Livre du prophète Malachie (39ème livre de la Bible et dernier de l’Ancien Testament)

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  • l’époque,
  • le message,
  • l’application pour aujourd’hui

Introduction

Malachie signifie Messager de l’Eternel. C’est de dernier des prophètes, en date, envoyé à Juda après le retour de la captivité. D’après ce livre, il semble que sa prophétie a été prononcée même après Néhémie ch. 13. Quoiqu’il en soit, sa portée dépasse infiniment ce cadre plus ou moins restreint. Malachie décrit l’état moral du peuple tel qu’il existait encore en partie sous Jean-Baptiste qui est le dernier prophète de l’ancienne alliance. Entre Néhémie, dernier historien de l’AT, et le ministère du Christ, 450 années se sont écoulées. Beaucoup d’événements eurent lieu pendant cette période. Malachie ne fait aucune allusion prophétique aux éléments qui remplirent cette période alors que Zacharie et Daniel en parlent distinctement. Malachie, lui, fait un tableau moral très sombre de l’état du peuple et met en relief, sur ce fond obscure, l’existence d’un petit résidu préparé, par l’épreuve, à saluer la venue du libérateur. Nous y avons donc l’avenir d’Israël et la venue de Christ. Mais Malachie a aussi une portée immédiate pour nous, si nous l’appliquons à l’état actuel de la chrétienté dans ses rapports avec la seconde venue de Christ. Et ce n’est pas que Malachie envisage l’Eglise puisqu’elle n’est pas envisagée dans l’AT. Toutefois, l’histoire d’Israël offre au chrétien un enseignement qu’il serait coupable de négliger. On peut donc considérer dans cette étude la condition d’Israël par rapport à la première venue de Christ, que nous considérerons spécialement, puis celle de la chrétienté par rapport à la seconde venue, que nous verrons aussi. La première question est donc de savoir quel est l’état moral du peuple qui attend la venue de Christ et quel est l’état moral de l’Eglise aujourd’hui pour attendre sa seconde venue.

L’époque

C’est le cinquième siècle avant Jésus Christ avec la domination perse. Pendant 1000 ans, les prophètes ont annoncé la venue du Messie. Malachie en est le dernier de l’AT. Il donne l’ultime message de l’Eternel avant la naissance de Christ : 2, 7; 3, 1. Entre ce message et la naissance de Christ il y a un long silence de 400 ans.

Depuis le retour de la captivité (voir les livres d’Esdras, de Néhémie, d’Aggée), le petit nombre qui est revenu a perdu ce bel élan de départ. En l’espace de 80 ans on se retrouve dans un temps de relâchement, d’infidélité, de divorce. Les pauvres sont opprimés et l’injustice règne. Nous verrons tout cela dans ce livre.

Le peuple est insensible à ce fâcheux état. Le prophète fera bien des remarques sur ce qui ne va pas mais les hommes n’y verront aucun mal. Il y a satisfaction de soi, le péché n’existe plus, autant de signes de la fin d’une époque. Pourtant, dans son amour fidèle, Dieu maintient un résidu qui craindra, qui se confiera et s’encouragera à la piété.

Le message

Le message est donné sous la forme d’un dialogue entre le Dieu juste et son peuple terrestre infidèle. L’expression dit l’Eternel des armées revient constamment. C’est l’expression de la domination et de l’autorité de Dieu et aussi de sa gloire. Ce dialogue met en lumière la rébellion du peuple. C’est dramatique. Si le ton se durcit envers les incrédules, il y a une note d’espérance pour ceux qui craignent l’Eternel. Malachie, en tant que prophète, a une mission ardue: reprendre ses contemporains, toucher leur conscience et leur cœur. Il remplit cette mission avec courage et franchise. L’état de ce peuple est mis à nu mais le remède pour revenir à Dieu est mis en évidence. Le futur est aussi évoqué. Comme c’est habituel dans la plupart des prophètes, il y a tout à la fois des évènements proches qui se sont déroulés dans le temps et d’autres qui sont encore à venir.

L’application pour aujourd’hui

Ce livre a une application morale évidente pour tous les temps. Il y a une mise en garde quant au danger qui guette aussi bien les assemblées locales que les chrétiens de longue date. Que faisons-nous des intérêts du Seigneur, qu’en est-il du premier amour ? Deux questions, entre d’autres, qui nous rappellent que ni la connaissance et ni l’expérience ne sont une sauvegarde. Ce qu’il faut cultiver avant tout, c’est la piété, la communion. Il nous faut écouter le message de Malachie pour revenir à la Parole de Dieu, à une foi réelle. N’abandonnons pas dans les détails ce que Dieu a ordonné. Ne glissons pas non plus dans une religion. Mais aimons le Seigneur en pensons à ses droits en poursuivant le chemin avec ceux qui le craignent. Pour cela, pensons aussi à notre Seigneur qui vient bientôt, attendons Jésus.

Chapitre 1

Texte biblique

1 L’oracle de la parole de l’Éternel à Israël par Malachie.*

2 Je vous ai aimés, dit l’Éternel ; et vous dites : En quoi nous as-tu aimés ? Ésaü n’était-il pas frère de Jacob ? dit l’Éternel ; 3 et j’ai aimé Jacob ; et j’ai haï Ésaü, et j’ai fait de ses montagnes une désolation, et [j’ai livré] son héritage aux chacals du désert. 4 Si Édom dit : Nous sommes détruits, mais nous rebâtirons ce qui est ruiné, — ainsi dit l’Éternel des armées : Ils bâtiront, mais moi, je renverserai, et on les appellera contrée de méchanceté, et le peuple contre lequel l’Éternel est indigné à toujours.

