Actes des Apôtres. 5ème livre du Nouveau Testament et 44ème de la Bible

Retour au menu « Nouveau Testament »
♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦
Introduction

Ce livre a été écrit par l’auteur inspiré qu’est Luc. Il a aussi écrit l’évangile qui porte son nom. Dans ces deux livres, Théophile, appelé très excellent Théophile dans Luc, est en vue. Ce titre de très excellent indique une position élevée. Mais lorsque l’on est converti et que l’on réalise la grandeur du Seigneur, les titres que les hommes peuvent porter dans ce monde tombent. Devant Christ, nous sommes tous égaux et une communion heureuse peut être quelles que soient les qualités des uns et des autres qu’il faut respecter. Luc est aussi un homme très instruit. Sa profession (médecin) l’atteste. Nous verrons que Luc est un compagnon apprécié de Paul.

Ce livre, écrit vraisemblablement dans les années 55 à 63, est la continuation des évangiles et présente le Christianisme naissant. Le début du chapitre premier a des similitudes marquées avec la fin des évangiles et notamment de celui de Luc. Nous y remarquons aussi un style proche et nous le comprenons vu que ces deux écrits sont du même auteur inspiré. Les chapitres 1 à 12 forment une première partie et dès le 13ème nous en avons une seconde avec notamment les voyages de l’apôtre Paul.

Quant au sujet et au but du livre, l’auteur présente dans ce qui constitue en quelque sorte la 2ème partie d’un ouvrage et cela à un homme haut placé : un exposé sur les débuts du christianisme en plaçant devant lui la vie et la mort du Rédempteur et l’extension de la foi chrétienne. Le Saint Esprit est la personne centrale du récit. Sa présence et son activité marquent de leur caractère ce livre. Mais il y a aussi, dans ce livre, une description de bien d’autres sujets comme le service des apôtres Pierre et Paul. Le premier est un instrument important que nous voyons dans les 12 premiers chapitres alors que Paul remplit une fonction similaire dès le chapitre 13. Le centre géographique de la première partie est Jérusalem ; Antioche en est celui de la seconde. Quant à Luc, il ne se nomme pas personnellement. Mais le  » nous « , en maints endroits, indique qu’il était avec Paul dans plusieurs voyages.

Relevons enfin que les Actes forment le lien entre les évangiles et les épîtres. Au ch. 1, 8, nous avons des paroles du Seigneur qui résument bien le sujet et le but du livre :  » mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous ; et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux bouts de la terre « .

 

Chapitre 1 (l’ascension du Seigneur)

Versets 1 à 5 : les disciples et Jésus ressuscité

Verset 6 à 9 : l’ascension du Seigneur

Versets 10 à 14 : les messagers célestes

Versets 15 à 26 : remplacement de Judas – la Parole et la prière – le sort jeté pour la dernière fois

Versets 1 à 5 : les disciples et Jésus ressuscité

Nous y voyons clairement le lien étroit avec la fin des évangiles. Il y a aussi ce rappel, en peu de mots, de tout le ministère de Christ . L’accent est également mis sur le fait capital, et avec des preuves assurées, de sa résurrection. Puis de son élévation. Le terme « élevé » revient plusieurs fois dans le début de ce chapitre. Avant son élévation, Christ a vécu 40 jours avec les siens, avec un corps spirituel et tangible tout à la fois. Ce temps est une mise à l’épreuve pour les disciples puisque Jésus va les quitter mais en même temps, il y a la promesse de la venue de l’Esprit Saint dont il a été beaucoup question dans l’évangile de Jean. Et en attendant cette venue, les apôtres qu’il avait choisis sont enseignés de rester à Jérusalem. Jésus leur a aussi parlé du royaume de Dieu et il en sera encore question plus tard. Remarquons enfin les deux baptêmes mentionnés au verset 5. Le baptême chrétien (au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit) est encore un troisième baptême.

Versets 6 à 9 : l’ascension du Seigneur

Les disciples sont en liberté et en intimité parfaite avec Jésus ressuscité. Le Seigneur apparaît aux siens et non aux incrédules (cf Matthieu 23, 39). Au v. 6, la question posée dénote que les disciples attendaient l’ordre des choses juif. La réponse du Seigneur (v. 7-8) est en deux parties. Dans la première, il ne leur dit pas que le royaume ne serait pas rétablit, mais que le moment n’est connu que de son Père. Pour la sphère d’Israël, il y a des temps et des saisons. Pas pour l’Eglise. Dans la deuxième partie, le Seigneur indique quelle est la part des disciples en attendant le royaume. Cette part est d’être des témoins et c’est le Saint Esprit qui va les rendre capables d’accomplir leur service. Ils auront ainsi à leur disposition la même puissance que le Seigneur a eue pour accomplir son service ici-bas. (cf ch. 10, 38 avec Jean 14, 12). Au v. 9 : nous y avons le fait étrange et merveilleux de l’ascension. Jésus reviendra. Ce moment, nous l’attendons encore (2002). Il faut être prêts. C’est terrible pour ceux qui ne le sont pas ! Remarquons (v,2,9,11), que le Seigneur est élevé. Enoch et Elie furent enlevés. En étant élevé, Jésus entre de plein droit dans la demeure de Jéhovah dont la nuée en est le signe. Lorsque la nuée remplit le tabernacle puis le temple, personne ne pût entrer (cf Ex.40, 34-35 et 1 Rois 8, 11-12). Remarquons que nous trouvons aussi la nuée en Luc 9, 34 en relation avec la montagne de la transfiguration.

Jésus va se séparer des disciples mais il ne se sépare pas d’eux sans leur rappeler les promesses de la descente du Saint Esprit et de son prochain retour. Parmi diverses manifestations, rappelons encore le baptême du Saint Esprit dans 1 Corinthiens 12 qui est la source de l’union des enfants de Dieu.

Versets 10 à 14 : les messagers célestes

Quelle surprise pour les disciples ! … eux qui espéraient que Jésus allait rétablir le royaume pour Israël. Pourtant Jésus remonte au ciel. Les disciples devaient apprendre, et nous avec eux, que le rejet du roi diffère l’établissement du royaume annoncé par les prophètes. Dieu, dans sa bonté, leur envoie deux anges pour les rassurer en leur disant que Jésus reviendrait de la même manière qu’ils l’avaient vu monter au ciel. Alors, v. 12, les disciples s’en retournent à Jérusalem. Pour eux, tout n’est pas perdu ; ils sont même dans une grande joie (cf Luc 24, 52) puisque Jésus reviendra. Cette venue annoncée par les anges n’est pas celle que nous attendons. L’espérance de l’Eglise est différente. Ici, les anges mentionnent l’apparition de Christ pour Israël comme en Zacharie 14, 4 : Et ses pieds se tiendront, en ce jour-là, sur la montagne des Oliviers, qui est en face de Jérusalem, vers l’orient ; et la montagne des Oliviers se fendra par le milieu, vers le levant, et vers l’occident, — une fort grande vallée, et la moitié de la montagne se retirera vers le nord, et la moitié vers le midi.

Puis, dans les v. 13 et 14, nous avons une réunion de prières dans « la chambre haute ». Mentionnée quelques fois dans l’Ecriture, cette chambre représente un lieu retiré, en dehors du monde et de son agitation, un lieu dégagé de toute l’influence du monde. Là, on peut prier. Aujourd’hui aussi, l’on peut rechercher la présence du Seigneur dans un lieu qui correspond à la chambre haute. Cette chambre, mentionnée aussi dans les ch. 9, 37 et 20, 8 était bâtie sur les toits plats, en Orient. La prière, c’est la ressource des disciples. Le Seigneur pouvait les exhorter à prier (cf Jean 14, 13-14; 15, 7,16; 16, 23,26-27). La prière est importante. Les femmes aussi s’unissent de cœur aux disciples dans la prière. Il y a cette précision de la mère de Jésus qui prie. C’est la dernière fois que nous trouvons la mère de Jésus dans l’Ecriture. C’est un non sens de prier la vierge. Parmi les disciples, le nom de Jacques : Après que Jésus fut élevé de la terre, quelques disciples se retrouvent dans la chambre haute pour la prière. Il y a des hommes et des femmes, chacun à la place assignée par la Parole. Des noms sont nommés dont celui de Jacques. S’agit-il du fils de Zébédée ou d’un autre Jacques ? Probablement le fils de Zébédée et Jacques, fils d’Alphée est aussi là. Aujourd’hui, nous avons besoin de réunions de prières mais nous n’attendons plus le Saint Esprit comme c’était le cas puisque le Saint Esprit est venu.

Versets 15 à 26 : remplacement de Judas – la Parole et la prière – le sort jeté pour la dernière fois

Entre l’ascension du Seigneur et la descente du Saint Esprit, des jours s’écoulent. Et nous avons Pierre qui se lève au milieu des disciples réunis. Ils sont environ 120. Pierre démontre ce qui est arrivé à Judas par l’accomplissement des Ecritures comme l’Esprit Saint l’avait annoncé par la bouche de David. Il rappelle différentes choses en rapport avec l’argent rapporté par Judas aux chefs des Juifs. Il cite le passage du Psaume 69, 25 relatif à ce champ du sang. Il cite aussi le Psaume 109, 8 pour indiquer que Judas doit être remplacé. Ainsi, c’est avec l’autorité de l’Ecriture que Pierre se prononce selon les versets 21 et 22. Dans cette fin de paragraphe, nous voyons à nouveau l’importance de la résurrection dans le témoignage que les apôtres avaient à rendre au Seigneur. Remarquons aussi, dans ce discours de Pierre, que c’est la Parole écrite qui dirige les croyants. Demandons toujours au Seigneur qu’il nous ouvre l’intelligence pour comprendre les Ecritures (cf Luc 24, 45). Les Ecritures sont donc suffisantes pour montrer que Judas doit être remplacé. Aujourd’hui, les Ecritures sont complètes et contiennent tout ce qui est nécessaire pour guider tout croyant dans sa marche et pour l’instruire à tous égards. Tout ce qui n’est pas fondé sur les Ecritures et qui vient de soi-même est sujet à révision. Il faut regarder au Seigneur. C’est ce qui se fait dans les versets 24 et 25. On regarde au Seigneur pour choisir un remplaçant à Judas. Dès le début, il est ainsi démontré que les apôtres font usage de la prière et de la Parole. Aujourd’hui aussi, en faisant usage de ces ressources, les chrétiens seront gardés. Au v. 26, le sort tombe sur Matthias qui était mentionné en deuxième lieu. Peut-être que les disciples auraient choisis celui qui était mentionné en premier, c’est-à-dire Joseph. De nos jours, il n’est plus besoin d’utiliser le sort. Il s’agissait d’une coutume juive. Maintenant, la Parole est complète et le Saint Esprit dirige le croyant avec intelligence afin qu’il tienne compte des Ecritures et qu’il fasse usage de la prière.

Quant à Joseph et Matthias, ils faisaient partie de ceux qui avaient eu le privilège d’accompagner Jésus pendant son ministère ici-bas. Peut-être faisaient-ils partie des 70 de Luc 10, 1. En Actes 13, 2, l’Esprit est là et l’on ne jette plus le sort. La promesse du Saint Esprit de la part du Père est donc autre chose que celle de la restauration du royaume d’Israël par la puissance de Jéhovah, le Dieu de jugement.

Chapitre 2 (la venue du Saint Esprit, annonce de l’évangile, heureux débuts de l’Eglise ou Assemblée)

Versets 1 à 4 : La venue du Saint Esprit

Versets 5 à 13 : premiers effets du don des langues

Versets 14 à 36 : discours de Pierre

Versets 37 à 41 : résultats du discours de Pierre

Versets 42 à 47 : heureux débuts de l’Eglise

Versets 1 à 4 : La venue du Saint Esprit

Ce chapitre nous présente le fruit de l’ascension du Seigneur Jésus par l’envoi du Saint Esprit promis. En Luc 24, 49, c’est le Seigneur lui-même qui  » envoie  » la promesse du Père. Pour cela, il fallait que l’œuvre de la Rédemption soit achevée et que Christ soit élevé dans la gloire. C’est alors que Dieu envoie et scelle de son Esprit les rachetés du Seigneur constitués de ceux qui avaient cru. Le Saint Esprit agit d’abord pour attirer les âmes au Seigneur et les convertir. Puis il scelle ceux qui ont cru et habite en eux (cf Eph. 1, 1-15). Ainsi donc Dieu met son sceau sur ceux qui ont cru. Et cet Esprit de la promesse n’est pas venu sur les apôtres seulement le jour de la Pentecôte mais aussi sur les Ephésiens (cf. Eph. 1, 13). Pour ceux qui croient aujourd’hui et qui sont convertis, c’est la même chose : Dieu met son sceau et il y a des conséquences. En 1 Cor. 3, 16, le Saint Esprit est envisagé comme faisant partie de mon corps, son temple. Et les enfants de Dieu, ensemble, sont une habitation de Dieu par l’Esprit (cf Eph. 2, 22). Et en Rom. 8, 15-16, c’est par le Saint Esprit que l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs et nous fait connaître cet amour. Le Saint Esprit dirige nos pensées et nos affections vers Jésus dans le ciel. C’est aussi l’Esprit de vérité qui nous conduit dans la vérité (cf Jean 16, 13). Au milieu de l’agitation de ce monde, nous avons un guide en la Parole de Dieu et le Saint Esprit, l’Esprit de vérité pour nous la faire comprendre et nous conduire dans toute la vérité. Ainsi donc, nous avons le Saint Esprit habitant en nous, puis l’Esprit d’adoption qui nous place dans cette position d’enfants vis-à-vis de notre Père, puis le Consolateur qui prend les chose de Christ pour nous les annoncer. Et nous avons encore le fait que le Saint Esprit nous unit à Christ dans le ciel. Et il y a entre ce précieux Sauveur et nous les chrétiens une union intime : c’est 1 Cor. 6, 17, à savoir celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui. Il y a donc cette union individuelle du croyant avec Christ. Et ce qui est merveilleux, c’est que les croyants ensemble forment par l’Esprit le corps de Christ (cf. Eph. 4, 4 et 1 Cor. 12, 13,20,27). Ainsi, la promesse a été accomplie ; le Saint Esprit a été envoyé pour habiter en nous et nous n’avons plus à le demander. Mais veillons à ce que le Saint Esprit ne soit pas attristé par notre conduite (cf Eph. 4, 30).

La Pentecôte : c’est en cette journée qu’a lieu Actes 2. En rapport avec l’Ancien Testament, rappelons que l’année juive commence par la Pâque qui a eu son accomplissement à la croix. Ensuite, il y a la fête des premiers fruits ou prémices qui typifie la résurrection de Christ. Cinquante jours après cette fête, il y la fête des semaines appelée ici la Pentecôte. Dans l’enseignement de ces types nous avons la mort du Seigneur, sa résurrection, et la descente du saint Esprit pour former l’Eglise. Ce sont des faits importants et fondamentaux de la période chrétienne. A ce sujet, on peut recommander l’étude du chapitre 23 du Lévitique.

Le don du Saint Esprit ne descend pas sous la forme d’une colombe comme ce fut le cas avec Jésus. Ce qui descend là, c’est la puissance de Dieu en témoignage, la Parole semblable au feu consumant qui juge ce qu’il y a devant lui. Le feu symbolise et rend témoignage à la sainteté de Dieu. La Parole de Dieu est aussi comparée à un feu qui brûle tout ce qui est devant lui (cf Jér. 23, 29). Ce point met en évidence la sanctification pratique du croyant. Mais la puissance du Saint Esprit est tout de même en grâce. Son action sortait des limites étroites des ordonnances juives pour annoncer les merveilles de Dieu à toutes les nations et langues sous le soleil. L’Esprit est comme un souffle impétueux du ciel qui se manifeste aux disciples et qui vient se placer sur eux sous la forme de langues de feu, chacune divisée en plusieurs. Cette merveille attire la foule et la réalité de cette opération divine est constatée par le fait que des personnes natives de beaucoup de pays entendent, chacune dans la langue du pays d’où elle était sortie pour venir à Jérusalem, … entendent ces pauvres Galiléens leur annoncer les œuvres merveilleuses de Dieu.

La descente du Saint Esprit est donc un fait capital. Il vient doter les disciples de la puissance nécessaire pour accomplir la mission que le Seigneur leur a confiée. Et il y a aussi toutes les autres vertus dont il a été, et dont il sera encore question.

L’Esprit venant en langues de feu, c’est bien cette œuvre du Saint Esprit au milieu d’un monde opposé qui jugerait tout ce qui n’est pas selon Dieu.

Versets 5 à 13 : premiers effets du don des langues

En rendant capables les siens de s’exprimer dans des langues qu’ils ne connaissaient pas, Dieu use d’une grande grâce lorsque nous pensons à la malédiction de Babel (cf Genèse 11, 1-9). Pourtant, il y a des moqueurs. Ce sont les incrédules qui se moquent et spécialement les Juifs.

Les disciples parlent des langues étrangères et sont compris par ceux qui les écoutent. Il y a donc la preuve éclatante que Dieu est connu non seulement comme le Dieu des Juifs, mais comme le Dieu sauveur, pour tous les hommes (cf 1 Tim. 2, 4). C’est un changement difficile à accepter par les Juifs mais le Seigneur veut les aider à comprendre que la justice de Dieu est manifestée envers tous. Elle est sur tous ceux qui reçoivent Christ. Rappelons encore que, selon Deut. 16, 16, il y avait beaucoup de personnes qui se rassemblaient à Jérusalem, aussi bien des Juifs que des non-Juifs mais prosélytes. Et ces hommes entendent parler des choses merveilleuses de la part de ces Galiléens. Aujourd’hui encore, Dieu permet que des centaines de millions de textes bibliques soient traduits et diffusés dans le monde entier. C’est le remède de Dieu en grâce qui remonte jusqu’à la malédiction de Babel.

L’attention de ces hommes est donc attirée par le fait qu’ils entendent ces choses dans leurs propres langues. C’est le Seigneur qui répond à leurs questions et cela par la bouche de Pierre dans la langue courante des Juifs à ce moment-là, c’est-à-dire l’araméen. Nous y avons la première réunion d’évangélisation : un homme du peuple, sans instruction (cf ch. 4, 13) mais plein du Saint Esprit. Trois mille personnes sont sauvées ce jour-là par le filet de l’évangile.

Versets 14 à 36 : discours de Pierre

Dans ce discours, l’apôtre invoque trois grands faits relatifs au Seigneur ; savoir : qu’il était un homme approuvé de Dieu (cf Es. 35, 4-6) ; puis deuxièmement qu’il a été livré par le conseil défini de la pré connaissance de Dieu  (cf Matt. 1, 21) ; et enfin, troisièmement que les hommes sont coupables de l’avoir cloué à une croix (cf Matt. 27, 25; Jean 19,19 ). Pierre cite aussi le Psaume 16, 8-11 qui exprime la confiance du Seigneur, homme ici-bas, en face de la mort. L’apôtre se sert des textes familiers aux Juifs pour leur prouver que Jésus Christ était bien celui dont David avait parlé dans les Psaumes. C’est bien ce fils promis selon 1 Chr. 17, 11-14. Mais le rejet de Christ n’annule pas les promesses faites à son sujet car ce roi n’était pas seulement fils de David mais aussi fils de Dieu. Et il devait ressusciter. David en parle aussi dans le Psaume 16 déjà cité et dont nous avons l’explication dans les v. 29-31 en ajoutant, v. 32,  » Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité « .

Pierre, dans la langue de ses compatriotes, déclare selon leur propre prophétie le vrai caractère de ce qui est arrivé. Ainsi, à partir du v. 22, Pierre en s’adressant selon ce titre de peuple choisi par Dieu, leur montre que la nation d’Israël est coupable d’un crime épouvantable : ils ont crucifié le Messie, leur Sauveur. Il présente alors Jésus dans sa vie, sa mort, sa résurrection (cf Ps. 132, 11), son exaltation à la droite de Dieu, et enfin, le don du Saint Esprit. Dans ce discours, Pierre se fonde sur la résurrection de Jésus, prédite par le prophète roi, et sur son exaltation à la droite de Dieu. Pierre témoigne. Le caractère de ce témoignage est essentiellement basé sur le fait que Celui qui avait été méprisé, rejeté, a été fait dans le ciel Seigneur et Christ. Pierre commence par ce Jésus, connu des Juifs, sur la terre. Puis il établi la vérité de sa résurrection et de son exaltation à la position de Seigneur : Dieu l’a fait tel. Pierre, dans le caractère de son ministère dans les Actes, ne mentionne pas que Jésus a été fait Fils de Dieu. C’est Paul qui le proclamera dès sa conversion. Pierre constate le résultat en puissance en ce moment-là. Il ne parle pas du royaume non plus. Mais il rappelle que le Saint Esprit était promis pour les derniers jours et il fait allusion au terrible jour de jugement qui devait venir et qui devait être précédé par des signes et des prodiges effrayants. En effet, le v. 36 montre la terrible démonstration de la gravité de la culpabilité du peuple. Et dans cette fin de paragraphe (v. 33++), Pierre ne reprend pas le sujet de l’accomplissement de la promesse du royaume, dont le Père garde l’époque par devers lui (cf ch. 1, 7), mais il met le fait du don du Saint Esprit en rapport avec la responsabilité d’Israël. Dieu agissait encore en grâce envers ce peuple, en lui annonçant un Christ glorifié et en lui donnant les preuves de sa gloire par l’envoi du Saint Esprit. Tout ce que nous avons ici correspond à Luc 24, 47 à 49. L’envoi du Saint Esprit correspond à Jean 15, 26-27.

Versets 37 à 41 : résultats du discours de Pierre

Ce sont de remarquables résultats. Nous y apprenons que lorsque la conscience est réveillée au sujet de la culpabilité, la première chose à faire est de se repentir. La repentance n’est pas seulement le regret d’avoir mal fait mais aussi un retour sur soi et sur sa manière d’agir. Quelqu’un qui se repent, qui reconnaît être un misérable, peut alors recevoir l’évangile et savoir que le sang de Jésus Christ lave de tout péché. Et il faut aussi passer par le baptême en reconnaissant dans la mort de Christ le seul moyen d’obtenir la rémission des péchés puisque le baptême est une figure de cette mort. Ces Juifs entrent donc dans le nouvel état de choses, cet état chrétien qui remplace Israël comme témoignage de Dieu sur la terre.

Le témoignage était adressé aux Juifs mais il ne se borne pas à eux. Ce témoignage, constitué de ceux qui reçoivent Christ, Juifs et non Juifs, appelle à la séparation d’avec un monde qui se hâte vers le jugement. Il faut se sauver de cette génération perverse. Cette séparation se fonde sur une œuvre réelle et morale : « Repentez-vous, … (v. 38). La promesse de recevoir le Saint Esprit est individuelle et appartient aussi à ceux qui sont loin du peuple juif car elle s’accomplit en rapport avec la foi en Christ. Elle s’étend ainsi et sous ce rapport à tous ceux qui, par grâce, entrent dans la nouvelle maison, à tous ceux que le Seigneur, le Dieu d’Israël, appelle. Les Gentils participent à la bénédiction. Cette bénédiction est très visible à la fin du chapitre.

Verset 41 : 3000 âmes sont ajoutées. Quel merveilleux résultat suite à cette première prédication de l’évangile.

Reprenons quelques jalons de cette prédication :

  • un lien est d’abord établi et cela permet à Pierre d’annoncer Jésus. Jésus tel que l’Ecriture le présente (v. 22-36).
  • Simultanément, il y a un appel à la conscience avec des termes percutants : « vous l’avez fait périr » (v. 23). « Ce Jésus que vous avez crucifié (v. 36)
  • Enfin, ils sont invités à la repentance au v. 38.

Remarquons que le discours de Paul, aux athéniens en Actes 17, a bien des similitudes. Bel enseignement pour les croyants qui évangélisent aujourd’hui : la Parole de Dieu, qui présente Christ, peut seule toucher le cœur et la conscience des hommes. Dans le discours de Pierre, l’effet de la Parole ne produit pas tout de suite la joie. Nous y voyons le travail nécessaire du Saint Esprit (v. 37+). Il y a tristesse, repentance, reconnaître que l’on méritait la mort et abandonner l’ancienne manière de vivre. Cela explique la mention du baptême au v. 38. Le pardon des péchés et le don du Saint Esprit accompagnent la repentance envers Dieu et la foi en Jésus et cela pour quiconque croit.

Versets 42 à 47 : heureux débuts de l’Eglise

Ce chapitre 2 s’achève par un magnifique tableau de l’assemblée à ses débuts avec ces réunions d’édification, de culte et de prière. Mais rappelons-nous que la vie de l’assemblée n’est pas limitée à cela ; au v. 46, elle a son prolongement dans les maisons de ceux qui la composent.

Ces croyants du début avaient un sentiment très puissant de la présence de Dieu. Des prodiges et des miracles s’opéraient par les mains des apôtres et cela était nécessaire pour l’établissement du christianisme. Les croyants étaient unis par les liens les plus étroits. Ils ne parlaient pas de leurs droits individuels mais partageaient tout. Ils allaient chaque jour là où les Israélites accomplissaient des services religieux, c’est-à-dire dans le temple, et ils avaient leur propre service à part, entre eux. Ils attiraient sur eux la faveur du peuple. L’Assemblée était formée et le Seigneur y ajoutait des âmes. Il y ajoutait aussi le résidu d’Israël que Dieu voulait garder des jugements qui devaient fondre sur un peuple coupable du rejet du Fils de Dieu. Oui, un nouvel ordre de choses, caractérisé par la présence du Saint Esprit avait commencé . C’était l’Assemblée.

Les croyants ne sont donc pas seuls. Le Seigneur les sauve et les rassemble (cf Ps. 106, 47 et 107, 2-3). Et dans ce chemin, il faut persévérer. Il y a des ressources pour cela. Premièrement, l’enseignement est à la base de tout. Il y a eu l’enseignement oral par l’Esprit Saint puis l’enseignement écrit par inspiration. Deuxièmement : précieuse ressource que celle de la communion. En persévérant dans la doctrine, le croyant a une même part avec les apôtres et tous les autres croyants. Il y a donc jouissance de la communion avec le Père et le Fils et la communion les uns avec les autres en découle. Les v. 44-46 montrent quelques effets pratiques. Troisièmement il y a l’amour pour le Seigneur avec ce désir de se souvenir de sa mort. La fraction du pain est l’expression qui désigne la Cène du Seigneur. Quatrièmement : c’est la dépendance exprimée par la prière. L’exhortation à persévérer dans la prière est d’importance. Ce fut aussi la première ressource qui occupait les disciples au ch. 1, 14. Ces quatre ressources ont marqué l’Eglise à ses débuts et elles sont toujours à disposition des croyants. Ce qui vient de Dieu demeure. Les versets qui suivent et terminent le chapitre sont une belle démonstration des effets de la puissance du Saint Esprit agissant dans les croyants du début. Aujourd’hui (2002), les temps ont changé mais ne devons-nous pas laisser nos vies pour les frères (cf 1 Jean 3, 16) et être exercé à tant de services que la Parole nous enseigne. Pour cela, il faut la crainte de Dieu (v. 43) qui s’accorde parfaitement avec la joie du v. 46. (cf Apoc. 3, 7-16). Cette fin de chapitre présentent également le côté transitoire de cette période avec le temple qui toutefois ne convenait pas pour le souvenir de la mort du Seigneur rejeté par le peuple et ses chefs religieux. L’épître aux Hébreux est là, également, pour expliquer que ce côté transitoire ne dure pas et les croyants juifs, qui adhèrent à l’Eglise, sont amenés à se séparer entièrement du système lévitique.

Chapitre 3 (guérison d’un infirme, témoignage de Pierre au peuple, Pierre appelle le peuple à la repentance)

Les deux faits essentiels considérés dans les chapitres précédents sont d’une part le Seigneur ressuscité, élevé au ciel et qui va revenir pour établir son royaume. Et d’autre part le Seigneur qui donne le Saint Esprit, envoie ses témoins, sauve et rassemble. Au ch. 3, nous verrons la patience de Dieu envers Israël, ce peuple coupable. Le retour du Christ sera aussi présenté aux Juifs avec une bénédiction en vue en cas de repentance.

Avec ce chapitre, nous verrons que la puissance du Saint Esprit ne se manifeste pas seulement dans les paroles des apôtres mais aussi dans leurs œuvres. Ce ch est remarquable dans les voies de Dieu. Pierre y proclame l’évangile et précise les voies de Dieu envers Israël, ayant l’accomplissement des prophéties en vue et non point les conseils de Dieu. Pour le peuple terrestre de Dieu, leur maison restera déserte, jusqu’à ce qu’il soit dit « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Matt. 23, 39). Dans le discours du ch 2, Pierre parlait du don du Saint Esprit et commençait par l’ordre nouveau des voies de Dieu. Et dans le discours du ch 3, Pierre parle du retour de Christ en vue d’accomplir ce qu’avaient dit les prophètes en rapport avec le royaume.

La présence du Saint Esprit caractérise le temps entre la première et la seconde venue de Jésus. C’est le temps actuel (2002). Ce Consolateur nous révèle un Christ glorifié dans le ciel. Que l’objet de nos cœurs soit aussi l’objet d’une foi vivante pour nous unir à Lui.

Versets 1 à 11 : guérison d’un infirme

V. 1 : la 9ème heure correspond à 15h de l’Europe centrale. Les disciples Juifs reconnaissent encore le temple comme la maison de Dieu, une maison de prières (cf Luc 19, 46), et cela jusqu’à ce qu’ils eussent compris toute la vérité concernant l’Eglise dont nous avons vu la formation au chapitre précédent. Les disciples devront plus tard quitter Jérusalem et le temple, selon l’enseignement du Seigneur, et cela avant leur destruction par les Romains. Alors, en entrant dans le temple, les disciples sont en confrontation avec cet infirme : « un homme qui était boiteux dès le ventre de sa mère ». Cet homme a maintenant plus de 40 ans (cf ch. 4, 22). Une période complète d’épreuve est donc passée. Il n’y a aucun espoir de guérison. Puis c’est le miracle (v. 4 – 8). Cette guérison rendait un témoignage public à la valeur et à la puissance du nom de Jésus et cela devant ceux qui l’avaient méprisé. Nous voyons que les apôtres sont le canal pour accomplir les mêmes miracles que le Seigneur faisait alors qu’il était ici-bas comme le Messie promis. Maintenant, il est Seigneur et Christ (cf ch. 2, 36). Et avec la guérison de cet infirme, nous voyons se produire les mêmes effets que ceux d’une conversion. L’homme, dans son état naturel, ressemble à cet infirme. C’est aussi une figure d’Israël : le temple, les cérémonies religieuses, sont impuissantes pour le sortir de sa misère. C’est aussi un symbole de toute la création souffrante (voir Rom. 8, 22). Mais par la puissance du nom de Jésus, il peut marcher d’une manière qui glorifie Dieu et avoir le cœur rempli de reconnaissance, de louanges et d’adoration. Pierre n’a donc ni argent ni or pour aider cet homme mais il a beaucoup plus que cela : le nom de Jésus. L’accent est mis sur le nom de Jésus. Nous le verrons encore dans ce chapitre et dans le suivant. C’est le nom du Christ ressuscité, Celui devant lequel tout genou se ploiera (Phil. 2, 9-10). N’oublions pas que Dieu nous a délivré de notre triste état pour marcher d’une manière digne de lui. Cette guérison est aussi une image de ce qui aura lieu lorsque le royaume terrestre sera là. Il n’y aura aucun infirme pendant le règne millénaire, ce « siècle à venir ». Ce miracle du siècle à venir est aussi une preuve que Jésus le Nazaréen, celui qu’ils ont crucifié, est véritablement leur Messie qui est vivant. C’est ce que Pierre leur explique peu après dans son discours (cf. Es. 35, 3-6; 1 Cor. 1, 22; Héb. 6, 6). Mais malgré ce puissant témoignage et les résultats de celui-ci (v.9-11), les hommes du peuple sont loin de se repentir. Ils persévèrent dans leur refus de croire en Jésus et de le recevoir. Nous verrons déjà cela dans ce 3ème ch. Pourtant, en accourant vers Pierre et Jean, l’Esprit les rassemble pour voir les effets de l’évangile et entendre un message. Comme Pierre, soyons vigilants et ayons le courage de témoigner par nos paroles à ce monde dans lequel nous sommes et qui a besoin, pour les guérir de leur misère, non pas d’argent, mais de la puissance du nom de Jésus.

Versets 11 à 16 : témoignage de Pierre au peuple : la gloire du Christ ressuscité

Le miracle de la guérison du boiteux a attiré la foule. Pierre en profite pour annoncer l’évangile. Pierre, plutôt que de s’attribuer (et / ou à Jean) un mérite quelconque, à l’image du monde, attribue à Dieu ce qui lui revient. Il sait qu’il n’est qu’un simple instrument de la puissance du Seigneur. Un tel instrument n’a de valeur que s’il se laisse manier par « son employeur ». Alors, dans les v. 13 -15, Pierre rappelle que le Dieu de leurs pères avait fait des promesses et qu’il avait envoyé Jésus pour les accomplir. Et même s’ils ont rejeté Jésus et l’ont mis à mort, tout n’est pas perdu car Dieu accomplirait ce qu’il avait promis au moyen de son fils sur qui reposaient toutes ses pensées. C’est pourquoi Dieu l’a ressuscité et l’a glorifié. Ses ennemis seront le marchepied de ses pieds (Ps. 110.1). La puissance de Jésus sera manifestée. Cependant et pour un temps, l’incrédulité des Juifs les empêche de jouir des bénédictions qui leur sont destinées. Et pour le monde entier, tous ceux qui aujourd’hui refusent l’évangile de la grâce repoussent des bénédictions présentes et éternelles. Pour les Juifs et dans ces versets, Pierre place devant eux quatre grand chefs d’accusation qui font ressortir leur terrible culpabilité en rapport avec le rejet de Jésus : 1) Ils l’ont livré. 2) Ils l’ont renié devant Ponce Pilate alors que celui-ci voulait le relâcher. 3) Ils ont préféré un meurtrier. 4) Ils l’ont mis à mort.

Au v. 13 : Pilate ne trouvait aucun crime en Jésus -> cf Jean 18, 38; 19, 4 et 6.

Au v. 16 : le « nom » est l’expression de la personne.

Versets 17 à 26 : Pierre appelle le peuple à la repentance. Un appel de grâce

Ce que Pierre présente dans la suite de son discours a une importance capitale puisque la bénédiction ou la ruine du peuple dépend de l’accueil qui en sera fait. Le peuple a choisi la ruine. Pourtant, Dieu voulait user de grâce en réponse à la prière de Jésus qui avait intercédé sur la croix en disant « Père, pardonne-leur » (cf Luc 23, 34). Ici et par la bouche de Pierre, Dieu leur offre encore de se repentir afin que le Seigneur revienne du ciel et leur apporte les bénédictions dont ils s’étaient privés en le mettant à mort (selon v. 17 et 18). Dieu admet cette ignorance du peuple tant que le témoignage n’est pas rejeté, le témoignage que le Saint Esprit rendait par les apôtres à Christ glorifié et cela en réponse à l’intercession du Seigneur sur la croix. Donc, pendant que Dieu considère le peuple comme ayant agit par ignorance, Il annonce par Pierre les possibilités de bénédictions selon versets 19 à 21. Cet aspect d’ignorance fait penser aux villes de refuge selon Deut. 19, 1-10. La grâce est ouverte. Le message de Pierre contenu dans ces versets ressemble à celui de Jérémie. Et à l’époque de Jérémie comme à celle de Pierre, certainement que Dieu aurait détourné le jugement prononcé s’il y avait eu obéissance du peuple. Au chapitre 2, Pierre invitait les croyants à se séparer du monde. En même temps, selon ce ch. 3, il propose la repentance aux Juifs, comme nation, en leur disant que Jésus reviendrait du ciel s’ils se repentaient. Et bien le retour de Jésus, pour descendre du ciel en faveur du peuple et établir le royaume, dépendait de la repentance des Juifs. Oui, si les Juifs s’étaient repentis et convertis, s’ils avaient changé de pensées à l’égard du Seigneur, en reconnaissant l’affreuse faute commise en le mettant à mort, leur péché aurait été effacé. Le Seigneur serait redescendu du ciel pour établir son règne appelé « les temps de rafraîchissement ». Ce moment était donc décisif pour le peuple qui refuse cependant la dernière offre de la patiente grâce de Dieu. Ils n’écoutent ni les prophètes (voir en particulier Es. 42, 49, 50, 52, 53), ni Pierre.

Dans les versets 22 et suivants : Pierre cite encore Moïse (cf Deut. 18, 15-19), Moïse le plus vénéré des prophètes. Mais le peuple ne comprend pas. Il est aveuglé par l’esprit d’incrédulité. Ces prophètes (v. 25 – 26) s’adressent à ce peuple. C’est tellement clair et tout, dans ce discours, est propre à toucher le cœur du peuple et à ouvrir ses yeux. Ajoutons que si ce peuple avait été délivré du joug des Romains, sans qu’il soit question de leurs péchés, Jésus aurait été reçu. Mais un tel règne n’aurait pas été caractérisé par la justice qui est incompatible avec les péchés. Les droits d’un Dieu saint n’auraient pas été reconnus et Dieu ne peut pas se départir, pour être agréable aux hommes, de ce qui convient à sa nature. Dans de telles circonstances, le Messie ne pouvait pas établir le règne de la justice. Cette justice, selon le Psaume 101, 8, aurait fait périr tous les pécheurs. Autrement dit, le peuple ne veut pas d’un Dieu juste et saint. Il en est de même aujourd’hui pour tous ceux qui, dans ce monde, refusent l’évangile de la grâce. De terribles jugements seront la conséquence du péché. Précisons ici que le jugement est toujours le travail inhabituel de Dieu (Es. 28, 21). Pourtant, les promesses seront accomplies et ces jugements prépareront quelques-uns, parmi les hommes et parmi ce peuple, à former un résidu qui goûtera les bénédictions du règne millénaire.

Relevons encore que ce chapitre 3 forme une sorte de parenthèse dans le récit de l’établissement de l’Eglise en ce que Pierre ne prescrit pas aux Juifs de se repentir et d’être baptisés pour recevoir le Saint Esprit et faire partie de l’Eglise. Il leur parle pour que ces temps de rafraîchissement viennent; autrement dit, pour que le règne de la paix et de la justice vienne sur la terre. Le refus de cet appel sera consommé par le meurtre d’Etienne au ch. 7. Dieu a aussi choisi le moment de leur plus forte haine contre lui pour accomplir ce que tous les prophètes avaient annoncé, à savoir que le Messie devait souffrir (Ps. 22; Es. 53; Dan. 9, 26, etc).

Dès lors , l’évangile fut annoncé à tous : aux Juifs, puis aux Grecs, c’est-à-dire au monde entier.

Remarquons aussi que Satan a des instruments Sadducéens rangés contre la doctrine de la résurrection comme il avait eu des Pharisiens qui étaient des instruments contre un Christ vivant. Il y a donc une opposition systématique de Satan contre la vérité.

 

Chapitre 4 (intervention des chefs religieux, comparution de Pierre et de Jean, embarras du sanhédrin, prière des disciples, effets de la Parole)

Ce chapitre nous fait assister d’une part à l’état effrayant d’Israël mais aussi au tableau merveilleux des apôtres et de tous les croyants. D’une part la haine pour le Seigneur et de l’autre la présence et la puissance de Dieu. L’Esprit habitait dans tous les vrais chrétiens mais autre chose est d’en être rempli en sorte qu’il soit la source de tout ce que l’on pense, de tout ce que l’on fait, et que tout ce que produit le cœur qui en est le vase soit le fruit de sa présence. La vie pratique et ses fruits sont les fruits de l’Esprit. Aujourd’hui, les circonstances peuvent empêcher la forme qui est celle des jours apostoliques, et pourtant l’Esprit de Dieu reste plus puissant que les circonstances.
Remarquons aussi l’importance de l’expression « le nom de Jésus » qui revient plusieurs fois dans ce chapitre : v. 7, 10, 12, 18).

Versets 1 – 4 : l’œuvre de Dieu se poursuit malgré l’intervention des chefs religieux

Les circonstances du chapitre précédent (guérison d’un infirme et discours de Pierre) ont attiré l’attention des autorités religieuses. Encore en train de discourir, Pierre est interrompu par l’arrivée des autorités religieuses. Et pour la première fois, nous voyons ces autorités en contact avec les apôtres, donc avec la puissance de l’Esprit Saint. Ces hommes sont opposés à Dieu et deux choses les mettent en émoi : 1 le fait que les apôtres enseignent le peuple et 2 le fait qu’ils annoncent la résurrection d’entre les morts au moyen de Jésus. Les chefs religieux, c’est-à-dire le clergé d’alors, revendiquent pour eux l’enseignement. Les chefs religieux supportent difficilement que d’autres puissent enseigner le peuple. Ils sont très sensibles à tout empiétement sur ce qu’ils pensent être leur droit exclusif. Ce qui gêne le clergé, ce n’est pas tellement le miracle mais plutôt le nom de Jésus puisqu’au v. 18 on veut empêcher les apôtres de parler de ce nom. Dans ce début de chapitre, nous avons aussi les Sadducéens qui nient la résurrection (cf Matth. 22, 23). Plusieurs Sadducéens font partie des chefs religieux, selon ch. 5, 17. La résurrection de Jésus, qui manifeste sa victoire sur Satan et sur le monde, est donc contraire à leur doctrine. La résurrection est le fondement du christianisme, ce nouvel ordre de choses. Dès lors, nous comprenons l’irritation de tout ce monde religieux en entendant Pierre et Jean annoncer ces vérités en la résurrection de Jésus, et la résurrection d’entre les morts par Jésus. Alors, v. 3, on arrête les apôtres mais nul ne peut empêcher l’action de la Parole de Dieu puisque 5000 âmes sont ajoutées. La Parole a ses effets et l’on ne peut pas les circonscrire. Malgré l’opposition de Satan, il y a trois mille âmes au ch. 2, 41, puis cinq mille au v. 4. Depuis lors, un nombre incalculable d’âmes se sont ajoutées. Sachons encore que tous ceux qui entendent la Parole, ne fût-ce qu’une fois, sont responsables devant Dieu.

Versets 5 -12 : comparution de Pierre et de Jean. Dernier appel aux chefs du peuple

Le v. 15 confirme que la scène que nous allons considérer se passe devant le sanhédrin. Le sanhédrin, c’est le conseil et tribunal suprême du peuple juif, composé d’environ septante membres. Les principaux responsables de la condamnation du Seigneur sont là, ceux qui avaient consulté ensemble pour le faire mourir (cf Jean 11, 47-53), qui l’avaient condamné injustement et livré à Pilate (cf Matth. 26, 59-68), qui, enfin, avaient tenu conseil pour soudoyer les gardiens du sépulcre (cf Matth. 28, 2-15). Selon Luc 3, 2, Anne et Caïphe étaient les souverains sacrificateurs mentionnés dans les évangiles.

C’est le lendemain. Les dignitaires du peuple Juif sont là, avec Anne, le souverain sacrificateur, et son gendre Caïphe qui occupait ces fonctions lors de la mort de Jésus (cf Matth. 26, 3). Pierre et Jean comparaissent. C’est l’occasion pour Pierre d’exposer une nouvelle fois la vérité concernant Jésus et cela de manière à agir sur la conscience de tous (v. 8 – 10). Le Saint Esprit donne à Pierre une force et une assurance propres à confondre son auditoire. Les paroles de Luc 21, 12-15 se réalisent :

Mais, avant toutes ces choses, ils mettront les mains sur vous, et vous persécuteront, vous livrant aux synagogues et [vous mettant] en prison ; et vous serez menés devant les rois et les gouverneurs à cause de mon nom. Et cela se tournera pour vous en témoignage. Mettez donc dans vos cœurs de ne pas vous préoccuper à l’avance de votre défense, car moi je vous donnerai une bouche et une sagesse, à laquelle tous vos adversaires ne pourront répondre ou résister.

D’un côté nous avons la haine des chefs et de l’autre les apôtres qui puisent leurs forces dans le nom de Jésus. Dans les v. 11 et 12, Pierre va même plus loin en faisant ressortir la culpabilité des chefs du peuple (Ps. 118, 22). Toute la bénédiction pour Israël repose sur Jésus. Mais en méprisant cette pierre angulaire, tout s’écroule. C’est pourtant sur cette pierre que repose l’accomplissement des promesses de Dieu pour le peuple terrestre dans l’avenir (voir Es. 28, 16). Au sujet de la pierre, nous y avons une figure incontestable du Messie dans l’A.T. En Genèse 49, 22-25 : sa relation avec Israël; au Psaume 118, 22 : son rejet par les chefs du peuple; en Es. 28, 16 : son exaltation; en Dan. 2, 44-45: sa domination universelle sur la terre. Jésus est aussi la pierre de touche par excellence pour les croyants selon 1 Pi. 2, 7 et 8, Eph. 2, 20, Matth. 21, 44, etc. Et c’est bien ce nom de Jésus qui est le seul donné pour être sauvés. Pierre, dans ce verset 12, s’associe en mettant le « nous » pour faire comprendre qu’il y a encore quelque espoir pour la nation. En 1 Pierre 2, 7 et 8, le « nous » est remplacé pour le « vous ». Oui, seul un résidu sera sauvé et non pas la nation qui sera brisée. En attendant que le peuple reçoive les bénédictions, c’est le temps de l’Eglise pendant lequel quiconque croit est sauvé.

Versets 13 à 22 : embarras du sanhédrin. Puissance du témoignage rendu par les apôtres

Ces chefs constatent la hardiesse de Pierre et de Jean. Cette hardiesse, c’est la puissance de leurs paroles sous l’action de l’Esprit Saint. Les chefs en constatent les faits sans en savoir la cause. Si Pierre et Jean avaient été des hommes instruits, on aurait attribué cela à leur érudition. Cependant, ils n’avaient pas l’instruction des rabbins; ils étaient illettrés (v. 13). La même constatation fut faite en Jésus (cf Jean 7, 15 et Matth. 7, 28-29). Ainsi, la divine puissance de la Parole du Seigneur et des apôtres demeure en dehors de toute question d’instruction et de sagesse humaine. Le Saint Esprit se sert d’hommes érudits quand il en a besoin aussi bien que d’hommes simples. Mais les uns et les autres doivent être des canaux. Il faut que la Parole de Dieu soit présentée sous l’action du Saint Esprit pour opérer son œuvre chez les auditeurs. Et puis, v. 14, on reconnaît Pierre et Jean pour avoir été avec Jésus. Il y avait dans leur langage et dans leur attitude quelque chose qui rappelait le Seigneur lorsqu’il était ici-bas (cf 2 Cor. 3, 2-3). En plus, l’infirme guéri est là et fournit une preuve irréfutable de la puissance du nom de Jésus. C’est alors qu’on ordonne aux apôtres de sortir du sanhédrin (v.15). Il y a donc un témoignage irréfutable mais ce témoignage, selon versets 15 à 18, est refusé. Pourtant, les chefs des Juifs n’ont rien à opposer (v. 14), et ne peuvent nier le miracle (v. 16) et ne trouvent pas comment les punir (v. 21). Alors, les membres du sanhédrin discutent entre eux afin de prendre des mesures en vue d’annuler l’effet de la Parole et de la guérison de l’infirme. Leurs concitoyens, au ch.2, 37 disaient « Que ferons-nous, frères ? »; les chefs du peuple disent « Que ferons-nous à ces hommes? ». Satan ne peut pas supporter le nom de Jésus. Et quand l’incrédule ne peut plus nier l’évidence, ni trouver quelque chose à dire contre le témoignage divin, il attaque la personne qui porte ce témoignage. Pourtant, leur conscience est touchée. Ils n’ont rien à opposer. Ces chefs sont ridicules ; ils sont coupables et ils ne se doutent pas du ridicule de leur décision (v.14 -17). Ils sont aveuglés et ils font venir Pierre et Jean pour leur enjoindre de ne plus parler au nom de Jésus (v. 18). Mais nous avons lu au ch. 1, 8 que le Seigneur disait aux disciples : « mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous ; et vous serez mes témoins à Jérusalem ». C’est l’ordre divin. Les apôtres en sont persuadés. Ils répondent qu’il vaut mieux obéir à Dieu (v. 19- 20 et cf Jér. 20, 9). Cette réponse met en relief la déchéance du système juif. Jusqu’à Christ les sacrificateurs, liens entre Dieu et le peuple, devaient être écoutés. Et ils usèrent de leur autorité sur le peuple pour que Jésus fut crucifié. Maintenant, ces « bâtisseurs » n’ont plus rien en mains de la part de Dieu. C’est pourquoi Pierre et Jean leur disent qu’il faut écouter Dieu ce qui revient à dire « nous ne vous écouterons pas car Dieu ne parle plus par votre moyen ». C’était fort mais c’était vrai. Ces hommes contiennent leur colère et relâchent les apôtres … à cause du peuple (v.21 – 22). De tout temps, le clergé a prétendu bien servir Dieu mais il veut retenir pour lui la gloire qui revient à Dieu et s’il n’a pas l’approbation divine, il veut avoir au moins la faveur du peuple. Et en relâchant les apôtres, il est démontré devant tous qu’être disciple de Jésus n’est en aucune façon répréhensible. Cet épisode, en apparence fâcheux, ne fait que contribuer au renom de l’évangile, comme on le voit dans la suite de ce livre : ch. 5, 12 à 16, etc. Avec ces versets, une section qui a commencé au chapitre 3 se termine. Il s’agissait d’un témoignage rendu au peuple juif.

