Deuxième épître de Pierre. 61ème livre de la Bible et 22ème du Nouveau Testament

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Ch. 1 Ch. 2 Ch. 3

Préambule introduction

La 2 ème épître de Pierre est encore plus simple que la première. Comme les épîtres de Jude et de Jean, elle est écrite pour fortifier la foi des saints à l’encontre des séducteurs qui entraînent les âmes dans le péché et la licence en niant la venue de Christ et en reniant tous ses droits sur eux. Cette épître signale les traits caractéristiques de ces faux docteurs. Elle est écrite aux mêmes chrétiens que la première. Les avertissements aux chrétiens commencent au chapitre 2. Quant au 1 er chapitre, l’apôtre les exhorte à affermir leur propre appel et leur élection. Dans cette épître, les exhortations sont fondées : 1) sur ce qui est déjà donné aux chrétiens. 2) sur ce qui est à venir, à savoir la manifestation de la gloire du royaume. 3) sur la dissolution des cieux et de la terre démontrant ainsi l’instabilité de tout ce sur quoi l’incrédulité se repose.



Chapitre 1 : la vie de piété du croyant. L’attente de la gloire.

Versets 1 à 4 : la foi et l’appel Versets 5 à 7 : les vertus chrétiennes

Versets 8 à 11 : l’espérance chrétienne

Versets 12 à 15 : le rappel de quelques vérités

Versets 16 à 18 : la gloire magnifique

Versets 19 à 21 : la parole prophétique

1 Siméon Pierre, esclave et apôtre de Jésus Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi de pareil prix avec nous, par [la] justice de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ : 2 Que la grâce et la paix vous soient multipliées dans la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur !

3 Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui regarde la vie et la piété, par la connaissance de celui qui nous a appelés par [la] gloire et par [la] vertu, 4 par lesquelles il nous a donné les très grandes et précieuses promesses, afin que par elles vous participiez de la nature divine, ayant échappé à la corruption qui est dans le monde par la convoitise… ; 5 pour cette même raison aussi, y apportant tout empressement, joignez à votre foi, la vertu ; et à la vertu, la connaissance ; 6 et à la connaissance, la tempérance; et à la tempérance, la patience ; et à la patience, la piété ; 7 et à la piété, l’affection fraternelle ; et à l’affection fraternelle, l’amour ; 8 car, si ces choses sont en vous et y abondent, elles font que vous ne serez pas oisifs ni stériles pour ce qui regarde la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ ;

9 car celui en qui ces choses ne se trouvent pas est aveugle, et ne voit pas loin, ayant oublié la purification de ses péchés d’autrefois. 10 C’est pourquoi, frères, étudiezvous d’autant plus à affermir votre appel et votre élection, car en faisant ces choses vous ne faillirez jamais ;

11 car ainsi l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ vous sera richement donnée .

12 C’est pourquoi je m’appliquerai à vous faire souvenir toujours de ces choses, quoique vous les connaissiez et que vous soyez affermis dans la vérité présente. 13 Mais j’estime qu’il est juste, tant que je suis dans cette tente , de vous réveiller en rappelant [ces choses] à votre mémoire, 14 sachant que le moment de déposer ma tentes’approche rapidement, comme aussi notre Seigneur Jésus Christ me l’a montré ; 15 mais je m’étudierai à ce qu’après mon départ vous puissiez aussi en tout temps vous rappeler ces choses. 16 Car ce n’est pas en suivant des fables ingénieusement imaginées, que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais comme ayant été témoins oculaires de sa majesté.17 Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu’une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique : «Celuici est mon Fils bienaimé, en qui j’aitrouvé mon plaisir». 18 Et nous, nous entendîmes cette voix venue du ciel, étant avec lui sur la sainte montagne. 19 Et nous avons la parole prophétique [rendue] plus ferme, (à laquelle vous faites bien d’être attentifs, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur), jusqu’à ce que [le] jour ait commencé à luire et que [l’]étoile du matin se soit levée dans vos cœurs, 20 sachant ceci premièrement, qu’aucune prophétie de l’écriture ne s’interprète ellemême . 21 Car [la] prophétie n’est jamaisvenue par la volonté de l’homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint.