5 Et vos yeux le verront, et vous direz : L’Éternel sera* magnifié par delà les confins d’Israël. 6 Un fils honore son père, et un serviteur, son maître. Si donc je suis père, où est mon honneur ? et si je suis maître, où est la crainte qui m’est due* ? dit l’Éternel des armées, à vous, sacrificateurs, qui méprisez mon nom. Et vous dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ? 7 Vous présentez sur mon autel du pain souillé, et vous dites : En quoi t’avons-nous profané* ? En ce que vous dites : La table de l’Éternel est méprisable. 8 Et si vous présentez une [bête] aveugle en sacrifice, n’est-ce pas mal ? et si vous [en] présentez une boiteuse et malade, n’est-ce pas mal ? Offre-la donc à ton gouverneur : t’agréera-t-il, ou te recevra-t-il avec faveur ? dit l’Éternel des armées. 9 Et maintenant, implorez donc *Dieu, afin qu’il use de grâce envers nous. C’est par vos mains que cela a eu lieu : vous recevra-t-il avec faveur ? dit l’Éternel des armées. 10 Qui même d’entre vous fermerait les portes ? et vous n’allumeriez pas [le feu] sur mon autel pour rien* ! Je ne prends pas plaisir en vous, dit l’Éternel des armées, et l’offrande, je ne l’agréerai pas de vos mains.

11 Car, du soleil levant jusqu’au soleil couchant, mon nom sera grand parmi les nations, et, en tout lieu, l’encens sera brûlé à mon nom, et une offrande pure sera présentée, car mon nom sera grand parmi les nations, dit l’Éternel des armées. 12 Mais vous, vous le profanez, en ce que vous dites : La table du Seigneur* est souillée ; et ce qu’elle fournit, sa nourriture, est méprisable. 13 Et vous dites : Voilà, quel ennui ! et vous soufflez dessus, dit l’Éternel des armées, et vous apportez ce qui a été déchiré, et la [bête] boiteuse, et la malade ; c’est ainsi que vous apportez l’offrande. Agréerais-je cela de votre main ? dit l’Éternel. 14 Et maudit est celui qui trompe, et qui a dans son troupeau un mâle, et fait un vœu et sacrifie au Seigneur ce qui est corrompu ; car je suis un grand roi, dit l’Éternel des armées, et mon nom est terrible parmi les nations.

— v. 1 : date : A.C. 420, environ. — v. 5 : ou : est. — v. 6 : litt.: ma crainte. — v. 7 : plus haut : souillé. — v. 10 : ou : alors vous…. en vain ! — v. 12 : d’autres lisent : de l’Éternel.

Commentaires

Le v. 1 indique que Malachie considère les douze tribus du peuple d’Israël. La nation est donc envisagée comme un tout et le jugement qui doit l’atteindre sera général. De même, la première venue du Messie embrasse tout le peuple, selon Luc 1, 54; 2, 10, 25, 32.

Au v. 2 :  » je vous ai aimés « . C’est touchant; amour de Dieu mais endurcissement des hommes:  » en quoi nous as-tu aimés? « . Et si l’on prend le contexte de la période d’Esdras et de Néhémie, où des voies imméritées de la grâce avaient été reprises à l’égard de ce peuple, et bien, nous comprenons leur endurcissement: ils ne connaissaient pas Dieu et ils ne se connaissaient pas. Quant à l’amour de Dieu pour eux, il remonte aux origines, avec l’élection de Jacob. Cf Rom. 9, 11-12.

Dans cette élection, v. 3, il y a le libre choix de Dieu. Quant à la haine pour Esaü, elle est le résultat de sa conduite. En Genèse 25, il n’y avait pas de haine à son égard. Il y avait un asservissement. Mais ici, répétons-le, cette haine est le résultat de sa conduite. Il faut donc arriver au livre de Malachie pour que cette haine soit indiquée. Voir : Abd., v. 10 à 14 :10 À cause de la violence [faite] à ton frère Jacob, la honte te couvrira, et tu seras retranché pour toujours. 11 Au jour où tu te tins vis-à-vis, au jour où des étrangers emportaient ses richesses, et où des forains entraient dans ses portes et jetaient le sort sur Jérusalem, toi aussi tu étais comme l’un d’eux. 12 Mais tu n’aurais pas dû regarder le jour de ton frère, le jour de son désastre ; et tu n’aurais pas dû te réjouir au sujet des fils de Juda, au jour de leur destruction, et tu n’aurais pas dû ouvrir ta bouche toute grande au jour de la détresse. 13 Tu n’aurais pas dû entrer dans la porte de mon peuple, au jour de leur calamité ; ni regarder, toi non plus, sa misère, au jour de sa calamité ; et tu n’aurais pas dû porter [la main] sur ses richesses au jour de sa calamité ; 14 et tu n’aurais pas dû te tenir au carrefour pour exterminer ses réchappés, et tu n’aurais pas dû livrer ceux des siens qui étaient demeurés de reste au jour de la détresse. … Nous y avons la haine meurtrière des descendants d’Esaü lors de la destruction de Jérusalem par Nebucadnetsar.

Alors, dès l’abord de ce livre, deux principes sont établis. Maintenant, nous ne venons à la condition actuelle de ce peuple. Le chapitre premier, ainsi que le deuxième, vont nous montrer dans quelle mesure ce peuple méritait l’amour de Dieu ou si un jugement allait être sa part. La seule différence avec Edom, c’est qu’il y aura un résidu en Israël (cf v. 4 et 5). Avec le rejet d’Esaü, voir: Nom. 20, 14-21;

