Livre du prophète Zacharie (38ème livre de la Bible)

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  • Contenu succinct
  • Préambule – introduction
  • Son auteur et sa date
  • Son but
  • Ses particularités
  • Conclusion

Contenu succinct du livre

1
Versets 1 à 6 : introduction
Versets 7 à 17 : première vision : l’homme monté sur un cheval roux
Versets 18 à 21: deuxième vision : les quatre cornes et les quatre ouvriers
2: troisième vision : le Seigneur bâtira Jérusalem
V. 1 – 5 : Jérusalem mesurée
V. 6 – 9 : invitation à la fuite
V. 10 – 13 : le royaume terrestre
3
Quatrième vision : la purification du grand sacrificateur
4
Cinquième vision : le chandelier et les deux oliviers
5
V. 1 à 4 – Sixième vision : le rouleau qui vole
V. 5 à 11 – Septième vision : la femme assise au milieu de l’épha
6
Versets 1 à 8 : huitième vision. Les quatre chars
Versets 9 à 15 : le couronnement du souverain sacrificateur

7: Jeûner. Nécessité de réalité
8 : Jeûner. Un remède : la grâce
9: Premier oracle. Christ, roi et berger. Le roi qui vient.
10: Premier oracle. Christ, roi et berger. La restauration.
11: Premier oracle. Christ, roi et berger. Christ et l’Antichrist
12: Deuxième oracle. Le dernier jour
13: Deuxième oracle. Les mains percées
14: Deuxième oracle. Le royaume glorieux

Préambule – introduction

Zacharie signifie « celui dont l’Eternel se souvient ». Le Seigneur Jésus est la personne vers qui tout converge. Ceci est valable dans la prophétie comme dans toutes les Ecritures. Pour être dans la pensée de Dieu dans l’étude de la prophétie, il faut avoir cela constamment en vue. Le livre de Zacharie se compose de deux parties bien distinctes. Le début du livre nous présente les visions que le prophète a eu au sein de la nuit. Puis nous avons, dès le ch. 7, les oracles que l’Eternel lui a fait entendre. Pour comprendre ces choses, il nous faut faire comme le prophète : regarder en haut et demander à Dieu, tout en nous souvenant que Christ est la clé des Ecritures. Zacharie a eu 8 visions. Première vision : nous avons un homme qui est monté sur un cheval roux et qui se tient parmi les myrtes. C’est Jésus qui est vu comme celui qui a donné autorité aux grandes monarchies et qui doivent rendre compte de la manière dont elles ont exercé le pouvoir et comment elles se sont comportées envers Israël. Et bien ces nations ont aidé au mal et ont attiré sur elles le courroux divin. Et c’est cet homme monté sur le cheval roux qui va les juger. Oui, celui qui nous aime va juger en justice la terre habitée toute entière. Il mène tout à bonne fin. La deuxième vision : elle se trouve à la fin du ch. 1 (v. 18-21). Nous y voyons les quatre grandes monarchies représentées par les quatre cornes. Les cornes sont un symbole de puissance, de force. Ces nations ont écrasé et dispersé le peuple de Dieu sans pitié. Mais le Seigneur qui aime son peuple se servira d’ouvriers puissants pour abattre les grandes nations qui ont opprimé Israël. Il va les effrayer et les disperser au loin, leur rendant justement ce qu’elles ont fait aux siens. Sa puissance est infinie et nous avons besoin de nous en souvenir en tout temps et spécialement dans des périodes difficiles. La troisième vision : la troisième vision fait l’objet du ch. 2 : le Seigneur bâtira Jérusalem. Nous y apprenons que l’étendue de cette ville sera bien plus grande qu’elle ne le fut dans les jours glorieux du règne de Salomon. Dans tous les domaines, il y aura prospérité et abondance. Christ en sera la gloire en son milieu. Devant lui, toute chair devra faire silence. Le chapitre 3 (quatrième vision : purification du grand sacrificateur) est rempli de sa personne : Il est le centre de tout; il est la plénitude de toute connaissance. C’est lui qui enlèvera l’iniquité du pays, qui procurera la paix, la bénédiction, la joie. Visions suivantes : au ch. 4, nous y avons encore la gloire du Seigneur qui resplendit de toutes parts; vrai chandelier d’or (cinquième vision y.c. les deux oliviers), il est la lumière du monde, le divin Zorobabel. De hautes montagnes sont devant lui comme des plaines unies. S’Il est la pierre de fondement, il est aussi la pierre de faîte acclamée de tous (ch. 3 et 4). C’est lui qui apporte la grâce à son peuple, qui commence l’œuvre de la maison de Dieu et qui l’achève. Au ch. 3, nous avions le grand souverain sacrificateur. Au ch. 4, c’est le roi, le Seigneur de toute la terre. Et au ch. 5 (6ème et 7ème vision : le rouleau qui vole et la femme au milieu de l’épha), c’est encore sa personne qui est devant nos yeux; il y est le Juge qui juge tout le mal qui est dans le monde : mal moral, mal religieux. Et enfin, au début du ch. 6, nous avons la 8ème et dernière vision dans les quatre chars. Nous y retrouvons les quatre grandes monarchies qui ont dominé sur Israël. Ici, elles ne sont plus représentées par des cornes, mais par des chars. Un char écrase tout ce qui se trouve sur son passage. Néanmoins, il y a des montagnes, des obstacles infranchissables, ce qui fait que ces chars doivent s’avancer dans une vallée et nous y voyons comme la main puissante du Seigneur qui assigne, malgré tout, des limites qui ne peuvent être dépassée en aucune manière. Ces nations ne pouvaient aller que là où Il leur permettait d’aller. En fin de compte, ces nations accomplissent le bon plaisir de Dieu. Nous avons à nous en souvenir dans les jours que nous traversons. Puis, dans le ch. 6, 9-15, nous avons comme un appendice au livre des visions de Zacharie. C’est un trait d’union entre les visions et les oracles qui suivent. Nous y voyons des rayons de la gloire du Seigneur briller sur la scène qui se déroule devant nos yeux. Nous trouvons Joshua qui est une image de Jésus, l’homme en qui se trouve la vie, lui, le Germe. Et tout en étant homme, il est Dieu car la vie ne se trouve qu’en Dieu. Un tel homme bâtira le Temple. Quant au roi et sacrificateur, c’est nouveau. En effet, un roi ne pouvait jamais être sacrificateur et un sacrificateur ne pouvait jamais s’asseoir dans le Temple puisqu’il devait sans cesse offrir les mêmes sacrifices qui ne rendaient jamais parfaits. Nous y avons aussi l’homme qui tient conseil de paix avec Dieu; parler de paix devant nos nombreux péchés : qui pourra comprendre une telle chose ! .. et à quel prix fut faite cette paix. Oui, en tout, dans cette prophétie de Zacharie : la personne du Seigneur.

Relevons encore que la prophétie a un but de la plus haute importance : celui de nous séparer du monde. En effet, la révélation de Christ attire nos cœurs vers lui. Sans la lampe prophétique (cf 2 Pierre 1, 19), nous perdrions notre chemin et tomberions dans les embûches que Satan place devant nos pas afin de nous perdre. Les Juifs qui sont rentrés dans leur pays après la captivité de Babylone ont eu pour prophète Aggée, Zacharie et Malachie. Les deux premiers nommés prophétisèrent ensemble et cela en relation avec le débat dont il est question dans le livre d’Esdras. Quant à Malachie, qui s’occupait plutôt des circonstances morales du peuple, il a prophétisé sous Néhémie. Les prophéties d’Aggée et de Zacharie eurent pour résultats d’encourager le peuple à reprendre la construction de la maison de l’Eternel. Cette construction avait été interrompue suite aux menaces d’Assuérus. Zorobabel et Joshua furent les chefs qui s’employèrent à cette œuvre. Quatre année plus tard, la maison fut achevée. Mais les buts de ces prophéties d’Aggée et de Zacharie vont bien plus loin que ce temps-là. Si Aggée nous parle exclusivement de la maison, Zacharie voit plus large en ce sens que la ville de Jérusalem fait partie de son sujet, de même que le résidu de Juda et le dernier jour de leurs rapports avec le Messie. Nous y avons en outre une vue générale des empires des nations et de leur condition morale au dernier temps. Mais avant tout, nous avons les souffrances de Christ et ses gloires variées. Remarquons enfin qu’au milieu de toutes ces scènes diverses, nous avons Jérusalem et le Messie comme notes dominantes.

Son auteur et sa date (au ch. 1, 1 = 519 A.C.)

Selon Esdras 5, 1 et 6, 14, Zacharie a prophétisé a la même époque d’Aggée. C’est le 2ème des prophètes ayant exercé son ministère après l’exil. En Néhémie 12, 6, il y a un sacrificateur portant le même nom. Il est généralement admis qu’il s’agit d’une même personne. Zacharie, et ce n’est pas le seul (Jérémie, Ezéchiel), est prophète et sacrificateur tout à la fois. Selon Zach. 2, 4, on apprend en outre qu’il commença son ministère dès sa jeunesse.

La 2ème partie de ce livre (chap. 9 à 14) a été particulièrement attaquée par la critique. Cette partie, messianique, est souvent citée dans les évangiles en rapport avec le Seigneur Jésus. Ainsi, le ch. 9, 9 est cité en Matthieu 21, 4-5 et en Jean 12, 15; le ch.11, 3 l’est en Matthieu 27, 9-10; le ch. 12, 10 en Jean 19, 37; et le ch. 13, 7 en Matthieu 26, 31 et en Marc 14, 27.

Son but

Zacharie s’adresse au résidu juif dans la même période qu’Aggée. Mais le message est différent en ce que Jérusalem est en vue. A cet égard, il est le seul prophète, après l’exil, qui donne un aperçu complet de l’histoire du peuple de Dieu et des nations demeurées en relation avec Jérusalem. Zacharie décrit le rejet du Messie par Israël. Il y a aussi la repentance de ce peuple et la reconnaissance du Messie quand il apparaît pour établir le règne de paix. Il y a donc des similitudes avec Daniel le prophète. Le livre de Zacharie est aussi caractérisé par un message : l’amour et les soins divins envers Israël qui sera préservé de tous dangers de la part des ennemis. Finalement et c’est là le but, le nouvel Israël est introduit dans son royaume sur cette terre.

Ses particularités

  1. La mort de Zacharie Le passage du NT au sujet de la mort de Zacharie (cf Matt. 23, 35) a déjà été cité pour mentionner qu’il s’agit d’un autre Zacharie que celui du livre faisant l’objet de cette étude. Un autre auteur semble indiquer le contraire. Cela est juste mentionné, ici, à titre anecdotique. Ce que l’on peut toutefois remarquer, quoi qu’il en soit, c’est que des circonstances survenues au temps de l’AT sont révélées seulement dans le NT. Ainsi pour Jannnès et Jambrès (2 Tim. 3, 8) et pour Enoch (Jude 14).

Commentaires du Chapitre 1
Versets 1 à 6 : introduction

Versets 7 à 17 : première vision : l’homme monté sur un cheval roux

Versets 18 à 21: deuxième vision : les quatre cornes et les quatre ouvriers

Versets 1 à 6 : introduction

En Matthieu 23, 35, nous avons un Zacharie, fils de Barachie (ou Bérékia), qui a été tué. Il ne s’agit pas du même Zacharie. Ce nom, qui est un nom « générique », revient souvent dans l’Ecriture. Barachie (ou Bérékia) semble même être un nom de chef de race. Le passage de Matthieu ne doit donc pas nous troubler en rapport avec l’étude du livre du prophète Zacharie.

Dans ce début de chapitre, nous faisons ainsi connaissance avec Zacharie qui, comme Jérémie, avait ce double caractère de prophète et de sacrificateur. Cela donne un caractère particulier à sa prophétie où la sacrificature joue un rôle de la plus haute importance. Le verset 2 mentionne le courroux de l’Eternel contre les pères de ces réchappés. Et ces réchappés, qu’allaient-ils faire ? … suivre leurs pères ou écouter la parole de l’Eternel ! Dans tous les cas, ces versets nous enseignent que la prophétie n’a pas seulement un caractère pour réveiller la conscience du peuple et annoncer des jugements, mais aussi un caractère d’encouragement. Et en ce début du 21ème siècle, combien ces paroles sont actuelles : oui, pour goûter les vraies richesses, il faut revenir à lui. Au verset 6, les pères étaient bien revenus … mais après le jugement (déportation). Qu’en sera-t-il des réchappés sur lesquels le jugement est encore suspendu ? Et bien, et c’est général et moral : la discipline atteindra ceux qui n’écoutent pas les avertissements. Nous voyons ainsi l’importance de ce début de chapitre. Nous pensons aussi au début de Malachie : ce n’est pas « revenez à moi » mais « je vous ai aimés ».

Versets 7 à 17 : première vision : l’homme monté sur un cheval roux

Cette vision a lieu à la date indiquée au verset 7. Et ce 24ème jour du 11ème mois de l’an 519 A.C. va jusqu’à la fin du chapitre 6. Cela est important et indique que toutes les visions de Zacharie ont eu lieu en une seule nuit. Et pour nous, il y a la lampe prophétique pour nous faire comprendre cette succession d’événements. Zacharie a l’intelligence de tenir compte que son peuple est Lo-Ammi. Ainsi, il considère son histoire sous cet angle. On évitera ainsi d’employer le mot de résidu pour les réchappés dont il est question dans ce livre. Du temps de Zacharie, le temple est réédifié mais ce n’est pas le temple du Messie. La ville est aussi rebâtie mais ce n’est pas la cité du grand roi. Dans cette première vision, au verset 11, cet homme est appelé  » l’ange de l’Eternel « . Dans l’AT, ce nom est appliqué au représentant symbolique de Christ avant sa manifestation comme homme dans ce monde. Les chevaux qui sont là sont les esprits qui administreront providentiellement les empires et les nations. Et l’esprit de l’ange de l’Eternel préside à l’action de toutes les autres actions. Cet ange se tient parmi les myrtes et les 4 passages de la Parole indiquent que les myrtes ont rapport avec la restauration qui suit le jugement. Cette vision nous rappelle que nombre d’événements se passeront avant cette restauration. Quant aux chevaux, avec ce caractère d’accomplir les desseins de Dieu dans l’administration des empires, ils sont revêtus des caractères des différentes dominations universelles qui se sont succédées dans l’histoire du monde. Zacharie les voit et l’empire de Babylone avait déjà été remplacé par les Mèdes et les Perses. Et ce cheval roux n’est-il pas l’emblème de la grâce exercée par Cyrus envers Juda. Zacharie, qui prophétise sous le second empire, présente donc trois empires à partir de celui des Perses. Sa vision s’étend au-delà des circonstances présentes. Au v. 11, ce rapport n’est pas agréable car la tranquillité des empires est basée sur l’abaissement et l’asservissement d’Israël. Les fautes du peuple furent la cause du jugement de Dieu. Mais il y a aussi les promesses d’où le verset 12 accompagné du cri de la foi  » jusques à quand « . La miséricorde de Dieu est encore visible dans les versets 13 à 15. Nous y voyons que ce courroux de Dieu recouvrait un amour navré de l’ingratitude de son peuple. L’amour recherchait une occasion légitime pour se manifester sans nuire à sa sainte justice. Et bien tout a été réconcilié à la croix. Quant au grand courroux, il sera pour ceux qui ont aidé au mal. Mais pour Israël il y aura restauration et les versets 16 et 17 sont éloquents à cet égard. Les livres d’Esdras et de Néhémie font part d’une restauration partielle. Le plein accomplissement aura lieu plus tard. Oui, il faudra que l’empire romain, qui est blessé à mort mais qui aura encore un rôle important dans les temps apocalyptiques, soit jugé définitivement.