Puis, dans les v. 23 à 31, nous avons la prière des disciples

Avec ces versets, une nouvelle section commence et se poursuivra jusqu’au chapitre 5, 16. C’est le témoignage confié à l’Assemblée. C’est le prolongement de ce que nous avons vu à la fin du chapitre 2. Le tout est caractérisé par le commun accord.

Les disciples sont relâchés mais ils ont reçu des menaces. Etant relâchés, les disciples vont « vers les leurs ». C’est une faveur que Dieu nous accorde aujourd’hui d’avoir « les nôtres ». Avec eux, nous sommes en dehors du monde et de ce qui le caractérise. Les croyants marchent ensemble pour se fortifier, s’encourager, etc. Ensemble, ils peuvent faire monter vers Dieu : prières, soucis, inquiétudes, mais aussi louanges. Dans notre portion (v.23 – 24), les croyants, ayant entendu le récit de Pierre et de Jean, font monter une prière en reconnaissant d’abord la souveraineté de Dieu et réalisent qu’ils peuvent se confier en lui. La prière est une ressource permanente : cf ch. 1, 14; 6, 4; 12, 5; 13, 3; 14, 23. Et dans les v. 25 et 26, le Psaume 2, 1-2 est cité. L’accomplissement littéral de ce Psaume sera réalisé quand les nations se rassembleront autour de Jérusalem et que le Seigneur viendra pour établir son règne. Lors de sa première venue, ces mêmes paroles du Psaume ont eu un accomplissement partiel lorsque Jésus fut mis à mort. C’est à ce propos que les v. 27 et 28 sont cités. Au v. 27, nous avons aussi bien le monde païen que le monde religieux. Ce sont deux mondes aussi mêlés aujourd’hui qu’autrefois. Et bien, quand Jésus viendra établir son royaume, Il anéantira les nations mais il n’a pas agit de la sorte envers ses bourreaux qui le crucifièrent, comme nous l’avons déjà vu (cf ch. 3, 17). Maintenant, nous sommes dans la position que réalisent les disciples selon v. 29 et 30, à savoir être remplis de hardiesse et d’amour pour que plusieurs puissent accepter Jésus. Et s’il est vrai que nos difficultés sont une occasion pour faire intervenir Jésus, dans le sentiment de notre faiblesse, et bien en Lui nous pouvons avoir pleine confiance en sa force et en son amour. Verset 31 : comme ils faisaient leur supplication, voilà les disciples remplis du Saint Esprit pour annoncer la Parole de Dieu avec hardiesse : quand nos prières ont pour but la gloire de Dieu, nous avons l’assurance de l’exaucement. Dans le cas présent, Dieu répond tout de suite. Il leur donne aussi une preuve visible que sa puissance serait avec eux pour accomplir leurs désirs. La hardiesse est un mot caractéristique du chapitre : v. 13, 29 , 31.
Ce paragraphe a introduit l’admirable tableau de la vie de l’assemblée. Si la prière en commun est le privilège des croyants rassemblés au nom du Seigneur, la manifestation pratique de leur unité est le plus puissant témoignage au dehors. Ainsi, la réalité du corps de Christ est mise en évidence avant même que la doctrine en soit révélée par le moyen de l’apôtre Paul. Dans les paragraphes suivants, nous verrons la suite de ce beau tableau de l’unité des croyants, de la vie d’Assemblée. Ces premiers croyants réalisent vraiment ce que Christ a dit en Jean 17, 21 : afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé.

Versets 32 – 37 : l’amour vécu dans la famille de Dieu. Les effets de la Parole

En Jean 17, 21 : afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé. Nous y avons une belle illustration de ce que les chrétiens réalisent dans la portion qui nous occupe. Ces croyants possèdent tous la même vie divine. Ils sont un cœur et une âme et cette vie manifeste chez tous les mêmes effets. Il en résulte ce que l’on peut appeler « l’unité de communion ». Le Saint Esprit agit ainsi non seulement en ceux qui prêchent la Parole mais aussi chez ceux qui l’ont reçue par la foi. A ce moment, le Saint Esprit n’était attristé en rien et manifestait les caractères de cette vie dans leur pureté. Un cœur et une âme caractérisait cette foule qui avait cru. Près de 2000 ans après, la manifestation de la vie de Christ n’a plus lieu dans la même mesure mais la vie est la même; si elle est libre de se manifester, on peut retrouver ces caractères en laissant le Saint Esprit agir. Et le Saint Esprit n’étant pas attristé produira dans le cœur cette unité de pensées et de sentiments. Cette communion de pensées n’est pas le communisme qui dit « ce qui est à toi est à moi » mais l’amour qui dit « ce qui est à moi est à toi ». Au v. 33, le sujet de la résurrection revient et c’est sur cette vérité que nous avons la base de toute la prédication de l’évangile et de tout le christianisme. Il importe aujourd’hui encore d’insister sur cette vérité (cf 1 Cor. 15, 17). Oui, il faut la foi en un Christ mort et ressuscité pour être sauvés. Et les v. 34 et 35, sont une répétition des v. 44 à 46 du ch. 2: tous ceux qui possédaient des biens les vendaient.

Ces croyants réalisent dans une grande mesure qu’ils sont du ciel et que là sont leurs vrais biens. Parmi eux nous avons au v. 36 ce cypriote nommé Joseph que les apôtres appellent Barnabas. Lui aussi avait remis le produit de la vente d’une terre. L’Esprit de Dieu nomme ce disciple car il sera un instrument béni dans l’œuvre où il agira selon la signification de son nom, c’est-à-dire : fils de consolation. Au ch. 14, 14 il est même nommé « apôtre ». Pour nous, si nous ne sommes pas appelés à vendre nos biens, puissions-nous en être de bons administrateurs en réalisant que ces biens sont ceux du Seigneur et non pas les nôtres. En 1 Tim. 6, 17-19 : « Ordonne à ceux qui sont riches dans le présent siècle, qu’ils ne soient pas hautains et qu’ils ne mettent pas leur confiance dans l’incertitude des richesses, mais dans le Dieu qui nous donne toutes choses richement pour en jouir ; qu’ils fassent du bien ; qu’ils soient riches en bonnes œuvres ; qu’ils soient prompts à donner, libéraux, s’amassant comme trésor un bon fondement pour l’avenir, afin qu’ils saisissent ce qui est vraiment la vie ». Ainsi, sans prétendre revenir à toute la puissance de cet heureux commencement, nous pouvons aujourd’hui souhaiter en réaliser l’esprit. La mise de côté de notre égoïsme naturel est le fruit du dévouement pour nos frères. Pour cela, il faut réaliser l’enseignement de la Parole et au centre de ce tableau de la vie d’assemblée, il y a la résurrection de Jésus. Les apôtres en rendent témoignage avec une grande puissance, cela au v. 33.

 

Chapitre 5 (Ananias et Sapphira: puissance miraculeuse des apôtres; délivrance miraculeuse des apôtres; un sage conseil)

Jusqu’ici, ch. 2 à 4, nous avons vu l’Eglise ou Assemblée, qui est l’habitation de Dieu, dans son développement et toute sa fraîcheur. L’Esprit Saint, qui demeure dans l’Assemblée, agissait librement et tout venait de lui, qu’il s’agisse des fruits pour les saints ou pour l’évangile qui est simultanément annoncé. Il y avait pureté. Mais ce que Dieu confie à l’homme se ternit, se gâte et se dénature en raison de l’activité du cœur naturel. Dieu avait déjà, au commencement de l’histoire, créé Adam parfait, innocent, mais responsable. Il devait obéir su un point. Il tomba. Après le déluge, Dieu confia le gouvernement à Noé qui se déshonora. Même déchéance, avec Héli, en 1 Samuel 2, en rapport avec la sacrificature. Que dire de la royauté de Saül et de toute la famille de David ! Et bien avec l’Eglise, même où Dieu agit tout autrement envers les hommes en raison de l’œuvre de la croix, il y a faillite. Pourtant, les chrétiens doivent se tenir pour morts au péché afin de manifester la vie de Christ. Mais l’état de ruines de l’Eglise, après quelque 20 siècles d’existence montre ce qu’il en est : à peine un faible résidu emporte-t-il quelque caractère dont le Seigneur seul peut apprécier la réalité.

Il faut aussi relever l’activité de Satan. Nous l’avons vu chercher à s’opposer au témoignage au ch. 4. Et dans le ch. 5, nous le verrons à l’œuvre pour corrompre l’œuvre de Dieu par le dedans. Les deux « Mais » qui commencent ces chapitres annoncent l’œuvre de l’ennemi. Un nouveau sujet est donc présenté au début du ch. 5. Nous voyons que la chair, la source du péché (cf Rom. 7, 18), se trouve encore dans ceux qui composent l’Assemblée. Le péché est donc là, dans la vie des croyants, mais Dieu ne supporte pas le mal là où Il habite. La présence de Dieu est une réalité sérieuse et la puissance de l’Esprit de Dieu dans l’Eglise reste un rempart contre le mal. Dans ces ch. 4 et 5 et en fin de compte, l’œuvre de l’ennemi sert les intérêts du Seigneur : les adversaires extérieurs sont impuissants et les tentatives de l’intérieur sont démasquées. Tout a pour résultat la bénédiction de l’Assemblée et de la progression de l’évangile.

Versets 1 – 11 : un grave mensonge puis le péché mis en évidence et le résultat

Ainsi, avec Ananias et Sapphira, nous avons le début du mal. Ce couple ne veut pas rester en arrière et désire aussi vendre quelque chose pour le Seigneur. Cependant, le sacrifice qu’ils font dépasse leur état spirituel. Leur cœur n’était pas prêt à imiter les bonnes actions d’autrui. En dépassant sa mesure, on tombe. Héb. 4, 13 confirme aussi que Dieu voit tout. Dans le cas précis d’Ananias et Sapphira, la présence manifeste du Saint Esprit, déployant une si grande puissance au milieu des disciples, établissait la gravité de leur mensonge. L’amour de l’argent n’avait pas été jugé dans ces cœurs. Ce couple décida froidement de mentir à l’Esprit Saint ce qui est mentir à Dieu. Tout péché est un acte très grave puisqu’il offense Dieu. Ne justifions pas nos fautes. Jugeons toute mauvaise pensée dès qu’elle apparaît. Dans le cas contraire, nous serions vite habitués avec de mauvaises pensées et perdrions la conscience de la gravité du mal (cf Jacq. 1, 15). Dans les v. 3 et suivants, ce que Pierre dit à Ananias montre que la Parole de Dieu dirige la vie divine chez le croyant. Ce n’est pas une loi imposée. Personne n’avait dit à ce couple de vendre leurs biens, ni aux autres croyants. Chez Ananias et sa femme, leur motif n’était pas pur et leur acte ne pouvait être bon. Nous voyons aussi, dans ces récits, que si Dieu manifeste sa grâce et son amour en sauvant des pécheurs tels que nous, il reste le Dieu juste et saint qui a les yeux trop purs pour voir le mal. Pour Israël comme pour l’Assemblée, la sainteté est nécessaire : cf. Ps. 93, 4; Ex. 29, 43-46; 1 Cor. 3, 16-17, etc). Dans ce temps-là, où la présence de Dieu par l’Esprit Saint était si manifeste, un tel péché ne pouvait recevoir le pardon sans le gouvernement de Dieu. Ainsi, la maint de Dieu frappe Ananias, puis Sapphira, dès qu’elle a confirmé de sa bouche leur mensonge commun. Dès lors, une grande crainte s’empare de ceux qui entendent ces choses, selon v. 5 et 6. Servons notre Dieu avec révérence et crainte. La présence de Dieu est une chose sérieuse.

Puis avec Sapphira (v.7 à 10), nous apprenons que le péché, dans ce couple, avait deux caractères, à savoir : mentir à l’Esprit Saint et tenter ce dernier pour voir s’il ignorerait leur acte. Ces deux caractères sont liés. Pour nous, ne tentons pas Dieu pour voir s’il est fidèle dans ce qu’Il dit. On doit croire Dieu sans preuve. Et ce qui nous est dit dans le Psaume 91, 11-12, au sujet des tentations du Seigneur, est éloquent : il faut obéir à Dieu pour être gardés. Si nous désobéissons, Dieu nous ramènera dans le chemin de l’obéissance en nous disciplinant en relation avec notre propre volonté à moins que le péché commis soit, comme Ananias et Sapphira, un péché à la mort (cf 1 Jean 5, 16-17). Un tel péché peut être accompli par un croyant et porter un caractère si grave qu’il doit mourir sous le gouvernement de Dieu. Ananias et Sapphira en sont le premier exemple dans l’Eglise. Il s’agit de la mort du corps, comme discipline, et non du salut de l’âme. Et au v. 11, l’Esprit agit non seulement pour former l’Assemblée, mais aussi pour la purifier du mal qui pouvait s’y introduire. Les Psaumes et surtout les Proverbes montrent tout ce qui se rattache à la crainte de l’Eternel, surtout en fait de bénédictions. Craindre Dieu, ce n’est pas avoir peur de lui. C’est craindre de lui déplaire en lui désobéissant. Elle n’est ni légale, ni peureuse. Elle est liée à la conscience de la présence du Seigneur et de ses droits. Elle découle du sentiment de l’amour de notre Père céleste. Elle s’accorde parfaitement avec la liberté chrétienne. Et le cas d’Ananias et Sapphira démontre que la présence de Dieu est une chose sérieuse et réelle. Devant ce premier exemple, prenons garde. Si nous ne nous tenons pas pour morts au péché, Satan peut se servir de tout croyant pour corrompre ce que le Seigneur a établi. Veillons à ce que l’ennemi ne puisse pas se servir de nous pour semer la discorde entre nos frères et sœurs en Christ ou pour introduire le mal dans l’assemblée.

Dans ce récit, Pierre ne sait rien de l’entente secrète entre Ananias et Sapphira. Dans le Ps. 25, 14 : « le secret de l’Eternel est pour ceux qui le craignent ». Pierre a ce don de discerner (1 Cor. 12, 10) qui lui permet de découvrir la situation. Pierre l’expose paisiblement , sans être irrité , sans manifester un désir quelconque de dominer.

Versets 12 – 16 : l’évangile progresse et les apôtres opèrent des miracles

La Parole que les apôtres prêchent est confirmée par des signes de puissance. C’est pour cela qu’il y avait des miracles. Les miracles prédisposent les cœurs à recevoir l’évangile mais la Parole seule opérait en eux. Les impressions les plus fortes ne servent à rien si la Parole de Dieu n’exerce pas la conscience. Dans les v. 12 à 14, il y a la puissance du Saint Esprit qui faisait éprouver la présence de Dieu au milieu d’eux. Ces versets, depuis la fin du v. 12, sont entre parenthèse et cette parenthèse se lie au paragraphe précédent pour montrer comment le Seigneur fait tourner les chutes des croyants, finalement, à sa gloire pour la progression de l’évangile. V. 13 : Ceux qui n’étaient que spectateurs d’une telle scène sont tenus à l’écart. Il s’agit d’incrédules qui redoutent la présence du Dieu saint. Quant aux croyants (v. 14), qui forment une classe à part, ils sont nombreux. Ils se joignent non pas aux apôtres mais au Seigneur. Le Seigneur ajoute à l’assemblée (cf ch. 2, 47). Et ici, comme au ch. 11, 23-24, les croyants se tournent vers le Seigneur. Il est le centre d’attrait. L’Assemblée ou Eglise est un ensemble saint, distinct du monde qui ne connaît pas Dieu. Le mot même qui est employé pour la désigner signifie « appelé hors de » (en grec « écclèsia » qui a donné le mot « Eglise » – cf aussi ch. 15, 14). Tout en étant « à part », ces croyants ne se cachent pas. Nous les voyons, à la fin du v. 12, au portique de Salomon (cf Jean 10, 23). Ainsi, l’assemblée apparaît publiquement comme ne faisant qu’un avec ceux qui annoncent l’évangile, et cela pour le bien des auditeurs auxquels Dieu veut encore faire proclamer la bonne nouvelle du salut par Jésus Christ. Le peuple magnifie (ou loue hautement) ces chrétiens mais, pour être sauvé, il ne suffit pas d’admirer les croyants. Il faut croire et se convertir. Et le v. 14 montre que des croyants (ceux qui précisément croient) sont ajoutés non seulement à l’assemblée (ch. 2, 47) mais au Seigneur. Séparés du mal, bien unis, consacrés au Seigneur, les croyants rendent ici un témoignage remarquable.

Quant à Pierre, il avait une puissance particulière : celle de l’Esprit en lui d’une manière telle que l’on se contenterait de son ombre (v. 15 et 16). En Héb. 6, 5, ces miracles sont appelés « les miracles du siècle à venir ». C’est le siècle du règne de 1000 ans et les miracles dont la démonstration est faite ici est un exemple. Cette activité de l’Esprit Saint, qui opère sur la terre pour le règne de Christ, est aussi appelée « la pluie de la dernière saison » (cf Osée 6, 3; Zach. 10, 1; etc). La pluie de la première saison a eu lieu à la Pentecôte. Cette action du Saint Esprit est différente que celle qui opère dans l’Eglise aujourd’hui. Maintenant, l’action du Saint Esprit a pour but d’édifier les croyants en les occupant du Seigneur. Il y a aussi l’annonce de l’évangile pour ce monde.

Encore à propos des miracles, selon v. 12, 15 et 16 : les hommes, attirés par ces prodiges, ces guérisons, sont à l’écoute de la Parole. Ainsi, ils ne craignent pas de s’approcher malgré le début du chapitre où la puissance de Dieu en sainteté et en jugement sur le péché a été manifestée. La Parole de Dieu est accréditée par de tels miracles lorsque cela est nécessaire. Cette puissance miraculeuse de Dieu est principalement canalisée par les apôtres mais pas uniquement. Voir : 2 Cor. 12, 12; Marc 16, 20 et Jean 14, 12; Actes 6, 8 et 8, 6 et 7. La Parole est maintenant complète. Elle authentifie désormais le message de l’évangéliste (3 Jean 12) de sorte que la prétention de disposer de la puissance miraculeuse de Dieu n’offre aucune garantie (cf Matt. 7, 22-23). En effet, Satan cherche à imiter les miracles. Mais quelle différence avec ceux opérés par le Seigneur Jésus ou les siens. Et le plus grand des miracles, n’est-il pas la transformation d’un pécheur perdu en un croyant sauvé par la foi au Seigneur Jésus ?

Avec ces versets, le sujet du témoignage confié à l’Assemblée prend fin. A partir du v. 17 et jusqu’à la fin du ch. 5, nous avons le sujet des témoins qui sont persécutés mais vainqueurs. En cela, nous verrons la manière souveraine d’agir du Seigneur : il dirige les circonstances et les pensées des hommes. Il opère ce qu’il lui plaît et se sert des intentions comme des décisions des hommes même opposés à lui. C’est la providence divine et elle est nettement en activité dans cette fin de chapitre.

Versets 17 – 32 : délivrance miraculeuse des apôtres

A nouveau, l’opposition des chefs du peuple et leur jalousie sont là. Les apôtres sont mis en prison. Mais le Seigneur est là et ils sont délivrés miraculeusement par le moyen d’un ange (v. 2 – cf Ps. 103, 20). Malgré les menaces du ch. 4, 21, l’évangile continue d’être prêché. Les villes entourant Jérusalem sont touchées. Mais l’ennemi ne supporte pas cela et on retrouve les sadducéens tout aussi opposés que les pharisiens à la vérité. Peu leur importe si des malades sont guéris et que la bonne nouvelle est annoncée. On ne veut pas entendre parler de Jésus ressuscité. Alors, à défaut de pouvoir leur fermer la bouche, on les fait jeter en prison. Toutefois, la puissance divine opère. Elle a opéré en discipline à l’égard d’Ananias et de Sapphira. Elle opère par les miracles des apôtres. Et ici, elle intervient pour protéger ses serviteurs. Un ange est envoyé. Cet ange les délivre et les encourage à continuer la prédication de « paroles de vie ». Ces paroles ne sont-elles pas celles de Jésus qui s’identifie à ses disciples persécutés. Quant à l’activité actuelle des anges, elle est toujours là en faveur des croyants (cf. Héb. 1, 14). Devant un tel tableau, il semble que les chefs auraient dû avoir les yeux ouverts pour comprendre qu’il est inutile pour eux de lutter avec Dieu. Mais ils sont aveuglés par Satan et ils sont engagés toujours plus loin dans leur vaine résistance à Jésus qui a remporté la victoire à la croix.

Versets 21 à 25 : la nuit étant passée, on cherche les apôtres et on ne les trouve pas dans la prison mais on les trouvera dans le temple. Par cela, le Seigneur veut montrer aux chefs des Juifs qu’il est du côté des apôtres. Un témoignage éclatant est rendu à Christ ressuscité. Quelle confusion pour les rationalistes sadducéens et de tous ceux qui l’ont crucifié !

Ainsi, ce fameux matin, il y a d’une part le groupe des apôtres qui annoncent l’évangile au temple. D’autre part, les chefs convoquent le sanhédrin et les anciens. Les huissiers constatent que tout est en ordre à la prison mais les apôtres n’y sont pas. De plus, ils apprennent qu’ils enseignent au temple ! Quelle foi chez ces apôtres qui obéissent et qui laissent à Dieu le soin de s’occuper des conséquences : quel exemple pour nous.

Ces chefs du peuple Juif, plutôt que de s’interroger devant Dieu, eux qui connaissent l’Ancien Testament, restent perplexes et leur conscience n’est pas troublée. C’est l’incrédulité orgueilleuse qui ne veut pas se soumettre. Les apôtres sont à nouveau arrêtés pour comparaître devant le sanhédrin.

Versets 26 à 32 : pour les chefs du peuple, il n’y a point de crainte de Dieu (cf Rom. 3, 18). Soulignons, v. 26, la violence avec laquelle agissent les chefs. Ils voudraient bien se débarrasser des apôtres, comme ils l’ont fait de Jésus mais ils craignent le peuple. Quant aux apôtres, ils ont le Seigneur devant les yeux et sont affranchis de la crainte des hommes. Et les apôtres sont vis-à-vis d’eux, devant le sanhédrin où ils sont accusés (v. 28) a) de ne pas avoir observé l’interdiction d’enseigner au nom de Jésus et b) de rendre responsable le sanhédrin de la mort de Jésus. Ces accusations sont sans fondement; il suffit de lire le ch. 4, 19-20 et Matt. 27, 25 où le peuple avait dit « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ». De telles accusations ne font que renforcer la puissance de l’évangile et la culpabilité des Juifs. Pour les apôtres, ils proclament à nouveau qu’il faut obéir à Dieu (v. 29 à cf avec ch. 4, 19-20). Aujourd’hui comme alors, le chrétien doit être soumis à tout ordre humain (cf 1 Pi. 2, 13). Mais s’il y a opposition entre la Parole de dieu et les ordres des autorités, il faut obéir à Dieu tout en acceptant la souffrance. Il ne faut pas résister à l’autorité. N’utilisons pas cependant légèrement de tels versets pour éviter de se soumettre à une autorité établie par Dieu. Rappelons encore ici que ces hommes du sanhédrin usent d’une autorité qu’ils ne possèdent pas. Les apôtres, dans les v. 30 à 32 rendent un témoignage clair et puissant de la grâce de Dieu envers son peuple. Nous avons l’accomplissement de ce que le Seigneur dit en Jean 15, 26-27, savoir ce témoignage de l’Esprit et des disciples pour Jésus. Ici, la résurrection glorieuse du Seigneur Jésus ainsi que le pardon des péchés par son nom sont mis en évidence. Ce pardon est encore offert aux membres du sanhédrin. Quel beau tableau : ces versets présentent tout à la fois un appel à la conscience suivi d’un appel au cœur !

Versets 33 à 42 : un sage conseil. Il est donné par Gamaliel qui semble avoir été touché par la situation des apôtres qu’il fait sortir. Puis il tient un discours devant le sanhédrin (v. 35 à 37). En Act. 22, 3, il est précisé qu’un autre apôtre, alors Saul de Tarse avait été instruit aux pieds de Gamaliel. Ici et selon v. 40, on se range à son conseil et les apôtres sont délivrés non sans leur enjoindre de ne pas parler au nom de Jésus. Chez Gamaliel, il y a donc cette crainte de l’Eternel qui est le commencement de la sagesse (Ps. 111, 10). Mais toujours est-il que leur désir de ne pas faire la guerre à Dieu est peu profond car les apôtres sont battus et il y a cette défense de parler au nom de Jésus. D’autre part, en citant les v. 36 et 37, Gamaliel a tendance à comparer Jésus aux deux rebelles et c’est une triste attitude. Il use aussi d’ingrédients humains, avec habileté et neutralité. Tout cela éteint les pensées meurtrières des membres du sanhédrin (v. 33) mais quelle culpabilité chez ces chefs et quelle protection de Dieu sur les siens. Les hommes ont essayé de supprimer les chrétiens, de faire disparaître les Saintes Ecritures mais en vain cet cela depuis la Pentecôte. Au ch. 7, 54, nous retrouverons l’expression du v. 33 « frémir de rage ».

Quoiqu’il en soit, le Seigneur est au-dessus de tout et dispose de tout. Après s’être servi d’un ange pour délivrer les apôtres, il a utilisé un membre influent du sanhédrin pour les protéger. Le Seigneur est vraiment celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté et celui qui incline le cœur des rois à tout ce qui lui plaît (cf. Eph. 1, 11 et Prov. 21, 1). V. 40 : les apôtres sont battus et cela sans motif valable (cf Deut. 25, 1-3). Non seulement les apôtres ne sont pas « simplement » relâchés, suite au conseil de Gamaliel, mais les membres du sanhédrin, qui n’osent pas le frapper en public (v. 26), le font en secret et en plus ils renouvellent l’interdiction de parler au nom de Jésus. Cette haine les conduira, dans leur guerre à Dieu, à lapider Etienne au ch. 7.

Versets 41 – 42 : les apôtres, eux, se réjouirent d’avoir été estimés dignes de souffrir pour le nom. Souffrir pour son nom est un honneur et sujet de joie (cf Luc 21, 12-13) et cela aussi dans nos pays occidentaux où nous ne connaissons pas de persécutions ouvertes mais les moqueries, par exemple, sont bien ressenties par les fidèles. Les apôtres sont donc les disciples d’un Christ victorieux, quoique rejeté. La puissance de l’Esprit Saint les soutient et les affranchit de la crainte des hommes. Il en sera toujours ainsi pour ceux qui marchent dans le chemin de la simple obéissance au Seigneur. Ils poursuivent avec zèle et hardiesse l’annonce de l’évangile (v. 42). Aujourd’hui, le monde est plus indifférent qu’alors mais son attitude reste la même à l’égard du Seigneur. Le monde d’aujourd’hui, indifférent, n’aime pas Jésus. Mais le diable se sert de cette indifférence qui laisse chacun libre de penser ce qu’il veut à l’égard des choses de Dieu. L’ennemi essaye aujourd’hui, dans le monde occidental, à attirer les pensées des chrétiens dans le courant du monde tandis que la persécution les en repoussait. Ayons cette énergie spirituelle pour repousser la mondanité. Ne craignons pas un sourire moqueur si nous confessons le Seigneur (cf. Matt. 10, 32-33). Ayons foi en la puissance de Dieu que nous avons pu voir dans ce chapitre d’une manière providentielle par l’intermédiaire des anges ou par les actions des hommes même opposés à Dieu.

 

Chapitre 6 (La puissance du Saint Esprit dans l’assemblée)

Dans la structure de ce livre, nous voyons un beau témoignage des croyants devant le monde. Ce témoignage est aussi la conséquence de la persécution de ce monde. La grâce divine fait de cette persécution une bénédiction pour l’Assemblée. N’avons-nous pas de cela dans les chapitres 4, 5 et nous l’aurons à nouveau dans les chapitres 7 et 8 avec le martyre d’Etienne. Le chapitre 9, avec la conversion de Saul, couronnera cet ensemble. Le persécuteur des chrétiens est devenu un puissant évangéliste et le grand apôtre des nations. Dans l’Eglise naissante, il y a des attaques de l’extérieur mais aussi des dangers qui viennent de l’intérieur. Nous l’avons vu avec Ananias et Sapphira. Et maintenant, au chapitre 6, l’adversaire essaye de troubler par quelque chose d’anodin en apparence : un murmure. Mais tout est important pour le Seigneur et rien ne doit être négligé. Ananias et Sapphira constituait un cas isolé. Ici, toute l’assemblée est concernée. Dans les deux cas, les choses matérielles sont en cause. Au chapitre 5, il s’agissait de donner et ici la difficulté consiste à recevoir. Mais la puissance divine est là et les apôtres auront la sagesse nécessaire pour résoudre cette nouvelle difficulté.

Versets 1 à 7 : murmure des Hellénistes

Au début de ce chapitre, nous reconnaissons nos cœurs, à savoir que le cœur naturel se montre par l’égoïsme et le mécontentement en présence de l’activité de l’amour. Un murmure, c’est une réclamation que l’on ose pas formuler à haute voix. Satan le sait et cherche à dresser les croyants les uns contre les autres en exploitant la moindre différence entre eux; ici : il y a deux groupes sociaux distincts. Les premiers sont les Hébreux et les autres les Hellénistes avec chacun leurs caractères. Il y a mécontentement dans la distribution des biens, peut-être avec raison, mais des murmures naissent dans le cœur. Le contentement des croyants, même avec des différences de condition sociale, est un témoignage devant le monde (cf 1 Tim 6, 6). Pourtant, nous avons vu ces premiers chrétiens mettre leurs biens en commun et distribuer à chacun selon les besoins. Mais la vieille nature que le croyant a toujours en lui ne peut pas changer. Et si la vie divine n’est pas active en lui, et bien la vieille nature réapparaît en lui dans toute sa laideur. Nous avons déjà vu l’amour de l’argent chez Ananias et Sapphira. Dans le cas des Hellénistes, le mal est moins grave mais très répréhensible. Il y a un murmure qui s’est produit et qui n’aurait jamais dû se produire. Il y a une certaine jalousie même s’il est possible que des Hébreux aient été plus larges avec leurs veuves qu’avec celles des Hellénistes. Mais s’il y avait quelques plaintes à formuler, il aurait fallu les formuler aux apôtres afin que ces difficultés soient réglées avec sagesse. Ce qui fut fait par la suite. V. 2 et 3: les apôtres agissent tout de suite. Il faut agir selon l’Esprit. Il ne faut pas que des problèmes subsistent dans l’assemblée. Les apôtres n’agissent pas seuls pour régler ce problème. L’assemblée entière participe à cet exercice. C’est l’ensemble des croyants qui choisissent sept hommes qualifiés pour ce service. Par cet incident, le Seigneur décharges aussi les apôtres d’un travail absorbant. V. 4 : les apôtres peuvent donc se consacrer mieux dans le service qui leur est confié et nous les voyons mettre la prière avant la prédication. La prière est nécessaire pour que le ministère de la Parole ne soit pas exercé par la volonté et les ressources des hommes. La foi des saints pourra ainsi se reposer sur la puissance de dieu et non sur la sagesse des hommes (cf 1 Cor. 2, 3-5). Quand il s’agit de la bénédiction de l’âme par Dieu, la Parole vient en premier (cf Nomb. 7, 89). Par ce récit, apprenons aussi à nous attendre au Seigneur et soyons reconnaissants de ce que nous avons (cf Héb. 13, 5). Ayons ce contentement de l’Esprit pour éviter tant de maux. Les Hellénistes étaient des Juifs qui avaient longtemps séjourné hors de leur pays. Ils parlaient le grec. Il pouvait également se trouver parmi eux des Grecs qui avaient embrassé le judaïsme. Et parmi les sept qui avaient été choisis pour faire les distributions (servir aux tables), il y a là, au v. 5, Nicolas, qui est un Helléniste. D’après les noms donnés, il semble même que tous le soient. Dans tout cela, retirons la leçon que les chrétiens ne devraient pas montrer de jalousie nationale car notre patrie est céleste (cf Col. 3, 2 et 11). Ainsi donc, dans notre passage, le mal est conjuré par la sagesse des apôtres et leur esprit de grâce. Les apôtres qui reçoivent les biens délèguent ce travail pour que leur temps puisse être utilisé au service de la Parole et de la prière; ce sont les deux grands moyens par lesquels le troupeau du Seigneur peut être édifié et s’accroître. Quant au choix, les Hellénistes sont pleinement satisfaits. Par cela, un témoignage est également rendu au désintéressement de la partie juive des disciples. Nous y avons l’amour qui ne cherche pas son propre intérêt. Puis les apôtres, acceptant ce choix, prient et imposent les mains. Nous y voyons là leur approbation et leur identification avec ces hommes. Nous découvrons aussi l’importance que mettent les apôtres à ce service puisqu’il faut des hommes qui aient un bon témoignage et qui sont pleins de l’Esprit Saint pour agir dans la pensée de Dieu. Oui, même avec les biens matériels, tout doit être accompli fidèlement, avec grâce et justice (cf 1 Cor. 4, 2). Tout ce que le chrétien doit faire, et spécialement quant à l’Assemblée, doit être fait sous le contrôle du Seigneur qui nous communique sa pensée dans la Parole. Au v. 5, Etienne fait partie de ces serviteurs tout en ayant aussi un autre service supérieur. Et nous verrons aussi Philippe prêcher dans une ville de Samarie. Oui, quand un chrétien s’acquitte fidèlement d’une tâche simple, et bien le Seigneur lui confie plus et il acquiert un bon degré (cf 1 Tim. 3, 13 et Luc 8, 18). Ces v. 5 et 6 donnent occasion de relever qu’il y a, dans l’assemblée, des dons et des charges. Pour les charges, comme celle de « servir aux tables », l’assemblée peut approuver des frères pour accomplir une tache (cf 2 Cor. 8, 18-21). Pour les dons de grâce, c’est le Seigneur qui choisit et envoie ceux qu’il veut pour enseigner et édifier l’Eglise. Autrefois, les apôtres avaient aussi la capacité de choisir des surveillants ou des anciens. Aujourd’hui, même si ce choix ne peut être officiellement exercé, faute d’apôtres, la fonction d’ancien demeure (cf 1 Tim. 3, 1-7).

V. 7 : nous voyons les effets de l’évangile, de la Parole, et cette expression « obéir à la foi ». La foi, c’est aussi l’ensemble des vérités chrétiennes auxquelles des sacrificateurs adhèrent. Les sacrificateurs qui deviennent croyants étaient donc nombreux mais, quoique pas tous en charge, ils gardent leur titre, d’où leur grand nombre. Quant à la Parole, elle est identifiée ici aux fruits qu’elle produit. Elle n’est pas la parole des hommes mais la celle de Dieu. Nous sommes émerveillés devant les effets de cette Parole puisque le nombre des croyants est multiplié. Avec ce grand nombre de conversions, il faudra encore bien des enseignements et l’épître aux Hébreux (ch. 13, 13, etc) montrera en de nombreux passages ce qu’il faut embrasser, avec le christianisme, et abandonner, avec le légalisme. Ainsi, ceux qui obéissent à la foi, parmi les Juifs dont ces sacrificateurs, il y aura encore lieu de croître dans la garce. Ainsi en est-il aussi pour chacun d’entre les véritables chrétiens d’un point de vue ou d’un autre.

Versets 8 à 15 : Etienne

Avec Etienne, un fait important est mis en évidence. En effet, le saint Esprit pousse d’autres croyants que les apôtres pour rendre témoignage. A Jérusalem, là où se trouvaient les apôtres, le Saint Esprit, qui distribue ses dons à qui il veut, se sert d’Etienne. D’autres, comme Philippe, faisant aussi partie initialement des sept (v. 5), évangélisent en dehors de Jérusalem. Ces différents serviteurs sont bien caractérisés par le passage d’Héb. 2, 3-4 : « comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut, qui, ayant commencé par être annoncé par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’avaient entendu, Dieu rendant témoignage avec eux par des signes et des prodiges, et par divers miracles et distributions de l’Esprit Saint, selon sa propre volonté ? »

V. 8 : Etienne ressemble, dans une grande mesure, à son divin maître. Il lui fut aussi donner de lui ressembler jusqu’à la mort. Oui, Etienne a été introduit dans le service comme serviteur puis le Saint Esprit le suscite pour déclarer au peuple son état. Sur ces faits, il y a des Juifs étrangers qui commencent à disputer avec lui. Mais peut-être que ces Juifs, venus de différentes contrées, puisque Cyrène est par exemple du nord de l’Afrique alors qu’Alexandrie est d’Asie mineure, et bien l’on s’en prend à Etienne car il est vraisemblablement d’origine étrangère. A propos de cette opposition, le v. 10 démontre la sagesse qui était chez Etienne et confirme les paroles de l’évangile (cf Luc 21, 14-15 : « Mettez donc dans vos cœurs de ne pas vous préoccuper à l’avance de votre défense, car moi je vous donnerai une bouche et une sagesse, à laquelle tous vos adversaires ne pourront répondre ou résister ».

Ce nom « Etienne » signifierait « couronne ». Mais ces hommes sont confondus devant la sagesse et l’érudition d’Etienne. En effet, comment s’opposer à l’action de l’Esprit de Dieu ? (cf Luc 21, 15). Alors, v. 11, on suscite de faux témoins. Et ces faux témoins rapportent ce que disent les v. 13 à 15. De faux témoins, selon Deut. 19, 15, ou plutôt des témoins, doivent être là pour que des accusations soient admises par le tribunal religieux selon la loi. Et dans cette fausse accusation des v. 13 à 15, on réalise que ces hommes ont probablement interprété à leur façon des vérités non reçues. Ces hommes interprètent les enseignements du christianisme comme un changement du système légal enseigné par Moïse. La grâce remplaçait la loi. Mais Moïse ne se mettait nullement en contradiction avec le Christ qui était prêché au peuple. (cf Jean 5, 46-47). Et Etienne citera aussi, au ch. 7, 37, un passage dans lequel Moïse parle du Seigneur. Quant à Etienne, il est si près du Seigneur, et tellement au-dessus de ses accusateurs, que son visage reflète un caractère céleste à la vue de tous (v. 15 – cf Ex. 34, 29-35). Cela peut aussi être la part de tout croyant selon 2 Cor. 3, 18). Alors, le chapitre 7 nous fera lire le discours qu’il prononce devant le sanhédrin et dans lequel il démontre aux Juifs que le rejet de Christ ne fera que couronner leur opposition à Dieu tout au long de leur histoire. Puis ce sera la lapidation pour faire taire la voix de Dieu. Chez Etienne, remarquons encore que l’Esprit brille sous trois caractères : un Esprit de puissance, d’amour et de conseil (cf v. 8 et 10 avec 2 Tim. 1, 7). La force du Saint Esprit pousse donc des hommes comme Etienne et Philippe à se consacrer à Christ et à avoir de l’amour pour les âmes. Cela est encore pour nous, croyants du 21ème siècle. C’est le principe de la libre action du Saint Esprit. Il faut par conséquent dépendre de Dieu et non pas des hommes.

Avec la fin de ce chapitre 6, remarquons encore que les apôtres, dans leur œuvre, mettent la prière avant la prédication. C’est qu’il y a des exercices secrets et cela produit la prière. Ce chapitre 6 nous a montré la plénitude de l’Esprit qui caractérise Etienne. Des témoignages lui sont rendus quant à sa vie (v. 3), son activité (v. 8), ses paroles de sagesse (v. 10), son apparence (v. 15). Ce tableau sera encore couronné par son amour (ch. 7, 60).

 

Chapitre 7 (discours d’Etienne)

Versets 1 à 19 : de l’appel d’Abraham à Moïse

Versets 20 à 53 : de Moïse à Christ

Versets 54 à 60 : mort d’Etienne

Etienne, pour autant que nous le sachions, n’avait pas connu Jésus pendant sa vie ici-bas. Le fond de son discours, c’est le rejet de Christ, comme le furent Moïse et Joseph. Ce discours contient encore les deux autres éléments que sont le rejet du témoignage du Saint Esprit par les prophètes qui avaient parlé de Christ et puis celui de l’adoration des faux dieux depuis l’époque même de leur sortie d’Egypte. Etienne est lapidé et avec ce fait, le témoignage rendu à Jésus en rapport avec le Messie prend définitivement fin. Il s’agit maintenant d’un témoignage rendu à Jésus envisagé comme fils de l’homme dans la gloire. De même, le Judaïsme n’est plus reconnu. Il est remplacé par le ciel et par l’Eglise en tant qu’elle est fidèle, suit son Maître dans le ciel, en Esprit, en attendant son retour. Dans ce chapitre, nous avons l’exemple d’un homme plein de l’Esprit et des adversaires qui résistent à cet Esprit … et Etienne qui regarde vers le ciel et voit Jésus qui est une pierre de touche pour notre état d’âme. Il voit cette gloire sans en parler. Il voit l’homme dans la personne du Fils de Dieu, à la droite de Dieu. Jésus est assis maintenant sur le trône du Père et pas sur le sien propre. Cela réveille la haine et la fureur des Juifs. Ils crient au blasphème et lapident le témoin de Dieu et de la gloire de Jésus. A la fin du chapitre précédent, Etienne a été accusé d’avoir parlé contre Moïse et contre Dieu puis contre le temple et contre la loi. Etienne répond en détails dans ce chapitre 7 dans l’ordre qui convient: d’abord Dieu (v.1 à 16), puis Moïse et la loi (v. 17 à 43), et enfin le temple (v. 44 à 50). Entrons maintenant dans d’autres détails de ce chapitre :

Versets 1 à 19 : de l’appel d’Abraham à Moïse

Ainsi ce chapitre contient le discours d’Etienne. L’occasion en est donnée au v. 1er lorsque le souverain sacrificateur, qui a entendu les accusations portées contre Etienne, lui dit : « Ces choses donc sont-elles ainsi ? ». Alors Etienne répond, en exposant devant tous, l’histoire du peuple d’Israël depuis l’appel d’Abraham jusqu’à son introduction par Josué dans le pays de Canaan avec une allusion à la construction du temple de Salomon, …. mais pour montrer que Dieu n’habite pas dans les demeures faites de mains d’hommes. Et il termine en leur disant que, sans avoir gardé la loi, ils ont mis à mort le juste, cela après avoir tué les prophètes qui avaient annoncé sa venue. Ce discours avait pour but d’atteindre la conscience du peuple en plaçant devant les Juifs leur culpabilité.

Versets 1 à 8 : Abraham est appelé et reçoit des promesses. Etienne se considère comme faisant encore partie de ce peuple terrestre de Dieu et il s’adresse au Sanhédrin en appelant ses auditeurs « Hommes frères et pères ». Etienne réalise que Dieu patiente envers ce peuple. Mais ce temps va prendre fin. Le début de ce temps est rappelé : c’est le rappel de la manière dont Dieu avait agit pour se former un peuple à part des autres nations. Ces autres nations sont celles qui se sont formées lors de Babel. Ces nations se sont vite plongées dans l’idolâtrie (cf Rom. 1, 23). Dès lors, c’est l’appel d’Abraham. Le Dieu de gloire lui est apparu. La gloire est l’ensemble de toutes les perfections divines manifestées dans la personne de Jésus ici-bas. Elles brilleront éternellement en Lui (cf Héb. 1, 3). Abraham, issu d’une famille idolâtre, devait sortir (cf Jos. 24, 2 et 3). Et étant sorti, après l’étape de Charan, il vécu en Canaan comme un étranger mais avec la promesse qu’il aurait ce pays, ainsi que sa postérité, cela après un temps d’épreuves de 400 ans. Les promesses sont rappelées dans les v. 4 à 8 et la foi d’Abraham entrevoyait même le ciel (cf. Héb. 11, 8-9). Puis Etienne cite Gen. 15, 13-16. Dieu se proposait d’avoir un peuple qui le servit, en contraste avec les nations qui servent et adorent les idoles. Il en va de même pour les chrétiens depuis la mort de Christ (cf 1 Thess. 1, 9). Aujourd’hui, le croyant a une vie qui lui permet de servir alors que tout Juif devait servir l’Eternel sans avoir cette nature qui puisse se soumettre à sa volonté. C’était le temps de l’épreuve de l’homme en Adam. V. 8 : Abraham engendre Isaac et Isaac engendre Jacob et Jacob les douze patriarches. Et voilà que commence le récit que l’Esprit de Dieu voulait placer devant les Juifs par la bouche d’Etienne, savoir l’opposition de ce peuple à Dieu dès le commencement de son histoire.