Versets 1 à 4 : la foi et l’appel

Versets 1 et 2 : l’expression « cette foi » veut dire « le christianisme ». La fidélité du Dieu d’Israël avait donné cela à son peuple. Pour nous, c’est ce que nous avons maintenant dans les choses que Dieu donne, révélées comme vérité dans le christianisme lorsque les choses promises ne sont pas encore arrivées. Pour les croyants Juifs, auxquels Pierre écrit, ils possèdent le Seigneur. Ils avaient reçu cette précieuse foi. La connaissance de Dieu et de Jésus est le centre et le soutien de la foi.

Verset 3 : dans cette connaissance, il y a une puissance vivante dans ce que Dieu est pour les fidèles. Dans ce verset, nous trouvons l’appel de Dieu et l’invitation à poursuivre la gloire comme notre but en remportant par la vertu (le courage spirituel) la victoire sur tous les ennemis que nous rencontrons sur notre route. Soulignons encore deux choses : la gloire et l’énergie de la vie.

Verset 4 : en rapport avec les deux choses que nous venons de mentionner, de très grandes et précieuses promesses nous sont données. Toutes les promesses en Christ se développent soit dans la gloire, soit dans la vie qui y conduit. Par le moyen des promesses, nous participons à la nature divine. Cette précieuse vérité est un privilège très élevé qui nous rend capable de jouir de Dieu luimême et par cette même action de la puissance divine, nous échappons à la corruption. Oui, en étant occupé par autre chose, la relation vicieuse du cœur naturel avec son objet cesse. C’est une vraie délivrance : on est maître de soimême à cet égard ; on est franc du péché. Par la foi, on peut ainsi échapper à ces désirs de la chair mais cela ne suffit pas car il faut ajouter des choses à la foi.

Versets 5 à 7 : les vertus chrétiennes

Verset 5 : 1) la vertu vient en premier. C’est le courage moral qui surmonte les difficultés et gouverne le cœur. On choisit le bien et l’on rejette le mal comme une chose vaincue et indigne de luimême. La vertu nous permet d’être en communion avec Dieu et c’est la première chose car c’est la seule chose qui donne de la réalité à tout le reste. 2) La connaissance vient en deuxième lieu ; lorsque la vertu est là, il est très pressant d’y ajouter la connaissance, connaissance de Dieu plus complète, plus profonde ; nous sommes gardés d’erreurs et l’on devient humble, sobres, etc. Il s’agit donc ici de la vraie connaissance de Dieu. Verset 6 : 3) la tempérance. En connaissant Dieu, on ne nourrit pas certains désirs et nous devenons modérés. Ainsi la tempérance s’ajoute à la connaissance et il s’agit ici de l’état du cœur dans la marche. Ainsi gouvernés, et la volonté étant tenue en bride, on supporte les autres avec patience (4 ème vertu). Dès lors, nous sommes libres de jouir des vrais objets de notre vie spirituelle. C’est cette activité relative à Dieu, en jouissant de sa présence et en le glorifiant par une vie caractérisée par la piété. Nous ajoutons à la patience : la piété (5 ème vertu). Verset 7 : le cœur étant ainsi dans la communion de Dieu, l’affection coule librement avec ceux qui lui sont chers. C’est : 6) l’affection fraternelle. Elle fait ressortir les affections du cœur spirituel. Et il y a enfin un autre principe qui gouverne le tout et caractérise tous les autres : c’est la charité ou l’amour proprement dit (7 ème chose). L’amour est au fond la nature de Dieu luimême, la source et la perfection de toutes les autres qualités qui ornent la vie chrétienne. L’amour divin, qui est la nature même de Dieu, dirige et règle l’affection fraternelle et lui donne son caractère. Sinon, l’affection fraternelle dégénérera et aboutira à des sentiments purement humains. L’amour divin est le lien de la perfection.

Versets 8 à 11 : l’espérance chrétienne

Versets 8 et 9 : si ces choses demeurent en nous, la connaissance de Jésus ne sera pas stérile dans nos cœurs. A l’inverse, si elle manque, nous sommes aveugles et nous oublions que nous avons été purifiés de nos péchés d’autrefois. Nous perdons aussi de vue la position que le christianisme nous a faite. Cet état de choses n’est pas la perte de l’assurance mais l’oubli de la vraie position chrétienne. Versets 10 et 11 : pour pouvoir marcher dans la liberté spirituelle, il faut avoir la conscience de notre élection fraîche et forte. Remarquons aussi que Pierre est occupé du gouvernement de Dieu et nous invite à marcher dans les voies de Dieu pour avoir part au royaume, pour marcher dans ce chemin qui nous conduit au royaume. Avec une telle âme, une âme qui marche dans ces choses qui conviennent, Dieu n’a aucune controverse et l’entrée du royaume est largement ouverte, selon les voies du gouvernement de Dieu.