L’homme monté sur le cheval roux est le personnage central de la vision. Le v. 10 (cf Héb. 1, 14) nous autorise à assimiler ces chevaux à des instruments administrateurs employés par Dieu. Le cavalier du v. 8 est appelé l’ange de l’Eternel au v. 11 et est distinct de l’ange du v. 9. Dans AT., cet  » ange de l’Eternel  » a un ministère de protection, d’intercession, de délivrance. Il peut parfois être assimilé au Fils de Dieu se manifestant aux hommes avant son incarnation. Quatre raisons pour se rallier à cette interprétation : 1) la couleur rousse ou rouge = jugement, grâce, sang (cf Es. 63, 2 ; Nom. 19, 2 ; Apoc. 6, 16). 2) Il est le chef. Toutes choses sont entre ses mains. 3) Il est celui qui intercède devant Dieu en faveur de son peuple (v. 12). 4) Cet  » homme  » est appelé l’ange de l’Eternel.

Le rapport du v. 11 a quelque similitude avec notre époque (2002). Mais le peuple de Dieu étant dispersé, opprimé, toute paix, toute prospérité, sont factices et éphémères. La fin de la vision coïncide avec l’indignation de Dieu qui a duré 70 ans. Mais ces 70 ans sont en même temps un signe prophétique de la dispersion actuelle d’Israël. Ce qui était vrai dans cette vision au sujet de Jérusalem et des nations à ce moment-là, est exact aussi pour aujourd’hui et pour l’avenir.

Alors, dans les versets 18 à 21, deuxième vision, nous avons le deuxième jugement : les quatre cornes et les quatre ouvriers

Ces quatre cornes : emblème de pouvoir, de puissance, de force. Nous y avons les diverses puissances hostiles au peuple de Dieu. Historiquement, nous y avons aussi l’Assyrie qui fut amalgamé avec l’empire de Babylone. Dans Zacharie, Israël passe au second plan. Israël sera encore en vue au ch. 10, 7-12. Mais dans ce livre, c’est toutefois Jérusalem et Juda qui ont la prééminence en rapport avec Israël. Au v. 21, c’est Juda qui est dispersé. Ce n’est plus Israël comme au v. 19, car Babylone a remplacé l’Assyrien. Remarquons encore, dans ces versets, comment Dieu répond aux questions du jeune Zacharie. C’est encourageant pour nous aussi. Dieu aura aussi ses ouvriers avec lesquels il peut et pourra détruire les plus grands empires dont ceux à venir. Dieu est derrière toute scène comme celle de la Babylone historique comme celle de la Babylone future : en une seule heure, son jugement est venu – hélas (cf Apoc ch. 18).

Dans les 4 v de cette vision, nous avons :

v. 18-19 : ceux qui détruisent et dispersent dans les quatre cornes

v. 20 : ceux qui construisent dans les quatre ouvriers

v. 21 : l’interprétation de la vision.

Nous retrouvons dans ces quatre cornes les quatre grands empires du livre de Daniel. Ces empires, agissant avec la férocité des bêtes indiquées dans le livre cité, ont été une cause profonde de malheur pour Israël et Juda. Les successeurs de ces empires, dont la dernière forme est encore à venir (ces lignes sont écrites en 2002), n’ont pas épargné Israël non plus et le pire est encore à venir. Alors, l’Eternel aura ses ouvriers, dont le rôle n’est pas précisé ici mais qui représentent des instruments adaptés contre chaque puissance. Cette vision complète donc la précédente. Elle promet au peuple que Dieu va prendre sa cause en mains et cela de manière irrésistible.

Commentaires du Chapitre 2

V. 1 – 5 : Jérusalem mesurée
V. 6 – 9 : invitation à la fuite

V. 10 – 13 : le royaume terrestre

Troisième vision. L’homme au cordeau. Invitation à la fuite. Le royaume terrestre.

Depuis le ch. 2 et jusqu’à la fin du ch. 6, nous avons les circonstances, les principes et le résultat du rétablissement de Jérusalem et de la maison de Dieu. Chaque chapitre a un sujet distinct tout en étant une portion du tout. Ainsi, au ch. 2, la restauration de Jérusalem. Si l’on compare le temps présent au temps passé, en regrettant par exemple les beaux jours de Salomon, on fait preuve de faiblesse. Ce qu’il faut, c’est contempler l’avenir glorieux. Ainsi, nous aurons de la force pour résister aux craintes et aux appréhensions par lesquelles l’ennemi cherche sans cesse à alarmer et à décourager nos cœurs. Il est encore solennel de voir comment l’Eternel se sert de ce prophète qui est appelé un « jeune homme » (v. 4).

V. 1 – 5 : Jérusalem mesurée.

Les deux premières visions nous ont donné, comme idée générale, le sort des empires oppresseurs du peuple Juif. Nous savons qu’il y a eu des accomplissements partiels. Mais rappelons-nous que la prophétie a toujours en vue la gloire future de Christ. Nous avons cela dans la troisième vision qui remplit le ch. 2 qui contient la troisième vision et qui développe la promesse du ch. 1, 16.Quant à Zacharie, nous l’avons déjà vu poser des questions. Et ici, au v. 1er, quelle belle attitude : lever les yeux. C’est la manière d’entrer en relation avec Dieu. En levant les yeux, le prophète voit toutes les pensées de Dieu à l’égard de Jérusalem. Remarquons qu’au moment de cette vision, Jérusalem était détruite. Mais les v. 1 – 4 démontrent que la Jérusalem future débordera au-delà de toutes ses limites (cf Jér. 33, 7-13). Nous comprenons que cette Jérusalem n’est pas celle de Néhémie, ni celle qui sera sous l’Antichrist, mais ce sera cette Jérusalem qui prévaudra lorsque le Seigneur sera revenu comme vrai roi en Israël. Cf Es. 60, 18 avec notre v. 5. Dans cette vision, il y a deux bénédictions. Celle du v. 5 avec l’Eternel qui garantira la ville contre tout ennemi puis, toujours au v. 5, Sa gloire qui sera au milieu d’elle. Lui-même étant au milieu d’elle selon v. 5, 10 et 11. L’Eternel habitera donc dans la Jérusalem future et non pas dans la Jérusalem ruinée du temps de Zacharie.

Selon Néh. 2, 13, Jérusalem était en ruine et ses portes calcinées. Alors il faut regarder en haut. En regardant en bas, nous n’apprécierons pas les choses de la manière convenable. En regardant en haut, il y a les promesses et les certitudes de la foi. Nous voyons la gloire à venir. Ici, celle de Jérusalem. Jérusalem est mesurée. En Ezéchiel, c’est le temple et en Apocalypse 11, le temple de Dieu (voir aussi Apoc. 21, 15; Ezéchiel 40, 3 et 47,3). Et cette ville est mesurée non pour être détruite mais reconstruite et habitée (cf 2 Rois 21, 13 et Lam. 2, 8). Dans l’Ecriture, la pensée de la gloire et celle de la protection vont ensemble (v. 5 et Es. 4, 2-6). Pour terminer cette section, ajoutons que lorsque Christ régnera, lui-même sera la protection. Il n’y aura plus besoin de murailles. Et si cette promesse concerne en premier Juda, n’est-elle pas aussi aux croyants actuels ? Ceux qui ont trouvé leur abri en Christ sont désormais en toute sécurité.

V. 6 – 9 : invitation à la fuite (aussi voir : Es. 52, 11; Est. 3, 8; Jér. 51, 6; Matt. 24, 30-31; Deut. 32, 10; Gen. 12, 3; Matt. 25, 1).

Dès le v. 6, nous avons la deuxième partie du chapitre. Elle est introduite par ces « Ho,Ho! ». Nous y avons un appel aux Juifs, en captivité à Babylone, de rentrer dans leur pays. Historiquement, ce pays du nord était effectivement représenté par la Chaldée. Dans tout cela, il y a une portée future puisque même le Nouveau Testament mentionne ce cri de « sortir du milieu d’eux » (cf 2 Cor. 6, 17 et Apoc. 18, 4). Dans ces citations, il y a le principe de « se séparer » et cela est valable dans toutes les dispensations. Oui, pour nous chrétiens de 2002, il nous faut sortir moralement de Babylone, … Babylone ce grand système qui cumulera la politique, le commerce et la religion (cf Apoc. 17 et 18).

V. 7 – 8 : des messagers tirés du Résidu iront annoncer aux nations que le Seigneur s’est révélé en gloire à Jérusalem pour établir son royaume d’où « après la gloire ». En Matt. 24, 30-31, nous avons la même pensée. L’Eternel appelle le résidu croyant « la prunelle de son œil » (cf Deut. 32, 10 et Ps. 17, 8). Dieu protège les siens (cf aussi Ps. 105, 15). Dans ces passages, il est question du rassemblement d’Israël . Le Psaume 37, 24 confirme également cette pensée « d’après la gloire », c’est-à-dire après l’apparition du Seigneur, de sa majesté et de sa puissance. Quant aux nations qui ont opprimé le peuple de Dieu, ce sera le jugement (v. 9).

V. 10 – 13 : le royaume terrestre (aussi voir : Ps. 132, 13-14; Ex. 25, 8)

Dans les v. 10 et 11, Jérusalem se réjouira parce que Christ sera là, mais beaucoup de sauvés d’entre les nations jouiront de la position privilégiée de la sainte cité car, v. 12 : la terre sainte, c’est une terre purifiée de l’iniquité. Alors Jérusalem sera à nouveau considérée comme l’habitation du choix de l’Eternel puisque l’œuvre est accomplie et que la ville sera purifiée. Tout cela, nous pouvons aussi l’appliquer à l’assemblée. En voyant l’état de choses actuel de la maison de Dieu, nous ne pourrions avoir que de la tristesse mais en considérant l’avenir, nous sommes remplis de louanges. L’expression « en ce jour-là » (v. 11) souligne le caractère du royaume terrestre, c’est-à-dire le règne de 1000 ans, règne de justice et de paix. En rapprochant d’autres passages, que de bénédictions : les chants (cf Soph. 3, 14-20); la présence du Saint d’Israël (cf Es. 12, 6). Avec ce résidu d’Israël, des personnes des nations seront bénies, celles qui seront sauvées pendant la grande tribulation et qui ne feront par conséquent pas partie de l’Eglise (selon Apoc. 7, 9-10 et 14. 1-4). Ce prophète comprend aussi des expressions remarquables et celle du v. 12 est unique dans l’Ecriture. Nous y apprenons la relation particulière que connaîtra Juda avec l’Eternel. Comme peuple, le pays même aura aussi une bénédiction particulière.

Au v. 13, cette troisième vision se termine par la même exhortation d’Habakuk 2, 20 : « Faire silence devant l’Eternel ». Actuellement, l’homme (toute chair) déploie son moi, sa méchanceté. Dieu patiente, Dieu appelle et parle à chacun par son Esprit pour la repentance. Mais le Seigneur viendra et il ne gardera plus le silence (cf Ps. 50, 3,21). Remarquons enfin que dans ce chapitre il est question de la demeure de l’Eternel parmi son peuple (v.10,11). Le mot « demeurer » est la racine d’où vient le terme « shekinah », la présence de l’Eternel, sa gloire. Dans le chapitre suivant, nous verrons que la quatrième vision se lie à celle que nous venons de considérer. Elle traite un événement majeur : la restauration d’Israël.

Commentaires du Chapitre 3

Quatrième vision : la purification du grand sacrificateur

Le souverain sacrificateur Joshua, qui est un représentant de la sacrificature, est un précurseur des gloires futures du Messie, tout comme Zorobabel. Joshua est le sujet de la quatrième vision du prophète. Ce nom de Joshua (ou Josué) signifie « l’Eternel est sauveur ». C’est surtout à la fin du chapitre que Joshua représente Christ.

Au début du chapitre, nous y trouvons également un tableau de la prédication de l’évangile. Mais nous mettrons l’accent sur un autre côté, le côté du souverain sacrificateur comme représentant du peuple. Au verset premier, nous retrouvons l’Ange qui est le représentant symbolique de Christ. C’est le même Ange qu’en Exode 3, 2 et 23, 21. C’est donc devant Christ que Joshua doit se tenir. Au v. 2, Satan est aussi là et tient, devant Dieu, son rôle d’accusateur des frères. Joshua a des vêtements sales et il semble que Satan l’accuse avec raison (cf Lév. 8, 6-7). Dans cette scène, Joshua n’est-il pas un type de la nation coupable ! Pourtant, l’Eternel dit à l’adversaire : « Que l’Eternel te tance » ! Tancer signifie « faire taire ». Et il est établit que Satan ne peut rien contre le choix de l’Eternel, contre son élection. Satan est couvert de confusion à cause de son ignorance de l’amour divin manifesté à l’endroit de Joshua et de Jérusalem. Joshua est donc préservé pour ne pas être jeté dans le feu (fin du v. 2 – voir Amos 4, 11). Quant à Satan, c’est lui qui sera tancé par ses mauvais desseins. Quant à Joshua (v. 3 et 4), il peut se dépouiller de ses vêtements sans être nu devant Dieu. Il n’est pas condamné mais il est revêtu. Là, nous avons une leçon sérieuse puisque l’Ange utilise ceux qui sont là, avec Joshua. La leçon : sommes-nous habituellement dans la présence du Seigneur, en sorte qu’il puisse nous utiliser pour aider nos frères et nos sœurs qui se trouveraient dans la même situation de souillure que Joshua ! Et au v. 5, Joshua reçoit le signe de l’office sacerdotal par cette tiare (cf Ex. 28, 36; 39, 30). Ici, il est le représentant de Christ dans son rôle d’intercesseur. Remarquons encore que Satan est absent dès que les paroles « que l’Eternel te tance » ont été prononcées. L’ennemi ne peut rien devant celui qui a pris notre cause en mains. Satan signifie « l’adversaire ».

Dans les v. 6 et 7, nous avons la responsabilité de Joshua et de la sacrificature représentée dans sa personne. Nous aussi, nous avons à nous montrer dignes de notre appel si nous désirons des bénédictions nouvelles. Que penser de l’inertie de beaucoup d’enfants de Dieu qui les empêche de s’associer aux sacrificateurs qui se tiennent devant Dieu dans le culte ! Que penser de ces chrétiens qui ne sentent pas que « noblesse oblige » ! Faisons l’acquit de la charge. Cette charge, pour tout sacrificateur et à plus forte raison pour le souverain (ou grand) sacrificateur, comprend aussi le jugement et l’administration de la maison de Dieu; ces attributions ressortent de Deut. 18, 9-13 et Mal. 2, 7 entre autres passages.

Les v. 8 à 10 contiennent la deuxième partie du chapitre. Joshua paraît sous un nouveau caractère. Il n’est plus sacrificateur, ni représentant du peuple, ni tenu de faire l’acquit de la charge, mais il est celui devant lequel sont assis les sacrificateurs qu’il a introduit dans son intimité comme ses compagnons. Les hommes qui l’entourent servent de signe (v. 8) : il est donc question d’un souverain sacrificateur à venir. Et d’après l’épître aux Hébreux et du Psaume 110, il s’agit de la sacrificature selon l’ordre de Melchisedec. C’est un autre ordre que l’ordre aaronique selon lequel paraissait Joshua. Ce caractère futur n’appartient qu’à Christ. Les chapitre suivants développeront l’importance de son office. Mais auparavant, Christ est présenté sous d’autres aspects comme le Germe (v. 8). Ce terme, comme celui de « rejeton » en Es.11, 1, est en rapport avec le Messie, ce roi issu du tronc de David. Au v. 9, il y a cette « seule pierre ». Que de pensées ! C’est cette maîtresse pierre de coin. Et avec ses sept yeux, elle nous fait penser à l’Apocalypse où les sept esprits, les sept lampes, les sept lieux sont une seule et même chose mais avec des acceptations diverses (cf. Apoc. 1, 4; 4, 5; 5, 6). Dans ce v. 9, nous n’avons pas la plénitude de la connaissance de la pensée de Dieu. Nous l’avons dans la venue et la révélation de Christ. Dans ce v. 9, la purification atteindra le peuple et le pays tout entier. Cela en un seul jour (cf Es. 66, 8). Alors, v. 10, ce sera le jour du repos pour chacun. La jouissance en commun de ce repos, le vrai règne de paix pour Israël. La vigne et le figuier sont des emblèmes de la joie et de la fertilité qui caractériseront le peuple sous le sceptre de son Messie glorieux.