Versets 9 à 16 : Etienne mentionne Joseph, de l’envie et de la haine de ses frères contre lui, Joseph vendu (cf Gen. 37, 6 à 9). Oui, nous retrouvons chez les frères de Joseph la haine pour Christ qui caractérisait le peuple auquel Etienne s’adressait. Joseph est livré par envie en Gen. 37, 9. Pilate savait que Jésus avait aussi été livré par envie (cf Matt. 27, 18). Joseph est établi gouverneur et Jésus est fait Seigneur et Christ (cf Act. 2, 36 ; Ps. 8, 5-6; Héb. 2, 9; Ps. 110, 1). Oui, bien des choses se passeront encore après l’enlèvement de l’Eglise. Ceux qui auront percé le Seigneur le reconnaîtront, cela après un temps d’épreuve difficile, figuré par l’épreuve à laquelle Joseph soumît ses frères avant de se faire connaître à eux. C’est cette famine pour les frères de Joseph qu’Etienne rappelle dans les v. 11 à 14. Les v. 15 et 16 rappellent encore que si des patriarches moururent en Egypte, ils voulaient être ensevelis en Canaan, afin de ressusciter là pour avoir leur part aux bénédictions que Dieu leur avait promises. Leur part sera encore plus belle puisqu’ils seront glorifiés pour jouir depuis la gloire céleste de l’accomplissement de ce que Dieu avait dit aux pères. En Jean 8, 56, lorsque Abraham tressaille de joie en voyant le jour de Jésus, on comprend que toutes ces promesses s’accompliront sous le règne de Christ. C’est pourquoi le Seigneur dit qu’Abraham a vu son jour et s’en est réjoui. Il l’a vu par la foi. Dans les v. 17 à 19, Etienne rapporte ce temps d’oppression auquel la semence d’Abraham est soumise. Mais après 400 ans, ils sortirent d’Egypte avec de grands biens (cf Gen. 15, 13 et 14). Cette délivrance a toutefois été précédé d’un temps de détresse . Le peuple a éprouvé le dur esclavage de Pharaon et a crié à l’Eternel en vue de la délivrance. Qu’en est-il, maintenant, d’une âme qui trouve son bonheur dans le monde figuré par l’Egypte : une telle âme ne pense pas à son salut et tient à rester là où elle se trouve. Toutefois, les circonstances peuvent changer pour que des âmes se tournent vers Dieu. Oui, ces âmes, réalisant la domination cruelle de Satan, réalisant aussi la vanité de tout ce qui est visible, réalisant aussi l’état de péché qui amène un jugement, les font crier à Dieu pour la délivrance et pour recevoir la réponse du Dieu Sauveur. Dieu permet ainsi que des difficultés de tous genres s’abattent sur ceux qu’il veut sauver. L’histoire de l’enfant prodigue dans Luc ch. 15 en est une illustration.

Versets 20 à 53 : de Moïse à Christ

Etienne relate brièvement ce qui concerne Moïse jusqu’au moment où il se mit en rapport avec ses frères. Moïse, divinement beau, portait une empreinte divine que discernait la foi de ses parents (Héb. 11, 23). Et si l’homme se propose d’éliminer la race d’Israël en mettant à mort tous les enfants mâles, Dieu est cependant tout puissant et l’homme ne peut en aucune manière s’opposer à ses conseils. Pour les accomplir, l‘homme peut même être, malgré lui, un instrument dans la main de Dieu. C’est ce qui se passe avec Moïse qui pouvait penser qu’il serait à même, étant à la cour du roi, de délivrer ses frères ou d’adoucir leur sort. Mais Dieu montre à Moïse que, pour délivrer son peuple, il ne pouvait pas se servir du Pharaon. Le Pharaon doit être vaincu et il le fut à la mer route. Ainsi, pour arracher les hommes au pouvoir de Satan, Jésus a dû remporter une victoire complète à la croix. Moïse savait que son peuple serait délivré et ses hautes fonctions ne lui firent pas perdre de vue Israël. Sa foi était active et Héb. 11 le démontre. Mais le désir de servir le Seigneur ne suffit pas. Il faut encore la formation nécessaire et où suivre cette formation si ce n’est à l’école de Dieu ! En premier lieu, l’activité de la chair doit être brisée. Pour cela, Moïse du aller 40 ans dans le désert, en Madian. Mais ce qu’Etienne place particulièrement devant les Juifs, c’est que leurs pères repoussèrent Moïse au lieu de comprendre qu’il voulait les délivrer (v. 22 à 25 et spécialement v. 26 à 28). On voulait bien admettre l’intervention de Moïse dans ce différent qu’il y avait eu avec un Egyptien mais on ne veut pas son intervention lorsqu’il vient pour délivrer ses frères. Et c’est ce qui arriva avec le Seigneur. On l’aurait reçu pour délivrer les Juifs du joug romain mais du fait que le Seigneur leur faisait remarquer leurs propres fautes, il est rejeté.

C’est alors que Moïse s’enfuit en Madian. Il resta dans ce lieu jusqu’à l’appel de Dieu. Et bien dans ce discours, tout comme Joseph, Moïse est aussi rejeté. Ce sont des types du Seigneur à deux points de vue. D’une part Joseph rejeté se voit ensuite porté au faîte de la gloire. Et pendant ce temps, il épouse, étrangère, type de l’Eglise. Moïse, lui, s’en va dans un pays étranger tout en gardant son caractère d’étranger. Moïse a aussi, lui, une épouse qui partage son rejet, au lieu de partager sa gloire, comme celle de Joseph. Le séjour de Moïse à Madian fut pénible. Cela se montre dans les noms qu’il donna à ses fils. Guershom signifie séjournant là et Eliézer veut dire Dieu une aide. Il s’agit de cette affliction mentionnée par Héb. 11, 25 et il lui faut une aide pour traverser cette période. Par contraste, les noms que donna Joseph à ses fils en Egypte n’indiquent pas de souffrance. Manassé veut dire oubli et Ephraïm double fertilité. Puis l’épreuve de Moïse à Madian est terminée. C’est le chiffre quarante du v. 30, chiffre que l’on retrouve dans les v. 23 et 36. Un ange apparaît à Moïse dans le désert de Sinaï. C’est le titre du buisson ardent (Exode 3). Selon ces v. 31 et 32, nous y avons bien l’appel de Dieu. Dieu rappelle ses promesses. Dieu, c’est je suis. Et puis, dans ces versets, Dieu rappelle aussi la sainteté. Il faut se déchausser. Oui, pour être en relation avec Dieu, il faut se purifier de toute la souillure qui s’attache aux pieds et c’est ainsi que Moïse entend des paroles de grâce selon le v. 34 : j’ai vu, j’ai vu. Moïse est maintenant un instrument préparé pour délivrer le peuple. Il peut entendre cette voix « viens, je t’enverrai en Egypte » (v. 34b). Etienne ne mentionne pas l’entretien de Moïse avec l’Eternel d’Exode 4 où il y a des objections. Ce qu’Etienne fait ressortir, c’est le rejet dont Moïse fut l’objet, rejet mentionné au v. 27. Et bien, v. 35, celui qui est rejeté est vraiment celui qui va délivrer. De même, après l’enlèvement de l’Eglise, celui que les Juifs rejetèrent délivrera le résidu Juif de la main d’oppresseurs avec à leur tête un plus grand que Pharaon puisqu’il s’agit de l’Antichrist lui-même d’une part et du chef de l’empire romain reconstitué d’autre part.

Nous nous souvenons qu’Etienne avait été accusé de proférer des paroles blasphématoires contre Moïse (ch. 6, 11). Pourtant, dans les v. 36+, Etienne parle de Moïse avec une très grande vénération. Il rappelle aussi aux Juifs que Moïse avait annoncé la venue du Messie (v. 37 à cf avec Deut 18, 15). Pierre avait déjà cité ce passage du Deutéronome en Act. 3, 22). Ce double témoignage à l’accomplissement des Ecritures démontrait combien ce peuple était inexcusable en persévérant dans le rejet de Jésus. Moïse reçut aussi la loi par l’intermédiaire des anges pour la donner à ce peuple (cf. v. 38 avec Gal. 3, 19 et Héb. 2, 2 et Act. 7, 53). Mais sitôt la loi donnée, le peuple montre son idolâtrie. Moïse est rejeté. L’Eternel aussi. Et le peuple conservera ce fétichisme jusque en Canaan. Ils préparent le chemin de leur captivité. Aujourd’hui aussi, les hommes, plutôt que d’écouter les Saintes Ecritures, sont aveuglés par Satan par diverses sciences occultes.

Versets 36 à 43 : Moïse, législateur repoussé au désert. Etienne insiste encore (v. 36 et 37) en citant Moïse. Moïse est honoré des Juifs mais ces Juifs ne savent pas d’où Jésus vient (Jean 9, 29). Et pourtant, ils sont mis à l’épreuve puisque Moïse parle de ce prophète comme étant Jésus. Oui, ce prophète, c’est Christ, tel que le présente Marc. Et dans les v. 38 à 40, nous voyons finalement que leurs pères n’avaient ni confiance en Dieu, ni en Moïse. Ainsi en est-il des contemporains d’Etienne qui n’écoutent pas plus Moïse que ne l’avaient fait leurs pères. Nous en avons la preuve en Jean 5, 46 : « Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi : car lui a écrit de moi ». Ce sont des paroles de Jésus. Les Israélites sont délivrés d’Egypte mais ils restent idolâtres : c’est le veau d’or (v. 41). Ainsi, de tout temps, ceux qui ne veulent pas la vérité sont livrés à une terrible expérience (voir 2 Thes. 2, 10-12; Amos 5, 25-27; Jos. 24, 12). Ces passages nous enseignent que ce peuple a toujours été idolâtre. Et c’est la raison pour laquelle Dieu le livre à l’armée du ciel comme jugement. Cette armée du ciel, ce sont les astres que les hommes adorent (voir 2 Rois 21, 3 à 5; Jér. 7, 18; Deut. 4, 19, etc – v. 42 et 43 d’Act 7). Et bien la conséquence de ce grave péché fut la transportation en Babylonie puis la dispersion parmi les Romains. La première transportation a eu pour cause le rejet de Dieu pour les idoles. La dernière a eu pour cause le rejet de Dieu dans la personne de son Fils. La gloire de Dieu s’est retirée de ce peuple, selon Ezé. 10, 18 et 19. Aussi, bien qu’il soit fait mention du tabernacle (v. 44 à 50 : un tabernacle et un temple provisoire), Dieu n’habite plus parmi eux. Ce peuple est opposé à Dieu et le couronnement a eu lieu lors de la crucifixion de Jésus. Les Juifs plaçaient le temple au-dessus de Dieu. Etienne montre que cet édifice n’était pas indispensable à l’exercice d’une foi vivante (cf 1 Rois 8, 46 à 53 et Dan. 6, 10). C’était de la présomption que de limiter la présence de la gloire de Dieu à la maison dans laquelle il avait daigné habiter. Et l’opposition est consommée par le meurtre d’Etienne. Ils confirmèrent alors qu’ils ne voulaient pas que le Christ régnât sur eux. Nous comprenons ainsi le cri par lequel Etienne termina son discours dans les v. 51 à 53. C’est un peuple rebelle et meurtrier. Ils n’ont point de cœur pour Dieu, point d’oreilles pour écouter. Et avant de recevoir la loi des mains de Moïse, alors qu’ils avaient dit « tout ce que l’Eternel a dit, nous le ferons », ils avaient déjà fait le veau d’or. En faisant allusion à la loi qu’ils n’avaient pas gardée, Etienne résume toute leur histoire comme peuple, rebelle d’un bout à l’autre de celle-ci. La longue patience de Dieu arrivait à son terme. Mais l’homme coupable ne veut de Dieu à aucun prix.

Versets 54 à 60 : mort d’Etienne

Les Juifs frémissent de rage en voyant passer devant leurs yeux le tableau effrayant, mais fidèle, de leur histoire. Rien n’exaspère autant l’homme que d’entendre la vérité de ce qu’il est lorsqu’il n’est pas touché par la grâce de Dieu. En laissant la grâce de Dieu opérer, c’est tout différent. Nous en avons un bel exemple en Jean 4, 29 avec la Samaritaine. Ainsi, la Parole met à nu la culpabilité de tout pécheur. En même temps la grâce est là pour pardonner tous ses péchés moyennant la foi au Sauveur. Eh bien, dans la mort d’Etienne, il y a d’une part les auditeurs qui fixent leur sort s’ils ne se repentent pas et d’autre part la belle attitude d’Etienne. Dans Etienne, il y a la différence entre un homme qui a reçu Christ et un homme qui Le rejette. Cette différence sera établie définitivement pour l’éternité entre le ciel et l’enfer. Etienne, lui, ressemblait beaucoup à son modèle, à Christ. Les ennemis ne pouvaient pas supporter cela. Et Etienne fut un fidèle témoin de Christ tant dans sa vie que dans sa mort. Le mot martyr signifie témoin. Avant de mourir, Etienne voit Jésus à la droite de Dieu, debout, c’est-à-dire dans une attitude de celui qui attend de savoir s’il doit venir ou non. En effet, au ch. 3, 20, Pierre avait déclaré aux Juifs qu’en cas de repentance, de conversion, Jésus reviendrait pour établir son règne selon les prophéties. Maintenant, il est définitivement rejeté et est assis jusqu’à ce que s’accomplisse ce qu’il a dit en Luc 19, 27 « Mais ceux-là, mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les ici et tuez-les devant moi ». (cf aussi : Luc 19, 12-14). Mais dans le temps de la grâce Etienne peut dire « ne leur impute point ce péché ». Mais il n’ajoute pas ce que dit Luc 23, 34 « Et Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font… ». Et de fait, depuis que Jésus est monté au ciel, le Saint Esprit est descendu pour faire connaître aux Juifs les gloires de celui qu’ils sont crucifié et la gravité de leur péché. Puis Etienne s’endort. S’endormir est l’expression employée pour désigner la mort d’un croyant.

V. 55 : Act. 5, 31, Marc 14, 61 et 62 mentionnent la position de Jésus à la droite de Dieu.

Saul de Tarse : il garde les vêtements de ceux qui lapident Etienne. Il n’oubliera jamais cette scène (ch 22, 20). La réponse à la prière d’Etienne c’est, entre autres, la conversion de Saul.

Ce chapitre termine la partie de l’histoire de l’Assemblée en rapport direct avec les Juifs et Jérusalem. Les chapitres 8 à 12 nous entretiennent des témoins dans la Judée, la Samarie et les contrées voisines.

 

Chapitre 8 (quelques actes du Saint Esprit en chemin)

Versets 1 à 3 : l’assemblée persécutée

Versets 4 à 13 : la Samarie est évangélisée

Versets 14 à 25 : Pierre et Jean viennent à Samarie

Versets 26 à 40 : conversion de l’eunuque d’Ethiopie

Une nouvelle section des Actes commence avec ce chapitre. Selon le ch. 1, 8 le Seigneur avait dit à ses disciples qu’ils seraient ses témoins

  1. à Jérusalem
  2. dans toute la Judée
  3. dans la Samarie
  4. jusqu’au bout de la terre

Ainsi, à peine Etienne a-t-il été mis à mort que l’évangile est prêché simultanément en Judée et, par Philippe, aux Samaritains qui forment un pont entre les Juifs et les non-Juifs. Puis le cercle s’élargit rapidement par le moyen du même évangéliste avec l’Ethiopien qui porte la bonne nouvelle au bout de la terre. Enfin, l’évangile parvient aux païens à Antioche (ch. 11, 19). Le salut est vraiment l’œuvre de Dieu qui déploie sa grâce aux hommes.

Versets 1 à 3 : l’ensevelissement d’Etienne et l’assemblée persécutée

L’ensevelissement d’Etienne est celui du premier chrétien mort en tant que martyre. Les hommes pieux qui l’ensevelirent ne craignirent pas l’opprobre qui se rattachait à cette victime de la haine des hommes. Ce court récit nous enseigne aussi que l’ensevelissement d’un chrétien est caractérisé par un accompagnement des choses qui ont marqué sa vie. Ici, ce sont des hommes pieux qui l’ensevelissent et qui rendent les derniers devoirs à un tel serviteur de Dieu. Ce fut un grand deuil pour les saints.

V. 3 : la mort d’Etienne enhardit les Juifs à persécuter l’assemblée. Non seulement les apôtres sont maltraités comme avant mais l’assemblée est maintenant dispersée alors que les apôtres restent à Jérusalem. Quant à Saul, bien que jeune, il est influent au milieu des Juifs. Il ravage l’assemblée comme une bête féroce (c’est la force du terme). Pourtant, Saul, aveuglé par sa religion et la religion charnelle est une puissance cruelle, et bien Saul, qui faisait jeter les chrétiens en prison, deviendra lui-même le prisonnier du Seigneur (cf Phm 1). Qui l’eût pensé à ce moment où Satan et ses agents, en déchaînant la haine des Juifs contre les chrétiens, cherche à détruire l’assemblée. Oui, Etienne avait dit que le Très-Haut n’avait plus son siège à Jérusalem et qu’il avait pris possession de sa demeure spirituelle au milieu des chrétiens. Et c’est ainsi que les Juifs, abandonnés de Dieu comme peuple, cherchent à anéantir l’assemblée. La méchanceté de l’ennemi ne sert qu’à propager l’évangile (cf Matt. 10, 23) et augmenter le nombre des disciples dans les contrées voisines (cf , cela en attendant que l’évangile se propage encore davantage. C’est paradoxal : l’évangile de l’amour est répandu à cause de la méchanceté de l’homme. Satan fait toujours une œuvre trompeuse. Ennemi vaincu, il ne peut agir que sous le contrôle du chef de l’Eglise qui lui a enlevé son armure.

Versets 4 à 13 : la Samarie est évangélisée

Ceux qui sont dispersés endurent des souffrances pour le nom de Christ. Leur désir est que beaucoup d’autres connaissent ce nom. Puissions-nous, à leur exemple, jouir de l’amour de Jésus et de cette espérance glorieuse afin d’avoir plus de zèle pour répandre l’évangile. Cela d’autant plus que les chrétiens ne sont en général pas persécutés. Il n’est non plus pas nécessaire d’avoir un don d’évangéliste pour annoncer à d’autres le Sauveur que nous possédons. Parmi les dispersés, il y a donc Philippe qui est l’un des diacres qui avait été choisi pour distribuer les secours en servant aux tables (ch. 6). Il prêche Christ en Samarie (v. 5). Christ est le sujet de l’évangile ainsi que l’objet du cœur de quiconque le reçoit. Ceux qui avaient été désignés pour servir aux tables étaient des hommes pleins de l’Esprit Saint et de sagesse. Philippe en est une démonstration. Ce service aux tables, en tout cas tel qu’il avait été établi au ch. 6, a donc pris fin dès la dispersion de l’assemblée. Les miracles dont il est question (v. 6) suivent la prédication. L’ordre inverse ne serait qu’une mise en scène trompeuse. Le miracle n’est pas un but en soi. Il est un signe que Dieu est à l’œuvre (cf Marc 16, 20). Philippe annonce non pas une doctrine mais une personne qui est Christ. Beaucoup croient. Cela contraste avec les membres du sanhédrin. Le Saint Esprit avait donc formé Philippe pour ce service en Samarie comme il avait formé Etienne pour le service relaté au ch. 7. Le Seigneur prépare qui il veut pour tout service déterminé. Philippe prêche la Parole qui seule opère dans le cœurs et produit la conversion. Les miracles, sans l’action de la Parole, ne produisent qu’un effet passager comme ce récit le montre en rapport avec Simon le magicien. Les foules sont attentives aux choses que Philippe dit et aux miracles qui donnent du poids à la Parole sans rien communiquer d’autre. Cela se passe en Samarie où Jean 4 nous rapporte le récit du Seigneur et de la Samaritaine. Ces Samaritains sont en train de savoir  » qui  » ils adorent. Remarquons aussi que le judaïsme n’avait jamais pu atteindre la Samarie mais le Seigneur la conquiert en transformant les cœurs par l’action de son Esprit. La joie éclate. La joie, c’est un fruit de l’Esprit Saint (Gal. 5, 22). Remarquons encore les trois expressions suivantes : 1) une grande persécution au v.1er. 2) un grand deuil (v.2) et 3) une grande joie (v.8). L’évangile triomphe envers et contre tout.

C’est donc là, en Samarie, que nous avons, dès le verset 9, le récit de Simon le magicien. Simon n’est qu’un vulgaire trompeur et c’est ainsi que Satan agit au milieu des hommes (cf 2 Thess. 2, 9 et 10). Aujourd’hui aussi, Satan est davantage écouté que Dieu. Tous les hommes, grands et petits, se laissent détourner par lui qui sait présenter d’une manière si attrayante les choses au cœur naturel. Il est donc toujours bon et urgent de se rappeler l’exhortation de l’apôtre Jean selon 1 Jean 2, 15 : N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. Mais ici, les hommes croient ce que Philippe annonce et il y a des baptêmes (v. 12). Par le baptême, ces croyants professent publiquement qu’ils acceptent le christianisme. Ils sont introduits dans la maison de Dieu par le baptême, figure de la mort et de la résurrection de Christ. Et la foi en l’œuvre de Christ met fin à la vie précédente et fait entrer toute âme convertie dans un ordre de choses nouveau. Pour ces personnes baptisées, elles sont maintenant dans la maison de Dieu. Avant, elles se trouvaient dans un domaine qui appartenait à Satan : le monde. Sans s’en rendre compte, ces personnes servaient Satan. Maintenant, elles sont nées de nouveau, elles connaissent Jésus Christ et ce mot de Jésus veut dire Jéhovah-Sauveur. Les Juifs ont rejeté Jésus qui est le Messie mais Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus qu’ils avaient crucifié. Le Seigneur garde ce nom de Christ en rapport avec le christianisme. De là vient le nom de chrétiens que l’on a donné aux disciples d’Antioche (ch. 11). Mais au v. 13, Simon croit. L’on pourrait croire qu’il est réellement converti d’autant plus qu’il est baptisé. Mais la suite du récit montre que la foi de Simon est simplement une affaire d’intelligence produite par des effets extérieurs. Il fait partie de cette catégorie de ceux qui croyaient à cause des miracles (cf Jean 2, 23-25). Quant à nous, nous croyons ceux qui se déclarent chrétiens mais il faut des preuves par la suite et ces preuves manquent souvent. Toutefois, le Seigneur seul sait ce qui se passe vraiment dans les cœurs. Quant à Simon, le v. 13 démontre que l’œuvre est superficielle. Simon se tient près de Philippe, non pas pour écouter ce qu’il dit, mais parce qu’il jouit de voir les prodiges et les miracles qu’il fait. Oui, il faut écouter et être attentifs aux choses qui sont dites par la Parole, comme Lydie au ch. 16, 15 où nous voyons la réalité dans la marche et non pas des impressions ou une exaltation de sentiments.

A propos des magiciens, tout comme aujourd’hui, ils pullulaient de ce temps-là. Ils exercent une influence considérable, exorcisent, guérissent et pratiquent l’astrologie. Ils font des miracles soit à leur habilité de prestidigitateur, soit aux puissances sataniques dont ils étaient possédés. Simon trompe même Philippe pendant un certain temps. Philippe manque aussi de discernement en le baptisant mais ce fait nous apprend aussi, s’il le fallait, que le baptême ne sauve pas. Nous apprenons aussi qu’il n’est pas toujours facile de discerner le vrai du faux. Que Dieu nous accorde le don de discernement des esprits (cf 1 Cor. 12, 10).

Versets 14 à 25 : Pierre et Jean viennent à Samarie

Comme nous venons de le voir, l’œuvre a commencé en Samarie sans les apôtres. Les versets 14 et suivants démontrent que l’œuvre venant du Saint Esprit s’accomplit dans une parfaite unité. Pour la réaliser et la compléter, il fallait l’intervention des apôtres. Alors, tout se déroule en pleine communion avec l’assemblée de Jérusalem qui était la seule à ce moment-là. Pierre et Jean sont envoyés. Tout comme Pierre, il y a des apôtres qui sont revêtus de l’autorité apostolique mais Pierre a reçu les clés du royaume (Matt. 16, 19). Il est nécessaire qu’il soit accompagné en raison du principe divin des deux ou trois témoins (2 Cor. 13, 1). Les croyants de Samarie avaient la vie. Ils étaient baptisés mais ils n’avaient pas encore reçu le Saint-Esprit. Pierre et Jean prient pour qu’ils le reçussent. Autrefois, Jean demandait que le feu descende du ciel sur les Samaritains qui refusaient d’accueillir Jésus (cf Luc 9, 51-55). Jean vient maintenant prier pour ces Samaritains sur lesquels il avait appelé le vengeance du ciel. Avec la mort et la résurrection de Christ, et avec la venue du Saint Esprit, tout change. Pierre et Jean remarquent donc immédiatement que ces convertis nouvellement baptisés ne possèdent pas le Saint Esprit qui avait opéré au milieu d’eux. L’Esprit était pourtant pour tous (ch 2, 38-39) mais ils n’en étaient pas scellés. Alors, par l’imposition des mains des apôtres, non par celles de Philippe, les Samaritains qui avaient cru reçoivent l’Esprit. Ils sont désormais pleinement incorporés à l’assemblée, comme les Juifs au jour de la Pentecôte. Maintenant, Dieu scelle les siens de son Esprit sans intermédiaire (2 Cor. 1, 21-22 . Il ne faut donc pas chercher dans ce passage un modèle pour agir aujourd’hui. Au v. 17, l’apôtre s’identifie avec eux par l’imposition des mains. Par cette identification : aucune différence entre les croyants d’origine juive ou de Samarie. Ainsi, ils reçurent le Saint Esprit, puissance de vie, sceau de Dieu. Le Saint Esprit était donc descendu à la Pentecôte sur les croyants de Jérusalem. Pour les croyants de Samarie, il fallait donc l’intervention des apôtres pour qu’ils reçussent le Saint Esprit. Cela au début de l’œuvre et en dehors de Jérusalem. Ici, c’est en faveur des Samaritains. Au ch. 10, ce sera en faveur des Gentils. Tous sont un (cf Eph. 2, 18-19 avec nos v. 15 à 17). En relation avec le Saint Esprit, il y a aujourd’hui une différence : celui qui croit reçoit le Saint Esprit sans l’intervention de personnes. Mais avec les Juifs, les Samaritains ou les Gentils, il fallait l’intervention de personnes. Après ces débuts, l’enseignement d’Eph. 1, 3 prévaut : croire et être scellés du Saint Esprit.

A partir du v. 18, Simon s’attache uniquement aux choses extérieures. Il offre même de l’argent aux apôtre pour obtenir ce pouvoir. Tout laisse croire que Simon voulait monnayer les signes qu’il désirait acheter aux apôtres. Plein d’amertume (v. 23), il craint de perdre son influence. La recherche du prestige l’aveugle complètement. Pierre remarque tout de suite l’état de Simon. Il n’est pas droit. Il ne s’est pas vu dans la présence de Dieu comme un pécheur perdu. Son acte vient du cœur naturel et constitue une méchanceté. Simon, suite à l’intervention de Pierre, n’est guère enclin à se repentir tout en désirant éviter le jugement de Dieu. A cet effet, il supplie les apôtres (v. 24). C’est ce qui caractérise le cœur de l’homme qui n’est pas droit devant Dieu. Il cherche à éviter les conséquences du péché mais ne veut pas confesser ses fautes pour obtenir le pardon. Quant à Pierre et à Jean, ils ne sont pas tombés dans le piège grossier de recevoir l’argent de Simon. Dieu ne négocie pas ses dons. Ils sont gratuits (cf Eph. 2, 8-9 et 1 Pi. 1, 19. Le salut ne s’achète pas plus que l’Esprit Saint. La seule façon de recevoir l’Esprit Saint est de se détourner du péché, de demander à Dieu le pardon des péchés, et de croire en Jésus. C’était le cas de Caïn en Gen. 4, 13-14. Alors et sur ces faits, au v. 25, Pierre et Jean annoncent la parole du Seigneur et évangélisent des villages de Samarie en retournant à Jérusalem. L’œuvre a pris et prend en dehors de la Judée et cela en plein accord les uns avec les autres.

Versets 26 à 40 : conversion de l’eunuque d’Ethiopie

Philippe annonce l’évangile non pas à une foule, mais à un seul homme, à cet eunuque qui lisait Es. 53, 7 et 8. Cet eunuque vient d’Ethiopie (de Nubie), situé au sud de l’Egypte et connu sous le nom de Cush (Ps. 68, 31 et Jér. 38, 7). Cet homme non satisfait par le monde et la religion, revient de Jérusalem avec un trésor inestimable : les Ecritures. Il les lit à haute voix, comme on le faisait habituellement dans l’Antiquité. Dieu a tout préparé pour que son serviteur puisse parler. C’est ainsi que Philippe ouvre sa bouche et annonce Jésus. (v. 30 à 35). Cet homme était venu adorer à Jérusalem. Il y avait de vrais besoins dans son âme. Ces besoins n’ont pas été satisfaits. Il n’avait rien trouvé à Jérusalem dont la maison était déserte (cf Matt. 23, 38). Mais la parole qui parle des souffrances de Christ demeure (cf 1 Pi. 1, 11). Dieu veillait sur cet étranger et lui envoya celui qui pouvait lui faire connaître Jésus dont Esaïe parlait. L’eunuque comprend les explications de Philippe et réalise que le prophète annonçait Jésus. Il s’approprie la valeur de la mort du Sauveur et veut être aussitôt un témoin de Christ sur la terre, d’où ce baptême (v. 36 et 38). Remarquons que le v. 37 se trouve seulement dans certains manuscrits et a été ajouté dans le texte par des copistes qui pensaient que le texte n’était pas complet. En effet au second siècle on estimait qu’une profession de foi personnelle devait nécessairement précéder la baptême. L’eunuque comprend donc que la mort de Christ le sépare désormais de tout ce qui marquait son état précédent. Il tient à déclarer publiquement par le baptême qu’il est un chrétien (v. 38 et 39). La Parole a atteint cet homme au plus profond de son être. Sans cela, l’évangéliste le plus puissant ne peut rien faire. Un Ethiopien ne peut changer sa peau (Jér. 13, 23) mais Jésus Christ transforme son cœur. Le salut se trouve par la foi en la personne de Jésus Christ et la foi vient de ce que l’on entend par la parole de Dieu (Rom. 10, 17).

Puis Philippe disparaît mais cela ne distrait pas l’eunuque qui possède Jésus et il emmène avec lui la source d’une joie éternelle et connaît Dieu comme un Père. Dieu permet que l’eunuque se retrouve seul pour fixer son regard non sur Philippe mais sur Jésus. Cet homme possède maintenant l’Esprit Saint et c’est le meilleur guide quo soit (Jean 16, 13). Il avait eu le cœur préparé par la grâce et il avait déjà foi en la Parole. Cet homme important devient chrétien. Répétons encore que le v. 37 de certaines versions dont Martin et Osterwald, n’est pas authentique. Probablement que cet eunuque a ensuite rendu témoignage dans son pays car on décèle en Abyssinie, qui était l’Ethiopie d’alors, des traces du christianisme, comme aussi des restes du judaïsme, importés probablement par la reine de Sheba au temps de Salomon. Quant à Philippe, il se trouve à Azot, qui est l’ancien Asdod des Philistins, au bord de la Méditerranée, où l’arche avait été posée et portée dans le temple de Dagon (cf 1 Sam. 5). Il évangélise les villes de la contrée jusqu’à Césarée et cela comprend une bonne partie du littoral de la mer. Plus tard, il sera établi à Césarée où il sera connu sous le beau nom de Philippe l’évangéliste (ch. 21, 8). Philippe est un vrai évangéliste. On le trouve obéissant au v. 27, humble et disponible au v. 29, rapide toujours au v. 29, plein de tact en approchant autrui (v. 30). Il se met au même niveau que son auditeur en s’approchant de lui au v. 31, connaît les Ecritures et peut les expliquer au v. 35.Il parle de Jésus et adapte le message de l’évangile aux connaissances et à l’attente des auditeurs. Aux Samaritains qui attendent un messie, Philippe prêche le Christ. Oui, il prêche le Christ et non pas une doctrine (v. 5 et 35). Ne parlons pas seulement de vérités mais surtout de Celui dont notre cœur doit être rempli. A l’Ethiopien qui ne comprend pas de qui parlent les Ecritures, il annonce Jésus. Ainsi donc, ce ch. 8 raconte le début de l’évangélisation du monde en dehors de Jérusalem et cela non par les apôtres mais par Philippe et de simples croyants.

A propos de l’Esprit, remarquons que dans les ch. 2 et 10, avec les 120 et avec Corneille, il est venu sans l’imposition des mains. A part les apôtres (v. 18), nul n’avait le pouvoir de le conférer.

Chapitre 9

Quelques mots d’introduction et pensées diverses

Versets 1 à 9 : Saul de Tarse sur le chemin de Damas

Versets 10 à 16 : vision d’Ananias

Versets 17 à 22 : Ananias chez Saul

Versets 23 à 31 : arrivée de Saul à Jérusalem

Versets 32 à 43 : Pierre à Lydde et à Joppé

Quelques mots d’introduction et pensées diverses

Dans la conversion de Saul, deux points sont mis en évidence : la gloire du Seigneur et l’union des chrétiens à Christ. Paul développera ce dernier point ailleurs mais ce sont des points fondamentaux de sa mission. Ainsi, en 2 Cor. 4, 3 à 6, il est question de l’évangile de la gloire de Dieu. Quant au sujet de la prédication de Paul, il et un peu différent de celui de Pierre. Il répond à la révélation de Christ qui lui avait été faite. Quant à Pierre, il prêchait que Christ, qui avait été rejeté par les Juifs, avait été élevé par Dieu (selon ch. 2, 32 à 36 ; 3, 13 ; etc). Paul prêche aussi que le Christ est Fils de Dieu.

L’Eglise existait. La doctrine de son unité, comme corps de Christ, en dehors du monde n’étais pas encore mise en évidence. La réception de Corneille (ch. 10) n’annonçait pas cette unité mais elle frayait le chemin à sa manifestation.

Ce chapitre 9, dans lequel les actes du Saint Esprit sur les chemins sont manifestes, est celui d’un grand persécuteur qui est sauvé par grâce. Dans les chapitres 8 et 10, la conversion de deux autres hommes est relatée. Et ces trois hommes représentent les seuls continents connus à l’époque. un Africain au ch.8, un Juif au ch.9 et un Européen au ch. 10. L’Ethiopien et le Romain cherchaient la vérité. Saul est différent. Comme Juif, il pensait la détenir et il est pourtant le plus grand pécheur des trois (1 Tim. 1, 15). Le Seigneur s’est révélé à Saul sans intervention humaine alors que les deux autres ont été amené au Seigneur par des serviteurs de Dieu.

Saul vient d’une famille juive importante. En même temps, il est citoyen romain et étroitement lié au sanhédrin (ch. 26, 5). Selon les hommes, c’est le Juif exemplaire (Phil. 3, 5 et 6). Pourtant, c’est un persécuteur des chrétiens. Mais il rencontre le Seigneur et cette rencontre est si importante qu’elle est mentionnée trois fois dans les Actes : une fois par Luc et deux fois par Paul. Ce que Paul est, ce qu’il fait, ce qu’il croit, ce qu’il écrit, tout porte la marque indélébile de cette rencontre.

Versets 1 à 9 : Saul de Tarse sur le chemin de Damas

Saul, non seulement ravageait l’assemblée (ch 8,3), mais il voulait étendre au loin son activité diabolique (v. 1-2). La haine que Saul voue aux saints, et par conséquent au Seigneur, crée autour de lui une atmosphère de méchanceté. Ce sont là les traits du grand ennemi de Christ qui conduit les hommes à mettre à mort les saints, cela après les avoir conduit à mettre à mort le Christ. Saul agit cependant dans l’ignorance (1 Tim. 1, 13). Satan, lui, veut anéantir les résultats de l’œuvre de la croix. Mais Satan est un ennemi vaincu et ces v. 1 à 9 nous le montrent. Ainsi, le Seigneur enlève des mains de Satan son instrument le plus énergique. Puis ce sont les v. 3 à 5 avec cette lumière qui contraste avec les ténèbres morales dans lesquelles Saul se trouvait. Saul, pendant son parcours, a eu le temps de penser au visage rayonnant d’Etienne et voilà une lumière qui l’arrête sur le chemin ! Et une voix d’autorité qui s’adresse à lui puisqu’il peut répondre : qui es-tu, Seigneur ?. Saul, qui croyait servir Dieu, et qui faisait 300 km pour cela (c’est la distance entre Jérusalem et Damas – 1 semaine à pied), apprend maintenant qu’il persécutait le Seigneur. Mais qui était-il, ce Seigneur. Et bien, c’est celui que Dieu annonçait, en disant au ch. 2, 36, que Lui était ce Seigneur et Christ, c’est-à-dire ce Jésus crucifié. C’est Dieu qui l’a fait tel. Alors ce Jésus humilié et rejeté est donc le Seigneur qui fit entendre sa voix puissante à Saul, son persécuteur. Et il lui donne un ordre au v. 6, ordre de se lever et d’entrer dans la ville. Dès lors, Saul devint un homme sans volonté propre. Il dépend de son Seigneur en tout. Il était le racheté du Seigneur et c’était une vérité importante que les chrétiens, jeunes et vieux, doivent non seulement comprendre, mais en être pénétré, et la mettre en pratique. Et puis il y a ces trois jours pendant lesquels il ne peut ni voir, ni manger, ni boire (v. 7 à 9). Pendant ces trois jours, il s’opère une transformation extraordinaire dans cet homme. C’était sans doute le dépouillement de tout ce qui caractérisait le vieux Saul avec sa propre justice, sa religion, etc (cf Phil. 3, 7 : Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte). Quant Saul tombe à terre, c’est tout un système de pensée et de conduite qui s’écroule. Dans cette situation désespérée, Jésus peut lui dire  » Lève-toi  » : le départ dans la vie nouvelle l’attend. Dieu a donc fait irruption dans la vie de Saul et sa conversion est soudaine. Les compagnons de Saul sont témoins mais ne comprennent pas les paroles de la voix et ne voient personne dans la lumière. L’appel est pour Saul et les paroles qu’il entend formeront un point essentiel de son ministère : l’union de Christ et des siens. Puis Saul est isolé. Il est seul avec Dieu pendant ces trois jours de jeûne absolu. Ne voyant personne, il voit cependant Jésus et Dieu laboure son âme. Et la moisson est d’autant plus abondante que le labour est profond (Jac. 5, 7).

Versets 10 à 16 : vision d’Ananias

Le Seigneur a tout préparé pour la conversion de Saul. Et cela a eu lieu en dehors de Jérusalem et des apôtres. Saul est formé par le Seigneur lui-même pour le service spécial qui allait être le sien : annoncer l’évangile aux Gentils en faisant connaître les vérités relatives à l’Eglise, épouse de Christ, corps de Christ. C’est le Seigneur qui lui révélait tout cela pour en donner connaissance aux croyants Juifs et Gentils. Quant à Ananias (l’Eternel a été miséricordieux), disciple de Damas, il reçoit ce service particulier selon les versets 11 à 16. Ananias n’est nommé nulle part ailleurs, si ce n’est au ch. 22, 12, où Paul lui rend hommage. Nous comprenons qu’il est un serviteur fidèle puisque le Seigneur lui confie cette mission auprès de Saul. Ces versets attestent qu’Ananias vivait habituellement près du Seigneur. Au v. 15, le Seigneur lui parle. Il lui dit, avec beaucoup de douceur :  » Va « , et lui montre quel sera le ministère de Saul auprès des nations en tant qu’apôtre des nations, des rois (Agrippa, Néron) et des Juifs. Grands et petits, Juifs ou païens, chacun a besoin du salut. C’est beau. Tout croyant a ce précieux privilège de pouvoir parler au Seigneur et le Seigneur parle aussi. Il répond. Ananias, lui, devant la mission qui lui est confiée, est étonné. Nous le comprenons. Mais il obéit. Quant à Saul, fin du v. 11 : voici, il prie. C’est aussi très beau. La vraie prière est le signe de la vie spirituelle qui se manifeste après la conversion. C’est différent des prières orgueilleuses des pharisiens (cf Luc 18, 11). Saul prie dans l’isolement. Complètement isolé de tout (aveugle), selon la nature, Saul a affaire avec le Seigneur dont il dépend maintenant. Il prend aussi place au milieu de ceux qu’il persécutait jadis. Par le baptême (v. 18), il entre dans la maison de Dieu et suit Jésus dans le chemin de la mort. Oui, ce que le Seigneur dit de lui à Ananias s’est réalisé. A savoir : je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom (v. 16). Mais sa jouissance avec le Seigneur surpassa la souffrance.

Versets 17 à 22 : Ananias chez Saul

C’est là que Saul recouvre la vue et qu’il est baptisé. Ananias, par l’imposition des mains, s’identifie à lui. Saul est un frère. Nous voyons l’amour fraternel en activité. Ce n’est pas toujours évident surtout en connaissant les antécédents de certains. Mais quand on est au Seigneur, un commandement nouveau s’applique à tous et en toutes circonstances: s’aimer les uns les autres (Jean 13, 34). Le premier contact de Saul avec l’Assemblée de Jésus Christ est l’affection d’un disciple qu’il haïssait auparavant. Quelle a dû être l’émotion de Saul lorsqu’il a vu le visage d’Ananias. Saul est un frère et Jésus un Seigneur commun à l’un et à l’autre. C’est un bel accueil et belle démonstration d’amour. Dans cette conversion de Saul, le mot  » conversion  » prend toute sa signification. C’est un demi-tour, un changement de direction complet. Oui, dans ce v. 18, ces écailles qui tombent des yeux de Saul enseignent que, désormais, rien ne l’empêche de voir le Seigneur et d’avoir sa pensée. Il était aveugle, les écailles du judaïsme tombent, ainsi que sa propre justice, et maintenant il voit. Il est aussi baptisé, probablement par Ananias. L’acte de baptiser n’est pas réservé à une élite particulière. Saul, qui avait des lettres de la part des principaux sacrificateurs, va dans le lieu de culte des Juifs et annonce Jésus (v. 19 et 20). En mangeant, Saul a aussi repris des forces. Il se fortifie à la fois physiquement et spirituellement (cf v. 22). Saul est zélé et après avoir été terrassé par Jésus Christ, il est maintenant plein d’une nouvelle énergie sanctifiée pour son Seigneur. Il annonce Jésus. Il témoigne. Dès ce moment, Saul sera infatigable au service du Seigneur et sa consécration restera totale. Bel exemple. Au v. 21, on comprend l’étonnement de ceux qui entendent Saul. Que beaucoup reçoivent ainsi la prédication de Saul, c’est-à-dire : Christ. Saul annonce  » l’évangile de la gloire du Christ  » (2 Cor. 4, 4). Le nom de Jésus est proclamé pour la première fois de cette manière. C’est un nouveau départ dans l’évangélisation. Ailleurs, Pierre annonçait Jésus crucifié comme Seigneur et Messie du peuple juif (2, 36). Etienne, lui, vit la gloire de l’homme (7, 30). Saul rend témoignage à la gloire divine et personnelle de Jésus comme Fils de Dieu.

Versets 23 à 31 : arrivée de Saul à Jérusalem

Dans la Parole, Dieu poursuit un but dans l’enseignement en mettant de côté ce qui n’est pas en rapport avec ce but. Ainsi, le récit historique des versets 23 à 25 n’est pas complet (Jean 20, 30-31). Pour Paul, de nombreux jours s’écoulent (v. 23). Ce qui s’est passé pendant ces jours est certainement intéressant mais il n’est pas dans le but de Dieu de nous le faire savoir. Selon Gal. 1, 16 à 19, cette période représente trois ans. Trois années pendant lesquelles Saul ne monta pas à Jérusalem mais s’en alla en Arabie. Trois ans après, il revint à Damas et c’est là que se place notre passage. Saul va connaître la souffrance. Elle a commencé à Damas (v. 16). C’est aussi là qu’il apprend à compter sur la fidélité et la protection de Dieu en toutes circonstances (cf 2 Cor. 11, 30-33). Saul voulait entrer à Damas en conquérant. Il en sort persécuté et fugitif. Il était arrivé dans la ville conduit par des inconvertis. Il s’en échappe grâce à des mains amies (v. 25). Puis il se rend à Jérusalem (v. 26) où il ne restera pas plus de deux semaines (Gal. 1, 18 et 19). A Jérusalem, il fait la connaissance de Pierre et c’est chez lui qu’il sera pendant cette courte période. Pour les apôtres et les frères, ce n’était pas évident de savoir Saul arriver car il n’est pas facile de changer de réputation. Mais l’amour n’impute pas le mal et Dieu avait préparé Barnabas pour entrer facilement en contact avec les apôtres. C’est en 2 Cor. 11, 33 que Saul raconte comment il fut dévalé dans une corbeille, à Damas. Cela nous enseigne que Paul ne se glorifie pas, sinon dans sa faiblesse, et c’est pour cela qu’il cite sa fuite en exemple. Les Juifs faisaient garder la ville pour s’emparer de Saul. Ils avaient tenu un conseil pour le tuer. Puis le v. 27 nous apprend que la conversion de Saul n’était pas encore connue à Jérusalem. Et suite au témoignage de Saul dans les v. 28 et 29, les Hellénistes manifestent de la haine. Les Hellénistes sont des Juifs qui parlent grec. Né à Tarse, Saul était l’un d’entre eux, tout comme Etienne dont il poursuit en fait le travail (cf ch. 6, 9). La sagesse de Dieu est grande. Les obstacles que Satan avait dressés tombent les uns après les autres. L’ennemi cherche à supprimer un témoin gênant. Une nouvelle fois, alors qu’on cherche à le faire mourir, Saul doit sa vie à des frères qui le protègent en l’envoyant à Césarée puis à Tarse, loin de l’atteinte de ses ennemis. Tout cela fait partie de la période de formation de Saul. Pendant ce temps, il témoignera à Tarse, sa ville natale, à Jérusalem où il a été éduqué, ou dans les synagogues. Mais ce n’est que quatorze ans après sa conversion que Jacques, Pierre et Jean lui donnent la main d’association en signe d’accord et de communion. Ainsi, il pourra apporter, avec Barnabas, l’évangile aux nations (Gal. 2, 1 à 9). Satan agit mais les assemblées sont en paix (v. 31). A l’intérieur, il y a de l’édification et à l’extérieur les résultats sont visibles. Le secret de la croissance spirituelle et numérique est le résultat d’une marche dans l’obéissance et dans la crainte au Seigneur. Il s’agit là d’un heureux état et cet état peut être celui des assemblées même au milieu de la ruine de l’Eglise, cela pour autant qu’elles marchent dans la crainte du Seigneur et obéissent à la Parole. Dans ce chapitre, nous avons donc vu la conversion de Saul, son séjour en Arabie et son départ pour Tarse. Tout semble être prêt pour qu’il commence son ministère au milieu des nations. Mais avant ce service spécial, une œuvre préparatoire doit s’accomplir par le ministère de Pierre pour se continuer par celui de Paul. C’est ce que nous avons à partir du v. 32 ainsi que dans les chapitres 10 et 11.

Versets 32 à 43 : Pierre à Lydde et à Joppé

Le récit des activités de Pierre reprend jusqu’au ch. 12, 25. Pierre, zélé et énergique, quitte Jérusalem et se rend à Joppé en passant par Lydde. Le v. 32 mentionne les saints qui se rassemblent dans cette ville. Les disciples sont parfois appelés des saints, d’autrefois des frères, chrétiens ou croyants. Mais l’assemblée est toujours vue dans son unité et la Parole ne reconnaît pas de noms de groupes comme aujourd’hui.

