1ère épître aux Corinthiens, de Paul. 46ème livre de la Bible et 7ème du Nouveau Testament

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Sections : Divers
1 Cor. 1, 1 à 9 Introduction.
1 Cor. 1, 10 à 31 Les divisions au sein de l’assemblée.
1 Cor. 2, 1 à 16 Justes sagesse et puissance (v. 1 à 5).
Possession de la puissance de la vie par le Saint Esprit (v. 6 à 16).
1 Cor. 3, 1 à 23 L’apôtre Paul apprécie l’état de ceux auxquels il écrit.
1 Cor. 4, 1 à 21 Le service – les ministères.
1 Cor. 5, 1 à 13 Le mal dans l’Assemblée (ou Eglise, ou maison de Dieu) et la discipline.
1 Cor. 6, 1 à 20 Détail du relâchement des Corinthiens dans leur vie ordinaire. Querelles entre frères. Dangers de l’immoralité.
1 Cor. 7, 1 à 13 La question du mariage, la liberté chrétienne.
1 Cor. 8, 1 à 40 Peut-on manger des choses sacrifiées aux idoles.
1 Cor. 9, 1 à 27 L’apostolat de Paul – la liberté dans le ministère
1 Cor. 10, 1 à 13 La profession des Corinthiens, leur état général
1 Cor. 10, 14-22 La table du Seigneur et la responsabilité
1 Cor. 10, 23-33 La liberté chrétienne
1 Cor. 11, 1-16 L’homme et la femme dans l’assemblée selon la Parole de Dieu
1 Cor. 11, 17-34 La cène du Seigneur
Ch. 12 à 14 : corps de Christ – dons spirituels.
1 Cor. 12, 1-11
1 Cor. 12, 12-31
Les manifestations spirituelles et les dons de grâce
La vie du corps de Christ
1 Cor. 13 La valeur comparative de l’amour
1 Cor. 14 L’exercice des dons
1 Cor. 15 La résurrection
1 Cor. 16 Les dernières instructions et les salutations
1 Cor. 1, 1 à 9 : Introduction 

Dans la Parole, il y a des mots et des expressions caractéristiques. Nous en verrons au cours de cette étude. Dans les premiers versets de cette épître*, remarquons le mot « grâce ». Dieu est aussi un Dieu de grâce et il l’accorde pour que nous puissions comprendre ce qu’Il nous enseigne. Remarquons aussi le mot « seigneur ». D’emblée, dans cette épître qui donne pour ainsi dire des statuts pour l’Eglise, nous comprenons que l’autorité est conférée au Seigneur et que tout enfant de Dieu a besoin de s’y soumettre. Cette épître pourrait s’appeler « l’ordre dans l’assemblée, la constitution de l’Eglise ».

En lisant les trois premiers versets, remarquons que l’assemblée est DE DIEU. Elle porte donc les caractères DE DIEU. Elle est vue DE DIEU selon les perfections qui découlent de l’oeuvre DE CHRIST. La marche des individus doit découler des caractères de l’assemblée. Les chrétiens doivent maintenir ces caractères dans une localité ; sinon, elle cesse pratiquement d’être une assemblée de Dieu. Ces premiers versets font ainsi ressortir ce que sont les Corinthiens individuellement et collectivement devant Dieu. Et pour former l’assemblée de Dieu, il est nécessaire d’être en dehors de tout mal. Ainsi, quelques-uns peuvent représenter l’assemblée de Dieu, même si à eux seuls ils ne sont pas l’assemblée mais qu’une partie.

Le terme ‘apôtre appelé’, ainsi traduit au v. 1er de la version Darby, n’est pas la même chose que ‘appelé à être apôtre’. Paul ‘est’ apôtre par l’appel de Dieu ; il n’est pas appelé ‘à être’ apôtre. Cet exemple parmi d’autres est caractéristique de détails qui ont leur importance. La lettre (ou épître) adressée aux Corinthiens a une portée très vaste : aucune limitation de lieu, de personne, de temps ; c’est la seule épître qui ait une adresse aussi générale. Elle s’adresse à tous les chrétiens qui reconnaissent l’autorité de Jésus Christ.

Dans les versets 4 à 9, l’apôtre relève le privilège qui est celui des saints à Corinthe. Ils ont même quelque chose que nous n’avons plus aujourd’hui : ils ne manquent d’aucun don de grâce (v. 7). Et au v. 9, en attendant la journée du seigneur Jésus Christ, nous avons un appel à la conscience pour nous inciter à marcher en accord avec la communion. Et, malgré la ruine de l’Eglise d’aujourd’hui et la dispersion des dons, en raison de l’homme qui n’a pas su garder ce qui lui était confié, le Seigneur est fidèle : il y a des ressources pour ceux qui s’attendent à Lui et il en prend soin.

Comme déjà écrit, les versets 1 à 9 constituent l’introduction ; tout repose sur une base divine. En conséquence de cela, l’apôtre peut entrer dans les détails pour blâmer et redresser ce qui était incompatible avec le caractère divin que les Corinthiens possédaient dans cette qualité d’assemblée de Dieu, de sanctifiés dans le christ Jésus et de saints par l’appel de Dieu.

Remarquons encore que l’apôtre Paul se rendit pour la première fois à Corinthe lors de son deuxième voyage missionnaire vers l’an 51-54 après J.C. Corinthe était une ville importante pour le commerce et servait aussi de lieu de rencontre aux artistes, aux philosophes. On venait aussi s’y amuser et plusieurs se complaisaient également dans le vice de l’idolâtrie. L’immoralité des Corinthiens était très connue. Mais dans cette ville, Dieu comptait un grand peuple et nous verrons, au cours de cette étude, combien cette épître, écrite en l’an 57, est utile et nécessaire, en découvrant aussi son motif, son but, ses particularités.

 

1 Cor. 1, 10 à 31 : Les divisions dans l’assemblée

L’ennemi cherche toujours à affaiblir les chrétiens par des divisions puisqu’il ne peut pas supporter leur unité et leur témoignage. Cette activité néfaste est manifeste à Corinthe. C’est pourquoi les enseignements de cette épître* sont plus que jamais d’actualité pour tous ceux qui désirent réaliser qu’il y a un seul corps (ch. 10, 17). Ainsi, dans le ch. 1, 11 et suivants, nous constatons que le mal signalé est encore de saison puisque beaucoup se vantent d’une opinion à laquelle ils se rattachent. Une opinion est bonne si elle est juste. Mais si ce n’est pas le cas, des opinions injustes ou orthodoxes mènent à la division lorsqu’elles sont mises en avant au détriment d’autres vérités. Il ne s’agit donc pas d’avoir d’opinions propres, qui rattachent à une secte, mais la pensée du Christ (1 Cor. 2, 16). Et le Christ n’est pas divisé. La pensée de Dieu est donc que nous n’ayons pas d’opinions différentes. Dans ces versets, remarquons que Paul ne manque pas de nommer ses informateurs (v. 11). Et c’est au v. 12 que nous lisons que les Corinthiens apportent dans l’assemblée l’esprit de parti. Ils y en étaient habitués par les opinions divergentes qui existaient dans les écoles de philosophie de Corinthe. Ainsi chez les païens les uns se réclamaient de tel fameux maître et de sa doctrine, etc. En Actes ch.17, il est question de philosophes stoïciens et épicuriens. Amener ces pensées dans l’assemblée est contraire à l’unité de pensées et de sentiments à laquelle le nom de Christ lie tout croyant. Les croyants de Corinthe sont enseignés à mettre de côté cet aspect des choses qui tenait à leur ancienne manière de vivre. Les v. 13 et suivants sont significatifs. Christ n’est pas divisé et ces versets démontrent que l’on est rattaché à un Christ unique, à un même Sauveur. On comprend que Paul est peiné de ce quelques-uns prennent son nom comme un centre de ralliement ; Paul rend ainsi grâce de ce qu’il n’a pas beaucoup baptisé pour qu’on interprète pas qu’il ait rattaché quelqu’un à lui. Ces versets démontrent aussi que les Corinthiens insistent sur certaines choses et pas sur d’autres. Le résultat en est une altération de la vérité. LA vérité est une : Christ qui ne peut être divisé. Quant aux dons, ils sont divers mais proviennent du même Esprit. Les opérations consécutives aux dons sont aussi diverses mais elles proviennent du même Dieu. Ainsi, il ne peut pas y avoir de divisions dans le corps. S’il y en a, cela est dû à un manque de support l’un envers l’autre et à la valeur que l’on attribue à l’homme. Pour éviter cela, il faut réaliser que la croix est la fin du moi (v. 17). Dans ce v. 17, l’évangélisation de Paul n’est pas un exposé philosophique de la doctrine qu’il annonçait. Annoncer l’évangile dans le style philosophique (c’est-à-dire ‘selon l’homme’ ou ‘avec sagesse de parole dans ce verset’) reviendrait à rendre vaine la croix de Christ. La croix de Christ abaisse l’homme et son orgueil. Au v. 18 : la croix de Christ, c’est la fin de tout ce qu’est l’homme dans la chair. La croix est dès lors une folie pour ceux qui périssent. A l’inverse, pour ceux qui ont le salut, la Parole de la croix est la puissance de Dieu. Vu que Paul s’exprime de la sorte, il semble qu’il discerne que les Corinthiens n’ont pas compris que la croix est la fin de l’homme. En effet, la croix ne s’arrête pas à la mort de Christ pour le pardon des péchés de quiconque croit, mais aussi au fait que nous sommes ‘morts avec Christ’. Aux v. 19 et 20 : la sagesse de l’homme est folie car elle ne peut pas donner à l’homme ce qui correspond à ses besoins, c’est-à-dire le salut et le bonheur. Ainsi les sages de ce monde sont devenus fous. Leur sagesse n’est que folie. Le ‘disputeur’ n’est autre que le sophiste qui soulève des objections pour l’amour de la dispute. Au v. 21 : Dieu, dans ses voies d’amour, veut sauver l’homme. Les œuvres créées peuvent même en être le moyen (voir Rom. 1, 20). Mais maintenant, nous avons la vraie connaissance de Dieu par Christ. Dieu veut sauver ceux qui croient. Aux v. 22 à 25 : nous y trouvons d’abord ce qui était reconnu dans le monde du premier siècle de notre ère, à savoir le judaïsme et la philosophie païenne. A cela, Paul oppose la croix par ces mots : ‘mais nous, nous prêchons Christ crucifié’. Christ crucifié met de côté l’homme, sa religion, sa sagesse. Christ est une occasion de chute aux Juifs car leur Messie est crucifié alors qu’ils attendaient un roi glorieux. Comment accepter cela ? Et pour les nations : quelle folie de croire à un Sauveur représenté par un homme pendu au bois ! Mais parmi les incrédules, il y a des appelés et quel contraste : pour eux, Christ est la sagesse de Dieu. Ce qui est en Dieu est taxé de folie par l’homme. Or ce qui est en Dieu est plus sage que l’homme. Et ce que l’homme appelle faiblesse en Dieu est plus puissant que l’homme. Autrement dit, dans ces versets et surtout au v. 24, Dieu a voulu que la croix de Christ soit la pierre de touche de tous les sentiments et de toutes les pensées de l’homme. Au v. 26 : parmi les Corinthiens, il y avait peu de personnes qui auraient relevé le christianisme aux yeux du monde. Il pouvait y en avoir mais pas beaucoup car Dieu aime à se glorifier dans ce qui est petit, bien que la grâce soit accessible à tous. Au v. 27 : l’apôtre reprend les expressions employées par les hommes du monde (selon v. 28 et suivants) à l’égard de l’évangile que les hommes considèrent comme faisant partie de ces choses faibles. C’est l’estimation que le monde fait de ces choses, de l’évangile. Mais en réalité, il en est tout autrement. Ainsi, certaines choses rendent honteuses certaines personnes et c’est l’évangile qui, dans ses résultats, les couvre de honte. Au v. 28 : les choses existantes étaient le judaïsme et la philosophie. Et la chose qui n’est pas, pour le monde, c’est le christianisme qui annonce Christ. Mais cette chose vile, méprisante, c’est-à-dire le christianisme, convertit et rassemble. C’est ainsi une chose qui annule les choses reconnues des hommes et prend leur place. Au v. 29 : nulle chair ne peut se glorifier devant Dieu car nous venons de considérer la puissance et la sagesse de Dieu en Christ et tout ce que l’homme prétend posséder est annulé. Aux v. 30 et 31 : les croyants de l’assemblée à Corinthe, tout comme les vrais croyants de l’ère 2000, ont une raison d’être : ils sont de Dieu, dans le christ Jésus. C’est leur origine, leur vie, leur position, leur caractère. Et Jésus a été fait sagesse, justice, sainteté et rédemption en vue d’eux.

1 Cor. 2, 1 à 16 :
Paul réalise la juste sagesse et la juste puissance (v. 1 à 5). La possession de la puissance de cette nouvelle vie par le Saint Esprit (v. 6 à 16). 

Au chapitre premier, nous avons remarqué un grand enseignement : c’est que la croix met fin à toute prétention humaine et que l’apôtre Paul prêche avant tout Christ crucifié. La croix de Christ met ainsi fin à cette sagesse philosophique et à cette puissance des hommes. Les Corinthiens y attachaient une grande importance qui était surtout de source juive car un Messie glorieux était attendu au lieu d’un Christ qui est venu dans l’humilité, qui a été crucifié et mis à mort. Tout au long de cette lettre aux Corinthiens, l’orgueil de la chair, qui a toujours une bonne opinion d’elle-même, est condamnée. Jusqu’ici et dans les grands traits, il a été démontré que le chrétien a pour premier caractère d’en avoir fini avec la chair. Le deuxième caractère est d’être en Christ, d’avoir une nouvelle nature. Quant au troisième caractère, il se trouve dans les v. 6 à 16 du chapitre 2 : c’est posséder la puissance de cette vie, de cette nouvelle nature, c’est-à-dire le Saint Esprit qui peut sonder toutes choses, même les choses profondes de Dieu. Prenons maintenant quelques aspects du chapitre 2.

Dans les versets 1 et 2 : Paul est véritablement un « oracle de Dieu » (cf 1 Pi. 4, 11). Il dépendait par conséquent de Dieu (cf Act. 18, 9). Il annonce le témoignage de Dieu dont 1 Jean 5, 6-13 en donne la portée : « C’est lui qui est venu par [l’]eau et par [le] sang, Jésus le Christ, non seulement dans [la puissance de] l’eau, mais dans [la puissance de] l’eau et du sang ; et c’est l’Esprit qui rend témoignage, car l’Esprit est la vérité; car il y en a trois qui rendent témoignage : l’Esprit, et l’eau, et le sang, et les trois sont [d’accord] pour un même [témoignage]. Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand ; car c’est ici le témoignage de Dieu qu’il a rendu au sujet de son Fils. Celui qui croit au Fils de Dieu, a le témoignage au dedans de lui-même ; celui qui ne croit pas Dieu, l’a fait menteur, car il n’a pas cru au témoignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils. Et c’est ici le témoignage : que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu ». Jésus-Christ crucifié était un sujet de scandale pour les Juifs et de moquerie pour les philosophes. Paul, lui, se tient à sa place : devant Christ, Christ crucifié. Et la prédication d’un tel Jésus a pourtant converti et rassemblé un grand peuple à Corinthe. Dans les v. 3 à 5 : la crainte et le tremblement que ressent Paul sont selon Dieu. Il s’agit de cette sainte crainte de Lui déplaire. Paul est ainsi conduit par le Saint Esprit et est un instrument de Dieu en faveur des Corinthiens. Le Seigneur peut se servir de divers instruments pour accomplir ses voies. Paul en est un. Tout en ayant aussi ce sentiment de faiblesse, Paul a prêché Christ et a démontré ce qu’est l’Esprit de puissance. Ainsi, la foi des Corinthiens repose uniquement sur la puissance de Dieu car l’Esprit Saint avait agit puissamment en eux pour produire cette foi. Et un grand peuple était à Corinthe, selon Act. 18, 9-10 : « Or le Seigneur dit de nuit, dans une vision, à Paul : Ne crains point, mais parle et ne te tais point, parce que je suis avec toi ; et personne ne mettra les mains sur toi pour te faire du mal, parce que j’ai un grand peuple dans cette ville ». En relation avec ces versets, l’enseignement reste intact : nos coeurs, c’est-à-dire le coeur des chrétiens ne doivent pas être attachés aux choses d’ici-bas mais reposer sur la puissance du Saint-Esprit. Soyons exercés pour présenter ce que l’apôtre met devant nous. Ce doit être une profonde conviction. La foi est un don de Dieu et elle doit reposer sur la puissance de Dieu.

Dans les versets 6 à 10 : nous trouvons le terme « d’hommes faits ». Un tel homme a une maturité spirituelle qui est en contraste avec l’état d’enfance dont la Bible donne des exemples : cf. 1 Cor. 3, 1-2 ; Héb. 5, 12-14 ; Eph. 4, 14. Les hommes faits sont initiés dans la connaissance de l’état chrétien complet et ils le possèdent. Ils jouissent de toute l’étendue de la rédemption. L’état d’hommes faits n’est pas une théorie mais une affaire de foi, de conscience et de marche. Les hommes faits ont les sens exercés à discerner le bien et le mal. Ils n’ont pas besoin d’un texte formel pour chaque détail. Ajoutons que ces hommes faits ou parfaits ne sont pas infaillibles; nous le comprenons. Aux v. 7 et 8 : la sagesse de Dieu en mystère est tout ce qui est dévoilé des conseils de Dieu en Christ. Cette sagesse de Dieu est formée de deux parties. Il y a d’une part le fait que Dieu voulait en finir un jour avec l’homme et d’autre part avoir un jour des hommes sauvés et parfaits. La croix est au centre de cela. Cette sagesse de Dieu en mystère est maintenant révélée. Par contraste et au v. 8, Paul démontre la sagesse aveugle d’ici-bas. Aux v. 9 et 10 : nous y avons les conseils de la grâce de Dieu, cette sagesse …. oui, tout cela n’était pas monté au coeur de l’homme. Selon le passage d’Esaïe 64, 4, seul Dieu connaissait de tels conseils. Il y a aussi un contraste avec l’état de choses juif : ce côté consiste en ces choses qui ne sont pas montées au coeur de l’homme. Mais Dieu nous a révélé ces choses et c’est merveilleux qu’il nous fasse entrer dans ses pensées et nous découvre ses desseins éternels de grâce et de gloire. Dieu tenait cela en réserve pour ceux qu’il aime. Dieu nous révèle cela car l’oeuvre de la croix a été accomplie.

A partir de ce v. 10 et jusqu’à la fin du chapitre, nous avons plus spécialement le grand sujet de l’action de l’Esprit de Dieu, Esprit que le chrétien possède. C’est l’un des caractères du chrétien. Dans cette épître, rappelons que nous avons comme premier caractère que le chrétien en a fini avec lui-même, puis en deuxième lieu qu’il est de Dieu dans le Christ Jésus et enfin, troisièmement, sa position parfaite devant Dieu en Christ. Comme tel, il possède l’Esprit de Dieu dont, entre autres passages, les chapitres 14, 15 et 16 de l’Evangile de Jean nous apprennent quelque chose de cet Esprit. Au v. 11 : nous y avons la pensée des hommes. C’est l’esprit de l’homme qui connaît les choses qui sont en lui. Pour connaître les choses qui sont de Dieu, il faut l’Esprit de Dieu. En Job 10, 12, nous comprenons que notre esprit doit être gardé. Alors combien plus l’Esprit qui est dans le chrétien, cet hôte de Dieu. Voir aussi : Prov. 20, 27 et Rom. 8, 16 : « L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu ». Dans les versets 12 à 14 : c’est un passage remarquable qui place devant le chrétien le chemin par lequel les pensées du coeur de Dieu arrivent à nos coeurs sans autre agent que l’Esprit de Dieu. Le v. 13 montre en particulier que la communication est en paroles enseignées de l’Esprit et non pas en paroles choisies et arrangées par la sagesse humaine, de sorte que les choses révélées par l’Esprit nous arrivent par des moyens spirituels, c’est-à-dire des paroles que l’Esprit Saint a donné aux instruments qu’Il emploie. Ces instruments ne sont pas passifs et ils goûtent eux-mêmes dans leur intelligence spirituelle les choses que l’Esprit leur révèle et qu’Il leur donne d’exprimer. Ainsi la faiblesse des hommes n’altère pas la vérité. Il faut de l’inspiration quant aux choses mais aussi quant aux paroles. Dans ces versets, Paul montre combien il aime les Corinthiens. Il y a contraste entre l’esprit du monde et l’Esprit de Dieu : 1 Jean 4, 6 : « Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas : à cela nous connaissons l’esprit de vérité et l’esprit d’erreur ». Le croyant a donc l’Esprit mais il faut encore qu’il en soit rempli. Dans le v. 14 : nous y voyons la réception de la communication qui est aussi une affaire de l’Esprit. En comprenant bien ces v. 12 – 14, nous connaissons la valeur de la Bible et nul ne peut nous faire douter qu’elle est véritablement la Parole de Dieu, l’Ecriture divinement inspirée. Aux v. 15 et 16 : un état spirituel est produit chez le chrétien par la réception de communications inspirées. Cet état le rend capable de tout discerner et il en découle une marche dont les motifs sont inconnus à l’homme naturel. Ce dernier ne discerne pas cette marche tout comme il ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu. Ainsi l’homme naturel se trompe toujours dans son appréciation quant à la marche d’un homme spirituel. Et si l’homme naturel ne comprend pas, c’est parce que l’homme spirituel a la pensée de Christ : 1 Cor. 6, 17 : « mais celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit [avec lui] ».