Commentaires du Chapitre 4
Cinquième vision : le chandelier et les deux oliviers

Le ch. 3 nous a occupé de Joshua, grand sacrificateur. Le 4ème s’occupe du roi en Zorobabel. Christ est à la fois roi (Zorobabel) et sacrificateur (Joshua). Dans ce ch., le prophète a une vision qu’il est capable de décrire mais qu’il ne comprend en aucune manière (v. 2 à 5). Entre les visions quatre et cinq, il semble qu’il y ait eu comme une pause (selon v. 1). A nouveau, dans cette vision, le prophète est gardé dans l’humilité car l’Ange doit tout lui faire comprendre. Pour nous aussi, nous avons besoin d’être humbles et de sentir notre ignorance devant Dieu pour apprendre à connaître les vérités renfermées dans Sa Parole. Quant au chandelier, nous pouvons nous reporter à Ex. 25 avec la différence que la coupe et les deux oliviers sont des éléments nouveaux. L’ensemble peut représenter une image d’Israël considéré comme témoignage dans le monde par le moyen du Saint Esprit. Mais par dessus tout, nous avons, dans le chandelier, une représentation de Christ. Sa lumière représente le témoignage de Christ. Cette lumière, dans l’Apoc et dans les évangiles, est aussi pour l’Eglise et pour chaque croyant. Pour s’alimenter, la lumière a besoin d’huile alors que le témoignage, pour être rendu, a besoin du Saint Esprit. L’huile est l’image du Saint Esprit. Donc, le chandelier représente Christ donnant la pleine lumière et donnant sa clarté par ses témoins choisis. Ici, le chandelier répand sa lumière au dehors car le temple, du temps de Zacharie, n’était pas encore terminé. Dans un temps futur, selon Apoc. 11, 4, il y aura deux témoins qui seront aussi deux oliviers. Le v. 14 en fait allusion. Ces témoins seront les deux oliviers d’où viendra le témoignage du Saint Esprit. Leur lumière soutiendra le faible résidu qui, avant le règne de Christ, demeurera encore au milieu de Jérusalem. Alors ces deux témoins agiront dans la puissance d’Elie et de Moïse avec la sacrificature en 1 Rois 18 et la royauté en Deut. 33, 5. Dans Zacharie, le témoignage est complet car Jésus est le centre de la prophétie. L’huile qui alimente le chandelier est fournie par les deux fils de l’huile, soit la sacrificature et la royauté qui, toutes deux, étaient ointes de l’huile de l’onction selon Lév. 8, 12 et 1 Sam. 16, 13.

Au v. 6 : Zorobabel est dans une faiblesse extrême. Mais quel encouragement car Dieu ne lui demande ni force, ni puissance (cf Esd. 4, 23) mais Son Esprit était avec lui. Le temple ne sera pas reconstruit par l’énergie de l’homme, mais par l’activité souveraine de l’Esprit de Dieu. Le vrai secret de tout ministère, c’est la puissance spirituelle. Que les serviteurs de Dieu s’en souviennent ! Puis, au v. 7, nous pensons à l’allusion qu’en fait Jésus en Matth. 17, 20. Nous y apprenons que dans des temps de faiblesse, la plus faible foi fait tomber les obstacles que Satan et le monde nous opposent. En rapport avec ce v. 7 (cf Hab. 3, 6; Marc 11, 23) , si Christ était la pierre de fondement au ch. 3, il est, ici, la pierre de faîte, la clé de voûte de tout l’édifice. Oui, grâce, grâce, … cette pierre sera acclamée de tous comme portant la faveur de Dieu. Ayons donc patience et confiance; nous verrons alors la pierre du faîte placée et nous admirerons la beauté du résultat. Ici, c’est en rapport avec le Temple et avec tous les obstacles qui s’opposaient à sa construction mais Dieu est là, faisant le travail, tout comme il le fait avec l’assemblée. L’œuvre de Dieu s’accomplit toujours. Souvenons-nous en. Dans les v. 8 et 9, Zacharie revient aux circonstances au milieu desquelles il prophétisait et qui eurent un accomplissement historique.

Au v. 10 (cf 2 Chron 16, 9) , le fil à plomb nous fait penser à notre responsabilité dans le travail d’édification, afin qu’il soit poursuivi avec fidélité en veillant à ce que l’enseignement soit bien selon la parole de Dieu (cf 1 Cor. 3, 8-10). Cette vision amène une pensée de perfection, d’achèvement, de plénitude. Il y a trois fois le chiffre symbolique de « sept » : sept lampes, sept conduits, sept yeux. Dieu ne méprise pas le temps des petites choses. Un élan de foi, si faible, si humble soit-il, retient toute son attention. Peu importait la faible apparence de ce travail, il était fait pour le Seigneur.

Aux v. 11 à 14 : nous y avons en particulier les deux oliviers et les deux branches qui donnent de l’huile par le moyen des deux conduits en or. Ces « fils de l’huile », comme ils sont appelés, représentent sans doute dans ce temps-là Joshua et Zorobabel. Ensemble, ils sont un type de Christ, sacrificateur sur son trône. En Israël, les sacrificateurs et les rois étaient oints d’huile (cf 1 Rois 1, 39 et Ex. 29). Mais Zacharie est occupé avant tout d’un témoignage futur. Ce témoignage sera confié à deux témoins Juifs, ceux d’Apoc. 11, 4. Leur témoignage sera rendu en relation étroite avec le Royaume et pendant la dernière demi-semaine du temps des nations (cf Daniel ch. 9). Mais ce témoignage brillera de tout son éclat pour Israël quand Christ sera assis comme sacrificateur sur son trône. Les croyants du temps de l’Eglise (depuis la Pentecôte et la descente du Saint Esprit selon Actes 2 et jusqu’au retour de Jésus) portent déjà ce caractère de rois et sacrificateurs (cf 1 Pi. 2, 9). Ils sont appelés à rendre un témoignage lumineux. De même que l’huile dorée coule par les conduits d’or pour faire luire les lampes, le Saint Esprit est la puissance de tout témoignage. Chacun de nous doit être un canal que Dieu pourra utiliser pour la bénédiction de ceux qui nous entourent.

Commentaires du Chapitre 5
V. 5 à 11 – Septième vision : la femme assise au milieu de l’épha

Les trois dernières visions ont un caractère différent des cinq premières en ce sens qu’elles ont un caractère de jugement et non plus un caractère de réconfort pour Jérusalem et la nation dispersée. Les premières annonçaient la destruction de Babylone et de tous leurs ennemis, le pardon divin et la restauration de la théocratie, c’est-à-dire d’un gouvernement où les chefs de la nation sont considérés comme les ministres de Dieu ou appartenant à la race sacerdotale. Les trois dernières sont des visions du jugement qui doit précéder la bénédiction d’Israël. Cette prophétie occupe une place spéciale parmi les livres des prophètes et Ezéchiel a même une vision similaire en Ez. 2, 9 et 10.

V. 1 à 4 – Sixième vision : le rouleau qui vole (rouleau d’environ 10 m sur 5 m – cf 1 Rois 6, 3)

Au ch. 1er, nous avions vu Juda et Jérusalem foulées aux pieds par les nations, mais encouragées par l’annonce de leur restauration et par la destructions de leurs oppresseurs. Au ch. 2, nous avions Jérusalem qui sera introduite dans des bénédictions millénaires. Au ch. 3, nous avions le fait que Jérusalem devait être purifiée pour être bénie, que l’iniquité de Juda soit ôtée et que le peuple soit revêtu. Au ch. 4, le prophète montrait le peuple remonté de captivité. A ce moment, le témoignage de Dieu était représenté à Jérusalem par Joshua et Zorobabel. Cent ans après ce retour, Malachie ne voyait que des ruines et le jugement final de Dieu était en vue. Quatre siècles plus tard, c’est le Messie qui est mis à mort.. Peu après, le peuple est dispersé. Désormais, la question suivante se pose : Dieu pourra-t-il reconnaître et approuver quelque chose au milieu de cette nation apostate, cela à part un faible résidu ? Le ch. 5 que nous étudions, avec deux visions, répond à cette question. Ainsi, dans la première, ce rouleau qui vole montre qu’il est vivant et qu’il se dirige vers un but. Les dimensions de ce rouleau font penser au lieu très saint, qui était un cube de 20 coudées de côté , tandis que les chérubins avaient 10 coudées de hauteur, et leurs ailes avaient aussi 10 coudées. Ainsi, le lieu le plus sacré du temple était caractérisé par ces deux chiffres : 10 et 20. Ce rouleau fait penser à la Parole écrite qui est de par l’Eternel et cela en accord avec la sainteté du lieu. Des sentences sont écrites sur les deux faces du rouleau. Souvenons-nous que l’un des caractères de la Parole de Dieu, c’est le jugement réservé au monde qui n’écoute pas la grâce. La première vision donne la malédiction sur l’état moral du peuple alors que la seconde en fait de même sur l’état religieux.

V. 4 (cf Ex. 32, 15) : le jugement qui atteindra tous les pécheurs est terrible. La malédiction entrera dans la maison du voleur et dans celle de celui qui jure faussement (cf Mal. 3, 5 et ch. 8, 17). Le vol et le faux serment s’appellent aussi, de nos jours, la violence et la corruption. Toujours selon v. 4, cette malédiction logera au milieu des maisons qui seront consumées. Tout brûlera. Et les termes utilisés ici sont les mêmes que ceux en rapport avec les maisons lépreuses (livre du Lévitique).

Au point de vue moral, nous avons d’une part le voleur et d’autre part celui qui jure faussement par le nom de l’Eternel. Jurer faussement indique que l’on veut couvrir le mal en invoquant le nom de l’Eternel. En Mal. 3, 5, nous avons cette constatation vis-à-vis de ce peuple. Et que penser de Matt. 22, 13; 23, 38 et 24, 2 ?

Le temps des exhortations et des commandements est passé. C’est maintenant le temps des terribles malédictions que subiront ceux qui ont péché de toute manière contre Dieu. La Parole dépeint en plusieurs endroits quelques détails de ce sort : Deut. 17 et 18. Pour être vu de nuit, remarquons que ce rouleau était probablement lumineux ce qui indique que la scène était terrifiante. Oui, les hommes seront jugés selon l’appréciation divine (cf 1 Sam. 2, 3). Dieu ne cache pas le sort réservé aux désobéissants et le Psaume 50 délivre un message similaire à ce que nous avons ici (cf Ps.50, 18-21). Cette vision touche en premier lieu Israël mais aussi la terre tout entière au jour de l’apparition en gloire de Jésus Christ.

V. 5 à 11 – Septième vision : la femme assise au milieu de l’épha

L’épha représente habituellement la plus grande mesure de capacité (35 l). Le cor ou khomer, d’un contenu supérieur, n’est qu’un multiple de l’épha. L’homme a souvent une fausse mesure et peut mesurer frauduleusement (cf. Mich. 6, 10; Amos 8, 5; Deut. 25, 14). Au milieu de cet épha, nous avons une femme assise, donc établie. Quant à Dieu, sa mesure est toujours celle du sanctuaire. Et l’Ange donne une sentence irrévocable avec ce fil de plomb. Cette femme a pour nom méchanceté, c’est-à-dire iniquité, c’est-à-dire une nature qui ne se soumet pas à quelque chose de supérieur et qui fait sa volonté. Cette femme représente donc la méchanceté, l’abandon de Dieu. C’est la condition finale de Jérusalem et de Juda qui nous est montrée de manière un peu mystérieuse. On peut aussi relever que la méchanceté est liée aux activités commerciales. Le peuple d’Israël, à vocation agricole et pastorale, a peu à peu glissé vers le commerce surtout après la déportation; influence de Babylone ! Plus tard, du temps du Seigneur, les chefs du peuple ont même comblé la mesure de leurs pères (cf Matt. 23, 32). L’Apoc. montrera aussi une apogée en relation avec la méchanceté, les activités commerciales et l’impiété générale (cf Apoc. 18). Les richesses sont accumulées par quelques-uns et cela souvent au mépris des règles de l’équité et de la simple morale. C’est également d’actualité de notre temps (20-21ème siècle). Cet « épha » qui sort représente aussi, semble-t-il, une activité malfaisante qui pénètre partout. Nous y avons l’esprit de l’Antichrist qui est dans le monde et qui précède la dernière heure qui est celle du rejet de Christ aussi bien par les juifs que par les chrétiens.

Zacharie voit aussi, après qu’un disque de plomb fut soulevé (v. 7), une femme assise au milieu de l’épha. Cette femme fait penser à la grande prostituée d’Apoc. 17. Cette femme cherche à s’échapper mais l’ange la fait retomber à l’intérieur et l’enferme au moyen du couvercle en plomb. L’épha dont elle se servait pour pécher devient l’instrument de son châtiment (cf Prov. 5, 22). D’autre part, ici, le couvercle est encore sur l’épha comme pour indiquer ce mystère d’iniquité qui opère déjà mais qui n’est pas encore pleinement manifesté (cf 2 Thess. 2, 7).

Cette vision dépasse aussi les limites du peuple Juif puisqu’il est dit, v. 6, « toute la terre ». Le NT nous apprend que Juda, comme la chrétienté, se rencontreront comme une idolâtrie et l’abomination sera établie dans le temple de Jérusalem. Et la chrétienté boira avec le judaïsme la même coupe empoisonnée. Cette dualité est peut-être représentée par ces deux femmes des v. 9 à 11. Toujours est-il que les principes que nous avons développés montrent des circonstances favorables à leur développement d’où l’expression « le vent est dans leurs ailes ». Ce sont des ailes de cigogne et ces oiseaux retournent toujours à leurs nids pour montrer que ces deux femmes rapportent toute cette iniquité à son lieu d’origine, soit à Shinhar. Et cela dans un temps où l’ancienne Babylone est à jamais détruite, car c’est là que l’idolâtrie a pris naissance. Par dessus tout, Babylone est un empire opposé à Dieu. Shinhar, c’est Babylone (Gen. 11, 2,9; 2 Rois 17, 24). L’iniquité, en la personne de l’Antichrist, sera officiellement homologuée comme un dieu dans la Babylone future. Relevons aussi tout le contraste entre la maison du v. 11, véritable temple du péché, et celle que Dieu bâtit pour demeurer au milieu des siens (Zach 4, 9 et 6, 12).

Le vent est aussi mentionné. Dans la Parole, le vent est beaucoup en relation avec le jugement (cf Job 27, 20-22; Es. 7, 2). Quant au mot « sortir », qui revient plusieurs fois dans ce chapitre, il est en rapport avec le jugement. Oui, au milieu de tout cela, il reste un résidu Juif, tout comme le résidu de Philadelphie aux jours de la chrétienté de maintenant.

