Livre du prophète Aggée (37ème livre de la Bible)

Retour au menu « Ancien Testament »
♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Pour accéder rapidement à l’un des deux chapitres, veuillez simplement introduire un argument de recherche tel que, par exemple « Chapitre 2 ». Après une, ou très peu d’occurrence(s), vous arriverez sur le texte biblique du chapitre en question suivi de commentaires. Ces notes sont précédées d’une introduction et  d’autres notes d’une portée générale sur le livre d’Aggée.

Introduction
Aggée signifie nos fêtes ou joyeux, voire né un jour de fête. Nous ne connaissons rien sur son histoire personnelle. Certains pensent que, d’après Esdras 5, 1 et 6, 14, en rapport avec Agg. 2, 3, Aggée avait dû connaître le premier temple. Si c’est le cas, il aurait environ quatre-vingts ans au moment de sa prophétie. Deux mois après Aggée, c’est Zacharie qui prophétisera. Pour comprendre les prophéties d’Aggée et Zacharie, il importe de se référer consciencieusement au récit historique du livre d’Esdras.
Aggée, par son message, veut atteindre la conscience d’un peuple attiédi, relâché, négligent et recherchant ses aises. Mais son message, comme celui des autres prophètes, va jusqu’à la manifestation de l’heure de la gloire. A cet effet, Héb. 12, 26-27 cite Aggée.
Ce livre mentionne des conducteurs civils et religieux dont Zorobabel, qui signifie semé ou né à Babylone, voire joyeux dans la tribulation et Joshua qui est appelé de son nom perse dans Esdras, c’est-à-dire Shehbatsar qui veut dire premier jour du mois ou jour de la nouvelle lune. Selon 2 Rois 4, 23, c’était une occasion particulière pour écouter les prophètes. C’est bien sûr le même Joshua dans le livre de Zacharie.
Zorobabel et Joshua sont des types prophétiques de Jésus exerçant la royauté et la sacrificature.

Autres notes
Les trois derniers prophètes (Aggée, Zacharie, Malachie) ont prophétisé après la captivité de Babylone, lorsqu’un résidu a été introduit en Israël, bien que Dieu n’ait pas repris ses relations avec son peuple. Ce Résidu rentre par et dans la faveur de Dieu. Il peut réaliser dans une mesure les enseignements de Deutéronome 30. Ce peuple a vite faibli et a peu réalisé ces enseignements. C’est alors que Dieu, dans ses voies d’amour, a suscité Aggée. Deux choses contribuent à décider quel est le temps convenable, pour son intervention auprès de son peuple par la bouche d’un prophète: il y a les considérations morales et la disposition qu’Il imprime aux évènements. En considérant cela, c’est bien triste de constater la ruine de ce que Dieu a établi en bénédiction, et la faiblesse, et l’imperfection, de ce qui s’élève sur des ruines, quoique ce relèvement s’opère par la grâce précieuse. Cette grâce précieuse aide le peuple à se relever et il est même prononcé une malédiction sur les ennemis, quoique un résidu de ceux-là trouvera aussi le bonheur et la délivrance en Christ. Et la dernière gloire de la maison sera plus grande que la première. Christ, en ébranlant toutes les nations mettra, en venant dans la gloire, la paix sur la terre. Le jugement rapporté au
ch. 2, 22 semble être celui des nations venant contre Jérusalem dans ce jour-là.

Zorobabel signifie né à Babylone. Et Sheshbatsar, son nom chaldéen veut dire joyeux dans la tribulation (cf Esdr 1, 8). Oui, l’Eternel l’appelle par son nom comme pour lui dire: pauvre réchappé de l’exil, j’ai d’ineffables promesses pour toi. En même temps nous pouvons reconnaître, dans cet héritier de David, un type de Christ, le libérateur choisit et établit par Dieu pour régner sur Israël.