1 Cor. 3, 1 à 23 : l’apôtre Paul apprécie l’état de ceux auxquels il écrit 

Dans les chapitres 1 et 2, l’homme a été mis de côté. Dans le chapitre 3, l’apôtre apprécie en détail l’état de ceux auxquels il écrit. Versets 1 à 3 : les Corinthiens étaient charnels. Un homme charnel peut être un croyant mais avec les traits de la chair : Rom. 7, 14 : « Car nous savons que la loi est spirituelle : mais moi je suis charnel*, vendu au péché**; (* : ailleurs : de chair. : ** litt.: vendu sous le péché)« . Les traits de la chair caractérisent le vieil homme. Un enfant de Dieu n’est pas un homme dans la chair mais il peut porter les caractères du vieil homme au lieu d’être un homme spirituel. Les Corinthiens marchaient selon les mêmes principes que les hommes; dans le verset 3 : « ne marchez-vous pas à la manière des hommes ? ». Quelle tristesse lorsqu’un chrétien ne marche pas comme un saint (c’est sa position) et ne marque pas de différence avec un incrédule. C’est pourtant dans ce triste état que les Corinthiens se trouvent. Ils ne se conduisent pas comme des saints mais à la manière des hommes. Pourtant ils avaient connaissance de l’enseignement comme cela ressort des deux premiers chapitres dont : 1 Cor. 1, 7 : « vous ne manquez d’aucun don de grâce ». Mais ces choses n’étaient pas mises en pratique. Ainsi, ils sont comme de petits enfants. Et les enfants de Dieu qui ne font pas de progrès spirituels, se contentant toute leur vie d’un christianisme élémentaire ressemblent à des adultes qui agiraient comme un enfant de quelques années. Un autre danger, c’est de revenir en arrière comme un vieillard revient à l’état d’enfance. Citons Héb. 5, 12 : « Car lorsque vous devriez être des docteurs, vu le temps, vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne quels sont les premiers rudiments des oracles de Dieu, et vous êtes devenus tels, que vous avez besoin de lait et non de nourriture solide ». Les deux états dont il vient d’être question sont très blâmables. Verset 4 : l’état charnel des Corinthiens se montre dans leurs divisions, leurs sectes, leurs partis, leurs querelles. Quant à nous, n’avons-nous pas tendance à juger selon de tels versets ? N’oublions pas que c’est Dieu qui choisit ses instruments. Il faut donc les recevoir comme venant de Lui. Nous en avons un enseignement dans les versets 5 à 8 : Paul et Apollos sont des serviteurs au milieu des Corinthiens avec chacun une fonction différente mais concourant au même but. Dieu seul peut faire prospérer tout travail; dans ce sens, le serviteur n’est rien. Si un serviteur pense être quelque choses, il perd toute la valeur de ce que Dieu lui a donné à accomplir. La 2ème partie du v. 8 « mais chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail » démontre que la récompense ne découle pas du don mais de la manière dont le travail aura été accompli. Là, Dieu seul est juge. Tout dépend de Dieu. Verset 9 : c’est bien sur Dieu que l’accent est mis. Il semble aussi que le « nous » apostolique est en vue quand il est écrit « nous sommes collaborateurs de Dieu » tout en ayant un appel à imiter pour être ces collaborateurs. Puis dans le « vous » : « vous êtes le labourage de Dieu, l’édifice de Dieu », il est bien sûr question des Corinthiens. Avec ce v. 9, nous entrons dans le grand sujet des chapitres 3 et suivants : l’ordre et l’organisation de la maison de Dieu. En tant que faisant partie de cette maison, tout enfant de Dieu a une responsabilité quant à la manière dont il travaille. Ceux qui ont reçu une fonction spéciale dans ce travail sont d’autant plus en vue. Dans cette maison (ou édifice), les versets 10 et suivants montrent trois classes de personnes. Nous y trouvons premièrement l’oeuvre qui est bonne ainsi que l’ouvrier. Ensuite l’oeuvre est mauvaise mais l’ouvrier est sauvé (v. 15). Il y a finalement le corrupteur du temple de Dieu et celui-ci est détruit (v. 17). Les ouvriers sont donc appelés à construire sur le fondement qui est Jésus Christ (v. 11). Il y a ceux qui apportent de l’or qui est l’emblème de la justice divine. Il y a ceux qui apportent de l’argent qui est l’emblème de la rédemption, de la Parole, de la sagesse. Il y a aussi ceux qui apportent des pierres précieuses qui sont en rapport avec les promesses à venir, avec la personne glorieuse de Christ. Ce qui précède ressort du v. 12 qui contient des enseignements quant aux doctrines nécessaires à l’édification de la maison de Dieu. Ainsi nourries, les âmes sont placées hors de l’atteinte du mal. Mais, hélas, il y a d’autres matériaux (v. 13). Les âmes, introduites dans la maison de Dieu par de tels matériaux (le bois, le foin, le chaume représentent des doctrines telles que l’ asservissement à l’autorité d’un serviteur, au joug de la loi, la perfection dans la chair, l’acquisition du salut et de la sainteté par des efforts personnels, etc) … n’ont souvent pas une étincelle de vie. Tout sera révélé lorsque le temps du jugement de cette maison sera venu (selon v. 13 – 15). Ce que nous avons à faire, en tout temps, c’est de prendre modèle d’hommes fidèles. Nous avons par exemple les chefs des tribus d’Israël en 1 Chr. 29, 6-9 : Et les chefs des pères, et les chefs des tribus d’Israël, et les chefs des milliers et des centaines, et les chefs des affaires du roi, offrirent volontairement, et donnèrent, pour le service de la maison de Dieu, cinq mille talents d’or, et dix mille dariques, et dix mille talents d’argent, et dix-huit mille talents d’airain, et cent mille talents de fer. Et ceux chez qui se trouvaient des pierres [précieuses] les donnèrent au trésor de la maison de l’Éternel, entre les mains de Jekhiel, le Guershonite. Et le peuple se réjouit de ce qu’ils avaient offert volontairement, car ils offraient volontairement, d’un coeur parfait, à l’Éternel ; et aussi le roi David en eut une grande joie ». Le verset 17 est solennel. Il s’agit précisément d’hommes qui se trouvent dans la chrétienté et qui introduisent des doctrines délétères telles que : attaques de l’inspiration des saintes écritures, négation de l’existence de Satan, etc. Il y a des erreurs abominables et ce verset montre le sort de ceux qui les propagent et les enseignent. Ensuite, dans les versets 18 à 22, l’apôtre revient au danger que couraient les Corinthiens d’estimer la sagesse des hommes. Comme mise en garde, Paul cite Job 5, 13 : « Celui qui prend les sages dans leurs ruses ». Nous y avons l’enseignement que la sagesse des hommes n’est que folie pour ceux qui sont sauvés, élevés et établis à toujours (cf Job 36, 7). Paul cite encore le Ps. 94, 11, très explicite : « L’Éternel connaît les pensées des hommes, qu’elles ne sont que vanité« . Ainsi, ne contredisons pas ce que Dieu sait et déclare ! Ne nous glorifions jamais dans l’homme. Et si Dieu donne des serviteurs, aussi éminents soient-ils, sachons qu’Il les a donné pour maintenir conjointement la sagesse et la vérité de Dieu. Ils sont un moyen pour nous faire dépendre de Christ et Christ nous conduit à Dieu. Au verset 23 : tout appartient à nous. rachetés, parce que nous sommes à Christ auquel toutes choses sont assujetties.

1 Cor. 4, 1 à 21 : Le vrai serviteur et les ministères 

Le chapitre précédent nous a présenté la responsabilité du chrétien en rapport avec son travail dans l’assemblée de Dieu considérée sous l’aspect d’une bâtisse. Cet aspect de l’assemblée (ou Eglise) est spécialement en vue dans cette épître. Dans l’épître adressée aux Ephésiens, la construction de l’édifice est aussi en vue mais c’est Christ qui bâtit. Dans les Corinthiens, c’est le travail et la responsabilité de l’homme qui sont en vue. A ce sujet et au ch. 3, l’apôtre a fait ressortir avec tact différents travaux : le sien, celui des autres. Il se considérait comme un ouvrier mais avec cette vocation spéciale d’être architecte. Dans ce travail, il y avait de bons ouvriers et il y en avait aussi des mauvais. Et nous arrivons au chapitre quatrième qui nous entretient des ministères. Avec ce chapitre se termine une partie de l’épître qui représente un spécimen admirable de tendresse et d’autorité, d’une autorité assez sûre d’elle-même, de la part de Dieu, pour rendre l’apôtre capable d’agir avec une parfaite tendresse envers ceux qui lui étaient si chers, dans le désir de ne pas être forcé de l’exercer d’une autre manière. De grandes vérités sont développées dans les communications qui en résultent !

Il y a donc des services (ou ministères) dans la maison de Dieu. Il peut y avoir similitude entre le ministère des apôtres et celui de leurs compagnons. Il peut y avoir aussi des orgueilleux (voir les versets 6 et 18) et c’est bien le cas dans ce chapitre dans lequel certains personnages s’affublent de titres et cherchent à supplanter l’apôtre. Remarquons aussi avec quelle délicatesse l’apôtre Paul, qui ne doit pas épargner les orgueilleux, s’en occupe sans les nommer. Il pourrait nommer quelques noms parmi ceux qui se servaient de l’état charnel des Corinthiens pour les entraîner à leur suite. C’est un danger auquel les Corinthiens sont exposés et cela ressort déjà des chapitres précédents. Le tact de l’apôtre ressort par exemple au v. 6. C’est comme s’il disait : « Sommes-nous venus fonder des écoles de doctrines et faire des sectes et des divisions parmi vous? Avons-nous une haute opinion de nous-mêmes? Faisons-nous valoir notre autorité? ». Il tourne tout cela sur lui et sur Apollos pour bien se faire comprendre tout en taisant le nom de ceux qui se prévalent d’avoir les premières places parmi ces Corinthiens. Dans ce verset, un principe est établi et cela d’une manière universelle : celui de ne pas nommer les personnes en prenant cela sur eux. C’est comme si Paul leur demandait : « Est-ce que vous voyez chez nous la même chose que chez ceux qui vous incitent à vous enfler l’un contre l’autre ! ». Que faisaient ces gens : une oeuvre d’édification ou de destruction ? Eh bien, tout au long de ce chapitre 4, nous avons une similitude entre les apôtres et d’autres vrais serviteurs ainsi que le contraste entre eux et ceux qui cherchent à occuper une place dans l’Assemblée, place que Dieu ne leur avait pas confiée. Tout ceci a été écrit voici bientôt 2000 ans. Que penser de l’état de l’Eglise (ou Assemblée) en ce début de 3ème millénaire : quel spectacle l’Eglise professante (voir article sur ce sujet dans le groupe « Eglise ») n’offre-t-elle pas ?

Au verset 2 : ce qui compte, c’est la fidélité et non pas la réputation. Cela est requis des administrateurs qui ont à rendre compte de leur travail. Dans une mesure, ne sommes-nous pas des administrateurs de ce que Dieu nous confie, à nous qui sommes « enfants de Dieu » ! Ce qui compte aussi, c’est l’humilité et nous avons déjà remarqué ces traits chez l’apôtre à plusieurs reprises : cf chapitre 1. 21-23. Loin de s’approprier quelque chose, l’apôtre se considérait comme appartenant aux Corinthiens, comme étant leur serviteur. Au verset premier, il est question de mystères : l’apôtre en a révélé plusieurs car c’est un administrateur fidèle. Lien : Les mystères.

Versets 3 à 5 : Paul dépend manifestement du Seigneur et c’est Lui qui le juge en rapport avec le ministère qu’il a reçu de Dieu. Il est apôtre. Les notes de ces versets sont fort intéressantes en rapport avec le jugement : « 3) Mais il importe fort peu, à moi, que je sois jugé* par vous, ou de jugement** d’homme ; et même je ne me juge* pas moi-même. 4) Car je n’ai rien sur ma conscience ; mais par là je ne suis pas justifié ; mais celui qui me juge, c’est le Seigneur. 5) Ainsi ne jugez* rien avant le temps, jusqu’à ce que le Seigneur vienne, qui aussi mettra en lumière les choses cachées des ténèbres, et qui manifestera les conseils des cœurs ; et alors chacun recevra sa louange de la part de Dieu. v. 3 * : juger, ici, et verset 4 : examiner, interroger. — v. 3 ** : litt.: jour des hommes, par opposition au jour du Seigneur. — v. 5 : ici, c’est bien : prononcer un jugement définitif ». Ainsi, il y a un sens très fort au v. 3 qui va plus loin que prononcer un jugement puisqu’il s’agit de faire subir un interrogatoire à un accusé. Pour Paul, mis à part le Seigneur, personne ne peut le juger. En dehors de cela, l’Assemblée peut contrôler l’enseignement d’un serviteur. Nous en avons l’exemple avec les croyants de Bérée en Actes 17 v.10-11 : Et aussitôt les frères envoyèrent Paul et Silas, de nuit, à Bérée, lesquels étant arrivés, entrèrent dans la synagogue des Juifs. Or ceux-ci étaient plus nobles que ceux de Thessalonique ; et ils reçurent la parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les écritures [pour voir] si les choses étaient ainsi ». Mais dans le verset qui nous occupe, il s’agit d’autre chose. Et pour aujourd’hui aussi, nous y apprenons que, en dehors du ministère de la Parole, Dieu nous confie des services et c’est vis-à-vis de Lui que nous devons nous en occuper. Il faut que le Seigneur soit toujours en vue et le jugement des hommes nous importera peu car c’est pour Lui que nous agissons.

Versets 6 et suivants : relevons une fois encore les traits d’humilité si nécessaires aux enfants de Dieu. Il y a aussi cette nécessité de se soumettre constamment au Dieu d’amour qui établit lui-même des différences entre les serviteurs. Tout cela fait contraste avec le côté de l’homme dont la chair tend toujours à se glorifier et le v. 8 souligne ce mauvais trait qui existait chez les Corinthiens. Dans le v. 9, l’expression « les derniers » est à mettre en rapport avec les prophètes que Dieu a envoyé en premier, puis le Seigneur et enfin les apôtres : ils étaient les « derniers ». Dans ces versets 8 et 9, ces Corinthiens régnaient selon leur propre estimation. Quand il est écrit « vous avez régné sans nous« , l’apôtre enseigne pour faire comprendre son souhait de régner avec eux mais ce n’est pas le moment, pas le temps. Car alors comme aujourd’hui (aube du 3ème millénaire), c’est le temps de souffrir à la suite d’un Christ rejeté. Versets 9 à 15 : les apôtres ont été voués à l’opprobre et à la mort, comme pas un ne le sera après eux. Tout ceci constitue un reproche pour les Corinthiens et les hommes qui se donnaient tant d’importance parmi eux ! Et ceux que le Seigneur employait étaient considérés : la folie, les balayures du monde, et le rejet de tous. Oui, ils étaient considérés comme des ordures. Alors, au verset 16 : l’apôtre ajoute : je vous supplie donc d’être mes imitateurs. Au ch. 11. 1, il ajoutera : comme moi je le suis de Christ. Lorsque nous pensons au ministère de Christ dans ce monde et comment Paul a marché sur ses traces, nous comprenons ce que cela implique de la part d’un chrétien fidèle. Les Corinthiens n’avaient pas réalisé cela : ils veulent la première place, ils veulent régner dans ce monde alors que le moment n’est pas là. Devant leur état, l’apôtre ne veut pas prendre la verge (il le pourrait) mais, .. parole touchante, il les avertit comme de bien-aimés et les reprend avec une tendresse paternelle.

Versets 17 à 21 : C’est pourquoi je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et qui est fidèle dans le Seigneur ; il vous fera souvenir de mes voies en Christ, selon que j’enseigne partout dans chaque assemblée. Or quelques-uns se sont enflés d’orgueil, comme si je ne devais pas aller vers vous ; mais j’irai bientôt vers vous, si le Seigneur le veut, et je connaîtrai, non la parole de ceux qui se sont enflés, mais la puissance. Car le royaume de Dieu n’est pas en parole, mais en puissance. Que voulez-vous ? Que j’aille vers vous avec la verge, ou avec amour et un esprit de douceur ? Au v.17, l’envoi de Timothée est une preuve des sentiments paternels de Paul pour les Corinthiens. C’est aussi une preuve de son autorité apostolique. Ces versets attestent encore que le ministère chrétien ne consiste pas en de belles paroles et en de beaux discours mais il est en puissance. La puissance n’appartient pas aux beaux parleurs, surtout en Grèce où l’on tenait beaucoup à l’élégance du beau langage. La puissance n’est pas avec eux : elle appartient à ceux qui étaient « le rebut du monde » mais qui avaient l’approbation de Dieu et les secours de son Esprit pour édifier les âmes. En rapport avec le royaume (v. 20), relevons qu’actuellement le royaume est un principe moral, c’est quelque chose de spirituel à toute âme qui reconnaît que Dieu a des droits sur tout ce qui se trouve sous sa dépendance. En Rom. 14, 17 : Car le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint.