Commentaires du Chapitre 6

Versets 1 à 8 : huitième vision. Les quatre chars

Versets 9 à 15 : le couronnement du souverain sacrificateur

Versets 1 à 8 : huitième vision. Les quatre chars

C’est la dernière vision de Zacharie. Ces quatre chars représentent clairement les quatre grands empires des nations. Ces quatre empires sont représentés par différentes images par les prophètes de l’Ancien et de Nouveau Testament. Dans Zacharie, il a déjà été question de ces empires au chapitre premier. Dans ce contexte, il y avait d’abord trois empires dont celui de Babylone avait déjà eu lieu historiquement. Puis toujours dans le chapitre 1, ces quatre empires étaient représentés par quatre cornes. Ils furent détruits par des agents divins pour amener la bénédiction finale à Jérusalem au chapitre troisième. Dans notre chapitre 6, nous ne trouvons pas des chevaux mais des chars attelés de chevaux symboles, dans l’Ecriture, de puissance royale et guerrière. Ils représentent la puissance de Dieu exerçant un jugement sur la terre (cf Jér. 46, 9-10 et Joël 2, 3-11). Il n’est pas fait mention des conducteurs des chars. Ces derniers semblent dirigés par l’intermédiaire d’une force invisible. Ils accomplissent aussi leur mission jusqu’au bout. Au ch. 1er, les chevaux avaient fait une halte parmi les myrtes.

Quant à la couleur roux, il en a déjà été question au chapitre premier. Dans ce chapitre 6, ils expriment donc le jugement du peuple par Babylone dans le premier char. Nous avons donc la manière dont Dieu dirige ces empires pour accomplir ses desseins : et c’est la raison pour laquelle ces chars sont présentés comme quatre esprits des cieux (v. 5 à cf avec Dan. 7, 2). Par les v. 4 et 5, ces quatre esprits font penser à des anges qui exercent une activité pour Dieu, sur la terre, pour conduire à son terme la mission assignée aux chars. Dieu opère d’une manière cachée pour l’accomplissement de ses plans. Ainsi donc Dieu, dans sa providence, a dirigé dès le commencement la course de ces puissances guerrières. Ces empires, par leurs chefs, pensent faire leur propre volonté mais en réalité c’est bien Dieu qui est derrière la scène. Les chars en question sortent, tout comme l’épha et le rouleau du ch. 5. Il s’agit de jugement. Ils sortent entre deux montagnes pour montrer que ces empires ne peuvent suivre une autre direction que celle que Dieu veut leur assigner. Et si les montagnes représentent des puissances fermement établies sur la terre, l’airain représente toujours la justice de Dieu s’occupant du péché en jugement aussi bien en rapport avec la rédemption (avec l’autel d’airain), la purification (avec la cuve d’airain), ou de l’établissement du royaume (avec les colonnes d’airain) car ce royaume ne peut être établi que par les jugements. Ainsi, ces nations sont dirigées entre ces montagnes, en vue du jugement de son peuple (Israël). Mais ces empires seront eux-mêmes détruits. Alors la délivrance du nouvel Israël suivra le jugement. Voilà comment s’accompliront en grâce les desseins de Dieu envers cette nation.

Puis au v. 6, dans les chevaux noirs, nous reconnaissons les Mèdes et les Perses. Et le chariot des chevaux blancs nous parlent d’Alexandre le Grand. Et au v. 7 nous avons les Romains. Et au lieu de sortir vers le nord, les chevaux du v. 7, en quelque sorte, se dédoublent : les tachetés sortent vers le pays du midi et c’est en effet dans ce pays que l’empire romain chercha, dès le début, à établir sa suprématie (cf Dan. 11, 29+30). Ensuite, il étendra sa domination partout d’où l’expression « se promener sur la terre » (v. 7). Mais Dieu a la haute main sur tous les mouvements de ce monde. V. 8 : la colère de Dieu s’est réveillée contre Babylone. C’est le jugement de Babylone.

Ici, les visions de cette nuit mémorable ont pris fin. Les prophéties de Daniel, Zacharie et l’Apocalypse s’harmonisent parfaitement tout en donnant un éclairage l’une par l’autre.

Versets 9 à 15 : le couronnement du souverain sacrificateur

Nous y avons la conclusion du livre des visions. La huitième et dernière vision a établi le rôle providentiel et le jugement final des empires envoyés pour châtier Israël. Et dans ces v. 9 à 15, nous trouvons le résultat glorieux de toutes les voies de Dieu, et l’accomplissement de ses conseils en substituant, à tous les empires du monde par, celui de Christ et de son règne de paix qui ne sera jamais ébranlé. Ce passage n’est pas une vision. C’est un fait, c’est le règne de Christ. Au v. 9 : comme au ch. 7 v. 4 et 8, ainsi qu’au ch. 8 v. 1 et 18, il y a des mots pour montrer une liaison évidente entre les deux livres de Zacharie, soit celui des visions et celui des oracles. Ces mots introduisent des révélations nouvelles. Ainsi, contrairement à la haute critique, ces deux livres des visions et des oracles, sont bien dus à un seul et même auteur. Au v. 10 : nous avons trois hommes qui n’étaient pas remontés de captivité. Ils étaient toujours à Babylone. Ici, nous les voyons monter à Jérusalem et apporter leurs dons. Il faut que la maison de l’Eternel puisse croître car elle était à peine au-dessus de ses fondements. Et la signification du nom de ces hommes, dans ce paragraphe, est remarquable. Nous y avons Heldaï (qui veut dire « endurant »), puis Tobija (l’Eternel est bon), puis Jedahia (l’Eternel sait), qui entrent dans la maison de Josias (l’Eternel supporte) fils de Sophonie (l’Eternel cache). Ces hommes sont là pour entourer Joshua, type de Christ. Nous avons en ces hommes un type du vrai résidu de Juda. V. 11 à 13 : ces couronnes représentent le résultat de ce qui précède au sujet de Christ. Nous y voyons aussi la sacrificature et la royauté réunies dans une même personne. Oui, c’est bien à Christ et à son règne qu’aboutissent toutes les voies de Dieu dont font part les chapitres précédents. Et pour que Dieu établisse Christ, il faut que la destruction des royaumes aient eu lieu. L’acte que devait accomplir Zacharie était très symbolique; Joshua et le peuple ont dû être dans l’étonnement d’entendre un tel commandement. La couronne royale n’appartenait pas au souverain sacrificateur, mais à un descendant de David mais Joshua reçoit la révélation qu’il préfigure Christ, le Germe. Christ, à la fois roi et sacrificateur. Dans le v. 12 « voici un homme ». Cette parole a été dite par Ponce Pilate à son insu : « voici l’homme » (cf Jean 19, 5). Les Juifs auraient dû se souvenir de ce passage de Zacharie. Mais cet homme réapparaîtra … et de quelle manière : il portera la gloire et s’assiéra et dominera sur son trône selon v. 13. Christ ne sera plus sur le trône du Père mais sur le sien. Le Roi des roi et le Seigneur des seigneurs aura pris possession de son héritage. Et le plan de paix conçu entre l’Eternel et Christ aura sa réalisation parfaite. V. 15 : la construction du temple futur aura le concours de ceux qui sont loin. Autrement dit, les nations y contribueront pour leur part comme jadis Hiram, roi de Tyr. Tel n’était pas le cas pour le temple d’Esdras (cf Esdr. 4, 2-3). Au v. 13, le Germe du v. 12 portera la gloire. C’est une chose immense, c’est la manifestation de toutes les perfections divines qui seront mises en pleine lumière dans la personne du Messie. Ni Salomon, ni Zorobabel, ni Joshua n’ont manifesté de tels caractères. Ils étaient loin de le faire. Seul Christ le fera. Et l’Eglise aura cette gloire selon Apoc. 21, 10 à 23. Au v. 14, nous avons encore une pensée consolante dans un temps de ruines. Les personnes dont il est question sont un type du vrai résidu d’Israël à venir. Ces hommes avaient apporté des dons pour couronner le vrai roi et Dieu conserve ces couronnes dans son temple en mémoire de l’acte de ces fidèles. Ainsi donc, Heldaï a son nom changé en Hélem, c’est-à-dire « force ». Josias en Hen, c’est-à-dire « grâce ». Dieu récompense ces faibles hommes qui s’étaient confiés en Lui et qui avaient eu à cœur la maison de l’Eternel. Oui, il les récompense en les voyant en Christ, et apprécie leurs dons, comme un trésor précieux, reconnaissant en eux des caractères de Christ. N’oublions pas que ce qui est apporté à la maison de Dieu contribue à la gloire de Christ. Et peu importe les noms dont le monde nous outrage, pourvu que nous ayons l’approbation secrète du Seigneur… Hélem, Hen : force et grâce. Ne renions pas le nom de Christ.

Les visions de la nuit se terminent avec ce chapitre 6. Les chapitres 7 et 8 toucheront des questions relatives à certains jeûnes.

Commentaires du Chapitre 7 (Le besoin de réalité)

Le livre des visions datait de la deuxième année de Darius. Celui des oracles date de la quatrième. Pendant ces deux années, le peuple a été obéissant et il a travaillé à rebâtir la maison de l’Eternel. Cette reconstruction a progressé. Le service et l’adoration vont pouvoir reprendre. Les chapitres 7et 8 forment un tout. Nous y voyons spécialement la Parole de l’Eternel des armées, un retour aux principes de la loi, la bénédiction future de Jérusalem et Juda.

Dès ce ch. 7, la prophétie a pour objet spécial l’introduction du Messie au milieu d’Israël avec les conséquences de son rejet. La prophétie commence ici en rappelant le manque de sincérité envers l’Eternel pendant les 70 ans de captivité.

Au début de ce chapitre, il y a deux chefs dont les noms semblent indiquer qu’ils revêtaient des charges à la cour du roi. Béthel (v. 1) envoie ces chefs pour savoir si le jeûne du cinquième mois doit continuer à être observé. Il faut savoir que quatre jeûnes avaient été institués par le peuple, à la suite du désastre de Jérusalem, soit celui du dixième mois (Jér. 52, 4-5), celui du quatrième mois (Jér. 52, 6), celui du cinquième mois (2 Rois 25, 8-9 avec, entre autres mais surtout: la destruction du temple de Salomon), et celui du septième mois (2 Rois 25, 25-26). Le jeûne le plus important semble être celui en rapport avec le temple. En voyant le nouveau temple près de se réédifier, la question se pose: est-ce qu’un jeûne est encore nécessaire? En la quatrième année de Darius, le temple n’était pas encore terminé (Esd 6, 15), mais il servait déjà de lieu de culte. Ainsi donc, des jours meilleurs se lèvent; faut-il cesser de jeûner? Voilà la question! L’Eternel répond par le prophète, selon v. 4++. Cette réponse est présente dans quatre paragraphes successifs et est précédée chaque fois par ces mots Et la parole de l’Eternel vint à moi, disant … (v. 4-7, 8-14 et ch. 8, 1-17 et 18-23). Remarquons que l’Eternel prend, en cette circonstance, le titre de l’Eternel des armées et non pas celui du Dieu d’Israël. Ainsi, dans les v. 4 à 7, au lieu de répondre à la demande de Béthel, la parole de l’Eternel s’adresse à la conscience de tous, peuple et sacrificateurs, en les interrogeant sur la cause de leur jeûne et de leurs lamentations. Puisse la question du v. 5 nous sonder: « est-ce réellement pour moi, pour moi, que vous avez jeûné?« . Et nous apprenons que, alors qu’il y avait lieu de jeûner, lorsque les prophètes les avertissaient, ils n’avaient point jeûner. En cela, Ninive avait mieux agit qu’Israël (Jon. 3, 5 et 10). Par la suite, ils se sont apitoyés sur leur sort au lieu de remonter à la cause des jugements. Ils avaient donc jeûner pour eux-mêmes, et pleurer sur leurs malheurs, au lieu de se repentir. Leur jeûne n’a donc pas exprimer l’humiliation. Le jeûne c’est cela: une vraie humiliation pour nous faire remonter au point où notre sentier s’est écarté du chemin de Dieu. Au début, il y avait probablement de la sincérité lorsque ces jeûnes ont été établis mais par la suite, c’était devenu une pure forme, voire du légalisme sans joie. Un vrai jeûne porte des caractères précis (vraie humiliation, etc) et Joël 2, 12-14 en mentionne quelque chose. Désormais, Zacharie les engage à écouter la parole de Dieu et à agir en conséquence. Alors, tous leurs jours de jeûne seront pour eux occasion d’allégresse, de joie et d’heureuses assemblées (ch. 8, 19).

Alors, dans les versets 8 à 14, la parole de l’Eternel vint une seconde fois à Zacharie pour rappeler au peuple ce qu’il leur avait demandé par les premiers prophètes. Dans ces versets nous avons certes la loi mais l’Eternel en avait bien adoucit les exigences. De ce fait, il était plus facile au peuple d’avoir une obéissance de cœur avec ces exigences légales ni trop hautes, ni trop sévères. Les versets 9 et 10 font part de cette douceur. En un mot, les prophètes leur avait prêché la droiture et l’amour du prochain. Au ch. 8, 17, nous avons une autre exigence de la loi en rapport avec le faux serment, soit celle de ne pas prendre le nom de Dieu pour affirmer le mensonge. Et nous avions vu, au ch. 5, 3, que la malédiction avait atteint le peuple précisément parce que ces principes élémentaires avaient été violés. Ainsi donc, nous voyons la faillite de l’homme même sous les exigences les plus douces de la loi. La loi conduit à la malédiction. Mais le jour arrive où la loi sera écrite dans le cœur du peuple parce que l’Eternel aura effacé toutes leurs iniquités, et leur aura donné un cœur nouveau. Le v. 10 est aussi un message sérieux pour nous: ne pas méditer le mal l’un contre l’autre. En 1 Pi. 3, 8 nous sommes exhortés à être compatissants et miséricordieux.

Dans ces versets et pour parler au cœur du peuple, l’accent est mis, à un moment donné, sur la progression de leur endurcissement (v. 11-12). Dieu met en évidence les résultats de la désobéissance et sa colère l’a dispersé au milieu des nations et tout le pays a été désolé. Aussi Dieu adresse aux fils d’Israël des recommandations pressantes afin de pouvoir les bénir.

Commentaires du Chapitre 8 (Un remède : la grâce)

Remarquons l’expression Ainsi dit l’Eterneldes versets 1, 3 ,4, 6, 7, 9, 19, 20, 23. Ne perdons jamais de vue que c’est Dieu qui parle dans la Bible. Souvenons-nous aussi des versets 16 et 19 en rapport avec la vérité. Et dans le verset 19, quand il est question de joie et d’heureuses assemblées, n’avons-nous pas l’accomplissement du Psaume 122 ? La fin de ce chapitre donne aussi la réponse au sujet des jours de jeûne selon la question posée au ch. 7, 2-3: il n’y a pas de deuil pour ceux qui jouissent de la présence de l’époux au milieu d’eux (cf Matt. 9, 14-15).

En rapport avec ces chapitres 7 et 8, qui forment un ensemble, lorsque des exercices et des châtiments nous atteignent, ne nous contentons pas de convoquer des réunions d’humiliation car ce qu’il faut surtout, c’est examiner à fond les causes de nos manquements. A la base, il y a souvent l’oubli de la parole qui doit être notre guide à tous égards.