Versets 12 à 15 : le rappel de quelques vérités

Les choses que nous venons de voir sont connues des chrétiens mais l’apôtre s’est plu à les rappeler. Pierre, tant qu’il est dans cette « tente » terrestre, réveille ces cœurs afin qu’ils n’oublient pas ces enseignements. En leur écrivant ainsi, il prend soin des chrétiens pour qu’ils s’en souviennent toujours car le moment de son départ approche. Ici, il ressort clairement que Pierre ne s’attend pas à ce que de nouveaux apôtres soient suscités. Il ne s’attend pas non plus à une succession ecclésiastique. Voilà pourquoi il a écrit son épître.

Versets 16 à 18 : la gloire magnifique

Ces choses sont des choses certaines. Pierre faisait partie des témoins oculaires qui virent la majesté de Jésus Christ, cela à la montagne de la transfiguration, comme ces versets le montrent clairement. A cet égard et dans la pensée de la venue de Christ, Pierre ne voit pas audelà de son apparition en gloire. Pour le moment, le Seigneur était caché aux yeux de ceux qui se confiaient en lui et c’était différent pour les Juifs qui étaient habitués à attendre un Messie visible et glorieux. Ces chrétiens Juifs devaient apprendre à croire sans voir. Et leur foi reçoit un appui car Pierre a vu la gloire de Christ manifestée. Ici, c’est donc la gloire du royaume, et non la demeure de la maison du Père pour toujours avec le Seigneur, qui occupe l’apôtre. Ce dernier côté ne se montre pas au monde. Ce qui se montre au monde, c’est cette gloire céleste du royaume qui sera vue quand le Seigneur reviendra en puissance. Marc 9, 1: Et il leur dit : En vérité, je vous dis, que de ceux qui sont ici présents, il y en a quelquesuns qui ne goûteront point la mort jusqu’à ce qu’ils aient vu le royaume de Dieu venu avec puissance.

Versets 19 à 21 : la parole prophétique

Dans ce passage, les paroles des prophètes proclamaient la gloire du royaume qui allait venir et le jugement du monde qui donnerait lieu à son établissement sur la terre. Cette proclamation était une lumière dans les ténèbres de notre monde. La prophétie est une lampe qui brille dans les ténèbres de la nuit mais il y a une autre lumière pour ceux qui veillent: c’est le soleil de justice pour le résidu Juif et pour le chrétien, c’est l’étoile brillante du matin. Autrement dit, c’est avoir notre part en Christ avant que la clarté du jour resplendisse et cela avec le secret de notre union avec Christ. Nous sommes en Lui pendant la nuit et nous serons réunis à Lui avant que le monde ne le voit et afin que le monde nous voit avec lui lorsqu’il apparaîtra. Ainsi la prophétie éclaire le chrétien et le sépare du monde. Pour l’Assemblée, Jésus est donc l’étoile brillante du matin. En Apoc. 2, 2628: Et celui qui vaincra, et celui qui gardera mes œuvres jusqu’à la fin, je lui donnerai autorité sur les nations; et il les paîtra avec une verge de fer, comme sont brisés les vases de poterie, selon que moi aussi j’ai reçu de mon Père; et je lui donnerai l’étoile du matin. et Apoc. 22, 16 Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses dans les assemblées. Moi, je suis la racine et la postérité de David, l’étoile brillante du matin. Pour Israël, Il est la racine et la postérité de David. Dans ces derniers versets, on voit aussi que la prophétie est un ensemble ayant un seul et même but: le royaume de Dieu.

En somme, dans ce premier chapitre, nous avons ces trois choses:

1) La puissance divine concernant la vie, la piété. Cette puissance agit en nous et nous rend capables de marcher dans la vie chrétienne et est le gage de notre vraie liberté.

2) Le gouvernement de Dieu en rapport avec la fidélité du croyant. Il ne faut pas broncher. Cette fidélité accordera à tout croyant une large entrée dans le royaume éternel. Le grand résultat de ce gouvernement sera manifesté dans l’établissement du royaume dont les trois apôtres avaient vu la gloire sur la montagne.