Il y a d’abord, dans les v. 32 à 35, la guérison d’Enée. Ce n’est pas Pierre qui guérit, mais Jésus. Pierre est un instrument et c’est ainsi que les regards ne se tournent pas vers Pierre mais vers Jésus. Quand les regards se tournent vers Jésus, il y a probablement conversion. S’ils se tournent vers le prédicateur, ou la prédication, c’est mauvais signe. Enée, paralysé depuis huit ans, est guéri. Enée est un nom grec dérivé d’un héros troyen mais c’était un croyant. Pierre, lui, avait un don de guérison (cf 1 Cor. 12, 9). Pierre exerce son don tout en dirigeant le regard d’Enée vers Jésus seul. Remarquons ce qu’il est enjoint à Enée : se lever et vaquer à des occupations. En figure, lorsque nous sommes à Jésus, il y a aussi des occupations pour chacun. Ne soyons pas oisifs car si Jésus nous sauve, encore faut-il se lever par la puissance qu’Il nous donne et marcher à sa gloire. Le but de cette guérison est d’amener les gens de Lydde à la guérison spirituelle et nous en voyons le résultat : ceux de Lydde et du Saron se tournent vers le Seigneur. Après cette guérison miraculeuse, nous avons, dans les v. 36 à 43, la résurrection de Dorcas (ou Tabitha). Dorcas est le nom grec et probablement qu’elle a connu bien des étrangers. C’est à Joppé ou, aujourd’hui, Jaffa ou Yafo. Il y a d’abord un beau témoignage rendu à cette femme qui était pleine de bonnes œuvres et d’aumônes (cf Jac. 2, 18). Elle faisait donc le bien et Dieu le relève. Mais la mort frappe celle qui se dépensait pour les autres (v. 38 et 39). Elle avait un cœur remplit d’amour. Alors Pierre qui est là, qui est appelé, et qui est conduit par le Seigneur, ressuscite Dorcas (cf v. 32 à 43 avec Luc 8, 51-54). Tabitha ouvre les yeux et Pierre l’aide à se lever. C’est le geste d’un vrai pasteur. Au v. 42, plusieurs croient. Ce n’est pas comme à Lydde où toute une contrée s’était tournée vers Jésus. Oui, ce miracle de la résurrection est le seul que la Parole mentionne comme accompli par les disciples en faveur d’un croyant. Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu. Il y a parfois des guérisons et d’autres fois pas. La Parole mentionne Trophime (2 Tim. 4, 20) et Timothée (1 Tim. 5, 23). Remarquons que la guérison de Dorcas eût lieu en faveur des veuves plutôt que pour Dorcas elle-même. Les autres miracles opérés par les apôtres ont eu lieu pour appuyer la prédication de l’évangile. Ici, plusieurs habitants de Joppé croient. Le nom de Dorcas signifie gazelle. Elle était pleine d’agilité pour faire le bien.

Chapitre 10

Versets 1 à 8 : vision de Corneille

Versets 9 à 24 : vision de Pierre

Versets 25 à 33 : arrivée de Pierre chez Corneille

Versets 34 à 43 : prédication de Pierre

Versets 44 à 48 : l’Esprit Saint tombe sur ceux des nations

Introduction :

Depuis le chapitre 9, 32 jusqu’au chapitre 11, 18, nous avons la puissance de l’Esprit de Dieu avec Pierre au milieu d’Israël et l’admission des Gentils dans l’assemblée terrestre sans que ceux-ci deviennent Juifs ou se soumettent à l’ancien ordre de choses qui s’en allait. Si Pierre avait annoncé l’appel des Gentils dans son premier discours, et bien pour réaliser cet appel et en formuler les conditions en rapport avec ce qui existait historiquement, il fallait l’intervention divine, son autorité, sa révélation. Remarquons encore que le salut n’est pas seulement le fait d’être vivifiés et pieux. Il y a encore la délivrance complète de Dieu afin que nous puissions paraître en justice devant sa face. Quant au sceau de l’Esprit, et en examinant ce qu’en dit l’Ecriture, et bien ce qui est scellé c’est bien la foi en l’œuvre du Seigneur Jésus pour la rémission des péchés.

Paul fut donc suscité pour annoncer l’évangile aux nations mais c’est Pierre qui en ouvre la porte avec la deuxième clé (cf Matt. 16, 19). Autrement dit, il les introduit dans la maison de Dieu pour jouir des privilèges du christianisme. Cela, il l’avait déjà fait pour les Juifs convertis et pour les Samaritains, au chapitre 8, avec la première clé. Ce sont donc les clés du royaume des cieux dont le Seigneur avait dit, en Matt. 8, 11, que plusieurs viendraient d’orient et d’occident et s’assiéraient avec Abraham, Isaac et Jacob dans ce royaume. Des prosélytes étaient devenus disciples (ch. 2, 11 et 6, 5). Puis Philippe avait évangélisé les Samaritains (ch. 8, 12). Pierre apporte maintenant la démonstration qu’il n’est pas nécessaire d’embrasser le judaïsme pour devenir chrétien. Pour cela, il faut l’autorité apostolique et ce privilège revient à Pierre et non pas à Philippe qui habite pourtant la même ville que Corneille: Césarée (cf ch 8, 4o et 21, 8). Pierre, comme Juif, ne doit pas avoir de préjugés vis-à-vis des gens des nations. Les Juifs considéraient les non-Juifs comme impurs et, selon Lévitique ch. 11 (animaux impurs), il leur était difficile de manger avec des païens. Mais la grâce de Dieu en Jésus Christ est pour tous et Dieu va ainsi préparer Pierre avant sa rencontre avec Corneille.

Dans ce chapitre, nous voyons les différents moyens que Dieu emploie pour amener les âmes à sa connaissance. Lorsque nous pensons à l’Ethiopien du ch. 8, à Saul au ch. 9 et à Corneille au ch. 10, nous constatons que le premier est un descendant de Cham, le second un de Sem et le troisième un de Japheth. Dieu adresse un message universel à tous (v. 43 et Apoc. 2, 9).

Versets 1 à 8 : vision de Corneille

Corneille est centurion d’une cohorte. La cohorte se divise en dix centuries dont chacune est commandée par un centurion. Un beau témoignage est rendu à ce romain. Il est caractérisé par sa piété personnelle, par sa générosité, et par un esprit de prières. Dieu va répondre à sa piété en lui faisant connaître Sa révélation en grâce dans l’œuvre de Jésus à la croix et cela sans l’intervention des Juifs chrétiens. Puis, dans les v. 3 à 6, il y a cette vision et Corneille appelle deux domestiques et un soldat. Ces personnes sont sûrement en communion de pensées avec leur maître. Puissent nos maisons porter les caractères de piété de celle de Corneille qui, pourtant, n’avait pas les révélations d’un Juif. Mais Dieu répond à cette piété et la manière dont il le fait démontre l’importance et la portée de l’enseignement du chapitre. Il lui envoie un ange, non pour l’instruire, mais pour lui dire où aller. Remarquons que le Seigneur n’a pas donné des dons aux anges pour prendre soin de l’Eglise. Ce sont les hommes qui en sont responsables (cf 1 Pi. 1, 12 et Héb. 2, 16). Les anges ont un autre rôle. Ici, un ange sert en faveur de Corneille. Merveilleuse grâce de Dieu, cette grâce qui emploie des anges pour servir et envoya du ciel son propre fils pour nous sauver.

Distinguons encore quatre points dans l’histoire de Corneille : 1 la conversion de l’âme par le grâce. 2 le témoignage à Corneille de la rémission de ses péchés par la foi en Christ, victime de propitiation pour nous sur la croix. 3 le sceau de Dieu dans le don du Saint Esprit. 4 la réception formelle de Corneille parmi les chrétiens.

Ce chapitre est très important. Il nous fait découvrir le changement qu’apporte le passage du régime de la loi à celui de la grâce venue par Jésus Christ (Jean 1, 17). Pour cela, Pierre a besoin de compréhension supplémentaire. Corneille aura aussi plus de lumière pour connaître la gloire excellente de l’évangile. Pour le moment, il fait partie des  » craignant-Dieu  » tout en étant fidèle à la connaissance limitée qu’il possède au travers du judaïsme ou du christianisme. Aussi, la suite de ce chapitre nous révélera bien des choses. Pour le moment, il y a cet ange qui apparaît à Corneille à trois heures de l’après-midi. Dans l’annonce de cet ange, remarquons l’ordre des mots : les prières, expression de la foi, précèdent les œuvres. Puis l’obéissance de Corneille est immédiate: il envoie sans discuter trois de ses hommes à Joppé. Ils lui sont si attachés qu’il peut tout leur raconter.

Versets 9 à 24 : vision de Pierre

La distance entre Césarée et Joppé est d’environ 50 km. Et pour Pierre, Juif, recevoir des Gentils nécessite une intervention du Seigneur. En effet, les chrétiens Juifs ne comprennent pas encore que les privilèges du christianisme appartiennent aussi aux Gentils. A noter que Simon, chez qui Pierre loge à Joppé, est tanneur de peaux. Un métier méprisé chez les Juifs car entraînant de la souillure sur la base de Nom. 19, 11 à 13. En faisant loger Pierre là, le Seigneur le prépare à sa rencontre avec Corneille qui est un Romain impur aux yeux des Juifs. Puis, au v. 10, Pierre est en prière. Il pratique ce qu’il a déclaré au ch. 6, 4. Pierre comprend aussi qu’on peut prier en tout lieu. Dieu va aussi lui révéler sa volonté. N’est-ce pas dans la prière que la volonté de Dieu se révèle ? Pierre prie. Il a aussi faim et demande qu’on lui prépare à manger. Dieu va se servir de ce besoin légitime pour donner à l’apôtre un enseignement très imagé dans une vision.

Alors, dans les versets 11 et suivants, sur le coup de midi (la sixième heure), on comprend ce que le Seigneur enseigne à Pierre, alors en extase. Sous la loi, les Gentils étaient des impurs et les Juifs devaient être séparés d’eux. Mais maintenant que l’épreuve de l’homme a manifesté l’impureté des Juifs, quant à leur nature, il n’y a plus de raison de faire une différence entre ces deux races. Dieu veut faire grâce à tous en vertu de la mort de Christ. Autant les Juifs que les Gentils peuvent être purifiés par la foi. C’est pourquoi cette voix s’adresse à Pierre et lui dit: ce que Dieu a purifié toi, ne le tiens pas pour impur. On comprend aussi sa perplexité lorsqu’il lui est dit: tue et mange, alors que nous connaissons l’enseignements des chapitres 11 du Lévitique et 14 du Deutéronome. Mais Pierre saisit le secret de cette vision. On voit aussi, dans cette toile, une image de l’Eglise composée de Juifs et de païens en relation avec les animaux purs et impurs. Dieu a tout purifié (v. 15).

Verset 16 (cf Gen. 41, 32) : Pierre, tout comme nous, doit apprendre qu’un commandement du Seigneur met un terme à toute discussion. Afin de chasser les doutes de son esprit et assurer Pierre qu’il n’est pas victime d’une hallucination, la vision a lieu trois fois. Pierre n’a pas encore l’explication de la vision mais l’application est immédiate. Les trois hommes envoyés par Corneille sont déjà à la porte de Simon.

Versets 17 à 24 : Pierre saisit le secret de cette vision. En effet, en parlant avec les messagers de Corneille, il découvre qu’il n’est pas le seul à avoir eu une vision. Il peut donc déchiffrer la vision et saisir son sens quand il apprend qu’un ange a averti Corneille. Il comprend aussi que Dieu n’appelle aucun homme impur et que personne ne peut être écarté du salut en Jésus (v. 28). Pierre loge ensuite les envoyés de Corneille pour la nuit, dans la maison de son hôte. C’est un bon signe. Mais au-dessus de tout, nous avons la condescendance du Seigneur qui aplanit toutes les difficultés pour l’accomplissement de son œuvre d’amour. Oui, le cœur de Dieu a fait connaître à Corneille qui est Jésus le Sauveur. Dieu aime Corneille (cf 1 Cor. 2, 9). Alors Pierre fait entrer les messagers puis il part avec eux le lendemain (v. 22). Quant à Corneille, les témoignages rendus par différentes personnes sont confirmés par son proche entourage. En est-il ainsi de nous? Avons-nous une conduite égale vis-à-vis de tous? Et lorsque Pierre arrive chez Corneille, ce dernier a rassemblé ses parents et ses amis. Corneille entretient son entourage et tout est préparé pour qu’un grand nombre entendent ce qu’ils ne connaissent pas, à savoir l’évangile qui annonce le Sauveur et l’œuvre qu’il a accomplie à la croix. Les v. 23 et 24 dénotent aussi toute la sagesse de Pierre. Dans tout ce passage, il est aussi remarquable de constater comment Dieu fait concorder toutes choses en travaillant aux deux bouts d’une chaîne. Cela en vue d’introduire dans l’Assemblée ceux des nations sans qu’ils deviennent juifs. Pour cela, Dieu n’envoie pas Corneille chez Pierre mais Pierre chez Corneille. Le salut est introduit chez ceux des nations en dehors du terrain juif. Et Pierre ne va pas seul chez Corneille, il prend avec lui six frères de Joppé (ch. 11, 12). Avec les envoyés de Corneille, ils forment un groupe de dix personnes. Ainsi, Pierre veut que des témoins soient là pour ce moment historique. Il devra en effet rendre compte de ses actes aux frères de Jérusalem (ch. 11, 12).

Versets 25 à 33 : arrivée de Pierre chez Corneille

Corneille, pendant les quatre jours du voyage de ses serviteurs, n’est pas resté sans rien faire. Il sait que Pierre viendra avec eux et avant son arrivée, il a déjà rassemblé ses parents et amis pour cette occasion. Alors Pierre arrive et nous relevons sa belle attitude. Il qui reste humble devant Corneille qui se jette à ses pieds, chose d’autant plus remarquable qu’un Romain ne s’inclinait jamais devant un étranger. Tout comme Corneille, il est un homme. Pierre ajoute que Dieu lui a montré de n’appeler aucun homme impur. Il a pleinement compris la signification de la vision et Dieu lui en fournit maintenant l’application. Quand l’apôtre franchit le seuil de la maison du Romain, Dieu ouvre la porte aux nations et il n’y a plus de différence entre Juifs et non-Juifs (cf Eph. 2, 13-18 ; voir aussi Rom. 2, 11; Gal. 2, 6; Col. 3, 25 pour le NT et Deut. 10, 17; 2 Chr. 19, 7; Job 34, 19 pour l’AT). Puis Pierre expose aux personnes assemblées comment il a été conduit à venir à eux. A son tour, v. 30, Corneille fait le récit de l’apparition de l’ange sous la forme d’un homme qui se tenait devant lui dans un vêtement éclatant, cela en réponse à la demande (v. 29) de Pierre. L’ange a aussi précisé l’exaucement de la prière de Corneille. Nous avons ainsi la démonstration qu’une prière a sa réponse alors même que l’exaucement n’est pas encore connu (cf 1 Jean 5, 14-15). Tout ceci est beau. En effet, deux ou trois jours auparavant, Pierre n’aurait jamais pensé pouvoir être en telle compagnie. Et bien, Pierre et corneille, les représentants de deux univers séparés, ont dû être encouragés en apprenant ce que Dieu avait révélé à l’un et à l’autre. Corneille est également bien dirigé quand il demande à Pierre de dire tout ce que Dieu lui a ordonné. Par ces mots, nous avons la règle que doit s’imposer tout prédicateur de l’évangile: dire tout ce que Dieu a ordonné.

Alors maintenant, tout est prêt pour entendre ce que Dieu ordonne dans les v. 32 et 33. Quelle réunion va suivre: il y a un homme envoyé de Dieu pour parler, et des personnes assemblées par Dieu, se tenant devant Dieu, pour entendre ce qu’il a à leur dire. Aujourd’hui aussi, nous pouvons être réunis dans un tel état d’esprit pour écouter la parole de Dieu. Ce n’est pas un apôtre qui parle mais quelqu’un de plus grand que lui (cf Matt. 18, 20). Nous arrivons ainsi à cette prédication des versets 34 et suivants.

Versets 34 à 43 : prédication de Pierre

Ce récit démontre qu’il ne suffit pas d’être Juif pour être sauvé ni de se réclamer d’avoir Abraham pour père. Dieu ne fait pas d’acception de personnes. Pierre rappelle que Dieu est venu dans ce monde dans la personne de son Fils pour délivrer l’homme de la puissance de Satan auquel il s’était volontairement asservi. Jean Baptiste, en relation avec le royaume d’une époque différente, annonçait aussi cela. D’autres témoins ont vécu avec le Seigneur, dont Pierre. Et ce sont eux sont appelés à répandre l’évangile. Ainsi, au v. 39, Pierre parle au nom des apôtres en disant nous sommes témoins. Corneille et ses invités acceptent ces paroles avec une pleine certitude. Mais tous les hommes ont fait mourir celui qui est venu sur la terre qui accomplissait, en même temps, l’œuvre que le Père lui avait demandé de faire. Et Dieu veut que les résultats de cette œuvre soient connus et publiés dans le monde entier (v. 40 et 41). D’où le témoignage des apôtres. Et il y a lieu d’insister sur ce témoignage. Peut-être ne comprenons-nous pas assez l’importance de ce témoignage, nous qui avons la Bible qui est la parole de Dieu. Et bien l’importance en est démontrée avec cet ange qui est venu chez Corneille. Pierre souligne aussi que le peuple ne vit pas Jésus ressuscité. Cela fut réservé à des témoins choisis de Dieu. La résurrection est un fait essentiel. Dieu a produit de multiples preuves et de nombreux témoins. Les Juifs, eux, refusent de croire celui qui était au milieu d’eux. Pour croire en Jésus ressuscité, il faut la foi. C’est ce que Pierre présente. Il affirme que Jésus est établi maintenant juge des vivants et des morts. Jugement et pardon des péchés sont concentrés dans la même personne conformément aux prophéties qui concordent parfaitement avec le témoignage des apôtres. Pierre ne termine pas son discours (le sixième depuis le début des Actes) en parlant du jugement qui sera exercé sur les hommes qui ont fait mourir Jésus. Mais il donne un autre témoignage: celui que les prophètes annoncèrent jadis (v. 43), à savoir que quiconque croit en Jésus reçoit la rémission des péchés. Ce discours de Pierre, en quelques mots, renferme les points essentiels à la foi: la divinité de Jésus, sa mort et sa résurrection, le jugement, la valeur des Ecritures et le pardon des péchés.

Versets 44 à 48 : l’Esprit Saint tombe sur ceux des nations

Suite à la prédication de Pierre (versets précédents), et alors que celui-ci parle encore (v. 44), le Saint Esprit tombe sur Corneille et les siens. De Corneille, on peut dire qu’il avait la vie divine comme tous les croyants qui ont vécu avant la mort du Seigneur parce qu’ils croyaient Dieu. Mais pour être chrétiens, pour être enfants de Dieu, et faire partie du royaume des cieux, il fallait bénéficier de la rémission des péchés en croyant au Seigneur Jésus mort, ressuscité et glorifié. C’est cette connaissance qui manquait à la foi de Corneille et qu’il saisit lors de la déclaration de Pierre. Alors Dieu les scelle du Saint Esprit et les reconnaît comme ses enfants (cf Rom 8, 15; Jean 10, 10). Cela avant qu’ils soient baptisés (2 Cor. 1, 22; Eph. 1, 13). Le v. 45 est encore là pour souligner qu’il n’y a vraiment plus de différence entre Juifs et Gentils croyants qui parlent en langues, au v. 46. Pour les Juifs, c’est bien un signe du don de l’Esprit Saint (1 Cor. 14, 21-22). Ils sont tous amenés à Dieu par le même moyen et tout ce qui les séparait avait pris fin dans la mort de Christ (Eph. 2, 11-20). Il n’est donc pas nécessaire de devenir juif pour le salut en Jésus Christ. Il est beau de voir Pierre s’incliner devant ces faits merveilleux. Mais malgré la réception du Saint Esprit, il fallait encore le baptême qui les introduisait dans la maison de Dieu, d’où les v. 47 et 48. Ce récit indique qu’un ou plusieurs frères qui étaient avec Pierre baptisent ces nouveaux chrétiens. La connaissance de la vérité est selon la piété (Tite 1, 1). Corneille, et ceux qui sont avec lui, demandent à l’apôtre de rester quelques jours à Césarée. Ils réalisent que cela est nécessaire pour recevoir d’autres enseignements. Connaître Jésus produit toujours la suif de le connaître davantage. Dès lors, une assemblée chrétienne peut se former à Césarée. C’est le cas. Cf ch. 9, 30; 18, 22; 21, 15-16. Paul, lui, passera deux ans à Césarée sans qu’il soit précisé ce qu’il y a fait.

Chapitre 11

Versets 1 à 18 : Pierre à Jérusalem

Versets 19 à 26 : l’évangile est annoncé à Antioche

Versets 27 à 30 : libéralité des disciples d’Antioche

Introduction :

Une conséquence fâcheuse se manifeste suite à la démarche de Pierre auprès des nations. C’est l’opposition de Juifs chrétiens de Jérusalem. Leur attitude est purement humaine dans cette indignation. Pierre, qui sert à la tête des douze apôtres, doit faire face à cette grande épreuve mais Dieu va agir souverainement afin que ces Juifs chrétiens comprennent que la grâce divine n’a pas de limite.

Versets 1 à 18 : Pierre à Jérusalem

Dans les trois premiers versets, et avant même que Pierre soit de retour à Jérusalem, les frères sont informés de ce qui s’est passé à Jérusalem. Les nouvelles vont vite et celles-là provoquent une épreuve puisque ses frères Juifs (ceux de la circoncision) disputent avec lui une dès son retour dans la ville. Attention aux nouvelles, attention aux informateurs (cf Prov. 11, 13 et 26, 20).

Oui, pour eux, l’apôtre s’est souillé en entrant en relation avec les incirconcis. Leurs préjugés sont encore bien ancrés. Le poids de la tradition pèse plus que les paroles du Seigneur qui encourageait les disciples à être ses témoins jusqu’au bout de la terre (ch. 1, 8; Marc 10, 5; Luc 24, 47).

Versets 4 à 18. Pierre, de retour à Jérusalem, expose le récit du chapitre 10. Il le fait par ordre. Même un apôtre comme lui doit rendre compte de ses actions auprès des frères, lui qui avait contesté avec le Seigneur (Matt. 16, 22) mais qui a appris à se connaître. Son expérience à l’école de Dieu lui donne de la patience avec ses frères. Quand une difficulté survient, la meilleure attitude est d’exposer les choses par ordre sans rien laisser dans l’ombre. C’est le secret d’une bonne communication. C’est un élément essentiel pour maintenir ou rétablir la communion entre les croyants (cf Prov. 15, 1 et 16, 17). C’est ce que fait Pierre avec simplicité et en toute tranquillité d’esprit car il sait avoir fait la volonté de Dieu. Il mentionne sa vision, puis rapporte la visite de l’ange chez Corneille. Et il arrive au point principal : le don de l’Esprit à ceux des nations. Il termine par une remarque imparable. C’est le v.17 et l’on comprend que Pierre ne peut interdire quoi que ce soit à Dieu. Pierre confronte ses opposants avec humilité et par l’action de l’Esprit. C’est édifiant. Et avec les versets 15 à 17 dans lesquels Pierre a ce souvenir du Seigneur Jésus qui enseignait Jean Baptiste en rapport avec le baptême d’eau qui était pour un temps et que celui du Saint Esprit allait venir. Ainsi, le récit est concluant et personne ne peut attribuer à Pierre un acte de sa propre volonté ni l’accuser d’avoir enfreint les ordonnances légales. Dieu savait que l’admission des Gentils dans l’Eglise rencontrerait une vive opposition de la part des Juifs croyants. Il avait donc tout préparé pour que ceux-ci reconnaissent que telle était la volonté divine. Alors, v. 18, Pierre a su convaincre. Mais la discussion reprendra hélas plus tard, sous une autre forme (ch. 15). Cependant, à Jérusalem, le résultat va au-delà de toute attente. Les frères glorifient Dieu et reconnaissent que Dieu donne la vie éternelle à ceux des nations qui se repentent.. Dieu est glorifié. L’assemblée de Jérusalem est en pleine communion de pensées avec Dieu au sujet des Gentils convertis. Juifs et Gentils qui croient au Seigneur Jésus sont introduits dans le christianisme. Le moyen d’être sauvés est le même pour tous. Il s’agit de croire au Seigneur Jésus. Ce don, Dieu l’a fait pour tous (v.17).

En comparant le récit que Pierre rapporte ici et celui du ch. 10, relevons l’omission du ch 10, 32 où il nous est dit, en rapport avec le récit de Corneille ‘envoie donc à Joppé et fait venir Simon…et lorsqu’il sera venu, il te parlera’. Dans le ch. 11 v. 14, il est écrit ‘Pierre te dira des choses par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison’. Pourquoi ce message ‘tu seras sauvé’ ….alors que Corneille était sauvé comme les croyants avant la mort de Christ. La réponse est plausible: c’est seulement depuis la mort de Christ que l’on peut avoir une pleine assurance du salut. Etre sauvés, c’est savoir que nous sommes délivrés du jugement mérité parce que le Seigneur Jésus l’a porté à la place du coupable et nul ne le savait avant que cette œuvre soit accomplie. Nous sommes morts et ressuscités avec Christ. Cela en attendant la gloire. Nous ne sommes donc plus dans ce monde si ce n’est pour être témoins du Sauveur et du Seigneur. Ainsi Corneille, après avoir entendu Pierre, pouvait affirmer sa foi. Dès lors, le Saint Esprit peut tomber sur eux tous. Pierre avait déclaré que ‘quiconque croit en Lui reçoit la rémission des péchés’. Ainsi Dieu montre, par l’Esprit Saint qui tombe sur eux tous, qu’Il les reconnaissait pour ses enfants, qu’ils avaient part à sa maison, à l’assemblée, successeur d’Israël comme témoignage sur la terre.

Versets 19 à 26 : l’évangile est annoncé à Antioche

Ces versets reprennent le sujet de l’évangélisation par le moyen de ceux qui avaient été dispersés suite à la persécution survenue à la mort d’Etienne. Ce sujet avait été interrompu au chapitre 9 qui nous entretenait de la conversion de Saul. Ensuite, il y a eu le récit de Pierre et Corneille.

Dans ces versets, il y a l’assemblée qui se réunit à Antioche et qui joue un grand rôle dans le ministère de Paul. En effet, Antioche sert de point de départ au ministère de l’apôtre des Gentils. Les v. 19-21 démontrent que l’amour divin s’adresse aux Gentils et non seulement aux Juifs parmi eux. Et pour manifester cet amour, Dieu a ses instruments. Remarquons encore qu’après avoir entendu annoncer Jésus, on se tournait immanquablement vers lui et non vers ceux qui en parlaient. Jésus est donc le sujet de l’évangile. Il est aussi l’objet de celui qui a cru. Le Seigneur attache à lui le chrétien pour qu’il le suive dans son chemin. Connaissons Jésus non seulement comme Sauveur mais aussi comme Seigneur et donnons lui obéissance et fidélité. Connaissons-le toujours mieux. Alors l’assemblée à Jérusalem apprend que les Grecs reçoivent l’évangile. Ils en sont réjouis et leur envoient Barnabas qui les exhortent (v. 22-24). Il y a beaucoup de fruits. Barnabas est un homme de bien. Un tel homme fait non seulement le bien mais il exerce une heureuse influence autour de lui. Que ce soit pour nous un exemple, dans nos rapports avec nos semblables, à mettre le bien (cf 1 Cor. 13, 5). Pour cela, il faut être occupé du Seigneur et lui rendre témoignage (cf Jean 14, 26; 15, 26; 16,13-15). Comprenons aussi l’importance d’être ajoutés au Seigneur. Nous sommes aussi bien sûr aussi ajoutés à l’assemblée mais ce qui caractérise l’assemblée c’est la présence du Seigneur et chaque croyant est un membre du corps de Christ. Puissions-nous rencontrer chez les chrétiens l’Esprit de Christ. Il faut cela pour un bon témoignage collectif. Puis Barnabas a le discernement d’aller chercher Saul de Tarse (v. 25). C’est selon la pensée de Dieu car Saul devait partir d’Antioche pour porter l’évangile aux nations. Et c’est à Antioche que les disciples reçurent le nom de chrétiens. Cela montre combien la marche de ces nouveaux croyants ressemblait à celle du Seigneur dont ils reproduisaient les caractères. En Gal. 1, 15-16, il est établi que Barnabas n’aura pas Saul comme adjoint car Dieu lui a confié une mission particulière. Mais ici, ils enseignent ensemble l’assemblée pendant un an et cela dans une heureuse communion. C’est beau.

Au v. 19: ce verset est important en ce qu’il concerne le nouvel ordre de choses par lequel le ministère de Paul se distingue. Saul, selon le ch. 9, 30, est donc à Tarse car on avait cherché à le tuer à Jérusalem. Et au v. 24, Barnabas est conduit par Dieu pour aller chercher Saul. Ces deux hommes se réunissent avec l’assemblée d’Antioche et enseignent une grande foule. Et tout se passe en liaison avec Jérusalem. Tout se lie encore à l’œuvre à Jérusalem bien qu’elle s’étend maintenant aux Gentils. Jérusalem est donc une métropole religieuse du judaïsme mais aussi du christianisme. Et au commencement, le résidu d’Israël qui croit en Jésus comme le Christ, forme l’assemblée à Jérusalem.

Versets 27 à 30 : libéralité des disciples d’Antioche

Au début de l’histoire de l’Eglise, comme Agabus, des prophètes annonçaient des événements à venir, comme dans l’Ancien Testament. Ce sont les derniers prophètes car ceux de 1 Cor. 14, 3 ont des dons que l’on possède toujours. Ils font valoir la Parole pour l’édification, l’exhortation, la consolation. Cela est une sorte de prophétie en ce que la Parole s’adresse au cœur ou à la conscience des auditeurs sans que le frère qui parle ait eu connaissance des besoins ou de l’état des auditeurs. Quant à la prophétie d’Agabus, avec cette famine que va connaître la Judée, elle fut pour les disciples d’Antioche une occasion de témoigner leur amour fraternel à leurs frères. Ces croyants réalisent que nous sommes un seul corps en Christ. Il y a en effet tout à la fois cet égal soin des uns pour les autres et le maintien de l’unité de l’Esprit par le lien de la paix (cf 1 Cor. 12, 25 et Eph. 4, 3). Et Paul, pendant une année, fut là pour les instruire. Quel précieux service. Chacun donne selon ses ressources, bien qu’étant eux-mêmes atteints. Puis par Barnabas et Saul, quel service d’apporter aussi aux frères d’entre les Juifs ce témoignage d’amour fraternel de la part de leurs frères Gentils. Oui, il y a bien une même nature. Nous sommes enfants du même Père. Christ est tout, et en tous (cf Col. 3, 11). Dans l’AT, les Juifs avaient l’habitude de donner la dîme. Dans le NT, il n’y a plus ce principe. Il y a appel à la générosité, au cœur et à la conscience de chacun, tout en préservant la liberté individuelle. V. 30: il y a ce terme d’anciens. Ce terme apparaît pour la première fois dans les Actes en rapport avec l’assemblée. Quelle beauté dans tout cela quand nous pensons que sur le plan humain, les Juifs traitaient les Grecs de chiens. Dans cette fin de chapitre, il y a aussi le fait que Dieu n’épargne pas les difficultés mais donne le moyen de les surmonter. Les frères de Jérusalem en font l’expérience. La foi et la sagesse prévoyante des frères d’Antioche est exemplaire. Quant à la famine annoncée, Antioche n’a pas non plus été épargnée. Elle eût lieu sous l’empereur Claude puisqu’il y avait une grande sécheresse dans les années 41 à 54.

En terminant les quelques notes de ce chapitre. souvenons-nous que la première dissémination de l’évangile parmi les nations a eu lieu, non par le moyen de prédicateurs officiels mais par de simples chrétiens envoyés, non de la part des hommes mais poussés par l’amour de Christ. Antioche était la capitale des Gentils de cette contrée. C’est de là que le monde grec fut évangélisé.

Chapitre 12

Le contenu de ce chapitre, selon sections ci-dessous, représente encore des actes du Saint Esprit envers les non-Juifs. Il y a l’assemblée qui est persécutée puis Hérode qui est frappé. Tout à la fin du chapitre, il y a encore, cependant, la prospérité de l’Eglise. Ce chapitre marque la conclusion de la première partie du livre des Actes. L’activité de Pierre a été particulièrement soulignée. Malgré la persécution par les autorités religieuses juives, l’assemblée triomphait par Christ. Elle avait brisé les liens du légalisme et avait présenté l’évangile aux nations. L’église rencontre maintenant l’opposition de l’autorité civile et politique. Au début, l’assemblée jouissait de la faveur du peuple. La situation est maintenant complètement retournée car l’exécution de Jacques fait plaisir au peuple. Une nouvelle persécution est déclenchée contre l’église mais celle-ci triomphe à nouveau. Cette nouvelle persécution s’attaque aux apôtre eux-mêmes.

Versets 1 à 6 : emprisonnement de Pierre

Versets 7 à 17 : délivrance de Pierre

Versets 18 à 25 : mort d’Hérode

Versets 1 à 6 : emprisonnement de Pierre

Si l’œuvre s’étend en dehors de la Judée et parmi les Grecs, comme on l’a vu au chapitre précédent, et bien Satan déploie ses efforts à Jérusalem. Son instrument est Hérode, petit fils d’Hérode le Grand qui avait massacré les petits enfants de Bethléhem. C’est Hérode Agrippa, digne successeur de son oncle Hérode Antipas (cf Luc 13, 31-32 et 23, 11) et donc, de son grand-père Hérode le Grand. La cruauté et le désir de plaire (cf v. 3 avec Marc 6, 26) l’incite à tuer Jacques (cf Marc 10, 39), le frère de Jean (Jean n’a pas subi de mort violente et il est le dernier des douze apôtres selon ce que l’histoire nous apprend). Nous ne savons rien du ministère de Jacques mais il est le premier des apôtres à connaître le martyre. Puis Hérode fait mettre Pierre en prison. C’est la troisième fois que Pierre connaît ce sort (cf ch 5, 17-21 et 26-42). Le Seigneur lui avait bien annoncé une fin douloureuse (Jean 21, 18); son heure serait-elle venue? Hérode, selon v. 1 à 3, se rend agréable aux Juifs en faisant mourir ceux qu’ils haïssaient. Oui, des hommes qui ne s’entendent pas entre eux s’unissent par haine pour Christ. Mais la grâce de Dieu a opéré pour que les chrétiens s’unissent par amour pour Christ, nous qui étions haïssables (Tite 3, 3). Alors Pierre est arrêté pendant la fête des pains sans levain. Mais Pierre n’est pas exécuté tout de suite car on veut attendre la fin de la fête. Et Dieu se sert de ce temps pour que les frères de Jérusalem prient et pour rendre évidente sa puissance en délivrant Pierre malgré les précautions prises (v. 4 et 5). Ainsi, l’homme n’est rien devant la puissance de Dieu qui a cependant permis, dans sa toute connaissance, que Jacques fut mis à mort. Et l’échec d’Hérode dénote son impuissance et sa nullité. Par contraste, la prière met en évidence la puissance de Dieu (cf Jac. 5, 16). Oui, seize soldats gardent Pierre mais des myriades d’anges sont au service du maître et un seul vient délivrer Pierre (cf Héb. 1, 14). A propos de la prière, remarquons que les désirs sont souvent présentés sincèrement à Dieu mais la foi ne sait guère compter sur lui. Il y avait d’un côté l’assemblée qui faisait d’instantes prières et de l’autre le peuple qui attendait la mort de Pierre (v. 11)

Versets 7 à 17 : délivrance de Pierre

Il est intéressant de considérer le soin avec lequel ce puissant messager céleste s’acquitte de sa mission. Pour lui, il n’y a aucun obstacle. Ceci malgré les quatre garnitures de quatre soldats chacune qui sont placées dans la prison. Il y une garniture pour chaque veille. Mais un ange, c’est un être spirituel, non assujetti à la matière, et il se trouve à la prison, vers Pierre, sans autre. Et là, dans cette prison, il y a cette lumière pour Pierre qui est endormi. Il n’est nullement agité par les desseins d’Hérode. Il a sa confiance en Dieu. La tempête est là mais il est rempli de la même paix qui était dans le cœur de Jésus (cf Marc 4, 35 à 41). David, selon Ps. 3, 5-6, pouvait aussi réaliser cette paix. Ce que Pierre enseigne dans sa première épître a d’autant plus de poids (cf 1 Pi. 5, 7). Puissions-nous toujours réaliser ce repos dans les difficultés. Alors l’ange réveille Pierre et le fait lever. Puis son intervention fait que les chaînes tombent d’elles-mêmes. A propos des chaînes, un prisonnier était enchaîné par la main droite à la main gauche d’un soldat. Pour Pierre, des mesures supplémentaires avaient été prises. Chacune de ses mains est enchaînée à un soldat. Alors, une fois les chaînes tombées, l’ange invite encore Pierre à s’habiller tout seul puis c’est la délivrance. Il y a la sortie, l’arrivée au bout d’une rue, et l’ange se retire (v.10). Alors Pierre revient à lui. Remarquons ici que les croyants occupent une position supérieure aux anges: ils sont enfants de Dieu. Quant à nos corps qui sont matériel, nous leur sommes inférieurs car nous appartenons à la première création. Et si l’ange est entré dans la prison sans que les portes s’ouvrent, et bien pour la sortie les portes se sont ouvertes pour laisser passer Pierre. Ainsi, pendant que nous sommes dans ces corps, nous avons besoin du service des anges mais bientôt nous aurons des corps spirituels, semblables à celui du Seigneur. Nous hériterons du grand salut (cf Héb. 1, 14 et 2, 3) et nous n’aurons plus besoin du service des anges. Et Pierre, selon v.11 et suivants, va tout naturellement là où se trouvent les disciples. Là, chez la mère de Marc, neveu de Barnabas (Col. 4, 10), on prie pour lui. Ce sont les v. 12 à 16. L’assemblée faisait d’instantes prières. Cependant, la foi qui les animait n’allait pas jusqu’à croire à un exaucement aussi merveilleux. Après avoir vu mourir Jacques, ils pouvaient douter de la délivrance de Pierre. Pour nous, même si notre foi fait parfois défaut, ne sachant pas toujours si telle est vraiment la volonté de Dieu, disons au moins si telle est ta volonté! Il y a toutefois des choses pour lesquelles nous pouvons clairement distinguer si c’est la volonté de Dieu. Exemple: tout ce qui peut le glorifier dans une marche fidèle. Vivons plus près de lui pour être plus familier avec ce qui lui convient (Ps. 25, 12). Un moyen de savoir si telle est la volonté de Dieu, c’est aussi d’examiner le motif qui nous fait agir. Est-ce un motif selon Dieu ? Dans le cas de Pierre, l’assemblée pouvait compter sur l’exaucement car Pierre avait reçu un service qui n’était pas encore accompli et il devait mourir par la crucifixion (Jean 21, 19). Alors, selon v. 15, la servante Rhode, en entendant la voix de Pierre, annonce la nouvelle aux frères qui sont lents à croire car ils pensent que c’est son ange, c’est-à-dire son représentant ou son envoyé. Sur son insistance, on lui ouvre enfin et il raconte son récit qu’il va ensuite raconter dans un autre lieu non sans leur avoir aussi enjoint d’informer Jacques et les frères. Il désire que chacun soit au courant de cette délivrance merveilleuse. Ce Jacques du v. 17 est l’un des principaux frères de Jérusalem. En Gal. 1, 19, il est mentionné comme étant le frère du Seigneur. C’est l’auteur de l’épître qui porte son nom. Il y a aussi un Jacques, fils d’Alphée, qui faisait partie des douze et qui est mentionné pour la dernière fois, dans la Bible, en Act. 1, 13. Au début du chapitre (12, 2), il y a donc Jacques frère de Jean qu’Hérode décapita. Puis Pierre juge bon de quitter Jérusalem. Son activité se poursuit mais à partir d’ici, c’est surtout de l’activité de Paul dont il sera question. Nous verrons encore Pierre, et Jacques, au ch. 15. Nous les verrons à Jérusalem où il était question de savoir si l’on devait imposer la loi aux croyants d’entre les Gentils. Là se terminera le récit inspiré du ministère de Pierre qui continua pourtant jusqu’à sa mort. Cela est visible d’après ses épîtres qui furent écrites vers l’an 66 alors que les récits des chapitres cités des Actes datent de l’an 44 environ.

Versets 18 à 25 : mort d’Hérode

Le jour étant venu, nous comprenons, suite à la délivrance de Pierre, la joie qu’il y a chez les disciples. Mais ce n’est ni le cas pour les soldats chargés de la garde, ni celui d’Hérode. Pour eux, c’est un grand trouble. Leur prisonnier avait été ravi sans qu’ils s’en aperçussent. Ces pauvres gardiens, selon v. 19, ont dû payer de leur vie. La loi d’alors voulait que si un criminel échappait, son garde subisse la même punition. Dieu a permis cela mais nous ne savons pas s’ils ont accepté Christ. Pierre les avait peut-être évangélisé. Quant à Hérode, il est blessé dans son orgueil et plutôt de s’en remettre à Dieu qui lui a parlé, il quitte Jérusalem pour Césarée où Satan lui présente une occasion de rehausser sa dignité. Nous avons dans les v. 20 à 22 une affaire politique dans laquelle les uns trouvaient leur intérêt matériel et Hérode une occasion de s’élever en croyant aux hommages qu’on lui présentait. Hérode est flatté et accepte un hommage divin aussi élevé que peu sincère de la part de ceux qui le lui présente. Hérode oublie qu’il est un homme. Et quel homme ! Il est frappé, il expire. Il n’a pas tenu compte de la leçon que Dieu lui donnait en délivrant Pierre et il tombe sous son jugement. Dieu ne punit pas tout péché sur-le- champ, mais il est certain qu’Il les jugera tous un jour. On ne se moque pas de Dieu. Sous un autre titre, Hérode est l’image du futur antichrist. Cet antichrist sera frappé, qui se proclamera dieu, et consumé (cf 2 Thes. 2, 4 et 8). Dans le chapitre qui nous occupe, il y a aussi deux genres d’activité des anges. A savoir leur activité en faveur des croyants mais aussi les exécuteurs des jugements de Dieu. Et malgré tout cela, la fin du chapitre nous montre la Parole de Dieu qui croit et se multiplie. Et comme au ch. 6, 7, la Parole est identifiée avec les résultats qu’elle produit. Tout vient de la Parole sous l’action de l’Esprit de Dieu. Le dernier verset mentionne Barnabas et Saul qui reviennent de Jérusalem où ils avaient apporté le don des frères d’Antioche (11, 30). Cette indication marque la transition avec un nouveau développement de l’œuvre missionnaire. Jusqu’à présent, toute l’activité partait de Jérusalem. Un nouveau centre s’ouvre maintenant à Antioche.

Ce chapitre 12 termine la partie des Actes qui a commencé au chapitre 8 avec ces témoins dans la Judée, dans la Samarie et les contrées voisines alors que la première grande partie, dans les chapitres 1 à 7, nous entretenait des témoins à Jérusalem. La troisième et dernière grande partie, selon chapitres 13 à 28, fera part des témoins jusqu’aux extrémités de la terre. Cette troisième partie peut être divisée de plusieurs manières. Nous le verrons au niveau des différents chapitres.

 

Chapitre 13 (première mission de Paul et Barnabas – ch. 13 à 15)

Ce chapitre marque une division importante dans les Actes. Les douze premiers ont eu comme grands sujets l’œuvre de Pierre au milieu des Juifs ainsi que la fondation de l’assemblée à Jérusalem. L’œuvre s’était aussi répandue au-dehors de Jérusalem mais seulement au milieu des Juifs. Et c’est au ch. 10, avec Corneille, que la porte est ouverte aux Gentils. Au ch. 11, une assemblée est formée à Antioche. Dès le ch. 13, il est surtout question de Paul dont nous avons vu la conversion au chapitre 9. Paul, c’est le grand apôtre des Gentils, révélateur du mystère concernant l’Eglise (Eph. 3). Paul peut ainsi commencer son œuvre. Il a environ 40 ans et nous sommes en 47 après J.C. Voici 10 ans qu’il est converti. Pendant ce temps, Dieu a préparé son serviteur à la grande mission de l’évangélisation du monde (cf Gal. 1, 17). Son premier voyage est relaté dans les ch. 13 à 15. Remarquons encore, dans ce ch. 13, Antioche de Syrie dans les v. 1 à 3. C’est la plus grande ville du Proche Orient. Puis Antioche de Pisidie dans le v. 15 à 42.

Dès ce chapitre, remarquons aussi que ce n’est plus Christ qui envoie ses disciples ou apôtres. C’est le Saint Esprit qui envoie l’apôtre Paul. C’est une mission de la part de l’Esprit sur la terre, mission qui ne connaît que l’énergie de l’Esprit et qui rend témoignage à Christ comme source d’action et d’autorité. Voilà l’œuvre qui commence maintenant et qui est confiée à Barnabas et à Saul. Barnabas sert un peu de liaison entre les deux systèmes puisqu’il avait fait partie de l’ancien ordre de choses établi à Jérusalem mais il était lui-même un Helléniste de Chypre. Et c’est lui qui avait présenté Saul aux apôtres après la conversion de celui-ci sur le chemin de Damas. Oui Dieu pourvoit toujours des Barnabas, comme des Nicodème, ou des Joseph, ou même des Gamaliel quand il en faut.

Versets 1 à 3 : appel de Saul et de Barnabas

Versets 4 à 12 : l’évangile dans l’île de Chypre

Versets 13 à 41 : discours de Paul à Antioche de Pisidie

Versets 42 à 52 : nouveau discours de Paul

Versets 1 à 3 : appel de Saul et de Barnabas

Le caractère de l’Eglise est céleste. C’est pourquoi l’appel du Seigneur, à Paul, part d’une ville Gentille et non pas de Jérusalem. Cependant et c’est à souligner, l’œuvre s’accomplit toujours en communion avec l’assemblée de Jérusalem. L’Esprit de Dieu saura éviter une division entre chrétiens Juifs et Gentils. Nous le verrons au ch. 15. Satan ne demanderait pas mieux qu’une telle division. Il provoque et souhaite les divisions. L’assemblée d’Antioche, selon v. 1er, ne manque pas d’hommes éminents. L’Hérode dont il est question dans ce verset n’est pas celui qui fut frappé par un ange à Césarée (ch. 12, 33). C’est Hérode le tétrarque de Luc 3, 1 qui a condamné Jean le Baptiseur à la décapitation et qui a joué un rôle indigne dans le procès de Jésus. Manahem (qui signifie consolateur selon la forme grecque) est l’ami d’enfance d’Hérode ou son demi-frère. Barnabas signifie aussi, selon ch. 4, 36 où il est mentionné pour la première fois, fils de consolation. Siméon surnommé Niger (le Noir) est peut-être africain. Lucius vient de Cyrène, une ville importante de l’Afrique du Nord. Rien ne permet de l’assimiler à son homonyme de Rom. 16, 21. Quoiqu’il en soit, la vraie grandeur de ces hommes n’est pas liée à leurs activités antérieures mais bien à celle qui vient selon la grâce de Dieu qui a agit envers eux. Ces hommes servaient le Seigneur et jeûnaient. Oui, pour connaître la pensée du Seigneur et le service avec intelligence, il faut avoir l’esprit libre et non pas être influencé par ce qui satisfait la chair. Cela même dans les choses les plus légitimes comme la nourriture. Soyons sobres. Si ce n’est pas le cas, l’on perd la capacité d’apprécier la valeur des choses et de leurs rapports entre elles. Le jeûne est souvent uni à la prière. Il faut bien cela pour libérer l’esprit et être aptes à comprendre ce que l’on doit demander à Dieu et pour discerner sa réponse. Dans la Parole, il y a des exemples où l’on ne s’accorde pas des satisfactions charnelles. Citons :

Jug. 20, 26 :

Et tous les fils d’Israël et tout le peuple montèrent et vinrent à Béthel, et pleurèrent et demeurèrent là devant l’Éternel, et jeûnèrent ce jour-là jusqu’au soir; et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de prospérités devant l’Éternel

2 Sam. 12, 16 :

Et David supplia Dieu pour l’enfant, et David jeûna; et il alla et passa la nuit couché sur la terre.

Est. 4, 3 :

Et dans chaque province, partout où parvint la parole du roi et son édit, il y eut un grand deuil parmi les Juifs, des jeûnes et des pleurs, et des lamentations ; beaucoup firent leur lit du sac et de la cendre.