Zacharie, dans ce chapitre, entend pour la troisième fois la parole de l’Eternel. Nous y apprenons que les conseils de grâce de Dieu ne changent pas malgré la culpabilité du peuple qui avait rendu désolé le pays désirable selon ch. 7, 14. Ainsi, dans les versets 2 et 3, le ton est donné: le jour vient où Dieu prendrait en mains la cause de Jérusalem. Ce nouveau nom de Jérusalem contraste avec les noms reçus pendant le temps de son humiliation impure, prostituée, habitation des meurtriers, Sodome et Egypte, cela dans Lam.Jér. 1, 8 et 17, resp. Es. 1, 21 et Apoc. 11, 8. Au v. 2, le terme de jaloux renferme l’idée, dans l’original, d’une jalousie continuelle. Soulignons ici, une fois encore, que Zacharie nous entretient de Jérusalem et de Juda. Ainsi Jérusalem serait appelée la ville de vérité, la montagne sainte. Et si tout semble difficile aux yeux de peuple, ce n’est pas le cas pour l’Eternel (v. 6). Jérusalem sera habitée par des jeunes et par des vieillards. Nous avons la grâce, jointe à la puissance. Au v. 5 (cf Es. 65, 20), on voit que la joie, la sécurité, la longévité, caractérisera la paix en Jérusalem. Pour nous aussi chrétiens, ne regardons pas aux ruines car en regardant à Dieu, rien ne lui est difficile. Dans cette fin de paragraphe (v. 6 à 8), nous avons le retour de ceux qui avaient été dispersés dans le pays du nord, comme au ch. 2, 6-7. La grâce seule, avec la puissance qui y est liée, réalisera cela. Ramenés de tous les pays où ils ont été exilés, ils seront alors son peuple et Lui sera leur Dieu.

Puis, dans les versets 9 à 17, l’Eternel revient au temps d’alors, c’est-à-dire au jour des petits commencements. Et là, il rassure le peuple, au moment où le fondement de la maison fut posé. L’Eternel répète alors les mêmes choses qu’il avait recommandées par les premiers prophètes. Nous pouvons comparer les versets 16 et 17 avec le ch. 7, 9-10. Oui, c’est ainsi qu’on retrouve la force. Il faut revenir aux quelques prescriptions de la loi. Cela est en contraste avec un passé récent lorsque l’on pense à Agg. 1, 6. Le zèle, la force, font contraste avec la peur, la détresse, la disette et les luttes intestines d’alors. Et ils deviendront une bénédiction, selon la promesse faite à Abraham (v. 13 cf Gen. 12, 2). Oui, ils ont retrouvé la faveur de l’Eternel et cette expression souligne l’humble recommencement du reste de ce peuple. La bénédiction réapparaîtra et la crainte s’enfuira. Au sujet de l’expression je ne m’en suis pas repenti (v. 14), sachons que l’original hébreu est nacham qui signifie: être soulagé ou être réconforté. Il est utilisé à la fois pour Dieu et pour les hommes. Employé négativement pour Dieu, il exprime la fermeté absolue de ses dessins. Exemple : Dieu n’est pas un fils d’homme pour se repentir. Affirmativement, il indique un changement dans son action envers des hommes. Les expressions des versets 16 et 17 nous font encore penser à Eph. 4, 25 (parler la vérité à son prochain) et à 2 Tim. 2, 22 (savoir marcher dans la justice pratique dans un temps de désordre). Quant à nous, chrétiens de l’an 2000, que d’applications à retirer de ces paroles, d’autant plus que nous ne sommes pas sous la loi comme Israël. Oui, nous avons une vie nouvelle et nous avons le Saint Esprit comme puissance de cette vie. Nous pouvons bien nous appliquer « ne craignez point, que vos mains soient fortes ». Soyons prêts non pas pour méditer du mal contre notre prochain mais à laisser nos vies pour nos frères (cf 1 Jean 3, 16). Oui, au milieu de la ruine, marchons en nouveauté de l’Esprit et plaisons à Dieu par notre conduite. Fussions-nous que quelques-uns. Ainsi, il nous arrivera du bien. C’est le sujet des versets 18 à 23, là où pour le 4ème fois la parole de l’Eternel des armées vient au prophète. L’Eternel répond à la question initiale de la délégation de Béthel. Il va même au-delà en mettant l’accent sur quatre jours de jeûnes (v. 19). Le peuple cherchait ainsi à garder le souvenir de terribles circonstances, sans retenir qu’elles étaient la conséquence de leurs péchés. Et bien, le souvenir de ces expériences passées n’aura plus de raison d’être. Ces jours de jeûne deviendront même des temps de joie et d’allégresse, d’heureuses assemblées. Oui, il y aura un jour dans lequel toutes nos infidélités seront effacées et où il n’y aura plus de jeûnes. Les expériences du passé n’auront plus leur raison d’être car tout sera changé en allégresse (v. 19 à cf avec Apoc. 21, 4). Au v. 23, des nations puissantes viendront pour rechercher et implorer l’Eternel. La maison de Dieu sera vraiment une maison de prières pour tous les peuples (cf Es. 56, 7 et Es. 2, 2-4). Les Juifs, autrefois si méprisés, seront les envoyés du Messie au milieu des nations. Dix hommes, un nombre représentatif de l’ensemble des nations, s’efforceront de saisir le pan de la robe de l’un d’entre eux. Les nations demanderont même une protection à ce peuple aimé. On reconnaîtra que Dieu est avec eux – cf. Gen. 21, 22 ; 2 Chr. 15, 9 ; Est. 8, 17. Ainsi, même les nations seront là : c’est la promesse des versets 20 à 23. Les nations adoreront à Jérusalem et reconnaîtront ce peuple, jadis humilié, comme le peuple d’Emmanuel, de Dieu avec nous. Et que penser de 1 Cor. 14, 24-25 :

« Mais si tous prophétisent, et qu’il entre quelque incrédule ou quelque homme simple, il est convaincu par tous, [et] il est jugé par tous : 25 les secrets de son cœur sont rendus manifestes ; et ainsi, tombant sur sa face, il rendra hommage à Dieu, publiant que Dieu est véritablement parmi vous ».

Ce chapitre 8 termine la section relative à certains jeûnes. A partir du chapitre suivant, la prophétie sera spécialement en vue avec Christ, roi et berger. C’est l’oracle des chapitre 9 à 11. Puis il y aura encore l’oracle du dernier jour dans les chapitres 12 à 14. Le renversement de la puissance des nations et l’établissement du royaume messianique sont les thèmes de cette dernière partie du livre de Zacharie. Ces chapitres sont très intéressants. Christ, le roi et messie, apporte la délivrance. Il est également dépeint souffrant, rejeté, vendu, percé, mis à mort. Nous assistons aussi au dernier conflit et au siège final de Jérusalem.

Commentaires du Chapitre 9 (Premier oracle. Christ, roi et berger. Le roi qui vient)

Avec ce chapitre, nous commençons la deuxième section du livre des oracles. Elle va jusqu’au chapitre 11 et nous présente Christ, roi et berger. Dans ce chapitre 9, nous avons le but final de la prophétie: le Roi. Les chapitres 7 et 8 (première section du livre des oracles) était caractérisée par ces mots « La parole de l’Eternel des armées vint à moi ». La deuxième section commence par ces mots « L’oracle de la parole de l’Eternel ». La troisième section (ch. 12, 1) commencera par les mêmes mots. La deuxième section qui nous occupe n’atteint pas le fond des sujets présentés mais elle a son importance et mérite notre attention. Ainsi donc, ce ch. 9 donne occasion de nous pencher sur une prophétie qui est accomplie et sur une autre qui ne l’est pas. Nous avons des rapports très remarquables à cet égard.

Dans les v. 1 à 8, il est question de choses futures qui eurent lieu 174 ans après la quatrième année de Darius (cf ch. 6, 1). Nous y avons les peuples voisins d’Israël. Leur conduite a été observée à leur insu car l’Eternel voit tout (v. 1 et 8b). Le premier oracle est prononcé contre de pays de Hadrac. Le mot oracle est parfois traduit par charge. C’était, pour le prophète, un fardeau reçu de la part de l’Eternel, fardeau dont il devait se décharger. Hadrac, difficile à identifier, devait être une province de la Syrie. D’autres cités sont aussi nommées (Tyr, Sidon, Askalon, Gaza, Ekron et Asdod). C’est contre ces contrées que Zacharie annonce un jugement avec des destructions très conséquentes. Les prédications de ces versets se réalisèrent à la lettre lorsqu’Alexandre détruisit l’empire des Perses. La bataille d’Issus, en l’an 333, ouvrit à Alexandre le pays d’Hadrac, c’est-à-dire, probablement, la Syrie. Tout se réalisa à la lettre et relevons simplement un exemple en ce que la Palestine fut épargnée et spécialement Jérusalem. D’où, au v. 8 « je camperai à côté de ma maison, à cause de l’armée, à cause des allants et des venants ». Tout s’accomplit à l’exception d’un détail: celui du v. 8b. A savoir que « l’exacteur ne passera plus sur eux ». Et bien, après Alexandre, tout en faisant remarquer que le fait qu’il serait aller offrir des sacrifices à Jérusalem est fort douteux, … oui, après lui, l’exacteur n’a cessé de passer sur Jérusalem, cela depuis l’empire romain jusqu’aux maîtres du vingtième siècle. Il faut donc attendre un jour futur pour que Jérusalem soit délivré du joug de l’oppresseur. Quand Jérusalem connaîtra la dernière attaque de l’Assyrien (ch. 14, 1-15) cette prophétie aura son plein accomplissement en ce que le peuple sera sauvé pour toujours par la présence du Roi puissant et débonnaire. Revenons au v. 7. Il y a quelque chose de beau. C’est que, après le jugement de ce qui caractérisait ces nations (la sagesse humaine et la force de Tyr, la fausse confiance d’Ekron, l’orgueil et les abominations des villes de Philistie), il y a l’annonce de la conversion de Philistins idolâtres. Ce qui restera deviendra un résidu pour Dieu et sera comme un chef en Juda pendant le règne millénaire de Christ.

Puis, dès le verset 9, nous avons encore quelque chose de remarquable entre la prophétie accomplie et celle qui ne l’est pas. Ainsi donc, l’accomplissement du v. 8 aura lieu à la venue du Messie mais, selon le v. 9, ce fait est déjà accompli. En effet, l’entrée de Jésus à Jérusalem est racontée dans les quatre évangiles. Deux évangiles citent ce passage de Zacharie pour montrer ce qui avait alors lieu (cf Matt. 21, 4). Mais cette présentation du Messie à Jérusalem est comme la dernière faite à cette nation qui ne l’a pas voulu. Ce passage, cité en Matthieu, l’est aussi en Jean 12, 14-15. Ce passage, dans les évangiles, n’est pas repris mot pour mot. Ainsi Christ n’est pas présenté comme libérateur. Cette prophétie a donc été accomplie partiellement. Cela lors de l’entrée de Christ à Jérusalem. Il n’est pas question, lors de cette première venue, de transports de réjouissances de Jérusalem, ou qu’il soit juste et ayant le salut. Seuls ses caractères de débonnaireté et d’humilité ont été mis en évidence. Pour le plein accomplissement, il faut attendre un jour futur. C’est seulement alors qu’Israël sera délivré du joug de l’oppresseur et que la paix pourra être annoncée aux nations (v. 10). Ainsi, dans les versets 9 et 10, les deux venues du Seigneur Jésus, du vrai roi d’Israël, sont nommées. Ici, Zacharie ne parle pas du rejet de Christ mais passe sans transition aucune de la première venue de Christ sur la terre à son apparition future pour Israël. Israël dominera (cf v. 10 avec 1 Rois 4, 21 à 24). Depuis quelque 2000 ans, l’accomplissement de cette prophétie est arrêtée entre ces versets 9 et 10. Mais elle reprendra bientôt son cours et la délivrance dont il est question au verset 8 aura alors lieu. Après de terribles jugements, le Roi apparaîtra dans toute sa majesté (Es. 40, 10 et Apoc. 19, 11). Jérusalem, délivrée du joug de l’oppresseur, accueillera avec transports ce roi de justice et de paix, le vrai Melchisédec qui annoncera la paix aux nations et dominera d’une mer à l’autre (selon v. 10).

Versets 11 et 12 (cf Gen. 37, 24) : nous y trouvons des détails intimes au sujet du Résidu lorsque le roi de gloire viendra pour régner. Ce Résidu est comme prisonnier, selon l’expression de Jér. 38, 6, et Christ délivrera ces prisonniers. Ces prisonniers semblent en effet être des fils de Sion et leur captivité est suggérée par ce puits sans eau. Elle rappelle l’épreuve d’un Joseph et celle de Jérémie. Ils seront enfermés de toutes parts et privés des sources vitales. Mais ces prisonniers seront délivrés et cela sur la base du sang de Christ versé en propitiation. Oui, quand Christ viendra dans sa puissance, il les libérera. C’est ce faible résidu resté à Jérusalem dont une partie aura souffert le martyre. Et les fidèles qui se sont enfuis au moment où l’idole sera placée dans le temple de Dieu, seront invités à revenir à la place forte. La place forte est Jérusalem. La réalisation de cette prophétie est à venir.

Versets 13 à 17 : nous y avons un développement des principes déjà énoncés. Dans les versets 13 à 15, nous reconnaissons l’histoire des Macchabées en lutte avec Javan, c’est-à-dire avec les successeurs d’Alexandre. Nous y voyons les combats, leur fidélité, du moins pour les premiers d’entre eux. Cf Dan. 11, 20-35). Nous avons devant les yeux une prophétie qui s’est accomplie 3 siècles et demi après avoir été prononcée. Et tout cela est un avant coureur de ce que nous verrons au chapitre 10 qui concerne les temps de la fin, avec les combats des princes de Juda contre l’Assyrien prophétique. Juda sera l’arc et Ephraïm le carquois. Les flèches, habilement dirigées, iront frapper les ennemis du peuple de Dieu représentés par Javan. L’invasion a eu lieu historiquement mais sert de type ou d’avant-coureur des attaques dont Israël sera l’objet à la veille de l’apparition du Messie. Christ se servira de son peuple pour soumettre les nations (cf Jér. 51, 20-23). Le v. 15 signifie que les ennemis du peuple ne seront plus jamais en mesure de lui nuire : ils disparaîtront comme le combustible que l’on jette dans un feu ou de la nourriture placée devant celui qui a faim. Cf Mich. 5, 8 et Nom. 23, 24.

Et déjà, les versets 16 et 17 nous reportent au temps où le roi de Sion aura le salut, apparaîtra à son peuple et le reconnaîtra comme son troupeau. Oui, cette gloire d’Israël formera la couronne du Messie. Les rachetés seront comme les pierres précieuses de sa couronne (cf Es. 62, 3) et contribueront à la beauté merveilleuse du roi (Ps. 45, 2). Tout cela aura lieu après l’enlèvement de l’Eglise puisque Israël, tant que l’Eglise est sur la terre, est Lo-Ammi (pas le peuple de l’Eternel). Dans ce chapitre 9, trois grands événements ont été placés devant nos yeux: la conquête d’Alexandre, l’entrée du Seigneur à Jérusalem, et les victoires des Macchabées. Nous pensons aussi à ce que dit Pierre, à savoir qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne s’interprète elle-même. Une prophétie ne peut en effet pas être isolée de ce que l’Ecriture déclare dans son ensemble.