3) Pour le chrétien, il y a encore quelque chose de meilleur que le royaume, dont l’apôtre fait seulement allusion, car ce n’était pas là son sujet spécial. C’est Christ prenant l’assemblée à luimême. Ce point n’entre ni dans les promesses, ni dans les prophéties, mais fait la joie et l’espérance précieuses et inestimables du chrétien enseigné de Dieu.



 

Chapitre 2 : les faux docteurs. Leur conduite.

Versets 1 à 3 : les faux docteurs, les sectes.

Versets 4 à 6 : quand il est question du jugement divin.

Versets 7 22 : quelques pensées générales

Versets 7 à 9 : le juste Lot.

Versets 10 à 12 : le mépris des dignités

Versets 13 à 19 : la corruption morale, la cupidité avec Balaam, la séduction pour le mal.

Versets 20 à 22 : l’apostasie

1 Or il y a eu aussi de faux prophètes parmi le peuple, comme aussi il y aura parmi vous de faux docteurs qui introduiront furtivement des sectes de perdition, reniant aussi le maître qui les a achetés, faisant venir sur euxmêmes une prompte destruction;2 et plusieurs suivront leurs excès: et à cause d’eux la voie de la vérité sera blasphémée; 3 et, par cupidité, ils feront trafic de vous avec des paroles artificieuses; mais leur jugement, dès longtemps, ne demeure pas oisif, et leur destruction ne sommeille pas. 4 Car, si Dieu n’a pas épargné les anges qui ont péché, mais, les ayant précipités dans l’abîme, les a livrés pour être gardés dans des chaînes d’obscurité pour le jugement; 5 et s’il n’a pas épargné l’ancien monde, mais a préservé Noé, lui huitième, prédicateur de justice, faisant venir [le] déluge sur un monde d’impies; 6 et si, réduisant en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, il les a condamnées par une totale subversion, les établissant pour être un exemple à ceux qui vivraient dans l’impiété; 7 et s’il a délivré le juste Lot, accablé par la conduite débauchée de ces hommes pervers, 8 (car ce juste qui habitait parmi eux, les voyant et les entendant, tourmentait de jour en jour son âme juste à cause de leurs actions iniques,) 9 le Seigneur sait délivrer de la tentation les hommes pieux, et réserver les injustes pour le jour du jugement, pour être punis, 10 mais spécialement ceux qui suivent la chair dans la convoitise de l’impureté et qui méprisent la domination. 11 Gens audacieux, adonnés à leur sens, ils ne tremblent pas en injuriant les dignités, tandis que les anges, plus grands en force et en puissance, ne portent pas contre elles de jugement injurieux devant le Seigneur. 12 Mais ceuxci, comme des bêtes sans raison, [purement] animales, nées pour être prises et détruites, parlant injurieusement dans les choses qu’ils ignorent, périront aussi dans leur propre corruption, 13 recevant la récompense de l’iniquité, estimant plaisir les voluptés d’un jour; des taches et des souillures, s’abandonnant aux délices de leurs propres tromperies tout en faisant des festins avec vous ; 14 ayant les yeux pleins d’adultère et ne cessant jamais de pécher ; amorçant les âmes mal affermies, ayant le cœur exercé à la cupidité, enfants de malédiction. 15 Ayant laissé le droit chemin, ils se sont égarés, ayant suivi le chemin de Balaam, [fils] de Bosor, qui aima le salaire d’iniquité ; 16 mais il fut repris de sa propre désobéissance: une bête de somme muette, parlant d’une voix d’homme, réprima la folie du prophète. 17 Ce sont des fontaines sans eau et des nuages poussés par la tempête, [des gens] à qui l’obscurité des ténèbres est réservée pour toujours ; 18 car, en prononçant d’orgueilleux discours de vanité, ils amorcent par les convoitises de la chair, par leurs impudicités, ceux qui avaient depuis peu échappé à ceux qui vivent dans l’erreur ; 19 leur promettant la liberté, eux qui sont esclaves de la corruption ; car on est esclave de celui par qui on est vaincu. 20 Car, si, après avoir échappé aux souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, étant de nouveau enlacés, ils sont vaincus par elles, leur dernière condition est pire que la première ; 21 car il leur eût mieux valu n’avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l’avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné ; 22 mais ce que dit le proverbe véritable leur est arrivé: Le chien est retourné à ce qu’il avait vomi luimême, et la truie lavée, à se vautrer au bourbier.