Oui, il faut de telles dispositions dans les cœurs de ces hommes pour recevoir l’appel au sujet de Barnabas et de Saul. Dieu ne veut pas des volontaires à son service mais des appelés. Le service n’est jamais par choix personnel mais par décision divine, quoique chacun ait la responsabilité de s’engager pour le Seigneur. Au v. 13, l’imposition des mains est un acte qui indique une pleine identification avec eux et leur service. Aussi peuvent-ils partir avec les secours de l’Esprit et la communion fraternelle. Cela est nécessaire lorsqu’un frère se voue au service du Seigneur. C’est différent d’une ordination qui ne se trouve pas dans les enseignements du N.T.

Versets 4 à 12 : l’évangile dans l’île de Chypre – conversion du proconsul

En lisant cette portion, nous voyons l’activité du Saint Esprit. L’action de l’Esprit, qui avait fait mettre à part Barnabas et Saul, est constante. L’Esprit les envoie et les dirige tout au long de leur activité. Depuis Antioche, ils descendent à Séleucie, port d’Antioche, et de là firent voile pour Chypre, lieu d’origine de Barnabas (4, 36). Là, ils annoncent la Parole dans les synagogues en ayant aussi Jean comme serviteur (v. 4 et 5). Jean, neveu ou cousin de Barnabas (Col. 4, 10), a aussi le nom de Marc (ch. 12, 12). Sa mère s’appelle Marie. Le service de Jean-Marc s’apparente à un service de nature spéciale (cf Luc 1, 2 – note). Paul commence par aller prêcher dans les synagogues pour atteindre premièrement les Juifs. A Philippe, où il n’y avait pas de synagogue, Paul trouvera les Juifs au bord du fleuve (Act. 16). En Rom. 1, 16, il est mentionné que Paul parle premièrement aux Juifs puis aux Grecs. La nation juive va être jugée mais les Juifs sont individuellement des objets de grâce comme, du reste, tous les hommes. Ces Juifs, qui bénéficient même d’une priorité sur les Gentils, sont toujours des bien-aimés à cause des pères (Rom. 11, 28).

Puis, de Salamine (Famagusta), ils traversent l’île et arrivent à Paphos. Il y a là ce faux prophète Juif, magicien, lié avec le proconsul Serge Paul. Il est étonnant qu’un homme éminent comme Serge Paul ait Elimas (qui signifie sage !) comme conseiller. Le nom Juif d’Elimas est Bar-Jésus qui signifie fils de Jésus ou de Josué. En réalité, c’est un faux prophète. Satan est habile pour se déguiser sous des noms pieux ! Cet endroit était donc un haut lieu de l’idolâtrie et de l’occultisme. Les Grecs y avaient transformé un temple célèbre d’Astarté en un temple d’Aphrodite au culte infâme. Oui, Barnabas et Saul sont sur un terrain bien difficile. Et, au v. 9, Saul est appelé pour la première fois Paul. C’est son nom grec. Toutefois ce changement n’est pas très clair. C’est en effet peut-être simplement la nouvelle forme de son nom pour lui donner une apparence romaine ou gentile plutôt que juive. Quoiqu’il en soit Paul, discernant le mauvais esprit qui anime Elimas (cf 1 Cor. 12, 10 et 1 Jean 4, 1), fixe les yeux sur ce magicien qui résiste puis qui devint aveugle (v.6-11). Ce jugement est frappant pour un voyant ! Lui qui cherchait à conduire le proconsul doit maintenant se faire mener par la main ! Mais Paul sait par expérience personnelle que l’aveuglement des yeux peut permettre à la lumière de jaillir dans l’obscurité de l’esprit. Il représente aussi le peuple juif qui s’oppose toujours à Christ et à ses serviteurs et qui veut empêcher le salut de venir aux nations. Et bien maintenant Israël est comme moralement aveugle et Dieu permet que l’évangile soit annoncé aux nations pour le rassemblement de l’Eglise. Puis Israël sera ensuite sauvé (Rom. 11, 25-26). Quant au proconsul, il est saisi et il croit (v. 12). Il croit non à cause du miracle mais car est saisi par la doctrine du Seigneur. Chypre devint la première province romaine gouvernée par un chrétien. L’incrédulité d’Israël amène la conversion des Gentils mais l’œuvre s’accomplit par la parole du Seigneur.

Versets 13 à 41 : discours de Paul à Antioche de Pisidie

Paul et ses compagnons quittent Chypre pour Perge de Pamphylie. C’est une ville importante et c’est remarquable de voir ces missionnaire, sous la conduite du Seigneur, porter leurs efforts d’évangélisation sur les étapes principales qui jalonnent les grandes artères de l’Empire romain. Ils revisiteront cette île lors de leur retour (ch. 14, 25). Perge est en Asie Mineure, vis-à-vis de Chypre et c’est là que Marc les quitte pour retourner à Jérusalem. C’est une épreuve et une rupture grave. Ce n’est pas un simple départ. Act. 15, 38 est significatif. Cet abandon ajoute aux fardeaux que doivent porter Paul et Barnabas et va conduire à leur séparation (ch 15, 37-40). Marc n’est peut-être pas assez fort pour supporter l’opposition que rencontre le christianisme. Mais il fera des progrès : cf Act. 15, 37 et 2 Tim. 4, 11. Ainsi Marc fit d’utiles expériences dans le service et c’est même lui qui écrivit l’évangile qui porte son nom et qui présente le Seigneur sous le caractère du parfait serviteur. Notons qu’à partir de Perge, Paul est mentionné avant ses compagnons et passe au premier plan dans la suite du livre des Actes cela juste avant que Luc mentionne le départ de Jean-Marc.

Versets 15 + : puis de Perge, Paul, avec ses compagnons, arrive à Antioche de Pisidie et entre dans la synagogue le jour du sabbat. On sait que dans les synagogues la loi était entièrement parcourue selon un plan déterminé. On lisait aussi des passages des livres prophétiques en rapport avec la portion de la loi choisie. Cela permet aux deux évangélistes d’entrer en contact avec les Juifs et d’établir comme un relais avec ceux des nations qui servent Dieu dans la synagogue pour mieux atteindre les païens. Et ils s’assirent comme de simples auditeurs, sans prétention. Mais ils attirèrent cependant l’attention des chefs de la synagogue qui les invitent à dire quelque chose pour le peuple (v. 15). Certainement que Paul et son compagnon s’attendaient à Dieu et Dieu donne l’occasion. Paul la saisit. Il s’adresse aux deux groupes des son auditoire, les Juifs et ceux des nations qui craignent Dieu (les  » craignant-Dieu « ). Paul parlera sur un ton respectueux pour gagner la confiance de ses auditeurs. Il ne parlera pas de lui. On verra que ce discours est un modèle du genre. Il est concis, clair et structuré en trois parties avec l’histoire du peuple d’Israël, l’accomplissement des promesses et la résurrection de Christ par laquelle il a été démontré Fils de Dieu (Rom. 1, 4). Au v. 16, Paul prend donc la parole. Il récapitule d’abord brièvement l’histoire du peuple Juif (v. 17-25 : cf Deut. 26, 5-10; Ex. 6, 1-6; Ps. 136, 11-12; 1 Sam. 13, 14; Luc 7, 28, etc) depuis l’appel des pères, c’est-à-dire depuis Abraham, puis Isaac et Jacob. Il va jusqu’au rejet de Christ. Paul établit clairement, par l’histoire succincte du peuple que Jésus devait venir et il est venu. Mais il a été rejeté. Avant d’en parler, Paul marque d’abord, dans les v. 26 et 27, la différence entre eux et ceux de Jérusalem qui sont coupables de la mort du Seigneur. Paul rappelle l’accomplissement de tout ce qui avait été dit concernant la mort du Seigneur et son ensevelissement. Puis il ajoute que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts. Voilà le grand témoignage qui devait être rendu par les apôtres, le grand sujet de leur prédication. Et ce passage, avec le v. 33, établit que Jésus était bien le Fils de Dieu malgré tout le mépris qu’il avait recueilli et la haine qui le poursuivit jusqu’à sa mort. Mais si les prophètes avaient annoncé ses souffrances et sa mort, ils avaient aussi annoncé l’accomplissement des bénédictions promises à David, c’est-à-dire le royaume glorieux promis à sa semence – Ésaïe 55:3 : Inclinez votre oreille et venez à moi ; écoutez, et votre âme vivra : et je ferai avec vous une alliance éternelle, les grâces assurées de David. Ce royaume n’avait pas été établi sous le règne de David et ni sous ceux de ses successeurs. Le Psaume 16 :10, dit aussi que Jésus ressuscitera. Pierre avait aussi fait la démonstration, au ch. 2, 22-36, que ce verset du Psaume 16 ne pouvait pas s’appliquer à David. Par conséquent, cette parole annonce la résurrection de l’Oint en la personne de Jésus. Oui, ces v. 33 à 37 montrent aussi que ce règne ne pouvait pas être réalisé par David puisqu’il était mort. Quant à Jésus, Dieu l’a ressuscité. Ces grandes vérités sont ainsi établies irréfutablement. Et Paul annonce aux Juifs d’Antioche quelles en sont les conséquences pour eux. Il leur dit aussi, en attendant que le royaume soit établi, qu’une œuvre encore plus merveilleuse s’accomplit en leur faveur, à savoir : v. 38 et 39 – Sachez donc, hommes frères, que par lui vous est annoncée la rémission des péchés, et que de tout ce dont vous n’avez pu être justifiés par la loi de Moïse, quiconque croit est justifié par lui. Il s’agit donc de la rémission des péchés. Dieu l’offre à tous par le moyen de la foi au Seigneur Jésus. Et c’est ce qui est prêché, aujourd’hui encore, mais qui ne le sera bientôt plus puisque le Seigneur vient pour enlever son Eglise. Alors, pour ceux qui ne veulent pas de ce salut, il sera trop tard. Ce monde sera frappé par les jugements divins. Mais tant que la patience de Dieu est là, il y a urgence de se mettre en règle avec lui : il faut être justifiés par l’œuvre de Christ car Christ a porté le poids de nos péchés sous le jugement de Dieu. Dieu est juste et il est satisfait de l’œuvre de son fils. Et bien que beaucoup puissent encore accepter l’offre de grâce avant qu’arrivent les jugements. Paul l’annonce dans les v. 40 et 41 : Prenez donc garde qu’il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes : « Voyez, contempteurs, et étonnez-vous, et soyez anéantis ; car moi, je fais une oeuvre en vos jours, une oeuvre que vous ne croiriez point, si quelqu’un vous la racontait ». Ces versets 38 à 41 constituent un moment historique pour Israël. Paul annonce la grâce abondante avant de conclure par un sérieux avertissement tiré du prophète Habakuk (1, 5). Par ces paroles, Dieu accordait aux Juifs qui n’avaient pas participé directement à la condamnation de Jésus une occasion de se repentir. Ils pouvaient encore reconnaître et accepter le Messie. S’ils refusaient, connaissant la vérité, ils devenaient coupables. Cette conclusion est aussi valable aujourd’hui : ceux qui rejettent maintenant le Sauveur devront se tenir plus tard devant Lui comme Juge, et il n’y aura plus de délivrance possible.

Versets 42 à 52 : nouveau discours de Paul

Au premier sabbat, seuls les Juifs et les prosélytes de la synagogue entendirent le message de l’évangile. Au sabbat suivant, les païens sont particulièrement touchés. Il y avait donc ce désir que l’évangile soit annoncé le sabbat suivant. Et même avant cela, des Juifs et des prosélytes suivent Paul et Barnabas. Ces hommes sont exhortés à persévérer dans la grâce. Il faut que l’effet de ces paroles dure car la grâce leur avait été annoncée et non le royaume en gloire. Alors il faut persévérer car il y aurait opposition de la part des Juifs et du monde. Le cœur naturel n’aime pas la grâce car l’accepter c’est avouer qu’on ne peut rien offrir à Dieu et qu’on ne vaut rien. Oui, on ne peut faire grâce qu’à un coupable car l’homme parfait n’a pas besoin de grâce. Et Pierre dit que cette grâce est la vraie grâce de Dieu (1 Pi. 5, 12). Le christianisme remplace le judaïsme. Alors le sabbat suivant (v. 44 et 45), presque toute la ville fut rassemblée pour entendre la parole de Dieu. Mais les Juifs sont jaloux; ils ne veulent pas de la grâce. Paul leur rappelle bien des vérités (cf Es. 49, 5 et 6). Il y a certains passages qui auront leur application littérale dans le millenium, comme celui cité d’Esaïe 49 mais en attendant il s’applique au temps de la grâce où les Gentils sont introduits dans l’Eglise aussi bien que les Juifs croyants. Et en entendant les paroles de Paul et Barnabas, ceux des nations se réjouissent (v. 48 et 49). La fin du v. 48 est remarquable tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. La Parole de Dieu maintient ces deux vérités de l’élection et de la responsabilité. Elles paraissent contradictoires à nos esprits humains limités mais sont justes ensemble (Ps. 19, 9). Le côté de la responsabilité est aussi souligné au v 46 et la souveraineté de Dieu qui choisit qui il veut (l’élection) l’est au v. 48. La question du pécheur ne doit pas être: suis-je élu? c’est l’affaire de Dieu mais: que dois-je faire pour être sauvé? La doctrine de l’élection nous fait prendre conscience de nos limites humaines et de l’insondable grâce de Dieu. Elle nous conduit à adorer. La parole du Seigneur se répand par tout le pays et l’évangile fait ainsi son entrée au milieu des nations. Mais Paul souffre aussi, comme le Seigneur avait dit à Ananias (ch. 9, 16: « je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom »). Paul endura ces souffrances surtout de la part des Juifs qui s’opposèrent toujours à son ministère. Ces Juifs suscitent même une persécution (v. 50 – cf Jean 15, 18-21). Et ces femmes de qualité, qui avaient quitté l’idolâtrie, sont fortement attachées au Judaïsme. Elles s’en tiennent donc à cette religion qui leur avait fait connaître le vrai Dieu, tel qu’il s’était révélé à Israël. Elles deviennent ainsi des instruments aux Juifs pour s’opposer à l’évangile qui ne distingue pas entre Juifs et Gentils. L’éducation n’a jamais empêché hommes et femmes de persécuter les chrétiens. Mais au ch. 17, 12, nous verrons ces femmes de qualité recevoir l’évangile. Puis, en quittant ces lieux, Paul et Barnabas firent comme le Seigneur avait enseigné à ses disciples selon Matt. 10, 14. En secouant la poussière de leurs pieds, ils montrent que tout était fini entre eux et leurs persécuteurs. Mais les apôtres laissent derrière eux une assemblée et des disciples remplis de joie et de l’Esprit Saint (v. 52). Ainsi la parole de la grâce triomphe. Un témoignage est formé dans cette ville. Et la persécution oblige les apôtres d’aller d’un lieu à l’autre pour y prêcher l’évangile. Ce fut souvent le cas pendant leur ministère.

 

Chapitre 14 (première mission de Paul et Barnabas – ch. 13 à 15)

Versets 1 à 7 : Paul et Barnabas à Iconium

Versets 8 à 19 : les apôtres à Lystre

Versets 20 à 28 : l’œuvre à Derbe et le rapport à Antioche de Syrie

En bref

Ce chapitre est une confirmation qu’il faut passer par la tribulation pour hériter du royaume. Dans la persécution contre Paul et Barnabas, nous y voyons le cœur de l’homme chez les païens ainsi que les gens religieux chez les Juifs qui ne possèdent pas la vérité. Remarquons qu’un chrétien qui s’accommode avec le monde évitera la persécution mais il perdra aussi la joie de l’Esprit et la communion avec Dieu. Certes la persécution ouverte est passée mais nous subirons la persécution de la part du monde et de nos familles si nous sommes fidèles car le monde ne peut pas supporter la fidélité. Et si un chrétien marche avec le monde, il ne gagnera pas le cœur du monde à Christ. C’est plutôt lui qui s’éloignera de Christ. Certes, il ne perdra pas la vie mais il perdra ses privilèges spirituels, sa joie, et l’approbation du Seigneur. En fait, son témoignage sera contre le christianisme. Il dira par sa vie que l’amitié du monde n’est pas inimitié contre Dieu. Le chrétien avec le monde n’est heureux d’aucune manière. Quant au choix des anciens, remarquons que nous n’avons pas, aujourd’hui, l’autorité apostolique et que l’élection par l’assemblée est une chose inconnue dans la Parole.

Versets 1 à 7 : Paul et Barnabas à Iconium

Ayons, comme Paul et Barnabas, de la fidélité. Nous sommes tous appelés à être fidèles, non à avoir du succès.

Dieu met sa Parole à la portée de tous. C’est ce que nous voyons dans ces versets où une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent. Paul et Barnabas parlent sous la puissante action du Saint Esprit. Et les hommes croient. En Rom. 10, 17 « Ainsi la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu ». L’homme raisonneur prétend que pour croire, il faut comprendre. Mais la Parole de Dieu ne peut être comprise que par ceux qui croient parce qu’ils possèdent la vie divine et le Saint Esprit. Ces choses sont à la portée de tous, y compris des petits-enfants: Matt. 11, 25  » En ce temps-là, Jésus répondit et dit : Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants ». Alors, devant les résultats de la prédication de Paul, les Juifs incrédules excitent ceux des nations contre les frères. Oui, il y a l’opposition de Satan dans cette œuvre de Dieu. Mais le Seigneur fortifie ses apôtres. Des miracles et des prodiges se font. La Parole est accréditée auprès de ces païens. Ainsi, la Parole qui est annoncée, et les miracles qui ont lieu, font que l’œuvre de Dieu s’accomplit. Aujourd’hui aussi, il faut la puissance de la Parole de Dieu pour nous sauver. A Iconium, capitale de la Lycaonie, on retrouve la même scène qu’à Antioche. Paul et Barnabas parlent dans la synagogue. Le Seigneur agit avec eux et par eux; en Marc 16, 20: « Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant la parole par les signes qui l’accompagnaient ». Résultat de cette prédication: une partie croit et l’autre pas. Et les Juifs se soulèvent pour outrager les apôtres et les lapider, cela avec les Gentils non croyants. Mais cela ne fait que contribuer à propager l’œuvre de Dieu ailleurs. Oui, selon v. 4 à 7, les apôtres s’enfuient à Lycaonie, à Lystre et à Derbe. Ils évangélisent ces villes. Les apôtres ne sont pas obstinés et savent se retirer à temps. Ils s’enfuient dans ces autres villes de la province. Quelle sagesse, quel équilibre!

Versets 8 à 19 : les apôtres à Lystre (colonie romaine)

Parmi les auditeurs à Lystre, il y a cet homme qui n’a jamais marché. Paul le guérit. Son infirmité fut l’occasion de son salut. Ce récit montre aussi que l’obéissance à la Parole du Seigneur est toujours accompagnée de la force nécessaire pour l’accomplir. Alors, devant ce grand miracle (cf 2 Cor. 12, 12), les foules croient que les dieux sont venus à eux d’où ce nom de Jupiter donné à Barnabas et de Mercure à Paul. On attribuait l’éloquence à Mercure et les sacrificateurs de Jupiter amènent des taureaux et des couronnes pour sacrifier à Paul et à Barnabas. Ces hommes ignorants attribuent cette puissance à leurs divinités. Alors, les apôtres déchirent leurs vêtements et s’écrient, dans les v. 15 à 17 « … hommes, pourquoi faites-vous ces choses … ». Ces versets contiennent un bref et merveilleux discours dans lequel l’apôtre leur déclare premièrement qu’ils sont des hommes comme eux. Il ajoute que le vrai Dieu a créé toutes choses et qu’il faut se tourner vers Lui et laisser de côté les vanités de l’idolâtrie. Oui, Dieu avait laissé les nations dans leurs propres voies et les hommes avaient abandonné Dieu pour adorer les faux dieux derrière lesquels se plaçaient les démons (cf Rom. 1, 19-32 et 1 Cor. 10, 19-20). Mais Dieu a pris soin des nations. Il y a le témoignage de la création. Mais maintenant Dieu passe par-dessus ce temps d’ignorance des hommes comme Paul le dit aux Ephésiens (Act. 17, 30). Et Dieu les invite à se tourner de leurs idoles vers Lui (1 Thes. 1, 9). La foule a eu de la peine à ne pas sacrifier mais leur exaltation ne dura pas longtemps puisque des Juifs venus d’Antioche et d’Iconium les excitèrent contre Paul à tel point qu’il est lapidé jusqu’à le croire mort. Ah! tel est le cœur de l’homme: il prend les apôtres pour des dieux et sitôt après on les traite comme de vils malfaiteurs, indignes de vivre. Oui, si le cœur n’est pas vraiment touché, il n’y a que des impressions passagères qui ne créent aucune conviction.

Soulignons encore, dans les v. 14 à 18, combien les apôtres attirent l’attention non sur eux-mêmes mais sur le Créateur de toutes choses. Il est le Dieu unique alors que les Grecs s’étaient imaginé une multitude de dieux. Pour eux, ces dieux vivaient retirés sur l’Olympe, inaccessibles. Mais Dieu se révèle aux hommes: par la création mais dès ces temps-là en Christ. Remarquons encore combien Paul et Barnabas savent adapter leurs messages à leur auditoire. En parlant aux Juifs dans une synagogue, ils annoncent Jésus comme le Messie promis (ch. 13, 13-41). Lorsqu’ils s’adressent aux païens lors d’une prise de contact, ils soulignent que Dieu se révèle dans la nature. Prenons exemple pour témoigner à qui que ce soit.

Versets 20 à 28 : l’œuvre à Derbe et le rapport à Antioche de Syrie

La puissance du Seigneur est là pour soutenir son serviteur qui vient d’être lapidé (cf 2 Cor. 11, 25. Son service n’est pas terminé. En 2 Tim. 3, 11, Paul rappelle ses souffrances à Antioche, Iconium et Lystre. Mais le Seigneur l’a délivré de toutes et Paul comprend très bien le but du Seigneur. Nous le voyons en 2 Cor. 12, 9-12: et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité. Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance du Christ demeure sur moi. C’est pourquoi je prends plaisir dans les infirmités, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les détresses pour Christ : car quand je suis faible, alors je suis fort. Je suis devenu insensé : vous m’y avez contraint ; car moi, j’aurais dû être recommandé par vous ; car je n’ai été en rien moindre que les plus excellents apôtres, quoique je ne sois rien. Certainement les signes d’un apôtre ont été opérés au milieu de vous avec toute patience, [par] des signes, et des prodiges, et des miracles. Ce passage est important pour nous. Si nous rencontrons de l’opposition dans le chemin, il faut que la force vienne du Seigneur pour que son œuvre soit encore et toujours proclamée. Ces apôtres sont vraiment conduits par le Seigneur en retournant à Lystre, Iconium et Antioche (v. 21). Ces serviteurs retournent dans les localités où ils ont été persécutés car ils sont le désir de revoir les croyants qu’ils y avaient laissés. Paul ne travaille pas seulement à évangéliser puisque dans chaque localité les convertis forment une assemblée de Dieu. L’apôtre est vraiment sur les traces de son divin Maître. A cet égard, comparons Eph. 5, 25-26 avec 2 Cor. 11, 28:

Maris, aimez vos propres femmes, comme aussi le Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle et: outre ces choses exceptionnelles, il y a ce qui me tient assiégé tous les jours, la sollicitude pour toutes les assemblées. N’oublions pas que l’édification de l’Assemblée constitue une partie importante de l’œuvre du Seigneur. C’est pourquoi Paul et Barnabas vont et fortifient les âmes (v. 22). Paul comprend la nécessité de fortifier et d’exhorter ces nouveaux convertis. Dans ce temps-là, selon le verset 23, des anciens sont choisis. Seul les apôtres, qui ont une autorité qui n’existe plus maintenant, peuvent choisir des anciens. Les qualités requises pour de tels hommes se trouvent dans 1 Tim. 3, 1-7 et Tite 1, 5-9. Quant aux assemblées, elles sont recommandées à Dieu et au Seigneur comme nous le verrons au ch. 20, 32. Il n’y a pas de succession d’apôtres ni d’anciens quoique des frères peuvent porter ce dernier caractère. En considérant ces choses et en pensant ce que l’homme a fait, nous réalisons combien tout à dégénéré puisque non seulement on nomme des surveillants, c’est-à-dire des évêques, puis des archevêques, et puis un pape. Revenons à Paul et Barnabas. Ils reviennent sur leurs pas et traversent à nouveau la Pisidie et la Pamphylie pour arriver à Perge. Là, ils annoncent la Parole et continuent sur Attalie (v. 25). Et de là, ils retournent à Antioche d’où ils étaient partis. A Antioche, ils réunirent l’Assemblée et leur racontèrent toutes les choses qui leur étaient arrivées. On peut penser que ces serviteurs étaient animés d’une bonne disposition d’esprit en faisant leur rapport, celle de Luc 17, 10: Ainsi, vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses qui vous ont été commandées, dites : Nous sommes des esclaves inutiles ; ce que nous étions obligés de faire, nous l’avons fait. Ainsi donc, les ch. 13 et 14 nous font connaître le premier voyage de l’évangélisation de Paul, ce commencement du grand ministère que le Seigneur lui avait confié.

 

Chapitre 15 (première mission de Paul et Barnabas – ch. 13 à 15)

Versets 1 – 21 : une conférence à Jérusalem

Versets 22 – 35 : lettre adressée aux assemblées des nations

Versets 36 – 41 : départ de Paul pour son second voyage

Satan ne renonce pas et s’acharne toujours contre le rassemblement. Il a déjà utilisé les Juifs incrédules pour susciter des persécutions, selon les chapitres précédents. Et ici, au ch. 15, ce sont des Juifs convertis qui troublent les assemblées depuis l’intérieur. Ces Juifs veulent introduire la loi et les ordonnances chez les chrétiens des nations. Alors, Paul lutte contre eux. Mais en lisant l’épître aux Galates, on voit néanmoins combien ces Juifs avaient réussi dans les assemblées de la Galatie. Ainsi, ce ch. 15 montre les efforts de l’ennemi pour troubler les chrétiens et susciter des souffrances dans le cœur de Paul. L’attaque de l’ennemi est subtile et dangereuse. Elle devait aboutir soit à placer les chrétiens sous la loi de Moïse (introduire le légalisme), soit à provoquer une division dans l’église avec l’église de Jérusalem et celle des nations. Mais une issue est là et cette question est définitivement réglée. Elle est aussi réglée là où le mal avait surgi, à Jérusalem.

Versets 1 – 21 : une conférence à Jérusalem

Ce que les Juifs disent de la circoncision, au v. 1er, est en opposition directe avec l’évangile de la grâce. L’évangile de la grâce, c’est le salut gratuit par la foi en l’œuvre de Christ à la croix. Sur le principe des œuvres, personne n’a pu et ni ne peut être sauvé. Cela se passe à Antioche mais la chose ne sera pas tranchée là, même si elle l’aurait pu. C’est à Jérusalem que l’on se rend, vers les apôtres et les anciens, pour discuter de cette question qui suscite une grande contestation entre Paul et Barnabas d’une part, et ces Juifs d’autre part. L’ennemi cherche ainsi à diviser entre les Assemblées, composées surtout de Juifs, dont celle de Jérusalem est comme un centre et celles des nations dont Antioche est aussi un centre. Il ne faut pas qu’une division éclate et les choses seront réglées à Jérusalem. Les frères d’Antioche s’y rendent avec les apôtres Paul et Barnabas. En chemin, la conversion des nations est racontée ce qui cause de la joie. Et puis, arrivés à Jérusalem, toutes choses sont racontées. Mais il y avait quelques Pharisiens qui avaient cru, qui étaient donc chrétiens, mais qui n’avaient pas abandonné les formes du judaïsme. C’est eux, précisément, qui disaient qu’il fallait circoncire les croyants d’entre les Gentils (v. 2 à 5). Les Pharisiens sont donc attachés au judaïsme et ne sont pas incrédules comme les Sadducéens, ni mondains comme les Hérodiens. On comprend que les croyants issus d’entre eux demeurent attachés à leur religion tout en ayant accepté le salut par Christ. L’on voit chez eux que plus l’on tient à une religion qui s’adapte à la chair, plus on l’abandonne difficilement. Ces Pharisiens n’avaient pas compris qu’il est inutile de circoncire puisque le vieil homme a pris fin à la croix. Oui, cette chair, ce vieil homme, est mort en Christ à la croix. Il n’est donc pas nécessaire d’accomplir la circoncision. Alors on s’assemble et l’on discute de cette grave question. Remarquons que la délégation a été reçue par toute l’assemblée mais l’affaire sera débattue seulement par les apôtres et les anciens en présence d’autres frères, comme la suite du récit en témoigne. Ce que Paul rapporte en Gal. 2, 6-10 a eu lieu en privé; ici, l’affaire fait l’objet d’un rassemblement plus large pour résoudre le problème.

Versets 6 à 12 : Pierre affirme clairement la suffisance de l’œuvre de Christ pour être sauvé. Il met, quant au salut, Juifs et Gentils sur un pied d’égalité. Cela froisse l’orgueil de ces Pharisiens convertis qui doivent entendre que mettre ces chrétiens sous la loi, c’est tenter Dieu. On ne peut exiger de Dieu qu’il recommence l’expérience de l’homme naturel. Et puis, la loi et la grâce ne se mélange pas. C’est l’une ou l’autre. Demeurer sous la loi, c’est la perdition. Accepter la grâce, c’est le salut. Le discours de Pierre est beau. Il est aussi concluant. On se tait. Et Barnabas et Paul, au v. 12, peuvent encore raconter tous les miracles que Dieu fait par leur moyen. Il est ainsi démontré que Dieu approuve leur ministère. Remarquons aussi, dans ces versets, que Barnabas est mentionné en premier et cela probablement parce qu’il était mieux connu des frères de Jérusalem. Il raconte les faits et Paul confirme, respectant ainsi le principe des deux ou trois témoins par les quels toute chose doit être établie (cf Deut. 19, 15; Matt. 18, 16; 2 Cor. 13, 1; 1 Tim. 5, 19).

Versets 13 à 18 : c’est au tour de Jacques de prendre la parole. C’est l’ancien, c’est le plus estimé de l’assemblée de Jérusalem, c’est l’auteur de l’épître qui porte son nom et, selon Gal. 1, 19, l’un des frères du Seigneur. Ses paroles ont donc du poids pour les auditeurs Juifs. Il démontre aussi que les paroles de Pierre sont en accord avec Amos 9, 11-12. Ce passage, repris dans les versets 16 à 18, s’applique littéralement à ce que Dieu fera pour rétablir le peuple après les jugements qui seront tombés sur lui. Cela amènera la bénédiction des nations. Et en attendant l’accomplissement entier de cette promesse, elle se réalise en ce que les bénédictions parviennent aux nations par l’évangile pour en faire un peuple céleste. Lorsque le temps de l’Eglise aura passé, le tabernacle de David sera réédifié. Dieu reprendra ses relations avec son peuple mis de côté pour un moment. Alors, on est d’avis de ne pas inquiéter ceux des nations mais simplement de leur écrire qu’ils s’abstiennent des souillures des idoles, et de la fornication, et de ce qui est étouffé et du sang, cela selon versets 19 à 21. Voilà qui est suffisant pour les Juifs qui restent sous la loi, mais aussi pour tous les hommes, c’est-à-dire tous les croyants qui ont la responsabilité de se conformer à la parole de Dieu, cela dès le commencement et doivent, Juifs ou non Juifs, s’abstenir de l’idolâtrie, de la fornication, et de l’usage du sang interdit dès le jour où un nouveau monde recommença avec Noé (cf Gen. 9, 4; Lév. 7, 26; 17, 12-13; Deut. 12, 17-23; 15, 23). Dieu maintient donc pour les chrétiens ce qu’il a ordonné à chacun.

Combien il est important de toujours s’appuyer sur les Ecritures quand des décisions doivent être prises. Ici, Jacques, en citant Amos porte un coup décisif. Cela est d’autant plus remarquable que les fauteurs de troubles venaient précisément de l’entourage de Jacques (cf Gal. 2, 12).

Versets 22 – 35 : lettre adressée aux assemblées des nations

V. 22: On prend la décision de communiquer aux assemblées des nations le résultat de cette conférence afin de les rassurer en annulant ce que certains hommes leur avait dit quant à la loi de Moïse. Selon v. 6, la question avait été débattue par les apôtres et les anciens. Il est beau de voir que toute l’assemblée se trouve d’accord (v. 22, 25) avec ce qu’avait dit Jacques. C’est l’occasion de relever deux principes importants. 1) La décision n’a pas été soumise au vote de l’assemblée. Elle a été obtenue par approbation générale. 2) Il n’appartient pas à quelques-uns, aussi influents soient-ils, de prendre une décision pour l’ensemble. L’assemblée tout entière, frères et sœurs réunis, se prononce.

Pour communiquer cette décision aux nations, deux frères de Jérusalem, Judas et Silas, sont envoyés à Antioche comme témoins et pour éviter tout malentendu. Il faut une bonne communication dans les assemblées. Ainsi, deux frères avaient aussi été délégués par Antioche pour aller à Jérusalem. Il y a des missions délicates mais la communion dépend, entre autres, d’une bonne communication. Par cet acte de réciprocité, les frères d’Antioche sauront que la décision est officielle et pourront constater qu’elle ne reflète pas l’opinion d’un parti.

V. 23-33: par cette lettre (de consolation), les frères de Jérusalem déclarent aux assemblées des nations qu’il n’y avait aucune solidarité entre eux et ceux qui les avaient troublés. Ceci est important car d’autres peuvent se réclamer de l’autorité de Jérusalem pour imposer les ordonnances de Moïse. Alors, on prend connaissance de cette lettre à Antioche et tous sont réjouis et consolés. Remarquons que cette lettre ne contient pas l’opinion des frères, bien qu’ils aient été tous d’accord, mais la pensée de l’Esprit (v. 28) au sujet des dispositions que Dieu avait prises avant que la loi fut donnée à Moïse. Remarquons aussi la recommandation chaleureuse concernant Barnabas et Paul : les frères reconnaissent qu’ils sont prêts à donner leur vie pour Jésus Christ. Judas et Silas sont avec les apôtres et ils exhortent l’assemblée à Antioche et plusieurs sont fortifiés (cf v. 30 à 33). De bonnes relations sont ainsi établies entre les frères de Jérusalem et ceux des nations. C’est aussi un encouragement et une force pour Paul de pouvoir dire désormais, aux judaïsants, ce que l’assemblée de Jérusalem avait décidé. La communion est établie, ou rétablie. L’unité de l’église est sauvegardée. Il ne peut en être autrement lorsque les règles divines sont respectées. Voici quelques-uns de ces principes ou règles: ne pas laisser quelque chose en suspens; avoir confiance aux frères que le Seigneur a doués pour débattre de problèmes doctrinaux difficiles; écouter les frères expérimentés; se voir entre frères et ne pas simplement écrire une lettre; respecter le principe des témoins; ne pas agir d’une manière indépendante vis-à-vis d’une autres assemblée; prendre les décisions en assemblée. Au bout d’un certain temps (v. 33), Judas et Silas sont congédiés en paix et retournent à Jérusalem. Leur service est allé bien plus loin que d’apporter leur témoignage. Comme prophètes, ils ont exercé un ministère fructueux car la pais est un des fruits de l’Esprit.

V. 34: Ce verset  » Mais il sembla bon à Silas de demeurer là  » se trouve dans quelques manuscrits mais manque dans d’autres.

V. 35: ce verset montre que Dieu, dès le début, a pourvu à ce qu’il y ait parmi les nouveaux convertis des hommes capables d’enseigner.

Versets 36 – 41 : départ de Paul pour son second voyage

Dès le v. 36, nous constatons que Paul ne se contente pas d’évangéliser. En effet, il a à cœur l’édification et la prospérité des assemblées qui constituent le témoignage du Seigneur. Aujourd’hui, et malgré la ruine de l’Eglise professante, les vrais croyants qui se trouvent au milieu d’elle constitue la véritable Eglise ou Assemblée et sont responsables de marcher selon les enseignements de Paul auquel le Seigneur avait confié l’administration de l’assemblée (1 Cor. 3, 10-11). Ainsi, au milieu du désordre actuel, les croyants doivent avoir à cœur non seulement l’évangile mais aussi le rassemblement des enfants de Dieu selon la Parole et leur édification. Dans ce second voyage, il y a un désaccord entre Paul et Barnabas, et même de l’irritation puis ils se séparent. Au centre de cela, Jean (ou Marc), qui avait quitté les apôtres à Perge, selon ch. 13. Barnabas prend avec lui son neveu et part pour Chypre, son pays. Paul prend Silas qui sera dès lors son fidèle compagnon. Ils partent après que les frères les aient recommandé à la grâce du Seigneur. Ils parcourent la Syrie et la Sylicie. Ils fortifient les assemblées. L’incident survenu entre Paul et Barnabas nous enseigne que, pour être un instrument docile dans la main du maître, il ne faut prendre en considération que sa volonté et mettre de côté tout motif personnel. Paul l’a bien réalisé. Des passages, comme le ch. 26, 17, illustrent cela. Quant à Barnabas, tout dévoué était-il, il était moins affranchi des liens qui le rattachaient à sa famille et à son pays. Son attachement à son neveu et à son pays (Chypre), le prive de la compagnie de Paul et d’un rôle de collaborateur dans une œuvre aussi merveilleuse que celle qui l’attendait (cf ch. 13, 2). Barnabas travaille quand-même pour le Seigneur et 1 Cor. 9, 6 le montre. Ce passage nous apprend que la rupture ne sera pas permanente. En effet, Paul y fait mention de Barnabas et le place au même rang que lui en écrivant aux Corinthiens. Dieu va aussi travailler dans le cœur de Marc et il sera un serviteur fidèle. Son nom apparaît quelques années plus tard dans l’épître aux Colossiens (ch. 4, 10) et nous savons l’affection que Paul lui portait à la fin de sa vie (2 Tim. 4, 11). A propos du différent entre Paul et Barnabas, relevons encore la sobriété de la Parole : Il y eut de l’irritation entre eux. Que Dieu nous accorde toujours cette sobriété lorsque nous devons relater des difficultés entre frères. Mais toujours est-il que Dieu regarde aux motifs qui nous font agir et ces motifs déterminent la valeur de nos œuvres. Pour servir le Seigneur, il ne faut songer qu’à lui plaire et obéir à sa parole. Tout ce que nous faisons doit l’être pour le Seigneur. Les évangélistes et les missionnaires ne sont pas seuls à servir le Seigneur. Tous les croyants, du plus jeune au plus âgé, sont ses serviteurs. Et cela depuis les plus simples devoirs jusqu’aux choses qui paraissent plus importantes.

Silas : ce nom fait croire que le nom du compagnon de Paul était Helléniste. Silas avait préféré l’œuvre à Jérusalem au lieu de préférer Jérusalem à l’œuvre. Il est ainsi prêt pour partir. La liberté et la puissance de l’Esprit caractérisent Paul. Il est ce que l’Esprit le fait. Si Jésus lui est apparu, bien qu’Ananias puisse en rendre témoignage, Paul doit au fond le démontrer par la puissance de son ministère. Les effets de son ministère, ainsi que son caractère, se trouvent dans les chapitres 16 à 20 qui nous montreront d’une manière frappante l’action et la liberté de l’Esprit.

 

Chapitre 16 (2ème mission de Paul de trois ans en 51-54 – ch. 15, 36 à 18, 22)

Versets 1 – 5 : appel de Timothée

Versets 6 – 12 : Paul se rend en Macédoine

Versets 13 – 15 : au bord du fleuve

Versets 16 – 24 : l’œuvre de l’ennemi

Versets 25 – 34 : l’œuvre de Dieu

Versets 35 – 40 : Paul et Silas en liberté

Introduction et généralités

Ainsi donc, depuis le ch. 16 et jusqu’à la fin du ch. 20, nous trouvons le ministère public de Paul parmi les Gentils durant plusieurs années. L’appel du ch 16 v. 9  » Passe en Macédoine et aide-nous  » éclaire tout le récit. Il montre combien chaque croyant doit être constamment sensible à la direction de l’Esprit Saint et doit demander à Dieu puissance et sagesse pour les décisions de chaque jour. Grâce à l’esprit d’obéissance de Paul et de ses compagnons, l’évangile atteint l’Europe.

L’acte de circoncire Timothée n’est peut-être pas légal mais Paul ne se sert non pas de la loi, mais des droits de la grâce. En circoncisant Timothée, il veut gagner les Juifs qui habitent le pays. Ainsi, Paul voulait ôter ce qui aurait été une pierre d’achoppement pour les Israélites. L’apôtre ôte le scandale en ce que, pour les Juifs, un mariage mixte était un scandale. Selon Gal. 2, 3-5, il en va tout autrement en ce qui concerne Tite. Remarquons aussi combien la foi chrétienne était répandue dans ces pays dans lesquels Paul poursuit son œuvre, et que le nombre des assemblées croît chaque jour. Remarquons aussi combien Dieu dirige l’apôtre et ses compagnons dans tout le chemin, soit directement par l’Esprit, soit par d’autres avertissements.

Versets 1 – 5 : appel de Timothée (cf 1 Cor. 7, 19 et Gal. 5, 6 ; 6, 15)

Lors du premier voyage de Paul, des assemblées furent formées. Dont à Derbe et à Lystre. C’est là que Paul trouve Timothée, fils d’un mariage mixte. Probablement que Timothée avait été touché lors du premier voyage de Paul à Lystre, là où il avait été lapidé et laissé pour mort. Paul peut qualifier Timothée de  » son enfant dans la foi  » (1 Tim. 1, 2). Mais la mère est juive et le père Grec. Cette union n’est pas permise par la loi de Moïse mais la grâce apporte le salut à chacun. Dans la seconde à Timothée, il nous est dit que sa mère s’appelait Eunice et sa grand-mère Loïs. Toutes deux lui avaient enseigné les Ecritures dès son enfance. Timothée était donc bien préparé pour devenir un collaborateur précieux de Paul. Timothée était serviteur de Paul, tout comme Tite. Aujourd’hui, aucun serviteur ne peut avoir quelqu’un sous sa dépendance. Chaque serviteur dépend directement du Seigneur. Il n’y a plus d’apôtre dans l’Eglise. Le Ps. 119, 9 s’applique bien à Timothée : Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole. Timothée est allé d’Ephèse en Macédoine. Là, il apprend comment il faut se conduire dans l’Assemblée (1 Tim. 3, 15). Ensuite, dans la 2ème épître à Timothée, il devra enseigner aux chrétiens fidèles à se séparer du mal. Et Paul, prisonnier une 2ème fois à Rome, l’engage à venir avant l’hiver.

Le nom Timothée signifie  » honoré par Dieu « . Dans cet appel, nous lisons que Paul circoncit Timothée. Paul se sert de la circoncision en toute liberté pour écarter les préjugés des Juifs. Le mariage des parents de Timothée fut mixte. Paul désire faire suivre à l’enfant de ce mariage mixte la règle des Juifs et l’y soumis en effet. En circoncisant Timothée, Paul ne se soumet même pas à ceux qui voulaient contraindre Tite à se faire circoncire. L’apôtre deviendra Juif pour les Juifs, par amour. Mais ces mêmes Juifs doivent renoncer à toute prétention d’imposer la loi aux autres. Oui, il y a des décrets (v. 4) des apôtres et des anciens.

Versets 6 – 12 : Paul se rend en Macédoine

On peut donc conclure, d’après les v. 4 et 5, qu’il y avait des assemblées dans toutes les villes que Paul traversait. Beaux résultats de l’action de l’Esprit de Dieu : ces assemblées sont affermies et croissent. Aujourd’hui aussi, au milieu de la ruine, ceux qui obéissent à la Parole trouvent toujours, dans le Saint Esprit, la puissance nécessaire pour marcher selon la pensée du Seigneur. Toutefois Paul quitte cette contrée, laissant cette œuvre si belle. Il traverse la Phrygie, la Galatie. En Phrygie, on compte une soixantaine de villes traversées par Paul et ses compagnons. Nous ne savons pas ce qu’il y fit mais l’épître aux Galates est là pour attester que des assemblées se sont formées. Il semble aussi naturel que Paul poursuit son voyage en Asie, c’est-à-dire cette partie de l’Asie Mineure où se trouvent sept assemblées près de la mer Egée, les sept Eglises d’Apocalypse ch. 2 et 3. Mais le Saint Esprit empêche l’apôtre de se rendre en Asie. Devant de tels besoins, on se demande pourquoi ces serviteurs sont empêchés. Mais il faut savoir qu’un besoin spirituel n’est pas nécessairement un appel. Seule la volonté du Seigneur est décisive. Et avec son ou ses compagnon(s), ils vont en Mysie, puis en Bithynie. Mais de nouveau l’Esprit de Dieu ne le leur permit pas. Cette expression ne se trouve pas ailleurs. Seul Jésus fut dans une dépendance absolue de la volonté de Dieu. Alors ils descendirent dans la Troade et c’est là que, dans un songe, Paul voit un macédonien qui lui dit de passer en Macédoine, selon v. 8 et 9, d’où la conclusion d’y aller évangéliser. D’ordinaire, Dieu ne donne pas des directives par des visions à ses serviteurs. Sa Parole et son Esprit sont de sûrs guides. Et lorsque nous ne sommes pas certains de la direction à prendre, mieux vaut attendre jusqu’à ce que le Seigneur nous montre clairement son chemin. Mais dans les circonstances spéciales que Paul et ses amis connaissent, il fallait une direction spécifique et précise. L’enjeu est considérable : introduire l’évangile en Europe. Remarquons aussi, selon v. 10, que Paul n’est pas seul à prendre cette décision. En cours de voyage, il y a escale à Samothrace puis à Néapolis, port de Philippes. Et l’arrivée de Paul en Macédoine est particulière car c’est là, la première fois, que l’évangile pénètre en Europe. L’arrivée à Philippes était laissée à leur libre choix. Ils souffriront à Philippes mais leur certitude d’être dans le chemin de Dieu sera inébranlable. Le Seigneur avait ainsi des raisons pour que Paul évangélise en Macédoine et cela avant que toute l’Asie Mineure eût entendu la bonne nouvelle du salut.

Remarquons, qu’à partir du v. 10, Luc se joint à Paul, Silas et Timothée. Luc, auteur du livre des Actes, parle désormais avec le  » nous  » alors que le  » ils  » était employé jusque là. Remarquons aussi, dans cette fin de paragraphe, que le voyage se passe bien car ils ne mettent que deux jours pour traverser la mer. Au retour (ch 20, 6), il leur en faudra six. Oui, même dans le service pour le Seigneur, les vents ne soufflent pas toujours dans la direction qui fait avancer rapidement mais mieux vaut affronter le vent que de connaître le calme plat.

Arrivés en Macédoine, le macédonien de la vision n’est pas là. Personne ne les attend pour les accueillir. Mais ils sont en Macédoine et il ne faut pas nécessairement s’attendre à l’accomplissement littéral d’une vision. Elle est plutôt donnée pour encourager dans une direction à suivre.