Notes extraites du Messager Evangélique 1978 : ce prophète, appelé le messager de l’Eternel pour délivrer au peuple le message de l’Eternel, est envoyé au résidu des Juifs remonté de captivité à Jérusalem, cela du temps de Cyrus roi de Perse. L’histoire de ce retour est relaté dans le livre d’Esdras qui s’ouvre avec la première année de Cyrus. Lors de sa proclamation en faveur des Juifs, la grande majorité du peuple préféra cependant rester à Babylone dans les conditions faciles de cette captivité humiliante, plutôt que de rencontrer les épreuves et les opprobres liés à l’accomplissement de la volonté de Dieu. Nous avons ainsi une pierre de touche de l’état moral d’Israël. Le grand sujet de ce livre est donc la maison de Dieu dont la première mention dans l’Ecriture se trouve en Gen. 28, 17. La dernière se trouve en Apoc. 21, 3. La structure et les éléments de cette maison peuvent varier selon les temps. Mais le but de la maison est toujours le même, à savoir de former une habitation de Dieu au milieu des hommes. Cette maison est caractérisée par la sainteté (Ps. 93, 5) et par la prière (Es. 56, 7). En résumé, en rapport avec cette maison, l’Ecriture nous apprend que c’est le désir de Dieu d’habiter au milieu de son peuple. Et cette habitation est caractérisée par la sainteté, la dépendance de lui, et la soumission à sa volonté. C’est le lieu où l’homme est béni et dans lequel le culte est rendu à Dieu. Et c’est pour bâtir cette maison que le peuple devait remonter à Jérusalem selon Esdras 1, 1-5. Le travail de cette maison avait bien commencé mais après environ deux ans, l’ennemi s’est mis de la partie et les Israélites, découragés, ont abandonné l’œuvre. Mais si le peuple a manqué, Dieu n’abandonnera jamais son dessein, ni ne délaissera son peuple. Ainsi, par sa grâce, après seize ans depuis son retour à Jérusalem, le prophète Aggée, messager de l’Eternel, est envoyé avec plusieurs messages précis. Tout ceci rappelle aussi l’état de l’Eglise en l’an 2000. Aggée est donc porteur de quatre messages de la part de l’Eternel. Ce qui suit en est que quelques bribes.

Il ne suffit pas de sortir du camp mais vers Lui hors du camp.

Premier message : ch. 1, 1-11. Il y a d’abord un appel à la conscience (v.2-4) suivi d’une exhortation (v.5-6) et d’un encouragement (v.7-11). Corollaire de ce premier message : ch. 1.12-15. Après avoir obéi à la Parole, nous avons un encouragement précieux par la présence de l’Eternel  » Je suis avec vous, dit l’Eternel « . Comptons sur sa présence et reposons-nous sur ses paroles.

Deuxième message : ch. 2, 1-9. Dans ce message, le résidu est appelé à avoir un regard sur le passé de la maison (v.1-3). Il lui est rappelé quelles sont ses ressources pour le temps présent (v.4-7), et il est encouragé à considérer la gloire future (v.6-9).

Troisième message : ch. 2, 10-19. Ce message démontre que la racine de toute chute, alors comme maintenant, se trouve dans un mauvais état moral.

Quatrième message : ch. 2, 20-22. Ce message est adressé à Zorobabel. C’est une grande parole d’encouragement pour le résidu. Mais nous avons spécialement en vue celui qui était un instrument entre les mains de Dieu pour amener le peuple à obéir à la parole.

Autre manière de  » découper  » ce livre :

Premier message :
ch. 1, 1-11. Appel de Dieu à la conscience afin qu’ils montrent de la repentance.

Deuxième message
:
ch. 1, 12-15. Appel de Dieu à leur esprit afin qu’ils montrent du zèle.

Troisième message
:
ch. 2, 1-9. Appel de Dieu à leur volonté afin qu’ils montrent de la persévérance.

Quatrième message
:
Ch. 2, 10-19. Appel de Dieu à leur conscience, pour qu’ils montrent de l’obéissance.

Cinquième message
:
Ch. 2, 20-23. Appel de Dieu à leur cœur pour leur donner des certitudes.