Dans le premier chapitre, nous avons plutôt vu le gouvernement de la maison de Dieu. Dans le deuxième, le gouvernement du monde chrétien est en vue. Les faux docteurs du ch. 2 font contraste avec les saints hommes de Dieu du ch 1 er qui nous montre aussi le divin aspect de la position chrétienne donné à l’apôtre pour l’enseignement des fidèles de la circoncision dans les derniers temps. Les chapitres 2 et 3 placent devant nous, par contre, les deux formes de mal qui caractériseront les derniers jours, à savoir:

l’enseignement faux et corrompu d’hommes méchants et

l’incrédulité

Ces deux formes de mal se fondent sur la stabilité visible et sur le reniement du retour du Seigneur Jésus.

Versets 1 à 3 : les faux docteurs, les sectes

De faux docteurs renient le maître. Ici, le titre de maître est donné en comparaison avec l’achat d’un esclave au marché. Ainsi, parmi les Juifs convertis, il y aurait de faux docteurs qui renient l’autorité de Christ. Le caractère des sectes de perdition était de s’attaquer à la personne même du Sauveur en reniant Christ, le maître. Au v. 2, plusieurs suivront ces faux docteurs. Comme ils portent le nom de chrétiens, la voie de la vérité en sera discréditée. Les chrétiens, selon v. 3, connaîtront un danger du fait qu’ils feront l’objet d’un trafic de la part des faux docteurs. Ces derniers, avec leurs acolytes, profiteront de ces chrétiens dont ils feront leurs instruments (voir Apoc. 18, 13). Mais, dans ce même verset, la ressource de la foi est toujours en Dieu car le jugement les atteindra.

Versets 4 à 6 : quand il est question du jugement divin

D’abord trois citations :

Jude v. 6 : et qu’il a réservé dans des liens éternels, sous l’obscurité, pour le jugement du grand jour, les anges qui n’ont pas gardé leur origine, mais qui ont abandonné leur propre demeure

Gen. 6, 68 : Et l’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il s’en affligea dans son cœur. Et l’Éternel dit : J’exterminerai de dessus la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, jusqu’aux reptiles, et jusqu’aux oiseaux des cieux, car je me repens de les avoir faits. Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel

Prov. 12, 17 : Celui qui dit la vérité annonce la justice, mais le faux témoin, la fraude.

Des exemples de jugement sont donnés. Il y a les anges déchus puis l’ancien monde du temps de Noé. Il y a aussi Sodome et Gomorrhe. Au ch. 1 er , remarquons qu’il y avait eu un triple témoignage en rapport avec la gloire prochaine soit 1) la vision anticipée sur la montagne sainte puis 2) la prophétie et 3) l’étoile du matin vue dans nos cœurs. Dans le ch. 2, la certitude du jugement qui va fondre sur le monde est attestée par les trois exemples des versets 4 à 6. Dans les deux derniers exemples, nous avons la preuve que le Seigneur sait délivrer les justes de leurs épreuves et réserver les injustes pour le jour du jugement.

Versets 7 22 : quelques pensées générales

Ce qui caractérise les méchants, c’est la licence de leur conduite sans frein. Ils méprisent tout, toute autorité, ce que les anges n’oseraient pas faire. Cependant, ils ne sont pas vraiment contre les chrétiens et seraient même prêts à s’associer à leurs agapes en promettant à d’autres la liberté (v. 19) tout en étant euxmêmes esclaves de la corruption. Quant aux chrétiens (de nom) qui se laissent prendre, ce sont des apostats. Le mal est dénoncé. Nous avons le gouvernement de Dieu. Dans Jude, c’est plutôt le côté de l’apostasie qui est mis en évidence.

Versets 7 à 9 : le juste Lot.

Ce juste Lot a payé les conséquences de son éloignement dans le monde par un jugement terrible. Lot préférait les choses visibles mais Dieu tient compte de la justice que sa grâce avait donné à Lot. Deux passages :

1 Cor. 3, 15 : si l’ouvrage de quelqu’un vient à être consumé, il en éprouvera une perte, mais luimême il sera sauvé, toutefois comme à travers le feu.

et 2 Pi. 1, 10 : C’est pourquoi, frères, étudiezvous d’autant plus à affermir votre appel et votre élection, car en faisant ces choses vous ne faillirez jamais

Le verset 9 est toujours en rapport avec Lot. C’est important car aujourd’hui aussi il y a des cas semblables. En étant dans le monde comme Lot, l’âme est plus occupée du tort fait au Seigneur par l’incrédulité ambiante. C’est l’âme tourmentée par la vue du mal. Quelle différence avec l’âme élevée par la foi audessus de cette atmosphère empoisonnée et jouissant de l’avantgoût des choses éternelles.