Puis, du ch. 1 v. 6 au ch 2 v. 9, nous avons la condition de la sacrificature et au ch. 2 v. 10 à 17, la condition du peuple. Rappelons que le sacrificateur était l’intermédiaire entre Dieu et la nation et le représentant de la nation devant Dieu. Mais ici, c’est plutôt le caractère de celui qui rend culte à Dieu. Et dans ce culte, nous voyons l’ignorance des sacrificateurs (cf v. 6-9 avec 2 Chr. 15, 3; Deut. 15, 21; Lév. 22, 22; Ezé. 41, 22; 44, 16, etc). Et par conséquent du peuple, puisque ce peuple était destiné à être un royaume de sacrificateurs selon Ex. 19, 6. Mais … que penser de la chrétienté, … et même des croyants au milieu de la chrétienté? Quelle ignorance! Et ce qui dénote cette indifférence, ce sont ces questions: en quoi avons-nous méprisé, en quoi t’avons-nous profané, etc. Certes, ce n’est peut-être pas dans les paroles que cela manque, en tous cas ici. Mais c’est dans les actes: qu’apportent-ils? De la pureté ou de la souillure. Au v. 10, il y a encore un trait de la sacrificature dégénérée, à savoir l’intérêt qui dirigne l’homme dans le service de Dieu. Nous y voyons une profession sans vie sur laquelle Dieu prononce un jugement complet. Il n’y a aucun lien moral entre cette profession sans vie et Dieu. Alors, v. 11, le prophète déclare que Dieu va se tourner vers les nations. Et c’est ce qui eût lieu. Cela va encore plus loin que le temps de la grâce puisque la foule inombrable d’entre les Gentils qui se tiendra devant le trône et devant l’Agneau, en Apoc. 7, 9 est vue. Puis dans les v. 12 et 13, on voit que Dieu lit ce qu’il y a dans les cœurs des sacrificateurs. Quant au chrétien en général, il offre le même spectacle: la communion, tout cela, c’est perdu. Et sur les lèvres il y a quel ennui. Au v. 14, Dieu est le grand Roi dont le nom est terrible, redoutable, non seulement en Israël, non seulement dans l’Eglise, mais aussi sur toute la terre (cf Deut. 32, 3). Que notre part, en toutes choses, soit d’exalter le Seigneur Jésus.

Ainsi donc, dans ce chapitre premier, nous avons l’ignorance complète de l’amour de Dieu, de sa sainteté, et une absence de crainte. En plus, la souillure est apportée à la table et des dons sans valeur sont présentés pour l’apparence. Le propre intérêt règle les actions et sans lui rien ne se fait pour le service de l’Eternel. Ce manque de réalité de la vie religieuse produit l’ennui et le dégoût des choses divines.

Chapitre 2

Texte biblique

1 Et maintenant, sacrificateurs, ce commandement est pour vous.

2 Si vous n’écoutez pas, et si vous ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon nom, dit l’Éternel des armées, j’enverrai parmi vous la malédiction et je maudirai vos bénédictions, et même je les ai maudites, parce que vous ne le prenez pas à cœur. 3 Voici, je vais flétrir vos semences, et je répandrai de la fiente sur vos visages, la fiente de vos fêtes, et on vous emportera avec elle. 4 Et vous saurez que je vous ai envoyé ce commandement, afin que mon alliance subsiste avec Lévi, dit l’Éternel des armées. 5 Mon alliance avec lui était la vie et la paix, et je les lui donnai pour qu’il craignît* ; et il me craignit et trembla devant mon nom.

6 La loi de vérité était dans sa bouche, et l’iniquité ne se trouva pas sur ses lèvres ; il marcha avec moi dans la paix et dans la droiture, et il détourna de l’iniquité beaucoup de gens. 7 Car les lèvres du sacrificateur gardent la connaissance, et c’est de sa bouche qu’on recherche* la loi, car il est le messager de l’Éternel des armées. 8 Mais vous vous êtes écartés du chemin, vous avez fait broncher beaucoup de gens à l’égard de la loi, vous avez corrompu l’alliance de Lévi, dit l’Éternel des armées. 9 Et moi aussi, je vous ai rendu méprisables et vils devant tout le peuple, parce que vous n’avez pas gardé mes voies, et avez fait acception des personnes dans ce qui concerne la loi. 10 N’y a-t-il pas pour nous tous un seul père ? Un seul *Dieu ne nous a-t-il pas créés ? Pourquoi agissons-nous perfidement chacun envers son frère, en profanant l’alliance de nos pères ?

11 Juda a agi perfidement, et l’abomination se commet en Israël et dans Jérusalem ; car Juda a profané le sanctuaire* de l’Éternel, qu’il aima, et a épousé la fille d’un *dieu étranger. 12 L’Éternel retranchera des tentes de Jacob l’homme qui fait cela, celui qui veille et celui qui répond, et celui qui apporte une offrande à l’Éternel des armées. 13 Et en second lieu, voici ce que vous faites : vous couvrez l’autel de l’Éternel de larmes, de pleurs et de gémissements, de sorte qu’il n’a plus égard à l’offrande, ni ne l’agrée de vos mains. 14 Et vous dites : Pourquoi ? Parce que l’Éternel est témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, envers laquelle tu as agi perfidement ; cependant elle est ta compagne et la femme de ton alliance. 15 Et un seul ne [les] a-t-il pas faits ? Toutefois il avait le reste de l’Esprit. Et pourquoi ce seul [a-t-il fait ainsi] ? Il cherchait une semence de Dieu*. Or prenez garde à votre esprit ; et n’agis pas perfidement envers la femme de ta jeunesse 16 (car je hais la répudiation, dit l’Éternel, le Dieu d’Israël) … ; il couvre aussi de violence son vêtement, dit l’Éternel des armées. Prenez donc garde à votre esprit, et n’agissez pas perfidement. 17 Vous fatiguez l’Éternel par vos paroles, et vous dites : En quoi l’avons-nous fatigué ? — En ce que vous dites : Quiconque fait le mal est bon aux yeux de l’Éternel, et c’est en eux qu’il prend plaisir — ou bien : Où est le Dieu de jugement ?