Commentaires du Chapitre 10 (Premier oracle. Christ, roi et berger. La restauration)

Dans cette section, ce chapitre nous entretient des bergers et des troupeaux. Ce sujet continuera dans le chapitre suivant. En lisant ces chapitres, il y a des choses difficiles à comprendre. Mais elles deviennent claires si l’on se souvient que Zacharie joint, dans sa prophétie, sans aucune transition, la première venue de Christ sur la terre d’une part, avec son apparition future pour Israël, d’autre part. Ainsi donc, la parenthèse de l’Eglise est totalement passée sous silence. Cette parenthèse n’entre du reste jamais dans le cadre des prophéties de l’ancien testament. De ce fait, nous ne voyons pas d’intervalle entre la première et la seconde apparition du Messie. Dans ce ch. 10, tout comme dans le 11ème, le ministère passé du Seigneur et sa présence future au milieu d’Israël sont soudés l’un à l’autre. Par conséquent, au v. 1, la bénédiction est à la porte. Là, il est question de la pluie de la dernière saison. La pluie de la première saison, lors de l’effusion de l’Esprit à la Pentecôte, est passée sous silence. Cette pluie tombe au moment des semailles et se lie à la fin du ch. 9 où il est question d’une grande fertilité. Mais pour l’Eglise, cette bénédiction a eu lieu, comme déjà mentionné, à la Pentecôte. La pluie de la dernière saison tombera en abondance au temps convenable. Depuis longtemps, le péché d’Israël la retient mais Dieu pense faire du bien à ce peuple et cela aura lieu (cf Matt. 7, 1-11). Et il y aura encore la seconde pluie, selon Joël 2, 23-30. Cette pluie évoque aussi des bénédictions spirituelles.

Mais avant cela, dans les versets 2 et 3 (cf Matt. 9, 36), l’état de Juda nous est décrit. C’est l’apostasie des derniers jours. Le prophète remonte à l’idolâtrie d’Israël et présente la conséquence. Nous y trouvons la condition du peuple lors de la première venue de Christ. Marc 2, 34 est à propos: Et Jésus, étant sorti, vit une grande foule; et il fut ému de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses. Nous verrons, au ch. 11, que les mêmes circonstances se répéteront à la fin. Matt. 12, 43-45 souligne cette disposition à se tourner à nouveau vers un esprit impur d’idolâtrie sous une forme encore plus grossière qu’au début. Les apostats accepteront de rendre hommage à l’homme de péché. Ainsi, la colère de Dieu s’embrasera contre les faux bergers et il punira les boucs, ces chefs qui opprimeront le résidu fidèle (v. 3) – cf 2 Thes. 2, 3; Dan. 9, 27; Apoc. 13; Ezé. 34, 1-10. En même temps, il a y aura ce résidu fidèle qui sera séparé de ces abominations et craindra l’Eternel. La fin du v. 3 se rapporte à ce résidu. Dans ces expressions, on discerne que l’Eternel se servira d’eux pour exécuter ses jugements et les délivrera quand il est dit L’Eternel des armées a visité son troupeau, la maison de Juda, il en a fait son cheval de gloire dans la bataille. Cf : Jér. 51, 20. Oui, comme la première venue du Messie se confond avec la deuxième, nous avons la conclusion que les premières relations de Christ avec son troupeau seront suivies, à la fin des temps d’une reprise des ces mêmes relations avec Juda, interrompues brusquement par la réjection et la crucifixion du Messie. Et c’est seulement lorsque ces relations seront reprises que se dérouleront les événements dont la fin de ce ch. 10 nous entretient. Les voies de Dieu s’accomplissent. C’est comme le soleil qui est masqué par des nuages et qui reparaît quelques heures après. C’est le même soleil qu’avant mais il y a eu cette interruption pendant le passage des nuages. Versets 4 et 5: Christ sortira de Juda. Christ, la pierre angulaire. Christ, le clou fixé dans un lieu sûr auquel sera suspendue toute la gloire de la maison de David (cf v. 4 avec Es. 22, 23 et 24). L’expression de lui, dans ce passage, donne une force particulière à la pensée. Christ est aussi le clou. Dans une maison orientale, le clou est une cheville solide, souvent magnifiquement ornée, où les objets les plus précieux sont accrochés. Cette parole, en Es. 22, est adressée à un fils de David mais le Messie, le Fils de David, est en vue. Lui seul a ce caractère d’un clou placé à l’intérieur de la maison (cf Esd 9, 8). Sur lui reposent toutes choses. Au v. 4, il est aussi question de l’arc de guerre : sa seconde venue est envisagée. Christ sera cet archer habile et puissant dont les flèches aiguës pénétreront dans le cœur des ennemis (Ps. 45, 5). Peut-être que la fin du v. 4 est à mettre en relation avec Apoc. 2, 27 mais il n’est guère possible d’affirmer absolument le sens de De lui sortent tous les dominateurs ensemble. Dès le v. 5, la grande victoire finale est annoncée. Juda combattra et tiendra l’Assyrien en échec. L’Eternel sera avec eux. La maison de Joseph sera aussi sauvée, elle qui était apparemment dans une situation encore plus désespérée que Juda. La mention d’Ephraïm, au v. 7, qui représente habituellement les dix tribus, permet d’affirmer qu’Israël tout entier sera restauré. En effet, dans la fin du ch., v. 7 à 12, nous n’avons plus Juda mais Ephraïm, c’est-à-dire la maison de Joseph, rassemblée d’entre les peuples, pour être ramenée dans la terre d’Israël, et ne plus former désormais qu’un seul peuple: le peuple de l’Eternel (cf Es. 11, 12-16 et 27, 12-13).

Israël sera spirituellement guéri. L’expression de l’Eternel je les sifflerai est un appel qui n’admet ni lenteur, ni réplique. C’est une expression que les bergers utilisent pour rassembler leurs brebis dispersées. L’Eternel rassemblera ceux qui de son peuple qui se trouvent dans des pays éloignés et les ramènera au pays de Galaad, comme du temps de Moïse, et au Liban, ce qui n’avait jamais eu lieu, même sous la conduite de Josué (cf Gen. 15, 18-20; Jér. 30, 19). Au v. 11, le Messie traversera avec son peuple la mer de l’affliction (cf Es. 43, 2). Ce fait rappelle la présence divine dans la colonne de nuée et de feu lors de la délivrance de l’Egypte et la traversée du désert.

Commentaires du Chapitre 11 (Premier oracle. Christ et l’Antichrist)

Les chapitres précédents ont déployé les grâces et les bénédictions de Dieu préparées pour Israël, révélé sa guérison spirituelle nationale. Nous y avons vu la défaite de ses ennemis, la destruction des puissances de ce monde et le rétablissement de la théocratie et des bénédictions du royaume.

Maintenant, ce qui précède cette période glorieuse est décrit plus en détail. Il y a le rejet du Messie, les circonstances des derniers jours avec la destruction de Jérusalem et la manifestation de l’Antichrist. Nous y verrons des paroles sévères qui décrivent le jugement du gouvernement de Dieu envers son peuple apostat. Nous verrons aussi qu’il y a des paroles annoncées par le prophète qui ne s’appliquent qu’à Christ (v.7-14 dont 12-13). Le prophète disparaît. Nous pensons aux souffrances qui précèdent la gloire (1 Pi. 1, 11).

Versets 1 à 3 : le jugement d’Israël. L’envahisseur vient du nord avec une avancée irrésistible. La destruction commence par le Liban dont l’incendie qui dévore les cèdres pourraient représenter les grands d’Israël et les cyprès le peuple. Il y a ensuite les robustes chênes de Basan qui formaient une forêt réputée inaccessible. Ils hurlent à l’approche du feu. Ces chênes, ne sont-ils pas l’image de ces Juifs nobles et puissants qui, comme au temps du Seigneur, s’attribuaient la place de conducteurs. Puis les ravages gagnent de plus en plus vers le sud. Il n’y a plus d’espoir. C’est l’anéantissement (cf Jér. 25, 34-37).

Ce sombre tableau fait aussi penser à ce qui s’est passé en l’an 70 après Jésus-Christ, sans parler de l’holocauste de la guerre de 1939-45. Mais pourtant, malgré tout ce qui s’est passé du temps des Romains (cf Luc 19, 43-44), le pire est encore à venir. C’est cette grande tribulation, maintenant proche, qui accomplira complètement la prophétie. C’est la détresse de Jacob qui aura lieu après l’enlèvement de l’Eglise (Jér. 30, 7).

Ce jugement atteint particulièrement les bergers. Ce sont les conducteurs du peuple sur lesquels la colère de Christ s’exécutera (cf 10, 3). Déjà ces conducteurs, en la personne des rois, avaient été supprimés, selon Ezé. 34, 1-10. Dans les jours de Jésus, les conducteurs du peuple ont montré les mêmes caractères. Ils se paissaient eux-mêmes, etc. Et dans les derniers jours, lors de l’invasion de Juda par les nations, les bergers du peuple, sous l’Antichrist, se partageront le même sort.

Versets 4 à 6 : le massacre du troupeau.

Il y a l’apparition d’un berger nouveau, représenté par le prophète Zacharie en personne. L’expression inhabituelle l’Eternel, mon Dieu, souligne l’intimité de la relation du prophète avec Dieu. Sous les traits du prophète, Christ lui-même est introduit. Ces versets démontrent une fois encore, dans ce prophète, qu’il n’y a aucune transition entre la première venue de Christ, et sa venue pour délivrer Juda et pour juger ses adversaires. Cela est encore plus frappant si l’on met Ezé. 34 en parallèle qui traite de la destruction des mauvais pasteurs et de l’apparition du Seigneur. En Ezéchiel, tout est futur. Et dans nos v. 4 à 6, nous avons donc Zacharie comme type de Christ, comme le Berger, tout comme auparavant Joshua et Zorobabel en avaient été les représentants comme sacrificateur et comme roi. Ici, ce berger apparaît quand le sort des bergers d’Israël est déjà fixé. Et ce berger a une mission spéciale: il doit paître le troupeau de la tuerie. Le troupeau de la tuerie, c’est Israël qui ressemble à un troupeau qui court à la mort. Dans les caractères de ce troupeau, Christ a trouvé ce peuple tel qu’à sa première venue. Les nations, sans passer pour coupables, oppriment ce peuple. Les chefs ont accepté le joug des nations, cela dans leur propre intérêt et enfin, les conducteurs politiques ou religieux de ce peuple, c’est-à-dire les bergers, n’ont pas épargné le troupeau. Oui, tout cela a bien caractérisé le peuple lors de la première venue de Jésus. Et quant à la pensée que ce troupeau de tuerie soit le futur résidu de Juda, il semble qu’on y voit plutôt le peuple juif tel qu’il était au temps du Seigneur. Oui, ce peuple était alors sous le triple joug des Romains, d’Hérode, et de ses propres chefs. Christ est venu, répondant à toutes les qualités requises d’un bon berger. Et nous savons ce que Jésus a rencontré: il a été mis à mort, mort qui attirera sur le peuple un jugement final. Ils se dévoreront les uns les autres et ils tomberont dans la main de leur roi, l’Antichrist, souvent appelé le roi, dans les prophètes.

Dans ces versets, on distingue trois catégories de personnes. Il y a les possesseurs, c’est-à-dire les nations qui les oppriment et les tuent et qui ne sont pas tenues pour coupables par les autres peuples. Puis il y a les vendeurs qui sont les chefs politiques du peuple. Pour satisfaire leurs propres intérêts, ils ont accepté le joug des nations. Il y a enfin les bergers qui représentent les conducteurs religieux qui n’épargnent pas le troupeau (cf Jean 10, 1 et Ezé 34). Hypocrites, ils remercient Dieu pour les richesses acquises en vendant les brebis de son troupeau (v. 5). A la fin du v. 6, la patience de Dieu est à son terme. Le refus de la grâce amène le jugement. La nation sera livrée à la destruction.

Versets 7 à 14 : le vrai Berger mis de côté et rejeté.

Dans ces versets, le prophète est ici un type de Christ en tant que Berger. Pour mémoire, Joshua et Zorababel nous l’avaient représenté comme Sacrificateur et comme Roi. Mais ici, les brebis sont décrites comme un troupeau déjà destiné à la boucherie. Zacharie expose le caractère en grande partie infructueux de ce travail de pasteur.

Toutefois, quelques-uns, au v. 7, ont entendu la voix du bon berger. Ce sont les pauvres du troupeau. Ce sont les bienheureux de Matt. 5, 3-5. Ils sont en sécurité (Jean 10, 28). Les disciples en font partie. Ce v. 7 mentionne aussi ces deux bâtons qui sont des attributs d’autorité, mais aussi les instruments du berger. Le premier bâton (beauté ou faveur) symbolise probablement l’offre pleine de grâce du Roi. Le second (liens) parle d’union, d’unité, de communion. C’est pour cela que Christ était venu: pour racheter son peuple, pour le délivrer et l’unir il a manifesté tout cela lors de sa venue. Les versets 8 et suivants nous éclairent ainsi sur la signification de ces bâtons. Oui, si Juda avait reçu le Messie, le royaume aurait été établi et les nations rassemblées autour du roi. Juda et Israël auraient retrouvé l’ancienne unité du peuple sous le sceptre du Messie. Et c’est dans un tel caractère que le Seigneur se mit à paître le troupeau. Mais voilà, il y a eu de l’opposition et de l’hostilité de la part des conducteurs. Le v. 8 fait mention de la destruction de trois bergers: si nous ne pouvons pas expliquer ce fait, on doit cependant l’accepter. Nous pouvons penser à la défaite des Pharisiens, des Sadducéens et des Hérodiens. Cela dans le mois de la vie du Sauveur qui a précédé la croix (cf Matt. 22, 15-16). Au v. 9, le Seigneur quitte son caractère de berger. Le peuple responsable est abandonné à la ruine et à la destruction: c’est le résultat de leur inimitié. Le contenu de ce verset est effrayant et un accomplissement de ces paroles a eu lien en l’an 70 lors du siège de Jérusalem. Au v. 10, l’alliance est rompue. Cette alliance envisageait non seulement Juda et Israël mais aussi les nations. Les v. 11 à 14 sont explicites à ce sujet. Le v. 10 envisage les nations et le v. 14 Juda et Israël. Le rassemblement général est remis à un temps futur (cf Ezé. 37, 15-28). Mais au milieu de tout cela, il y a quelques intelligents, quelques pauvres, pour qui la personne du Seigneur est tout (v. 11). Oui, le Maître est rejeté et un nouvel ordre de choses va être introduit, supérieur à tout ce qui a été introduit jusque là. Ce nouvel ordre de choses, c’est la partie céleste du royaume avec l’Eglise qui est particulièrement en vue. Luc 24, 21 et Act. 1, 6 sont en rapport avec ce nouvel état.

Alors, dans les v. 12 et 13, nous avons le prix du Berger d’Israël. Ce prix représente la valeur d’un esclave (Ex. 21, 32). Les sacrificateurs connaissaient cela et Judas l’accomplit (Matt. 26, 15-16). Mais la Parole de Dieu les condamnera au dernier jour. Tout s’accomplit à la lettre.

Pour chacun d’entre nous, quel estimation faisons-nous du Seigneur ?

C’est alors que Zacharie est appelé à présenter un autre berger.

Versets 15 à 17 : le berger insensé accepté.

Nous y avons la conséquence du rejet de bon Berger. Le prophète doit agir (représenter) comme un berger insensé qui n’a plus dans ses mains les bâtons appelés Beauté ou Liens. Il a d’autres instruments non précisés mais qui sont là pour frapper et blesser. Il agira avec cruauté et dureté de cœur. Oui, le peuple sera livré en la main du Berger insensé, du pasteur de néant. Ce peuple qui n’a pas voulu du vrai Berger (cf Jean 5, 43) mais qui recevra celui que la Parole nomme l’homme de péché. C’est l’Antichrist avec son oppression, sa tuerie, son satanisme, .. ce pasteur de néant lui-même tombera sous le jugement de Dieu (v. 17). L’épée tombera sur son bras et sur son œil droit. Ce sont respectivement des symboles de force et d’intelligence. Les événements de ce chapitre 11 de Zacharie sont les plus sombres de l’histoire d’Israël. La nuit a commencé par l’apostasie et le rejet du Seigneur de gloire, ce Berger plein d’amour, né volontairement sous la loi, pour les sauver. Elle s’achèvera dans des ténèbres plus épaisses encore, sous le règne du Berger insensé. Mais le matin se lèvera après la terrible nuit et le soleil d’Israël ne se couchera plus jamais.