Versets 10 à 12 : le mépris des dignités

Nous avons deux causes de jugement pour ces hommes. 1) Suivre la chair et 2) mépriser la domination et ne pas trembler en injuriant les dignités. Un passage en Jude 1213 : Ceuxci, ils sont des taches dans vos agapes, faisant des festins avec vous sans crainte, se repaissant euxmêmes: nuées sans eau, emportées par les vents; arbres d’automne, sans fruit, deux fois morts, déracinés; vagues impétueuses de la mer, jetant l’écume de leurs infamies; étoiles errantes, à qui l’obscurité des ténèbres est réservée pour toujours. Dans Jude comme dans la 2 ème de Pierre, il ressort que la corruption de la fin est stigmatisée par ces deux choses à savoir la corruption morale et le mépris de l’autorité. Dieu les hait. Et bien, pour ces hommes, ces choses dans lesquelles ils se vautrent les accompagneront même dans les tourments éternels (v.12 et 13). C’est donc par ces deux moyens signalés que Satan chercher à renverser la vérité vue au premier chapitre.

Versets 13 à 19 : la corruption morale, la cupidité (Balaam), la séduction pour le mal

Il y a ainsi des hommes (v. 13 et 14) qui cherchent à tromper les enfants de Dieu. Les âmes mal affermies sont prises. Pensons encore une fois à ces voluptés d’un jour qui feront horreur au jour de leur réveil, quand il n’y aura plus de voluptés à goûter et que tout fera horreur. Selon v. 15 et 16, le chemin de tels hommes est donc celui de l’abandon de la vérité. Tel celui de Balaam qui 1) aima le salaire d’iniquité. 2) désobéit et 3) sa folie fut réprimandée avec une voix d’homme par une bête de somme muette. Ces hommes, selon v. 17 à 19, sont comparés à quelque chose d’inutile : à des fontaines sans eau et à des nuages poussés par la tempête. La tempête disperse et anéantit. Relevons, au v. 18, une mise en garde pour les nouveaux convertis qui sont une cible particulière de l’ennemi. Les convoitises de la chair et l’impudicité jouent un très grand rôle dans l’action de ces hommes impies. Ils sont esclaves de Satan et promettent la liberté !

Versets 20 à 22 : l’apostasie

Les paroles de ces versets s’adressent à ceux qui, comme en Héb. 6, avaient eu la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ avec des contacts bénis avec Celui qui représente la pureté parfaite. Ils échappent ainsi, momentanément, à l’influence de la corruption ambiante. Mais, pour jouir vraiment du Seigneur, il faut avoir plus qu’un contact extérieur, il faut la purification car sinon il y a chute tôt ou tard. Ainsi, de bonnes intentions ne suffisent pas, il faut être saints (cf 1 Pi. 1, 15). En somme, au v. 21, il y a ceux qui professent un christianisme social et intellectuel. Une réforme morale n’est pas une conversion.



Chapitre 3 : la fin des moqueurs. Le jour éternel.

Versets 1 et 2 : le rappel des Ecritures. Versets 3 à 6 : les moqueurs des derniers jours. Versets 7 à 12 : le jour du Seigneur, sa patience. Le jour de Dieu. Verset 13 : la nouvelle création

Versets 14 à 18 : les exhortations et la conclusion

1 Je vous écris déjà, bienaimés, cette seconde lettre; et, dans l’une et dans l’autre, je réveille votre pure intelligence en rappelant [ces choses] à votre mémoire, 2 afin que vous vous souveniez des paroles qui ont été dites à l’avance par les saints prophètes, et du commandement du Seigneur et Sauveur par vos apôtres, 3 sachant tout d’abord ceci, qu’aux derniers jours des moqueurs viendront, marchant dans la moquerie selon leurs propres convoitises 4 et disant : Où est la promesse de sa venue ? car, depuis que les pères se sont endormis, toutes choses demeurent au même état dès le commencement de la création. 5 Car ils ignorent volontairement ceci, que, par la parole de Dieu, des cieux subsistaient jadis, et une terre [tirée] des eaux et subsistant au milieu des eaux,

6 par lesquelles le monde d’alors fut détruit, étant submergé par de l’eau. 7 Mais les cieux et la terre de maintenant sont réservés par sa parole pour le feu, gardés pour le jour du jugement et de la destruction des hommes impies. 8 Mais n’ignorez pas cette chose, bienaimés, c’est qu’un jour est devant le Seigneur comme mille ans, et mille ans comme un jour. 9 Le Seigneur ne tarde pas pour ce qui concerne la promesse, comme quelquesuns estiment qu’il y a du retardement; mais il est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance.