— v. 5 : litt.: [pour] crainte. — v. 7 : ou : doivent garder…. doit rechercher. — v. 11 : ailleurs : lieu saint, ou chose sainte. — v. 15 : quelques-uns, bien à tort, voudraient qu’on lût : L’un (Abraham) ne l’a-t-il pas fait ? lui qui avait le résidu de l’Esprit. Mais que cherchait ce seul [homme] ? Une semence de Dieu.

Commentaires

Versets 1 à 9 : nous y avons le caractère moral de la sacrificature livrée à sa responsabilité. Ce n’est pas une description complète de l’apostasie finale. Ainsi, on peut regarder dans le cœur de l’homme religieux afin d’éviter les traits qui le caractérise. Rappelons aussi que notre sauvegarde est dans la connaissance de l’amour de Christ, Lui qui a dit « je vous ai aimés ». Il faut boire à cette source pour être gardés (cf Apoc. 3, 9). Dans les v. 1 à 3, il est démontré que les hommes les plus privilégiés, qui sont le plus près de Dieu, seront jugés plus sévèrement. Ces hommes se vantaient de ce qu’ils avaient mais ils avaient oublié Dieu et étaient devenus quantité négligeable. Ces hommes étaient là pour glorifier le nom de Dieu. Mais ces bénédictions se changeront en malédictions et cette menace était déjà actuelle du temps de Malachie. Au v. 4, Lévi est introduit. Il y a comme une confusion entre les sacrificateurs et les Lévites. La sacrificature avait déjà faillit. Au cours du temps (cf Ex. 32, 25+; Lév. 10, 1; 1 Sam. 2, 29,35; 1 Chr. 6, 50-53 et 24, 1-6; Néh. 13, 29; .. et notre ch. 2, 8). Et bien tout cela n’arrête pas le dessein de Dieu de conserver pour l’avenir, dans la famille de Lévi, une sacrificature fidèle. Et l’infidélité présente de la sacrificature a pour résultat que l’Eternel insiste sur son alliance avec Lévi. Et si l’on se réfère à 1 Pi. 2, 5-6, on comprend que pour la chrétienté aussi, la malédiction arrivera puisqu’elle est devenue infidèle. Mais il y a une promesse pour Lévi et nous en voyons la consécration en Ex. 32, 26-29. Quant à la consécration officielle des sacrificateurs, nous la trouvons en Ex. 29. Dans notre v. 5, le zèle de Lévi a pour résultat cette alliance qui était la vie et la paix. Et c’est ce que nous avons en Nom. 25, 10-13. Oui, en vertu de la fidélité de Phinées, la sacrificature perpétuelle devait rester dans la famille d’Eléazar. Cela est confirmé en Ezé. 48, 11. Et en Malachie 2, nous avons donc comme une confusion intentionnelle car c’était les sacrificateurs qui avaient corrompu l’alliance (v. 8). En rapport avec le v. 6, seul Christ était sans iniquité et les huissiers en convenaient (Jean 7, 46), Lui qui a gardé l’alliance. Relevons encore, dans les v. 5-7, cinq caractères de Lévi. 1) il craignait l’Eternel. En contraste ch. 1, 6. 2) quant aux paroles, la loi était là et l’iniquité était absente. 3) quant à sa marche, paix et droiture. 4) quant au ministère, il a détourné des personnes de l’iniquité. 5) quant au message, c’était l’envoyé de Dieu. Et bien voilà ce qu’il est dit de Lévi dans la personne de Phinées. Mais tout cela nous présente Christ et nous offre une image admirable de son activité comme homme. Et c’est à la lumière de ce service que le nôtre, comme celui du résidu, est envisagé. Christ n’était pas sacrificateur ici-bas puisqu’il l’est devenu en raison de sa résurrection (cf Ps. 110). Mais sa carrière ici-bas correspondait à celle du lévite fidèle. Puis, dans les v. 8 et 9, le prophète revient aux sacrificateurs qui n’ont que l’apparence de la profession. Aussi, Dieu allait-il les couvrir de mépris aux yeux de tous.

Versets 10 à 17 : la fin de ce chapitre ainsi que le ch. 3, 1-15 présentent un nouveau sujet. Il ne s’agit plus de la sacrificature, mais du peuple. Le v. 10 montre d’emblée quelque chose de général. Nous y avons comme une parole de repentance dans la bouche de Juda. Elle se réalisera plus tard dans le résidu. Et si les sacrificateurs avaient corrompu l’alliance (v. 8), et bien le peuple aussi. Et ils sont tous enfants d’un seul père, d’un seul Dieu. Mais il ne s’agit pas ici de la relation avec le Père manifestée par Jésus. L’ancien testament ne révèle pas cette relation. La relation en question est celle qui est pour tous les hommes, comme en Eph. 4, 6. Malachie mentionne cette relation. Mais actuellement, ce peuple est loin de Dieu et son état moral est dépeint, par exemple, au v. 11. En bref, nous y avons la profanation et la perfidie. Cela nous rappelle la fin de Néhémie, après toutes les exhortations d’Esdras. Et là, le prophète fait allusion aux circonstances idolâtres, lorsque les hommes s’étaient alliés aux femmes idolâtres avec les sacrificateurs comme exemples. Ainsi, Juda a profané le sanctuaire (cf Néh. 13, 23-31). L’alliance avec l’idolâtrie ne vaut pas mieux que les idoles. Et c’est encore plus misérable quand il y a un mélange avec le culte du vrai Dieu. Et que penser des chrétiens qui se lient aujourd’hui avec le monde. Oui, si un chrétien se marie avec un incroyant, il désobéit formellement au Seigneur. Il fait tort à ses frères et sœurs dans la foi. Et il est déloyal envers son conjoint, en lui laissant penser que les commandements du Seigneur sont, après tout, peu importants. Un tel mariage lie au monde ennemi de Dieu (cf 1 Cor. 7, 39; 2 Cor. 6, 14; Jac. 4, 4) . Sachons toutefois que l’amalgame ne durera pas toujours. Il y a un moment où le métal précieux sera séparé des scories, et où l’ivraie sera séparée du bon grain, d’où le v. 12. Et les v. 13 et 14 indiquent que, comme conséquence de leurs relations coupables avec les idolâtres, ils agissaient perfidement envers leurs propres femmes. Ils répudiaient leurs femmes légitimes pour épouser des femmes idolâtres. Alors ces pauvres femmes venaient pleurer à l’autel alors que leurs maris venaient y offrir des sacrifices. Ces hommes violaient ainsi l’alliance établie entre l’homme et la femme. Et le prophète ajoute ce qui est dit dans les v. 15 et 16. Les sacrificateurs avaient souillé leurs vêtements et le peuple avait souillé les leurs de violence en tranchant sans merci les liens sacrés du mariage, ajoutant ainsi la violence à la perfidie. Tout ceci caractérise aussi la chrétienté du 21ème siècle. En effet, les relations entre enfants d’un seul Père sont abandonnées et les liens que Dieu a formé sont relâchés. L’alliance avec le monde est la règle. Les idoles ont envahi les cœurs. La corruption et la violence dominent en tous lieux et le monde chrétien est indifférent à ce que Dieu pense de lui. Il n’a de souci que l’opinion des hommes: c’est le v. 17. Le monde chrétien associe le mal avec le nom de l’Eternel. Oui, en résumé de ce chapitre 2, tout y est. Et selon Esaïe (ch. 1, 6), il y a meurtrissures et plaies vives qui n’ont pas été pansées. En bref et selon v. 8, 11, 10 et 14, la corruption règne à trois point de vue: religieux, social, domestique.