1 Cor. 5, 1 à 13 :
Le mal dans l’Assemblée (ou Eglise, ou maison de Dieu) et la discipline 
1 On entend dire partout qu’il y a de la fornication parmi vous, et une fornication telle qu’elle [n’existe] pas même parmi les nations, de sorte que quelqu’un aurait la femme de son père. 2 Et vous êtes enflés d’orgueil, et vous n’avez pas plutôt mené deuil, afin que celui qui a commis cette action fût ôté du milieu de vous. 3 Car pour moi, étant absent de corps, mais présent en esprit, j’ai déjà, comme présent, jugé 4 (vous et mon esprit étant assemblés avec la puissance de notre seigneur Jésus Christ), [de livrer], au nom de notre seigneur Jésus Christ, celui qui a ainsi commis cette action, 5 [j’ai jugé, dis-je,] de livrer un tel homme à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé dans la journée du Seigneur Jésus. 6 Votre vanterie n’est pas bonne ; ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever la pâte tout entière ? 7 Otez* le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain. Car aussi notre pâque, Christ, a été sacrifiée : 8 c’est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité.
9 Je vous ai écrit dans la lettre, de ne pas avoir de commerce
* avec des fornicateurs, 10 non pas absolument avec les fornicateurs de ce monde, ou les avares et les ravisseurs, ou les idolâtres, puisque ainsi il faudrait que vous sortissiez du monde; 11 mais, maintenant, je vous ai écrit que, si quelqu’un appelé frère est fornicateur, ou avare, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, vous n’ayez pas de commerce* avec lui, que vous ne mangiez pas même avec un tel homme. 12 Car qu’ai-je affaire de juger ceux de dehors aussi ? Vous, ne jugez-vous pas ceux qui sont de dedans ? 13 Mais ceux de dehors, Dieu les juge. Otez le méchant du milieu de vous-mêmes.
— v. 7 : ôter, avec le sens de : purifier de. — v. 9, 11 : de relation.
Ce chapitre, avec les sujets de querelles entre frères et de dangers de l’immoralité du 6ème, fait état de désordre dans l’assemblée. C’est bien triste qu’il en soit ainsi. Il est aussi démontré que le mal peut avoir, sur un chrétien abandonné à lui-même, un effet pire que chez une personne non convertie. C’est pourquoi, dans ce chapitre, Paul agit pour stimuler la conscience des Corinthiens afin de leur faire sentir leur responsabilité au sein de l’assemblée. Paul, ayant une autorité d’apôtre, reconnaît aussi la compétence et l’autorité de l’assemblée pour ôter le méchant, de même que pour ratifier un amour envers ce même homme, selon 2 Cor. 2, 5-11 : Mais si quelqu’un a causé de la tristesse, ce n’est pas moi qu’il a attristé, mais, en quelque sorte (afin que je ne vous surcharge pas), c’est vous tous. Il suffit, pour un tel homme, de cette punition [qui lui a été infligée] par le grand nombre, de sorte qu’au contraire vous devriez plutôt pardonner et consoler, de peur qu’un tel homme ne soit accablé par une tristesse excessive. C’est pourquoi je vous exhorte à ratifier envers lui votre amour. Car c’est aussi pour cela que je vous ai écrit, afin que je connaisse, à l’épreuve, si vous êtes obéissants en toutes choses. Or à celui à qui vous pardonnez quelque chose, moi aussi [je pardonne] ; car moi aussi, ce que j’ai pardonné, si j’ai pardonné quelque chose, [je l’ai fait] à cause de vous dans la personne de Christ ; afin que nous ne soyons pas circonvenus par Satan, car nous n’ignorons pas ses desseins. Un homme sous discipline n’est plus un frère, il est « un tel homme » et cela jusqu’à sa réintégration. Versets 1 et 2 : selon ce passage, nous constatons qu’il y avait chez les chrétiens à Corinthe un état pire que tout ce qui existait chez les païens. Dans leur triste état, ils ne s’humilient pas. Au contraire, ils sont enflés d’orgueil et se vantent de leurs dons et de leur connaissance. Les faux docteurs qu’ils accréditent ne les pressent pas de réprimer le mal. L’apôtre leur fait donc le reproche de ne pas avoir mené deuil. Y avait-il peut-être, chez eux, un manque d’instructions pour cela ? En tout cas l’apôtre leur apprend, dans ce chapitre, la façon qu’il convenait d’adopter pour régler ce cas. Aujourd’hui aussi, il y a des situations dans lesquelles nous ne savons pas comment agir. Eh bien dans de tels cas, nous apprenons qu’il faut au moins « mener deuil » en attendant que le chemin nous soit montré. Versets 3 à 5 : l’apôtre a jugé de livrer un tel homme, celui du verset premier, à Satan. Nous avons là un acte d’autorité apostolique et non un acte d’assemblée. L’assemblée est tenue d’ôter le mal du milieu d’elle-même mais Paul, comme apôtre, peut livrer à Satan comme le furent aussi Hyménée et Alexandre en 1 Tim. 1, 20. Ici, l’apôtre juge que c’est le cas de le faire mais il est douteux que l’action ait été effectuée puisque l’assemblée fera son devoir en excluant le coupable. Remarquons qu’une âme, au-dedans de l’assemblée, est protégée. Mais au-dehors, c’est le domaine de Satan et Dieu peut permettre qu’une âme soit livrée à Satan; ce fut le cas de Job et là, malgré lui, l’ennemi est serviteur des desseins de Dieu. Cela afin de mâter une chair rebelle. Il s’agit d’un châtiment gouvernemental pour échapper à la condamnation finale. Quant à une assemblée, si elle ôte le méchant, elle ne le livre pas à Satan. Toutefois le coupable, une fois dehors, se trouve dans le domaine où Satan exerce ses droits. L’exclusion a aussi deux buts: la purification de l’assemblée et le relèvement du coupable.Versets 6 à 8 (cf 2 Cor. 7. 11 et Gal. 5, 9) : toute l’assemblée est souillée par le mal et ce qui nécessite la purification, c’est que l’assemblée est en elle-même une chose sainte et qui appartient à Christ. C’est le résultat de ce que « note pâque, Christ, a été sacrifiée. Quant au vieux levain, c’est le levain de la vieille nature, de souche adamique. Quant au levain de malice et de méchanceté, nous y avons l’activité du levain. Il faut que tout cela soit absent pendant une période complète, c’est-à-dire note vie ici-bas, figurée par cette fête des pains sans levain. Dans ces versets, nous ne trouvons pas la cène du Seigneur. S’il est question de « notre pâque » et de fête, c’est pour nous faire comprendre quelle est la valeur du sang de Christ et pour savoir qu’en vertu de ce sang, nous sommes sans levain devant Dieu. Nous pouvons nous présenter à lui en étant revêtu, comme Christ, d’une sainteté parfaite. Dans notre marche, il faut chercher soigneusement à correspondre à ce caractère de sainteté dont nous sommes revêtus. Cela toute notre vie figurée par l’allusion à la fête des pains sans levain. Il faut que nous comprenions le but de Dieu qui nous a racheté par le sang de Christ.Versets 9 à 13 : l’apôtre enseigne la conduite à tenir à l’égard de personnes exclues. Nous y apprenons que, vis-à-vis des pécheurs de ce monde, même de grands pécheurs, nous pouvons avoir affaire avec eux pour toutes les choses de la vie. Mais si quelqu’un portant le nom de frère a du être exclu pour l’un des péchés du verset 11, ou pour d’autres, il n’est plus possible de conserver envers lui les conditions ordinaires de la vie alors que de telles relations peuvent être obligatoires envers des personnes du monde. Ce sont « ceux du dedans » qui tombent sous le jugement de l’assemblée. Ceux qui sont au dehors de l’assemblée ont affaire au jugement de Dieu. Ainsi quelqu’un « du dedans » peut être appelé « méchant » pour avoir offensé le saint nom de Jésus. Une telle personne doit être ôtée. Mais il reste néanmoins dans l’assemblée. Pour imager, c’est comme si un enfant méchant était renvoyé du salon tout en continuant de faire partie de la famille. Remarquons encore, à propos du verset 11, que la liste n’est pas complète. Une liste complète n’existe pas. Nous y trouvons que du mal moral et même le meurtrier, le voleur, ne s’y trouvent pas. Quant au mal moral, il peut y avoir des cas difficile à juger comme celui de l’avare. Pourtant, si l’assemblée est dans un bon état spirituel, le Seigneur amènera tout au jour.
Ne pas avoir de commerce avec un retranché est un caractère de la discipline. Et celui qui a été mis dehors comme méchant garde ce caractère jusqu’à sa restauration. Pour l’assemblée, il ne s’agit pas d’un jugement judiciaire mais d’ôter le levain en vue de la pureté. Une assemblée peut perdre son caractère d’assemblée de Dieu en ne se purifiant pas. Si l’assemblée est appellée à exercer la discipline, cela a en vue l’amour afin qu’un chrétien en chute puisse retrouver la communion perdue. Un chrétien, objet de la discipline, ne doit pas se sentir sous le coup d’un acte de tribunal. Il ne faut pas agir non plus envers une personne retranchée avec un faux amour que l’on constate si souvent en maintenant des relations fraternelles mais qui trahissent de l’indifférence quant au mal et empêchent la discipline de produire les effets recherchés. Cela ne veut pas dire qu’il faut rester insensible au premier symptôme d’un retour au bien. La deuxième épître aux Corinthiens montre que le retranché a été restauré et alors l’apôtre peut changer de langage. Au verset 13, le méchant désigne celui qui fait sa volonté en opposition avec la pensée de Dieu connue dans la lumière et révélée dans la Parole. Le méchant est aussi celui qui poursuit sa mauvaise voie en ne tenant pas compte des observations qui lui ont été faites. Remarquons encore que même si le méchant s’humilie, l’assemblée doit l’exclure pour être purifiée avant de le réintégrer.
De l’ensemble du chapitre, relevons encore trois points importants.
1) L’humiliation qui doit caractériser l’assemblée lorsqu’un péché est découvert.
2) L’action de l’assemblée pour se purifier du mal en excluant le coupable mais en vue de son rétablissement.
3) La ligne sévère de conduite à tenir à l’égard de la personne exclue

1 Cor. 6, 1 à 20 : Le détail du relâchement des Corinthiens dans leur vie ordinaire : querelles entre frères (v.6-11) et dangers de l’immoralité (v.12-20) 
1 Quelqu’un de vous, lorsqu’il a une affaire avec un autre, ose-t-il entrer en procès devant les injustes et non devant les saints ? 2 Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si le monde est jugé par vous, êtes-vous indignes des plus petits jugements* ? 4 Si donc vous avez des procès pour les affaires de cette vie, établissez ceux-là [pour juges] qui sont peu estimés dans l’assemblée. 5 Je parle pour vous faire honte : ainsi il n’y a pas d’[homme] sage parmi vous, pas même un seul, qui soit capable de décider entre ses frères ? 6 Mais un frère entre en procès avec un frère, et cela devant les incrédules. 7 C’est donc de toute manière déjà une faute en vous, que vous ayez des procès entre vous. Pourquoi ne supportez-vous pas plutôt des injustices ? pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt faire tort ? 8 Mais vous, vous faites des injustices et vous faites tort, et cela à vos frères. 9 Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni efféminés, ni ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, 10 ni voleurs, ni avares, ni ivrognes, ni outrageux, ni ravisseurs, n’hériteront du royaume de Dieu. 11 Et quelques-uns de vous, vous étiez tels ; mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au* nom du seigneur Jésus, et par* l’Esprit de notre Dieu.
— v. 2 : c. à d. de juger les plus petites choses. — v. 11 : au et par = en vertu de la puissance de.

12 Toutes choses me sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses ; toutes choses me sont permises, mais je ne me laisserai, moi, asservir par aucune.13 Les viandes pour l’estomac, et l’estomac pour les viandes ; mais Dieu mettra à néant et celui-ci et celles-là.
Or le corps n’est pas pour la fornication, mais pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps.14 Mais Dieu a ressuscité le Seigneur, et il nous ressuscitera par sa puissance.
15 Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ ? Prendrai-je donc les membres du Christ pour en faire les membres d’une prostituée ? Qu’ainsi n’advienne ! 16 Ne savez-vous pas que celui qui est uni à une prostituée est un seul corps [avec elle] ?  » Car les deux, dit-il, seront* une seule chair  » [Genèse 2:24];
18 Fuyez la fornication : quelque péché que l’homme commette, il est hors du corps, mais le fornicateur pèche contre son propre corps. 19 Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, et que vous avez de Dieu ? Et vous n’êtes pas à vous-mêmes ; 20 car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps.
— v. 16 : litt.: seront pour, deviendront..

Dans ce chapitre, l’apôtre entre dans le détail du relâchement des Corinthiens en rapport avec leur vie ordinaire. Ils avaient des procès devant les incrédules et faisaient tort à leurs frères plutôt que de supporter le tort qui leur était fait. Puis il revient à ce qui était le grand piège à Corinthe : la corruption par les convoitises de la chair.

Versets 1 à 8 : les Corinthiens se conduisent comme les hommes du monde dans leurs différents. Se conduire comme « morts et ressuscités en Christ » leur était bien étranger. Au verset 2, nous avons « Ne savez-vous pas ». Cette expression revient six fois dans ce chapitre. Les Corinthiens avaient été enseignés par l’apôtre et ils auraient dû savoir quelle était la pensée de Dieu à l’égard de toutes choses. Remarquons ici, et cela arrive dans le NT, que les choses les plus élevées sont introduites dans les circonstances de la vie ordinaire et leurs sont appliquées. Par exemple le fait que « les saints jugeront le monde (au v.2), … les anges (au v.3) » Ainsi, l’Esprit de Dieu introduit les gloires d’un autre monde et en projette la lumière directe dans les choses les plus ordinaires d’ici-bas. L’apôtre exhorte les Corinthiens à vivre tout le christianisme dépeint en Tite 2 v.9-14 : 9 [Exhorte] les esclaves à être soumis à leurs propres maîtres, à leur complaire en toutes choses, n’étant pas contredisants; 10 ne détournant rien, mais montrant toute bonne fidélité, afin qu’ils ornent en toutes choses l’enseignement qui est de notre Dieu sauveur. 11 Car la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes, 12 nous enseignant que, reniant l’impiété et les convoitises mondaines, nous vivions dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement, 13 attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ, 14 qui s’est donné lui-même pour nous, afin qu’il nous rachetât de toute iniquité* et qu’il purifiât pour lui-même un peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres. *v. 14 : état ou marche sans loi.
Au verset 2, il s’agit d’un jugement judiciaire. Au verset 3, il ne s’agit pas des anges déchus dont un feu éternel a été préparé pour eux selon Matt. 25.41. Il s’agit de juger les anges non déchus pour lesquels il y aurait quelque acte gouvernemental pour lequel Dieu nous emploierait. Ainsi, ces anges là seraient aussi soumis à la suprématie de ceux que le Seigneur a associé à son gouvernement. Pour juger la chair, il faut appliquer des motifs élevés. Au verset 4, ceux qui sont peu estimés sont ceux qui ont le moins de puissance spirituelle. C’est en contraste avec la place spéciale qu’occupaient par exemple des Jean, Jacques, Céphas qui étaient considérés comme des colonnes (cf Gal. 2.9). Ces hommes « peu estimés » étaient néanmoins sages et cela en contraste avec d’autres selon ce que nous lisons dans le v. 5.
Ce passage nous rappelle aussi que pour juger les affaires de ce monde, il n’y a pas besoin d’être des docteurs puisque les plus faibles peuvent s’en occuper.

Versets 9 à 11 : les incrédules ne pourront pas participer au jugement des choses vues dans le royaume et nous avons le rappel que quelques croyants de Corinthe portaient les caractères des incrédules mentionnés dans ces versets. En rapport avec le v. 11 dont on peut citer 1 Pierre 1 v.2 en parallèle : la sanctification vient avant la justification. Cela est toujours le cas lorsque les deux choses sont mises ensemble. De ce fait, un homme est prêt à entrer au ciel; ce ne serait pas le cas si l’ordre était inversé. La sanctification progressive est encore autre chose (cf Eph. 4, 24; 1 Jean 1, 3; etc). Comme chrétiens, il y a toujours des progrès à faire. Mais ce n’est pas cela qui nous rend propres pour le ciel (cf aussi Col. 1, 12 où nous avons tous les chrétiens ensemble).

Versets 12 à 14 : ce passage nous enseigne que le corps doit être un sacrifice vivant à Dieu (cf Rom. 12, 1) et qu’il ne doit servir à aucun usage impur. Ne permettons pas à des choses d’avoir puissance sur nous, comme la viande par exemple. Il ne faut pas que la convoitise ait de la puissance sur nous, même s’il s’agit de quelque chose de bon à manger. Dans ces versets, bien des choses sont à rapprocher : les viandes ne sont pas bonnes pour l’estomac et le corps n’est pas pour la fornication mais pour le Seigneur et le Seigneur pour le corps. Oui, le Seigneur s’est occupé aussi bien du corps que de l’âme. Ce corps qui est le temple du Saint Esprit, ce corps qui attend la rédemption dans ce sens qu’il attend d’être transformé pour la gloire. Et bien ce corps appartient déjà maintenant au Seigneur.
Dès le v. 12, nous entrons dans une deuxième partie du chapitre. Le sujet de la « liberté chrétienne » y est traité. Ce v. 12 est une charnière pour nous indiquer quel est notre devoir comme chrétien. Dans ces versets, nous sommes aussi exhortés à prendre soin du corps, qui durera, à l’inverse des viandes avec l’estomac (v. 13). De faux docteurs enseignaient le contraire en Col. 2.22-23 :
(choses qui sont toutes destinées à périr par l’usage,) selon les commandements et les enseignements des hommes (qui ont bien une apparence de sagesse en dévotion volontaire et en humilité, et en ce qu’elles n’épargnent pas le corps, ne [lui] rendant pas un certain honneur), pour la satisfaction de la chair ?. Oui, le Seigneur donne une grande valeur au corps, ce corps qui ressuscitera incorruptible.

Versets 15 à 20 : le corps humain doit être consacré comme un instrument au Seigneur. Ces versets montrent qu’il y a une gradation par rapport au verset 13 où le corps n’est pas pour la fornication mais pour le Seigneur. Ici, au verset 15, « vos corps sont des membres de Christ« . Nous comprenons dès lors l’énormité du péché commis dans une union avec une prostituée. Ainsi, dans l’acte de la fornication, il y a union des deux. Au verset 16, ce n’est pas pour rien que Genèse 2 v. 24 est cité : « Car les deux, dit-il, seront une seule chair ». Un croyant uni à une prostituée est donc une abomination. Le cas normal, c’est d’être uni au Seigneur, d’avoir la vie de Christ, d’avoir son Esprit et d’être ainsi un avec lui. Unis à lui, nous sentons cette autorité, l’autorité du Seigneur. Nous sommes des membres de Christ et nous avons dès lors la seigneurie de Christ et l’autorité du Seigneur. Verset 19 : Christ habite dans nos coeurs par la foi mais le corps est son temple et il faut s’en servir sous ce rapport. Le corps n’est à sa vraie place que lorsqu’il est un vase dont on se sert pour Dieu et en vue de Dieu, et il est un membre de Christ parce qu’il est à Lui, une partie de Lui, et il est le temple de Dieu parce que l’Esprit Saint y demeure. Ces versets montrent aussi la réalité de l’Esprit Saint en nous comme personne divine et non pas comme une simple influence. Au verset 20, nous avons la conclusion de tous les motifs donnés par l’apôtre « … Glorifiez donc Dieu dans votre corps« . L’instrument peut glorifier Dieu. Dans ce verset, il n’est pas question de l’Esprit comme le « texte reçu* » l’avait mentionné. Ici, c’est le corps. C’est différent en 1 Thes. 5.2-3 où nous avons le corps, l’âme et l’esprit.
A propos du v. 18, pécher contre son propre corps, c’est introduire la souillure dans le corps de Christ dont le mien est un membre : gardons-nous de compromettre la pureté du corps de Christ … et s’exposer par là même au jugement de Dieu et à la discipline de l’assemblée.
Dans ce passage, le corps c’est « NAOS » , c’est-à-dire le sanctuaire où comme jadis l’Eternel à Jérusalem, la personne divine du Saint Esprit habite.

