la droiture.
– 2. Pour la vie collective : Dans les temps de déclin, le remède est de prêcher la grâce du commencement. Alors que toute forme d’autorité est aujourd’hui contestée dans le monde, la tendance parmi les chrétiens pourrait être de tout remettre en cause. La Bible nous invite à distinguer entre la « tradition » des hommes qui annule en pratique la parole de Dieu (Marc 7, 13), et la « coutume » dans la vie des assemblées de Dieu (1 Cor. 11, 16). La première est à rejeter, tandis que le respect de la seconde est une preuve de soumission au Seigneur.

Conclusion
Si l’homme (fut-il chrétien) réunit les idées de devoir et de péché, sans saisir la portée du pardon divin, il demeure dans l’esclavage. On ajoute alors des règles humaines pour soulager la conscience. On établit des formes pour créer la piété, là où manquent la communion avec Dieu et la jouissance de sa grâce. C’est à cela que le christianisme risque d’être réduit.
D’un autre côté, l’absence de règle (Gal. 6, 16), et la remise en cause de tout principe moral sont aussi destructrices de la liberté chrétienne.
Le chemin droit entre ces deux dangers est celui de la justice et de la droiture (Prov. 4, 18), dans la jouissance de l’amour de Dieu (Rom. 6, 22 ; 8, 35), et dans l’humble soumission à sa volonté. Car nous avons été « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père pour l’obéissance de Jésus Christ » (1 Pi. 1, 2).

Lévirat (Le)

Deut. 25, 5-10 nous enseigne que le beau-frère (ou lévir) d’une veuve sans enfant, devait l’épouser pour assurer au défunt une descendance. Le nom et les droits à l’héritage étaient ainsi maintenus.
Par cette institution, Dieu montre l’importance qu’il accorde à ce que chacun possède la portion du pays de la promesse qui lui a été attribuée; nul ne doit en être privé, même par la mort. Le livre de Ruth nous en donne un exemple: Boaz relèvera dignement le nom d’Elimelec par amour pour Ruth la Moabite, en se substituant à un parent plus proche, mais défaillant (Ruth 4, 6).
Plus tard, le peuple d’Israël s’est placé par son infidélité sous la sentence de mort. Chassé de son héritage, le peuple est dispersé et ne peut avoir légalement aucun droit à l’héritage.
Mais Christ, au prix de sa mort, a racheté ce droit, devient l’héritier et rétablira Israël sur sa terre.
Les chrétiens bénéficient du même rachat pour un héritage combien plus glorieux, opéré par notre grand Rédempteur.
Sachons apprécier « les richesses de la gloire de son héritage » (Eph. 1, 18).

Licteurs et Prêteurs

« Prêteurs » était le tire pompeux qu’aimaient à se donner les principaux magistrats des colonies romaines. Nommés à deux par colonie, ils gouvernaient d’une manière collégiale.
Les licteurs (litt. : porteurs de verges) étaient des huissiers attachés officiellement à la suite des principaux magistrats romains. Ils les escortaient en tenant les verges dans la main droite.

Magicien

Les mots « magicien » et « mage » (Matt. 2, 1) sont la traduction du même mot grec. Elymas, nom d’origine arabe, signifie « sage » d’où le nom de « mage » ou « magicien » appliqué originellement aux prêtres persans (Matt. 2, 1). Il est probable que Bar-Jésus se soit donné le nom d’Elymas.
La Bible condamne les magiciens et tous ceux qui pratiquent les sciences occultes (Ex. 22, 18 ; Lév. 20, 27 ; Deut. 13, 1-5 ; 18, 11 ; 1 Chr. 10, 13 ; 2 Chr. 33, 6 ; Apoc. 22, 15).

Manne (La)

Soulignons d’abord quelques-uns de ses traits caractéristiques :
Elle était « sur la surface du désert… sur la terre ; quelque chose de menu, de grenu ». La manne représente l’Homme Christ Jésus, nourriture du croyant ici-bas. Il descendit, en effet, dans un monde raide, « sur la terre », c’est-à-dire au niveau de sa créature. C’est ainsi que nous le voyons au puits de Sichar (Jean 4), demandant à boire, dans l’apparence de la faiblesse, n’ayant rien pour puiser : cela correspond à « quelque chose de menu ». Là, pourtant, « il a rassasié l’âme altérée et a rempli de biens l’âme affamée » (Ps. 107, 9).
Pour le chrétien, la manne, « le pain que l’Eternel vous a donné à manger » , représente ce que le Père lui donne, le vrai pain qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Le Seigneur Jésus nous dit : « Moi, je suis le pain de vie » (Jean 6, 31-35). Mais, seul le croyant peut manger et a besoin de manger ce que représente spirituellement la manne, c’est-à-dire Christ homme, révélé par la Parole. Il y trouve alors les forces nécessaires pour traverser le désert que ce monde est pour son cœur.
La manne est pour le désert. Quand Israël eut traversé le Jourdain, et fut entré en Canaan, elle cessa (Jos. 5, 12) après qu’ils eurent mangé du vieux blé du pays. Toutefois, deux événements importants eurent lieu préalablement :
– la circoncision des fils d’Israël (Jos. 5, 2-9), c’est-à-dire la mise de côté de la chair (voir Phil. 3, 3) ;
– la célébration de la Pâque (Jos. 5, 10-12).
Canaan est une figure des lieux célestes où le chrétien entre, en s’appropriant par la foi la mort de Christ pour lui (c’est ce que signifie la traversée du Jourdain). Le vieux blé du pays, figure de Christ ressuscité est alors sa nourriture. La manne parle de Christ dans son abaissement ici-bas ; le vieux blé, de Christ ressuscité et glorifié dans le ciel. Concluons en mentionnant la « manne cachée » , récompense promise au vainqueur dans l’épître adressée à l’ange de l’assemblée qui est à Pergame (Apoc. 2, 12-17). Dans une église associée au monde, le fidèle qui réalise qu’il n’est pas « du monde » , car Christ n’est pas du monde, trouve sa force en lui. La récompense éternelle du vainqueur est alors la manne cachée » , la communion parfaite avec le Père et le Fils.

Melchisédec

Melchisédec n’est pas un personnage légendaire, mais bien réel ; il est roi de Salem, future Jérusalem (Ps. 76, 2) voisine de la vallée du roi. La Parole entoure la grandeur de ce personnage d’un certain mystère (Héb. 7), car sa double dignité royale et sacerdotale l’établit comme figure de Christ lui-même, dans sa gloire actuelle et ses fonctions futures. Ce chapitre n’attribue à Melchisédec ni généalogie ni descendance, ni consécration ni cessation d’office. Il peut donc être assimilé au Fils de Dieu. Son nom le consacre roi de justice, et son titre roi de paix, comme le sera glorieusement le Messie au temps du règne millénaire. La sacrificature de Melchisédec (Gen. 14, 18) est la première mentionnée dans la Parole ; elle est établie pour l’éternité avec serment (Ps. 110, 4), et notre Seigneur sera salué comme tel à son entrée dans la gloire céleste (Héb. 5, 10). Ce sera une sacrificature de bénédiction dans le temps futur, pour Israël restauré dans les conditions de la nouvelle alliance. Les bienfaits de cette sacrificature s’étendront ensuite au monde à venir à travers Israël. Le Dieu Très-haut (Gen. 14, 19) dominera souverainement dans les cieux et sur la terre, et sera enfin reconnu comme le seul Dieu vivant et vrai (Dan. 4, 34, 35). La bénédiction descendra de lui et remontera à sa source, avec l’adoration et la reconnaissance des cœurs (Gen. 14, 19, 20). La joie sera goûtée par tous, et avant tout par notre Seigneur dans le vin du royaume (Gen. 14, 18 ; Matt. 26, 29). Nous pouvons déjà connaître cette heureuse atmosphère, nous qui avons été transportés par la foi dans la partie céleste d’un tel royaume, dans le domaine où s’exprime l’amour divin (Col. 1, 13).