Versets 13 – 15 : au bord du fleuve

L’histoire relate que, là où il n’y avait pas de synagogue (il fallait un quorum de dix hommes pour constituer une synagogue), les Juifs s’assemblaient au bord d’un cours d’eau pour accomplir leurs devoirs religieux. C’est donc là que Paul se dirigea pour annoncer son message. Il s’adresse aux Juifs premièrement puis aux Grecs. Avant de poursuivre, disons qu’à cet époque, il n’était pas indiqué de parler à une femme. Mais l’Esprit Saint change les préjugés les plus ancrés dans une âme. C’était le cas de Saul, ancien pharisien (cf aussi Jean 4, 27 en rapport avec les disciples et Jésus). Parmi ceux qui écoutent, il y a cette femme, marchande de pourpre, qui écoute les parole de Paul. Ce dernier n’est pas venu comme un grand prédicateur. Il s’asseye là, avec ses compagnons, autour des femmes. Cette femme écoutait. C’est important d’écouter. Il ne sert à rien de prêcher s’il y a distraction. Mais avec la belle attitude de cette femme, la Parole a une entrée et c’est le Seigneur qui lui ouvre le cœur, selon v. 14. C’est bien par le cœur que la vérité doit pénétrer et non par l’intelligence naturelle. Et si le cœur est touché, la Parole produit des effets salutaires et permanents (cf 1 Rois 3, 9; Luc 8, 15; Prov. 23, 26). La Parole que Paul annonce répond aux besoins et tombe dans une terre préparée. Relevons que Lydie, originaire de Thyatire et marchande de pourpre devait être aisée car la pourpre était alors un commerce de luxe. Le récit nous parle aussi de sa maison, c’est-à-dire famille, serviteurs et autres dépendants. Dans sa sagesse, le Seigneur a tout préparé à l’avance pour que Lydie puisse accueillir Paul et ses amis. Dieu a son plan car c’est là que Paul et Silas trouveront le réconfort nécessaire avant de quitter Philippes à la suite de sévères persécutions (v. 40). Lydie a donc les oreilles ouvertes pour écouter la Parole. Son cœur s’ouvre pour accepter Jésus Christ comme son Sauveur et sa bouche pour le confesser dans le baptême. Enfin, sa maison est ouverte pour recevoir les serviteurs de Dieu.

Depuis le v. 10 de ce ch, Luc, auteur de ce livre, se met au nombre de ceux qui accompagnent Paul ; fin du v. 15 : elle (Lydie) nous y contraignit. C’est la première européenne convertie.

Versets 16 – 24 : l’œuvre de l’ennemi

Au v. 23 c’est la prison. Drôle d’accueil … en Macédoine ! Pourtant, ils y avaient été envoyés. Mais quel témoignage, Paul et son compagnon se réjouissent. Ils mettent en pratique de que Paul recommandera plus tard aux Philippiens, à savoir de se réjouir toujours dans le Seigneur (Phil. 4, 4).

Dans ces versets, le diable est à l’euvre. N’est-il pas le meurtrier et le menteur ! Pour parvenir à ses fins, il fait tout pour garder ses victimes jusqu’à la consommation de leur perte. Aussi, il fait son possible pour empêcher les serviteurs du Seigneur d’accomplir leur œuvre. L’ennemi, qui est attaqué sur son terrain, se sert d’abord d’une servante qui est possédée par un ange déchu, c’est-à-dire par un esprit de python, par lequel elle prétend prophétiser. Apollon est le dieu pythien et cette femme est une devineresse inspirée par ce dieu. C’est une spirite qui procure un grand bien à ses maîtres. Et Satan commence d’abord par approuver, du moins en apparence, ce que l’apôtre et les siens disent aux v. 17 et 18:Et marchant après Paul et nous, elle criait, disant : Ces hommes sont les esclaves du Dieu Très-haut, qui vous annoncent la voie du salut. Et elle fit cela pendant plusieurs jours. Mais Paul, affligé, se retourna et dit à l’esprit : Je te commande au nom de Jésus Christ de sortir d’elle. Et à l’heure même il sortit. Satan a pour but de nuire à l’évangile en feignant s’associer à l’œuvre de Paul qui comprend que le monde ne peut pas participer à la propagation de l’oeuvre du salut. Paul ne peut pas travailler avec le prince de ce monde. C’eût été la ruine de son œuvre. Le démon, en taxant les serviteurs d’esclaves de Dieu, évite de mentionner le nom du Seigneur Jésus (cf 1 Cor. 12, 3) vainquer de Satan et du monde. Paul, selon v. 18, ne se pressa pas de dénoncer d’où venait cette voix trompeuse. Mais affligé, il fait sortir cet esprit de Python. Dès lors et se voyant vaincu comme serpent, le diable se transforme en lion afin de s’opposer aux apôtres. Les instruments sont les maîtres de la servante qui, voyant tarir la source de leur gain, saisirent Paul et Silas puis les trainèrent sur la place publique, devant les magistrats, etc (v. 19 et suivants). La foule se soulève contre eux. Ils sont fouettés et jetés en prison avec ordre donné aux géoliers de les garder sûrement. Et c’est dans cette prison, dans laquelle les serviteurs de Dieu ont les pieds liés, que se termine les efforts de l’ennemi contre Paul à Philippes. Le Seigneur ne permet pas à l’ennemi d’aller plus loin. Une fois encore, nous constatons la haine de l’ennemi qui, pour satisfaire la foule comme Pilate l’avait fait, agit de la sorte envers Paul et Silas, cela malgré que la loi civique protégeât les Juifs. Paul et Silas ne font pas état de leur droit comme citoyens romains pour se défendre. Ils se confient dans le Seigneur qui avait un but en laissant faire l’ennemi jusque là.

Versets 25 – 34 : l’œuvre de Dieu

Dans la prison, Paul et Silas chantent. C’est une prédication certaine pour les prisonniers qui entendent. Il y a, dans cette prison, pour eux, une jouissance et un bonheur qui ne peuvent venir que de Dieu. Les autres prisonniers ne connaissent pas une telle joie. Puis c’est le v. 26 avec les portes qui s’ouvrent. C’est la puissance de Dieu en faveur des siens, lorsqu’il le juge à propos. Devant la puissance de Dieu le néant de l’homme apparaît. Mais si tous peuvent sortir, la puissance de Dieu retient ces hommes dans la prison. Alors, devant un tel spectacle, le geôlier désire se suicider. Mais, v. 27 et 28, Paul le retient. Il n’a rien à craindre, les prisonniers sont toujours là. Dieu ne désire pas la mort du pécheur mais sa conversion et sa vie. Paul et Silas sont en évidence car la supériorité de ces serviteurs s’impose au geôlier qui se sent convaincu de péchés et ce sont les v. 29 à 32. Nous y avons les voies de Dieu, la prédication de la Parole qui ne pouvait avoir lieu en cette occasion que si Paul et Silas étaient en prison. L’ennemi fait toujours une œuvre qui le trompe. Ainsi le geôlier, tout comme Lydie, manifestent les caractères de la vie divine dans l’amour qu’ils témoignent envers les apôtres. Puis il y a la réjouissance au v. 34. Le geôlier croit Dieu. Croire Dieu, c’est croire ce qu’il dit, c’est se l’approprier. Cela va plus loin que croire en Dieu. Les démons croient en Dieu ou croient qu’il y a un dieu mais ils en tremblent car Il est leur juge (cf Jac. 2, 19). Beaucoup de personnes croient en Dieu et ne tremblent pas quoique il soit aussi leur juge. Ainsi, le geôlier et sa famille possède la même joie que Paul et Silas à la prison. Il se réjouit avec toute sa maison (cf Job 35, 10).

En relation avec ces versets, des passages de la Parole sont très encourageants :

  • savoir supporter l’opposition et être bienheureux en Matt. 5, 11-12
  • toujours se réjouir en Phil. 4, 4
  • savoir que Dieu est toujours au-dessus de tout en ce qu’un travail dans le Seigneur n’est pas vain en Phil. 2, 16

La fin du paragraphe montre précisément cette œuvre de Dieu. Quand tout s’écroule autour d’une âme, c’est à ce moment-là que le cœur s’ouvre le plus facilement à l’évangile. Rappelons-nous que, selon la loi romaine, un geôlier devait subir la peine ce ceux qu’il laissait échapper. D’où son intention de se tuer. Nous connaissons la suite avec, entre autres, ce verset remarquable, le 30ème : … que faut-il que je fasse pour être sauvé ?. La réponse est encore la même aujourd’hui : Crois au seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta maison.

Versets 35 – 40 : Paul et Silas en liberté

Les autorités reconnurent probablement que les fautes portées contre Paul et Silas étaient infondées et ne méritaient pas, de toute manière, un tel châtiment. Aussi, v. 35 et 36, ils sont relâchés. Bien que cela réjouit les apôtres, l’acte de les avoir battus et emprisonnés n’était pas selon la justice. Paul désire le faire sentir car l’autorité vient de Dieu et ceux qui la détiennent sont responsables d’agir justement. Quant au chrétien, il doit s’y soumettre. Paul et Silas s’y sont soumis mais ils ont le droit de relever l’illégalité commise à leur sujet (v. 37). C’est pourquoi les préteurs vinrent eux-mêmes avec l’attitude de suppliants et non d’autorité car ils réalisaient être en défaut. C’est de cette manière que se termine l’œuvre que le Seigneur voulait accomplir à Philippes. Paul et Silas, avec Timothée, peuvent aller ailleurs proclamer l’évangile. Et avant de partir, selon v. 40, ils prêchent encore chez Lydie. Et environ 10 ans plus tard, Paul écrira de Rome son épître aux Philippiens. Phil. 1, 1-8 montre l’intérêt particulier à l’égard de Paul et Silas. Oui, l’amour pour l’œuvre du Seigneur s’était développé d’une belle manière. Certainement que Lydie et le geôlier était du nombre de ceux qui prenaient part à l’évangile. Puis, toujours dans cette épître, Phil. 4, 15-20, il est fait mention de l’envoi d’un don pour les besoins de l’apôtre, et cela même deux fois, à Thessalonique où il se rendit depuis Philippes, comme nous le verrons au chapitre suivant. La Bible, dans :

Phil. 1, 1-8

1 Paul et Timothée, esclaves de Jésus Christ, à tous les saints dans le christ Jésus qui sont à Philippes, avec les surveillants et les serviteurs : 2 Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ !

3 Je rends grâces à mon Dieu pour tout le souvenir que j’ai de vous, 4 dans chacune de mes supplications, faisant toujours des supplications pour vous tous, avec joie, 5 à cause de la part que vous prenez à l’évangile depuis le premier jour jusqu’à maintenant ; 6 étant assuré de ceci même, que celui qui a commencé en vous une bonne œuvre, l’achèvera jusqu’au jour de Jésus Christ : 7 comme il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que vous m’avez dans votre cœur, et que, dans mes liens et dans la défense et la confirmation de l’évangile, vous avez tous été participants de la grâce avec moi. 8 Car Dieu m’est témoin que je pense avec une vive affection à vous tous, dans les entrailles du christ Jésus.

Phil. 4, 15-20

15 Or vous aussi, Philippiens, vous savez qu’au commencement de l’évangile, quand je quittai la Macédoine, aucune assemblée ne me communiqua [rien], pour ce qui est de donner et de recevoir, excepté vous seuls ; 16 car, même à Thessalonique, une fois et même deux fois, vous m’avez fait un envoi pour mes besoins ; 17 non que je recherche un don, mais je recherche du fruit qui abonde pour votre compte. 18 Or j’ai amplement de tout, et je suis dans l’abondance ; je suis comblé, ayant reçu d’Épaphrodite ce qui [m’a été envoyé] de votre part…, un parfum de bonne odeur, un sacrifice acceptable, agréable à Dieu : 19 mais mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire par le christ Jésus. 20 Or à notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen.

Avant de passer au ch. 17, relevons que Luc a probablement été laissé à Philippes puisque le pronom personnel  » nous  » apparaît seulement à nouveau au ch. 20, 5. On peut aussi penser que l’intervention de Paul a permis que le calme règne à Philippes un certain temps et que l’assemblée fut en paix. En effet, pour revenir à l’emprisonnement des apôtres, après flagellation, il faut savoir qu’un tel châtiment était interdit à l’égard des romains, cela sous peine de représailles sévères. En apprenant que Paul et Silas étaient romains, les autorités ont eu peur et les préteurs vinrent ainsi personnellement les prier de sortir de la ville, ce qu’ils firent après avoir rendu visite à Lydie et aux frères pour les exhorter. Ils partirent ainsi dignement, laissant aux soins du Seigneur cette assemblée naissante.

 

Chapitre 17 (2ème voyage de l’apôtre Paul)

Versets 1 – 9 : Paul à Thessalonique

Versets 10 – 15 : Paul à Bérée

Versets 16 – 34 : Paul à Athènes

Versets 1 – 9 : Paul à Thessalonique (ville de Macédoine)

Depuis Philippes, Paul va à Thessalonique, aujourd’hui Salonique, sans s’arrêter, semble-t-il, entre ces lieux. Pendant trois sabbats, il explique les Ecritures concernant Jésus. Dans la synagogue, donc avec les Juifs spécialement en vue, il exprime une vérité importante : il fallait que le Christ souffrît et qu’il ressuscitât d’entre les morts. Les Juifs, comme les apôtres avant la mort du Seigneur, n’avaient retenu des Ecritures que ce qui concernait les gloires terrestres de ce règne. Ils ne croyaient pas à la mort de Christ et encore moins au triste état moral du peuple qui nécessitait les jugements. Les Juifs n’avaient pensé qu’à leur gloire et pas à celle de Dieu. Et bien Dieu, dans sa parole, nous instruit. Même Jésus, sur le chemin d’Emmaüs, expliquait à deux disciples tout ce qui devait arriver. Quant aux Juifs et aux autres hommes, ils ne pensaient qu’à eux. Ils ont mis à mort le Seigneur mais cette mort était cependant nécessaire pour le salut et l’accomplissement des promesses, tant à l’égard d’Israël que des nations. Nous retrouvons donc cette expression, au v. 3, il fallait que le Christ souffrît. Il faut croire cela. Si on ne le croit pas, on se condamne. Voilà pourquoi Paul exposait aux Juifs de Thessalonique qu’il fallait que le Christ souffrît et qu’il ressuscitât d’entre les morts. Les Juifs devaient aussi savoir que celui-là, Jésus, c’est le Christ. Pour qu’un Juif soit sauvé, il faut qu’il croit que Jésus est le Christ. Mais croire que Jésus est le Christ, comme beaucoup, dans les nations, ne suffit pas. Croire, c’est reconnaître que Jésus mourût pour porter le jugement de Dieu à la place du coupable, c’est-à-dire à notre place. Pour être sauvés, il faut donc croire que Jésus est mort et qu’il a été ressuscité pour nous. Alors, v. 4, la prédication a de l’effet. Ceux qui ont de vrais besoins reçoivent la vérité. Le cœur est facilement touché par une vérité si claire mais qui est insupportable à l’ennemi. L’ennemi emploie ici des Juifs qui sont pleins de jalousie (v. 5). Et ces Juifs, en choisissant de méchants hommes de la populace, pour s’opposer à la prédication, recourent à un procédé peu digne de leur orgueil national. Mais pour satisfaire la haine contre Christ, tous les moyens sont bons. Alors, ne trouvant ni Paul ni Silas, on traîne Jason (nom pris par les Juifs hellénistes portant celui de Josué) et quelques frères (v. 6 et 7). D’après Rom. 16, 21, Jason serait parent de Paul, cela pour autant qu’il s’agisse du même Jason. On ne sait rien d’autre que Jason mais son nom est conservé car il est de ceux qui aident à la propagation de l’évangile par leur courage. Oui, la lumière est apparue au milieu des ténèbres et la vérité au milieu de l’erreur. Dès lors, l’opposition se soulève et il en résulte du désordre. Mais heureusement pour Jason et les autres : ils sont relâchés (v. 9). Les magistrats se conduisirent plus dignement que ceux de Philippes. Alors, l’assemblée des Thessaloniciens est formée et nous la connaissons mieux par les deux épîtres que Paul leur adresse. Oui, les frères de Thessalonique ont été visité pendant trois sabbats, donc un temps très court. Paul les a laissé alors qu’il y avait de la persécution. Ces Thessaloniciens sont de jeunes croyants mais ils sont des témoins fidèles et dévoués. Ils reçoivent vraiment la Parole de Dieu.

A Philippes, Paul et Silas avaient été accusés de changer les coutumes (16, 21). A Thessalonique, ils sont accusés de trahir César et d’agiter le peuple. Leurs détracteurs n’hésitent pas à déformer les paroles de Paul. Celui qu parlait d’un roi autre que César, comme ils l’insinuent, était passible de la peine de mort (Luc 23, 2-5). Mais l’apôtre annonçait Jésus comme Sauveur et non comme Roi, ce dernier terme étant réservé à l’empereur dont Paul a toujours respecté la position. Et contrairement à ce que ces détracteurs affirmaient, Paul et Silas ne mettaient pas la terre habitée sens dessus dessous. Au contraire, l’évangile apportait paix et ordre dans les cœurs troublés. Notons encore que ces ennemis, à leur insu, rendaient témoignage à la puissance de l’évangile dont la propagation était fulgurante dans tout le bassin méditerranéen (la terre habitée).

Versets 10 – 15 : Paul à Bérée (cf 2 Pi. 1, 20 ; 1 Cor. 10, 15 ; 1 Thes. 5, 20-21 ; 1 Jean 2, 20)

Paul a accompli ce qu’il devait faire à Thessalonique. Le Seigneur avait permis un court séjour dans cette ville. Il y avait un enseignement pour nous en ce que Paul et Silas ne furent pas découragés malgré la haine des Juifs de Thessalonique contre l’évangile. Ils sont fidèles au Seigneur et commencent à nouveau à penser aux Juifs en présentant l’évangile à Bérée (v. 10 et 11). Dans ce passage, il y a de la noblesse car la Parole n’est pas rejetée par  » parti pris « . En effet, les choses entendues sont comparées à la Parole afin de savoir si ces choses peuvent être reçues avec son autorité. Dans ces versets, nous retrouvons ces hommes et ces femmes de qualité au nombre des croyants. Il y a en particulier des femmes grecques qui appartenaient aux familles importantes de la ville. Ce ne fut pas toujours le cas. Mais il y a la preuve que de vrais besoins existaient chez ces gens et c’est ainsi qu’ils ont recherché la vérité. Cette vérité est bien dans le judaïsme lorsque l’on présente Jésus et qu’il est reçu. Alors, l’opposition de Satan apparaît à nouveau. Oui, au v. 13, l’ennemi est là pour faire taire la voie de la bonne nouvelle. Mais les apôtres vont plus loin et la Parole se propage. Ils iront jusqu’à Athènes, distante d’environ 300 km de Bérée. A Bérée, on peut penser que Silas et Timothée y firent un séjour assez long avant de rejoindre Paul. L’assemblée de Bérée, comme tant d’autres, ne sera plus nommée. Rien de ce qui la concerne ne pouvait nous être utile pour aujourd’hui. Il en allait autrement de celles dont Paul a laissé des épîtres.

Revenons à cette opposition des v. 13 à 15. L’ennemi ne reste pas inactif et il faut peu de temps aux Juifs de Thessalonique pour apprendre où se trouvent Paul. Ils viennent donc de Thessalonique pour semer l’agitation et le trouble à Bérée. Sans tarder, les frères prennent des dispositions pour confondre les ennemis. Ils feignent d’envoyer Paul par la mer alors qu’en réalité ils l’accompagnent sur terre ferme à Athènes. Par prudence, la petite troupe est disloquée et Paul donne des ordres pour que Silas et Timothée le rejoignent au plus vite. Paul a suivi l’avis des frères et les plans de l’ennemi sont déjoués. La sagesse est avec ceux qui se laissent conseiller (Prov. 13, 10).

Versets 16 – 34 : Paul à Athènes

A Bérée, ceux qui lisaient les Ecritures s’intéressaient à connaître les faits. A Athènes, les philosophes ne jouent qu’avec les idées. La première attitude mène à la foi en Jésus Christ. La seconde est un obstacle à la vérité. Soyons en garde contre les philosophes (Col. 2, 8).

En attendant Silas et Timothée, Paul ne perd pas son temps. Athènes, qui fait l’orgueil des grecs, est plongé dans l’idolâtrie. Paul discoure dans la synagogue car il y a tout de même, dans cette ville, quelques-uns qui connaissent le vrai Dieu. Il trouve aussi de l’opposition. En effet, on ne veut pas connaître Christ qui est venu faire grâce. On préfère rester sous la loi et par conséquent sous la malédiction. Paul prêche aussi tous les jours sur la place publique pour ceux qui veulent l’écouter. Il leur annonce Jésus et la résurrection. Mais les Athéniens ne comprennent rien à ce que Paul dit. L’esprit de ces hommes ne peut sortir d’un cercle limité. Alors on conduit Paul à l’aréopage, lieu où siège le tribunal, et on aimerait en savoir plus (cf v. 19 et 20). Ces gens ne désirent pas connaître la vérité mais apprendre quelque chose de nouveau. Et ce que Paul prêchait était bien nouveau mais la Parole de Dieu ne satisfait pas la curiosité. Elle s’adresse à la conscience et au cœur ce que l’homme redoute. Et Paul profite de l’occasion de ce dieu inconnu pour leur parler. Il profite de présenter la vérité à des gens avides de nouveautés mais non de vérité. Ainsi il y a tout de même l’idée d’un Dieu chez les hommes, même chez tous les hommes puisque, en général, dans les peuples idolâtres, il y a, au milieu de leurs nombreuses divinités, l’existence à la croyance d’un être ou d’un esprit supérieur. L’idée de Dieu se trouve donc chez les hommes, même là où manque la foi au vrai Dieu. Même ceux qui sont athées ne peuvent se soustraire à l’idée qui existe ce Dieu, ce Dieu qui a créé l’homme et qui a soufflé en lui une respiration de vie. Ainsi, tous les hommes ont une conscience qui ne leur permet pas de se débarrasser de l’idée de Dieu, même si pendant un temps cette idée peut rester endormie. Les idoles des hommes, elles, cachent des démons (cf 1 Cor. 10, 19-21). Et c’est ce que Paul dit, dans les v. 22 et 23, tout en annonçant celui qui est honoré au moyen de cet autel au dieu inconnu. Alors, dans les v. 24 et suivants, il est question de ce Dieu qui a créé tous les hommes, ces hommes responsables de rechercher Dieu malgré la dispersion de Babel. Et si les Athéniens se repentent, ils obtiendront la grâce dont ils ont besoin. Ils devaient profiter de ce temps qui ne durerait pas toujours. Dieu est patient mais il devra agir envers le monde selon sa justice car il ne peut laisser à jamais le mal suivre son cours et le péché impuni. Alors, dans le ciel il y a un homme. C’est ce Fils qui a été ressuscité d’entre les morts (v. 31). Mais pour être sauvés, et comme Paul le dit aux Athéniens, il faut la repentance. Il faut reconnaître son état de perdition et de culpabilité devant Dieu. Et puis, en rapport avec le sujet de la résurrection d’entre les morts, il y a de a moquerie mais d’autres sont intéressés (v. 32). Dans tous les cas, Paul leur laisse la responsabilité d’avoir entendu la vérité. Et il y a tout de même des conversions. Deux ont une importance particulière pour le Seigneur puisqu’elles sont nommées. Il s’agit de Denys l’aéropagiste et de Damaris (v. 34). Dans la suite de la Parole, il n’est jamais fait mention de l’Assemblée à Athènes mais il est évident qu’il y en a eu une.

Au sujet de ce discours de Paul à l’aéropage (v. 22 à 32), nous n’y avons pas une prédication de l’évangile mais son apologie devant cet authentique et autrefois fameux tribunal. L’occasion est donc donnée à Paul de manifester la sagesse et la grâce qu’il possède par l’Esprit de Dieu. Et Paul annonce quelques grands principes sur lesquels les vérités sont fondées, et il le fait selon les besoins et la capacité de ses auditeurs. Comme vérités, il y a Jésus et la résurrection, la victoire de Jésus sur la mort et le témoignage que Dieu a accepté son sacrifice, et le fait qu’en Jésus nous entrons dans une nouvelle création.

A Athènes, Paul n’est donc pas distrait par ce monuments et ces sculptures. Il a le cœur serré et indigné en découvrant que cette cité, célèbre par sa culture, est remplie de la plus affreuse idolâtrie. Et sur l’Agora (la place publique), il rencontre les philosophes des différentes écoles universellement réputées pour leur sagesse.

Retenons l’ordre du v. 30 :  » Dieu donc, ayant passé par-dessus les temps de l’ignorance, ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent ; « 

 

Chapitre 18 (2ème voyage de l’apôtre Paul et début du 3ème)

Versets 1 – 4 : arrivée de Paul à Corinthe

Versets 5 – 17 : travail de Paul à Corinthe

Versets 18 – 28 : début du troisième voyage de Paul

Versets 1 – 4 : arrivée de Paul à Corinthe

Paul quitte Athènes pour se rendre à Corinthe. C’est la capitale de l’Achaïe. Corinthe est célèbre pour ses richesses, son développement scientifique, mais aussi pour son immoralité. Les chrétiens de Corinthe sortent donc d’un tel milieu et ont besoin de mise en garde particulière contre l’immoralité et aussi contre la sagesse humaine (1 Cor. 1, 26. On comprend que, sortant d’un tel milieu, ils étaient exposés. Paul arrive à Corinthe humblement. Mais il est grand. Il a reçu un service particulier de la part de Dieu. Mais ce qui est grand selon Dieu dans ce monde n’a pas d’apparence pour les hommes. Paul n’est pas estimé et il arrive dans cette ville comme un simple ouvrier. Ainsi, chez Aquilas et Priscilla, il fait des tentes comme eux. Il faut savoir qu’un Juif, quelle que soit sa position, apprenait toujours un métier manuel. Quant à Aquilas et Priscilla, ils venaient d’arriver de Rome car ils avaient été expulsés, comme tous les Juifs, selon l’ordre de l’empereur Claude. Aquilas et Priscilla sont des réfugiés et Dieu l’a permis et a donné occasion à Paul de faire leur connaissance, début d’une longue et heureuse collaboration. Paul travaille pour suffire à ses besoins, non seulement à Corinthe mais aussi, par exemple, à Ephèse (cf Act. 20, 34-35). Oui, dans les lieux où il arrivait pour la première fois, il n’avait pas d’assistance pour lui venir en aide. Et encore, lorsque les Corinthiens voulaient l’assister, Paul n’a rien voulu recevoir de leur part, estimant prudent de demeurer indépendant afin de leur être plus utile selon le Seigneur. L’apôtre cherche toujours les intérêts d’autrui en s’oubliant lui-même. Il suit de près son divin Maître. Dans son activité, nous le voyons aussi, chaque sabbat, discourir dans la synagogue. Là, il persuade les Juifs en leur prouvant que Jésus était le Christ annoncé dans les Ecritures. Il persuadait aussi les Grecs en leur montrant que le vrai Dieu, en contraste avec leurs idoles, avait donné son fils, mort sur la croix, pour les sauver.

Versets 5 – 17 : travail de Paul à Corinthe

Au v. 5, nous retrouvons Silas et Timothée que Paul avait laissé à Thessalonique pendant son séjour à Athènes. Dans ce verset, l’effet de la Parole est démontré en exerçant sur l’apôtre toute son autorité divine. Il en était pénétré comme seul moyen par lequel il pouvait persuader les Juifs de la vérité qu’ils repoussaient. Oui, dans cette Parole réside la puissance par laquelle Dieu accomplit son œuvre dans les cœurs. Et c’est pourquoi Paul pouvait à Timothée, selon 2 Tim. 4, 2-4: prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, convaincs, reprends, exhorte, avec toute longanimité et doctrine;  car il y aura un temps où ils ne supporteront pas le sain enseignement; mais, ayant des oreilles qui leur démangent, ils s’amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises,  et ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables.

Ne cherchons pas à émouvoir les sens par de beaux discours religieux, mais appliquons-nous à appliquer la Parole de Dieu qui, appliquée par le Saint Esprit, travaille la conscience. Les Juifs s’opposent et blasphèment, au v.6. Paul, lui, agit selon la parole de l’Eternel à Ezéchiel, selon Ezé. 3, 19: Et si tu avertis le méchant, et qu’il ne se détourne pas de sa méchanceté ni de sa méchante voie, il mourra, lui, dans son iniquité; mais toi, tu as délivré ton âme.

Alors les Juifs sont laissés et Paul annonce Jésus aux nations comme Esaïe l’avait prédit en Es. 49, 6. Ce passage avait déjà été cité à Antioche aux Juifs de Pisidie selon ch. 13, 47. Les Juifs ont une double responsabilité. D’une part ils sont rejeté leur Messie en ayant dit ‘que son sang soit sur nous’. Et deuxièmement, ils le rejettent encore en refusant le salut en la valeur de son sang. Alors, v. 7, Paul entre chez un nommé Juste dont la maison tenait à la synagogue. Il semble qu’il a quitté la demeure d’Aquilas et de Priscilla. Toujours est-il que Crispus, chef de la synagogue, croit (v. 8) avec toute sa maison. Et c’est à ce moment que Paul est fortifié par le Seigneur par ce songe des v. 9 et 10. Et il en avait besoin car il aurait pu se dire ‘à quoi bon rester à Corinthe!’, … là où il se sentait dans la faiblesse, dans la crainte et dans un grand tremblement (cf 1 Cor. 2, 3). Le Seigneur, Lui, voyait tous ceux qui devaient être sauvés et l’encourage à parler, malgré l’animosité des parleurs de la sagesse humaine, si opposés à la foi. Alors, il va rester une année et demie à Corinthe. Mais comment présenter la Parole à ses auditeurs! Paul, homme instruit, aurait pu présenter la vérité avec la sagesse humaine mais ce n’est pas ainsi qu’il va s’y prendre. Il n’est pas allé avec excellence de parole mais, selon le passage du début du ch. 2, Paul annonce la mort du Seigneur. Et ce n’est pas seulement cela que Paul enseigne aux Corinthiens, comme le démontre les deux épître aux Corinthiens qui contiennent tellement de vérités pour tous les croyants. Mais quand il s’agit de présenter Christ à des inconvertis, c’est différent. Il faut leur présenter la croix de Christ où l’homme, en Adam, a pris fin avec toute la sagesse humaine. Cette sagesse humaine avec ses prétentions, sa propre justice, ses péchés. Le pécheur est un condamné à mort et après la mort vient le jugement. Aussi il est important de commencer de lui parler de Jésus venu dans ce monde pour subir, sur la croix, à la place du coupable, le jugement qu’il avait mérité. Sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission. Alors, quand les Corinthiens acceptent Jésus comme leur saveur, Paul peut leur révéler d’autres vérités, c’est-à-dire les richesses insondables du Christ. L’assemblée de Corinthe sera fort nombreuse et donnera beaucoup de soucis à l’apôtre.

Alors, dans les v. 12 et 13, on voit l’opposition de l’ennemi qui se sert à nouveau des Juifs pour s’élever contre Paul. Tout cela est cependant en vain car le Seigneur protège son serviteur, comme il lui avait dit. Puis Gallion, très en faveur de Rome, d’un esprit doux et pacifique, enjoint ces accusateurs de régler eux-mêmes les griefs dont ils accusent Paul. La mention de Gallion, ici, permet de situer le séjour de Paul à Corinthe dans la période où Gallion exerçait son activité à ce niveau, c’est-à-dire de mai 51 à mai 52. Alors les Juifs furieux saisissent Sosthène (v. 17) et le battent. On espère bien que Sosthène se convertit et que c’est lui que Paul mentionne comme adjoint pour écrire sa première lettre aux Corinthiens. Puis Paul prend congé des frères et part pour la Syrie, en passant par Cenchrée, port de Corinthe. Ce sont les v. 18 et suivants.

Versets 18 – 28 : début du troisième voyage de Paul

Dans les v. 18 à 22 nous avons tout à la fois la fin du deuxième voyage et le début du troisième qui est plutôt marqué au v. 23. Et les v. 24 à 28 nous occuperons aussi d’Apollos.

A Cenchrée il y a donc une assemblée dont la sœur Phoebé est servante (Rom. 16, 1). Il y a aussi ce fait qu’il s’est rasé la tête car il avait fait un vœu. Il voulait se conformer à une coutume juive mais nous ne savons rien de plus. Et de là, il part par mer accompagné de Priscilla et d’Aquilas qu’il laissa à Ephèse, où il discourut avec les Juifs dans la synagogue (v. 18 et 19). On voudrait retenir Paul mais il n’y consent pas car il désire aller à la fête prochaine à Jérusalem (v.20 et 21). Dieu permit la chose, selon ch. 19. Paul part d’Ephèse, aborde Césarée, salue l’assemblée, puis se rend à Jérusalem où il désirait aller. Mais la Parole reste muette sur ce séjour. Ensuite il continue son voyage sur Antioche. Retour après quelque trois ans. C’est la fin de son deuxième voyage. Quant à Jérusalem, Paul avait sans doute de bonnes raisons de s’y rendre car il était attaché à son peuple selon la chair. Mais ce qu’il faisait là reste en dehors de son service auprès des nations et nous n’en savons rien de plus. Alors, dans les v. 22 et 23, il y a allusion au troisième voyage de Paul. Ce voyage prend place en 53-57 ap J.C.). Dans le premier voyage, Paul avait pris Barnabas et Jean-Marc. Silas l’accompagnait au début de son deuxième voyage et pour le troisième, il part seul. Ainsi donc, après un séjour à Antioche, Paul se remit en route, traversa la Galatie et la Phrygie où les assemblées avaient été formées lors de ses précédents voyages. Il fortifie les disciples. Et c’est pendant ce temps que vint à Ephèse un Juif nommé Apollos, originaire d’Alexandrie en Egypte, où se trouvaient beaucoup de Juifs. Apollos est éloquent et puissant dans les Ecritures. Il est instruit dans la voie du Seigneur mais ne connaît que le baptême de Jean. Il parlait donc de ce qui concernait le Seigneur Jésus dans les Ecritures de l’Ancien Testament. Il édifiait les croyants et parlait hardiment aux Juifs. Et parmi les auditeurs se trouvaient Aquilas et Priscilla qui comprennent vite ce qui manque à Apollos. Ils le prirent pour lui expliquer plus exactement la voie du Seigneur (v. 26). Il manquait à Apollos la connaissance de Christ ressuscité et glorifié, des résultats de sa mort, ce que Paul connaissait pour en avoir reçu la révélation et cela en rapport avec l’Eglise. Alors, étant enseigné, Apollos se propose d’aller en Achaïe et les frères d’Ephèse écrivent aux disciples de cette contrée pour les exhorter à le recevoir. Et là, selon v. 27 et 28, il contribue beaucoup à l’avancement de ceux qui ont cru. En Apollos, nous avons donc un serviteur formé par l’Esprit Saint qui distribue des dons à chacun comme il lui plaît (1 Cor. 12, 11). Comme on le voit aussi en 1 Cor. 16, 12, ce serviteur reçoit les directions nécessaires du Seigneur et non d’un apôtre. Les serviteurs de Dieu dépendent de lui seul et non des hommes, ni des assemblées. Mais ils doivent laisser le Seigneur les conduire pour annoncer l’évangile et servir les frères et les assemblées. Paul avait sous sa dépendance des serviteurs tels que Timothée et Tite. Il les envoyait où il le trouvait bon. Par exemple, dans ce chapitre, Paul a laissé Timothée et Silas à Corinthe pour s’occuper de l’assemblée nouvellement formée. Et il continua son voyage avec Aquilas et Priscilla qu’il laissa à Ephèse. A propos du v. 27, remarquons que la nécessité d’une lettre de recommandation est établie en 2 Cor. 3, 1.

Depuis le v. 24 de ce ch. 18 et jusqu’au ch. 19, 7, il y a comme un résumé des progrès de la doctrine de Christ et de la puissance qui l’accompagnait. Quant à Apollos, il connaît les enseignements de Jean le baptiseur et cela d’un cœur droit. Il confesse devant tous ce qu’il savait et l’annonce publiquement. Il y avait chez lui la foi d’une âme régénérée. Et puis, quand il arrive à Corinthe, Apollos a fait de gros progrès puisqu’il est déjà devenu un puissant docteur de l’évangile du Seigneur au milieu des Juifs, confirmant ainsi la foi des disciples. L’énergie du Saint Esprit se manifeste en lui sans aucune intervention de Paul ou des douze. L’histoire de l’assemblée à Corinthe se trouve donc dans les deux épîtres de Paul qui furent adressées aux saints de cette cité. A leur lecture, nous comprenons combien le monde exerce une influence néfaste dans l’assemblée. Cette dernière est toujours en danger de suivre le monde. C’est donc à Corinthe que Paul fait l’heureuse rencontre d’Aquilas et Priscilla dont Rom. 16, 4 relève qu’ils ont exposé leur vie pour lui dans une circonstance qui ne nous est pas précisée. Aquilas et Priscilla ont aussi été utiles pour le service d’Apollos. Ils ont eu le privilège de lui expliquer les vérités qu’il ignorait. Apollos, homme doué, a montré de l’humilité en la circonstance.

  • C’est donc au v. 23 que commence le troisième voyage de l’apôtre infatigable où il traverse de nouveau la Phrygie et la Galatie (cf ch. 16, 6). Quelques assemblées qui s’étaient formées lui donnèrent beaucoup de soucis (Gal. 4, 11).

 

Chapitre 19 (suite du troisième voyage missionnaire de Paul)

Versets 1 – 7 : à propos du baptême

Versets 8 – 22 : travail de Paul à Ephèse

Versets 23 – 41 : grand tumulte à Ephèse

Versets 1 – 7 : à propos du baptême

Après la Galatie et la Phrygie (ch. 18, 23), Paul arrive à Ephèse et douze disciples de Jean le Baptiseur sont baptisés du baptême chrétien. Ces disciples avaient une certaine connaissance et Paul est un instrument pour faire progresser de tels croyants. Il saisit chaque occasion. Ces disciples avaient probablement appris, par Jean baptiste, que le Messie baptiserait de l’Esprit Saint (Matt. 3, 7-10) mais ignoraient que cette prophétie s’était réalisée à la Pentecôte. Ainsi, ce début de chapitre nous entretient tout à la fois du baptême de Jean, du baptême de l’Esprit Saint et du baptême chrétien: trois baptêmes à ne pas confondre.

Au début du chapitre, et au v. 4, Paul parle du baptême de Jean, qui était en rapport avec un Christ vivant, qui venait pour établir son règne; pour participer à ce règne, il fallait se repentir et abandonner sa mauvaise voie. C’est pourquoi ce baptême de Jean est aussi appelé le baptême de la repentance. Mais Christ a été rejeté et le royaume en gloire de Jésus n’a pas pu avoir lieu. Jésus est mort et a accompli l’œuvre de la rédemption. Au lieu du royaume glorieux, l’évangile de la grâce proclame le salut des pécheurs et ceux qui reçoivent Jésus entrent dans l’Eglise dont les bénédictions sont spirituelles et célestes. Ainsi donc le nouveau témoignage qui a remplacé Israël, c’est la maison de Dieu, c’est l’Eglise de Dieu. Et l’introduction dans ce nouvel ordre de choses, c’est le baptême chrétien qui rattache non plus à un Christ vivant, mais à un Christ mort (cf Rom. 6, 3). Il s’agit de réaliser la mort à tout ce qui caractérise le monde et le vieil homme, en suivant le Seigneur dans le chemin qu’il nous a ouvert au travers du monde qui l’a rejeté. Et puis au temps des apôtres, après le baptême, on recevait l’Esprit, selon versets 5 et 6. En 2004, les effets de la puissance du Saint Esprit ne se manifestent pas par des dons miraculeux mais le Saint Esprit que l’on reçoit après avoir cru accomplit, aujourd’hui comme alors, tout ce que le Seigneur a dit de lui dans l’évangile de Jean (ch. 14 et 16)en faveur des chrétiens. C’est le Consolateur, etc. Remarquons encore que l’Assemblée, au commencement, n’était pas nourrie et consolée par des dons miraculeux mais bien par la Parole de Dieu que le Saint-Esprit faisait valoir. Chez le croyant, le Saint Esprit est aussi le sceau par lequel Dieu le reconnaît comme son enfant. Pour dire Père à Dieu, il faut le Saint Esprit (cf Rom. 8, 15-16).

A propos du v. 6, remarquons que c’est dans sa qualité d’apôtre que Paul impose les mains et qu’ils reçoivent le Saint Esprit. Il faut que cette puissance de l’Esprit, et celui qui en est l’instrument, se dessinent nettement devant nos yeux. Et ces hommes entrent dans l’Eglise. Notons que maintenant, il n’y a plus d’apôtres. 1 Cor. 4, 9 Eph. 2, 20, entre autres passages, sont clairs.

Versets 8 – 22 : travail de Paul à Ephèse

Paul entre dans la synagogue à Ephèse et pendant trois mois il discourt avec les Juifs. Leur opposition est là. Aussi Paul se retire avec ceux qui ont cru et présente la Parole tous les jours pendant deux ans dans l’école de Tyrannus. Il ne nous est rien dit d’autre de ce personnage. Mais tous ceux qui sont en Asie ont entendu la Parole du Seigneur selon v. 5, 9 et 13. Le terme Asie détermine seulement la contrée dont Ephèse était la capitale. Et à Ephèse, l’opposition de manifeste très fort de la part des Juifs qui sont dans les ténèbres et l’idolâtrie. Pourtant, Dieu montre sa puissance par les mains de Paul qui accomplit des miracles extraordinaire. La puissance miraculeuse ouvre le chemin de l’évangile. Mais c’est la Parole de Dieu qui opère l’œuvre divine. Il y a aussi à Ephèse des Juifs exorcistes. Ils veulent se servir du nom de Jésus (v. 13) pour avoir plus de succès. Mais le nom de Jésus, comme on le voit, ne se prête pas à l’homme trompeur pour lui donner de l’importance. Ceux qui s’en servent à cette fin en font l’humiliante expérience (v. 14). Oui, ces versets, comme Matt. 8, 29 établissent que les démons connaissent Jésus mieux que les hommes et ils savent aussi qu’Il est leur Juge (cf Marc 5, 7 et Luc 8, 28). Dans cette confession des démons, il y a aussi la preuve de la divinité de Jésus. Ils reconnaissent Jésus comme celui envers qui ils ont péché. Et malgré l’humanité qu’il a revêtu, ils voient en Lui le Dieu qui les jugera et ils en frissonnent. Les démons sont donc des anges de Satan qui sont appelés, en Eph. 6, 12: des principautés, des autorités, des dominateurs des ténèbres, une puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes. Ce sont donc des êtres redoutables. Et cette action du démon sur les fils de Scéva (v. 17) qui s’en vont nus, montrant par là leur véritable état naturel, et bien cette action vient à la connaissance de ceux qui sont à Ephèse et il y a crainte. Oui, les effets de la puissance en grâce se manifestent et plusieurs croient. Parmi les convertis d’Ephèse, plusieurs s’étaient adonnés à des pratiques curieuses, à des sciences occultes et à la magie. Les livres qui les initiaient aux secrets de ces manifestations sont brûlés devant tous afin que personne ne puisse désormais les utiliser, démontrant ainsi l’erreur et la folie de leurs pratiques. Ils ne s’arrêtèrent pas à la valeur matérielle de ces ouvrages qui pesaient 50’000 pièces d’argent. Oui, c’est avec une telle puissance que la Parole du Seigneur croît et démontre sa force (v. 20). Nous connaissons ensuite Ephèse par la lettre que Paul leur a adressé quinze ans plus tard. Cette assemblée démontrait une marche remarquable. Il n’y avait point d’observations à leur faire comme à d’autres. C’est pourquoi cette lettre expose ce qui nous est si profitable maintenant: la position céleste de l’Eglise et des croyants selon les conseils de Dieu. Et après tout cela, Paul se propose d’aller par la Macédoine et l’Achaïe et, de là, à Jérusalem, puis à Rome. Mais à Rome, c’est comme prisonnier qu’il y arrivera. En effet, c’est à Jérusalem que les Juifs le prirent et le remirent entre les mains des Romains. Nous verrons cela dans les chapitres 21 à 24. Le Seigneur permit cela. Paul, lui, reste encore quelque temps à Ephèse après avoir envoyé Timothée et Eraste à Corinthe. Paul était préoccupé par l’état de cette assemblée. Les deux lettres qui leur sont adressées en est la preuve. C’est donc à ce moment qu’il leur écrivît sa première épître qui leur sera remise par Tite. Puis, pendant le reste de son séjour à Ephèse, Paul traverse la terrible émeute suscitée par Démétrius.

Dans ce récit, l’ennemi cherche à imiter ce que la puissance de Dieu exerce (cf ch. 8, 9 et 13, 8). Mais on ne prend pas le nom de Dieu en vain (Ex. 20, 7). Pour nous, soyons très vigilants par rapport à tout ce qui touche au monde des esprits et aux manifestations miraculeuses. Demandons à Dieu de nous accorder le don de discerner les esprits (cf aussi 1 Cor. 12, 10; 1 Jean 4, 1; Apoc. 21, 8

Dans les v. 21 et 22, nous apprenons pour la première fois le désire de Paul pour visiter Rome.

Versets 23 – 41 : grand tumulte à Ephèse

Au v. 33, il est question d’un Alexandre. C’est peut-être celui qui s’était opposé à Paul et qui supposait devoir être écouté par le peuple. Mais c’était le démon d’idolâtrie qui agitait les foules et les Juifs ont été déçus dans leur espoir puisque Alexandre ne présente pas son apologie selon leur attente. Remarquons encore, au sujet du Saint Esprit, que les apôtres seuls avaient le pouvoir de le conférer comme aussi les miracles opérés par les vêtements de Paul et par l’ombre de Pierre (ch. 5, 15). Dieu voulait rendre témoignage à la parole de sa grâce (ch. 14, 3). Cette vérité est encore mise en évidence lorsque des incrédules veulent utiliser le nom de Jésus pour exorciser les esprits; et bien le démon sait à qui il a affaire. Oui, pour surmonter le démon par le nom de Jésus, il faut la vraie foi en ce Jésus. Au sujet de cette Diane des v. 24 et suivants, elle était cette déesse célèbre dans le monde païen tout entier. Son temple passait pour l’une des sept merveilles du monde. Au v. 34 ce Grande est la diane des Ephésiens, n’est-il pas une démonstration de ce qu’est l’homme sous la puissance de Satan et de son égoïsme ! Il y a donc un grand tumulte à Ephèse. Pendant les trois ans que Paul a passé dans cette ville, il n’y a pas eu, pour autant que nous le sachions, des persécutions. Mais avant le départ de Paul, l’ennemi a suscité des troubles en rapport avec les faiseurs de statuettes de ce fameux temple de Diane. La grande Diane est, selon v. 35, l’image tombée du ciel. Et les petits temples que Démétrius mettait sur le marché, tout en procurant du travail aux artisans, se vendaient moins du fait que les chrétiens n’en achetaient plus. D’où l’émeute. Démétrius ajoute même que si Paul continue à parler contre l’idolâtrie, on risquait de voir le temple discrédité et l’idole anéantie. Démétrius résiste à la vérité et l’homme, obligé de reconnaître la main de Dieu (cf v. 26 et 27 avec Rom. 1, 16), préfère reconnaître la religion de la chair. C’est par la religion de la chair que Satan a le plus d’emprise sur le cœur humain pour s’opposer à Dieu. Alors, c’est l’émeute avec ce mouvement de foule, selon v. 28 et 29. On en veut aux chrétiens. Paul est retenu par les disciples et quelques Asiarques dont on ose espérer la conversion. Ainsi Paul laisse Gaïus et Aristarque seuls aux mains des émeutiers. Ainsi, Dieu n’a pas permis que Paul court des dangers inutiles devant des hommes qui n’ont pas profité de ses paroles. Quant à Alexandre auquel nous avons déjà fait allusion (v. 33), il voulait peut-être dire qu’il était favorable à Démétrius mais comme il était juif, sa tentative échoue. C’est finalement le secrétaire de la ville qui vient apaiser (v. 35) en prononçant des paroles de bon sens (v. 35-37). Ce discours nous apprend aussi la sagesse avec laquelle Paul et ses compagnons avaient prêché l’évangile au milieu des païens d’Ephèse. Ils avaient présenté la Parole de Dieu sans dénigrer l’idole mais cette Parole est suffisant pour démontrer le néant de l’idolâtrie. Belle leçon ! Ce n’est pas en disant du mal que l’on fera accepter la vérité, surtout vis-à-vis d’une religion sincèrement respectée. Par la Parole, le croyant est délivré du pouvoir des ténèbres et transporté dans le royaume du fils de son amour (cf 2 Pi. 3, 5; Héb. 1, 3; Col. 1, 13).