Les notes qui suivent se réfèrent au découpage en quatre messages.

Chapitre 1
Texte biblique

1 La seconde année du roi Darius,* au sixième mois, le premier jour du mois, la parole de l’Éternel vint par** Aggée, le prophète, à Zorobabel, fils de Shealthiel, gouverneur de Juda, et à Joshua***, fils de Jotsadak, le grand sacrificateur, disant :
2 Ainsi parle l’Éternel des armées, disant : Ce peuple dit : Le temps n’est pas venu, le temps de la maison de l’Éternel, pour [la] bâtir. 3 Et la parole de l’Éternel vint par Aggée le prophète, disant :
4 Est-ce le temps pour vous d’habiter dans vos maisons lambrissées, tandis que cette maison est dévastée ? 5 Et maintenant, ainsi dit l’Éternel des armées : Considérez bien* vos voies. 6 Vous avez semé beaucoup, et vous rentrez peu ; vous mangez, mais vous n’êtes pas rassasiés ; vous buvez, mais vous n’en avez pas assez ; vous vous vêtez, mais personne n’a chaud ; et celui qui travaille pour des gages, travaille pour [les mettre dans] une bourse trouée. 7 Ainsi dit l’Éternel des armées : considérez bien* vos voies : 8 Montez à la montagne et apportez du bois, et bâtissez la maison ; et j’y prendrai plaisir, et je serai glorifié, dit l’Éternel. 9 Vous vous attendiez à beaucoup, et voici, ce n’a été que peu ; et vous l’avez apporté à la maison, et j’ai soufflé dessus. Pourquoi ? dit l’Éternel des armées. À cause de ma maison, qui est dévastée, — et vous courez chacun à sa maison. 10 C’est pourquoi au-dessus de vous les cieux ont retenu la rosée, et la terre a retenu son produit ; 11 et j’ai appelé une sécheresse sur la terre, et sur les montagnes, et sur le blé, et sur le moût, et sur l’huile, et sur ce que le sol rapporte, et sur les hommes et sur les bêtes, et sur tout le travail des mains.
12 Et Zorobabel, fils de Shealthiel, et Joshua, fils de Jotsadak, le grand sacrificateur, et tout le reste du peuple, écoutèrent la voix de l’Éternel, leur Dieu, et les paroles d’Aggée le prophète, selon la mission que lui avait donnée l’Éternel, leur Dieu ; et le peuple craignit l’Éternel. 13 Et Aggée, le messager de l’Éternel, parla au peuple par le message de l’Éternel, disant : Je suis avec vous, dit l’Éternel. 14 Et l’Éternel réveilla l’esprit de Zorobabel, fils de Shealthiel, gouverneur de Juda, et l’esprit de Joshua, fils de Jotsadak, le grand sacrificateur, et l’esprit de tout le reste du peuple ; et ils vinrent et travaillèrent à la maison de l’Éternel des armées, leur Dieu, 15 le vingt-quatrième jour du sixième mois, en la seconde année du roi Darius.

— v. 1* : date : A.C. 619. — v. 1** : litt.: par la main de. — v. 1*** : ou : Josué ; hébreu : Jehoshua, l’Éternel [est] sauveur.
— v. 5, 7 : litt.: Mettez vos cœurs.

Commentaires
Versets 1 à 11 : l’exhortation du prophète.
12-15 : résultat de l’exhortation. Réveil du peuple