Messie

Mot d’origine hébraïque traduit par « oint » et qui a donné le mot « Christ » en grec. Il se trouve dans la bouche d’Anne, mère de Samuel, pour la première fois dans l’Ecriture (1 Sam. 2, 10).

Métier

Le jugement de l’Eternel sur la désobéissance de l’homme comportait, entre autres, l’obligation de travailler péniblement tous les jours de sa vie (Gen. 3, 17). Désormais, l’homme est occupé, à la sueur de son front, aux travaux des champs ou aux travaux de l’industrie (Gen. 4, 2,22).
Toutefois, l’activité professionnelle est saine et préserve de toute oisiveté pernicieuse (Prov. 13, 4).
Notre Seigneur a donné l’exemple d’une occupation manuelle (Marc 6, 3). Bien que des serviteurs du Seigneur puissent se consacrer à plein temps au service du Maître et « vivre de l’évangile » (1 Cor. 9, 6-14), Paul a travaillé de ses mains (Act. 18, 3 ; 20, 34-35). Ce même apôtre enjoint aux Thessaloniciens de travailler paisiblement, ce qui exclut une activité fébrile qui découle souvent du désir d’amasser davantage alors que le but du travail est de n’être à charge à personne (1 Thes. 3, 6-12). Cependant le chrétien ne doit pas céder à la paresse, les nombreuses exhortations du livre des Proverbes sont à méditer ainsi que celle de Paul qui peut s’appliquer tant au domaine spirituel qu’à celui du travail séculier (Rom. 12, 11a).

Millenium (Le)

Ce terme désigne le règne du Seigneur Jésus sur la terre pendant mille ans. Le règne commencera dès que les ennemis de Christ, le Messie, et ceux du résidu fidèle d’Israël auront été détruits et que Satan aura été lié pour mille ans et jeté dans l’abîme (Apoc. 19, 19-21 ; 20, 1-10).
Sous le règne de Christ, Israël sera une bénédiction pour toute la terre. Le peuple terrestre de Dieu sera la première des nations et Jérusalem, la capitale de la terre (Es. 30). Les nations de la terre seront alors richement bénies, car la justice et la paix caractériseront le règne millénaire.
La création enfin, qui soupire et est en travail (Rom. 8, 22) connaîtra une prospérité et une paix extraordinaires (Es. 11, 1-10).
L’Eglise a une vocation céleste, elle est l’épouse, la femme de l’Agneau et « les nations marcheront à sa lumière »; or cette lumière est l’Agneau lui-même (Apoc. 20, 9-27).
A la fin de cette période de mille ans, Satan, délié de sa prison, sortira pour égarer les nations et les conduira dans un dernier combat contre Dieu. Cette coalition sera anéantie par le feu descendu du ciel et le diable sera définitivement jeté dans l’étang de feu et de soufre (Apoc. 20, 7-10).
Christ remettra alors le royaume à Dieu le Père. Dieu sera tout en tous: c’est l’état éternel (1 Cor. 15, 20-28).

Mitspa (Une tour où l’on veille)

Environ 650 ans avant les circonstances relatées par Néhémie (3, 7), Mitspa fut le lieu du rassemblement, de la repentance, de la douleur et de l’humiliation en un temps de ruine. Samuel y avait offert un agneau tout entier en holocauste (1 Sam. 7, 2-12) et Dieu avait répondu en donnant la victoire et la paix (v.14).

Moab

Moab était né des relations incestueuses entre Lot et sa fille aînée (Gen. 19, 37). Ses descendants, déjà puissants au temps de Moïse (Ex. 15, 15), s’établirent à l’est de l’extrémité sud de la mer Morte.
Les Moabites voulurent bien commercer avec les Israélites durant leur traversée du désert (Deut. 2, 28-29), mais leur refusèrent le passage sur leur territoire et la subsistance (Deut. 23, 4 ; Jug. 11, 17). Saisi de peur à la vue des campements israélites, Balak, le roi de Moab envoya chercher Balaam pour maudire le peuple de Dieu (Nom. 22 à 24).  Mais Dieu veilla à faire tourner la malédiction en bénédiction. Pourtant, à l’instigation de Balaam, des femmes moabites et madianites réussirent à entraîner avec succès le peuple dans l’idolâtrie et l’impureté (Nom. 25, 1-9; Apoc. 2, 14).
Pour ces raisons, l’Eternel commanda à Moïse d’interdire tout mariage entre Israélites et Moabites (Deut. 23, 3-4 ; Néh. 13, 1-3). Au début de l’époque des Juges, Eglon, roi de Moab, frappa Israël, prit possession de Jéricho et opprima le peuple pendant 18 ans (Jug. 3, 12-14).
A une époque ultérieure, les prophètes prononcèrent souvent des oracles contre Moab, un type des ennemis du peuple de Dieu (Es. 15, 16; Jér. 48; Ezé. 25, 8-11; Amos 2, 1-3; Soph. 2, 8-11). Les Moabites parlaient une langue très proche de l’hébreu. Si les Israélites étaient le peuple de l’Eternel, les Moabites étaient le peuple de Kemosh, leur dieu national (Nom. 21, 29). La religion des Moabites était proche de celle des Cananéens qui comprenait des orgies idolâtres (Nom. 25, 1-5) et des sacrifices humains où des enfants étaient immolés puis brûlés, voire brûlés vifs (Jug. 11, 24; 1 Rois 11, 7;  2 Rois 3, 27; Jér. 7, 31; 19, 5; Ezé. 16, 20-21; 23, 37,39). La loi de Moïse interdisait avec la plus grande vigueur ces cultes païens (Lév. 18, 21; Deut. 12, 31) et les prophètes s’élevèrent à plusieurs reprises contres ces abominations (Es. 57, 5).
Le pays de Moab était fertile (Jér. 48, 33; Es. 16, 8-10), un lieu propice à nourrir de nombreux troupeaux (2 Rois 3, 4). On comprend l’attirance naturelle d’Elimélec vers ces plaines, surtout dans un temps de famine en Israël.

Monde (Le)

Dans la Parole, le mot « monde » a trois principales significations :
1. la création physique ;
2. l’ensemble des hommes qui vivent sur la terre ;
3. le système organisé par l’homme, en opposition à Dieu

1. Le monde physique
Définition

Dans cette première acception, le monde recouvre :
– soit toutes les choses créées, l’ensemble du cosmos,

– soit plus particulièrement la terre, le lieu préparé par Dieu pour les hommes (Jean 1, 10).
Le monde est l’œuvre du Seigneur Jésus : lui, la Parole éternelle de Dieu, a été l’artisan de la première création (Prov. 8, 22-31). C’est par le Fils que Dieu a fait les mondes (Héb. 1, 2).

Jésus et le monde physique

Par son incarnation, Jésus est venu dans le monde, sa création (Héb. 10, 5). Pendant sa vie sur la terre, il a souvent pris des exemples tirés de la nature pour illustrer son enseignement. Par exemple, il invitait ses disciples à étudier les lis des champs, en soulignant que « même Salomon dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux » (Matt. 6, 28-29).