Le seul phare de tout ce chapitre est la fidélité du vrai Lévi.

Chapitre 3

Texte biblique

* 1 Voici, j’envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi ; et le Seigneur que vous cherchez viendra soudain à son temple, et l’Ange de l’alliance en qui vous prenez plaisir, — voici, il vient, dit l’Éternel des armées. 2 Mais qui supportera le jour de sa venue, et qui subsistera lorsqu’il se manifestera ? Car il est comme un feu d’affineur, et comme la potasse des foulons. 3 Et il s’assiéra [comme] celui qui affine et purifie l’argent ; et il purifiera les fils de Lévi, et les affinera comme l’or et comme l’argent, et ils apporteront à l’Éternel une offrande en justice. 4 Alors l’offrande de Juda et de Jérusalem sera agréable à l’Éternel, comme aux jours anciens et comme aux années d’autrefois. 5 Et je m’approcherai de vous en jugement, et je serai un prompt témoin contre les magiciens et contre les adultères, et contre ceux qui jurent faussement, et contre ceux qui oppriment le mercenaire quant à son salaire, [ou] la veuve et l’orphelin, et qui font fléchir le droit de l’étranger, et ne me craignent pas, dit l’Éternel des armées. 6 Car moi, l’Éternel, je ne change pas ; et vous, fils de Jacob, vous n’êtes pas consumés. 7 Dès les jours de vos pères, vous vous êtes détournés de mes statuts et vous ne les avez pas gardés. Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel des armées. Et vous dites : En quoi retournerons-nous ?

8 Un homme frustrera-t-il Dieu ? Toutefois, vous me frustrez, et vous dites : En quoi te frustrons-nous ? Dans les dîmes et dans les offrandes élevées. 9 Vous êtes chargés de malédiction*, et vous me frustrez [toujours], [vous], la nation tout entière. 10 Apportez toutes les dîmes à la maison du trésor, afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison, et éprouvez-moi par ce moyen, dit l’Éternel des armées, si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux, et ne verse pas sur vous la bénédiction, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez [de place]*. 11 Et je tancerai en votre faveur celui qui dévore, afin qu’il ne détruise pas pour vous le fruit du sol, et que, pour vous, la vigne ne soit pas stérile*, dans la campagne, dit l’Éternel des armées.

12 Et toutes les nations vous diront bienheureux, car vous serez un pays de délices, dit l’Éternel des armées.

13 Vos paroles ont été fortes contre moi, dit l’Éternel ; et vous dites : Qu’avons-nous dit contre toi ? 14 Vous dites : C’est en vain qu’on sert Dieu ; et quel profit y a-t-il à ce que nous fassions l’acquit de la charge qu’il nous a confiée, et que nous marchions dans le deuil devant l’Éternel des armées ? 15 Et maintenant, nous tenons pour heureux les orgueilleux ; ceux même qui pratiquent la méchanceté sont établis* ; même ils tentent Dieu et sont délivrés.

16 Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre, et l’Éternel a été attentif et a entendu, et un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel, et pour ceux qui pensent à son nom. 17 Et ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées, au jour que je ferai ; et je les épargnerai comme un homme épargne son fils qui le sert. 18 Alors vous reviendrez, et vous ferez la différence entre* le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas.

— v. 9 : litt.: maudits de malédiction. — v. 10 : d’autres : jusqu’à ce qu’il y ait sur abondance. — v. 11 : ou : ne laisse pas tomber son fruit. — v. 15 : litt.: bâtis. — v. 18 : litt.: et vous verrez entre.