En terminant, répétons encore que ce Berger en Juda, qui ne trouve que les pauvres du troupeau qui prennent garde à lui, mais qui est rejeté, qui est livré pour 30 francs … et ensuite … ensuite, il y aura ce berger insensé. Dans Zacharie, tout est lié. Mais nous savons et nous comprenons que sur la base de ces prophéties qui s’interprètent entre elles, nous comprenons les périodes (cf 1 Pi. 1, 11) auxquelles elles s’appliquent et dont quelques grandes lignes ont été retracées dans les paragraphes précédents.

Commentaires du Chapitre 12 (Deuxième oracle. Le dernier jour)

Introduction des chapitres 12 à 14

Avec ce ch. 12, nous entrons dans la troisième section qui va jusqu’à la fin du livre. Les chapitres 12 et 13 nous entretiennent du dernier jour. Cette section s’ouvre avec un deuxième oracle prononcé sur Israël et qui est en délivrance. Ces chapitres, avec le 14ème, sont remplis d’événements futurs qui auront lieu à Jérusalem et dans Juda. Dans Zacharie, Israël apparaît sur la scène quand il est question de l’unité du peuple pour la gloire du royaume de Christ. Les choses contenues dans ce chapitre auront trait aux souffrances de Christ, et à son apparition en gloire, pour son peuple. Et dans notre ch. 12, nous avons ce dernier jour caractérisé par ces mots en ce jour-là. Ces mots sont répétés 18 fois dans les trois derniers chapitres et chaque fois avec des détails nouveaux. Ce ne sont pas les derniers jours mais le dernier jour avec tant d’événements. Remarquons encore, qu’à part le ch. 12, 3, où nous avons la Bête romaine d’une manière générale, nous ne trouvons ni la Bête romaine, ni l’Antichrist. En effet, leur sort a déjà été fixé avant quand s’ouvre le ch. 12. Donc, le dernier jour commence après la mise de côté du pasteur de néant (ch. 11). Et avant d’entrer dans quelques détails, rappelons que Zacharie introduit Christ de manière inattendue puisque, d’un chapitre à l’autre, le Seigneur prend soudain place et que d’autres s’évanouissent devant lui, tels un Joshua ou un Zorobabel. Sa personne occupe ainsi une place centrale au milieu de tout événement. Nous l’avons déjà vu comme Roi en Sion (ch.9), comme Berger (ch.11) et nous le verrons encore comme celui qui n’est pas prophète (ch.13). En voyant Christ dans les prophètes, nous sommes remplis d’admiration. En donnant la place qui lui revient, toute la prophétie s’en trouve illuminée. C’est bien ce que déclare aussi Apoc. 19, 10:Et je tombai devant ses pieds pour lui rendre hommage. Et il me dit : Garde-toi de le faire; je suis ton compagnon d’esclavage et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus : rends hommage à Dieu, car l’esprit de prophétie est le témoignage de Jésus. Ne pas le voir, c’est rendre les prophéties incompréhensibles et fermées. Prenons maintenant d’une manière générale ce qui caractérise le dernier jour.

Jérusalem était donc devenue la ville de l’Antichrist. Il y a encore quelques fidèles du Résidu dont les chefs sont voués au martyr alors que la grande partie de ce Résidu s’est enfuie parmi les nations environnantes. Jérusalem devient le centre de toutes les voies finales et de tous les jugements de Dieu. L’Assyrien menace Jérusalem. L’Antichrist s’allie avec la Bête romaine pour résister au roi du nord. Et Christ, sortant du ciel, détruit ces deux chefs apostats et les jette dans l’étang de feu. Cf Apoc. 19, 20 : Et la bête fut prise, et le faux prophète qui était avec elle, qui avait fait devant elle les miracles par lesquels il avait séduit ceux qui recevaient la marque de la bête, et ceux qui rendaient hommage à son image. Ils furent tous deux jetés vifs dans l’étang de feu embrasé par le soufre. Voir aussi: Es. 28, 14-15 et Apoc. 13, 12). C’est à partir de là que commencent les événements des trois derniers chapitres de Zacharie … car tout n’est pas terminé à ce moment-là. Oui, car après la disparition de la puissance Occidentale associée à l’Antichrist, alors le roi du Nord envahit comme un torrent le pays d’Israël (cf Dan. 11, 40-45). Et sous sa direction, les nations environnantes font le siège de Jérusalem. Et la ville est prise. Une partie de sa population est emmenée captive et les pauvres du troupeau y restent (cf Matt. 24, 16-21). C’est à ce moment que le roi du Nord fond sur l’Egypte et pendant ce temps le Résidu de Juda, qui s’était enfuit parmi les nations, rentre dans son pays. Et par la force que Dieu donne, il tient en échec la puissance assyrienne et porte même la guerre jusque dans son territoire. Dès lors, le roi du Nord revient d’Egypte et c’est alors que le Seigneur délivre son peuple à Jérusalem pour établir son règne. Et bien voilà tout ce qu’il faut savoir pour comprendre les trois derniers chapitres de Zacharie.

Versets 1 à 9 : le siège de Jérusalem et la victoire divine. Ainsi, Jérusalem sera une coupe d’étourdissement (v. 2). Les v. 1 à 5 donnent une généralité sur ce qui se passera avant la destruction de l’Antichrist. Et dans ces nations les puissantes armées de l’Occident sont bien sûr comprises (cf Es. 51, 22-23). Ceci nous fait penser à la première et à la deuxième vision de nuit où les nations, à leur aise, aidaient au mal et dispersaient Juda avec leurs cornes. L’Eternel avait dit: « Je suis revenu à Jérusalem avec miséricorde ». Il se souvient, il est jaloux à son égard. Les rôles sont inversés. C’est Jérusalem qui devient un coupe enivrante pour les nations. Oui, elles trouveront à Jérusalem une coupe qui leur fera perdre leurs sens. Oui, en fait, toutes ces nations qui s’approchent de Jérusalem pensent empêcher le vrai roi d’établir le centre de son gouvernement, le sachant ou pas. Dans ce jour là l’Eternel frappera. L’Eternel ouvrira ses yeux sur la maison de Juda. Puis les v. 6 et 7 montrent les combats des chefs de Juda. Ce combat, selon Mich. 5, 1, aura lieu contre l’Assyrien …. et ici en faveur de Jérusalem. Jérusalem: thème principal du prophète Zacharie. A propos du v.7, l’Eternel sauvera premièrement les tentes de Juda. Il veut que la gloire de la maison de David et la gloire des habitants de Jérusalem ne s’élèvent pas contre Juda. A noter que, dans Zacharie, David et sa maison ne sont mentionnés qu’ici (12, 7,8,10,12; 13, 1). Cette élévation est un exemple de cet esprit de rivalité et de jalousie amère ancré dans nos cœurs. Dieu le sait et s’en occupe. Dans ces versets (7 et 8), on voit qu’il faut que Jérusalem reste à sa place, pour ne pas s’élever. Alors, même ceux d’entre eux qui chancellent, seront parés de la dignité royale et cette royauté sera revêtue d’un caractère divin, allusion à celui que l’on a appelé le Prince, en Ezéchiel et qui sera, sur la terre, le représentant du Roi de gloire (cf Ezé. 45, 7-8, 22-24). Il faut que tout devienne harmonieux, que la royauté soit revêtue d’un caractère divin. Mais la restauration de Jérusalem ne pourra s’effectuer que par la repentance. Ce sont les versets 10 à 14.

Versets 10 à 14 : le dernier jour.

Au v. 10: celui qu’ils ont percé (cf Jean 19, 37). Il est remarquable, dans ce verset, de voir comment l’Esprit de Dieu a réuni les deux grands noms de Jésus en tant que Fils: le Fils unique du Père et le premier-né. Le NT reprend en plusieurs endroits ces beaux titres, dont: Jean 1, 14,18; 3, 16; 1 Jean 4, 9; Rom. 8, 29; Héb. 1, 6.

Cette repentance sera provoquée par la présence de toutes les nations contre Jérusalem. Et là, nous n’avons pas seulement l’histoire de Jérusalem mais aussi la nôtre, à savoir que la repentance est le chemin pour nous approcher de Dieu par l’intermédiaire d’un Sauveur. Cela nous fait penser aux frères de Joseph qui avaient trouvé un Libérateur dans le frère qu’ils avaient vendu aux nations. En Gen. 44, 16:Et Juda dit : Que dirons-nous à mon seigneur ? Comment parlerons-nous et comment nous justifierons-nous ? Dieu a trouvé l’iniquité de tes serviteurs. Voici, nous sommes serviteurs de mon seigneur, tant nous que celui dans la main duquel la coupe a été trouvée.

Chacun a affaire à Dieu pour lui-même, au sujet de son péché …. qui est le rejet du Sauveur. On le voit à la fin de ce chapitre: les hommes et les femmes à part. Oui, une vraie confession requiert que l’on soit seul avec Dieu. Et on se lamentera sur Lui. Ils avaient rejeté un objet, ils avaient rejeté Christ. Il y aura à Jérusalem des lamentation comme jamais (v. 11). Quelle lamentation, quelle affliction, lorsque chacun d’entre eux devra dire « c’est moi qui a été la cause de la mort du Messie ». Cette lamentation est sans précédent mais celle qui a eu lieu à la mort de Josias y fait penser. Josias avait été l’instrument d’un réveil extraordinaire peu avant la fin de la royauté en Juda. Cette lamentation avait eu lieu dans la v allée de Meguiddo (2 Chr. 35, 20-27. Puis la fin du chapitre montre que toutes les maisons, toutes les familles, se lamenteront. Les familles mentionnées représentent ceux qui auront les rapports les plus intimes avec le Christ dans le royaume. Ainsi, toute cette cène sera la réalisation finale du grand jour des expiations. Le peuple de Dieu comprendra toute la portée de ce type (cf Lév. 16, 29: vous affligerez vos âmes, et vous ne ferez aucune œuvre). Mais dans le règne millénaire de Christ, il n’y aura plus de place pour le jour des propitiations mais seulement pour la Pâque (mémorial du sacrifice de l’Agneau) et pour la fête des tabernacles que nous verrons au chapitre 14ème de ce livre.

Commentaires du Chapitre 13 (Deuxième oracle: les mains percées)

Le chapitre 12 nous a présenté la cène qui correspond au grand jour des expiations. Et par conséquent, la purification mentionnée dans le premier verset du ch. 13 n’est pas basée sur le sang. Par conséquent, ceux dont il est question ont déjà été lavés dans le sang de l’Agneau. Ils ont été purifiés, par le lavage, en regardant à Christ. Mais ce verset nous apprend qu’il y aura pour eux une source toujours nouvelle (cf Jér. 2, 13), une purification pratique, continue, pendant le règne de Christ. Nous avons donc une bénédiction nouvelle. Pour atteindre ce but, la Parole en sera le moyen. Oui là encore, le lavage d’eau par la Parole opérera sur la conscience, comme aujourd’hui chez le racheté (cf 1 Jean 5, 6, etc).

Versets 2-4.: l’esprit impur, v. 2, contraste avec l’esprit de grâce et de supplication (ch. 12, 10). Rien ne pourra subsister dans le règne de Christ qui ne soit conforme à cette purification, qui s’étendra à tout le pays d’Israël à partir de Jérusalem. La sainteté sera dans les cœurs. Et le v. 3 indique que rien ne sera admis pour accréditer l’œuvre de Satan, le Père du mensonge. Tout sera jeté dehors: idoles (cf Osée 2, 17), faux prophètes, etc. En 2 Chr. 18, 22, il nous est dit que l’Eternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche des prophètes. Cela signifie que Dieu les a abandonnés ou les a mis judiciairement sous le pouvoir de Satan. Cela se passe du temps d’Achab et ce dernier a été égaré pour sa propre perte. Parmi ces faux prophètes, il pouvait y avoir des personnes très attirantes, considérées, réputées pour leur intelligence mais tout cela sous la direction d’un esprit de mensonge. Il en va de même avec les faux docteurs de la chrétienté. Il y a ceux qui mettent en doute l’inspiration de la Parole de Dieu, ceux qui nient la divinité ou l’humanité de Christ, ou la réalité de la résurrection, etc etc. Rappelons encore que les idoles et les faux prophètes représentent les deux moyens par lesquels Satan s’est servi pour amener Juda et Israël à abandonner l’adoration du vrai Dieu. Mentionnons encore Deut. 13, 6-8 en rapport avec la fin du v. 3. Maintenant déjà, nous avons un zèle qui ne tolère pas le mal (v. 4).

Versets 5-9 : puis au v. 5, sans transition, après le tableau de la purification, revoilà le Berger du ch. 11, ce berger qui est là devant Zacharie et qui dit « je ne suis pas prophète » (cf Amos 7, 14-15). Dans Zacharie, la scène a un but bien spécial puisque Christ est sans doute prophète, toute comme il était docteur et évangéliste. Tout était réuni dans sa personne. Mais il était venu dans ce monde « comme un homme » et ce caractère est souligné au v. 5. Christ est venu pour travailler. Pensons à Sichar et à d’autres scènes. Oui, Christ a aussi connu la conséquence de Gen. 3, 17 et 23. Il s’est même anéanti (Phil. 2). Il est devenu le serviteur de l’homme qu’Il a créé (Ex. 21, 26). Quelle abnégation, quelle humilité. Et tout cela pour délivrer l’homme des conséquences du péché. Oui, Lui qui a senti ces conséquences, il vient tout faire pour la gloire de Dieu. Et au v. 6, il se présente personnellement devant les siens. Au ch. 12, ils avaient regardé par la foi, vers lui. Et maintenant, ils le voient comme Thomas (cf Jean 20, 27). Christ se présente devant eux en résurrection. Et ils constatent ce que le prophète avait dit au Ps. 22, 16 : Car des chiens m’ont environné, une assemblée de méchants m’a entouré ; ils ont percé mes mains et mes pieds.Et dans le v. 6 qui nous occupe, quelle réponse : ces blessures reçues dans la maison de ses amis.  » Ses amis « , lui qui a été rejeté par les siens. Il peut dire  » mes amis « , un ami des publicains, un ami des pécheurs. A Judas, il lui a dit  » ami  » : Matt. 26, 49-50 : Et aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit : Je te salue, Rabbi ; et il le baisa avec empressement. Et Jésus lui dit : Ami, pourquoi es-tu venu ? Alors, s’étant approchés, ils mirent les mains sur Jésus et se saisirent de lui. Amour divin … qui a ressenti tellement de choses devant la haine satanique de l’homme, … et combien plus sous le jugement de Dieu ! Puis au v. 7, un grand sujet est traité. Israël était le troupeau de Dieu. Ses péchés et son apostasie ont eu un double effet. Celui d’attirer, sur la terre, un jugement immédiat mérité mais aussi de soulever une question beaucoup plus sérieuse encore : le jugement éternel de Dieu. C’est le vrai Berger, qui seul pouvait régler cette terrible question. Il s’est chargé de leur culpabilité et l’épée du jugement est sortie de son fourreau et l’a frappé à leur place. C’est le v. 7 et dans ce verset, nous avons un spectacle rempli d’épouvante puisque le berger dit subir le jugement. Il est bien entré par la porte dans la bergerie pour accomplir tout ce que les prophètes avaient dit de lui . Ce berger fut frappé à mort. Mais ce berger reparaîtra pour paître le troupeau et ne plus jamais quitter ses brebis (Es. 40). Ses brebis seront représentées dans ce faible résidu qui se multipliera à l’infini. Nous en avons vu des traces au ch. 11, 7 à 11. Et que penses des Ps. 2, 8 et 110, 3. Pour tout cela, il faudra que le résidu soit affiné comme on affine l’argent. C’est ainsi qu’au v. 8, deux parts seront retranchées tandis qu’un seul tiers, qui représente le vrai peuple de Dieu, demeurera de reste. C’est ce tiers qui passera par la grande tribulation annoncée par les Psaumes et les prophètes. Et c’est alors qu’il sera dit, v. 9,  » c’est ici mon peuple « . Et eux diront  » l’Eternel est mon Dieu « . C’est la fin de Lo-Ammi (cf Osée 2, 9). Ces deux derniers versets démontrent le discernement du jugement pratiqué. Il paraît clair que la période actuelle de la grâce est interposée avant ces versets, soit entre les versets 7 et 8. Un terrible jugement est tombé sur le peuple juif environ 40 ans après la mort du Seigneur. Ce n’est pas à ce moment qu’un tiers de la nation juive s’est tourné vers lui. L’accomplissement de cette parole est encore à venir. Elle aura lieu après l’enlèvement de l’Eglise, sous le règne de l’Antichrist. Le prophète Daniel (ch 12, 11) montre comment Dieu s’occupera d’abord du peuple dispersé au milieu des nations. Un tiers seulement parviendra dans le pays pour y former le vrai Israël de Dieu. C’est ce tiers qui est mentionné par Paul en Rom. 11, 26 comme étant Israël tout entier. C’est ce tiers qui sera sauvé mais qui connaîtra la grande tribulation, qui sera affiné. Ce tiers est préfiguré au ch. 3 comme ce tison sauvé du feu. Au terme de cette épreuve, ils seront amenés dans une relation vitale avec Dieu. C’est le dernier verset qui nous fait encore penser à Joël 2, 32 et à Osée 2, 23, c’est-à-dire :

Et il arrivera que, quiconque invoquera le nom de l’Éternel sera sauvé. Car sur la montagne de Sion il y aura délivrance, et à Jérusalem, comme l’Éternel l’a dit, et pour les réchappés que l’Éternel appellera.