Le chrétien et le monde physique

Nous sommes invités à admirer et à respecter le monde qu’il a créé. Certainement, la nature porte de plus en plus les marques de la chute de l’homme: « la création a été assujettie à la vanité » et elle « soupire et est en travail jusqu’à maintenant » (Rom. 8, 20-22). Les catastrophes écologiques se multiplient et inquiètent bon nombre de personnes. Malgré tout, les choses créées continuent de proclamer la gloire de Dieu, sa sagesse et sa puissance (Ps. ; Ps. 19 ; Jér. 51, 15 ; Rom. 1, 20).

Un danger à éviter

Idolâtrer la nature met la création à la place du Créateur. Le monde tel qu’il est aujourd’hui sera délivré des conséquences du péché pendant le millénium, avant de laisser la place à une nouvelle création, « les nouveaux cieux et la nouvelle terre » (2 Pi. 3, 13).

2. Le monde des personnes
Définition

Dans un deuxième sens, le monde désigne l’ensemble de l’humanité. C’est le sens qu’a ce mot dans le verset bien connu de la Bible: « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3, 16). Jésus est la propitiation pour le monde entier, car le salut par la foi en son nom est offert à tous les hommes (1 Jean 2, 2; 4, 14; 2 Cor. 5, 19).

Jésus et le monde des personnes

Par son incarnation, Jésus a pleinement participé à la nature humaine, à part le péché. « Puis donc que les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé… C’est pourquoi il dut, en toutes choses, être rendu semblables à ses frères » (Héb. 2, 14,17).
Pendant toute sa vie, il s’est approché des personnes, leur a montré un amour vrai et concret, en s’intéressant aux difficultés de chacun de ceux qu’il rencontrait. Dans son humanité parfaite, il ressentait profondément tout ce qu’impliquait la condition humaine (Matt. 8, 17).
L’apôtre Jean révèle que le Seigneur Jésus est :
– l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1, 29) ;
– la vie éternelle de la part de Dieu pour le monde (Jean 3, 15-16) ;
– le Sauveur du monde (Jean 4, 42) ;
– le pain de Dieu qui donne la vie au monde (Jean 6, 33,51) ;
– la lumière du monde (Jean 8, 12 ; 12, 46).

Le chrétien et le monde des personnes

Nous sommes laissés sur cette terre afin de montrer à tous l’amour de Dieu pour les hommes. Notre témoignage n’aura de valeur et de résultats que s’il découle d’une communion réelle avec le Seigneur Jésus. Après sa conversion, le chrétien ne sort pas du monde des personnes. Il reste toujours un être humain, dans sa finitude et ses défaillances (Jac. 3, 2), mais aussi avec ses sujets de joie et de peine (1 Pi. 5, 9). Il s’intéresse à ce qui atteint les hommes et cherche à contribuer à leur bien-être par son travail séculier, par exemple.

Un danger à éviter

Il convient cependant d’éviter de tomber dans l’humanisme. L’homme reste une créature déchue, marquée par le péché. Ce n’est que par la foi en Jésus Christ, et ensuite par une vie à sa gloire, qu’il peut retrouver pleinement son statut d’homme créé à l’image de Dieu.

3. Le monde comme système organisé en opposition à Dieu
Définition

Dans un troisième sens, le monde désigne la société constituée par l’arrangement des affaires humaines (1 Jean 2, 15; 5, 4). Ce système est la conséquence de la chute de l’homme puis du rejet de Christ. Il revêt plusieurs aspects:
– Le monde social, où tant d’hommes aspirent à s’élever toujours plus haut.

Le monde politique qui cherche à diriger et à gouverner les nations dans une lutte incessante pour le pouvoir.
– Le monde économique, lieu d’une compétition effrénée, asservi à la puissance mensongère de l’argent (Ecc. 5, 10), où certains poursuivent l’assouvissement matérialiste de leurs besoins, souvent sans s’occuper des autres qui n’ont même pas le minimum.
– Le monde religieux où les consciences inquiètes se rassurent et sont asservies, etc.
Souvent, dans la Parole, Satan est placé en opposition à Christ (Gen. 3, 15; Apoc. 12, 4), la chair au Saint Esprit (Rom. 8, 4-14; Gal. 5, 17) et le monde, en tant que système, avec Dieu le Père (1 Jean 2, 15).
Ce monde, comme système, n’existe pas indépendamment des personnes qui en font partie (par exemple, un monde d’impies: 2 Pi. 2, 5). Il s’est mis en place dès que le péché est apparu. Il s’est développé ensuite après le déluge et l’histoire de Babel montre le désir de puissance de l’homme (Gen. 10, 10), sa volonté de s’associer pour agir sans Dieu et de s’élever contre lui (Gen. 11, 4). Ensuite le monde a été profondément pénétré par l’idolâtrie, et plus récemment par le développement impressionnant des sciences, des techniques et du commerce mondial (Apoc. 18). En résumé, le monde est le lieu où Dieu, dans sa relation initiale avec l’homme et dans son Fils venu en grâce, est rejeté. C’est le lieu où l’homme s’organise sans Dieu et finalement prend la place qui revient à Dieu. Ce peut être, hélas, dans nos cœurs ou au sein même de l’Eglise.

Jésus et le monde comme système

Jésus est entièrement étranger au monde comme système qui s’oppose à lui. « Je ne suis pas de ce monde » (Jean 8, 23). Il n’est pas venu « pour juger le monde », mais « afin que le monde (les hommes) soit sauvé par lui » (Jean 3, 17). Jésus était « l’ami des pécheurs », tout en étant lui-même à part du péché. Le monde le haïssait (Jean 7, 7; 15, 18), car la conduite parfaitement pure du Seigneur faisait ressortir les ténèbres morales du monde et son opposition, latente ou révélée, à Dieu que Jésus manifestait sur la terre.
Christ aime tous les hommes, mais il distingue parmi tous ceux qui « sont dans le monde » :
– Ceux qui sont « du monde », les incrédules (Jean 8, 23) ; ceux-là constituent réellement « le monde » qui hait Jésus et ceux qu’il a choisis du monde (Jean 15, 19).
– Ceux qui croient en lui, qui « ne sont pas du monde », comme lui, mais qui sont « envoyés dans le monde » par lui (Jean 17, 16,18).
Jésus a souffert de la part du monde. Il se sentait à l’étroit au milieu de ce système tellement opposé à sa nature divine et il était heureux de laisser ce monde pour aller auprès du Père (Jean 14, 19; 16, 28). Ce sont les hommes « de ce monde » qui l’ont persécuté et crucifié.

Satan, chef de ce monde

A la chute de l’homme, et plus encore après le rejet de Christ, Satan s’est emparé de l’autorité du monde. Lors de la tentation, il a montré à Jésus la gloire du monde (Matt. 4, 8; Luc 4, 6), qui est sa sphère d’influence. La Bible dévoile l’autorité spirituelle néfaste de Satan. Il est le chef et le prince du monde (Jean 12, 31; 14, 30; 16, 11). Il agit sur les hommes pour les aveugler, les tromper et leur faire du mal, par les tentations (Héb. 11, 25), par sa violence (1 Pi. 5, 8) et ses ruses (2 Cor. 11, 14). « Chef de l’autorité de l’air » (Eph. 2, 2), il a une influence déterminante sur la structure du monde. A travers les puissances du monde invisible qui le suivent, il produit l’esprit d’erreur et l’esprit de l’Antichrist. C’est pourquoi « le monde entier gît dans le méchant » sous son emprise mortelle (1 Jean 5, 19). Il en résulte une souffrance immense, résultat de l’oppression, de la violence et de la corruption. Non seulement les hommes pèchent pour leur malheur, mais, de plus, ils sont dans un système qui trouve sa cohérence dans leurs convoitises et qui contient des « structures de péché » comme la mafia, les réseaux de drogues et les cartels du crime.
Plus tard, lorsque le mystère d’iniquité sera ouvertement révélé, Satan se présentera comme le dieu de ce monde: ce sera l’apostasie morale et religieuse qui sera l’objet du jugement final de Dieu (2 Thes. 2, 3-12).