La prophétie d’Aggée nous reporte aux derniers évènements de l’A.T. La ruine morale d’Israël en est au dernier terme. Le peuple est déclaré Lo-Ammi. Les dix tribus sont déjà emmenées depuis longtemps, puis plus tard celles de Juda et de Benjamin. Jérusalem est détruite et il n’y a plus la gloire de Dieu dans le temple. Aux yeux des hommes, il n’y a plus de maison de Dieu sur la terre. Pour les deux tribus citées, septante années de captivité ont été annoncées (Jér. 25, 11-12 et Dan. 9, 2). Ces septante ans ont pris fin et en l’an 536 avant J.C. un résidu de ces deux tribus, en tout 49697 hommes remontèrent à Jérusalem sous la conduite de Zorobabel et de Joshua pour bâtir la maison de l’Eternel, selon Esdras 1, 2-3. Dans ce même livre, selon ch. 3, 2-3, l’autel est rebâti au septième mois. Ils rétablissent ainsi le grand témoignage public de leur relation avec Dieu. Ainsi, le livre d’Esdras a trait à la prophétie d’Aggée, en partie du moins. Cette partie montre trois grands faits: 1) la construction de l’autel. 2) La pose des fondements puis, après une parenthèse de seize années, 3) l’édification et l’achèvement de la maison.

Quant à l’application actuelle (1 Cor. 10, 11), rappelons que les circonstances terrestres du peuple d’Israël peuvent être mises en relief de celles du peuple céleste, mais ce qui était matériel pour Israël a sa contrepartie spirituelle pour nous. Or l’Eglise, dans le temps actuel, bien que une et unie aux yeux de Dieu et de la foi, est corrompue et ruinée quant à sa responsabilité, tout comme Israël du temps d’Aggée. Aux yeux du monde, elle n’est plus qu’un amas de ruines. C’est sous cet angle de la responsabilité de l’homme que l’Eglise sera considérée dans cette étude. Mais comme aux jours d’Esdras, un faible résidu est appelé à bâtir la maison de Dieu. Cette maison était un temple, matériel pour le Juif, et elle est un temple spirituel, composé de pierres vivantes, destiné à être une habitation de Dieu par l’Esprit (Eph. 2, 22). Nous ne bâtissons rien de nouveau car la maison de Dieu est toujours la même à voir Agg. 2, 7,9 et Esdras 5, 2,11-13. Ce qui y est ajouté par l’homme n’est que ruines supplémentaires. De fait, dans le passé, il y eût plusieurs temples: Salomon, Zorobabel, Hérode et il y aura celui de l’Antichrist (commentaire: probable allusion au type représenté par Antiochus Epiphane) et un final, le temple millénaire d’Ezéchiel. Dieu n’en compte pas cinq mais un seul. Dans le cours de cette histoire et d’Esdras, il y eût donc ce grand fait de l’autel rebâti au ch. 3, 2-3, ce qui correspond pour nous à 1 Cor. 10, 16-17 et aux bénédictions qui en découlent comme aussi aux efforts de l’ennemi contre le témoignage, d’où s’ensuivent des désertions, etc. C’est ce qui se passa au temps d’Esdras et c’est à ce moment-là qu’Aggée intervient pour montrer au résidu les causes qui, après ces beaux débuts de force et de joie, avaient entravé l’œuvre que Dieu lui avait confiée. Ainsi, lorsque Aggée fut envoyé au peuple, le raisonnement de ce peuple est résumé au v. 2. Le peuple est découragé et le motif en est la peur et l’incapacité de résister aux obstacles que la puissance de l’ennemi nous oppose. Demandons-nous si ce découragement n’est pas un outrage à la puissance et à la fidélité de notre Dieu. Mais le v. 4 fait comprendre que le découragement n’était au fond qu’un prétexte car la source du mal, la gravité que le résidu soupçonnait à peine, résidait dans l’égoïsme et dans la mondanité. Oui, les gens estimaient leurs propres affaires plus que celles de la maison de Dieu, en s’établissant à l’aise, en se laissant envahir par le luxe, tandis que les intérêts du temple étaient rejetés à l’arrière-plan. Donc, dans les v. 2 à 6, nous avons un reproche divin. Le v. 6 nous invite à méditer sur nos voies et à en considérer leurs conséquences dans la discipline du Seigneur sur nous. Soyons donc en garde et soyons prêts à recevoir cette semence, cette moisson qui est répandue en abondance, afin d’en faire une riche provision. Ne faisons pas défaut comme Israël au v. 6. Ce verset démontre aussi tous les efforts personnels que l’on peut faire sans rien avoir pour autant, sans rien retenir. Aussi, les v. 7 à 9 nous exhortent une nouvelle fois à considérer nos voies. Le v. 9 démontre le jugement de Dieu sur leur activité car leur travail s’était réduit à néant. Ainsi, il n’y a plus de matériaux pour bâtir vu qu’ils bâtissaient pour eux-mêmes. Remarquons en tout cela combien l’ennemi ne se manifeste guère. C’est qu’il est satisfait de voir des cœurs partagés et qui ne peuvent faire aucune avance dans la construction de la maison de Dieu. Dans ces versets, il y a un appel à la conscience (v. 7 à 11) puis un autre à leur esprit. Le premier a pour but la repentance. Le second afin qu’ils montrent du zèle (v. 12-15).