Et je la sèmerai pour moi dans le pays, et je ferai miséricorde à Lo-Rukhama, et je dirai à Lo-Ammi : Tu es mon peuple, et il me dira : Mon Dieu.

Commentaires du Chapitre 14 (Deuxième oracle: le royaume glorieux)

Versets 1 à 7 : Voici, un jour vient pour l’Eternel (quelques passages parallèles : Es. 26, 21; Ps. 24, 8; Hab. 3, 15; Mal. 4, 1-3; 2 Sam. 15, 30; Act. 1, 11-12, etc)

Le début de ce chapitre semble difficile. Pourtant, en mettant les choses dans leur contexte et en tenant compte du dernier jour, tout devient plus clair : tel le siège de Jérusalem ou plutôt les deux sièges de Jérusalem – quels sont-ils ? et à quelle intervalle ? D’autres prophètes aident à répondre. Au v. 2, il y a toutes les nations, et c’est au dernier jour. Il y a aussi d’autres nations, les nations environnantes, qui sont sous le patronage de l’Assyrien. Elles attaqueront. Ce sera terrible. La moitié des habitants iront en captivité et le reste ne sera pas retranché. Parmi ceux-là, il y a le résidu dont les deux témoins. C’est la dernière épreuve qui atteint la ville malheureuse et coupable. Ensuite, le roi du Nord revient d’Egypte et entoure la ville bien-aimée. C’est là que se situent les événements du deuxième siège. Dans le v. 3, l’expression comme au jour est une allusion à ce qui s’était passé lorsque le Seigneur était venu du ciel pour anéantir le Bête et le faux prophète. Maintenant, un autre événement a donc lieu : c’est le v. 4 avec ces pieds sur la montagne des Oliviers. Nous avons la réalisation de l’annonce des anges selon Act. 1, 11 et 12. Oui, l’heure de la délivrance sonne pour Jérusalem.Jérusalem humiliée (cf Jér. 29, 3-4). Mais l’Eternel apparaît et les événements des v. 4 et 5 se passent (cf Amos 1, 1). Et quant à la fuite dont il est question, il ne s’agit pas du Résidu mais de la nation apostate. C’est le vous de Mal. 3, 5-7. Cette nation fuit pour rencontrer un jugement plus terrible encore de la part du Seigneur. Alors, à Jérusalem, resteront les pauvres du troupeau : c’est le Résidu. Au milieu de tout cela, v. 5, l’Eternel viendra. Nous avons ici une face de la venue du Seigneur. C’est sa venue en gloire avec tous les saints pour établir le royaume et poser les bases du gouvernement (cf Matt. 25, 31-46). Ainsi donc, ce passage montre clairement que le royaume s’établit à la suite de la délivrance de Jérusalem, cela lorsque la gloire du Seigneur apparaît sur la montagne des Oliviers, lorsque tout obstacle à son règne a disparu. Ce passage est aussi en relation avec le Ps. 132, 13-18, à savoir que tout se rattache à Jérusalem, dans Zacharie, là où l’Eternel a choisi Sion. Dans ce v. 5, tous les saints avec toi enseigne que la partie céleste du royaume est comprise. Alors c’est le commencement de toute son œuvre. Avant d’aller plus loin, rappelons encore ce que Zacharie nous a appris au sujet du Seigneur :

  1. Au chapitre premier, il est l’Ange

  2. Au chapitre troisième, il est le vrai souverain sacrificateur

  3. Au chapitre quatrième, il est le vrai roi

  4. Au chapitre sixième, la sacrificature et la royauté sont dans sa personne

  5. Au chapitre neuvième, il apporte à Jérusalem le salut comme roi de justice et roi de paix

  6. Au chapitre onze, il est présenté comme le berger rejeté et vendu pour 30 francs, mais reconnu par les pauvres

  7. Au chapitre douze, il est vu comme le Messie par ceux qui l’ont percé

  8. Au chapitre treize, toute sa carrière depuis son entrée dans le monde jusqu’à la croix nous est retracée

  9. Enfin au chapitre quatorze, il intervient en personne pour délivrer Jérusalem et pour régner.

C’est un merveilleux tableau avec Jésus, centre éternel. Pourtant, sa personne dépasse encore de beaucoup le cadre de Zacharie si l’on pense à des passages comme l’évangile de Jean chapitre premier, l’épître aux Ephésiens, etc. Dans ce jour du Seigneur, dans lequel la montagne des Oliviers sera fendue, il y aura encore d’autres phénomènes comme en témoignent les v. 6 et 7. Ce jour de ténèbres rappelle celui de la croix. Et au temps du soir, là où il y a d’habitude de l’obscurité, il y aura de la lumière. Ce temps du soir (v. 7b), c’est un temps où une épouvante sera sur les peuples parce que l’Eternel les reprendra et ils ne seront plus (Es. 17, 12-14).

Versets 8 à 11 : Royauté sur toute la terre. Sécurité pour Jérusalem (quelques passages parallèles : Ezé. 47, 1-12, Jos. 2, 22 Joël 3, 18, Es. 33, 17, Luc 1, 32-33, Jos. 21, 17, Jos. 15, 32, 19, 7,13, Ps. 48, 2, Mich. 4, 1, Ps. 125, 3, Lév. 25, 18-19, Jér. 33, 16, Es. 33, 1-20)

C’est donc à ce moment là que le jour se lève pour Jérusalem (v.8). Ce verset a un sens symbolique ainsi qu’un sens terrestre. C’est à ce dernier que se réfère plutôt Zacharie. Ainsi, des changements géographiques auront lieu à la suite de l’apparition du Seigneur. Ils accompagneront l’établissement de son règne dont la splendeur sera rehaussée. Quant aux eaux vives de Jérusalem, elles se rattachent à Ezéchiel ch. 47 et au Ps. 46, 4. Symboliquement, ces eaux font penser à l’Esprit de Dieu : Esprit de vie, vie qui succède à la lumière. Nous y avons une bénédiction pour les siens qui goûteront d’abord le rafraîchissement apporté par la victoire du Seigneur. Puis, quittant la capitale du Messie, ces eaux donneront partout la vie en abondance. Au v. 9, nous avons le Dieu d’Israël manifesté comme un dans la personne de Christ. La Parole, en Deut. 6, 4, Marc 12, 29 et 32, 1 Tim. 2, 5, fait part de ce seul Dieu. Au v. 10, nous avons un quatrième phénomène qui clôt la série des événements miraculeux ayant pour sphère le territoire d’Israël. En rapport avec ce verset souvenons-nous que, primitivement, cette vallée était appelée Araba. Et, en rapport avec la dépression bien connue comprise entre le lac de Génésareth (enfoncé de 208 m), et la mer salée (qui est 394 m au-dessous du niveau de la Méditerranée), .. et bien dans beaucoup de passages, Araba peut être traduit par plaine. Quant aux points qui nous occupent, soit tout le pays compris entre Guéba et Rimmon, oui ce pays sera changé et ramené au niveau de l’Araba, c’est-à-dire de la vallée du Jourdain. La conséquence de tout cela sera que Jérusalem sera élevée à tous les regards au milieu de la terre d’Israël. Jérusalem sera vue de loin. Cette ville sera recherchée. (cf v. 11 et Mich. 4, 1-2). Après toute son histoire, cette ville sera tranquille et débarrassée de l’Assyrien. On pourra contempler (Es. 33,16-20).

Versets 12 à 15 : Sort des ennemis de Jérusalem (quelques passages parallèles : Agg. 2, 22, Jug. 7, 22, 1 Sam. 14, 15-16, 2 Chr. 20, 23)

Ces versets, et même jusqu’au v. 20, nous parlent des plaies qui atteindront les nations, soit avant ou après l’établissement du règne. Tout d’abord, dans les v. 12 à 15, Zacharie revient en arrière pour décrire la plaie qui frappera les nations assemblées contre Jérusalem (cf Ezé. 33, 21-22). Mais il y aura un résidu, ce résidu qui pourra se prosterner devant l’Eternel et célébrer la fête des tabernacles (v. 16+).

Ce paragraphe décrit donc en détail le jugement des peuples qui ont pris les armes contre Jérusalem. Une plaie, de la part de l’Eternel, avec des effets corporels terribles frappera ces hommes. Cette plaie frappera aussi toutes les bêtes qui seront dans ces camps (v. 15). A noter que ces plaies sont celles produites, de nos jours, par une bombe à neutrons.

En plus, un grand trouble aura lieu parmi eux de sorte qu’ils s’entre-tueront. Juda sera aussi là et un grand butin sera rassemblé. Rappelons-nous aussi que, si le roi du nord est particulièrement concerné par cette attaque contre Jérusalem, toutes les nations seront aussi représentées (v. 2). Ces jugements guerriers seront ressentis dans toutes les directions.

Versets 16 à 19 : Les nations soumises au Roi, l’Eternel des armées (quelques passages parallèles : Deut. 16, 16, Ex. 9, 14, Ps. 2, 9, Ps. 18, 44, Ps. 101, 8, Apoc. 20, 7-9)

Il y a la joie d’un repos paisible car le temps des jugements est passé. Seule deux fêtes subsisteront : celles des tabernacles et de la Pâque (Ezé. 45, 21 et 25). C’est différent du temps historique puisque la loi prescrivait un triple pèlerinage au sanctuaire, à l’occasion des trois grandes fêtes de la Pâque, de la Pentecôte et des Tabernacles (cf Deut. 16). Selon v. 16, on constate que les nations bénéficieront aussi de cette fête des tabernacles. Les nations ne sont concernées que par cette fête. Mais les nations qui ne se soumettront pas seront brisées. Les v. 17 à 19 font état des plaies qui atteindront les nations qui ne monteront pas à Jérusalem. Il y a un enseignement particulier pour l’Egypte. Si la famille d’Egypte ne monte pas, elle sera frappée de la plaie dont l’Eternel aura frappé les nations qui combattaient contre Jérusalem. Cela rappelle les plaies du temps des Pharaons qui avaient eu pour conséquence la fin de l’esclavage pour Israël. Pendant le règne de 1000 ans, tout ne sera donc pas aussi facile que certains le pensent. Celui qui gouvernera en justice le fera aussi avec une verge de fer. Certains dissimuleront et chaque jour le méchant et l’inique seront retranchés. Et à la fin de la période, Satan sera délié de sa prison. Il égarera encore les nations jusqu’à ce que le feu descende du ciel de la part de Dieu pour les dévorer.

Versets 20 et 21 : sainteté (quelques passages parallèles : Ps. 93, 5, Ex. 28, 36-38, Jér. 31, 40, Joël 3, 17, Marc 11, 14-17, 1 Cor. 10, 31, 2 Thes. 1, 10, Es. 11, 9)

Finalement, dans ces versets,  » en ce jour-là « , tout sera sanctifié et consacré à l’Eternel, .. à Jérusalem. A propos du v. 21, remarquons le contraste avec Ezé. 44, 6-8. D’une part la sainteté et de l’autre le péché, la souillure. Aucun Cananéen, c’est-à-dire rien d’impur ou qui est une abomination, ne sera trouvé dans la maison de l’Eternel. L’esprit de profit, toute forme de commerce ou de trafic n’y entrera pas. Il en va de même au temps de l’Eglise avec cette chrétienté professante qui a une part aux choses saintes sans en goûter la réalité car éloignée du Dieu saint. Les authentiques croyants sont appelés à faire contraste avec cette profession sans vie. Oui, soyons saints, car Dieu est saint. Portons aussi nos regards en avant, vers cette espérance glorieuse, vers cette scène future où tout sera consacré à l’Eternel et où il trouvera son repos, là où tout sera conforme à sa sainteté et à son amour.

Conclusion

Ce livre a déployer sous nos yeux l’histoire du peuple d’Israël dans ses différentes phases avec, en particulier, les deux venues de Christ. Nous y avons aussi vu, dans un tableau de la fin des temps, les traits que l’on trouve dans les écrits des autres prophètes.

Les six premiers chapitres mettaient plutôt l’accent sur l’aspect historique en relation avec la restauration du peuple, de Jérusalem, de la sacrificature, du Temple, de la royauté. En même temps, il y a une vue sur un glorieux avenir ce qui encourage et console le résidu. Là, il y a un lien avec la prophétie d’Aggée.

Puis les chapitres 7 et 8 ont constitué une seconde partie. Ce sont les jours de deuil actuels, avec des souvenirs douloureux (captivité, destruction du Temple, etc) qui feront place à un avenir heureux.

Enfin, les ch. 9 à 14 ont constitué une troisième partie avec l’accent particulier sur l’avenir comprenant un oracle dans les ch. 9 à 11 et un autre dans les 12 – 14. Dans ces oracles, quel tableau : Israël miraculeusement conservé, jugements des nations, d’Israël apostat, détresse de Jacob, mais aussi humiliation, reconnaissance de Celui qu’ils ont percé, purification, avenir glorieux, couronnement, apparition du Messie, adoration à Jérusalem, sanctification.

Remarquons enfin les annonces de Zacharie au sujet du Messie comme le Germe, comme sacrificateur, comme roi dans sa première et dans sa seconde venue, comme Berger, Berger rejeté, frappé à la place du peuple. Mais Zacharie va encore plus loin et contemple aussi ce peuple comme Dieu avait obligé Balaam à le faire. Oui, ce prophète fait partie de ceux qui rendent témoignage d’avance des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivent.

Pour nous, qui vivons les temps de la fin de l’histoire de l’Eglise, retenons aussi l’exemple zacharie qui, dans un temps de petites choses (ch. 4, 10) présentait Christ au peuple plutôt que de l’exhorter.

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