En résumé, ce ch. 19 présente un fait d’une manière remarquable : à savoir le conflit entre l’Esprit de Dieu opérant dans les serviteurs de Jésus et la force du démon, celui-ci étant tenu en respect par Dieu pendant tout le temps que son œuvre se faisait. Puis nous avons la triste position des Juifs, toute leur force morale leur étant ôtée, opposés qu’ils étaient à l’évangile. L’assemblée de Dieu étant formée hors de leurs limites, ils n’étaient plus le peuple de Dieu. Ils cherchent bien à se servir du nom du Seigneur mais c’était à leur propre confusion. Ils parlaient aussi de l’unité de Dieu tout en se mettant du côté des ennemis en criant la grandeur de la Diane des Ephésiens. Et cette lutte, ce conflit, continuera jusqu’à ce que le Seigneur vienne. Les miracles ont cessé mais Jésus agit réellement plus que jamais et le gouvernement de Dieu dirige toutes choses pour le bien de son œuvre. Il peut permettre que la rage de Satan l’emporte mais il n’oublie jamais les siens. Il peut permettre qu’on chasse les apôtres à Thessalonique et à Bérée mais il tient l’ennemi en respect à Corinthe et à Ephèse. Il veille toujours sur ses serviteurs. Il tient la porte ouverte où il veut et il la ferme où il le trouve bon. Nous pouvons compter sur lui. Laissons-nous seulement diriger par celui qui ouvre et nul ne fermera, celui qui ferme et nul n’ouvrira. Et n’est-ce pas quand nous avons peu de force qu’Il place devant nous une porte ouverte.

Au ch. 18, 21, Paul avait promis de se rendre à Ephèse et le ch. 20, 31 nous apprend qu’il y séjourna trois ans. Il succède en quelque sorte à Apollos dans ce lieu tandis que ce dernier va à Corinthe (cf ch. 18, 27-28 avec 1 Cor. 3, 6).

Remarquons encore, au v. 20, l’autorité de la parole sur les cœurs.

Diane, c’est la déesse de la fertilité, l’Artémis grecque de l’Asie Mineure. Les prêtresses qui servaient dans son temple réputé n’étaient que des prostituées pour le plaisir des païens visitant ce lieu de pèlerinage.

 

Chapitre 20 (suite du troisième voyage missionnaire de Paul)

Versets 1 – 6 : Paul quitte Ephèse

Versets 7 – 12 : un dimanche en Troade

Versets 13 – 16 : départ de la Troade

Versets 17 – 38 : discours de Paul à Milet

Versets 1 – 6 : Paul quitte Ephèse

Paul quitte cette ville une fois que le tumulte a cessé. Il embrasse les disciples et s’en va pour la Macédoine où se trouvent plusieurs assemblées comme Philippes, Thessalonique et probablement Bérée. Il ne nous est pas dit grand chose de ce voyage si ce n’est le détail en 2 Cor. 2, 12-13. Nous y apprenons que Paul passa par la Troade où il pensait trouver Tite qu’il avait envoyé d’Ephèse pour apporter aux Corinthiens une première épître. Paul leur avait écrit sévèrement et il désirait savoir les effets de cette lette. Mais Tite était déjà parti et Paul continua depuis la Troade vers la Macédoine où il trouva Tite, selon 2 Cor. 7, 13. Il fut alors rassuré sur l’état des Corinthiens et, de là, il peut lui écrire une seconde épître. Dans cette deuxième lettre, il les exhorte entre autres à préparer des secours pour les disciples de la Judée. Il leur en avait déjà parlé selon 1 Cor. 16, 1-3 à voir aussi 2 Cor. 8, 9 et Rom. 11, 25+27. La deuxième épître aux Corinthiens (an 57 après J.-C.), et celle aux Romains, furent aussi écrites pendant ce voyage. Alors Paul arrive en Grèce et y séjourne trois mois. Il pût ainsi revoir l’assemblée de Corinthe. Et de là il désirait se rendre en Syrie pour aller à Jérusalem mais les embûches dressées par les Juifs, toujours décidés à le faire mourir, le fait changer de plan. Il passe donc par la Macédoine, qui est un chemin plus long mais qui nous vaut les précieux enseignements que nous donne le ch. 20 sur sa visite en Troade, ainsi que les exhortations qu’il fit aux anciens d’Ephèse, à Milet. Dieu se sert ainsi des mauvaises intentions des Juifs de l’Achaïe pour que sa parole contienne des enseignements qui nous sont si utiles. Et nous voyons des compagnons de Paul se diriger avec lui vers la Macédoine. Ces différents déplacements couvrent une période d’environ une année. Pour tous ces voyages, tous ces kilomètres, seul Dieu peut donner la force nécessaire à son serviteur. Cf Ps. 28, 7 et Es. 40, 29).

Versets 7 – 12 : un dimanche en Troade (Paul, selon v. 6, y resta une semaine)

La veille du départ de Paul, l’assemblée est réunie pour rompre le pain. Cette mention est précieuse car nous y avons la confirmation que le jour du Seigneur, le dimanche, est bien le jour choisi pour se souvenir de sa mort puisque c’est ce jour là qu’il ressuscitait. Remarquons qu’on ne rompt pas le pain à l’occasion de la visite de l’apôtre mais le contenu de ce v. 7 indique qu’il s’agit d’une habitude qui a sans doute cours en d’autres lieux. Remarquons que le jour du sabbat ne peut pas être célébré dans le christianisme puisque le Seigneur était alors dans le tombeau. Sa mort a d’ailleurs mis fin à l’état de choses légal auquel se rattachait le sabbat. Le jour qui est mis à part pour le Seigneur est donc le dimanche, le premier de la semaine, comme déjà cité en Jean 20, 19 et 26. En Jean, on ne prenait pas la cène puisque le Seigneur était avec eux. Et nous retrouvons le jour du Seigneur en Apoc. 1, 10. Pour revenir au passage des Actes, la présence de Paul donne un cachet particulier à cette réunion. Paul a profité de cette occasion pour faire un discours qui s’est prolongé jusqu’à minuit. Les premiers chrétiens rompaient le pain le soir. Ils avaient en même temps un repas parce que le Seigneur avait institué la cène, le soir, après le repas de la Pâque. L’assistance devait être nombreuse puisqu’il y avait beaucoup de lampes. Et c’est là, v. 9, que ce jeune homme Eutyche s’endort et tombe. Il est relevé mort. Ce qui tient éveillé, c’est l’intérêt que l’on porte à la Parole présentée. Cette parole a une saveur particulière là où elle est lue et où le Seigneur a promis sa présence. C’est cette présence qu’il faut rechercher avant toute autre chose. De cela découle l’édification de l’assemblée. Quant à Eutyche, au v. 10, Paul put donner des paroles de consolation et tous sont réjouis de le retrouver vivant. Il avait simplement perdu connaissance. Alors le pain est rompu et ils mangèrent. Et après avoir conversé jusqu’à l’aube, ils partirent. C’est un moment solennel puisque l’apôtre ne pensait pas revoir ces bien-aimés ici-bas! C’est sans doute cela qui l’avait amené à parler longuement. A ce moment, ces croyants ne possédaient pas les Ecritures comme nous aujourd’hui, ni les écrits. Ils profitaient donc d’autant plus de cet enseignement oral.

Versets 13 – 16 : départ de la Troade

Les compagnons de Paul partent par mer et arrivent à Assos, localité du sud de la Troade. Il y a 32 km entre Troas et Assos. Là, ils attendent Paul qui avait désiré faire ce chemin à pied, éprouvant sans doute le besoin de se trouver seul et de jouir des effets bienfaisants de cette marche dans la solitude (cf Marc 6, 30-31). Il rejoint alors ses compagnons en ils partent ensemble à Mitylène située dans l’île de l’Esbos. Puis après trois jours ils arrivent à Milet en évitant Ephèse car Paul avait peu de temps puisqu’il désirait être à Jérusalem le jour de la Pentecôte. C’est donc là, à Milet, que Paul rencontre les anciens d’Ephèse.

Versets 17 – 38 : discours de Paul à Milet

Paul a le désir de voir et d’exhorter les anciens d’Ephèse. C’est une page qui se tourne dans le livre des Actes en ce sens que Paul va encourager des frères à prendre leurs responsabilités au sein de l’Assemblée. Dans ces adieux, Paul rappellera aussi son rôle d’évangéliste au v. 21, de docteur au v. 27, et de pasteur au v. 31. L’apôtre donnera aussi un résumé de l’histoire morale de l’église au travers des siècles en nous avertissant solennellement quant aux faux docteurs, plus présents aujourd’hui que jamais. Paul a d’une part longtemps travaillé parmi eux et de l’autre, il sait le prix de l’assemblée pour le cœur du Seigneur (cf Eph. 5, 25-26). Aujourd’hui aussi, les serviteurs du Seigneur doivent prendre le même soin de l’assemblée avec le même amour que lui. L’apôtre rapporte d’abord son comportement au milieu d’eux, son humilité, ses larmes, mais rien ne l’avait détourné du devoir que le Seigneur lui avait confié pour former cette assemblée. Paul avait enseigné ces croyants (v. 18-21). Il avait insisté sur deux grandes vérités devant les inconvertis, à savoir la repentance envers Dieu et la foi en Jésus Christ. Paul avait donc travaillé à Ephèse et, son œuvre achevée, il a devant lui ce voyage à Jérusalem qui, au lieu de le réjouir, lui fait ressentir des choses pénibles: des liens et des tribulations l’attendaient.

Ainsi, après avoir vu le ministère et les méthodes de Paul dans les v. 17 à 21, les v. 22 et suivants nous font part de ses circonstances personnelles. Il est soumis à l’Esprit Saint et, dans sa consécration totale, il est prêt à tout, même à sacrifier sa propre vie. Mais il ne faisait aucun cas de sa vie ni ne la tenait pour précieuse. Il désire achever sa course et le service qu’il a reçu pour rendre témoignage à l’évangile de Dieu (v. 22-24). Oui, Paul est aussi peiné en sachant qu’il ne verra plus les visages des bien-aimés d’Ephèse (v. 25). Paul leur avait annoncé tout le conseil de Dieu (v. 27). Paul insiste encore sur la qualité et la valeur de l’assemblée, aux yeux de Dieu, acquise par le précieux sang de Christ. C’est ainsi qu’il faut, aujourd’hui encore, considérer l’assemblée de Dieu. C’est peut-être peu de choses que des chrétiens se réunissent au nom du Seigneur, sans apparence extérieure ! Mais en comprenant ce qu’est l’assemblée, notre zèle redoublera pour qu’elle puisse se développer et résister à toute attaque (v. 29). Ayons cette vigilance. Prenons aussi garde à ceux qui ont de douces paroles et un beau langage (cf Rom. 16, 18). Les v. 29 et 30 démontrent qu’il y aura toujours des combats et cela jusqu’au temps où Satan sera lié. Depuis le commencement du monde, la première chose que l’homme a toujours faite, c’est de gâter ce que Dieu a établi. Ainsi: 1) d’abord l’homme lui-même; 2) puis dans le monde après le déluge, Noé s’est enivré et son autorité a été perdue; 3) ensuite Israël a fait le veau d’or avant que Moïse descendit de la montagne; 4) Nadab et Abihu ont offert un feu étranger le premier jour après leur consécration et à cause de cela Aaron n’a jamais pu entrer avec ses vêtements sacerdotaux en gloire dans le sanctuaire intérieur; 5) Salomon aima les femmes étrangères et son royaume a été divisé; 6) Nébucadnetsar, chef des nations, fait une idole; 7) ainsi aussi, l’assemblée étant établie sur la terre, le mal, peu après le départ de l’apôtre, a pris le dessus. De cela, Paul avertit les anciens d’Ephèse.

Veillons et ayons à cœur cette assemblée au même titre que Paul selon v. 30 et 31.

Et tout ce que Paul a déclaré est arrivé. De bonne heure, des loups ravisseurs ont surgi. Des doctrines perverses ont aussi été annoncées du sein de l’Eglise. La chrétienté, aujourd’hui, offre le résultat de cet enseignement à travers les siècles qui se sont écoulés depuis ces jours-là. Mais au milieu de cette confusion se trouve l’assemblée de Dieu composée de tous ceux qui sont sauvés par le sang de Christ. Alors écoutons le v. 32 et sachons que c’est là que demeure, à travers tous les âges, la Parole de Dieu. C’est à elle que l’assemblée est remise, cette parole divine, immuable. En elle se trouve tout ce qui est nécessaire pour la conversion de ceux qui doivent être sauvés et pour les édifier, les enseigner, les conduire dans la séparation du monde et du mal sous toutes ses formes. Remarquons que Paul, qui a reçu toute la révélation au sujet de l’assemblée, ne la recommande pas à d’autres apôtres qui viendront après lui, ni à un clergé. Selon Eph. 4, 9-16, le Seigneur avait promis, pour l’assemblée, des évangélistes, des pasteurs, des docteurs. C’est donc bien le Seigneur qui pourvoit, dans sa fidélité, et dans son amour, à tout ce dont l’assemblée a besoin. Et cela jusqu’à son retour. Pour cela, il faut se laisser enseigner et diriger par la Parole et obéir. Alors, même au travers du désordre de la chrétienté, on peut maintenir les caractères de l’assemblée de Dieu.

L’apôtre montre ensuite (v. 33 à 35) comment il s’est comporté au milieu des croyants d’Ephèse. Oui, le plus grand serviteur de Dieu n’a rien convoité …. à l’inverse de bien d’autres qui ont suivi dans l’Eglise en s’attribuant des places en son sein. Ils ont fait profit de leurs fonctions comme une source de gains avant toute autre chose. Paul, au contraire, avait travaillé de ses propres mains pour n’être à charge de personne. Il servait ainsi d’exemple à tous. Nous voyons dans la marche de Paul les effets de la Parole qu’il présente. Puisse-t-il nous servir d’exemple (cf Phil. 4, 9). Le v. 35 nous fait penser à Luc 14, 13-14.

Puis, après avoir fini les exhortations, Paul se mit à genoux et prie avec tous (v. 36 à 38). Le départ de Paul cause de l’affliction et nous le comprenons. Il est probable que l’apôtre revint à Ephèse après sa première captivité à Rome. La Parole ne nous dit pas combien de temps il resta libre entre la première et la seconde captivité. Mais nous lisons en 2 Tim. 4 qu’il avait laissé son manteau en Troade et en Tite 3 qu’il avait résolu de passer l’hiver à Nicopolis, port de Philippe. En 2 Timothée 4, il approche de la fin de sa course, lui qui avait déjà comparu devant Néron (v. 16 de 2 Tim. 4). On ne connaît sa mort que par l’histoire profane et elle dût avoir lieu vers l’an 68.

Autres pensées en rapport avec la seconde partie de ce chapitre :

  • Le mauvais pasteur affame la brebis.
  • Le faux docteur les empoisonne. L’ennemi attaque toujours en essayant de semer l’erreur en l’enrobant d’une partie de vérité.

Et en rapport avec l’ensemble du chapitre :

Remarquons, au travers de ce chapitre, un trait du livre des Actes. Il s’agit du développement de l’inimitié des Juifs amenant leur rejet final en tant que placés sur le pied de leur propre responsabilité. L’opposition des Juifs à la manifestation de l’Eglise qui remplaçait ce peuple et dans laquelle s’effaçait la distinction entre les Juifs et les Gentils se retrouve à chaque pas de la carrière de l’apôtre. Paul a usé de beaucoup de ménagements à l’égard des Juifs qu’il aime comme son peuple. Mais son œuvre lui vaut leur haine et cette opposition est réveillée dans toute son intensité à Jérusalem qui était le centre naturel du système Juif. Cette violence se manifeste dans leurs efforts auprès des Gentils, efforts qui ont pour but d’ôter un tel homme de dessus la face de la terre. Dans Jérusalem, et à cause de l’importance religieuse de cette ville, il y avait d’autant plus d’opposition envers l’apôtre. Et cette opposition est transformée en un esprit de rébellion contre cette autorité qui la gêne.

 

Chapitre 21 (suite et fin du troisième voyage missionnaire de Paul)

On situe la fin du troisième voyage au v. 14 de ce chapitre 21ème.

Versets 1 – 26 : Paul à Jérusalem

Versets 27 – 40 : Paul est saisi dans le temple

Versets 1 – 26 : Paul à Jérusalem

Tout d’abord, dans les v. 1 à 14, les liens formés dans les cœurs des rachetés sont manifestes. Ils le sont par la nature divine, nature qui est amour. Ils sont puissants et au-dessus des liens naturels. Le verset premier démontre bien cela, quand, nous étant arrachés auprès d’eux. Cela en rapport avec Paul et les anciens d’Ephèse. La vie des croyants est faite pour passer l’éternité ensemble, au ciel. Et en attendant, qu’il est doux, pour les enfants de Dieu, de réaliser cette communion fraternelle. Alors Paul et ses compagnons arrivent à Cos. Puis le jour suivant à Rhodes. Puis à Patara. Ils prennent là un navire pour Tyr. Et à Tyr (v. 4) on conseille Paul, par l’Esprit Saint, de ne pas monter à Jérusalem. Mais Paul ne renonce pas à son voyage. Et le jour de son départ tous l’accompagnent. Dans les v. 5 et 6 nous voyons, comme à Milet, toute l’étreinte de l’amour fraternel. Remarquons que les enfants assistent aussi à ce départ. Ils ont leur place, avec leurs parents, dans les actes de la vie chrétienne. C’était déjà le cas en Israël; par exemple: 2 Chr. 20, 13 sous Josaphat. Oui, cette bénédiction divine est ainsi sur les enfants si ils marchent dans le chemin de la foi, dans l’obéissance et dans la séparation du monde. C’est une faveur de participer aux joies et aux peines de la famille chrétienne. Cela a été compris de la part des croyants depuis toujours, comme Abraham en Gen. 18, 19. Il y a aussi Josué en Jos. 24, 15. C’est un enseignements pour tous les croyants quant à la marche de la famille chrétienne. Ainsi, les enfants seront gardés des principes de ce monde où la famille disparaît de plus en plus. Ne pas réaliser ce que la Parole enseigne à cet égard entraîne un esprit d’indépendance chez les enfants et par conséquent leur ruine à tous égards. Alors, dans ce voyage, nous avons Tyr puis Ptolémaïs (aujourd’hui Acre ou Acco) (v. 7). Puis Césarée au v. 8. Là, ils vont chez Philippe qui était l’un des sept diacres du ch. 6 qui était chargé de distribuer des secours aux veuves nécessiteuses. Philippe prêchait l’évangile à Samarie après la mort d’Etienne. Philippe évangélisa aussi l’eunuque d’Ethiopie; puis les villes jusqu’à Césarée où il demeura, semble-t-il, jusqu’alors. Sa famille l’a suivi puisque ses quatre filles prophétisent. C’est-à-dire qu’elles annoncent la parole à d’autres. Cela certainement dans la sphère qui est la leur. Ainsi, chaque sœur peut parler de la Parole à d’autres, chaque fois que l’occasion en est fournie, en dehors de l’assemblée. A Césarée, il y a ce prophète Agabus (v. 10) qui avait déjà annoncé, au ch. 11, 28, qu’une grande famine aurait lieu. Là, il s’agissait d’une prophétie qui annonçait des choses à venir. Et il annonce à Paul que des liens l’attendent à Jérusalem. Agabus ne lui dit pas de ne pas s’y rendre mais les compagnons de l’apôtre s’en chargent. Remarquons ici, combien l’amour fraternel est en activité (v. 1, 6, 12). Dans ce voyage et selon Rom. 15, 25, Paul avait donc des dons pour les saints de Jérusalem, cela de la part des assemblées de Macédoine et de l’Achaïe. Ainsi, il ne tient pas compte des avertissement de l’Esprit (v. 4) et d’Agabus (v. 11), ni de ceux de ses frères (v. 13). Ne jugeons pas Paul mais souvenons-nous que ce récit est donné pour nous enseigner qu’en écoutant que nos sentiments, si bons soient-ils, même un apôtre peut sortir du chemin de la dépendance. Ainsi, pour Paul, v. 13, la chose est arrêtée. Nous verrons au ch. 22, 18 que le Seigneur avait cependant avertit Paul de sortir de Jérusalem parce que son témoignage n’était pas reçu. Mais Paul désirait ardemment être utile à ses frères Juifs en leur portant des secours de leurs frères de la Macédoine et de l’Achaïe (voir Rom. 15, 25-33; 1 Cor. 16, 1-3 ainsi que 2 Cor. 8 et 9). Ainsi Paul ne se rend pas à Jérusalem dans le but de travailler au milieu des Juifs incrédules puisque, après avoir rempli son service d’amour envers ses frères, il se proposait d’aller à Rome et en Espagne. Paul ne cherche pas à se ménager, ni à sauver sa vie. Son œuvre est toute de dévouement. Il est prêt à mourir pour Jésus. Mais ici, il aurait mieux fait de se laisser guider par la parole du Seigneur plutôt que par son amour pour les frères. Toutefois, il ne nous appartient pas de le critiquer, nous qui avons si peu d’amour pour nos frères et qui sommes loin de donner notre vie pour eux. Alors les disciples se taisent et disent que la volonté du Seigneur soit faite.

Nous en venons maintenant aux v. 15 à 26 avec l’arrivée de Paul à Jérusalem. Ces versets nous montrent Paul et ses compagnons qui montent à Jérusalem avec un certain Mnason, de Chypre, mais qui a une maison à Jérusalem puisque Paul y logera. Paul et ses compagnons sont reçus avec joie. Cette joie est peut-être aussi en relation avec le don de la part des assemblées de Macédoine et d’Achaïe (cf ch. 24, 17). Et, parmi les frères, ils se rendent le lendemain chez Jacques. C’est l’un des principaux anciens de cette assemblée. Et les anciens se rencontrent là (v. 15 à 18). Et c’est là, v. 19, que Paul raconte toute les choses que Dieu a faites par son moyen. Alors Dieu est glorifié et les chrétiens Juifs admettent pleinement que l’évangile fut prêché aux nations, comme déjà vu au ch. 15. Jusque là, tout va bien et une partie des chrétiens Juifs sont heureux de savoir que les Gentils acceptent l’évangile. Mais tous les Juifs, même chrétiens, ne sont pas de cet avis. Cela cause de la peine à Paul. L’épître aux Galates en témoigne. C’est ainsi que les anciens racontent à Paul que des milliers de Juifs ont cru et qu’ils sont zélés pour la loi (v. 20 et 21). Ces Juifs admettent le mélange du judaïsme avec le christianisme. Cela est impossible et inutile puisque l’un remplace l’autre. Les ordonnances de Moïse étaient établies par Dieu pour faire l’expérience de l’homme dans son état naturel et l’éprouver, c’est-à-dire pour voir s’il est capable de plaire à Dieu et de vivre par la loi qui spécifie « …vous garderez mes statuts et mes ordonnances…et un homme vivra » (voir Lév. 18, 5). Comme personne ne les a pratiqués, personne n’a reçu la vie par ce moyen. C’est pourquoi, en venant dans ce monde, le Seigneur Jésus a dit que le pardon des péchés est par la mort de Christ à quiconque croit. Il est dès lors inutile de pratiquer les ordonnances. Le chrétien ne doit pas faire des ordonnances mais imiter le Seigneur Jésus comme modèle de la vie. Le croyant peut l’imiter parce qu’il est sa vie. C’est ce que les croyants Juifs, du moins une grande partie d’entre eux, n’avaient pas compris. Puis les anciens de Jérusalem voulurent que Paul accomplisse un acte par lequel ils feraient croire à ces croyants zélés pour la loi qu’il ne renonçait pas à ces coutumes juives. L’apôtre cède à ce désir et s’associe sur leur conseil à quatre hommes qui avaient fait un vœu selon les ordonnances de la loi (v. 22-24). En acceptant cela Paul fait une chose contraire à ce qu’il enseigne. Cela peut paraître étrange de sa part mais il n’avait pas la force de résister car il ne devait pas se trouver à Jérusalem à ce moment là. Pour pouvoir rendre témoignage fidèlement, que l’on soit apôtre ou un simple chrétien, il faut être là où Dieu veut que nous soyons. Paul a certainement souffert de cette obligation mais le Seigneur a eu pitié de lui en ne permettant pas que l’acte proposé par les anciens eût son entier accomplissement car, selon la loi, il aurait été nécessaire, au bout de sept jours, de présenter un sacrifice (cf Lév. 22, 21). Et l’émeute des Juifs (v. 27) l’empêche d’aller jusqu’au bout. Certes, Paul a bien écrit aux Corinthiens (1 Cor. 9, 20) qu’il se faisait Juif pour les Juifs afin de les gagner. Mais jusqu’où vont les limites ? En consentant à payer les frais qu’entraînait la fin du nazaréat de quatre Juifs, Paul ne paraît pas conduit par l’Esprit. Auparavant, Paul avait déjà fait un vœu à Cenchrée selon une pratique juive (ch. 18, 18). Il est maintenant piégé.

Puis Paul est arrêté et il est privé de liberté. Il dût laisser à toujours à leurs vœux et à leurs sacrifices ses frères judaïsants de Jérusalem. Quant à Paul, son arrêt durera quatre ans. Deux ans à Césarée et deux ans à Rome.

Les Juifs convertis zélés pour la loi sont les  » zélotes  » mais ils ignorent que la fin de la loi, c’est Christ pour justice à quiconque croit (Rom. 10, 4). L’activité de ces zélateurs n’est pas condamnée par les anciens de Jérusalem. Hélas, l’église était déjà virtuellement divisée. La simplicité de cœur des premiers jours était ternie par le légalisme. En cela les paroles de Paul en 2 Cor. 3, 6 se vérifient car la lettre tue mais l’Esprit vivifie.

Versets 27 – 40 : Paul est saisi dans le temple
En raison de la Pentecôte, il y avait une affluence de Juifs d’Asie à Jérusalem. Paul était à Jérusalem. Ces Juifs avaient eu l’occasion de voir Paul, ou d’entendre parler de lui, lors de ses voyages. Paul annonçait l’évangile aux Juifs, qui pour la grande partie le refusait, et aux Gentils qui étaient plus réceptibles. Alors, l’ennemi se sert de ces Juifs d’Asie pour mettre un terme à la liberté de l’apôtre dans son service pour le Seigneur. Ce service aura cependant bien lieu mais sous une autre forme. Il pourra ainsi rendre témoignage devant Agrippa, à Césarée, et devant Néron, alors empereur, à Rome. Paul sera aussi le prisonnier du Seigneur. Ainsi, il écrira de précieuses épîtres de Rome. Puis, selon 2 Tim. 2, 9, la parole de Dieu n’est pas liée. Les méchants prétendent que Paul amenait des Grecs dans le temple parce qu’ils avaient vu Trophime d’Ephèse avec lui, au v. 29. Alors, toute la ville est en émoi. On saisit Paul, on le traîne, on cherche à le tuer. C’est alors que le chiliarque, c’est-à-dire le commandant de la cohorte, intervient avec la force armée. Ce sont les v. 30 à 32 et les Juifs cessent de battre Paul. Le chiliarque pose des questions et ne reçoit que des réponses contradictoires. Enfin, il fait conduire Paul dans la forteresse. Les soldats doivent même le protéger pour le soustraire à la rage de ses ennemis qui criaient « ôte-le » (v. 33-36). Paul a vraiment suivi de près son Seigneur et Maître (cf Jean 19, 15). Au moment de le mettre dans la forteresse, il demande la permission de dire quelque chose: ce sont les v. 37-39:

Et comme on allait faire entrer Paul dans la forteresse, il dit au chiliarque : M’est-il permis de te dire quelque chose ? Et il dit : Tu sais le grec ? N’es-tu donc pas l’Égyptien qui, ces jours passés, a excité une sédition et emmené au désert les quatre mille hommes des assassins ? Et Paul dit : Je suis Juif, de Tarse, citoyen d’une ville de la Cilicie qui n’est pas sans renom ; je te prie, permets-moi de parler au peuple.

Ayant donc obtenu la permission, il se tint sur les degrés et d’un signe de la main impose le silence. Puis il s’exprime en hébreu. C’est le discours rapporté au ch. 22

 

 

Autres pensées

En rapport avec ce chapitre 21, nous pouvons admettre que la main de Dieu était avec Paul dans ce voyage. Dieu voulait, dans sa souveraine sagesse, faire passer son serviteur par ce chemin et aussi le bénir. L’apôtre s’est rendu à Jérusalem en raison de son affection humaine pour ce peuple selon la chair. Il n’y est pas allé par le Saint Esprit agissant de la part de Christ. Le sentiment de l’apôtre était aimable mais pas le fruit propre de la puissance de l’Esprit. L’affection de Paul était bonne. Mais comme source d’activité elle n’était pas à la hauteur de l’œuvre de l’Esprit. Et les Juifs ont écouté l’apôtre jusqu’au moment où il a parlé de cette mission. C’est alors qu’ils ont poussé des cris qui ont provoqué son emprisonnement. Il est à souligner que la volonté de Christ était que Paul allât vers les Gentils. Ajoutons à cela qu’il avait jadis fait connaître cette volonté par la déclaration du ch. 22, 18: « sors au plus tôt de Jérusalem ».  La parole de Christ et celle de Paul nous enseignent que son service n’était pas à Jérusalem. Mais quoi qu’il en soit, l’apôtre a souffert pour la vérité et cela dans un lieu où cette vérité n’avait aucun accès selon le témoignage de Christ lui-même. Mais cependant, les Juifs manifestent là leur haine contre l’évangile et donnent cette dernière preuve de leur opposition obstinée aux voies de Dieu en grâce.

Ce chapitre nous apprend aussi combien les chrétiens de Jérusalem sont restés attachés à leur religion juive. C’est mettre du vin nouveau dans de vieilles outres (cf Matt. 9, 17). Et c’est à ces Israélites que Jacques, nommé au v. 18, parle de la loi de la liberté et du service religieux pur et sans tache en Jac. 1, 27 et 2, 12. Quant à Paul, il est comme pris dans un engrenage en fréquentant le temple et en se soumettant au rite du culte pour être agréable à ses frères. C’est d’ailleurs en vain puisqu’une colère éclate puis on cherche à le tuer d’où l’émoi de la ville au v. 30. Puis c’est l’intervention du chiliarque.

 

Chapitre 22 : Paul à Jérusalem

Versets 1 – 21 : discours de Paul sur les degrés de la forteresse

Versets 22 – 30 : Paul dans la forteresse

Versets 1 – 21 : discours de Paul sur les degrés de la forteresse

Paul commence son discours en confirmant tout d’abord qu’il est Juif, puisqu’il a été élevé aux pieds de Gamaliel, célèbre docteur de la loi. Gamaliel est sage; le ch. 5.33-40 en témoignait. Remarquons, dans ce discours, que Paul présente les faits de manière à faciliter aux Juifs l’acceptation de ce qu’il leur expose. En même temps, il maintient la vérité. Il rappelle ce qu’il faisait avant sa conversion. Puis, dans les v. 6 à 21, il raconte sa conversion avec des détails qui auraient dû convaincre les Juifs de sa réalité. Paul prouve que la puissance de Dieu était là pour sa conversion, ce Dieu qu’ils prétendent tous servir. Et bien ce Dieu qui apparaît à Paul sur le chemin de Damas, c’est Jésus le Nazaréen que Saul persécutait. Oui, il se nomme Jésus, ce nom sous lequel il avait été connu sur la terre, méprisé et haï. Mais c’est Lui qui était le Seigneur, comme Pierre l’avait aussi dit aux Juifs selon ch. 2, 36. Et bien le Seigneur est assis à la droite de la majesté en attendant d’exercer les jugements sur la terre (cf Héb. 1, 3,13 et Ps. 110, 1). La réponse de Jésus à Saul lui avait aussi montré la position des chrétiens qu’il persécutait. Tous les chrétiens sont vus en Jésus, dans la gloire, comme formant un corps dont lui est la tête. Et le Seigneur a appelé Paul à son service pour annoncer cette grande vérité concernant l’Eglise, corps de Christ. Dès lors, ce fait apparaît aux premières paroles que le Seigneur adressa à Paul sur le chemin de Damas. Alors, après cette autorité qui l’arrête, Saul répond « que dois-je faire? »: il est à disposition du maître. Il y a alors la routes vers Damas et la rencontre avec Ananias. C’est la vue retrouvée. Puis l’apôtre raconte ce qu’Ananias lui dit de la part du Seigneur quant à son service futur. Ananias avait aussi entendu des paroles du Seigneur, selon ch. 9, 15-16. Et plus tard, au ch. 26, 16-18, Paul rapportera devant Agrippa ce que le Seigneur lui révèle quant à son ministère. Ces récits inspirés, comme toutes les Ecritures, sont adaptés aux circonstances et à l’auditoire auquel il s’adressait. Et entre tous, nous avons le récit complet de cette conversion merveilleuse et l’appel de ce grand serviteur du Seigneur à un service spécial qui vient, en importance, pour l’Eglise, après l’œuvre de Christ (cf Col. 1, 24-29). Le Seigneur a souffert pour le salut de l’Eglise et Paul a souffert pour la rassembler et compléter la Parole de Dieu. Dans les v. 14-16, on voit que Paul fut choisi de Dieu pour le servir. Pour être apôtre, il faut aussi avoir vu le Seigneur (cf Act. 1, 21-22). Et Jésus est le Juste. Et la domination du Christ devait atteindre la conscience des Juifs en leur rappelant le crime affreux dont ils étaient coupables. Et puis, par le baptême qui est rappelé, Paul est introduit dans l’assemblée envisagée comme maison de Dieu sur la terre. Une fois baptisé, Saul est un témoin du Seigneur qu’il allait suivre dans le chemin de la mort au monde. Et dans son récit, Paul passe par dessus tout le temps qui s’écoule depuis son départ de Damas jusqu’au moment où il vient à Jérusalem. Ce sont ces quelque trois ans (Gal. 1, 17-18) qu’il passe en Arabie. Il est aussi rappelé que les Juifs repousseraient le témoignage, celui de Paul (v. 18), comme l’avait été celui de Pierre au ch. 3. C’est pourquoi Paul a été suscité afin d’évangéliser les nations. Puis les v. 19-20 rapportent ce que Paul faisait avant sa conversion. En rappelant cela Paul pensait que lui, qui avait été l’objet d’une telle conversion, il pensait que cela convaincrait les Juifs. Et bien non, au v. 21 « je t’enverrai au loin, vers les nations ».

Complément :

Le chiliarque est, autrement dit, le commandant de la garnison romaine. Ce dernier, selon v. 28, a acquis la bourgeoisie romaine contre de l’argent. Quel contraste avec la bourgeoisie céleste (cf Jean 3, 3 et Phil. 3, 20). Pour l’obtenir, il faut passer par la nouvelle naissance. Est-ce votre cas?

Le discours de Paul fait surtout ressortir la haine violente et incorrigible de ce pauvre peuple contre toute pensée de grâce en Dieu, ainsi que leur orgueil effréné qui va devant la ruine (cf Prov. 16, 18).

Lors de la conversion de Paul sur le chemin de Damas (v. 5 +), les compagnons de Paul étaient les témoins irrécusables que la vision était vraie et réelle mais la communication était pour Paul seul. Paul, selon v. 14 et 15, a vu le Seigneur car il devait être enseigné par Lui et rendre témoignage comme un témoin oculaire.

L’expression du v. 16 (Et maintenant que tardes-tu?), est une interpellation propre à toucher nos cœurs et ceux des nouveaux convertis. Pourquoi tarder pour prendre franchement position parmi les disciples! Puis laissons le Seigneur fixer notre champ de travail, comme ce fut le cas pour Paul. Il a été mis à part pour un service parmi les nations (cf Gal. 1, 15-16).

Dans ce discours, Paul aborde le point qui caractérise nécessairement sa position et sa défense. C’est que Christ lui est apparu en lui disant « ils ne recevront pas le témoignage que tu pourras rendre de moi à Jérusalem et … je t’enverrai au loin vers les nations » (v. 18 à 21). A quoi bon rappeler ces paroles! Et de même, la vérité sur laquelle l’apôtre s’appuie en rapport avec la piété juive d’Ananias, … même si tout est vrai, tout cela ne passe guère si ce n’est, néanmoins et comme déjà indiqué, la haine de ce peuple qui se confirme toujours plus. Dans cette situation, Paul manque de puissance. C’est qu’il est là dans une fausse position puisqu’il y est suite au conseil des anciens et non conduit par l’Esprit Saint. Mais la grâce du Seigneur est néanmoins là. Dans ce discours, bien des choses sont tolérées mais quand l’apôtre vient à parler d’une mission envers les Gentils, les Juifs deviennent furieux. Remarquons que le péché des Juifs comprend trois degrés en ce qu’ils ont crucifié le Seigneur, puis ils n’ont pas voulu croire en un Sauveur glorifié (au début des Actes) et enfin ils ont rejeté le ministère de Paul après que le Saint Esprit fut venu ici-bas. Tout est rejeté. Il ne reste que le jugement.

Quant au témoignage envers les Gentils, ce qui donne de l’autorité à Paul, c’est la personne de Jésus ce à quoi les Juifs refusent de croire.

Versets 22 – 30 : Paul dans la forteresse

Les Juifs sont remplis de rage contre Paul, cela après avoir entendu ses paroles « va, je t’enverrai au loin vers les nations ». Cf ch 21, 29. Ils vont jusqu’à réclamer la mort de l’apôtre. La révélation des pensées de Dieu a manifesté l’opposition absolue qui existe entre les pensées divines et celles de l’homme. Nous en voyons le contraste en de nombreux passages, comme dans Es. 53, 2 à ce Fils bien-aimé, en qui Dieu a trouvé son plaisir, n’a aucune apparence pour l’homme. Quant à Paul, il est mis à part pour Dieu dès avant sa naissance (Gal. 1, 15). Les hommes disent: ôte-le. Voilà ce qu’est l’homme dans sa nature. Cet homme, Dieu veut le sauver et le placer dans la même gloire que son propre fils. Pour faire connaître cette grâce merveilleuse, Dieu suscite des serviteurs comme Paul. Alors, devant l’excitation de la foule, le chiliarque donne l’ordre que l’on conduise Paul pour le faire fouetter (v. 23 et 24). C’est ainsi que l’on soumet les hommes pour obtenir des aveux. On les soumet à la torture comme on le fit avec les martyrs pour les contraindre à dénoncer leur coreligionnaires. Alors, v. 25, Paul avoue sa double citoyenneté puisqu’il est aussi Romain de naissance. Les Romains observent rigoureusement leur loi et traitent les citoyens romains avec plus d’égards que les ressortissants des nations soumises. On ne peut infliger une peine aux Romains que s’il y a une condamnation préalable. Paul le savait. Le Seigneur s’en sert pour lui éviter la flagellation. Alors le chiliarque et le centurion s’entretiennent. Le chiliarque, qui a acheté la citoyenneté de Rome, est dans la confusion. Alors l’officier a peur et fait éloigner les bourreaux. Quant au chiliarque, selon son droit, et voulant savoir de quoi les Juifs accusaient Paul, il ordonne que les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin s’assemblent pour exposer leurs griefs. Le lendemain, Paul est délié et est présenté aux Juifs. Et cette comparution, comme nous le verrons, aboutit à placer Paul définitivement entre les mains des Romains.

Les Juifs donc, après avoir rejeté Jésus, lapidé Etienne, ajoutent à leur péché en refusant la mission de Paul envers les païens (cf 1 Thess. 2, 15-16). Devant la violence de la foule, le chiliarque pense que Paul doit être coupable de choses graves et pense le soumettre au fouet. Peu survivaient à ce supplice en conservant tous leurs sens et beaucoup en mouraient. Paul invoque donc sa citoyenneté romaine pour échapper à la torture et surtout parce qu’il sait que sa mission n’est pas finie. Bien qu’il soit bourgeois des cieux, le chrétien peut invoquer ses droits de citoyen pour se protéger car le magistrat est serviteur de Dieu pour son bien (cf Rom. 13, 1-3).

 

Chapitre 23 : Paul à Jérusalem

Versets 1 – 11 : devant le sanhédrin

Versets 12 – 30 : un complot des Juifs à fomenté, découvert, déjoué

Versets 31 – 35 : Paul conduit et retenu à Césarée

Versets 1 – 11 : devant le sanhédrin

En commençant ce chapitre, rappelons que la conscience est une faculté qui a été obtenue par la chute afin de discerner entre le bien et le mal. Un prisonnier qui a des péchés ne peut pas se déclarer net devant Dieu. Paul, lui, n’a pas de péché digne d’emprisonnement sur la conscience. Il peut dire devant Dieu qu’il se conduit en toute bonne conscience. L’homme, comme Paul, en tant qu’enfant de Dieu, est capable d’éviter le mal pour marcher dans le bien. Pour cela, sa conscience a besoin d’être éclairée et dirigée et la Parole de Dieu en est le moyen. Elle donne la lumière nécessaire afin que l’enfant de Dieu agisse de manière conforme à sa nouvelle nature qui est toujours conforme à cette Parole, la Bible. Voilà comment Paul avait marché. La Parole de Dieu réglait sa vie et il pouvait déclarer qu’il s’était conduit « en toute bonne conscience« . Cela devant Dieu. Une telle déclaration blesse Ananias le souverain sacrificateur. Il ne pouvait pas en dire autant. Blessé dans son orgueil, il ordonne de le frapper sur la bouche (v. 2). Chez l’incrédule, la mauvaise conscience s’accompagne toujours de haine vis-à-vis de ceux qui marchent mieux. Au v. 3 et en langage figuré, la paroi blanchie représente l’hypocrisie. C’est quelque chose de blanc à l’extérieur, comme autrefois les sépultures, mais qui couvre toute sorte de taches et d’impuretés: c’est le portrait d’Ananias. Puis, lors de la remarque adressée à Paul, sur le fait qu’il injurie le souverain sacrificateur, référence est faite à Ex. 22, 28 qui enseigne qu’il ne faut pas dire du mal du chef du peuple (v. 4 et 5). Quant au sanhédrin, il se compose de Pharisiens et de Sadducéens. Selon Matt. 22, 23-33, il y a opposition entre eux. Paul, au v. 6, connaissant cette composition du sanhédrin, en tire profit pour les diviser et affaiblir leur témoignage. Il déclare d’abord qu’il est lui-même pharisien d’où une dissension. Puis, dans ces v. 7 et suivants, ne trouvant rien de condamnable en lui, il y a du tumulte. Paul est alors conduit en sûreté dans la forteresse. Remarquons que Paul usa d’un moyen humain pour provoquer la confusion dans l’auditoire. N’aurait-il pas mieux valu que la vérité soit simplement présentée? Paul, comme tout homme, a des moments de faiblesse. La Parole de Dieu, qui est la vérité, rapporte les faiblesses et les fautes des hommes de Dieu, aussi éminents soient-ils. Cela est nécessaire afin que nous aussi, nous prenions garde car nous marchons moins fidèlement qu’eux. Malgré cette faiblesse et selon le v. 11, le Seigneur encourage Paul. Le Seigneur nous connaît et nous aime. Il sait que nous sommes poussière (Ps. 103, 14). Le Seigneur encourage son serviteur qui est accablé de maux et de tristesse. Le Seigneur connaît l’amour de Paul pour son prochain. Le Seigneur connaît aussi le cœur de Paul pour le service. Il faut donc que Paul rende aussi témoignage à Rome. Il s’y rendra deux ans plus tard comme prisonnier, mais comme prisonnier du Seigneur.

Encore sur le discours de l’apôtre

Il n’est donc pas le résultat de l’activité du Saint Esprit faisant l’œuvre de grâce et rendant témoignage. Il est toutefois le moyen du jugement final sur le peuple. Même si Paul use quelque peu de moyens humains, l’état des Juifs est mis à nu. Dans cette situation, remarquons que Paul n’est pas seulement juif et romain, mais encore Pharisien. Il n’a pas le langage du Saint Esprit et ne regarde pas son état passé comme une perte et des ordures. Mais malgré tout, Dieu fait tourner cela à la délivrance de Paul d’entre les mains des Juifs. Leur haine n’a fait qu’accélérer la délivrance de l’apôtre. Le neveu de Paul, instrument de cette délivrance, n’est mentionné que dans ce passage, dans l’Ecriture.

Versets 12 – 30 : un complot des Juifsà fomenté, découvert, déjoué

Dans ces versets, il y a ce complot des Juifs qui veulent la mort de Paul. Ils savent qu’ils n’obtiendront pas cette condamnation par un tribunal romain. Alors, quarante hommes font un serment pour le tuer. Ils s’approchent des sacrificateurs et des anciens afin d’arriver à leur fin. Ces hommes ignorent ce que le Seigneur avait dit à Paul au sujet de Rome. La vie de Paul est entre les mains du Seigneur et non dans celles de ses ennemis. Pour déjouer ce guet-apens, Il utilise le neveu de Paul (v. 16). Paul est délivré de ce piège (cf v. 20-21). Le chiliarque va dès lors agir selon sa propre responsabilité sans que les Juifs puissent compliquer son action. C’est pourquoi il est demandé au neveu de Paul de garder le silence. Le Seigneur incline le cœur du chiliarque en faveur de Paul. Pour un romain, la vie d’un juif importe peu. Mais au-dessus de tout, il y a le Seigneur et il en est de même au 21ème siècle. Les chrétiens subsistent au milieu du monde car Dieu a établit les autorités. Satan voudrait renverser les chrétiens mais il ne le peut pas. Ce sera différent quand les chrétiens ne seront plus là: des choses terribles se passeront dans ce monde. Satan exercera tout son pouvoir sur les hommes. Satan ne sera plus bridé par la puissance de l’Esprit Saint monté au ciel avec ceux qui attendent le Seigneur. Les saints ressuscités monteront également au ciel (lire 1 Thes. 4, 13-18). Alors, dans les v. 23 et suivants, il y a ces préparatifs pour conduire Paul à Césarée. Il y a toute une troupe pour ce faire et c’est ainsi que Paul est soustrait à la haine de ses ennemis. Il est escorté par une véritable armée, comme un grand homme de ce monde. Paul a un grand prix pour le Seigneur qui dispose de tout et qui incline le cœur des rois (cf Prov. 21, 1). Le chiliarque écrit à Félix pour lui expliquer pourquoi il lui envoyait ce prisonnier. Cette lettre est un modèle de clarté et de concision (v. 27 à 30).