10 Or le jour du Seigneur viendra comme un voleur; et, dans ce jourlà, les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les œuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement. 11 Toutes ces choses devant donc se dissoudre, quelles [gens] devriezvous être en sainte conduite et en piété, 12 attendant et hâtant la venue du jour de Dieu, à cause duquel les cieux en feu seront dissous et les éléments embrasés se fondront 13 Mais, selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite. 14 C’est pourquoi, bienaimés, en attendant ces choses, étudiezvous à être trouvés sans tache et irréprochables devant lui, en paix; 15 et estimez que la patience de notre Seigneur est salut, comme notre bienaimé frère Paul aussi vous a écrit selon la sagesse qui lui a été donnée, 16 ainsi qu’[il le fait] aussi dans toutes ses lettres, où il parle de ces choses, parmi lesquelles il y en a de difficiles à comprendre, que les ignorants et les mal affermis tordent, comme aussi les autres écritures, à leur propre destruction.

17 Vous donc, bienaimés, sachant [ces choses] à l’avance, prenez garde, de peur qu’étant entraînés par l’erreur des pervers, vous ne veniez à déchoir de votre propre fermeté; 18 mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. À lui la gloire, et maintenant et jusqu’au jour d’éternité ! Amen.

Dans cette épître, Pierre parle à trois reprises de l’exemple du déluge. A l’inverse, il y a aussi les très grandes et précieuses promesses (ch 1, 4) qui sont la source d’exhortations. Mais dans notre ch. 3, ces exhortations sont en rapport avec l’instabilité de tout ce qui remplit la cène présente. Ne mettons donc pas notre cœur à ces choses qui devront se dissoudre.

Le mot conduite caractérise aussi Pierre. Ce mot revient sept fois dans la première épître. Pensons au retour du Seigneur. Cela incite à la séparation du monde et aussi à l’évangélisation.

Versets 1 et 2 : le rappel des Ecritures

Il y a un rappel de choses. Ces choses, contenues dans les épîtres, ne sont donc pas nouvelles puisqu’elles ont été annoncées par les prophètes. Ce dernier chapitre nous entretient du matérialisme, autrement dit de la confiance dans la stabilité de ce qui se voit. C’est en opposition avec la confiance dans la Parole de Dieu qui nous enseigne à attendre la venue de Jésus, le retour du Seigneur. L’apôtre parle ainsi de ces gens qui jugent par les sens et qui disent que rien ne change (v. 4).

Versets 3 à 6 : les moqueurs des derniers jours

La moquerie, ici, est simplement l’abandon de la Parole. Les hommes ne veulent pas abandonner leurs convoitises et ils se moquent donc de la Parole. Ce sont des incrédules qui ignorent aussi le temps du jugement de Noé. Le Seigneur ne tarde pas mais il exerce la grâce, Lui dont le temps ne compte pas (cf v. 8).

Prov. 13, 1 (à propos du v. 3)

1 Un fils sage [écoute] l’instruction* du père, mais le moqueur n’écoute pas la répréhension**. v. 1* : quelquesuns : Un fils sage [est le fruit de] l’instruction. v. 1** : litt.: tancement.

Mal. 2, 17 (à propos du v. 4)

17 Vous fatiguez l’Éternel par vos paroles, et vous dites : En quoi l’avonsnous fatigué ? En ce que vous dites : Quiconque fait le mal est bon aux yeux de l’Éternel, et c’est en eux qu’il prend plaisir ou bien : Où est le Dieu de jugement ?