Le monde et le chrétien

Le chrétien doit bien se rendre compte que les principes du monde sont dans son propre cœur. Lorsque l’apôtre Jean développe « tout ce qui est dans le monde », il ne cite pas des comportements, des habitudes ou des principes externes, mais il va jusqu’à la racine: « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie » montrent que le mal est au fond du cœur de chacun. C’est pourquoi il est illusoire de penser pouvoir échapper au monde en s’isolant dans un désert ou en voulant fuir tout contact. Ce faisant, nous emporterions malgré tout « le monde d’iniquité » qui est en nous (Jac. 3, 6). Pour vaincre le monde, il faut la foi qui s’attache à Christ déjà victorieux du monde (Jean 16, 33). Elle permet de suivre notre Seigneur Jésus en faisant la volonté de Dieu: aimer Dieu et les frères et obéir à ses commandements (1 Jean 5, 1-5). Il faut aussi comprendre et accepter que le monde nous est crucifié et nous au monde (Gal. 6, 14). Si les chrétiens sont toujours dans le monde, ils ont été retirés par l’œuvre du Seigneur Jésus du « présent siècle mauvais » qui désigne le monde sous son caractère moral (Gal. 1, 4; Jean 17, 14-16). Il y a une opposition de nature, radicale, entre le monde et les chrétiens. Pour cette raison, l’apôtre dit: « Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait » (1 Jean 3, 13).

Le danger du monde pour le chrétien

Le chrétien a « échappé aux souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pi. 2, 20). Il ne peut faire autrement que d’être en contact avec le système du monde et avec des hommes qui sont « du monde » (Jean 17, 15; 1 Cor. 5, 10), mais ce contact ne doit jamais être celui de la communion (1 Cor. 15, 33; 2 Cor. 6, 14-18). Un chrétien pourrait-il se sentir chez lui dans un monde qui a rejeté Christ et qui lui préfère Satan pour chef ?
Par conséquent, le chrétien ne doit pas aimer le monde, sinon il se constitue « ennemi de Dieu  » (Jac. 4, 4). Il ne se laisse pas engager dans le système que forme le monde (quel que soit l’aspect qu’il revête – et Satan sait fort bien le lui présenter sous un jour qui est apparemment très séduisant). Chaque époque a ses combats et les convoitises peuvent paraître changer d’une génération à l’autre. Mais, au fond, elles se rangent toujours sous trois chefs: la convoitise des yeux, la convoitise de la chair et l’orgueil de la vie. Le croyant fidèle sert Dieu en se conservant pur du monde (Jac. 1, 27).
Les choses qui sont dans le monde (1 Jean 2, 15) ne sont pas seulement matérielles. Veillons à ne pas adopter les valeurs des hommes de ce monde, ni à avoir les mêmes buts qui sont opposés à Christ et nous détournent de lui. La Parole nous met sérieusement en garde contre plusieurs formes très dangereuses du monde découlant des « éléments du monde » ou des principes du monde. Ce terme désigne l’ensemble des présupposés du monde, de ses axiomes fondateurs.
– Le légalisme, c’est-à-dire l’ensemble des règles humaines (même tirées de l’Ecriture) par lesquelles nous pouvons penser mériter la faveur de Dieu ou ajouter à l’œuvre de Christ: elles constituent les « éléments du monde » (Gal. 4, 3). La croix de Christ a fait une nette séparation entre ces principes et les croyants, de sorte qu’à la suite de l’apôtre, nous sommes invités à vivre pratiquement cette rupture totale avec le monde (Gal. 6, 14).
– « L’enseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ » (Col. 2, 8) : cette expression recouvre tout ce qui a sa source dans la prétendue connaissance, sagesse ou philosophie humaines, et non dans la parole de Dieu. Alors que c’est en Christ seul qu’est la vraie sagesse, nombreuses sont les idées qui ont cours parmi le monde et ont une apparence de sagesse, mais qui sont en opposition complète avec la pensée de Dieu (1 Cor. 1, 20; 3, 19). Sachons résister à ces mauvais « éléments du monde » en nous nourrissant de la parole de Dieu qui en est le seul antidote.
– L’enseignement spirituel séducteur : « Beaucoup de faux prophètes sont sortis dans le monde » (1 Jean 4, 1,5). « Ils sont du monde; c’est pourquoi ils parlent selon les principes du monde, et le monde les écoute » (2 Jean 7). Ces hommes cherchent à faire des disciples, à les entraîner après eux, à mener « en avant », répondant ainsi à ce penchant des hommes, manifesté dès le début lors de la construction de la tour de Babel, de se donner un nom et un chef ou de s’associer pour s’affirmer et réaliser ensemble un objectif.
Toutes ces formes sont opposées à l’enseignement de la Parole. Elles ne sont que plus dangereuses si elles prétendent s’appuyer sur elle ou la compléter. Veillons à ne pas laisser s’introduire les « principes du monde » dans notre vie individuelle ou dans la vie d’assemblée. Les compromis avec le monde ont des conséquences incalculables en défaites, souffrances et pleurs (2 Tim. 4, 10). Attachons-nous de tout notre cœur au Seigneur Jésus qui nous dit : « Ayez bon courage, moi, j’ai vaincu le monde » (Jean 16, 33).

Monde à venir (Le)

A six reprises, dans l’épître aux Hébreux, nous rencontrons l’expression « à venir » :
– Car ce n’est point aux anges qu’il a assujetti le monde habité à venir dont nous parlons (2, 15).
– Ceux… qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les miracles du siècle à venir (6, 5)
– Mais Christ étant venu, souverain sacrificateur des biens à venir, par le tabernacle plus grand et plus parfait qui n’est pas fait de main, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création (9, 11).
– Car la loi, ayant l’ombre des biens à venir, non l’image même des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices que l’on offre continuellement chaque année, rendre parfaits ceux qui s’approchent (10, 1).
– Par la foi, Isaac bénit Jacob et Esaü à l’égard des choses à venir (11, 20).
– Car nous n’avons pas ici de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir (13, 14).

Cette expression doit être vue comme la caractéristique d’une période future, qui commencera après la résurrection de Christ, son retour, le jugement des nations et l’avènement du règne de mille ans. « Le siècle à venir » est mis en contraste avec « le temps présent » (9, 9), époque où le temple était encore debout, avant l’année 70 ap.J.-C.
Les expressions « présent siècle » et « siècle à venir » sont empruntées à l’apocalyptique juive: la doctrine concernant les derniers événements et la venue du royaume de Dieu. Plusieurs écrits en parlent. Esaïe annonce la venue du Messie en le qualifiant de « Père du siècle » ou « Père d’éternité », c’est-à-dire « Père du siècle à venir ». Il s’agit du règne terrestre de Christ sur le trône de David (Es. 6, 6-7). Les rabbins aussi parlent de deux siècles, séparés par la résurrection. « Le siècle à venir » signifie le règne public du Messie à Jérusalem.
Jésus, le Messie, est déjà venu. Lui-même indique que le moment où il se trouve avec ses disciples est « ce siècle » en opposition avec « le siècle à venir ». Et quiconque aura parlé contre le fils de l’homme, il lui sera pardonné; mais quiconque aura parlé contre l’Esprit Saint, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans celui qui est à venir » (Matt. 12, 32).
En Marc 10, 30 et Luc 18, 30 l’expression « ce temps-ci » semble englober toute la période chrétienne caractérisée par la souffrance et le service, tandis que « le siècle qui vient » est lié à la vie éternelle, après la résurrection d’entre les morts (Voir aussi Dan. 12, 1-3).
Paul parle également de « ce siècle » et de « celui qui est à venir » : Dieu fait asseoir Jésus « au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir » (Eph. 1, 21 ; 2, 7). Le siècle à venir est le moment où les cieux et la terre seront réunis en Christ (1, 10).