1 Cor. 7, 1 à 40 : La question du mariage, la liberté chrétienne 
1 Or, pour ce qui est des choses au sujet desquelles vous m’avez écrit, il est bon à l’homme de ne pas toucher de femme ; 2 mais, à cause de la fornication, que chacun ait sa propre femme, et que chaque femme ait son mari à elle. 3 Que le mari rende à la femme ce qui lui est dû, et pareillement aussi la femme au mari. 4 La femme ne dispose pas de son propre corps, mais le mari ; et pareillement aussi le mari ne dispose pas de son propre corps, mais la femme. 5 Ne vous privez* pas l’un l’autre, à moins que ce ne soit d’un consentement mutuel, pour un temps, afin que vous vaquiez à la prière, et que vous vous trouviez de nouveau ensemble, afin que Satan ne vous tente pas à cause de votre incontinence. 6 Or je dis ceci par indulgence, non comme commandement ; 7 mais je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; toutefois chacun a son propre don de grâce de la part de Dieu, l’un d’une manière, et l’autre d’une autre. 8 Or je dis à ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, qu’il leur est bon de demeurer comme moi. 9 Mais s’ils ne savent pas garder la continence, qu’ils se marient, car il vaut mieux se marier que de brûler. 10 Mais quant à ceux qui sont mariés, je leur enjoins, non pas moi, mais le Seigneur : que la femme ne soit pas séparée du mari ; 11 (et si elle est séparée, qu’elle demeure sans être mariée, ou qu’elle se réconcilie avec son mari 😉 et que le mari n’abandonne pas sa femme. 12 Mais quant aux autres, je dis, moi, non pas le Seigneur : Si quelque frère a une femme incrédule, et qu’elle veuille habiter avec lui, qu’il ne l’abandonne pas ; 13 et si une femme a un mari incrédule, et qu’il veuille habiter avec elle, qu’elle n’abandonne pas [son] mari. 14 Car le mari incrédule est sanctifié par* la femme, et la femme incrédule est sanctifiée par* le frère, [son mari] ; puisque autrement vos enfants seraient impurs ; mais maintenant ils sont saints. 15 Mais si l’incrédule s’en va, qu’il s’en aille ; le frère ou la sœur ne sont pas asservis en pareil cas ; mais Dieu nous a appelés [à marcher] dans la paix. 16 Car que sais-tu, femme, si tu ne sauveras pas ton mari ? ou que sais-tu, mari, si tu ne sauveras pas ta femme ? 17 Toutefois, que chacun marche comme le Seigneur le lui a départi, chacun comme Dieu l’a appelé ; et c’est ainsi que j’en ordonne dans toutes les assemblées.
— v. 5 : plus proprement : frustrez.. — v. 14 : par, en.
18 Quelqu’un a t il été appelé étant circoncis, qu’il ne redevienne pas incirconcis. Quelqu’un a-t-il été appelé étant dans l’incirconcision, qu’il ne soit pas circoncis.
19 La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien, mais l’observation des commandements de Dieu. 20 Que chacun demeure dans la vocation dans laquelle [il était quand] il a été appelé. 21 As-tu été appelé étant esclave, ne t’en mets pas en peine ; toutefois, si tu peux devenir libre, uses-en plutôt : 22 car l’esclave qui est appelé dans le Seigneur est l’affranchi du Seigneur ; de même aussi l’homme libre qui a été appelé est l’esclave de Christ. 23 Vous avez été achetés à prix ; ne devenez-pas esclaves des hommes. 24 Frères, que chacun demeure auprès de Dieu dans l’état dans lequel il a été appelé.
25 Or, pour ce qui est de ceux qui sont vierges*, je n’ai pas d’ordre du Seigneur ; mais je donne mon opinion comme ayant reçu miséricorde du Seigneur pour être fidèle. 26 J’estime donc que ceci est bon, à cause de la nécessité présente, qu’il est bon, [dis-je], à l’homme d’être tel qu’il est.
27 Es-tu lié à une femme, ne cherche pas à en être séparé. N’es-tu pas lié à une femme, ne cherche pas de femme. 28 Toutefois, si même tu te maries, tu n’as pas péché ; et si la vierge se marie, elle n’a pas péché. Mais ceux qui font* ainsi auront de l’affliction pour ce qui regarde la chair ; mais moi, je vous épargne. 29 Or je dis ceci, frères : le temps est difficile* : au reste, c’est pour que ceux mêmes qui ont une femme soient comme n’en ayant pas ; 30 et ceux qui pleurent, comme ne pleurant pas ; et ceux qui se réjouissent, comme ne se réjouissant pas ; et ceux qui achètent, comme ne possédant pas ; 31 et ceux qui usent du monde, comme n’en usant pas à leur gré ; car la figure de ce monde passe. 32 Mais je voudrais que vous fussiez sans inquiétude. Celui qui n’est pas marié a le cœur occupé des choses du Seigneur, comment il plaira au Seigneur ; 33 mais celui qui s’est marié a le cœur occupé des choses du monde, comment il plaira à sa femme. 34 Il y a une différence entre la femme et la vierge : celle qui n’est pas mariée a le cœur occupé des choses du Seigneur, pour être sainte, et de corps et d’esprit ; mais celle qui s’est mariée a le cœur occupé des choses du monde, comment elle plaira à son mari. 35 Mais je dis ceci pour votre propre avantage, non pour vous enlacer dans des liens, mais en vue de ce qui est bienséant, et pour que vous vaquiez au service du Seigneur sans distraction. 36 Mais si quelqu’un estime qu’il agit d’une manière inconvenante à l’égard de sa virginité*, et qu’elle ait passé la fleur de son âge, et qu’il faut que cela soit ainsi, qu’il fasse ce qu’il veut : il ne pèche pas ; — qu’ils se marient. 37 Mais celui qui tient ferme dans son cœur, et qui n’est pas sous l’empire** de la nécessité, mais qui est maître de sa propre volonté et a décidé dans son cœur de garder sa propre virginité*, fait bien. 38 Ainsi, et celui qui se marie* fait bien ; et celui qui ne se marie pas** fait mieux. 39 La femme est liée pendant tout le temps que son mari est en vie ; mais si le mari s’est endormi, elle est libre de se marier à qui elle veut, seulement dans le Seigneur ; 40 mais elle est, à mon avis, plus heureuse si elle demeure ainsi : or j’estime que moi aussi j’ai l’Esprit de Dieu.
— v. 25 : soit hommes, soit femmes. — v. 28 : litt.: ceux qui sont tels. — v. 29 : ou : raccourci. — v. 36 et 37 : ou : sa vierge. — v. 37 ** : litt.: n’y ayant pas. — v. 38 * : ou la donne en mariage. — v. 38 ** : ou : ne la donne pas en mariage.
Dans les premiers chapitres, le fait que la croix a mis fin au vieil homme n’était pas mis en pratique par les Corinthiens qui semblaient même ignorer cette question capitale. Aussi Dieu se sert de l’apôtre Paul pour les éclairer au sujet de l’ordre qui convient à Sa maison. De ce fait, l’expression « Ne savez-vous pas » revient avec la question conjugale dans ce chapitre. Nous y avons aussi des enseignements quant au mariage avec des conjoints païens, ce qu’il en est avec les enfants, s’il faut rester dans certaines conditions, ce qu’il en est de la virginité, si l’on peut manger des choses sacrifiées aux idoles, etc. Ce chapitre, qui traite de la liberté chrétienne, donne des réponses à toutes ces questions. Ces questions ne touchent pas directement à la personne de Christ et devraient être facilement réglées. Les deux grandes parties du chapitre sont le mariage chrétien dans les versets 1 à 24 et de savoir s’il faut se marier ou rester célibataire dans les versets 25 à 40. Avant de toucher quelques détails, remarquons que ce chapitre comporte des enseignements remarquables en rapport avec le ministère de l’apôtre Paul : les versets 1 à 17 où l’on remarque que l’apôtre ne parle pas comme apôtre inspiré mais comme apôtre. Il avait une mission divine pour régler beaucoup de questions dans les assemblées (v. 17). Cette autorité qu’il a reçu est différente de ce qu’il peut dire de la part du Seigneur, c’est-à-dire avec inspiration (cf v. 10). Dans la dernière partie du chapitre, selon versets 25 à 40, Paul parle aux Corinthiens comme ayant une autorité spirituelle. Ainsi, les passages contenus dans ce chapitre illustrent trois choses : l’autorité apostolique, l’inspiration, et le droit du chrétien spirituel à se faire écouter. Au v 6, nous avons son autorité, au v. 17 cette autorité qui s’exerce dans l’Eglise et au v. 25 un homme spirituel qui doit être écouté. Au v. 40, il estime aussi qu’il doit être entendu et au v. 10 déjà cité, nous avons cette inspiration Au v. 12, il y a la distinction entre sa parole comme apôtre et sa parole inspirée. Ce chapitre pourrait porter le titre de « la liberté chrétienne », réglée par une entière dépendance du Seigneur et de sa parole. Le célibat offre de grands dangers et le mariage de grandes difficultés. Il faut peser tout cela devant le Seigneur et décider devant lui. Or l’Esprit dit expressément qu’aux derniers temps quelques-uns apostasieront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs et à des enseignements de démons, disant des mensonges par hypocrisie, ayant leur propre conscience cautérisée, défendant de se marier, [prescrivant] de s’abstenir des viandes que Dieu a créées pour être prises avec action de grâces par les fidèles et par ceux qui connaissent la vérité. L’occasion est ainsi donnée à l’apôtre de répondre sur l’institution divine établie en rapport avec le mariage. Et la réponse est dans toute son intégrité primitive, c’est-à-dire une seule femme pour un seul homme, un seul homme pour une seule femme. Le christianisme condamne la polygamie. C’est donc différent de l’AT puisqu’un homme pouvait avoir plusieurs femmes (cf Deut. 21, 15). Mais avec le christianisme, l’institution de la création est rigoureusement réclamée. Et si un païen venait à se convertir tout en étant uni à plus d’une femme, cela était aussi prévu, mais il ne pouvait occuper aucune charge dans l’assemblée (cf 1 Tim. 3, 2,12; Tite 1, 6). Et pour revenir à l’AT, il y a lieu de souligner que la pluralité de femmes fut toujours une cause de chagrin dans les familles des justes comme les exemples suivants : Abraham, Jacob, Elkana, David, Salomon. Cf aussi Deut. 17, 17. Dans notre chapitre des Corinthiens, l’apôtre présente aussi un fait nouveau. C’est cette vie nouvelle, cette puissance de l’Esprit qui peut accorder d’être au-dessus et en-dehors de ce qui a trait à la nature. Un tel chrétien, consacré entièrement au Seigneur, a une part meilleure. Le célibat, qui n’était pas prévu en principe lors de la création, est maintenant le plus excellent pour autant que ce soit un don, v. 7, et non une contrainte ou un acte de propre volonté qui voudrait s’en faire un mérite devant Dieu. Il ne faut pas non plus en faire un système comme c’est le cas de l’Eglise de Rome. En 1 Tim. 4, 3, la défense du mariage est présentée comme provenant d’esprits séducteurs et d’enseignements de démons . L’expérience montre qu’un état de célibat, en dehors d’un don personnel, est un état qui conduit souvent à des péchés positifs. S’il ne s’agit pas d’un don, il vaut mieux se marier que de brûler (v. 9). Le mariage est ainsi comme une sauvegarde contre le péché.Versets 10 à 17 : une fois mariés, les deux époux ne disposent plus de leur propre personne à leur gré. Ils sont « une seule chair » (Marc 10, 8). En effet, il y a charge de famille et le lien du mariage place les époux dans une obligation dont les versets 3 – 5 en font part. D’autres passages donnent aussi des exhortations relativement à ces obligations. Citons par exemple 1 Pi. 3, 7 : Pareillement, vous, maris, demeurez avec elles selon la connaissance, comme avec un vase plus faible, [c’est-à-dire] féminin, leur portant honneur comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie, pour que vos prières ne soient pas interrompues. Entre époux, tout doit être réglé par la connaissance chrétienne et non pas par la passion humaine. Au v. 11 : il ne s’agit pas du feu vert pour quitter un conjoint d’une manière voulue; nous y avons le cas dans lequel une femme chrétienne est abandonnée par un mari mondain. Les v. 12 à 16 nous occupent du cas où l’un des époux a été gagné par l’évangile et non pas l’autre. Dans ce cas, et contrairement à ce qui se passait sous la loi (cf Esdras 10), il ne faut pas se séparer. Sous le régime de la grâce, c’est différent en ce sens que le conjoint non converti est sanctifié et les enfants, au lieu d’être impurs, sont saints. Il faut encore remarques que ces versets 12 à 16 ont en vue une union déjà formée avant la conversion de l’un d’eux. Il n’y a donc aucune approbation à un mariage qu’une chrétienne voudrait contacter avec un incrédule. Remarquons encore que ce chapitre ne mentionne pas le divorce, même pas au v. 11. Au v. 12, l’apôtre est inspiré pour écrire « moi, non pas le Seigneur ».
V. 14 : lorsqu’il est question de la sanctification des enfants et d’un conjoint incrédule, rappelons-nous qu’il est question, dans ce chapitre, de la maison de Dieu . Ainsi, en rapport avec ces personnes, le salut éternel n’est pas en vue. Toutefois, elles sont considérées comme faisant partie de la maison de Dieu sur la terre afin d’avoir part à toutes les bénédictions qui s’y trouvent.
Versets 18 à 24 : dans ce paragraphe, il est aussi question de la circoncision et nous sommes enseignés qu’elle n’est rien dans le contexte de ce chapitre. Ce qui est important, ce sont les commandements et la vérité. Voilà ce qui doit faire autorité sur l’âme. Lorsqu’il est dit : « Que chacun demeure dans la vocation dans laquelle il était quand il a été appelé » (v. 20), nous y avons un principe général bien qu’il s’agisse ici de l’esclave. Et ce principe est aussi pour les occupations, pour les professions, etc, que l’on avait quand on a été appelé. Toutefois, il y a des choses que l’on doit quitter lorsque l’on est chrétien. Dans ce sens, il ne faut pas devenir esclaves des hommes et c’est pourquoi, si un esclave « pouvait devenir libre », il faisait bien d’en profiter. Mais en général, le chemin est de rester tout simplement dans l’état où l’on était quand on a été appelé. Et d’y rester avec Dieu. Dès le verset 25 : nous y lisons que les Corinthiens avaient interrogé l’apôtre au sujet de ceux qui n’étaient jamais entrés dans les liens du mariage. En réponse, l’apôtre leur donne les indications qu’un homme spirituel comme lui pouvait donner car il estimait qu’il avait aussi l’Esprit de Dieu (v. 40). Au v. 29, le terme « le temps est difficile » va dans le sens que « le temps est raccourci ». En effet, depuis la croix, nous nous trouvons dans un temps où tout avance rapidement vers la fin. Si nous avons cette pensée devant les yeux, que le Seigneur est très près, plus près maintenant que lorsque ce chapitre a été écrit, eh bien nous serions préservés d’intérêts terrestres et nos coeurs seraient remplis de Christ. Nous aurions davantage à faire à Dieu. Soyons attentifs aux exhortations de cet homme spirituel, l’apôtre Paul, qui a pourtant les mêmes passions que nous. Ayons l’oreille ouverte pour entendre ses exhortations et des coeurs soumis aux pensées exprimées par celui qui pouvait dire « or j’estime que moi aussi j’ai l’Esprit de Dieu » (v. 40),
Ainsi, dans les v. 25 à 40, nous avons encore l’expression du verset 39 « 
se marier dans le Seigneur« . Ceci démontre que non seulement tous les deux étaient des chrétiens mais nécessairement dans l’Assemblée. Aujourd’hui, les chrétiens sont dispersés. Mais si le coeur est lié au témoignage de la vérité, de manière que ce soit le tout de sa vie, on ne sacrifiera pas cette position pour s’unir à une personne, même chrétienne, qui se trouverait dans un milieu où la vérité n’y est pas. Dans cette fin de chapitre, l’apôtre donne aussi son avis quant à la veuve.

1 Cor. 8, 1 à 13 : Peut-on manger quelque chose sacrifiée aux idoles ?
1 Pour ce qui est des choses sacrifiées aux idoles, nous savons — (car nous avons tous de la connaissance ; la connaissance enfle, mais l’amour édifie. 2 Si quelqu’un pense savoir quelque chose, il ne connaît rien encore comme il faut connaître ; 3 mais si quelqu’un aime Dieu, celui-là est connu de lui). 4 — Pour ce qui est donc de manger des choses sacrifiées aux idoles, nous savons qu’une idole n’est rien dans le monde, et qu’il n’y a point d’autre Dieu qu’un seul. 5 Car aussi, s’il y en a qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, (comme il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs,) 6 toutefois, pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous pour lui, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par lui. 7 Toutefois la connaissance n’est pas en tous ; mais quelques-uns, ayant jusqu’à maintenant conscience de l’idole, mangent des choses comme sacrifiées aux idoles, et leur conscience, étant faible, en est souillée. 8 Or la viande ne nous recommande pas à Dieu ; si nous ne mangeons pas, nous n’avons pas moins, et si nous mangeons, nous n’avons rien de plus. 9 Mais prenez garde que cette liberté* que vous avez ne devienne une pierre d’achoppement pour les faibles. 10 Car si quelqu’un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans un temple d’idoles, sa conscience à lui qui est faible, ne sera-t-elle pas enhardie* à manger les choses sacrifiées à l’idole ? 11 et celui qui est faible, le frère pour lequel Christ est mort, périra par ta connaissance. 12 Or en péchant ainsi contre les frères, et en blessant leur conscience qui est faible, vous péchez contre Christ. 13 C’est pourquoi, si la viande est une occasion de chute pour mon frère, je ne mangerai pas de chair, à jamais, pour ne pas être une occasion de chute pour mon frère.
— v. 9 : ce droit. — v. 10 : litt.: édifiée.
Dans ce contexte, il y a aussi un enseignement en rapport avec les forts et les faibles. Diverses questions ont été posées à l’apôtre et il y répond par ordre.

Versets 1 à 4 : nous y avons des choses sacrifiées aux idoles. Les Corinthiens se vantaient aussi de leur connaissance. Et l’apôtre leur en parle, semble-t-il, avec ironie. Seule la connaissance de ce qui est en Dieu compte. Celle que l’on possède en soi enfle. La connaissance en Dieu le rend précieux à l’âme qui est ainsi gardée dans l’humilité. Si quelqu’un pense savoir quelque chose, il ignore la vraie connaissance. Au v. 4, il est clairement établi qu’une idole n’est rien. Et pourtant, au chapitre 10, Paul ira plus loin en enseignant que derrière l’idole, il y a l’activité des démons. Nous avons donc le fait qu’en elle-même l’idole n’est rien et pourtant elle est quelque chose relativement à la conscience de l’homme.
Au sujet des versets 1 et 2, remarquons encore que le pire orgueil est d’avoir cette connaissance de la Parole qui paraît si désirable. C’est là le piège des Corinthiens. C’est bien d’avoir la connaissance mais notre conscience doit être en jeu, sinon la connaissance enfle. Si nous n’avons que la connaissance, nous marchons vers la ruine. La seule chose qui édifie, c’est l’amour. Si l’on est pas conduit par l’amour, aucune édification n’est possible. Si des chrétiens ont de la connaissance, et que cette connaissance les affranchissent de certains scrupules de conscience, auxquels leurs frères sont sujets, et en usant de leur liberté, ils pèchent contre leurs frères et de là contre Christ (v. 12). Une certaine connaissance peut ainsi faire tomber un chrétien dans ses rapports envers ses frères. L’autre danger est donc que la connaissance enfle: elle peut nous remplir d’orgueil et l’on peut se croire important. A cet égard, ne blessons pas ceux qui viennent de sortir du monde et qui se sont séparés de bien de choses pour lesquelles nous n’aurions pas de scrupules. Ne blessons pas la conscience de ces frères. Recherchons plutôt la connaissance qui est sans danger : elle a Christ pour objet et non notre égo. Cette connaissance là n’enfle jamais. Elle nous humilie et nous remplit de joie.

Versets 5 et 6 : il y a contraste entre les croyants et les païens. Cela en rapport avec ce qui est reconnu comme étant au-dessus de nous. Pour le chrétien, il y a Dieu le Père et le Seigneur Jésus Christ. Nous voyons ici l’acceptation différente entre les mots Dieu et Seigneur. Nous n’avons pas ici la nature divine comme telle mais la place que les personnes divines occupent dans ce que l’on appelle « l’économie de la grâce ». Le Fils est devenu un homme et dans son humanité il a pris la place de Seigneur. Ainsi, en parlant de Dieu, on parle du Père mais quant à Christ, on parle de Jésus, c’est-à-dire Jéhovah-Sauveur. Et la place qu’il a prise comme homme est donc celle de Seigneur. Jésus reste bien sûr « Jéhovah » mais il a pris la place de Seigneur tandis que le Père demeure dans la simple déité abstraite. Le Seigneur est donc à la fois Dieu et homme. Ici, nous l’avons en rapport avec la place qu’il a prise sur la terre.

Dans les versets 7 à 13, la question des choses sacrifiées aux idoles se présente de conscience à conscience entre frères, et non au point de vue de ce qu’est l’idolâtrie aux yeux de Dieu. Au v. 7, au sujet de la souillure de la conscience, nous y avons le fait que si quelqu’un juge dans sa conscience que si une chose est mauvaise, et bien il faut s’abstenir de la suivre; sinon il se souille (voir aussi le chapitre 14 des Romains). Dans ces passages, nous comprenons aussi l’amour qu’il faut avoir envers nos frères pour ne pas être une pierre d’achoppement pour les faibles, en quoi l’on peut pécher, même en étant dans le juste. Ainsi, il vaut mieux ne pas manger de viande plutôt que d’être une occasion de chute pour un frère. Il importe par-dessus tout d’avoir à coeur le bien des frères. Remarquons que de nos jours, la question des choses sacrifiées aux idoles n’est pas littérale mais le principe qui est à la base de cet enseignement est applicable à bien des détails de notre marche pratique. En Matt. 18, 6, il est aussi souligné la gravité d’être en occasion de chute envers son prochain. En cela, pensons que les petits, les simples, ne sont pas forcément de petits enfants mais d’adultes tout simples dans leur foi. Le v. 11 semble difficile: « périr ». Mon acte de manger peut conduire mon frère à périr en ce sens que je l’induis à pécher contre sa conscience. On peut rapprocher Rom. 8, 13 : car si vous vivez selon [la] chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. Cela veut dire que la mort est la fin d’une vie selon la chair mais il n’est pas question, ici, de la mort éternelle, respectivement de la vie éternelle. Dieu juge et il montre que la fin de certaines choses conduit à la mort. Il nous faut être prudents et se souvenir que Dieu connaît tout. D’après d’autres textes, nous sommes enseignés que Dieu parle à notre conscience. Vis-à-vis de notre Dieu qui est sage, qui ne commet pas d’erreur, ne tordons pas les Ecritures et n’en faisons point de doctrines.