Ainsi, par la grâce de Dieu, nous avons dans ces v. 12-15 qu’il y a de la crainte. C’est le résultat de l’appel qui a été fait. Le message de l’envoyé de l’Eternel est reçu. Ce cri considérez vos voies a trouvé de l’écho dans la conscience d’Israël. Un réveil se produit. Et, comme récompense du zèle de quelques-uns, l’Eternel répète Je suis avec vous. Et, ils vinrent et travaillèrent à la maison de l’Eternel (v. 14).

Au sujet de la présence de l’Eternel : cf 2 Chr. 15, 2.

Au sujet de la prédication : prêcher Jésus Christ et Jésus Christ crucifié. Voilà le rôle d’un Messager (signification du nom de Malachie). Un autre message est souvent donné par des sectes pour accréditer de fausses doctrines.

Chapitre 2
Texte biblique

1 * Au septième [mois], le vingt et unième [jour] du mois, la parole de l’Éternel vint par Aggée le prophète, disant : 2 Parle à Zorobabel, fils de Shealthiel, gouverneur de Juda, et à Joshua, fils de Jotsadak, le grand sacrificateur, et au reste du peuple, disant : 3 Qui est de reste parmi vous qui ait vu cette maison dans sa première gloire, et comment la voyez-vous maintenant ? N’est-elle pas comme rien à vos yeux ? 4 Mais maintenant, sois fort, Zorobabel, dit l’Éternel, et sois fort, Joshua, fils de Jotsadak, grand sacrificateur, et soyez forts, vous, tout le peuple du pays, dit l’Éternel, et travaillez ; car je suis avec vous, dit l’Éternel des armées. 5 La parole [selon laquelle] j’ai fait alliance avec vous, lorsque vous sortîtes d’Égypte, et mon Esprit, demeurent au milieu de vous ; ne craignez pas. 6 Car, ainsi dit l’Éternel des armées : Encore une fois, ce sera dans peu de temps, et j’ébranlerai les cieux et la terre, et la mer et la terre sèche ; 7 et j’ébranlerai toutes les nations. Et l’objet du désir de toutes les nations viendra, et je remplirai cette maison de gloire, dit l’Éternel des armées. 8 L’argent est à moi, et l’or est à moi, dit l’Éternel des armées : 9 la dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première, dit l’Éternel des armées, et dans ce lieu, je donnerai la paix, dit l’Éternel des armées.
10 Le vingt-quatrième [jour] du neuvième [mois], dans la seconde année de Darius, la parole de l’Éternel vint par Aggée le prophète, disant : 11 Ainsi dit l’Éternel des armées : Interroge les sacrificateurs sur la loi, disant : 12 Si un homme porte de la chair sainte dans le pan de sa robe, et qu’il touche avec le pan de sa robe du pain, ou quelque mets, ou du vin, ou de l’huile, ou quoi que ce soit qu’on mange, [ce qu’il a touché] sera-t-il sanctifié ? Et les sacrificateurs répondirent et dirent : Non. 13 Et Aggée dit : Si un homme qui est impur par un corps [mort] touche quelqu’une de toutes ces choses, est-elle devenue impure ? Et les sacrificateurs répondirent et dirent : Elle est impure. 14 Et Aggée répondit et dit : Ainsi est ce peuple, et ainsi est cette nation devant moi, dit l’Éternel, et ainsi est toute l’œuvre de leurs mains, et ce qu’ils présentent là est impur. 15 Et maintenant, considérez bien*, je vous prie, [ce qui va arriver] dès ce jour et dorénavant : avant qu’on eût mis pierre sur pierre au temple de l’Éternel, — 16 avant que ces [jours] fussent, si l’on venait à un tas de vingt [boisseaux], il y en avait dix ; si l’on venait à la cuve pour puiser cinquante mesures, il y en avait vingt ; 17 je vous ai frappés par la brûlure et la rouille et la grêle, [dans] toute l’œuvre de vos mains, et aucun de vous [n’est revenu] à moi, dit l’Éternel : 18 considérez-le bien*, je vous prie, dès ce jour et dorénavant, depuis le vingt-quatrième jour du neuvième [mois], depuis le jour où le temple de l’Éternel a été fondé ; considérez-le bien*. 19 La semence est-elle encore dans le grenier ? Même la vigne, et le figuier, et le grenadier, et l’olivier, n’ont pas porté de fruit. Dès ce jour-ci, je bénirai.
20 Et la parole de l’Éternel vint à Aggée, pour la seconde fois, le vingt-quatrième [jour] du mois, disant : 21 Parle à Zorobabel, gouverneur de Juda, disant : J’ébranlerai les cieux et la terre, 22 je renverserai le trône des royaumes, et je détruirai la puissance des royaumes des nations, et je renverserai les chars et ceux qui les montent ; et les chevaux seront abattus, et ceux qui les montent, chacun par l’épée de son frère. 23 En ce jour-là, dit l’Éternel des armées, je te prendrai, Zorobabel, fils de Shealthiel, mon serviteur, dit l’Éternel, et je te mettrai comme un cachet ; car je t’ai choisi, dit l’Éternel des armées.