Mort (La)

La mort n’est pas la cessation de l’existence mais l’absence de relations sur la terre, avec Dieu, avec tous ceux qui y habitent et tout ce qui s’y trouve. Ainsi, nous étions par nature morts dans nos fautes et dans nos péchés. Par le péché, nous avions perdu toute relation avec Dieu (Adam avait été chassé de sa présence en Eden), quoique notre responsabilité subsiste devant lui. Celui qui est mort (physiquement) n’a plus aucune communication avec ceux qui sont sur la terre, mais il reste conscient de leur existence comme de sa propre condition (Luc 16, 24-28).
Celui qui est mort à la loi (Rom. 7, 4) n’a plus de relation, plus d’obligation envers elle.

Mystères (Les)

Un mystère contient une vérité qui ne peut être comprise par l’homme ou que Dieu a voulu lui cacher. En général, tous les mystères demeurent incompréhensibles pour le monde. Par contre, au moment convenable, ils sont révélés aux croyants par le Saint Esprit, pour les éclairer sur les desseins de Dieu ou sur ses voies envers le monde.
Dieu révèle ses pensées à ceux qui l’aiment (1 Cor. 2, 9), qui se tiennent près de lui, comme Abraham : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire… ? » (Gen. 18, 17,19).
Les mystères dont parle le N.T. se trouvent surtout dans les écrits de l’apôtre Paul, le fidèle « administrateur des mystères de Dieu » (1 Cor. 4, 1). Ils peuvent se classer selon les sujets suivants :
– L’histoire de l’humanité sur la terre (Israël en particulier) et le gouvernement de Dieu à son égard (mystère de l’endurcissement d’Israël, mystère du royaume des cieux et mystère d’iniquité).
– La gloire de Dieu, sa volonté et ses pensées relativement à Christ et à l’assemblée (mystère de Dieu et de sa volonté, mystère du Christ).
– La vie de l’assemblée et des croyants : l’espérance de l’église (mystère des secrets de Dieu, mystère de la foi et de la piété, mystère de la venue du Seigneur).
1. Le mystère de l’endurcissement d’Israël :
En rejetant son Messie, Israël a désormais perdu tout droit à la bénédiction divine. Le peuple est momentanément mis de côté en tant que témoin de Dieu sur la terre. Pendant cette période, – celle de la grâce -, l’évangile est prêché aux nations. C’est un mystère, révélé pour notre instruction dans l’épître aux Romains : « un endurcissement partiel est arrivé à Israël, jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée » (Rom. 11, 25). Ce mystère était déjà prédit par Esaïe, le prophète ; il a été confirmé par le Seigneur et ensuite par l’apôtre Paul (Es. 6, 9-10 ; Marc 4, 12 ; Act. 28, 26-27).
2. Les mystères du royaume :
(voir complément sur le Royaume de Dieu)
Le rejet du Messie par son peuple a reporté à plus tard l’instauration en gloire de son royaume terrestre. Dès lors, le royaume prend une forme mystérieuse, cachée au monde. C’est le « mystère du royaume des cieux » (Matt. 13, 11), ou « du royaume de Dieu » (Marc 4, 11 ; Luc 8, 10). Le Seigneur en révèle les divers aspects et le développement à ses disciples, en leur donnant l’explication des paraboles du royaume.
3. Le mystère d’iniquité
Déjà du temps de l’apôtre Paul, le mystère d’iniquité opérait (2 Thes. 2, 6-7). C’est le développement du mal dans le domaine religieux, qui aboutira à l’apostasie finale de la chrétienté.
Après l’enlèvement de l’Eglise (le dernier mystère), la chrétienté professante est appelée Babylone, la femme infidèle. Son existence et ses relations impures (spirituellement parlant) avec les rois de la terre sont en elles-mêmes un mystère (Apoc. 17, 5-7). Comment supposer en effet que ce qui se réclame encore du nom de Christ soit dans un tel état moral ? La femme, parée de gloires usurpées, est assise sur la bête écarlate, symbole de l’empire romain reconstitué. Son jugement final est terrible, jetant la consternation sur la terre entière (Apoc. 18 ).
4. Le mystère de Dieu et de sa volonté
– a. Le mystère de Dieu :
Ce mystère comprend l’ensemble des desseins de Dieu pour la gloire de son Fils. Christ est le centre de toutes les pensées de Dieu, objet du « mystère de Dieu, dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col. 2, 2-3). Ce mystère nous est maintenant révélé, mais il n’est pas encore pleinement accompli. A l’issue des jugements de ce monde, « le mystère de Dieu aussi sera terminé » (Apoc. 10, 7).
– b. Le mystère de la volonté de Dieu :
Dieu nous a fait connaître le « mystère de sa volonté selon son bon plaisir… de réunir en un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre » (Eph. 1, 9-10). Le bon plaisir de Dieu est de nous unir à Christ et nous bénir en lui ; il est aussi de donner la suprématie à Christ, au-dessus de tout et de tous.
– c. La sagesse de Dieu en mystère :
La pensée de Dieu était d’introduire dans sa propre gloire céleste les rachetés du Seigneur. Cette sagesse en mystère (1 Cor. 2, 7) était un secret pour Dieu, inconnu à l’homme tout au long de son histoire, jusqu’à la croix de Christ (Es. 64, 4 ; 1 Cor. 2, 8). Il nous est maintenant révélé par l’Esprit de Dieu (1 Cor. 2, 10). Ceux qui sont dans l’état spirituel adulte (les hommes faits ou hommes parfaits) en comprennent la portée dans une mesure.
5. Le mystère du Christ (Christ et l’assemblée)
C’est le mystère par excellence, relatif à Christ, son Assemblée, son Corps, son Epouse, l’Evangile.
– a. Le mystère du corps de Christ :
La mission de l’apôtre Paul a été « de mettre en lumière devant tous quelle est l’administration du mystère caché dès les siècles en Dieu » (Eph. 3, 9). Tous les rachetés du Seigneur, issus du peuple juif ou des nations, sont unis à Christ en un seul corps pour constituer l’homme des pensées de Dieu : « Le corps est un…. ainsi aussi est le Christ » (1 Cor. 12, 12). Dans l’épître aux Ephésiens, les croyants sont vus comme « en Christ » devant Dieu. Dans celle aux Colossiens, Christ est présenté comme « en nous » devant le monde.
Ce mystère était autrefois caché à l’homme : « Le silence a été gardé dès les temps éternels » (Rom. 16, 25) ; « Caché dès les siècles et dès les générations » (Col. 1, 26). Paul en a reçu la révélation pour le communiquer aux croyants juifs, comme à ceux de toutes les nations (Rom. 16, 26) : « Par révélation, le mystère m’a été donné à connaître » (Eph. 3, 3).