1 Cor. 9, 1-27 : L’apostolat de Paul 
1. Ne suis-je pas libre ? Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? N’êtes-vous pas, vous, mon ouvrage dans le Seigneur ? 2 Si je ne suis pas apôtre pour d’autres, je le suis pour vous du moins ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. 3 C’est ici ma défense auprès de ceux qui m’interrogent. 4 N’avons-nous pas le droit de manger et de boire ? 5 N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur comme femme, comme [font] aussi les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? 6 N’y a-t-il que moi et Barnabas qui n’ayons pas le droit de ne pas travailler ? 7 Qui jamais va à la guerre à ses propres dépens ? Qui plante une vigne et n’en mange pas le fruit ? Ou qui paît un troupeau et ne mange pas du lait du troupeau ? 8 Est-ce que je dis ces choses selon l’homme ? Ou la loi aussi ne dit-elle pas ces choses ? 9 Car dans la loi de Moïse il est écrit :  » Tu n’emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain  » [Deutéronome 25:4]. Dieu s’occupe-t-il des bœufs ? 10 ou parle-t-il entièrement pour nous ? Car c’est pour nous que cela est écrit, que* celui qui laboure doit labourer avec espérance, et que celui qui foule le grain [doit le fouler] dans l’espérance d’y avoir part. 11 Si nous avons semé pour vous des [biens] spirituels, est-ce beaucoup que nous moissonnions de vos [biens] charnels ? 12 Si d’autres ont part à ce droit sur vous, ne l’avons-nous pas bien plus ? Mais nous n’avons pas usé de ce droit, mais nous supportons tout, afin de ne mettre aucun obstacle à l’évangile du Christ. 13 Ne savez-vous pas que ceux qui s’emploient aux choses sacrées mangent [de ce qui vient] du temple*; que ceux qui servent à l’autel ont leur part de l’autel ? 14 De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l’évangile, de vivre de l’évangile. 15 Mais moi je n’ai usé d’aucune de ces choses, et je n’ai pas écrit ceci, afin qu’il en soit fait ainsi à mon égard ; car il serait bon pour moi de mourir, plutôt que [de voir] quelqu’un anéantir ma gloire. 16 Car, si j’évangélise, je n’ai pas de quoi me glorifier, car c’est une nécessité qui m’est imposée, car malheur à moi si je n’évangélise pas. 17 Car, si je fais cela volontairement, j’en ai un salaire ; mais si c’est malgré moi, une administration m’est confiée. 18 Quel est donc mon salaire ? C’est que, en évangélisant, je rends l’évangile exempt de frais, pour ne pas user comme d’une chose à moi de mon droit dans l’évangile. 19 Car, étant libre à l’égard de tous, je me suis asservi à tous, afin de gagner le plus de gens*; 20 et pour les Juifs, je suis devenu comme Juif, afin de gagner les Juifs ; pour ceux qui étaient sous la loi, comme si j’étais sous la loi, n’étant pas moi-même sous la loi, afin de gagner ceux qui étaient sous la loi ; 21 pour ceux qui étaient sans loi*, comme si j’étais sans loi (non que je sois sans loi quant à Dieu, mais je suis justement soumis à Christ), afin de gagner ceux qui étaient sans loi*. 22 Je suis devenu pour les faibles [comme] faible, afin de gagner les faibles ; je suis devenu toutes choses pour tous, afin que de toute manière j’en sauve quelques-uns. 23 Et je fais toutes choses à cause de l’évangile, afin que je sois coparticipant avec lui.
— v. 10 : ou : car. — v. 13 : ou : mangent de ce qui est sacré. — v. 19 : la majeure partie, la masse. — v. 21 : ou : sont sans loi ;-  » sans loi « , ailleurs : inique, iniques (ici et dans tout ce verset).
24 Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice* courent tous, mais un seul reçoit le prix ? Courez de telle manière que vous le remportiez. 25 Or quiconque combat dans l’arène vit de régime en toutes choses ; eux donc, afin de recevoir une couronne corruptible ; mais nous, [afin d’en recevoir] une incorruptible. 26 Moi donc je cours ainsi, non comme ne sachant pas vers quel but ; je combats ainsi, non comme battant l’air ; 27 mais je mortifie mon corps et je l’asservis, de peur que après avoir prêché à d’autres, je ne sois moi-même réprouvé
— v. 24 : ou : le stade
Si le ch. 8 nous entretenait de la liberté quant aux idoles, le 9ème nous présente la liberté quant au ministère. Le mot « interroger » dans l’expression « … auprès de ceux qui m’interrogent » du v. 3 vient du grec « juger » ou « faire subir un interrogatoire ». Les mots « droit » et « liberté » ( cf ch. 8, 9 et 9, 4) sont un seul et même mot. Dans ce chapitre, l’apôtre a beaucoup de droits mais il n’en use pas. Nous avons dans ce ch. 9 la réponse à la dernière question posée à l’apôtre. Ainsi, parmi les Corinthiens, des personnes prétendaient avoir des droits égaux à ceux de l’apôtre (cf ch. 4). Son apostolat était mis en question. Pour être apôtre, il faut avoir vu le Seigneur (v. 1). Dans ce début du chapitre, l’apôtre Paul connaît ainsi des difficultés étant en butte à des accusations de la part de faux docteurs. Ils insinuaient que son action était, ainsi que ses travaux, dans un but intéressé, et qu’il prenait les biens des chrétiens. C’est pourquoi, dans ce chapitre, l’apôtre parle de son ministère. Il témoigne qu’il est apôtre, qu’il est témoin oculaire de la gloire du Christ, ayant vu le Seigneur. Il avait aussi été le moyen de la conversion des Corinthiens. C’est le résultat de son oeuvre : leur conversion. Dans cette assemblée, certains voulaient avoir un rôle, une position, une autorité. Pour atteindre ce but, ces personnes se mettaient nécessairement en conflit avec ceux auxquels le Seigneur a confié l’autorité. Ce sujet est traité. Quant à Paul, il est au moins apôtre pour eux (v. 2). L’apôtre avait le droit de vivre de l’évangile. Il avait aussi le droit de se marier. Pourtant, avec les Corinthiens, Paul n’a pas vécu de l’évangile de leur part. Il n’a pas non plus usé du droit de se marier (cf pour ces différents cas : v. 9, 5, 6). Mais il était obligé de prêcher l’évangile et malheur à lui s’il manquait (v. 16). Il le faisait gratuitement de manière à ôter toute occasion à ceux qui en cherchait. Il se fait serviteur de tous pour en gagner autant qu’il pouvait (v. 19). Ce v. 19 ajoute un point au ministère de Paul : il est libre à l’égard de tous tout en s’étant asservi à tous. Ce cher serviteur n’avait jamais pensé à lui-même. Remarquons que c’était dans son service que l’apôtre s’accommodait à tous (v. 20 – 23). A propos de ces versets, soyons bien au clair : il n’est pas question de mélange avec le monde. N’oublions pas que l’apôtre considérait les choses du monde comme des ordures (cf Phil. ch. 3), afin d’atteindre Christ. Et si l’apôtre se faisait comme un Juif, allant de synagogue en synagogue, c’est pour les prendre sur leur terrain, pour les convaincre de péchés. A Athènes, il y prêchait le Dieu créateur .. pour les amener à Christ, ce Dieu .. inconnu. Aux Romains, il prêchait la justice, la tempérance et le jugement à venir, afin d’atteindre leur conscience et de les faire rechercher un Sauveur. Oui, il ne faut pas s’associer au monde mais nous pouvons le traverser dans l’esprit de l’apôtre afin d’en sauver quelques-uns. En tout cela, il ne s’accommodait donc pas au monde pour faire cesser le scandale de la croix, mais il mettait la croix clairement en avant (ch. 2, 2). Et en prêchant la croix, l’apôtre s’adaptait à la capacité religieuse et à la forme des pensées des uns et des autres, afin de trouver accès pour la vérité dans les esprits. Paul faisait abnégation de lui-même en tout pour être serviteur de tous. Et il poursuivait cette ligne de conduite en tout, pour l’amour de l’évangile. Au v. 23, il personnifie même l’évangile comme faisant l’oeuvre de l’amour de Dieu dans le monde. L’apôtre imite bien le Seigneur lorsque nous pensons à des récits tels que celui de la Samaritaine, ou de Jean 3 avec Nicodème. Nous y voyons le Seigneur se faire connaître par une simple question ! L’apôtre se renie aussi lui-même, tenant la chair en bride, pour faire courir l’évangile. En effet, pour vaincre l’ennemi du dehors, il nous faut une lutte réelle avec nous-même, sans hypocrisie ou faux sentiment. Pour que le combat avec Satan soit efficace, je dois commencer avec la mortification de mon corps, me tenant continuellement pour mort au péché et pour vivant à Dieu. Et il le fait non d’une manière incertaine mais en voyant le but. Avec ce v. 23, nous arrivons à la fin d’un premier grand sujet de cette épître et qui traitait de l’ordre qui convient à la maison de Dieu. Dès le ch. 10, 14, nous aurons l’ordre qui convient à l’Assemblée comme corps de Christ. Et du ch. 9, 24 au ch. 10, 14, nous avons une chose intermédiaire qui n’est ni la Maison et ni le corps en tant que tels, mais la profession chrétienne qui se formait jadis et qui remplit aujourd’hui le monde civilisé.
Versets 24 à 27 : tout homme qui professe appartenir à Christ est responsable d’atteindre un prix qui est celui de glorifier Christ. Paul se donne en exemple. Quant aux Corinthiens, ils ne marchaient pas selon cette connaissance, selon cette profession. L’apôtre, lui, démontre que la vie chrétienne doit être un témoignage réel et public devant le monde. Pour le chrétien, il y a une vie intérieure et un témoignage public. C’est de cela dont il est question ici. Ainsi, au v. 24 (on peut penser aux jeux olympiques), il y a comparaison avec une course qui se fait en public. Courrons donc comme si une seule personne doit remporter le prix. Que cela puisse nous donner du zèle pour faire un effort, cet effort que la Parole appelle « la vertu ». Ayons les yeux fixés sur Christ. Soyons prêts au combat, à la lutte. Ne nous laissons pas arrêter dans notre course et retenons que le fait même d’avoir des dons, un ministère, prêcher, .. n’a aucune valeur si la vie intérieure ne correspond pas à la profession. Et un réprouvé n’est rien d’autre qu’un homme rejeté de Dieu, condamné aux peines éternelles. Quant à la profession évaluée à la fin du ch. 9 et au début du 10ème, ajoutons qu’il n’y a pas deux professions. Il n’y en a qu’une et cette profession est accompagnée, ou non, de la vie de Dieu. Ici, il est question de la profession chrétienne sans vie mais rien ne nous empêche d’appliquer à nous-mêmes la réalité de la profession chrétienne, avant de l’appliquer à d’autres.

Ainsi, le commencement du chapitre 10 se lie à la fin du 9ème. Paul est un bon prédicateur en sa qualité de chrétien. Et au chapitre 10, d’autres font aussi profession de christianisme , sont même prédicateurs, et pourtant ils ne sont pas reconnus de Dieu; ils sont réprouvés. Ces passages allant du ch. 9, 24 à 27 et du début du chapitre 10, distinguent entre le fait d’avoir participé aux ordonnances chrétiennes et la profession du salut. Cette distinction est toujours vraie, mais il n’est pas toujours nécessaire de la faire quand la vie chrétienne brille en ceux qui ont part aux privilèges extérieurs de l’assemblée.
Au v. 27 : à propos du terme « réprouvé », semble-t-il qu’il est l’opposé du terme « approuvé », c’est-à-dire « désapprouvé ». En grec, nous avons Dokimos (approuvé) qui revient sept fois dans le NT. A son opposé, il y a donc Adokimos (désapprouvé). Par exemple Jean, surnommé Marc, est approuvé en Act. 13, 5 puis réprouvé en Act. 15, 33, et à nouveau approuvé en 2 Tim. 4, 11.
1 Cor. 10, 1 à 13 : La profession, l’état des Corinthiens en général
1 Car je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que nos pères ont tous été sous la nuée, et que tous ils ont passé à travers la mer, 2 et que tous ils ont été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer, 3 et que tous ils ont mangé la même viande spirituelle, 4 et que tous ils ont bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient d’un* rocher spirituel qui les suivait : et le rocher était le Christ. 5 Mais Dieu n’a point pris plaisir en la plupart d’entre eux, car ils tombèrent dans le désert. 6 Or ces choses arrivèrent comme types de ce qui nous concerne, afin que nous ne convoitions pas des choses mauvaises, comme ceux-là aussi ont convoité. 7 Ne soyez pas non plus idolâtres, comme quelques-uns d’eux, ainsi qu’il est écrit :  » Le peuple s’assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour jouer  » [Exode 32:6]. 8 Ne commettons pas non plus la fornication, comme quelques-uns d’eux ont commis la fornication, et il en est tombé en un seul jour vingt-trois mille. 9 Ne tentons pas non plus le Christ, comme quelques-uns d’eux l’ont tenté et ont péri par les serpents. 10 Ne murmurez pas non plus, comme quelques-uns d’eux ont murmuré et ont péri par le destructeur. 11 Or toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints. 12 Ainsi, que celui qui croit* être debout, prenne garde qu’il ne tombe. 13 Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été une tentation humaine ; et Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de ce que vous pouvez [supporter], mais avec la tentation il fera aussi l’issue, afin que vous puissiez la supporter.
— v. 4 : ou : du. — v. 12 : ou : paraît.Dans ce passage, nous voyons que le baptême n’est rien d’autre que le signe de la profession chrétienne. La profession chrétienne est synonyme de participation extérieure aux choses du christianisme et les premiers versets nous occupent de cela. Ici, ce baptême pour Moïse est assimilé au baptême chrétien. Dans ces versets, si Israël a eu de grands privilèges, cinq points ont cependant excité la colère de Dieu: 1) la convoitise des choses mauvaises; 2) l’idolâtrie dans ce festin qui a accompagné le veau d’or; 3) la fornication avec les filles de Moab; 4) avoir tenté Christ; 5) le murmure. Tout cela fait penser à la chrétienté professante. En effet, nous avons, dans ces versets, un tableau de la chrétienté professante dans le monde. Pour représenter cela, l’exemple d’Israël, dans le désert, nous est donné. Paul prouve qu’une personne peut observer les choses extérieures du christianisme tout en étant perdue. Ainsi, pour Israël, tous ont eu part à des bénédictions communes. Mais en route, un triage s’est opéré et la plupart tombèrent. C’est l’histoire de la chrétienté. Les avertissements sont cependant pour tous mais seuls ceux qui ont la vie en profitent et ils vont jusqu’au bout (cf Héb. 3, 6-19).
Au
v. 2 : être baptisés pour Moïse, c’est être associés à lui dans le passage de la mer et c’est aussi la protection de Dieu dans la nuée. Moïse était responsable dans ce chemin et les Israélites y entraient pour lui, adhérant à lui dans cette chose. Ce chemin à travers la mer est un type de la mort qui délivre. Quant à nous, nous sommes baptisés pour Christ, nous entrons après lui, associés à lui, dans ce chemin de la mort qu’il a frayé pour nous, de la mort qui délivre.Dans les v. 3 et 4 : il y est question de la manne et de l’eau du rocher. Pour la manne, nous avons le terme « viande spirituelle » et pour l’eau celui de « breuvage spirituel ». Nous avons aussi, dans la manne, le type du pain de vie qui est une image de Jésus descendu du ciel. Et dans l’eau du rocher, c’est le type de l’Esprit que devait recevoir ceux qui croyaient après que Christ soit glorifié (voir les ch. 6 et 7 de l’évangile de Jean). En parlant de cette nourriture et de ce breuvage, l’apôtre fait ressortir le grand privilège du peuple sorti d’Égypte. Pour la chrétienté, il y a des privilèges correspondants qui sont le baptême et la cène.V. 5 : nous avons le triage qui s’est opéré en route. Remarquons bien le contraste entre les mots « la plupart » et « tous ». Si la plupart tombèrent, c’est à cause de l’énumération des péchés …. qu’en sera-t-il de la chrétienté ? Ces péchés, nous les trouvons dans les v. 6 à 10.V. 6 à 10 : ce passage mentionne des péchés qui découlent de la convoitise, c’est-à-dire de la tendance du coeur de l’homme. En raison des mauvaises actions de l’homme, Dieu exerça le châtiment et ils disparurent de la cène. Pour nous, les types sont surtout ce qui leur arriva comme jugement. En rapport avec l’idolâtrie, remarquons que le veau d’or avait même l’apparence d’un culte offert à l’Eternel puisque Aaron avait dit « demain une fête à l’Eternel ! Dans notre v. 7, l’apôtre se borne à cette citation « ils se levèrent pour jouer » et cela s’applique, comme type, spécialement à la position des Corinthiens qui prenaient part, sous prétexte de liberté, aux fêtes païennes qui suivaient les sacrifices offerts aux idoles (ch. 8). Ces repas étaient accompagnés de jeux et de danses. A cela, aucun chrétien ne peut participer sans se souiller. L’avertissement est à propos. Au v. 8, il y a une mise en garde contre la fornication. Ce péché fut la cause de la mort de 23000 Israélites en un jour et de 24000 en plusieurs jours (cf Nomb. 25, 4-5). Dans les v. 9 et 10 : tenter Dieu, c’est vouloir éprouver sa puissance et sa bonté en demandant des preuves matérielles (cf Ex. 17, 7). C’est ce que fit le peuple en étant incrédule et mettant en doute la fidélité de Dieu. Ils murmurèrent et 14700 d’entre eux moururent. Ce fut le châtiment dans l’affaire de Corée. Remarquons aussi qu’il y a plusieurs sortes de murmures. Celui du v. 10, qui est la révolte contre Dieu, est affreux. V. 11 et 13 : toutes les choses mentionnées dans les versets précédents leur arrivèrent comme types. V. 11 : Paul ne parle plus à de simples professants sans vie, mais à ceux qui ont la vie de Dieu. Il y a dès lors, au v. 12, une conclusion sérieuse : celui qui se préoccupe d’être debout est en danger. En sortant d’Égypte, Israël pouvait se croire debout. Aujourd’hui, la chrétienté peut se croire debout. Et bien, tout comme Israël, la chrétienté professante ne restera pas debout (cf Rom. 11, 22). Mettons aussi individuellement cette exhortation à profit. Se glorifier de quoi que ce soit est un danger qui mène à des chutes. Comprenons bien ce verset : ce n’est pas celui qui est debout mais qui croit être debout. Les différentes versions sont d’accord. Cet avertissement est donc avant tout pour les professants sans vie car celui qui est debout, par un effet de la pure grâce et de la miséricorde de Dieu, ne pense pas à lui-même. Il sait qu’il est mort, qu’il a été crucifié avec Christ, qu’il en a fini avec lui-même comme homme. Il est humble, il veille. V. 13 : nous avons un grand encouragement et une précieuse promesse. Nous mesurons, dans ce verset, la miséricorde de Dieu.

1 Cor. 10, 14 à 22 : La table du Seigneur 
14 C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. 15 Je parle comme à des personnes intelligentes : jugez vous-mêmes de ce que je dis. 16 La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du corps du Christ ? 17 Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain. 18 Considérez l’Israël selon la chair : ceux qui mangent les sacrifices n’ont ils pas communion avec l’autel ? 19 Que dis-je donc ? que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose ? ou qu’une idole soit quelque chose ? 20 [Non], mais que les choses que les nations sacrifient, elles les sacrifient à des démons et non pas à Dieu : or je ne veux pas que vous ayez communion avec les démons. 21 Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons. 22 Provoquons-nous le Seigneur à la jalousie ? Sommes-nous plus forts que lui ?Le danger de l’idolâtrie (v. 14) était celui auquel les Corinthiens étaient le plus exposé. Ils devaient fuir. Le v. 20 montre l’énormité de l’idolâtrie aux yeux de Dieu en ce que derrière l’idole, il y a un démon.
Dès ce
v. 14, un principe est mis en avant : il y a association et communion par le moyen de la table à laquelle nous participons avec ce qui y est placé. Et nous arrivons avec ces versets, le 17ème étant significatif, au cercle intérieur, au corps de Christ, à la vraie assemblée de Dieu, dont ceux qui la composent sont unis ensemble par l’Esprit Saint. La cène en est l’expression. Le v. 17 est comme une parenthèse entre les v. 16 et 18. Tout ce passage nous donne plusieurs exemples de communion : la cène au v. 16; les sacrifices en Israël au v. 18. Le v. 17 est une révélation à part et ce passage tout entier est comme une grande leçon de communion. La manière de répondre à l’invitation du Seigneur et celle de le faire détermine avec qui l’on peut et l’on doit rompre le pain. De ce principe ressort nécessairement le fait que tous ceux qui participent ensemble à la cène à une table quelconque sont solidaires ensemble de tout ce qui caractérise cette table …. et sont chacun responsable sciemment ou non de tout ce qui se rattache au terrain sur laquelle cette table est dressée. Selon la Parole et le v. 17, le terrain doit être l’unité du corps de Christ. Pour y participer, il faut être individuellement dans les conditions requises par le Seigneur; l’Assemblée est responsable de maintenir les droits du Seigneur sur sa propre table. Toute table dressée en dehors du principe énoncé au v. 17 est une table de l’homme. Ce serait faux de dire que c’est une table des démons car ce terme ne s’applique qu’à l’idolâtrie. Pour juger du terrain sur lequel une table repose, il faut remonter à l’origine de son existence : provient-elle d’un schisme, d’un esprit d’indépendance, d’une organisation humaine ? Et bien, répétons que ceux qui sont en communion à une table sont solidaires et responsables, le sachant ou non, du mal quel qu’il soit. Si une personne s’approche de l’Assemblée, pour pouvoir être reçue à la table du Seigneur, il faut qu’elle se purifie personnellement du mal qui se rattache à la table à laquelle elle a participé jusqu’alors. Si ce n’est pas le cas, l’Assemblée accepterait le mal qui se rattache à la table en question et deviendrait solidaire de ce mal. Il va de soit qu’une personne admise à la table du Seigneur ne peut pas retourner ensuite à son ancien état de choses. L’assemblée ne peut pas recevoir temporairement une personne. Citation d’un devancier : la différence de vue ecclésiastique n’est pas une raison suffisante pour exclure une âme mais si quelqu’un voudrait être un jour avec les frères et un autre jour avec d’autres, je ne pourrais pas le permettre et je ne recevrais pas une telle personne. Pour être reçue, une personne qui s’approche doit avoir la confiance de l’assemblée. Une personne qui rompt le pain est aussi sujette à la discipline de la maison de Dieu. En voyant le pain sur la table, nous voyons l’expression du corps entier et nous reconnaissons que tous les croyants font partie du corps de Christ qu’ils soient présents ou non à la table. Heureusement, il n’est pas nécessaire d’attendre que tous les croyants d’une localité veuillent obéir au Seigneur pour rompre le pain à sa table : ceux qui désirent être fidèles ont le privilège de pouvoir se réunir autour de sa table même s’ils ne sont que deux ou trois.
L’épître aux Corinthiens diffère de celle aux Ephésiens autant pour le sujet du « corps » que pour celui de la « maison ». Les Ephésiens nous montre cette Assemblée qui croît pour être un temple saint dans le Seigneur, une habitation de Dieu par l’Esprit, ainsi qu’un corps uni avec la tête glorifiée dans le ciel. Cette assemblée y est aussi présentée comme épouse de Christ. Et bien, dans les Corinthiens, c’est autre chose puisque nous y avons l’assemblée qui est vue comme une maison édifiée par l’homme qui est responsable des matériaux qu’il y introduit et de l’ordre qui doit y régner. Nous y voyons aussi le corps et la maison tels qu’ils devraient être et l’homme a tout ce qui est nécessaire pour que ce corps puisse fonctionner et manifester Christ ici-bas. Cette pensée est développée dès le ch. 10, 14 et se poursuit jusqu’à la fin du ch. 14. L’assemblée doit manifester le fonctionnement et l’unité qui appartiennent au corps de Christ. Cela est d’une immense importance car même en étant deux ou trois, nous sommes tenus de montrer l’unité du corps de Christ dans ce monde et l’ordre qui appartient à cette unité. C’est pourquoi, dans les v. 14 à 22, le rôle assigné à la table du Seigneur est très remarquable. En tout premier lieu, il faut ainsi établir que dans ce monde, il y a une manifestation de l’unité du corps de Christ et cette unité existe. Le témoignage rendu à cette unité est ce qui fait la valeur de la cène pour nous, mais une valeur partielle car il y a aussi le côté du mémorial (ch. 11) pour compléter. Si nous ne nous réunissons pas autour de la table du Seigneur, nous montrons alors une indifférence au sujet de la manifestation de l’unité confiée à notre responsabilité. Le corps est un aux yeux de Dieu; il ne l’est plus aux yeux du monde à cause de notre infidélité. Un point important est que des chrétiens peuvent être réunis autour de la table du Seigneur sans manifester l’unité du corps. Ainsi en était-il des Corinthiens dont l’état de l’assemblée a été relevé dans les chapitres précédents. « Communion » a ici le caractère de la participation des croyants, en commun, à toutes les bénédictions qui nous ont été apportées par le sang de Christ : c’est une coupe de bénédiction. On trouve d’abord la coupe et ensuite le pain car c’est le sang de Christ qui nous introduit dans ces bénédictions. Le seul pain est posé sur la table et quand nous le rompons nous manifestons en commun que nous faisons tous ensemble partie de ce seul corps, nous manifestons l’unité. Au ch. 11, le sang et le corps signifient ensemble la mort (le sang séparé du corps). De fausses doctrines, aux yeux d’un grand nombre paraissent moins offensantes que le mal moral, tandis qu’elles le sont davantage pour le Seigneur car elles portent atteinte à son autorité et aux gloires de sa personne adorable. Il peut même y avoir des chrétiens qui n’ont pas de fausses doctrines mais qui admettent à leur table ceux qui en ont. Au sujet de la table des démons, il y a le caractère des démons mais, le principe étant posé, une table qui n’est pas celle du Seigneur peut avoir plusieurs caractères. La bonne table, c’est celle qui a le caractère du Seigneur. C’est un caractère dans le sens de dénomination. Dans la suite de ces v. (v. 20+), la table du Seigneur est mise en contraste avec l’autel juif et en opposition avec la table des démons. Derrière l’idole, il y a les démons. Le chrétien doit en être séparé. Et bien, avons-nous à coeur de manifester l’unité du corps de Christ … ou faisons-nous comme le monde, allant où bon nous semble. Soyons intelligents et ne provoquons pas le Seigneur à jalousie. La cène, à la table du Seigneur, a donc la communion en vue au ch. 10 et le mémorial au ch. 11. Il y a une seule table du Seigneur comme il n’y avait qu’un seul autel en Israël (cf. Deut. 12, 27). Cette table est sainte car c’est celle du Seigneur. Le mal doctrinal et le mal moral doivent en être écartés. Les « or je ne veux pas » (v. 20) et « vous ne pouvez » (v. 21) montrent l’immense importance de la question et le sérieux de l’apôtre en relation avec cela.