Versets 7 à 12 : le jour du Seigneur, sa patience. Le jour de Dieu

Le jour du Seigneur viendra et tout passera par l’ardeur du feu (v. 10). Cette considération est solennelle et doit nous tenir dans un détachement complet du mal et de tout ce qui se voit. Que cela puisse nous fortifier pour attendre et hâter le jour du Seigneur ou plutôt, selon v. 12, le jour de Dieu. Oui, toutes les choses sur lesquelles se fondent les espérances de la chair disparaîtront pour toujours. Les incrédules nient non seulement la venue du Seigneur pour ravir ses rachetés mais aussi sa venue en jugement qui atteindra le monde. Il s’agit là du second acte de sa venue qui constitue le sujet spécial de cette 2 ème épître de Pierre. Le jour du Seigneur, dans le v. 10, désigne précisément le second acte de sa venue quand il viendra avec ses saints pour exercer le jugement sur le monde (cf Apoc. 3, 3 et 19, 1118). Ce jour du Seigneur s’étend jusqu’au millénium et même jusqu’au moment où les cieux passeront avec un bruit sifflant, c’estàdire audelà du millénium. Le jugement atteindra le tout. Si le temps du règne est passé sous silence ici, il faut se rappeler que 2 Pi. 1 en parlait. On peut dire que le règne de mille ans n’est qu’un intermède merveilleux destiné à établir le royaume de Christ et l’exécution absolue de toutes les promesses. Mais nous sommes tous destinés aux temps éternels dont il est question dans notre ch., comme on le verra au v. 13. Mais revenons encore un peu au v. 12. Ce qui est mentionné est en contraste avec la confiances des incrédules dans la stabilité des choses matérielles de la création. Dans le jour de Dieu, toutes les choses sur lesquelles comptaient et comptent les incrédules seront dissoutes et s’en iront. Et cela n’aura pas lieu au commencement du jour mais à la fin. Et nous sommes libres d’estimer ici, selon la parole de l’apôtre, ce jour à mille ans, ou à telle période de temps que le Seigneur déterminera.

Ps. 90, 4 (à propos du v. 8)

4 Car mille ans, à tes yeux, sont comme le jour d’hier quand il est passé, et comme une veille dans la nuit.

Verset 13 : la nouvelle création

Ce verset fait part de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre. Là, la justice ne régnera pas mais elle y habitera. Il ne s’agit donc pas du règne millénaire mais bien de l’état éternel. Dans cet état, la bénédiction découlera de Dieu sans obstacle, le royaume ayant été remis à Dieu le Père. C’est beaucoup plus que le règne de mille ans dont le gouvernement de « mise en ordre » était nécessaire par l’exercice de la justice. Ainsi donc Pierre, qui suit les voies de Dieu en gouvernement, les poursuit jusque dans l’état éternel dans lequel la promesse sera finalement accomplie. Oui, cela va plus loin que l’état millénaire puisque matériellement la dissolution des éléments est nécessaire pour le renouvellement de toutes choses. Remarquons, dans ce chapitre, que l’Esprit ne mentionne pas la venue de Christ, si ce n’est pour évoquer qu’on s’en moquerait dans les derniers temps. Mais l’Esprit mentionne le jour de Dieu au v. 12.

Versets 14 à 18 : les exhortations et la conclusion

Dès le v. 14, nous avons un précieux encouragement. Oui, connaissant ces choses, connaissant cette dissolution si solennelle de tout ce sur quoi la chair s’appuie : marchons de manière à être trouvés du Seigneur irréprochables. Ayons aussi la patience nécessaire puisque ce temps est aussi le temps de la grâce pour délivrer les âmes du jugement selon v. 15 et 16. Cet enseignement rejoint celui de Paul. C’est remarquable de considérer comment Pierre introduit Paul dans ces versets. Il y a une vraie affection et c’est d’autant plus beau que Pierre avait été repris, devant tous, par Paul. Nous apprenons ici qu’il y a dans les épîtres de Paul une doctrine élevée que les mal affermis tordent. Quant à Pierre, son ministère est différent de celui de Paul. C’est un autre terrain mais cela n’empêche pas Pierre de désigner les écrits de Paul comme faisant partie des écritures au v. 16b comme aussi les autres écritures. Alors, v. 17 et 18, soyons vigilants, croissons dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ.

Au sujet du dernier verset, il faut croître. Stationner, c’est déjà un recul. Il faut croître dans deux directions: dans la grâce et dans la connaissance de cette chose merveilleuse, c’estàdire de la personne même de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (cf Ps. 27, 4). Et cette épître se termine enfin par la belle doxologie de ce v. 18.

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