Commentaires

Ce chapitre nous enseigne sur ce que le Seigneur désire de ceux qui ont le caractère de Lévi, tel que nous l’avons vu au chapitre 2ème. Le Seigneur attend quelque chose de ces derniers. Ce sont les fidèles des derniers jours avec des caractères distinctifs. Dans Malachie, les ch. 1, 2 et 3, 1-15 s’adressent à ceux qui sont rentrés de Babylone. Pour la plupart, ils étaient professants mais non convertis. L’histoire morale de ce peuple, commencée au ch. 2, 10, se poursuit donc jusqu’au ch. 3, 15. Et dans ce ch. 3, que d’accusations ! Il y a ce vousqui revient quinze fois et qui s’adresse au peuple entier (cf. v. 9). Mais ce chapitre est toutefois un peu différent des deux premiers du fait qu’un résidu est mis en lumière. Pas seulement un type, comme il en ressort du ch. 2, 5-6, mais un résidu: les fils de Lévi (v. 3). Dieu a ainsi soin de former un résidu au milieu d’un peuple qui est sans valeur. Et ce résidu, cet ensemble de croyants, met sa confiance en l’Eternel et attend sa venue. Pour ce qui concerne la chrétienté de 2004, les états de Sardes et de Laodicée (Apoc. 2 et 3) sont comme un commentaire des chapitres de Malachie. Et Malachie démontre que Dieu confie son service aux fils de Lévi. Pour l’Eglise, cela correspond au caractère de Philadelphie (Apoc. 3). C’est un témoignage pour les jours de la fin. Tout cela ressortira de Malachie 3. Mais auparavant, le Seigneur annonce au peuple un événement capital: la première venue de Christ, selon v. 1. Cette venue est précédée de celle de Jean le baptiseur. Cela ressort clairement de ce premier verset. Le v. 5 l’évoque aussi. Quant au Seigneur, s’il est cherché par cette nation, cette dernière n’a en vue que des privilèges. Elle ne tient pas compte de son état de cœur. Ce premier verset a eu sa réalisation quand le Seigneur est entré dans le temple. C’était le premier acte lors de son entrée à Jérusalem, selon Jean 2, 13-21 à cf avec les v. 1 et 2). Quelle histoire que celle du temple ! Dans notre v. 1, l’Ange de l’alliance y entrera soudain et Ezéchiel nous fait assister à cette scène merveilleuse (Ezé. 43, 1-7. Voir aussi Agg. 2, 7). Au v. 2, relevons encore que le foulon était un blanchisseur, c’est-à-dire un artisan qui pressait les étoffes pour les dégraisser.

Versets 3-5 : ce n’est plus le jugement du peuple infidèle mais la formation du résidu (cf Ps. 66, 11-12). Oui, ce résidu traversera la fournaise pour être purifié et délivré mais il sera soutenu par la présence avec eux de l’Ange de l’Eternel comme les compagnons de Daniel autrefois. Remarquons que pour le résidu Juif l’ancien testament a en vue la venue en gloire tandis que pour le résidu chrétien, le nouveau testament a en vue la venue en grâce. Et si le résidu Juif est mis à part suite à de terribles épreuves, et bien le résidu chrétien connaît aussi le lavage (Eph. 5) et le creuset (1 Pi. 1, 7). Quant au peuple Juif, leur état était marqué par l’absence de crainte (v. 5). Le premier pas vers le chemin de la sagesse leur manque. Et nous verrons au verset 16 que les vrais croyants sont précisément caractérisés par cette crainte. Craindre Dieu, c’est reconnaître sa souveraineté et ses droits ainsi que son autorité. C’est le sentiment d’un inférieur vis-à-vis d’un supérieur. La crainte implique le sentiment d’obéissance.

Versets 6-7 :L’Eternel, lui, ne change pas. C’est le v. 6. Il tiendra les promesses faites à Jacob coûte que coûte. C’est un Dieu fidèle. Mais c’est aussi un Dieu juste et il faut que tous les méchants soient consumés. Seule sa grâce retient encore l’épée du jugement. Ce sont les v. 6 et 7. Mais le v. 7b évoque la dureté du cœur devant l’amour divin. Il y a, dans Malachie, des pointes de l’évangile par l’expression répétée je vous ai aimés. Et la dureté du cœur se trouve dans cette expression en quoi retournerons-nous? Il y a là le cœur du professant et de telles parons sont un outrage à Dieu. Puis, 420 ans plus tard, avec les mêmes caractères religieux que ceux décrits dans Malachie, ces hommes rejetteront le Messie. Qu’en serait-il aujourd’hui? Et bien, à n’en pas douter, il y a la même inconscience et ce nouveau trait est dépeint dans les v. 8 et 9. Mais Dieu les engage à faire selon la loi, à apporter ce qui est prescrit, selon v. 10 et 11. Un tel fait s’était passé selon Néh. 13, 10 à 14. Mais cet état n’a pas duré et ne se reproduira pas ici. Aujourd’hui aussi, les gens ne font pas des aumônes selon Dieu. Ils auraient peur de tomber dans la misère. Quant à nous, ne partageons pas ces sentiments du monde. Prenons leçon et apprenons à compter d’une manière plus absolue cette promesse du v. 10, à savoir l’ouverture des écluses des cieux. Et souvenons-nous que ce qui compte pour Dieu, c’est ce qui est fait pour lui. Tout le reste n’a pas de valeur. Il faut plaire à Dieu et non aux hommes. Oui, le dévouement pour Dieu, de cœur, est toujours accompagné d’abondantes bénédictions, comme les v. 11 et 12 le montrent. Mais devant tout cela, quant au peuple, il est indifférent, incrédule. Puis les v. 13 à 15 contiennent quelque chose de terrible: c’est la révolte du peuple contre Dieu. Et c’est ainsi que se termine l’histoire morale d’Israël, aussi bien que celle du monde. Il voit l’orgueilleux réussir (cf Ps. 73) et il prend occasion de renier Dieu, de le blasphémer. Ainsi donc, avant d’aborder un nouveau sujet, récapitulons ce qui caractérise l’état moral du peuple jusqu’ici. Il y a neuf caractères et c’est une ignorance coupable:

  1. au sujet de l’amour de Dieu, selon ch. 1, 2
  2. au sujet de ce qui est dû à Dieu, selon ch. 1, 6
  3. au sujet du culte à lui rendre, selon ch. 1, 7
  4. en ce qui concerne la pureté de sa table, selon ch. 1, 12
  5. concernant sa sainteté et sa justice, selon ch. 2, 17
  6. concernant l’ignorance de leur propre perfidie, selon ch. 2, 14
  7. en ce qui concerne une vraie conversion, selon ch. 3, 7
  8. au sujet du dévouement dans le service
  9. enfin dans la révolte ouverte contre Dieu sans qu’ils aient même conscience de cette révolte, selon ch. 3, 13