1 Cor. 10, 23 à 33 (et 11, 1-2) : La liberté chrétienne
23 Toutes choses sont permises, mais toutes choses ne sont pas avantageuses ; toutes choses sont permises, mais toutes choses n’édifient pas. 24 Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui. 25 Mangez de tout ce qui se vend à la boucherie, sans vous enquérir de rien à cause de la conscience : 26  » car la terre est au *Seigneur, et tout ce qu’elle contient  » [Psaume 24:1]. 27 Or si quelqu’un des incrédules vous convie, et que vous vouliez aller, mangez de tout ce qui est mis devant vous, sans vous enquérir de rien à cause de la conscience. 28 Mais si quelqu’un vous dit : Ceci a été offert en sacrifice*, — n’en mangez pas, à cause de celui qui vous a avertis, et à cause de la conscience. 29 Or je dis : la conscience, non la tienne, mais celle de l’autre ; car pourquoi ma liberté est-elle jugée par la conscience d’autrui ? 30 Si moi, je participe avec action de grâces*, pourquoi suis-je blâmé pour une chose dont moi je rends grâces ? 31 Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. 32 Ne devenez une cause d’achoppement ni aux Juifs, ni aux Grecs, ni à l’assemblée de Dieu ; 33 comme moi aussi je complais à tous en toutes choses, ne cherchant pas mon avantage propre, mais celui du grand nombre, afin qu’ils soient sauvés.Ces versets nous enseignent qu’il faut éviter d’avoir pour soi-même la communion avec ce qui est faux, notamment dans ce qui se rapporte dans la communion avec Dieu lui-même. Plutôt que d’user de ma liberté, il faut l’abandonner pour ne pas blesser la conscience faible de notre prochain. Nous avons déjà vu ce principe au ch. 9. Faisons toutes choses dans le but de la gloire de Dieu (v. 31).
V. 23 à 33
: en quelques mots, ces versets nous exhortent à ne pas rechercher chacun son propre intérêt mais l’intérêt de notre prochain. Recherchons par-dessus tout la gloire de Dieu (v. 31). Ces versets sont très importants pour la vie de l’Assemblée de Dieu. Nous verrons l’importance de ces détails dès le début du chapitre 11ème où il est question de la coiffure de la femme, etc.

1 Cor. 11, 3 à 16 : L’homme et la femme, selon l’ordre divin
1 Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ. 2 Or je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi en toutes choses, et de ce que vous gardez les enseignements, comme je vous les ai donnés.
3 Mais je veux que vous sachiez que le chef* de tout homme**, c’est le Christ, et que le chef de la femme, c’est l’homme, et que le chef du Christ, c’est Dieu. 4 Tout homme qui prie ou qui prophétise en ayant [quelque chose] sur la tête, déshonore sa tête ; 5 et toute femme qui prie ou qui prophétise, la tête découverte, déshonore sa tête, car c’est la même chose qu’une femme qui serait rasée. 6 Car si la femme n’est pas couverte, qu’on lui coupe aussi les cheveux. Mais s’il est déshonnête pour une femme d’avoir les cheveux coupés ou d’être rasée, qu’elle soit couverte. 7 Car l’homme, étant l’image et la gloire de Dieu, ne doit pas se couvrir la tête ; mais la femme est la gloire de l’homme. 8 Car l’homme ne procède* pas de la femme, mais la femme de l’homme ; 9 car aussi l’homme n’a pas été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l’homme. 10 C’est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête [une marque de l’] autorité [à laquelle elle est soumise]. 11 Toutefois, ni la femme n’est sans l’homme, ni l’homme sans la femme, dans le Seigneur ; 12 car comme la femme procède de l’homme, ainsi aussi l’homme est par la femme ; mais toutes choses procèdent de Dieu. 13 Jugez-en en vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans être couverte ? 14 La nature même ne vous enseigne-t-elle pas que, si un homme a une longue chevelure, c’est un déshonneur pour lui ? 5 Mais si une femme a une longue chevelure, c’est une gloire pour elle, parce que la chevelure lui est donnée en guise de voile. 16 Mais si quelqu’un paraît vouloir contester, nous, nous n’avons pas une telle coutume, ni les assemblées de Dieu.
— v. 3 : chef * : litt.: tête (dans tout ce verset). — v.- 3 ** : l’homme en contraste avec la femme, ici partout jusqu’au verset 14 inclusivement. — v. 8 : litt.: n’est.
Mais reprenons d’abord les versets 1 et 2 : 1 Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ. 2 Or je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi en toutes choses, et de ce que vous gardez les enseignements, comme je vous les ai donnés.
Ainsi, dans l’ordre divin, il y a d’abord Christ : Christ, l’homme, la femme. Ne faisons pas d’insulte à cet ordre divin (cf 1 Cor. 14, 34 et 1 Tim. 2, 11-12). Dieu enseigne que la place des femmes est dans le silence.
Ces versets 1 à 16 nous occupent donc de la femme qui doit avoir la tête couverte. Dieu a voulu ainsi donné aux anges le spectacle de voir la femme soumise au mari. Cela est un exemple de la soumission de l’Eglise à Christ. Ce détail nous est présenté dans les Corinthiens en relation avec l’Assemblée. Il s’agit d’un détail particulier de la conduite des femmes dans les assemblées. Un petit détail semble-t-il mais auquel Dieu attache une grande importance. Quant à la tête couverte, il y a trois raisons mentionnées, à savoir : la création (v. 8 et 9); la nature (v. 14); la coutume (v. 16). Et puis, dans l’important v. 11, l’apôtre ramène à un niveau commun : la position de l’homme et de la femme car, dans le Seigneur, la femme est au niveau de l’homme et ce dernier ne peut songer à dominer sa femme. La femme est l’aide de l’homme et l’homme son soutien, mais ils sont unis dans le Seigneur. Et bien observons cet ordre dans les rapports entre époux afin que celui qui est le Seigneur de tous soit glorifié dans l’assemblée.
En comparant les versets 15, 5, 7, 3, 6 : il ressort que la femme doit avoir une longue chevelure et en plus être couverte. Si elle n’est pas couverte, on doit lui couper les cheveux qui sont sa gloire. La femme doit donc couvrir sa gloire pour honorer l’homme. En observant cela, Christ est honoré. Si la femme demeure la tête découverte, elle déshonore sa tête. La tête est le synonyme de chef. Le chef, c’est l’homme. Le chef de l’homme, c’est Christ et le chef de Christ, c’est Dieu. L’enseignement tant contredit de ce passage est donc très clair. La marque du v. 10 peut être, par exemple, un chapeau. Remarquons encore qu’une femme peut avoir une belle chevelure avec des cheveux coupés. Mais si les cheveux sont coupés, peu ou beaucoup, ce n’est pas une gloire car il y a manque de soumission au Seigneur. Une autre femme peut avoir une chevelure faible et sans apparence mais non coupée. C’est alors vraiment une gloire pour elle car elle montre sa soumission à l’ordre original de la création, sa soumission au Seigneur, et elle garde la place que Dieu lui assigne. Bien sûr, nous ne parlons pas des raisons où il est nécessaire de couper les cheveux en raison de soins médicaux. Si nous faisons tout cela pour la gloire de Dieu (cf ch. 10, 31), ces questions de cheveux ne seraient même pas soulevées parmi nous. Et la manière d’agir manifeste l’état du cœur et à qui nous voulons plaire. On considère aussi trop souvent ces passages comme une simple forme pour mettre l’obéissance à l’épreuve. Non, ce n’est pas de cela qu’il s’agit mais de tout faire pour la gloire de Dieu même si, sur ce point particulier, un certain opprobre peut peser sur une femme fidèle qui veut s’attacher au respect de ce que Dieu désire pour elle. Et la gloire du Seigneur est en point de mire et quand on aime le Seigneur en vérité, il y a de la joie à obéir.
Reprenons maintenant encore d’autres détails :
Versets 4 à 6
: c’est une chose nouvelle pour les hommes d’être la tête découverte. C’est en contraste avec ce qui caractérisait les sacrificateurs (cf Ex. 29, 6 et 9 et Lév. 8, 9 et 13). Dans La période de l’Eglise, c’est parce qu’il est dans une position d’autorité. Quant à la chevelure de la femme, chez les païens, il était de coutume que les femmes aient leur chevelure éparse et flottante. Et bien dans le christianisme, la femme doit avoir la tête couverte pour se présenter devant Dieu. Au sujet du v. 5, sachons qu’il y a des femmes qui prient et qui prophétisent (cf Act. 21, 9). La femme avait donc sa sphère, qui n’est pas l’assemblée, pour prier et prophétiser. Si une femme a un don, il faut qu’elle l’exerce dans la famille ou auprès des femmes. Et quant à la tête couverte, l’apôtre l’enseigne par la chevelure dont Dieu la couverte. Versets 6 à 10 : pour montrer l’importance de ce qui vient d’être dit, l’apôtre remonte jusqu’à la création dans laquelle l’homme est l’image de la gloire de Dieu. Les anges ont été les témoins de la manière dont Dieu a créé l’homme et la femme avec la place de suprématie donnée à l’homme. Maintenant, les anges sont spectateurs de la manière dont cet ordre établi de Dieu est respecté. Ainsi, le v. 10 nous enseigne que la femme doit avoir une marque de l’autorité à laquelle elle est soumise. Oui, il faut une marque car les cheveux à eux seuls ne suffisent pas. Il faut sur les cheveux une marque quelconque. Les anges ne doivent pas voir du désordre parmi les chrétiens. Le sujet tout entier se rapporte à la modestie, à l’ordre, à la convenance. C’est pourquoi la femme doit avoir un signe de soumission à son mari. Au v. 7, il y a le terme d’image et l’image est quelque chose qui représente un autre. Ainsi, l’homme représente Dieu et si même il est tombé, il garde la place que Dieu lui a donnée. Versets 11 et 12 : nous y avons comme un correctif des versets 7 à 9 afin que l’homme ne s’arroge pas d’une position d’autorité démesurée vis-à-vis de la femme. En dehors de l’ordre établi à la Création, il y a des relations de dépendance de l’un par rapport à l’autre. Versets 13 à 15 : l’apôtre en appel au sentiment naturel de convenance. Il explique et développe sa pensée en invoquant la nature pour démontrer l’importance de l’enseignement donné dans ce passage. Et si la longue chevelure est un déshonneur pour l’homme, le nazaréen avait pourtant une longue chevelure. Mais le nazaréen, dans l’enseignement de l’ancien testament, montrait surtout l’assujettissement et le pouvoir, sur sa tête. Ainsi, pour montrer l’importance de son enseignement, l’apôtre a rappelé l’ordre dans la création, la présence des anges comme spectateurs, la nature ou le sentiment naturel des convenances, et au v. 16, il invoque encore l’autorité des assemblées. Si quelqu’un aime à contester ce que les assemblées ont décidé, comme convenable devant Dieu, celui-là conteste contre une autorité.