  • v. 15, 18 : litt.: Mettez vos cœurs.

Commentaires
Versets 1 à 9 : l’encouragement et la promesse.
10-19 : la séparation et le jugement de soi-même.
20-23 : dernière prophétie. Bénédiction finale. Introduction du Messie comme roi.

Le livre d’Aggée contient quatre révélations et celle des versets 1 à 9 fait suite à la première du chapitre 1 lorsqu’il est question du réveil. Les premiers versets du ch. 2 offrent une ressemblance frappante avec la deuxième à Timothée, en ce qu’il y a du découragement dans le résidu d’Israël, tout comme Timothée était en proie au découragement, de sorte que Paul devait l’exhorter en vue de  » ranimer le don de grâce de Dieu qui était en lui « . Et la grâce de Dieu intervient pour donner l’encouragement nécessaire. Oui, v.4-5, l’Eternel intervient pour encourager le résidu, tout comme Timothée était encouragé en 2 Tim. 1, 7, 2, 1, etc. L’état du temple au temps d’Aggée était à peu près comparable à celui de l’Eglise en 2000. Dieu, lui, est loin de limiter l’étendue des dégâts. Au contraire, il en fait ressortir toute la grandeur au v. 3. Nous pouvons nous poser diverses questions : où étaient les objets de la maison de Dieu ? qu’en était-il de la sacrificature ? En Zach. 3, 3, même Joshua avait des vêtements sales au lieu de ses vêtements de gloire et de beauté ! Où chercher la présence de Dieu au milieu de son peuple ? où trouver la gloire ? Oui, Icabod (le nom d’un fils d’Elie le sacrificateur), c’est-à-dire privé de gloire avait à nouveau été prononcé. Mais faut-il perdre courage au milieu de tout cela ? Non. Au contraire, il faut travailler à cette œuvre, nous dit le Seigneur. Il vaut la peine de travailler à cette œuvre et puissions-nous entendre les paroles du Seigneur à nos oreilles, celles du v. 4,  » car je suis avec vous « . Tout comme Josué à l’époque, il y a lieu de se fortifier et comme Gédéon aller avec la force que nous avons. Ainsi, la force se trouve en Lui pour le travail de sa maison. Ayons à cœur d’édifier l’assemblée sur Christ car l’évangélisation n’est pas tout. Pour l’apôtre Paul, les deux ministères importaient beaucoup (cf Col. 1, 23-25). Pour l’apôtre, le ministère de l’assemblée vaut tout autant que le ministère de l’évangélisation. Pensons au Seigneur qui s’est livré lui-même pour l’assemblée. Comment lui deviendrait-elle indifférente ? Et Dieu est honoré par le travail, tout faible soit-il, qui édifie sa maison, son Eglise ici-bas. Celui qui n’en tient pas compte méprise ce qui glorifie Dieu et se prive des bénédictions relatives à cette maison. Oui, l’approbation de Dieu est pour tout résidu qui obéit et reçoit ainsi des grâces nouvelles. Le v. 5 dénote aussi l’intelligence de la parole et la réalisation de la présence du Saint Esprit. Tout cela ne se trouve que là où la maison est reconnue. Et puis, il y a une espérance glorieuse qui est révélée au résidu. Elle est dépeinte dans les v. 6 à 9. Pour l’Eglise, il s’agit de cette espérance glorieuse qui est révélée en maints endroits du Nouveau Testament. Ayons ainsi à cœur de considérer bien nos voies et demandons-nous d’où vient l’arrêt de notre travail. Cessons de préférer nos intérêts à ceux de la maison de Dieu. Réveillons-nous de ce sommeil qui nous paralyse. Alors nous aurons une assurance devant les promesses qui sont données à notre foi et devant la récompense que la fidélité de Dieu place devant nous. Nous trouverons avec nous Dieu lui-même, et son Esprit, et sa Parole, et nous serons encouragés par la promesse du Seigneur.