Versets 31 – 35 : Paul conduit et retenu à Césarée

Les soldats conduisent Paul jusqu’à Antipatris. C’est une ville qui se situe à 64km de Jérusalem et à 45 de Césarée. De là, les cavaliers continuent seuls et remettent la lettre du chiliarque Claude Lysias au gouverneur. Paul lui est bien-entendu aussi présenté. Félix apprend que Paul est de Cilicie. Ce sont alors les v. 31 à 35: Les soldats donc, selon les ordres qui leur avaient été donnés, prirent Paul et le menèrent de nuit à Antipatris. Et le lendemain, ayant laissé les cavaliers s’en aller avec lui, ils retournèrent à la forteresse. Et ceux-là, étant arrivés à Césarée, remirent la lettre au gouverneur et lui présentèrent aussi Paul. Et quand il eut lu [la lettre] et qu’il eut demandé de quelle province il était, ayant appris qu’il était de Cilicie : Je t’entendrai à fond, dit-il, quand tes accusateurs aussi seront arrivés. Et il donna ordre qu’il fût gardé au prétoire d’Hérode*.

— v. 35 : forteresse construite par Hérode le Grand, et devenue le palais du gouverneur romain.

Félix est donc disposé à entendre Paul à fond, quand les accusateurs seront là. Paul avait donc passé son enfance à Tarse, capitale de la Cilicie, ville riche et populeuse.

 

Chapitre 24 : Paul à Césarée

Versets 1 – 21 : apologie de Paul devant Félix

Versets 22 – 27 : Paul et Félix

Avec ce chapitre, remarquons que le témoignage divin est rendu devant les hommes. Il y a eu le sanhédrin. Il y a eu Lysias. Maintenant, il y a le gouverneur Félix. Il y aura encore Festus, Agrippa et César. Ce chapitre ouvre une nouvelle étape dans la vie de Paul, étape de deux ans (24, 27). Elle se terminera par des interrogatoires privés selon ch. 25, 23-27 et 26, 10-21).

Le mot secte dans les v. 5 et 14 à il s’agit d’un mouvement religieux qui se réclame d’un chef ou d’une doctrine particulière. Le chrétien ne peut se réclamer que de Christ. Mais le monde religieux appellera aussi de ce nom le rassemblement des enfants de Dieu qui se sont séparés de lui par obéissance à la Parole. Cette expression fait partie de l’opprobre de Christ.

ch_22_1_21Versets 1 – 21 : apologie de Paul devant Félix

Paul est donc arrivé à Césarée. Cinq jours après, les Juifs sont déjà là pour l’accuser. Ils ont avec eux un orateur, du nom de Tertulle, nom qui signifie imposteur. Cela pour soutenir l’accusation de Paul envers Félix. Dans ces versets, on constate les flatteries de cet imposteur à l’adresse de Félix. Ce sont des éloges peu sincères puisque les Juifs, peuple orgueilleux, sont vexés d’être sous la domination romaine. Après ces éloges des v. 3 et 4, l’accusation commence. Mais aussi bien l’accusation que les flatteries n’ont pas d’effet sur le gouverneur. Ce dernier connaissait le caractère Juif. Les Juifs sont dans le faux et leurs précautions en témoignent. En effet, avoir un orateur pour accuser un homme signifie que les faits à sa charge ne suffisent pas pour convaincre les juges. Paul est accusé d’être une peste et d’exciter des séditions parmi les Juifs (v. 5). Lorsque l’on songe à Rom. 13, 1, on comprend que Paul était loin de ce qui lui est reproché. Ce passage de Romains ch. 13 :

« Que toute âme se soumette aux autorités qui sont au-dessus d’elle; car il n’existe pas d’autorité, si ce n’est de par Dieu; et celles qui existent sont ordonnées de Dieu »

Puis Tertulle accuse Paul d’être un meneur de la secte des Nazaréens. On donnait alors ce nom aux chrétiens. Le mensonge en rapport avec le temple (v. 6), déjà considéré dans un passage précédent (21, 28), est également un motif d’accusation avec une finesse: il a tenté la profanation = plus difficile à juger. Mais tout cela n’intéresse guère le gouverneur. Les lois romaines ne sont pas bafouées par l’activité de Paul. Puis dans les v. 8 et 9, c’est à nouveau tout faux et cela malgré les affirmations des Juifs. La réalité, c’est que Lysias avait fait conduire Paul à Césarée parce que les Juifs voulaient le tuer. Lysias avait soustrait l’apôtre à leurs mains criminelles, sans violence, en accomplissant un acte juste et humain afin d’éviter le meurtre d’un innocent. Ils disent que Félix arriverait à la pleine connaissance des choses dont ils l’accusaient et c’est le contraire qui eût lieu. Il en ira de même devant son successeur Festus puis devant le roi Agrippa (ch. 26, 30-32). Alors Paul, dès le v. 10, prononce son apologie avec la droiture que lui donne sa conscience devant Dieu.

Oui, dans les v. 10 à 15, nous voyons aussi ce que Paul avance comme objet de sa foi, à savoir la croyance des choses écrites dans la loi et les prophètes. Mais Paul énumère aussi les vérités du christianisme et c’est là que les Juifs s’opposent. Pourtant la loi et les prophètes rendent témoignage à Christ. Il en est même le grand sujet. Les Juifs, eux, n’admettent pas que le Christ a été ressuscité et qu’il fait proclamer l’évangile à toutes les nations. Les Juifs ne veulent pas admettre qu’ils ont besoin du même Sauveur que les Gentils et le Sauveur qu’il leur faut, c’est celui qu’ils méprisent. C’est le Sauveur qu’ils ont crucifié. Voilà pourquoi les Juifs haïssent l’apôtre Paul. Paul annonce aussi la conséquence pratique de ceux qui croient. Tous doivent ressusciter: justes et injustes et il faudra paraître devant Dieu. En cela, nous pensons à ceux qui sont sauvés et à ceux qui sont perdus. Ceux qui sont sauvés devront aussi paraître devant un tribunal, le tribunal de Christ: 2 Corinthiens 5:10

« car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu’il aura fait, soit bien, soit mal. »

Faisons le bien et non le mal et cela pas pour être sauvés mais parce que nous le sommes. Quant à ceux qui ne sont pas convertis, un autre tribunal les attend, c’est le grand trône blanc selon: Apocalypse 20:11-15

Et je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus, de devant la face duquel la terre s’enfuit et le ciel; et il ne fut pas trouvé de lieu pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le trône; et des livres furent ouverts; et un autre livre fut ouvert qui est celui de la vie. Et les morts furent jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs œuvres. Et la mer rendit les morts qui étaient en elle; et la mort et le hadès rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés chacun selon leurs œuvres. Et la mort et le hadès furent jetés dans l’étang de feu: c’est ici la seconde mort, l’étang de feu. Et si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu.

Qu’un tel avertissement puisse travailler de nombreuses âmes à salut. Puis Paul, dans cette fin du paragraphe qui va jusqu’au v. 21, continue son discours et rappelle ce qui s’est passé (cf ch. 21, 27-28). Paul rappelle aussi ce qu’il a dit au sanhédrin en rapport avec la résurrection des morts. C’est cette déclaration qui avait partagé la multitude et qui avait causé un tumulte tel que le chiliarque avait dû enlever Paul du milieu d’eux.

Dans le récit de Paul, il précise qu’il était arrivé douze jours avant ces faits, à Jérusalem. Félix peut le vérifier et l’accusation des Juifs, au sujet de la sédition qu’aurait amené Paul, tombe. Du reste, Paul réfute avec à propos tous les chefs dont il est accusé. Et tout en établissant les faits, remarquons que Paul profite de l’occasion pour témoigner de sa foi. Il confesse bien une chose: il croit aux Ecritures et espère en une résurrection des justes comme des injustes. L’intervention de Paul est pleine de noblesse et dénuée de crainte. Paul ne défend pas sa propre personne mais bien sa foi. Tout son discours montre que sa conscience est claire devant les hommes et qu’il est innocent.

Ainsi se termine la comparution de Paul devant Félix. Les Juifs n’ont pas eu gain de cause.

Versets 22 – 27 : Paul et Félix

Félix signifie  » heureux  » mais il passe à côté du vrai bonheur. Sa dernière femme, selon v. 24, est une Juive qui n’avait pas plus de vingt ans. Félix devait bien connaître le judaïsme puisque sa femme est Juive et qu’il était là depuis plusieurs années. Il devait aussi connaître le christianisme. Il comprenait qu’il n’y avait rien de grave dans les accusations portées contre Paul. Il ordonne au centurion, selon v. 23, que Paul soit gardé avec quelque liberté. Ce même verset indique que quelques disciples avaient suivi Paul. Chacun d’eux pourra servir l’apôtre. Après quelques jours Félix vient avec sa femme Drusille. Il demande à Paul de parler sur cette foi en Christ (v. 24). Paul peut ainsi témoigner devant les grands de ce monde (cf ch. 9, 15). En résumé, il y a ceux qui croient que Jésus est le Christ et les Juifs qui ne le croient pas. Mais la foi en Christ s’accompagne d’une marche pratique qui fait contraste avec celle de l’homme naturel, qu’il s’agisse d’un Juif ou d’un Gentil. C’est ce que Paul présente également à Félix, selon v. 24-25. Il est question de cette justice pratique, autrement dit d’une marche qui consiste en l’absence du péché dans nos voies. Pour cela, il faut cette tempérance, autrement dit, la capacité de se gouverner soi-même. Il faut éviter à nous laisser aller à nos goûts qui risquent de dégénérer en passion qu’on ne peut plus maîtriser. Il faut être sobre en toutes choses. Ce qui dépasse la sobriété est péché. Devant de telles déclarations, Félix est travaillé. En effet, l’histoire nous apprend que la plupart des gouverneurs romains s’adonnaient à toutes sortes de péchés. Il semble comprendre que sa conduite n’est pas juste et que ce serait terrible de paraître devant Dieu en jugement. Il préfère remettre à plus tard. En d’autres termes, il préfère encore jouir des délices du péché. Pour Félix, il est à craindre que ce délai qu’il s’accorde lui soit fatal. C’est maintenant le temps agréable. En 2 Corinthiens 6:2 nous lisons à Car il dit: « Au temps agréé je t’ai exaucé, et en un jour de salut je t’ai secouru ». Voici, c’est maintenant le temps agréable; voici, c’est maintenant le jour du salut.

Le raisonnement de Félix, comme tous ceux qui remettent à demain, est le raisonnement d’un insensé. Le temps appartient à Dieu. Celui qui dit plus tard, ou tout à l’heure, prend une route qui le conduit à la route jamais. Oui, dans la vie des hommes hostiles à l’évangile, il peut y avoir un point de non-retour. Nous apprenons aussi, au v. 26, que Félix avait un motif intéressé qui le poussait à s’entretenir plus d’une fois avec Paul. Il ne comprend guère ce qu’est la justice et il en avait si peu qu’il laissa Paul en prison pendant deux ans pour gagner la faveur des Juifs. Et bien, si Paul avait donné quelque argent, Félix ne se serait guère inquiété de plaire aux Juifs. Chacun sera jugé d’après les motifs qui le font agir. Pour Félix, ces motifs ressortent encore au v. 27. Il fait partie des dirigeants qui ajustent souvent leur politique pour plaire aux religieux influents d’un pays. Ainsi, Félix se maintient par force et par ruse. Mais il se rend encore plus odieux. Pour garder son poste en gagnant la faveur des Juifs, Félix n’hésite pas à laisser Paul en prison, toutefois avec un certain degré de considération. Les siens peuvent le visiter. Le fait que Paul était citoyen romain et qu’aucun des chefs d’accusation n’avait été prouvé peut expliquer ce régime de faveur. Dieu permet ainsi que Paul établisse son quartier général à Césarée. Deux ans passent. Félix est déchu de son poste. Grâce à des influences, il pourra sauver sa tête de justesse. A sa place, Néron va nommer Porcius Festus (en 58 après J.C). Il mourra deux ans plus tard.

 

Chapitre 25 : Paul à Césarée

Versets 1 – 12 : Festus et les Juifs

Versets 13 – 22 : Festus renseigne Agrippa

Versets 23 – 27 : Festus présente Paul à Agrippa

Versets 1 – 12 : Festus et les Juifs

Porcius Festus succède à Félix. Trois jours après son arrivée, le nouveau gouverneur monte à Jérusalem. Les principaux Juifs en profitent pour demander que Paul monte à Jérusalem afin d’accomplir leur projet antérieur, c’est-à-dire de le tuer (cf ch. 23). Mais Festus ne trouve pas à propos de satisfaire leurs désirs et invite les Juifs influents à venir à Césarée où il allait se rendre. Festus se rend donc à Césarée environ une semaine plus tard et donne l’ordre que Paul fut amené. Les Juifs sont là et portent de nombreuses et graves accusations contre Paul. Mais ils ne peuvent pas prouver leurs accusations. Paul se défend selon les v. 7 et 8. Festus ne se préoccupe guère de Paul et, comme son prédécesseur, il invite Paul à monter à Jérusalem pour être jugé (v. 9). Mais Paul a bonne conscience devant Dieu et devant tous. Ses paroles des v. 10 et 11 respirent une fermeté et une persuasion propres à impressionner ses auditeurs ou à les convaincre. Mais la conscience des hommes est trop endurcie. Et n’ayant rien à attendre des Juifs ni de Festus, Paul en appelle à César. Nous pouvons comprendre cet appel de Paul à César. Mais le Seigneur aurait aussi pu intervenir pour le délivrer et l’envoyer à Rome comme il le lui avait dit (cf ch. 23, 11). Mais cependant celui qui est au-dessus de tout dirige les circonstances pour accomplir sa volonté. Paul devait aller à Rome et il irait en tant qu’homme libre ou prisonnier. Ce sera comme prisonnier. Sa détention nous a valu l’épître aux Ephésiens, aux Colossiens, aux Philippiens, à Philémon et aux Hébreux. La seconde épître à Timothée date de sa seconde réclusion. Paul peut écrire aux Philippiens que ces circonstances sont arrivées pour l’avancement de l’évangile (cf Phil. 1, 22). Dieu fait tout travailler pour sa gloire et pour le bien des siens.

Remarquons que Paul s’est senti à nouveau obligé d’invoquer son droit de citoyen romain en faisant appel au jugement de Festus.

Versets 13 – 22 : Festus renseigne Agrippa

Quelques jours après l’entretien entre Paul et Festus, lors duquel il en appela à César, Agrippa et Bérénice vinrent saluer Festus. Ce dernier rapporte l’affaire de Paul. Festus renseigne Agrippa selon les v. 13 à 19. Festus reconnaît qu’il n’a pas affaire à un mauvais homme mais il se sent incapable de juger son cas. Ce cas relevait du culte des Juifs et de cette mort de Jésus que Paul affirmait être vivant. Et c’est bien au sujet de Jésus que s’élève la plus grande difficulté. Oui, en vertu de l’œuvre de Christ à la croix, l’adorateur s’approche pour jouir de la présence de Dieu son Père. L’adorateur s’approche sans crainte, qu’il soit Juif ou Gentil, cela par la foi en un Christ rejeté. Et c’est bien cela qui provoque la haine des Juifs incrédules qui méprisent toujours Christ et qui tiennent tant à ce culte religieux, à ce culte selon la loi. L’heure n’est plus à ce culte-là mais à l’adoration en esprit et en vérité. Nous comprenons que Festus ne comprend rien à cela. Les Juifs s’opposent aussi fortement à la résurrection de Jésus puisqu’ils avaient même payé des gardes pour mentir, en disant que le corps de Jésus avait été dérobé pendant leur sommeil, selon Matt. 28, 11-15:

11 Et comme elles s’en allaient, voici, quelques hommes de la garde s’en allèrent dans la ville, et rapportèrent aux principaux sacrificateurs toutes les choses qui étaient arrivées. 12 Et s’étant assemblés avec les anciens, ils tinrent conseil et donnèrent une bonne somme d’argent aux soldats, disant : 13 Dites: ses disciples sont venus de nuit, et l’ont dérobé pendant que nous dormions; 14 et si le gouverneur vient à en entendre parler, nous le persuaderons, et nous vous mettrons hors de souci. 15 Et eux, ayant pris l’argent, firent comme ils avaient été enseignés ; et cette parole s’est répandue parmi les Juifs jusqu’à aujourd’hui.

Donc, le peuple porte deux grands caractères de Satan à meurtre et mensonge. Sur ce, Agrippa aimerait entendre Paul, selon v. 22. Agrippa est un fils du roi Hérode, ce roi qui fut frappé par un ange lorsqu’il haranguait le peuple à Césarée, selon Act. 12, 23. Il semble que Hérode Agrippa avait embrassé le judaïsme et comprenait mieux que Festus ce que Paul disait.

Versets 23 – 27 : Festus présente Paul à Agrippa

Paul est introduit dans la sphère des grands de ce monde. Comme le Seigneur l’avait dit à Ananias (ch. 9, 15), ces grands entendront un témoignage. C’est ainsi que Paul souhaite à Agrippa et à tout son entourage d’être semblable à lui, hormis ces liens. Nous apprenons par là que l’enfant de Dieu doit toujours se rendre compte de la haute position que la grâce lui a faite. Le chrétien règnera un jour avec Christ sur la terre et sera éternellement avec lui dans la gloire. Jusque là, il n’a aucun droit à faire valoir ici-bas, parce que son Seigneur est au ciel, rejeté de ce monde. La conscience de sa position élevée le rend humble. Festus présenta donc Paul à cette illustre compagnie comme étant l’accusé des Juifs qui voulaient sa mort malgré les preuves qu’il n’y avait rien en lui qui méritait un tel sort. Comme il en avait appelé lui-même à César Auguste, Festus devait l’envoyer à l’empereur. Mais, n’ayant rien de précis à écrire à son sujet, il l’avait amené devant tous et tout particulièrement devant Agrippa afin que, interrogé par lui, il pût se renseigner sur son compte (v. 24-27). Cette comparution, comme aussi celle qu’il subira à Rome, manifesta l’innocence de Paul. Et c’est ainsi que Paul est prisonnier pour le Seigneur (Phil. 1, 13) et non pour avoir commis des crimes.

Festus est obligé d’envoyer l’apôtre à Rome mais il est embarrassé de savoir quel crime lui imputer. En tout cela, nous avons un triste tableau de l’injustice de l’homme mais Rome devait avoir également sa part dans le rejet de l’évangile. Mais tout sert aux desseins de Dieu. Remarquons que la demande de Paul, d’aller à César, peut être, aux yeux des hommes, la seule ressource. Mais il aurait pu, et le Saint Esprit a soin de le rapporter, oui il aurait pu être mis en liberté s’il n’en avait pas appelé à César. Agrippa était un Hérode. Il était roi de la partie septentrionale de la Palestine. Il était de race Edomite tout en professant la religion juive, et par conséquent au courant des choses et des questions religieuses de ce pays. Il était désireux de savoir clairement et de bonne source ce que représentait le christianisme. Il demande donc à entendre Paul.

Agrippa, Bérénice et Drusille (femme de Félix – ch. 24, 24) étaient les enfants d’Hérode III, du ch. 12, 21. Ils constituaient la quatrième génération de cette dynastie criminelle. Pour Festus, Jésus est un certain Jésus mort (v. 19). Christ, pour les multitudes d’aujourd’hui (2005), n’est pas davantage que cela. Mais Paul affirme que Jésus est vivant et c’est ce qui fait toute la différence.

 

Chapitre 26 : Paul à Césarée

Versets 1 – 32 : apologie de Paul devant Agrippa

Versets 26 – 29 : presque chrétien

Versets 30 – 32 : la décision finale

Versets 1 – 32 : apologie de Paul devant Agrippa

Paul saisit avec joie l’occasion de présenter la vérité devant un roi et sa cour. Il en est même heureux car il n’a pas devant lui un auditoire hostile comme les Juifs du ch. 23.

Après le préambule des v. 1 à 3, il rappelle sa manière de vivre dès sa jeunesse. Les Juifs connaissaient son mode de vie. Et si Paul comparaît en jugement, c’est à cause de l’espérance de la promesse faite par Dieu à nos pères. C’est le sujet des v. 4 à 7. Il répète ici, en partie du moins, le discours qu’il avait déjà fait devant le souverain sacrificateur Ananias, au ch. 23, 7. Et bien cette espérance, c’est Christ qui est annoncé par les prophètes, Christ qui devait introduire ce peuple dans le beau règne. Christ est venu, mais il a été rejeté. Remarquons, dans les v. 6 et 7, que Paul reconnaît le peuple selon la pensée de Dieu à la manière d’Elie en 1 Rois 18, 21. Cela porte nos pensées à toute l’histoire de ce peuple dont les tribus de Juda et de Benjamin sont responsables du rejet de Christ. Ces tribus constituent les Juifs qui sont les descendants du royaume de Juda.

Aujourd’hui, y a-t-il un peuple de Dieu sur la terre? Oui, c’est l’Eglise. Mais comme Israël puis comme Juda, la chrétienté est dans un triste état. C’est la chrétienté professante, c’est le monde. Mais cette vaste chrétienté professante renferme dans son sein les vrais croyants qui reconnaissent que la vraie Eglise se composent de tous ceux qui sont nés de nouveau. Ils reconnaissent aussi que cette Eglise est UNE malgré la dispersion des enfants de Dieu entre les diverses dénominations ou sectes. Oui, à la table du Seigneur, là où est la cène du Seigneur est prise, quelques-uns sont réunis autour de Lui et la foi reconnaît toujours les choses comme Dieu les a établies, et cela malgré la confusion et le désordre qui résultent de l’infidélité de l’homme.

Ainsi donc le motif de la comparution de Paul est établi. Et Paul, en continuant par le v. 8, démontre que tout ce qu’il allait présenter repose sur le fait de la résurrection du Seigneur. Dès le début, Paul relève l’importance de cette vérité fondamentale. Et dans la suite des versets, Paul rappelle combien il avait fait souffrir les saints. Il fallait faire beaucoup, pensait-il, contre le nom de Jésus.

Au sujet du v. 13, il y a la conversion de Paul « en plein midi ». Chacun peut-il dire où et quand il a rencontré Jésus? Si ce n’est pas encore fait, il faut le faire maintenant. Raconter sa conversion n’est pas se glorifier puisqu’il faut aussi parler du triste état dans lequel on a été trouvé. Raconter sa conversion, c’est exalter la grâce souveraine qui a voulu nous arracher à ce monde.

Puis dans ce discours, il ajoute le v. 14, c’est-à-dire: Et comme nous étions tous tombés à terre, j’entendis une voix qui me parlait et qui disait en langue hébraïque: Saul! Saul! pourquoi me persécutes-tu? Il t’est dur de regimber contre les aiguillons. Ces paroles font comprendre que Paul résistait à la voix de sa conscience par laquelle Dieu parlait. Le témoignage des saints persécutés aurait dû atteindre sa conscience, comme ce fut le cas plus tard, pour plusieurs persécuteurs des chrétiens. La Parole de Dieu n’est-elle pas comme un aiguillon qui atteint la conscience la plus endurcie! Quant à Saul, c’est le Seigneur lui-même qui l’arrête soudainement (v. 16 à 18). Dans le verset 18, le Seigneur énumère cinq buts du ministère de l’apôtre: 1) il doit ouvrir les yeux des nations en leur présentant la Parole, 2) pour qu’elles se tournent à la lumière, 3) afin que les habitants de ces nations soient soustraits au pouvoir de Satan et amenés à Dieu, 4) afin qu’ils reçoivent la rémission des péchés et 5) pour avoir une part avec les sanctifiés.

Eh bien ces faits merveilleux sont reçus par la foi en Jésus, en Celui que Saul avait persécuté et que le monde hait. Ce sujet est résumé en Col. 1, 12-14. C’est ainsi que Paul devient cet ambassadeur pour Christ (2 Cor. 5, 20). Le Seigneur lui apparaîtra plusieurs fois pour lui révéler ces glorieuses vérités. Puis, après avoir dépeint cette vision et après avoir placé devant son auditoire le but de son appel devant le Seigneur, Paul s’exprime selon les v. 19 et 20. Il a été prompt à obéir (cf Gal. 1, 15-16). Paul s’est repenti et cela l’a amené à abandonner sa mauvaise voie. Les fruits ont prouvé sa nouvelle voie et démontré la réalité de l’œuvre de Dieu dans son cœur et dans sa conscience (cf Matt. 3, 8). Il ne suffit pas de dire je suis converti. Il faut le prouver par une marche qui découle de la vie que l’on a reçu. Notre entourage doit voir des œuvres qui manifestent la réalité de la foi. La nature nous enseigne. Par exemple, pour qu’une plante porte du fruit, il faut la soigner et l’arroser. Cette œuvre s’accomplit chez le croyant au moyen de la Parole de Dieu et de la prière. C’est ainsi que la vie de Dieu se développe et se montre. Pour Paul, cela est tellement visible que les Juifs cherchent à le tuer (v. 22-23). Pour trouver Paul en défaut, il aurait fallu annuler la Parole de Dieu dont le grand sujet est Christ, son œuvre, et tous ces résultats merveilleux. Et pour jouir de ce que cette Parole nous donne, il faut la croire comme elle est écrite. Et les vrais croyants endurent des maux de toutes sortes avec la Parole en mains, par ceux qui l’expliquent à leur façon et qui sont remplis de haine envers ceux qui la reçoivent avec simplicité. Et c’est ainsi qu’il y a, dans les temps actuels, beaucoup d’erreurs et même au milieu des croyants qui ne croient pas simplement ce que la Parole enseigne et cherchent à l’ajuster à leurs propres pensées. Quant à Festus, en entendant ces choses, il dit tu es hors de sens (v. 24). La vérité, c’est que la sagesse humaine est incapable de comprendre les choses profondes de Dieu (1 Cor. 2, 24 et 1, 21). Mais Paul est mieux compris d’Agrippa, qui professait le Judaïsme, qui semblait même pencher du côté des Sadducéens qui nient la résurrection et qui, en tous les cas, possède une connaissance que n’a pas Festus. Alors Paul répond à Festus selon les v. 25 et 26 puis à Agrippa selon v. 27. Sur quoi ce dernier répond au v. 28 tu me persuaderas bientôt d’être chrétien. Le roi est un peu gêné par cette déclaration de Paul crois-tu aux prophètes? Je sais que tu y crois, cela en présence d’un pareil auditoire. Le sens de « bientôt », du v. 28, est littéralement: tu me persuades en peu de temps! C’est compromettant devant cet auditoire païen. Et c’est conscient de sa supériorité par rapport à ceux qui sont devant lui que Paul répond, au v. 29, ce désir que tous deviennent comme lui à part ces liens de prisonnier. La séance est alors terminée et Paul est déclaré comme n’étant pas digne de mort ou de liens, selon v. 31. L’innocence de Paul est donc reconnue comme l’avait été celle du Seigneur par Pilate. Mais ni l’un ni l’autre n’a été relâché et cela pour des motifs différents. Pour Paul, selon v. 32, c’est parce qu’il en avait appelé à César. Mais Dieu se servira de lui pour aller à Rome et pour accomplir son œuvre. Dans ce chemin de douleurs, Paul jouit de la communion comme peu en ont joui.

Encore au sujet du v. 28 et de la fin du chapitre : remarquons que la notion d’être presque chrétien est une erreur manifeste. Bien qu’il soit vrai que l’esprit d’un homme peut être sous des influences qui devraient le conduire et qui cependant les rejette. Mais le sens de la note indique qu’Agrippa couvre son malaise devant l’appel à sa profession judaïque, en présence de Festus, par une remarque affectée et méprisante. Agrippa donne aussi son opinion à Festus en ce que Paul devait être libéré. Mais c’est lorsqu’il est établi que Paul ne méritait pas ces liens qu’il peut dire cela. Quant à Paul, sa dignité devant ces gouverneurs est parfaite. Il s’adresse à leur conscience avec un oubli de lui-même qui montre un homme en qui la communion avec Dieu, et la conscience de ses relations avec lui, maintenaient l’esprit au-dessus des circonstances. Il agit de la part de Dieu. Il est élevé moralement au-dessus de ces dignitaires. Et plus les circonstances sont humiliantes, plus cette supériorité se revêt de beauté. Chez Paul, nous voyons aussi que deux ans de prison n’ont pas causé un affaiblissement en lui, de cœur et de foi. Son emprisonnement l’avait éloigné de ses rapports pénibles avec les Juifs pour lui donner des moments qu’il avait passé avec Dieu. Et à la fin de ce récit, Agrippa reprend sa place de roi et Paul celle de prisonnier. Remarquons que si le Seigneur a dû exercer la discipline, pour le bien de Paul, à cause de l’état de son serviteur et pour lui permettre de faire des progrès vers la perfection, il a été avec lui dans la discipline. Il n’y a rien de plus touchant que la tendresse et l’opportunité de cette grâce. Au reste, tout cela accomplissait les desseins de Dieu à l’égard des Juifs, des Gentils et du monde. Dieu sait réunir dans une seule dispensation les buts les plus divers.

 

Chapitre 27 : le voyage à Rome

Versets 1 – 8 départ pour Rome

Versets 9 – 44 de l’île de Crète à Malte

Versets 1 – 8 départ pour Rome

Le départ pour l’Italie est décidé. Paul, avec d’autres prisonniers, est remis à un centurion nommé Jules. Jules fait partie de la cohorte Auguste, unité de l’armée romaine, portant le nom du célèbre empereur. Aristarque de Thessalonique accompagne Paul. Nous l’avons déjà vu avec l’apôtre à Ephèse, au ch. 19, puis en Macédoine. Aristarque a été prisonnier à Rome avec le même apôtre car, en écrivant aux Colossiens (ch. 4, 10), Paul le désigne comme son compagnon de captivité, et aussi comme son compagnon d’œuvre dans l’épître à Philémon. Le v. 3 dénote que plusieurs amis de Paul étaient avec lui. Probablement que Luc, auteur de ce livre, en faisait partie. Dans ce récit, remarquons le temps défavorable qu’il y avait pour la navigation. C’est avec peine, après un changement de navire, qu’ils arrivent à Beaux-Ports, près d’une ville nommée Lasée.

Versets 9 – 44 de l’île de Crète à Malte

La saison est avancée. A cette époque, à l’approche de l’hiver, et à plus forte raison en hiver, on ne naviguait pas. En effet, les voiliers étaient incapables de lutter contre les tempêtes de la saison. Au v. 9, le jeûne dont il est question correspondait à la fête des propitiations qui avait lieu le septième mois de l’année juive. On se trouvait donc en octobre ou novembre. Devant les dangers de la navigation, Paul conseille de passer l’hiver dans le port où ils se trouvaient. Mais le centurion fait confiance au pilote et au capitaine du navire. Ces hommes ne comprennent pas l’importance de ce prisonnier qui se rendait à Rome, comme serviteur de Dieu et non comme un malfaiteur. Pourtant, Paul leur parle de la part de Dieu. Ils le sauront plus tard lorsqu’il arrivera tout ce que Paul prédit. Il y a d’abord un vent léger qui semble donner raison aux hommes. Mais peu après, un vent violent descend de l’île. C’est le début du drame. Des mesures de sécurité sont prises sans que leur sort ne soit amélioré. Les agrès sont tous les objets qui font partie de la mâture d’un bâtiment: voiles, cordages, vergues, etc. Les jours s’écoulent. Tout espoir de salut s’évanouit: ni soleil, ni étoiles. L’homme est à bout de ressources parce qu’il n’a pas écouté la voix de la sagesse. La vie de l’équipage et des passagers, en particulier celle de Paul que Dieu envoyait à Rome, est entre les mains de Dieu. Paul, selon v. 21 à 27, est alors écouté. Tout dépend pour ainsi dire ce cet insignifiant prisonnier aux yeux des hommes. L’ange lui avait dit « Dieu t’a donné tous ceux qui naviguent avec toi ». Quel contraste avec Jonas. Jonas qui avait désobéit et qui comprenait qu’il était la cause de la tempête qui avait sévit vers l’an 585 avant J.-C. Il comprenait aussi de quelle manière il pouvait l’arrêter. Si Jonas devait être jeté à la mer pour que la tempête soit arrêtée, il en allait autrement pour Paul. Paul était à ce moment-là dans le chemin selon Dieu. Tout cela rappelle à tout croyant qu’il doit être dans un chemin d’obéissance dès que la volonté de Dieu est connue pour telle ou telle circonstance. Ce qui importe pour Dieu, ici-bas, ces sont ceux qui lui appartiennent. Les hommes ne pensent pas que de grands événements, provoqués en apparence par des effets naturels, le sont en réalité par la volonté de Dieu. Dieu a toujours des raisons pour agir comme il le juge bon. Dans le cas d’Actes 27, la cause de ce désastre est certainement en rapport avec un seul de ses enfants: l’apôtre Paul. Ainsi donc, le navire entre dans la mer Adriatique et il est dirigé par Dieu lui-même. La quatorzième nuit est là (v. 27). Ayant crainte que le navire s’échoue, on jette l’ancre et l’on descend la chaloupe à la mer sous prétexte d’aller jeter plus loin les ancres de la proue. Mais l’intention des matelots était de s’enfuir, d’où l’avertissement de Paul au v. 31. Paul répète qu’aucun ne périra et qu’il faut se nourrir (v. 33 et 34). Ces exhortations nous rappellent la nécessité de prendre de la nourriture. Dieu place à la disposition de chacun les moyens d’existence et de conservation. Prenons donc les ressources à notre disposition. En Matt. 6, 24-34: Nul ne peut servir deux maîtres; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre: vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. C’est pourquoi je vous dis: Ne soyez pas en souci pour votre vie, de ce que vous mangerez et de ce que vous boirez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus: la vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez aux oiseaux du ciel : ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni n’assemblent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup mieux qu’eux? Et qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une coudée à sa taille? Et pourquoi êtes-vous en souci du vêtement ? Étudiez les lis des champs, comment ils croissent  ils ne travaillent ni ne filent; cependant je vous dis que, même Salomon dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. Et si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs qui est aujourd’hui, et qui demain est jetée dans le four, ne vous [vêtira-t-il] pas beaucoup plutôt, gens de petite foi? Ne soyez donc pas en souci, disant: Que mangerons-nous ? ou que boirons-nous? ou de quoi serons-nous vêtus? car les nations recherchent toutes ces choses; car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses; mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa* justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne soyez donc pas en souci pour le lendemain, car le lendemain sera en souci de lui-même : à chaque jour suffit sa peine.

Normalement, c’est en travaillant que l’on subvient à ses nécessités. Mais si Dieu juge à propos de nous enlever le travail ou la capacité de travailler, il faut compter sur sa fidélité. Il interviendra par ses moyens à lui. Il est aussi bon d’être exercé à dépendre de lui seul en recherchant premièrement son royaume et sa justice.

C’est alors que Paul se met à manger, non sans avoir rendu grâce et il y a, selon les v. 35 à 37, deux cents septante six personnes à bord. Puis le jour se lève et des dispositions sont prises pour que la navire soit poussé par les vagues en direction de la côte visible. Là, le navire s’échoue. Les soldats proposent alors de tuer les prisonniers mais le centurion, voulant sauver Paul, intervient. Selon la prédiction de Paul, chacun parvint finalement sain et sauf à terre.

Complément

Dans ce voyage, ce qui est important, c’est aussi de remarquer la position de l’apôtre. Il n’est pas vraiment nécessaire de s’arrêter sur les particularités du voyage. Ceux qui maniaient le navire firent tout ce qui était possible pour le sauver. La description de leurs manœuvres est parfaitement exacte et cela aussi au point de vue technique. Mais tout fut fait en vain. C’est ainsi qu’ils furent jetés sur l’île de Malte. Devant ces hommes que l’apôtre exhortait à avoir bon courage, ce dernier, en tant que serviteur de Dieu, s’est montré moralement supérieur, comme ce fut déjà le cas devant les gouverneurs. Il y avait un péril propre à susciter le découragement de l’équipage mais il y avait Paul qui était au-dessus des circonstances. Paul a acquis une complète influence sur ceux qui possédaient l’autorité. Le salut dépend de Dieu. Même leur salut temporaire. Il faut que cela soit reconnu.

En rapport avec ce récit, remarquons que si nous sommes assurés de la volonté de Dieu, son secours suffit pour nous aider à surmonter toutes difficultés. Mais si nous ne sommes pas certains que quelque chose soit selon la volonté du Seigneur, alors l’incertitude et la faiblesse naissent dans le cœur. La foi pour compter sur le Seigneur manque. En effet, cela se passe lorsque nous ne sommes pas certains d’être dans le chemin voulu de Dieu. Dans notre récit, les hommes qui sont avec Paul sont ranimés par l’énergie de celui qui marche dans le chemin de Dieu et avec lequel était le secret de Dieu. Ainsi, on se met à l’ouvrage pour alléger le navire et pour jeter le blé à la mer. Puis tous arrivent sains et saufs. Dieu a honoré son serviteur. Ces hommes ont passé par la tempête par leur propre faute mais Dieu a honoré Paul, cela en raison de la belle confiance qu’il avait et de la force de sa foi. L’homme n’entre en rien pour la conservation de la vie de ces 276 personnes. Tout vient de Dieu.

Remarquons que beaucoup de chrétiens ressemblent au voilier en ce que leur marche dépend du vent qui souffle. Apprenons aussi à accorder plus de confiance à la Parole et aux directions du Saint Esprit qu’aux conseils des hommes. Dans ce vaisseau, on peut aussi voir l’image de l’Eglise ici-bas. Partie par un vent favorable, elle n’a pas tardé à rencontrer le vent des épreuves et des persécutions que Satan a soulevé contre elle. Le manque de nourriture, une période de profondes ténèbres, le recours à toutes sortes de dispositions prudentes, et cela est arrivé parce que la voix des apôtres, c’est-à-dire la Parole, n’a pas été écoutée. Le jour approche et avec lui le naufrage final de la chrétienté professante représentée par le navire. Mais le Seigneur connaître ceux qui sont siens dans cette Eglise parmi ceux qui se réclament de son nom. Et aucun ne sera perdu de ceux que le Père lui a donné. Cf 2 Tim. 2, 19 et Jean 17, 12.

 

Chapitre 28 : le voyage à Rome

Versets 1 – 10 arrivée à Malte

Versets 11 – 16 de Malte à Rome

Versets 17 – 31 Paul et les Juifs de Rome

Versets 1 – 10 arrivée à Malte

Ces versets attestent combien les naufragés sont bien reçus. Paul contribue également à alimenter le feu. Puis il y a cet épisode avec la vipère. Dieu le permet pour distinguer son serviteur en cette compagnie de prisonniers de tous genres. Il y a, près de là, la propriété de Publius, premier personnage de l’île. Il reçoit Paul et probablement ses compagnons. Il les loge pendant trois jours. Paul guérit le beau-père de Publius. Puis tous les malades viennent et sont guéris. Les conséquences de ce naufrage constitue donc un événement merveilleux pour ces pauvres païens. Dieu manifeste sa puissance en délivrance au milieu d’eux. C’est beau de considérer en cet endroit un exemple de la puissance divine en activité pour délivrer les hommes des conséquences du péché. Satan est bien vaincu. Ce dernier est représenté par le serpent qui est jeté dans le feu. Sa défaite est représentée par les malades qui sont guéris. C’est la réalisation de ce que le Seigneur disait en Matt. 10, 1: Et ayant appelé ses douze disciples, il leur donna autorité sur les esprits immondes pour les chasser, et pour guérir toute maladie et toute langueur. Paul, ici, est le serviteur du vrai Dieu qui déploie sa puissance, par son serviteur Paul, en faveur de ses créatures qui sont soumises aux conséquences du péché. Et l’on peut penser que Paul a non seulement guéri ces hommes mais également que l’évangile a été annoncé dans cette île. En effet, Dieu ne veut pas seulement délivrer les hommes des maux dont ils souffrent ici-bas mais il veut les sauver pour l’éternité. Nous avions déjà vu Paul prêcher aux gens de Lystre (cf ch. 14, 15) puis à ceux d’Athènes (cf ch. 17, 30-31). Il prêcha probablement de manière similaire à ceux de Malte. Le moment du départ arrive et les maltais, v. 10, sont reconnaissants.

Versets 11 – 16 de Malte à Rome

Après que Dieu ait révélé ce qu’il juge bon, dans les v. 1 à 10, il y a dans la suite du récit de voyage de Malte jusqu’à Rome. C’est à bord d’un navire en provenance d’Alexandrie, à l’enseigne de Dioscures, qui est un nom mythologique, que Paul et les autres partent pour Rome. Le capitaine de ce bateau était sans doute plus sage que celui du bateau qui a fait naufrage puisqu’il a hiverné à Malte. Ce bateau s’arrête au premier port possible qui est Syracuse en Sicile. Puis il y a l’étape de Rhegium qui est au sud de l’Italie. Ensuite, c’est Pouzzoles avec cet arrêt de sept jours et cette rencontre avec des frères. Il y a donc une certaine liberté. C’est donc à Pouzzoles que se termine le voyage maritime. De là, le voyage s’effectue sur terre et Paul, après de rafraîchissement, gagne Rome directement. Il y a alors cette rencontre avec les frères de Rome qui avaient été mis au courant de la venue de l’apôtre. Il y a ainsi encore un rafraîchissement aux Trois-Tavernes (v. 15). Ce lieu se trouve à environ 35 km de Rome. A ce moment, que penser de ce long et pénible voyage de l’apôtre! Que penser également de l’état de son âme à l’approche de cette grande ville! Bien des questions sont là mais par-dessus tout, il y a cette parole du Seigneur qui lui avait dit, au ch. 23, 11: Et la nuit suivante, le Seigneur se tint près de lui et dit : Aie bon courage ; car comme tu as rendu témoignage des choses qui me regardent, à Jérusalem, ainsi il faut que tu rendes témoignage aussi à Rome. Mais Paul sent sa faiblesse et le Seigneur qui sait tout avait tout préparé sur son chemin pour le fortifier en envoyant ici, sur son chemin, ces quelques frères dont quelques-uns lui étaient sans doute connus. En effet, Paul leur avait déjà écrit une lettre depuis Corinthe. C’est l’épître aux Romains. Paul avait déjà la pensée de les visiter puis de continuer sur l’Espagne cf Rom. 15, 22-24). Maintenant et quant à Rome, c’est comme prisonnier que se réalise son désir. Et c’est devant Néron, ce redoutable empereur, qu’il va paraître. A ce moment-là toutefois, Néron était moins cruel qu’il ne le sera plus tard. Mais Paul a affaire avec son Seigneur. Le Seigneur le fortifiera et Paul peut en rendre témoignage: cf Phil. 4, 13 et 2 Tim. 4, 17. Le lion, cité dans la deuxième à Timothée, est Néron lui-même. Ainsi donc Paul prend courage et arrive à Rome. Le centurion les livre au préfet et Paul reçoit l’autorisation de demeurer chez lui, sous la garde d’un soldat. Il est probable que le centurion qui avait traité Paul avec humanité fit de lui un rapport favorable comme témoin de tout ce que Paul avait dit et fait pendant ce voyage remarquable. Mais par-dessus tout il y avait le Seigneur qui veillait sur son serviteur.

Versets 17 – 31 Paul et les Juifs de Rome

Les circonstances ne distraient pas Paul du service et il ne perd pas son temps. Il n’oublie pas son peuple selon la chair et continue à s’occuper d’eux (cf Rom. 1, 16). Ainsi, trois jours après son arrivée, il s’entretient avec les principaux Juifs de Rome en leur faisant part des raisons de sa présence. Paul est un homme droit. Il les fait venir pour les mettre au courant mais il ajoute que c’est pour l’espérance d’Israël qu’il est chargé de cette chaîne. L’espérance d’Israël c’est Christ mais Christ a été repoussé (v. 28). Paul renseigne les Juifs avec un bon esprit et il ne mentionne pas l’animosité de ceux de Jérusalem ni le complot qui avait été ourdi pour le tuer. Il n’accuse personnel. Les Juifs de Rome n’avaient du reste rien entendu de ce qui s’était passé à l’égard de Paul. Mais ils désirent cependant l’entendre. Ils ne savent rien de l’apôtre mais, d’après ses paroles, ils comprennent qu’il appartient à une secte contre laquelle il y a de l’opposition. On sent qu’il sera écouté avec méfiance et cette contradiction générale est une preuve que ce qu’ils appellent « secte » est de Dieu. Toute vérité de Dieu n’est-elle pas impopulaire à la masse des hommes dont le cœur est opposé à Dieu! Paul explique donc du matin au soir ce qui concerne Jésus (v. 23). Pour ceux qui n’ont rien contre la vérité, tout est clair: ils croient (v. 24). Mais en même temps il y a les incrédules (cf Es. 6, 9-10). Et si Dieu empêche de voir et d’entendre, c’est qu’il s’agit d’un jugement de sa part sur ce peuple après un long temps de patience. Cette prophétie d’Esaïe est déjà mentionnée dans les évangiles et elle se retrouve ici une nouvelle fois. Christ est rejeté mais le salut peut néanmoins être reçu individuellement et c’est ce que publièrent les apôtres. Le jugement est donc prononcé sur ce peuple qui ferme volontairement ses oreilles. Il en sera de même pour la chrétienté professante qui refuse l’évangile après des siècles. Dieu leur enverra une énergie d’erreur (2 Thes. 2, 11-12). C’est un solennel avertissement qui enseigne de fermer l’oreille à toute voix étrangère à la vérité, cela afin de n’être pas exposé à croire le mensonge. Puis, après ces paroles, il y a le fait que les nations écouteront ainsi que cette discussion entre les Juifs (v. 28 et 29). Le service de Paul est terminé et il demeurera deux ans entiers à Rome et c’est là le temps de sa première captivité: deux ans à Césarée puis deux ans à Rome. Donc sa première captivité dura quatre années (v. 30-31). La Bible ne dit rien d’autre de l’activité de Paul pendant les deux ans de sa captivité à Rome sinon qu’il y écrivit les épîtres aux Philippiens, aux Ephésiens, aux Colossiens, à Philémon et celle aux Hébreux. C’est ainsi dans la deuxième partie de sa première captivité que Paul écrivit quelques épîtres. Dans la première partie de celle-ci, on peut penser qu’il fut utile à l’assemblée de Césarée puisque quelque liberté lui avait été octroyée. Pendant tout ce temps, Paul a servi le Seigneur : Et à Rome, les soldats qui le gardaient et se relayaient souvent ont eu l’occasion d’entendre l’évangile qui parvint jusqu’à la cour de César. Plusieurs acceptèrent Christ et réalisèrent la communion fraternelle avec les Philippiens en les faisant saluer par Paul dans la lettre qu’il leur écrivit également de Rome. Dans la seconde épître à Timothée, il ressort que Paul fût relâché après deux ans de captivité. Divers passages indiquent que Paul fut encore à l’œuvre après cette captivité. Il était en liberté quand il écrivit à Tite mais plus quand il écrivit la seconde à Timothée. Il avait désiré que Timothée vint auprès de lui pendant l’hiver. Nous ne savons pas s’il put le revoir. La Parole ne dit rien ou presque de cette captivité. Mais par l’histoire ecclésiastique, il ressort que lors d’une terrible persécution des chrétiens, vers la fin du règne de Néron, Paul dut être emprisonné denouveau puis décapité. Cela vers l‘an 67. Paul fut donc suscité pour révéler les vérités relatives à l’Assemblée, son caractère céleste, son union avec Christ, sa marche comme telle en attendant le Seigneur qui l’introduira auprès de lui dans la gloire.

Remarquons au passage que l’Eglise de la ville de Rome n’a pas eu un apôtre comme fondateur. Il y avait des chrétiens à Rome avant l’arrivée de l’apôtre qui, dans sa puissance apostolique, y arrive comme prisonnier.

Remarquons encore que le livre des Actes n’a pas de conclusion. Ce sont les épîtres qui nous permettent de continuer quelque peu l’histoire du grand apôtre. L’œuvre du Saint Esprit ici-bas n’est pas terminée et elle se continue tant que l’Eglise est sur la terre et cela dans la vie de chaque croyant.

♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦
Retour au menu « Nouveau Testament »