1 Cor. 11, 17 à 34 : La cène du Seigneur
17 Or, en prescrivant ceci, je ne [vous] loue pas*,- c’est que vous vous réunissez, non pas pour votre profit, mais à votre détriment. 18 Car d’abord, quand vous vous réunissez en assemblée, j’entends dire qu’il y a des divisions parmi vous, et je le crois en partie ; 19 car il faut aussi qu’il y ait des sectes* parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient manifestes parmi vous.
— v. 17 : comparer verset 2. — v. 19 : secte, ou école comme en formaient les philosophes.
20 Quand donc vous vous réunissez ensemble*, ce n’est pas manger la cène dominicale : 21 car lorsqu’on mange, chacun prend par avance son propre souper, et l’un a faim, et l’autre s’enivre. 22 N’avez-vous donc pas des maisons pour manger et pour boire ? Ou méprisez-vous l’assemblée de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n’ont rien ? Que vous dirai-je ? Vous louerai-je ? En cela, je ne vous loue pas. 23 Car moi, j’ai reçu du Seigneur ce qu’aussi je vous ai enseigné : c’est que le seigneur Jésus, la nuit qu’il fut livré, prit du pain, 24 et après avoir rendu grâces, il le rompit et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ». 25 De même [il prit] la coupe aussi, après le souper, en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang : faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi ». 26 Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. 27 Ainsi quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable à l’égard du corps et du sang du Seigneur. 28 Mais que chacun* s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; 29 car celui qui mange et qui boit, mange et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps.30 C’est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu’un assez grand nombre dorment. 31 Mais, si nous nous jugions* nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. 32 Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. 33 Ainsi, mes frères, quand vous vous réunissez pour manger, attendez-vous l’un l’autre ; 34 si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour être jugés. Or, quant aux autres points, je les réglerai quand j’irai [vers vous].
— v. 20 : ensemble, en un même lieu. — v. 28 : litt.: un homme. — v. 31 : juger, ici ; plus haut : distinguer.
Les Corinthiens ont perdu de vue l’importance de la portée de la cène. Ceci donne occasion à l’apôtre de revenir à cette institution et de relever combien le Seigneur veut qu’on y prenne garde. Oui, dans la suite de ce livre, l’apôtre va parler de la puissance de l’Esprit de Dieu manifestée dans ses dons et donne les règles nécessaires pour maintenir l’ordre et pour pourvoir à l’édification dans les cas où ces dons étaient exercés dans les Assemblées. Mais, avant d’entrer dans ce sujet, il place la cène comme le centre moral de l’objet de l’assemblée.Versets 17 à 19 : il y a cette expression « quand vous vous réunissez en assemblée ». Ce même sujet est aussi traité en Matt. 18, 18 à 20 et en Jean 20, 19 à 21. Pour un tel sujet, l’obéissance adapte les actes à la Parole. Ceux qui font leur propre volonté adaptent la Parole aux actes. Le v. 17 démontre que l’assemblée à Corinthe est dans un grand désordre. Au v. 2, l’apôtre pouvait bien les louer pour certains enseignements. Mais ici, il ne peut pas les louer à l’égard de la manière dont ils se réunissaient pour célébrer la cène. Au contraire, ils se réunissaient pour être jugés (cf v. 34). Autre chose grave, selon v. 18 et 19 : des coteries se sont formées. Au ch. 1, 3, ces partis existaient déjà. Et bien ces coteries ou partis, étaient le chemin aux sectes ou écoles. Le mot secte vient du mot hérésie qui a maintenant le sens de mauvaises doctrines tandis qu’un schisme est une division positive. Un hérétique est un homme qui est à la tête d’une école de doctrine. Il faut rejeter l’homme hérétique. Au v. 18 : en assemblée. Toutes les réunions ne sont pas des réunions d’assemblée. Il y a des réunions convoquées et à ces réunions-là, seul celui qui a convoqué a le droit de prendre de l’action à moins qu’il autorise quelqu’un d’autre. Les réunions d’études, ou de conférences, n’ont pas non plus le caractère de réunions d’assemblée.Versets 20 à 22 : la cène a été dénaturée. Les Corinthiens ont mis de côté l’élément institué par le Seigneur. L’un a faim, l’autre s’enivre : n’avons-nous pas là aussi les divisions qui se manifestent entre riches et pauvres ? Et, en tout cela, on prétend célébrer la cène! Les expressions données par l’apôtre sont énergiques et font ressortir le contraste entre la sainteté requise pour participer à la cène et la conduite des Corinthiens. Le terme cène dominicale montre non seulement que la cène vient du Seigneur qui l’a instituée, mais qu’elle est sa propriété. C’est la cène du Seigneur. L’Assemblée est responsable de maintenir les droits du Seigneur sur cette cène dominicale ou seigneuriale. Un autre terme solennel est au v. 22. C’est mépriser. Il ne faut pas agir de manière à laisser du mépris sur le caractère de l’assemblée qui, comme telle, est une chose sainte puisqu’elle est l’assemblée de Dieu. Et bien ne méprisons pas l’assemblée de Dieu (v. 22), ne nous réunissons pas à notre détriment (v. 17), ou encore pour être jugés (v. 34).
Versets 23 à 25
: Paul a reçu du Seigneur. Cela veut dire que le Seigneur a institué comme à nouveau la cène depuis la gloire. Cela nous montre la valeur du mémorial de sa mort pour son cœur. En Act. 2, 42, les frères du début se souvenaient ainsi du mémorial de la mort de leur Sauveur. Ils ne possédaient bien sûr pas l’épître aux Corinthiens et ne savaient pas que la cène exprimât aussi l’unité du corps (ch. 10). Ils ne savaient pas non plus que la mort du Seigneur était annoncée jusqu’à ce qu’il vienne. Paul rappelle aussi que ce repas a été institué la nuit qu’il fut livré. Oui, ce moment-là est choisi, pour nous enseigner ce que son cœur désire que nous fassions en mémoire de lui. Paul a aussi entendu, de la bouche même du Seigneur, les paroles dont il s’était servi le soir du souper à l’égard du pain et de la coupe. Seul, quant au corps, le mot « donné » (Luc 22, 19), manque ici. Oui, en Luc, le corps allait être donné. Dans les Corinthiens, le fait avait eu lieu. Quant à la coupe (v. 25), Paul rappelle que c’est celle d’après le souper, c’est-à-dire celle de la cène qui est différente de celle prise pendant le souper et qui célébrait la Pâque juive. Ainsi, en Luc 22, la coupe du v. 20 est distincte de celle du v. 17. Et le sang que cette coupe représente est aussi celui sur lequel est basé la nouvelle alliance que l’Eternel traitera avec Israël restauré (cf Jér. 31, 31 à 34). Le sang de la nouvelle alliance est donc déjà versé mais cette alliance n’est pas pour nous chrétiens qui sommes enfants de Dieu et l’épouse de Christ. Ce sang est la base de toutes nos bénédictions (cf Eph. 1, 7; Col. 1, 14; Rom. 3, 24-25).Verset 26 : la célébration de la cène est donc un témoignage collectif rendu au Seigneur. Il se rattache à sa mort de la croix (le passé) et à sa venue pour nous prendre avec lui. C’est d’un Christ mort dont on se souvient lors de la célébration de la cène et non pas de sa résurrection et de sa glorification bien que nous soyons heureux d’être en relation avec lui ressuscité et glorifié. Et il va de soi qu’il ne faut pas mêler la cène avec un autre repas comme les Corinthiens qui assimilaient la cène à un repas ordinaire. Quant au témoignage collectif rendu, c’est le plus puissant qui puisse être rendu et sa puissance consiste de manger et de boire la coupe de la cène, et non pas dans les paroles qui peuvent accompagner l’acte. Mais pour que ce témoignage soit réel, il faut que la cène soit célébrée selon les enseignements de la Parole. C’est un témoignage permanent en attendant son retour. L’ennemi s’oppose plus à ce témoignage qu’à la prédication de l’évangile. Ce verset 26 est la clé des versets qui suivent. La cène est donc un souvenir et le « en mémoire de moi » (v. 25) doit apporter à l’âme une joie et une influence fructueuse supérieures à toute autre institution du christianisme. Ne négligeons pas la mémoire du Seigneur.
Versets 27 à 30
: la manière indigne de célébrer la cène, chez les Corinthiens, est une cause de faiblesse et de maladies, et que beaucoup dorment. V. 27 : prendre la cène indignement, c’est incompatible avec la sainteté de Dieu. V. 28 : l’état normal du chrétien est de se juger continuellement. A ce sujet, nous aurions tendence à juger notre frère. Et bien, nous n’avons pas à le faire quand des personnes sont en communion à la table du Seigneur. Le Seigneur lui-même dit « .. ne jugez pas ». C’est à l’assemblée de juger. Se juger soi-même est différent. C’est juger ce qui n’est pas en communion avec Dieu et tout ce qui empêche cette communion. L’on ne peut pas mêler la mort de la sainte victime avec le péché, le péché ayant été jugé. Sans ce jugement de soi-même, pas de communion avec Dieu. V. 29 : les Corinthiens faisaient donc de la cène un repas ordinaire en ne distinguant pas le corps et le sang du Seigneur dans les éléments de la cène. Nous avons par là l’enseignement qu’il ne faut pas s’approcher légèrement de la table. V. 30 : la maladie, voire la mort, est l’effet d’un jugement. L’on voit aussi le sérieux de la chose de prendre sur soi d’apporter la cène à un malade (pour ce contexte, voir Messager 1926 p. 336).
Les versets 31 et 32 démontrent encore la grâce d’être sous la discipline du Seigneur qui est distincte de la condamnation du monde. Dans l’original, les mots traduits par distingué (v. 29) et jugé soi-même (v. 31) son un même mot. Quant aux versets 33 et 34, ils se relient au v. 20 et il est évident que la cène n’est pas là pour satisfaire son appétit. Il en va de même pour les agapes.
Encore quelques pensées :
De la mort de Christ, dépendent toutes les bénédictions de l’assemblée. Que ce soient le salut, la paix, la joie, la présence du Saint Esprit, l’exercice des dons. Tout à son point de départ dans l’amour de Dieu et dans le sacrifice de Jésus. C’est pour cela que dans nos réunions, la première place appartient à la cène, la fête en souvenir de la mort de Jésus. Dans ce passage de la cène, l’Esprit de Dieu ne veut pas tellement mettre en relief le résultat de la mort mais plutôt ce qui lie le cœur à la personne de Jésus et au souvenir de sa mort. Un autre principe important lié à la cène, c’est de reconnaître l’unité du corps de Christ. C’est le sujet du ch. 10, 17. Les Corinthiens étaient confus à cet égard, eux qui n’avaient pas l’unité de l’Esprit car un esprit de division se manifestait dans leurs réunions et menaçait de rompre ce lien de l’unité et par là de diviser l’assemblée en sectes ou en partis, ce qui était néanmoins nécessaire pour la guérison du mal afin d’ouvrir les yeux de ceux qui sont approuvés. Si la proclamation de la mort du Seigneur ou la représentation de l’unité du corps de Christ est obscurcie par quoi que ce soit, c’est qu’il y a quelque chose de faux dans le principe qui rassemble. A Corinthe, il y avait de graves désordres quant à la cène. Aujourd’hui, les désordres sont différents mais ils amènent souvent les mêmes résultats. Rappelons encore que le vrai caractère de la cène du Seigneur n’est réalisé que là où l’unité de tout le corps formée par tous les croyants est reconnue. Sinon, on devient une secte.
La Pâque porte le regard en avant vers la croix et la cène le reporte en arrière. Pour nous, il ne s’agit pas d’une alliance car le résultat d’une alliance entre Dieu et l’homme fait ressortir que ce dernier est incapable de la garder. Elle aboutirait au jugement. Cette nouvelle alliance (v. 25), c’est pour Israël (cf. Héb. 9, 6 à 13). Et elle ne sera plus sur le terrain de la responsabilité de l’homme mais sur le terrain de la grâce illimitée de Dieu en vertu de l’œuvre de Christ. Le fait que la cène a été instituée tout de suite après la Pâque enseigne que le sort de l’assemblée ainsi que celui du peuple d’Israël sont liés à la croix de Jésus. Nom. 9, 13, au sujet de la participation à la Pâque, devrait réveiller bien des âmes pour la participation à la cène. La réformation a ignoré le fait de l’unité du corps. La chrétienté actuelle ne l’ignore pas mais n’en tient aucun compte. Ainsi, réaliser l’unité du corps est devenu le précieux partage, et le témoignage, de ceux réunis autour du Seigneur, fussent-ils deux ou trois. Ceux-là réalisent aussi que le caractère le plus élevé de la cène est qu’elle est par excellence le lieu du culte (cf Ps. 22, 22-23).
La fraction du pain représente la mise à mort de Christ.
1 Cor. 12, 1 à 11 : Les manifestations spirituelles et les dons de grâce
1 Or, pour ce qui est des [manifestations] spirituelles, frères, je ne veux pas que vous soyez ignorants. 2 Vous savez que, quand vous étiez [gens des] nations, [vous étiez] entraînés vers les idoles muettes, selon que vous étiez menés. 3 C’est pourquoi je vous fais savoir que nul homme parlant par l’Esprit de Dieu, ne dit : « Anathème [à] Jésus » ; et que nul ne peut dire « Seigneur Jésus », si ce n’est par l’Esprit Saint.
4 Or il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit : 5 et il y a diversité de services, et le même Seigneur ; 6 et il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. 7 Or à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de l’utilité. 8 Car à l’un est donnée, par l’Esprit, la parole de sagesse ; et à un autre la parole de connaissance, selon le même Esprit ; 9 et à un autre la foi, par le même Esprit ; et à un autre des dons de grâce de guérisons, par le même Esprit ; 10 et à un autre des opérations de miracles ; et à un autre la prophétie ; et à un autre des discernements d’esprits ; et à un autre [diverses] sortes de langues ; et à un autre l’interprétation des langues. 11 Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît.

1 Cor. 1, 12 à 31 : La vie du corps de Christ
12 Car de même que le corps est un et qu’il a plusieurs membres, mais que tous les membres du corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. 13 Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit* pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres ; et nous avons tous été abreuvés pour [l’unité d’] un seul Esprit**. 14 Car aussi le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs. 15 Si le pied disait : Parce que je ne suis pas main, je ne suis pas du corps, est-ce qu’à cause de cela il n’est pas du corps ? 16 Et si l’oreille disait : Parce que je ne suis pas œil, je ne suis pas du corps, est-ce qu’à cause de cela elle n’est pas du corps ? 17 Si le corps tout entier était œil, où serait l’ouïe ? Si tout était ouïe, où serait l’odorat ? 18 Mais maintenant, Dieu a placé les membres, — chacun d’eux, — dans le corps, comme il l’a voulu. 19 Or, si tous étaient un seul membre, où serait le corps ? 20 Mais maintenant les membres sont plusieurs, mais le corps, un. 21 L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ou bien encore la tête, aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous ; 22 — mais bien plutôt les membres du corps qui paraissent être les plus faibles, sont nécessaires ; 23 et les membres du corps que nous estimons être les moins honorables, nous les environnons d’un honneur plus grand ; et nos membres qui ne sont pas décents sont les plus parés, 24 tandis que nos membres décents n’en ont pas besoin. Mais Dieu a composé le corps en donnant un plus grand honneur à ce qui en manquait, 25 afin qu’il n’y ait point de division dans le corps, mais que les membres aient un égal soin les uns des autres. 26 Et si un* membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un* membre est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui. 27 Or vous êtes le corps de Christ, et [ses] membres chacun en particulier. 28 Et Dieu a placé les uns dans l’assemblée : — d’abord des apôtres, en second lieu des prophètes, en troisième lieu des docteurs*, ensuite des miracles**, puis des dons de grâce de guérisons, des aides, des gouvernements, [diverses] sortes de langues. 29 Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous [font-ils] des miracles* ? 30 Tous ont-ils des dons de grâce de guérisons ? Tous parlent-ils en langues ? 31 Tous interprètent-ils ? Or désirez avec ardeur des dons de grâce plus grands : et je vous montre encore un chemin bien plus excellent.
— v. 13 * : en, ou : dans la puissance d’un seul Esprit. — v. 13 ** : ou : en un seul Esprit. — v. 26 : un, un seul. — v. 28 * : docteur, maître qui enseigne. — v. 28** et 29 : litt.: puissances.

La physiologie est la science qui explique la destination et le fonctionnement des organes du corps humain, et qui les régit. Ce chapitre 12 est une physiologie spirituelle. Le Saint Esprit expose la relation des organes du corps de Christ entre eux, le fonctionnement particulier de chacun, et le but final auquel tous doivent tendre, ainsi que la source unique dont dépend toute l’activité de ce corps. Au chapitre 14, nous verrons ce corps dans l’harmonie de son exercice. Agissons selon l’enseignement de ces chapitres. Ainsi, il n’y aura pas de division (12 v. 25). C’est ce que les Corinthiens devaient apprendre. Nous devons aussi l’apprendre aujourd’hui malgré les multiples divisions de la chrétienté. Dans les Corinthiens, le corps est présenté différemment de ce que nous avons dans les Ephésiens. Là, le corps de Christ est vu dans son union avec la tête glorifiée dans le ciel. Dans la première épître aux Corinthiens, nous avons le corps dans la place qu’il occupe ici-bas, aux yeux de celui qui en est le chef. Et ce corps est appelé  » le Christ  » au v. 12. Christ identifie ce corps avec lui-même. C’est cela que Saul avait appris sur le chemin de Damas lorsqu’il entendit cette voix  » pourquoi me persécutes-tu ? « . Remarquons encore que l’assemblée de Corinthe est appelée  » le corps de Christ « . C’est important de constater que cela n’est pas appliqué seulement à l’ensemble des croyants, qui en tous lieux invoquent son nom, mais à une assemblée particulière. Nous avons donc le fait que la manifestation de ce corps se trouve dans une assemblée locale. Ici à Corinthe (cf v. 27). On dira que de nos jours, il n’y a plus de manifestations locales, comme autrefois. Et cela paraît plausible puisque les croyants ne sont pas rassemblés dans un même lieu dans telle ou telle localité. Mais Matthieu 18 nous apprend que l’assemblée peut être représentée par deux ou trois réunis à son nom, sur le principe de l’unité du corps de Christ, qui ne peut être détruite. Ainsi donc, les chapitres 12 et suivants de la première aux Corinthiens conservent toute leur valeur pour les croyants de la fin : celle qu’elle avait pour les croyants du début. Appliquons donc ces chapitres pour nous-mêmes et ne nous soustrayons point aux obligations qu’ils nous imposent. Voilà donc la manière dont cette épître envisage le corps. Le Saint Esprit est à l’origine et à la source pour la fonction de ces divers organes. Il ne faut pas confondre non plus l’action des mauvais esprits, qui régnaient dans le paganisme, avec celle de l’Esprit de Dieu. D’où la mise en garde des v. 1 à 3. Pourtant la chrétienté, au cours de son histoire, n’est-elle pas devenue le repère des esprits des ténèbres ! C’est pire que le paganisme. Ne dirait-on pas que la maison chrétienne a déjà été envahie comme le sera plus tard la maison juive par sept esprits plus méchants que le premier. Mais l’apôtre donne aux Corinthiens un moyen de discerner les esprits, en ce que l’Esprit de Dieu fera toujours, et les mauvais esprits jamais. Ainsi donc le Saint Esprit n’est pas une influence, comme les mauvais esprits, mais il est une personne. Il est un, et il distribue (au v. 11). Et encore plus : cet Esprit, c’est Dieu, cet Esprit qui donne et qui opère toutes choses (v.5, 6 et 11). Cet Esprit qui distribue les dons, comme le Seigneur les donnait (Eph. 4, 8). Au v. 4, il y a diversité dans l’unité : cf v. 14 et 20. Chacun a sa place car un organe ne peut se séparer d’un autre ; sinon, il le jalousie. Ce serait de l’orgueil (v. 19). Et au v. 15, un organe ne peut usurper la place d’un autre et ne suffit pas pour constituer le corps. Au v. 17, un organe ne peut mépriser un autre ou s’en passer (voir aussi v. 21). De tout cela, il découle une double conséquence en ce que, pour réaliser l’unité du corps de Christ, il faut que chaque organe y prenne la place qui lui est assignée par l’Esprit de Dieu. Puis : un organe ne peut pas prétendre à une place séparée, car ce serait se séparer du corps que Dieu a formé, et où il nous a placé comme il a voulu (v. 18). La réalisation de l’unité exclut la propre volonté. Et de plus, les membres sont faits pour s’entraider et non pas pour se combattre ou se supplanter. C’est pourquoi Dieu a eu soin de revêtir ceux qui semblaient le moins honorables pour marquer l’importance qu’il leur attache. C’est ainsi que dans un corps, les organes les plus cachés, comme le cœur, les reins, l’estomac, etc, sont les plus revêtus. Sans eux, toute vie serait interrompue dans le corps. Quel est le but de tout ce fonctionnement harmonieux des organes : c’est l’utilité (v. 7). En comprenant cela, nous n’aurons pas d’entraves dans notre activité dans le corps. Nous nous rendrons aussi bien compte de notre fonctionnement, et nous nous en acquitterons fidèlement en vue du profit que l’ensemble doit en tirer. Et bien, soyons sondés par ces versets. N’ayons pas une paresse spirituelle qui trouve plus commode que d’autres agissent à notre place. Ne pensons pas qu’un membre peut suppléer un autre membre et prendre la charge de sa fonction. C’est contredire la pensée de l’Esprit Saint. Nous devrions lire et relire ce chapitre en nous demandant  » Réponds-tu à ce qu’attend de toi Celui qui distribue à chacun en particulier, comme il lui plaît « . Puis, après le fonctionnement des dons, nous en avons l’énumération à partir du v. 27. A Corinthe, selon ch. 1, 7, aucun don ne manquait. Et au début du ch. (v. 7 à 9), l’apôtre a mentionné ce que l’on pourrait appeler des dons occasionnels. Le v. 10 fait part de dons qui occupent une place secondaire. Mais à la fin du ch. (v. 28), nous avons d’abord les dons permanents : apôtres, prophètes, docteurs. Ils sont suivis, comme au début du chapitre, de dons auxquels il assigne cette place de dons secondaires qui comprennent des miracles, des guérisons, etc. Cela réduit à néant la prétention des Corinthiens de mettre ces derniers dons à la première place en raison du relief personnel qu’ils en retiraient. Dans les deux cas, les langues occupent la dernière place. En plus, ces dons miraculeux des premiers temps de l’assemblée n’ont pas tardé à disparaître. Dans les dons de grâce plus grands, c’est-à-dire apôtres, prophètes et docteurs, nous avons une différence par rapport à l’épître aux Ephésiens qui mentionne les évangélistes, comme agissant en vue de la formation du corps. Ils ne sont pas mentionnés dans les Corinthiens où nous avons le fonctionnement du corps et non la manière dont il a été formé. Chez les apôtres, nous avons l’autorité. La révélation chez les prophètes. L’enseignement chez les docteurs. Ces trois dons demeurent. Le premier comme ayant posé une fois pour toutes le fondement dans la parole écrite. Au chapitre 14, nous verrons la signification et le rôle du prophète. Quant au troisième, le docteur, il ne manque jamais quand il s’agit de croître par la connaissance de la Parole.

Pensées complémentaires sur quelques versets
:

Verset 3 : les expressions anathème à Jésus et Seigneur Jésus sont une pierre de touche. Elles vont plus loin que des paroles sur des lèvres et reflètent un état, un enseignement.
Versets 4 à 6 : dans ces versets, il y a la Trinité et tout découle de ces trois personnes. Quelle différence avec la pluralité d’esprits chez les démons où l’unité est impossible, sauf pour le mal.

Le corps de Christ, sur la terre, est toujours complet car il se compose de tous les rachetés existants ensemble sur la terre à un moment donné. C’est aussi le cas en Eph. 4, 4 : Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel. En Eph. 1, 23, le corps est envisagé dans son plein résultat dans la gloire , comprenant tous les saints entre la Pentecôte et le retour du Seigneur. Il y a donc un corps qui est manifesté dans le temps. Mais dans le résultat final, l’ensemble sera le corps de Christ. Dans la première aux Corinthiens, le corps est donc la chose actuelle dans son accomplissement. Ce n’est pas, comme dans Ephésiens 1, en dessein et en conseils.
Verset 25 : avoir  » un égal soin les uns les autres « . L’amour est en jeu … car ma main est intéressée à mon œil et mon œil à ma main. Souvenons-nous que le but du Saint Esprit est de glorifier Christ. Comme buts, il y a aussi l’encouragement, l’édification, … Mais le but qu’il a toujours en vue, c’est d’exalter Christ et de le défendre contre tout ce qui pourrait rabaisser sa gloire. Ainsi, c’est le but et le travail de l’Esprit de Dieu que nous avons dans l’enseignement de ce chapitre.
Dans le catholicisme, il y a le principe de l’Eglise qui détruit celui de l’individu. Et dans le protestantisme, le principe de l’individu neutralise celui de l’Eglise. Pourtant, ces deux principes peuvent être conciliés autour de la personne du Seigneur Jésus Christ car nous le possédons, pas seulement comme Sauveur, mais aussi comme tête du corps qui est un avec lui.
Dans ce chapitre, on apprend que la spiritualité consiste aussi à avoir beaucoup d’affections et de jugements selon Dieu pour, comme Christ, ne pas vouloir être débarrassés d’épreuves ou de difficultés, mais de tout supporter avec patience et dans l’exercice de l’amour (cf v. 23).
Dans les entorses de l’unité, il y avait le mécontentement en raison de la place que le Seigneur nous a donnée (cf v. 15-16). Et au v. 21, il y a le membre supérieur qui méprise le membre inférieur. Soyons en garde contre tous ces dangers. Au v. 15, il y a aussi le don le moins important qui envie un don plus important. Dans ses interventions, l’apôtre nuance selon les cas.
S’il y a des dons dans une assemblée, souvenons-nous que la source de bénédiction, c’est Dieu. Et il ne faut pas se taire devant des dons éminents qui eux-mêmes, quand il y a de la spiritualité, souhaitent voir le moindre don en activité. Oui, sentons que c’est Dieu qui agit dans l’Eglise et qu’il peut employer le moindre des dons pour l’édification, même en présence du plus grand. Et les membres les plus faibles n’ont pas seulement leur place mais ils sont nécessaires.
A propos du v. 26, on est membre du corps de Christ, de l’Eglise et non d’une Eglise : l’Ecriture ne connaît pas ce langage. On est membre de l’Eglise.
A propos du v. 18 :  » comme il l’a voulu « . De cela découlent l’amour du chapitre 13 et l’édification au chapitre 14.
Un don de sagesse qui s’exerce dans le particulier peut être plus efficace qu’un don de prédicateur qui s’exerce en public.

Remarquons, dans les v. 27 à 31 :  » vous êtes « . L’unité dans la diversité. Telle est l’harmonie d’un corps vivant.