Versets 16 à 18 : ces versets reprennent le sujet du résidu. Dieu a soin de former un résidu. Nous l’avons déjà vu au v. 3 et au ch. 2, 5-6. L’Esprit de Dieu va nous entretenir maintenant de ce résidu et c’est un spectacle heureux et réconfortant au milieu de tant de ruines. Ce résidu, au v. 16, est caractérisé par la crainte. Ce n’était pas le cas des professants du v. 5. Ce qui caractérise aussi le résidu, dans ces v. 16 et 17, c’est de penser au nom de l’Eternel. Penser au nom d’une personne en son absence. Voilà la position du résidu d’Israël avant la première venue du Messie. C’est aussi notre position quant à sa seconde venue. Quelle communion! Et pour vivre de ces réalités invisibles, il faut la Parole et la prière. La Parole qui nous révèle Christ, la prière qui nous donne d’être en communion avec lui et de jouir de sa présence. De cette manière, nous croîtrons journellement dans sa communion, pendant le temps qui nous sépare encore de la gloire où nous le verrons tel qu’il est. Et que font-ils, ceux qui craignent l’Eternel? Ils parlent l’un à l’autre. Et quand Malachie parle de Christ, c’est essentiellement de sa venue qu’il s’agit (cf v. 1,2). Il vient. Le passage que nous avons sous les yeux le mentionne et le ch. 4 est rempli de sa venue. Dans le dernier chapitre de Malachie nous avons il vient. Et dans le dernier chapitre de l’Apocalypse, nous avons je viens bientôt. Le v. 1 de ce ch. 3 mentionne sa venue en gloire. Et le ch. 4 de sa venue en jugement. Il n’est bien sûr pas question ici de la seconde venue de Jésus pour ravir son Eglise. Dans l’Ancien Testament, ce ravissement est un mystère. Ils parlent l’un à l’autre. Le début de l’évangile de Luc, ainsi que les disciples dans Jean 1, 40-47. Le Sauveur va venir. Le Sauveur vient. Le Sauveur est là. L’Eternel a été attentif: douce pensée. L’Eternel écoute. Et dans le livre de souvenirs, tous les propos d’âmes pieuses sont enregistrés. Il est écrit devant Lui. Car il attache du prix à ce qu’expriment ceux qu’il aime. Rien ne manque. Leurs noms sont aussi consignés dans ce livre. L’on peut faire un parallèle avec les livres que l’on regarde dans nos maisons. Que penser du livre du Seigneur! Au v. 17, il y a l’expression le jour qu’il fera. Cela reviendra au ch. 4, 3. Voir aussi le Ps. 118, 24. C’est un jour merveilleux, c’est le Seigneur en gloire. Bien sûr, il y a aussi le jour de l’Eternel, le jour du Seigneur, comme en Mal. 4, 1, un jour qui vient brûlant comme un four. Mais le jour que l’Eternel fera, c’est quant l’Eternel introduit le Seigneur en salut, en justice, en paix. C’est la joie, la gloire. C’est le fils de Dieu comme Melchisédec. Alors, en ce jour là, le résidu, c’est ce trésor particulier. Tous les trésors sont à l’Eternel mais le résidu constitue un trésor particulier. Il ne sera pas public, ce trésor. C’est le résidu. Et pour l’Eglise aussi, les fidèles. La synagogue de Satan ne peut pas les reconnaître mais Dieu les connaît. Ceux qui les auront méprisés sauront que l’Eternel les aimait. Le v. 17b semble même toucher la relation chrétienne. Lien béni. Affection filiale. Cf Apoc. 22, 4.

Verset 18 : autre chose. Le vous ne s’adresse pas aux fidèles mais à ceux du peuple qui sont méchants, qui renient Dieu. Oui, une partie de ce peuple sera obligé de reconnaître le témoignage rendu par l’Eternel à ceux qui l’ont craint et qui ont attendu sa venue. Alors ils feront la différence entre les serviteurs de Dieu et les méchants.

Notes diverses

  • Dans ces prophètes de la fin, nous avons l’accent qui est mis sur la grâce dans Aggée en rapport avec le Résidu ramené. Zacharie embrasse d’abord les empires des nations et les voies providentielles de Dieu envers Israël, les temps des Gentils, puis le Seigneur remplace le jeûne par des couronnes pour les fidèles, Babylone étant déjà jugée, et ceux qui sont éloignés viendront et bâtiront un temple à l’Eternel. Puis le Résidu sera amené à la repentance et Jérusalem sera sainteté à l’Eternel. Les étrangers ne la souilleront plus. Et alors dans Malachie, nous l’avons vu, nous avons l’état dans lequel tombèrent les Juifs qui ont méprisé tout ce qui était agréable à Dieu. Et puis il y avait la séparation pratique de ceux qui craignaient l’Eternel et la venue du Seigneur en jugement et en délivrance.
  • L’ancien testament se termine par le mot malédiction. Autrement dit par l’histoire entièrement décevante du premier Adam.

Donc, au v. 16, craindre l’Eternel, puis penser à son nom, puis parler l’un à l’autre. Voilà les trois caractères du résidu pieux de Malachie. Le livre de souvenirs sera aussi déployé au tribunal de Christ.

Chapitre 4

Texte biblique

1 Car voici, le jour vient, brûlant comme un four ; et tous les orgueilleux, et tous ceux qui pratiquent la méchanceté seront du chaume, et le jour qui vient les brûlera, dit l’Éternel des armées, de manière à ne leur laisser ni racine, ni branche. 2 Et pour vous qui craignez mon nom, se lèvera le soleil de justice ; et la guérison sera dans ses ailes ; et vous sortirez, et vous prospérerez comme des veaux à l’engrais. 3 Et vous foulerez les méchants, car ils seront de la cendre sous la plante de vos pieds, au jour que je ferai dit l’Éternel des armées.