Ce mystère du corps de Christ est appelé aussi par Paul le mystère de l’Evangile : « Donner à connaître avec hardiesse le mystère de l’évangile » (Eph. 6, 19) ; ou le mystère du Christ : « annoncer le mystère du Christ » (Eph. 3, 4 ; Col. 4, 3).
– b. Le mystère de l’Epouse :
Les croyants, corps de Christ, sont aussi l’épouse de l’Agneau. Paul peut nous déclarer déjà sur la terre comme « fiancés à un seul mari, pour vous présenter au Christ comme une vierge chaste » ( 2 Cor. 11, 2). Plus tard, les noces de l’Agneau seront célébrées dans le ciel. (Apoc. 19, 7-9).
Le mariage de l’homme et de la femme pour la terre est une figure de ce mystère merveilleux : « Ce mystère est grand ; mais moi je parle relativement à Christ et à l’assemblée » (Eph. 5, 32).
6. Le mystère des secrets de Dieu :
L’apôtre prend son propre exemple (1 Cor. 13, 2) pour montrer l’importance primordiale de l’amour, la nature même de Dieu. On peut avoir :
– la prophétie : présenter la Parole de Dieu d’une manière adaptée aux besoins des âmes,
– la connaissance de tous les mystères : c’est-à-dire de tous les secrets de Dieu,
– toute connaissance : celle des Ecritures
– toute la foi : cette pleine et entière confiance en Dieu.
Si l’amour manque, rien n’a de valeur, ni d’effet. Appliquons-nous donc à lier l’amour à la connaissance des mystères de Dieu, en étant gardés dans l’humilité : « Nous avons tous de la connaissance ; la connaissance enfle, mais l’amour édifie » (1 Cor. 8, 1).
Aux premiers temps de l’histoire de l’Eglise, le don des langues s’exerçait pour la prédication de l’évangile et confirmait le témoignage des apôtres et des serviteurs du Seigneur. Il était un signe pour les incrédules (1 Cor. 14, 22). Mais certains frères (le cas est signalé à Corinthe) usaient de ce don pour se mettre en valeur dans l’assemblée, en prononçant des mystères (1 Cor. 14, 2). Il ne s’agit pas ici d’une révélation particulière des pensées de Dieu, mais de paroles incompréhensibles pour l’auditoire.
Le don des langues ne s’exerce plus aujourd’hui, mais l’enseignement qui s’y rattache subsiste pour nous. Toute action dans l’assemblée doit être pour l’édification. Il convient donc de parler dans les réunions de façon à être entendu et compris, pour la bénédiction de tous (1 Cor. 14, 18,19,27-28).
7. Le mystère de la foi et de la piété :
– a. Le mystère de la foi (1 Tim. 3, 9) doit être gardé dans une conscience pure. La foi désigne ici l’ensemble des vérités chrétiennes. Pour le chrétien, les enseignements de l’Ecriture doivent être reçus dans le cœur pour produire une marche agréable à Dieu. Alors « le sentier des justes est comme la lumière resplendissante » (Prov. 4, 18). C’est un chemin mystérieux pour l’homme, « un sentier que l’oiseau de proie ne connaît pas, et que l’œil du vautour n’a pas aperçu »   (Job 28, 7).
– b. Le grand « mystère de la piété » (1 Tim. 3, 16) se résume dans la connaissance de la Personne du Fils de Dieu, Fils de l’homme, venu en chair comme la Parole incarnée pour accomplir l’œuvre de la rédemption. Connaître cette Personne par la foi dans des affections renouvelées est le seul secret d’une vie de piété. Si ces deux mystères de la foi et de la piété sont gardés par les chrétiens individuellement, l’assemblée prospérera sur la terre et rendra un témoignage clair vis-à-vis du monde.
– c. Le mystère des sept étoiles et des sept lampes d’or : (Apoc. 1, 20).
En effet, l’assemblée est la « colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3, 15), pour porter le témoignage de Christ (la lumière) sur la terre jusqu’à sa venue. Le Seigneur tient sous son autorité les assemblées (les lampes d’or) et les représentants moraux de celles-ci (les anges symbolisés par les étoiles). C’est un mystère que la foi seule peut comprendre.
8. Le mystère de la venue du Seigneur :
Lorsque le Seigneur viendra en grâce pour prendre son église auprès de lui (la première phase de sa seconde venue) :
– Les saints endormis seront ressuscités premièrement : c’est la première résurrection (1 Cor. 15, 23 ; 1 Thes. 4, 16).
– Les croyants (qui ont la vie de Dieu) vivant sur la terre à ce moment-là seront transmués : « nous serons changés » (1 Cor. 15, 52).
Ensemble, ils sont ravis à la rencontre du Seigneur, pour être toujours avec lui. Le « changement » des croyants, en vie à la venue du Seigneur, pour être introduits dans la bénédiction sans passer par la mort était une chose entièrement nouvelle, un mystère (1 Cor. 15, 51). Dans toutes les périodes antérieures de l’histoire de l’humanité, tous les justes, depuis Abel, le premier martyr, avaient connu la mort comme terme de leur vie sur la terre (à l’exception d’Enoch et d’Elie). Maintenant, après la mort et la résurrection de Christ, tout est changé : la mort est vaincue, et « ce qui est mortel est absorbé par la vie » (2 Cor. 5, 4).
Que le Seigneur nous accorde de l’attendre chaque jour, « plus que les sentinelles n’attendent le matin » (Ps. 130, 6). Nous connaîtrons peut-être ce privilège et cet honneur d’être introduits dans la maison du Père sans connaître la mort !
9. Conclusion :
Les desseins divins datent de l’éternité passée (Es. 25, 1), s’accomplissent sur la terre pendant la parenthèse du temps, et se déploient dans l’éternité à venir.
Dieu nous a révélé les secrets de ses pensées : « Or le Seigneur, l’Eternel, ne fera rien, qu’il ne révèle son secret à ses serviteurs les prophètes » (Amos 3, 7). La sagesse mystérieuse de Dieu est maintenant manifestée en Christ, qui en est la parfaite expression. En lui, nous avons la révélation de tous les mystères. Toutefois, la connaissance du Fils de Dieu demeure un insondable mystère, car : « personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Matt. 11, 27). Si nous ne sondons pas sa Personne, nous goûtons son amour. Que sa grâce nous accorde toujours davantage de « connaître l’amour du Christ, qui surpasse toute connaissance » (Eph. 3, 19), le centre de tous les mystères et desseins divins !