Entre les versets 9 et 10 de ce chapitre se situe le commencement de la prophétie de Zacharie.

Cf v. 13 avec Nom. 19, 11. Image : des fruits sains sont gâtés par des fruits pourris.

Dans les v. 10 à 19, nous avons une révélation destinée à atteindre la conscience du résidu. C’est le quatrième message. Ainsi, parmi les quatre révélations du livre d’Aggée, la première et la troisième sont des répréhensions, tandis que la deuxième et la quatrième sont des encouragements prophétiques. Si la première révélation parlait d’égoïsme, la seconde mentionnait la sainteté. Mais hélas, ce résidu a dégénéré jusqu’à crucifier l’objet du désir des nations et son propre Messie. La sainteté avait fait défaut à ce résidu là. Cela a encore empiré après quelques années, à tel point qu’ils se souillèrent en prenant pour femmes les filles des Cananéens (Esdras ch. 9), en violant le sabbat et en profanant la sacrificature (Néh. ch. 13). Alors, au v. 12, Aggée soumet un cas qui est celui d’un homme auquel la chair sainte qu’il porte dans son manteau porte un caractère de sainteté extérieure. Toutefois, la profession, notre profession, ne rend pas notre travail agréable à Dieu. Ce passage le démontre. Pour être agréable, il faut que le travail soit le fruit même de la sainteté. Au v. 13, il faut savoir que le corps mort représentait en Israël le type le plus complet de la terrible conséquence et des fruits ultime du péché. Ainsi, tout ce qui est amené par des mains en contact avec le péché n’est que le fruit du péché et ne vaut rien aux yeux de Dieu. Le peuple, au v. 14, porte cette sentence. De nos jours aussi (2004), il y a de l’incapacité dans ce que nous faisons et le v. 16 est bien significatif. Mais grâce à Dieu qui est patient, miséricordieux, plein de bonté, de sorte que cette incapacité est relative. Mais que penser du travail que nous fournissons: est-ce qu’il apporte quelque chose pour la maison de Dieu? comme Aggée nous l’a appris? Hélas: non. La lumière est faible et peu sont attirés par le témoignage. Verset 17: ce passage démontre que le châtiment de Dieu est allé très loin, à tel point que les sources même du travail du résidu sont condamnées. La rouille est donc une maladie des graminées et elle est due à un excès d’humidité. La brûlure est due à un excès de chaleur causé par le vent d’est, le vent du désert (Gen. 41, 6). Il est frappant que Dieu se sert encore aujourd’hui de ce genre de fléau. La conséquence de ces mauvaises conditions climatiques est donnée au v. 19. Depuis trois mois, le réveil avait eu lieu; et pourtant, ils n’avaient pas encore eu de récoltes, étant encore sous les conséquences de leurs péchés. Les suites douloureuses des péchés anciens se prolongent bien souvent au-delà du moment où il y a eu conversion et repentance. Et pourtant, les v. 18 et 19 montrent encore quelque chose: si nous condamnons notre égoïsme et notre mondanité, et bien Dieu pourra bénir. Ayons cette énergie de la foi et abandonnons nos aises et nos intérêts, séparons-nous du monde, et alors, avec des cœurs affectionnés à Christ, et zélés pour l’édification de la maison de Dieu, alors même nous retrouverons la bénédiction perdue.