4 Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur, que je lui commandai en Horeb pour tout Israël, — des statuts et des ordonnances. 5 Voici, je vous envoie Élie, le prophète, avant que vienne le grand et terrible jour de l’Éternel. 6 Et il fera retourner le cœur des pères vers les fils, et le cœur des fils vers leurs pères, de peur que je ne vienne et ne frappe le pays de malédiction.

Commentaires
Ce chapitre nous entretien du jour de la vengeance (v. 1). Et nous avons donc déjà vu, au ch. 3 v. 2 et 17, le contraste entre le jour terrible du jugement et le jour que l’Eternel fera. Et bien ici, nous avons le jour du jugement. Et ceux qui se moquaient de Dieu, d’une manière ou d’une autre (par exemple ch. 3, 15), seront consumés. Remarquons que le feu est souvent cité avec ce jour. Ici, il y a un four. Soph. 1, 18, 2 Thess. 1, 8, Ps. 80, 15, entre autres passages, font part du feu sous un aspect ou un autre. Mais pour ceux qui craignent le nom de l’Eternel alors, v. 2, ce sera le soleil de justice. Le Seigneur Jésus est notre justice. Il apportera la guérison, la lumière et la paix. Les rayons de ce soleil sont comparés à des ailes qui évoquent la rapidité et la protection. L’image des veaux qui s’ébattent gaiement dehors, pleins de vitalité, illustre cette liberté et cette santé que retrouveront les fidèles d’Israël dans le millénium. Et les fidèles seront aussi les exécuteurs de la vengeance de l’Eternel contre leurs oppresseurs selon v. 3 entre autres passages. Ici, il est question du résidu Juif. Mais les saints glorifiés formeront aussi le cortège du fils de l’homme selon Apoc. 19, 11-16, lorsqu’il sortira du ciel pour exercer le jugement. Puis, dès le v. 4, le prophète ramène les pensées du peuple à la parole immuable que Dieu avait communiquée par Moïse. Et l’ancien testament se termine en rappelant à Israël que la Parole est sa seule sauvegarde. C’est un dernier appel avant qu’il ne soit trop tard. Cette loi avait été donnée en Horeb et il faut revenir à ce qui était au commencement. Et cela combien plus aujourd’hui (2004) alors que nous avons une parole de grâce. Retenons cette Parole, cette foi une fois enseignée aux saints. Méditons Act. 20, 32 et méditons beaucoup le Psaume 119. Puis, au v. 5, il n’est pas question de Jean-Baptiste, comme au début du chapitre 3 mais, si le peuple avait voulu recevoir l’enseignement de Jésus, Jean aurait été l’Elie qui devait venir, selon Matt. 11, 14 et Marc 9, 11-13. Alors, le Seigneur eût entré dans le royaume. Mais Jean-Baptiste a été rejeté comme son Maître. Alors, il ne reste plus que pour le peuple le grand et terrible jour de l’Eternel. Mais la grâce de Dieu annonce l’envoi d’un nouvel Elie qui rassemblera pour l’Eternel un peuple nouveau. Oui, Elie reviendra pour annoncer la venue du Seigneur en jugement, selon Matt. 3, 12. Et en Apoc. 11, 4 à 6, l’un des deux témoins a le caractère d’Elie et l’autre celui de Moïse. En Luc 1, 17, nous voyons que le fruit du ministère d’Elie sera un amour vrai et respectueux entre les pères et les fils. Il s’agit là plus d’une venue spirituelle d’Elie, c’est-à-dire d’un homme qui représentera ce prophète et non le prophète lui-même. Et au v. 6, on voit que le ministère de ce nouvel Elie aura pour effet de rétablir en Israël les relations ordonnées de Dieu sur un pied que ce peuple aurait toujours dû conserver. Et en terminant cette étude, gardons cette pensée que Malachie parle à nos cœurs, à nos consciences, pour nous enjoindre à craindre le Seigneur, à penser à Lui, à l’attendre, à parler l’un à l’autre de Lui, à garder sa Parole. Oui, d’un moment à l’autre, le Seigneur va nous prendre auprès de Lui, dans la gloire.

Le jour du Seigneur est présenté sous un double aspect dans la Parole prophétique, à savoir un jour de jugement (2 Thess. 2, 6-8), et un jour de délivrance pour les justes, selon Es. 65, 13, etc.


Conclusion

La dernière parole de l’A.T. s’achève sur une menace terrible : la malédiction. Quel encouragement de penser que le N.T. se clôt par la mention de la grâce. Elle est offerte à tous parce que le Seigneur Jésus est venu prendre sur lui la malédiction à notre place. Par lui, nous avons la vie éternelle. Bénit soit-il !
Malachie est donc le dernier prophète de l’A.T. Puis il y aura un silence de quatre siècles. Alors Dieu est manifesté en chair dans la personne de Jésus. Le peuple est dans un état proche de celui que nous avons vu dans Malachie avec, au milieu de l’hypocrisie, quelques fidèles. On peut tirer un parallèle avec l’état d’aujourd’hui. Nous avons toute la Parole mais l’état de ce qui porte le nom de chrétienté mûrit vers l’apostasie. Soyons donc attentifs à cet ultime message de Malachie dont nous rappelons trois traits pour conclure : 1) Revenez à moi (2,1; 3,7; 4,4). 2) Faire la différence entre les justes et les méchants. Elle ressort au fur et à mesure des chapitres. Aujourd’hui aussi, il faut se séparer du mal. 3) Oui, je viens bientôt. Malachie est donc aussi un livre d’espérance.

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