Nations (Les)

L’ensemble des peuples de la terre, distincts d’Israël, le peuple élu de Dieu. Le peuple d’Israël, ayant reçu le signe de la circoncision, est parfois appelé « la circoncision » alors que les nations sont désignées, en contracte, par le terme : l’incirconcision.
L’apôtre Pierre avait reçu une mission spéciale pour annoncer l’Evangile aux Juifs, au peuple d’Israël, Paul celle de l’annoncer aux non-Juifs, aux nations (Gal. 2, 7). Mais Dieu avait pris soin que l’Evangile soit annoncé pour la première fois à des non-Juifs par l’apôtre Pierre (Act. 10 ), afin qu’aucune objection ne puisse être soulevés par les Juifs.
Voir aussi Circoncision.

Nazaréat (Vœu de)

Le voue de nazaréat était fait par reconnaissance pour des bénédictions particulières accordées par Dieu. D’après la tradition, si la durée n’était pas spécifiée, le voue était tenu pendant 30 jours. Il semble que le nazaréen devait passer au moins les sept derniers jours dans la cour du temple. Pour l’offrande à apporter à la fin du nazaréat, voir Nom. 6, 14-20. L’offrande était onéreuse. Une autre personne pouvait s’associer au nazaréen en payant ses dépenses quand il n’avait pas le moyen de se procurer l’offrande. On considérait ce geste comme une action pieuse et charitable.
Ajoutons que « Nazaréen » vient de « Netser » qui veut dire « branche »

Nazaréen (Le)

Le Nazaréen (séparé) était un homme (ou une femme) entièrement consacré à Dieu après avoir fait un vœu de nazaréat (Nom. 6, 1-21). Il devait s’abstenir de boissons alcooliques et de tout produit, fermenté ou non, tiré de la vigne. Dans cette séparation, il lui était interdit de toucher au vin, symbole de la joie terrestre (Ps. 104, 15), afin de trouver toute sa joie dans le Seigneur. La longue chevelure du Nazaréen, regardée comme un manque de dignité pour l’homme (1 Cor. 11, 14) était le signe visible de son renoncement à son honneur naturel. En outre, afin de se tenir à l’écart de l’influence du mal, le Nazaréen ne devait pas toucher un corps mort.
Jésus a été le parfait Nazaréen. Du commencement à la fin, Il a été complètement séparé de toute joie purement terrestre, entièrement consacré « aux affaires de son Père » (Luc 2, 49), sa véritable nourriture était de faire la volonté de celui qui l’avait envoyé et d’accomplir son œuvre (Jean 4, 34).
Le Nazaréen représente pour nous le dévouement spécial à Dieu qui appelle à renoncer à des choses qui ne sont pas mauvaises en soi, pour servir le Seigneur. Loin de rendre l’existence lourde et triste, ce dévouement tout intérieur produit une puissance dont les effets seront visibles à l’extérieur.

Ninive

La célèbre capitale de l’empire assyrien se trouvait à 450 km au nord de Babylone. On l’appelait la « ville voleuse » parce qu’elle s’était enrichie en dépouillant les autres nations. Nahum affirme que la ville contenait des trésors sans fin. Elle méritait aussi son titre de « ville de sang » (3, 1) à cause de ses nombreuses exactions. Elle est qualifiée de « grande ville » (Jon. 3, 3). Plus vaste que Babylone, elle mesurait environ 100 km de circonférence. Sa partie fortifiée était entourée de murailles qui avaient une trentaine de mètres de haut. Diodore de Sicile, un historien grec, citant Ctésias, rapporte que Ninive avait 1500 tours, chacune d’elle mesurant environ 65 mètres de haut. La bibliothèque royale d’Assourbanipal était l’une des plus riches de toute l’antiquité. Malgré sa cruauté, Assourbanipal fut le souverain le plus éclairé de son temps, rassemblant les ouvrages les plus divers sur des tablettes d’argile. Par ses arts et sa science, Ninive était brillante mais sa fin fut tragique.
D’après certains historiens grecs, les Mèdes assiégeaient Ninive depuis 3 ans, quand, à la suite de pluies continues, une crue subite du Tigre leur livra la ville en emportant les murs sur une longueur de 20 stades (environ 3,7 kilomètres). Selon d’autres, les ennemis des Assyriens s’étaient emparés des écluses et des vannes retenant le fleuve Chaser qui coulait à travers la cité. Ils les ouvrirent soudain, provoquant une forte inondation qui ravagea les constructions et sema la terreur. Quoi qu’il en soit, Nahum avait annoncé une inondation dévastatrice (1, 8) et l’ouverture des portes des fleuves (2, 6).
Ninive disparut complètement. La dévastation fut telle qu’après l’époque grecque et romaine, l’existence même de la ville semblait n’avoir été qu’un mythe. Voltaire prétendait impossible et ridicule la totale disparition d’une pareille métropole. Il fallut attendre 1842 pour que Botta, consul de France à Mossoul sur la rive droite du Tigre, entreprenne des fouilles sur un site qui se révéla être l’emplacement de Ninive.

Nourritures spirituelles du croyant (Les)

« L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Deut. 8, 3 ; Matt. 4, 4).
Les Ecritures présentent en figure plusieurs aspects de la nourriture spirituelle des croyants. Ce sont les biens de l’amour de Dieu envers nous, que nous goûtons à sa table dressée dans le désert (Ps. 23, 5), avant d’être introduits dans sa maison.

– 1. La Pâque
« Notre pâque, Christ, a été sacrifiée » (1 Cor. 5, 7).
Christ, Agneau de Dieu, est le vrai agneau pascal. La fête de la Pâque est l’anticipation de son sacrifice à la croix.
La chair de l’agneau devait être mangée rôtie au feu (Ex. 12, 8). Christ a traversé pour nous le feu du jugement. En mangeant (spirituellement) la chair de l’agneau, nous sommes identifiés avec le sacrifice qui nous délivre du jugement et de la mort. Le sang de l’agneau met effectivement à l’abri de ce jugement tous ceux qui, par la foi, sont au bénéfice de l’œuvre de la croix.
La nuit de la Pâque était « à garder pour l’Eternel, par tous les fils d’Israël, en leurs générations » (Ex. 12, 42). La cène du Seigneur est maintenant pour les chrétiens le souvenir de la mort de Christ pendant le temps de son absence.

– 2. Les pains sans levain
« C’est pourquoi célébrons la fête… avec des pains sans levain de sincérité et de vérité » (1 Cor. 5, 8).
Avec le repas de l’agneau, Israël mangeait ainsi des pains sans levain, pains d’affliction (Ex. 12, 8 ; Deut. 16, 3). La fête des pains sans levain, liée à la Pâque (Luc 22, 1), durait sept jours. C’est la figure de ce que doit être notre vie chrétienne tout entière, exempte de souillure.
Si un mal est manifesté dans une assemblée, le corps tout entier est souillé. La purification s’opère par la confession et l’identification collective avec le mal dont il faut ensuite se séparer. L’assemblée chrétienne est alors invitée à manger spirituellement « le sacrifice pour le péché dans un lieu saint » (Lév. 10, 17), comme une chose très sainte.

– 3. La manne
La manne était la nourriture du peuple d’Israël à travers le désert; elle lui avait été envoyée du ciel en réponse à ses premiers murmures (Ex. 16, 12). C’était une pluie divine et le blé des cieux (Ps. 78, 24), image de Christ, pain de Dieu (Jean 6, 32-35,51).
En traversant le désert (image du monde) le chrétien se nourrit de Christ, la vraie manne céleste. Un omer de manne devait être gardé comme souvenir des soins de Dieu envers son peuple dans le désert (Ex. 16, 32-33). Rien de ce que Christ aura été pour nous ici-bas ne sera oublié dans toute l’éternité.
La manne était quelque chose de menu, de grenu. Elle descendait sur la terre, mais n’avait pas de contact avec elle (Nom. 11, 9). Christ a été ici-bas l’étranger céleste, le Fils de Dieu sur la terre, sans cesser d’être le Fils de l’homme qui est dans le ciel (Jean 3, 13).
La récompense au vainqueur de Pergame (l’assemblée qui habite dans le monde) est précisément la manne cachée (Apoc. 2, 17). C’est la communion dans le ciel avec celui qui avait été rejeté du monde.