Puis, dans les v. 20 à 23, il y a la quatrième révélation qui est un encouragement prophétique (cf Héb. 12, 27). A noter que, suivant la manière dont ce livre est découpé, cette quatrième révélation constitue un cinquième message (voir commentaires avant le chapitre premier) qui est un appel de Dieu à leur cœur, pour leur donner des certitudes. Et ces choses immuables, au chapitre deux, étaient l’introduction du Messie dans son temple glorieux (v. 8), et le v. 23 indique que Zorobabel, si faible, sera mis de côté pour être établi et scellé pour toujours. C’est qu’il est un type de Christ et, comme Joshua en Zach. 3, Zorobabel est le représentant du résidu qui sera établi à toujours. Le message du v. 6 est répété à ce conducteur princier qui avait peut-être été troublé par cette majestueuse annonce prophétique. Certains nouveaux détails sont apportés, qui peuvent maintenant être mieux appréciés par Zorobabel (v. 22). On peut aussi mettre Dan. 2 en rapport avec ce passage. A propos du v. 23, rappelons qu’un cachet, en Orient, est un objet de valeur qui porte le signe de l’identité, ou l’image, de son possesseur. Par ce moyen, il certifie ses volontés et établit ses décrets.

Ce passage a une relation précise avec les chrétiens puisqu’il est cité en Héb. 12, 28. Il en sera de même pour les chrétiens. Bientôt, nous serons établi sur le trône avec notre Seigneur. Tout comme il est parlé de cachet en Zorobabel, ainsi sera le résidu terrestre et céleste de l’Eternel qui fait tout pour les faibles résidus (cf Nom. 23, 23 et 2 Thes. 1, 10). C’est la récompense de la fidélité et du dévouement à son service. C’est la grâce de Dieu qui triomphe de toutes nos faiblesses car nous avons été choisis, selon v. 23. Fondés sur notre espérance qui est en Christ et sur la certitude du salut de Dieu, appliquons-nous donc, dans un continuel jugement de nous-mêmes, à accomplir l’œuvre de la maison de Dieu en réunissant les âmes autour de Christ, seul centre de leur rassemblement et de leur bénédiction.

Le livre d’Aggée se termine donc par une prophétie qui annonce la venue de celui que nous adorons comme notre Sauveur et notre Seigneur. Nous attendons l’accomplissement des conseils de Dieu à l’égard de son Bien-aimé. Ils se réaliseront d’une manière encore plus merveilleuse qu’Aggée ne pouvait le saisir. Lors de sa venue, le Seigneur apparaîtra avec une grande gloire à tout l’univers.

♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦
Retour au menu « Ancien Testament »