– 4. La nourriture du pays
La manne répondait aux besoins du peuple dans le désert. Le vieux blé, le grain rôti et le cru de Canaan (Jos. 5, 11) sont sa nourriture dans le pays de la promesse.
Pour Israël, la manne a été remplacée par le vieux blé du pays, lorsqu’il a quitté le désert pour la terre d’Emmanuel, en traversant le Jourdain. Pour le chrétien, au contraire, Christ est à la fois la manne pour la traversée du désert et sa nourriture céleste; le peuple de Dieu est appelé à jouir dès maintenant de sa position avec lui dans le ciel.
Christ est le vrai grain de blé (Jean 12, 24), seul dans la mort pour porter du fruit en vie éternelle; il est aussi le semeur qui « va en pleurant portant la semence qu’il répand » (Ps. 126, 6). Le grain rôti garde l’empreinte du feu du jugement et de l’épreuve. Mais Christ ressuscité est maintenant au ciel, assis à la droite de Dieu et nous nous nourrissons de lui par la foi.
Les biens du pays de la promesse étaient variés et répondaient à tous les besoins du peuple d’Israël (Deut. 8, 8). Sept ressources sont mentionnées :
1. froment / 2. orge / 3. vignes / 4. poireaux / 5. oignons / 6. oliviers à huile / 7. miel

En figure, le croyant trouve dans le Christ des desseins de Dieu la force de son âme, la joie et le secours de l’Esprit.
Par opposition aux vrais biens célestes du croyant en Christ, la Parole signale trois dangers pratiques, en rapport avec les nourritures frelatées du monde:
– a. L’Egypte (image du monde dont nous subissons l’esclavage) : Lorsque le peuple se lasse des soins de Dieu, il en vient à regretter l’Egypte et sa nourriture gratuite, « pour rien » (Nom. 11, 4-9), en oubliant le fouet et le dur labeur (Ex. 5, 14). A part les pots de chair, il garde le souvenir de six aliments :
1. poisson /  2. concombres / 3. melons /  4. poireaux /  5. oignons /  6. ail
Rien n’est substantiel dans cette nourriture du monde; elle ne laisse qu’un goût persistant d’amertume d’avoir délaissé la source des eaux vives pour des citernes crevassées (Jér. 2, 13).

– b. L’Assyrie (image du monde politique) : Au temps d’Ezéchias, le roi d’Assyrie propose au peuple de Juda de se révolter contre Dieu, et d’abandonner leur héritage. La proposition du Rab-Shaké était subtile (2 Rois 18, 32). La nourriture promise comprenait :
1. blé / 2. moût / 3. pain / 4. vignes / 5. oliviers / 6. miel
Il y manquait l’orge, les figuiers et les grenadiers. Le monde est étranger à la puissance de Christ ressuscité (l’orge) en faveur du peuple de Dieu (les figuiers), et par les secours de l’Esprit (les grenadiers).

– c. Babylone (image du monde religieux infidèle) : Daniel et les trois jeunes Hébreux refusent les mets délicats du roi et le vin qu’il buvait (Dan. 1, 8).
Beaucoup de ces choses ne sont pas mauvaises en elles-mêmes, mais peuvent devenir des idoles pour notre cœur.

En résumé :
– Nous nous nourrissons du souvenir de Christ sur la croix : c’est la Pâque;
– Nous goûtons les ressources de la grâce de Christ pour nourrir nos âmes dans le désert de ce monde : c’est la manne, enfin,
– Nous pouvons en même temps jouir de Christ en qui se réalisent les desseins et les pensées éternelles de Dieu ; nous avons avec lui les choses célestes comme partage et nourriture de l’âme : c’est le cru du pays de Canaan, le vieux blé du pays et le grain rôti.

– 5. Les sacrifices, nourriture de la famille sacerdotale
Sauf l’holocauste qui était entièrement pour Dieu (Lév. 1, 9,13,17), les sacrifices d’offrande volontaire (offrandes de gâteau, sacrifices de prospérités ou offrandes tournoyées) pouvaient être mangées par la famille d’Aaron, le sacrificateur (la famille sacerdotale). Le peuple d’Israël tout entier pouvait participer aux sacrifices de prospérités.
La fête des prémices. Cette fête suivait immédiatement la Pâque et la fête des pains sans levain (Lév. 23, 9-14). Elle était célébrée par le peuple, dans le pays, lorsque la moisson était achevée. L’adorateur offrait d’abord une gerbe tournoyée avec l’agneau de l’holocauste (image de Christ ressuscité présenté à Dieu), avant de pouvoir goûter lui-même du fruit du pays. Alors, les prémices du fruit de la terre promise (figure du ciel pour nous) étaient offerts à Dieu dans une corbeille (Deut. 26, 1-11) : image précieuse du culte de l’assemblée.
Les sacrifices de prospérités : A Dieu revenait d’abord le sang et la graisse. Puis le sacrificateur, l’adorateur qui offrait le sacrifice, et le peuple entier participaient à ce repas de communion (Lév. 7, 28-36). Tout animal devait ainsi être présenté en sacrifice à Dieu, avant d’être mangé par l’Israélite (Lév. 17, 1-7). Le sacrifice de prospérité est une belle image de la communion des croyants à la table du Seigneur (1 Cor. 10, 17-18).
Les offrandes élevées et tournoyées : L’épaule (image de la puissance de Christ envers nous) et la poitrine (image de ses affections) de certains sacrifices étaient tournoyées devant l’Eternel. La famille sacerdotale en mangeait (Nom. 18, 11). L’assemblée est pour Dieu une famille sacerdotale (1 Pi. 2, 5), qui lui présente les perfections de Christ et lui raconte toute la gloire du vrai Joseph (Gen. 45, 13), en éprouvant la communion dans sa présence.

– 6. Christ, sa chair et son sang (Jean 6)
Le Seigneur rappelle aux Juifs que leurs pères avaient mangé la manne au désert (v. 31), pour leur montrer qu’il venait lui-même maintenant ici-bas comme la vraie manne, le pain de vie, le pain de Dieu (v. 34-35).
Il se présente d’abord comme un Christ vivant au milieu de son peuple (v. 40). Mais pour donner la vie à d’autres, le Fils de l’homme devait mourir, laisser sa vie (Jean 10, 17) et son sang devait être versé.
Manger la chair du Fils de l’homme et boire son sang, communiquer la vie éternelle, qui est Christ lui-même (v. 50-51,53). Cet acte, spirituel, de la nouvelle naissance, ne se répète pas.
Dès lors, le croyant a la vie divine, et la mort ne domine plus sur lui. Identifié avec Christ dans sa mort (telle est la portée de l’acte de manger), il a la promesse de la résurrection (v. 54).
Mais la vie divine dans le croyant doit aussi être entretenue spirituellement. Christ est la nourriture qui fortifie son âme (v. 56). C’est ainsi que nous demeurons en Christ, et lui demeure en nous. Aucune communion avec lui ne peut être réalisée en dehors de sa mort.

– 7. Le fruit de l’arbre de vie
Tous les aspects de la nourriture spirituelle des croyants présentés ci-dessus sont pour le temps présent. Il reste une promesse pour l’avenir, dans l’éternité de gloire avec Christ.
Le paradis terrestre, lieu de bonheur de la première création, avait été fermé à l’homme par sa faute; Dieu, en miséricorde, lui a interdit l’accès à l’arbre de vie, pour que le monde ne soit pas peuplé de pécheurs immortels.
Mais Christ, pas sa mort, est devenu le commencement d’une nouvelle création, celle de Dieu (Col. 1, 18 ; Apoc. 3, 14) ; il ouvre au croyant, placé au bénéfice de son œuvre, les portes du paradis céleste. Ce lieu de délices est déjà promis au brigand repentant (Luc 23, 43). Là, se trouve la source de la vie (le fleuve d’eau vive), et l’arbre de vie (Apoc. 2, 7 ; 22, 1-2). L’arbre de la connaissance du bien et du mal (figure de la responsabilité de l’homme devant Dieu) n’a plus sa place, car Christ a répondu parfaitement à la justice de Dieu.
Le fruit de l’arbre de vie constitue la nourriture des saints; ses feuilles sont pour la guérison des nations (pendant la période millénaire).
Ce fruit est promis, pour l’avenir, au vainqueur de l’assemblée d’Ephèse : « Je lui donnerai de manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu ». Lui qui revient au premier amour abandonné peut en goûter déjà les prémices, choses « ineffables, qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer »  (2 Cor. 12, 4).
Dans la gloire, Christ, le vrai serviteur de l’Eternel, introduira ses rachetés au souper éternel de la grâce; il « les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira » (Luc 12, 37).
Que son Nom soit béni !

 

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