1 Cor. 13 : La valeur comparative de l’amour
1 Si je parle dans les langues des hommes et des anges, mais que je n’aie pas l’amour, je suis* comme un airain qui résonne ou comme une cymbale retentissante. 2 Et si j’ai la prophétie, et que je connaisse tous les mystères et toute connaissance, et que j’aie toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien. 3 Et quand je distribuerais en aliments tous mes biens, et que je livrerais mon corps afin que je fusse brûlé, mais que je n’aie pas l’amour, cela ne me profite de rien. 4 L’amour use de longanimité ; il est plein de bonté ; l’amour n’est pas envieux ; l’amour ne se vante pas ; il ne s’enfle pas d’orgueil ; 5 il n’agit pas avec inconvenance ; il ne cherche pas son propre intérêt ; il ne s’irrite pas ; 6 il n’impute pas* le mal ; il ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité ; 7 il supporte* tout, croit tout, espère tout, endure tout. 8 L’amour ne périt jamais. Or y a-t-il des prophéties ? elles auront leur fin. Y a-t-il des langues ? elles cesseront. Y a-t-il de la connaissance ? elle aura sa fin. 9 Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie ; 10 mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est en partie aura sa fin. 11 Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; quand je suis devenu homme, j’en ai fini avec ce qui était de l’enfant. 12 Car nous voyons maintenant au travers d’un verre*, obscurément, mais alors face à face ; maintenant je connais en partie, mais alors je connaîtrai à fond comme aussi j’ai été connu. 13 Or maintenant ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande de ces choses, c’est l’amour.
— v. 1 : litt.: je suis devenu. — v. 6 : ou : ne pense pas. — v. 7 : ou : couvre. — v. 12 : verre demi-transparent.
Ce chapitre forme comme une parenthèse entre le 12ème et le 14ème. Le dernier verset du ch. 13, ainsi que le premier du ch. 14, n’expriment pas un simple désir mais un besoin brûlant. Pour obtenir les dons dont nous entretiennent ces chapitres, il faut sortir de notre apathie spirituelle et ne pas se contenter de suivre un homme institué par les hommes. Les dons ne sont pas un relief pour ceux qui les possèdent mais quelque chose pour le bien des frères, pour l’utilité dans le corps de Christ, pour la gloire du Seigneur. C’est là un chemin plus excellent. Quant aux dons plus grands, il s’agit surtout de la prophétie, alors que les Corinthiens s’attachaient à ce qui les faisait valoir aux yeux des autres, comme le don des langues. Ainsi les dons qui mettent les hommes en vue ne sont pas les plus grands. Le prophète (ch. 14, 1) est quelqu’un qui révèle les choses de Dieu. Il y a la révélation des choses futures et celle des choses actuelles de Dieu et c’est ces dernières qui sont en vue dans le début du chapitre 14 qui, dans son ensemble, présente les dons en exercice alors que le 12ème donne la doctrine des dons du Saint Esprit. Entre deux, le chapitre 13 nous enseigne sur ce qui est absolument indispensable pour l’exercice de ces dons à savoir l’amour. Sans l’amour, les dons sont inutiles. L’amour, c’est ce chemin bien plus excellent. Tout découle de cela même si ce mot ne se trouve même pas au chapitre 14. Au 13ème, nous n’avons pas une description, ni une définition de l’amour puisqu’il est l’essence même de Dieu. Mais nous y avons l’amour en activité et c’est ce qu’il nous est nécessaire de savoir. Un autre chapitre nous montre la foi en action: c’est Hébreux 11. Dans les caractères de l’amour décrit, il y a un point commun: c’est le renoncement de soi-même. Remarquons aussi qu’un chrétien qui manque de tact n’agit pas dans l’amour. On trouve souvent plus de tact chez des chrétiens simples que chez d’autres, parfois érudits. Agissons avec amour. L’amour ne fait pas ressortir les défauts des frères. L’amour ne dénigre pas. La vérité sans l’amour blesse les âmes, les détourne, les repousse. Croire, ce n’est pas croire des mensonges mais la promptitude à accepter le bien chez d’autres au lieu de le mettre en doute.

Dans ce chapitre 13, nous voyons que ce qui provient de la nature du Dieu d’amour est au-dessus de tout. Cet amour doit être le mobile et le ressort de l’exercice des dons de grâce. Sinon leur utilité est perdue. Les v. 1 à 3 prouvent cette assertion. Sans l’amour, les dons ne sont rien. Ainsi, le don des langues qui deviendrait comme ces instruments qui retentissent. Mais après leurs sons, si mélodieux soient-ils, ils ne reste rien. Ainsi, les versets 2 et 3 attirent notre attention sur le fait que l’on peut faire du bruit mais sans aucun profit pour Dieu. C’est le résultat de grandes choses sans l’amour. Dieu est amour. C’est l’amour divin dans le monde, cet amour qui est au-dessus de tout mal, tout en étant affecté par ce mal sans en être touché. Nous verrons cela dans ce que l’amour opère au cours de ce chapitre. Cela, Christ l’a parfaitement réalisé. Par exemple, on peut très bien lire les versets 4 à 7 en mettant Christ à la place du mot amour. Ce chapitre traite donc de l’amour de Dieu et non de l’affection humaine, cette dernière devant découler de l’amour, car sinon il y a toutes sortes de dangers. Dans ce passage, il y a la longanimité. La longanimité, c’est la patience au milieu du mal sans se laisser provoquer par ce mal. L’amour est aussi plein de bonté. Ces deux caractères, comme les autres, furent en Jésus. La chair, elle, ne peut pas réaliser ces caractères. Elle peut toutefois les simuler. Les versets de ce chapitre présentent aussi huit choses que l’amour ne fait pas et qui caractérisent la nature de l’homme. Le chrétien évitera ces choses s’il marche dans l’amour comme Christ y a marché. Dans l’amour, au v. 7, il y a cinq choses positives. Par exemple prétendre aimer, sans la vérité, ce n’est pas l’amour. Dans l’amour qui ne pense pas le mal, il ne faut avoir dans ce monde aucune pensée de soupçons. C’est dans cet esprit là qu’il nous faut marcher dans ce monde car si l’on soupçonne les gens, qui aura confiance en nous? Croire et espérer est un puissant moyen pour amener au bien. Se défier des autres provoque souvent le mal.

Versets 8 à 11 : l’amour ne périt jamais car il est la nature même de Dieu, alors que les moyens de communication par lesquels nous saisissons les pensées de Dieu auront leur fin. Par contraste les langues, par exemple, ont déjà cessé. Notre connaissance actuelle est cependant limitée. Nous ne pouvons saisir tout l’ensemble de la révélation . . . comme un enfant, qui a des conceptions propres à son âge, relativement aux choses qui l’entourent: quand il sera homme, il les envisagera autrement, c’est-à-dire au point de vue de ce qu’elles sont réellement.

Versets 12 et 13 : obscurément ou, en grec, énigmatiquement. La connaissance dont il est question dans ce passage sera une connaissance morale et non pas une connaissance de l’intelligence seulement. Ce sera une connaissance où toutes nos facultés seront en jeu. « Connaître comme j’ai été connu »signifie la manière dont Dieu connaît. Le v.13, qui dépeint notre état actuel, doit nous donner une grande idée de notre petitesse. La foi sera changée en vue et l’espérance en réalité. Dans cette vue et cette réalité, nous aurons éternellement l’amour. Ce v. 13 est l’un des quelque dix passages dans lesquels les vertus que sont la foi, l’espérance et l’amour sont ensemble. Ce sont des éléments positifs. La foi et l’espérance se rattachent à notre état présent. L’amour se rattache à notre état présent et éternel. L’expression « demeurent » indique bien qu’il s’agit de choses présentes alors que l’amour ne manque jamais.

Encore quelques pensées sur ce chapitre 13 :

Les pensées de l’homme, quant à l’amour, ne sont qu’une pauvre caricature de l’original divin.
Le Dieu d’amour n’épargne pas l’homme: il lui montre sa corruption, son orgueil. Mais il ne s’épargne pas lui-même: il a donné son propre Fils pour l’homme. L’amour reçoit des autres tout le mal possible et leur fait tout le bien possible.
Pour les vrais chrétiens, l’amour c’est demeurer en Dieu et Dieu en eux.
L’amour n’épargne pas le mal chez les autres mais il s’oublie entièrement pour y porter un remède.
Epargner son frère dans le péché, par crainte de le blesser, ce n’est pas de l’amour.
L’amour, dans ce chapitre, va plus loin que la somme de la loi qui est l’amour (Rom. 8, 4).
L’amour est solide et est le principe du bon fonctionnement du corps de Christ.
L’amour n’est pas un don. C’est le motif de l’action des dons.
L’amour en lui-même ne se définit pas. Il se fait connaître en actions portant sa marque, la marque divine (cf 1 Jean 4, 9-10).
L’amour sans la vérité donnerait un masque sans vie tout en dissimulant l’égoïsme.
L’amour n’est ni aveugle, ni faible.
Perdre son premier amour. Comme quelqu’un l’a remarqué, il y a encore beaucoup de l’eau dans la rivière mais la source a tarit, la communication fait défaut.
Ne faisons rien par devoir ou par obligation, mais faisons tout par amour.
Cor. 14 : L’exercice des dons

Versets 1 à 25 : l’exercice des dons dans l’assemblée. L’édification : but pour une réunion d’assemblée. Versets 26 à 40 : dans cette deuxième grande partie, il y a insistance sur ce qui convient à l’assemblée réunie. Des chrétiens, fussent-ils maintenant deux ou trois, sont tenus à manifester les caractères de toute l’assemblée réunie, même si beaucoup ne sont pas là.

1 Poursuivez l’amour, et désirez avec ardeur les [dons] spirituels, mais surtout de prophétiser. 2 Parce que celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne l’entend ; mais en esprit il prononce des mystères. 3 Mais celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification, et l’exhortation, et la consolation.
4 Celui qui parle en langue s’édifie lui-même ; mais celui qui prophétise édifie l’assemblée. 5 Or je désire que tous vous parliez en langues, mais surtout que vous prophétisiez ; mais celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins qu’il n’interprète, afin que l’assemblée reçoive de l’édification. 6 Et maintenant, frères, si je viens à vous et que je parle en langues, en quoi vous profiterai-je, à moins que je ne vous parle par révélation, ou par connaissance, ou par prophétie, ou par doctrine ? 7 De même les choses inanimées qui rendent un son, soit une flûte, soit une harpe, si elles ne rendent pas des sons distincts, comment connaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe ? 8 Car aussi, si la trompette rend un son confus, qui se préparera pour le combat ? 9 De même aussi vous, avec une langue*, si vous ne prononcez pas un discours intelligible, comment saura-t-on ce qui est dit, car vous parlerez en l’air ? 10 Il y a je ne sais combien de genres de voix dans le monde, et aucune d’elles n’est sans son distinct. 11 Si donc je ne connais pas le sens de la voix, je serai barbare* pour celui qui parle, et celui qui parle sera barbare pour moi. 12 Ainsi vous aussi, puisque vous désirez avec ardeur des dons de l’Esprit*, cherchez à en être abondamment doués pour l’édification de l’assemblée.
13 C’est pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour qu’il interprète. 14 Car si je prie en langue, mon esprit prie, mais mon intelligence est sans fruit. 15 Qu’est-ce donc ? Je prierai avec l’esprit, mais je prierai aussi avec l’intelligence ; je chanterai avec l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence. 16 Autrement, si tu as béni avec l’esprit, comment celui qui occupe la place d’un homme simple dira-t-il l’amen à ton action de grâces, puisqu’il ne sait ce que tu dis ? 17 Car toi, il est vrai, tu rends bien grâces ; mais l’autre n’est pas édifié. 18 Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous ; 19 mais, dans l’assemblée, j’aime mieux prononcer cinq paroles avec mon intelligence, afin que j’instruise aussi les autres, que dix mille paroles en langue.
— v. 9 : dans le sens de : langage. — v. 11 : étranger, c. à d. incompréhensible. — v. 12 : litt.: des esprits.
20 Frères, ne soyez pas des enfants dans vos entendements, mais, pour la malice, soyez de petits enfants ; mais, dans vos entendements, soyez des hommes faits. 21 Il est écrit dans la loi : « C’est en d’autres langues et par des lèvres étrangères que je parlerai à ce peuple ; et même ainsi, ils ne m’écouteront pas, dit le *Seigneur » [Ésaïe 28:11-12]. 22 De sorte que les langues sont pour signe, non à ceux qui croient, mais aux incrédules ; mais la prophétie [est un signe], non aux incrédules, mais à ceux qui croient. 23 Si donc l’assemblée tout entière se réunit ensemble*, et que tous parlent en langues, et qu’il entre des hommes simples ou des incrédules, ne diront-ils pas que vous êtes fous ? 24 Mais si tous prophétisent, et qu’il entre quelque incrédule ou quelque homme simple, il est convaincu par tous, [et] il est jugé par tous : 25 les secrets de son cœur sont rendus manifestes ; et ainsi, tombant sur sa face, il rendra hommage à Dieu, publiant que Dieu est véritablement parmi vous.
— v. 23 : ensemble, en un même lieu.
26 Qu’est-ce donc, frères ? Quand vous vous réunissez, chacun de vous a un psaume, a un enseignement, a une langue, a une révélation, a une interprétation : que tout se fasse pour l’édification. 27 Et si quelqu’un parle en langue, que ce soient deux, ou tout au plus trois, [qui parlent], et chacun à son tour, et que [quelqu’] un interprète ; 28 mais s’il n’y a pas d’interprète, qu’il se taise dans l’assemblée, et qu’il parle à soi-même et à Dieu ; 29 et que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent* ; 30 et s’il y a eu une révélation faite à un autre qui est assis, que le premier se taise. 31 Car vous pouvez tous prophétiser un à un, afin que tous apprennent et que tous soient exhortés. 32 Et les esprits des prophètes sont assujettis aux prophètes. 33 Car Dieu n’est pas [un Dieu] de désordre*, mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints.
— v. 29 : ou : discernent. — v. 33 : ou : le Dieu du désordre.
34 Que* vos femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler ; mais qu’elles soient soumises, comme le dit aussi la loi. 35 Et si elles veulent apprendre quelque chose, qu’elles interrogent leurs propres maris chez elles, car il est honteux pour une femme de parler dans l’assemblée.
— v. 34 : de paix. Comme dans toutes les assemblée des saints, que.
36 La parole de Dieu est-elle procédée de vous, ou est-elle parvenue à vous seuls ? 37 Si quelqu’un pense être prophète ou spirituel, qu’il reconnaisse que les choses que je vous écris sont le commandement du Seigneur.
38 Et si quelqu’un est ignorant, qu’il soit ignorant. 39 Ainsi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser, et n’empêchez pas de parler en langues. 40 Mais que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre.

Le chapitre 13 a donné l’enseignement que l’amour est nécessaire pour l’exercice des dons. La doctrine des dons se trouvait au chapitre 12. Dans le 14ème, nous avons la pratique et l’exercice de ces dons. Il faut donc l’amour et un désir ardent d’être utile dans l’assemblée. Les dons de grâce plus grands sont ceux qui produisent l’édification. Ils se trouvent sept fois (cf v. 1, 3, 4, 5, 12, 17, 26). Au v. 3, nous avons le précieux effet du don de prophète. Ce don, mis en contraste avec le don des langues, est bien en vue dans ce chapitre. L’effet de la prophétie est donc l’édification, l’exhortation, la consolation. Les apôtres possédaient ce don: Eph. 2, 20; 3, 5; Rom. 16, 26. Mais tous les prophètes ne sont pas apôtres: Eph. 4, 11; Act. 11, 27-28; 1 Cor. 14, 29. Au temps apostolique, le prophète donnait aussi des révélations parce que l’Ecriture n’était pas complète, d’où les v. 6 et 30 qui parlent de révélation. Aujourd’hui, ce don de prophète est encore là mais pas dans le sens de révélation nouvelle, de sorte que le cas mentionné au v. 30 ne peut avoir lieu. Aujourd’hui, prétendre avoir une révélation nouvelle provient d’un esprit malin. Aujourd’hui, prophétiser, c’est faire valoir la Parole auprès des âmes en faisant ressortir de la révélation ce que d’autres n’y avaient pas trouvé par eux-mêmes et de manière à appliquer la Parole au cœur et à la conscience au bon moment. L’âme est ainsi placée devant Dieu sous l’effet de la Parole et pour ceux qui en profitent, il y a comme une sorte de révélation. Ainsi, l’effet produit au v. 3 st encore d’actualité. Quant aux langues, le v. 22 montre que ce don facilitait beaucoup l’évangélisation. Ce don annulait en quelque sorte Babel et lorsqu’il fut donné, ce fut en vue de l’évangélisation de toutes les nations. Les Corinthiens, eux, abusaient de ce don. Ce don a cessé (ch. 13), comme tous les dons extraordinaires qui sont connus sous le nom de dons-signes. Au v. 6: ce don des langues ne profite de rien. Supposons que je parle chinois et qu’il s’agisse d’un don du Saint Esprit. Si je suis seul à comprendre cette langue, je m’édifie moi-même. L’utiliser ne serait pas de l’amour mais de l’égoïsme. Ce serait un don sans amour donc sans utilité. Ce chapitre, en rapport avec les langues, insiste sur ce fait. Dans ce verset il y a la révélation, domaine du prophète, et l’enseignement, domaine du docteur. En peu de mots: le docteur enseigne et le prophète révèle. Exemples: révélation: l’esprit prophétique a repris la vérité du retour du Seigneur pour la remettre en lumière au temps convenable. En effet, avant la décennie 1820 – 1830, pas un chrétien n’attendait la venue de Jésus bien que presque tous les livres du NT en parle. Ces exemples peuvent être multiples. Ainsi, beaucoup d’enseignements tombés dans l’oubli ont été remis en lumière par l’esprit prophétique en plaçant les âmes en présence de la vérité divine. Ainsi, le don de prophète met les âmes en rapport avec Dieu, d’un telle manière qu’un incrédule même en sent l’effet. Enseignement: l’apôtre a révélé le mystère de l’Eglise (épître aux Ephésiens). L’apôtre parlait par connaissance quand il faisait valoir les écrits de l’Ancien Testament. La prophétie se rattache donc aux trois faits déjà cités. La connaissance suppose une révélation déjà donnée que quelqu’un communique par l’Esprit Saint pour le bien du troupeau. La révélation et la connaissance s’appliquent pour le bien du troupeau, pour l’édification de l’asssemblée, par le moyen de la prophétie et de la doctrine. Des vérités de la Parole sont enseignées, la Parole est expliquée: c’est utile. Quant quelqu’un enseigne, celui qui est spirituel en profite. Et quand quelqu’un prophétise, même celui qui n’est pas ou peu spirituel en sentira la force. Il est atteint et jugé.

Versets 12 à 19 : il y a le fait que toute action dans l’assemblée doit produire l’édification, même par le chant et la prière. Le v. 15 suppose que quelqu’un priait sans comprendre ce qu’il disait. Alors, quel bien cela devait-il produire? .. car pour pouvoir dire Amen, il faut comprendre la prière et en être édifié. Aujourd’hui, bien que l’on prie dans la propre langue de l’assemblée, il arrive que l’on prie trop bas et que l’on devient barbare pour les autres (v. 11). Donc, dans l’assemblée (v. 19), il faut parler avec son intelligence (spirituelle). Au sujet des cinq paroles, prenons la leçon de s’en tenir à la mesure qui nous a été donnée. Cette mesure peut être petite mais peu importe: soyons simples, fervents et vrais. Ce qui compte, c’est cet ardent désir de produire vraiment le bien des âmes. Et alors Dieu approuvera et il y aura des fruits bénis, plus que là où il peut y avoir de brillants dons.

Versets 23 à 25 : quand l’assemblée est réunie, et que les dons ont libre cours pour agir, leur action rend manifeste la présence de Dieu. Même à un incrédule qui serait là. Au v. 23, les simples sont ceux qui ne sont pas instruits dans la Parole. Cela est vrai d’un incrédule mais l’incrédule est nommé à part. Il y a donc deux classes: ceux qui ne sont pas instruits dans les choses de Dieu et les incrédules. En relation avec la présence divine du v. 25, le terme utilisé est le même que celui de Col. 1, 27: Christ en vous l’espérance de la gloire.

Versets 26 à 28 : on comprend que le verset 26 a un sens de reproche. Les Corinthiens aimaient étaler leurs dons mais l’apôtre rappelle « que tout se fasse pour l’édification ». Ce n’était pas le cas. Le don des langues, prisé parmi eux, n’édifie pas s’il n’y a pas d’interprète. Il arrivait même que plusieurs parlent ensemble. Alors l’apôtre régularise la chose: que chacun parle à son tour et pas plus que deux ou trois en langues à condition qu’il y ait un interprète. Sinon, il faut se taire. L’on peut conclure de ces enseignements, pour nos jours, que toute action qui ne produit pas l’édification pour l’assemblée ne doit pas avoir lieu. D’après les données de ce chapitre, l’on peut aussi comprendre qu’il y a deux sortes de dons de langues. L’un, comme en Actes 2: avoir la capacité de parler des langues étrangères sans les avoir apprises. Ce don facilite beaucoup pour l’évangélisation. Mais dans 1 Cor. 14, il semble qu’il y a un autre don de parler en langues. En effet, un homme, sous l’impulsion puissante du Saint Esprit, pouvait prononcer des mystères dans une langue étrangère (v. 2). Et son intelligence personnelle n’avait pas la capacité d’interpréter aux autres ce qu’il disait. Il fallait un autre don pour compléter celui-là. C’était le don d’interpréter.

Versets 29 à 35 : nous retrouvons, au v. 29, les prophètes qui ont le don d’édifier l’assemblée. Pas plus de deux ou trois peuvent prendre la parole dans la même réunion. Ceux qui écoutent sont appelés à juger (dans le sens de discerner) afin de savoir si ce qu’ils entendent est selon la vérité. 1 Thes. 5, 20-21 confirme la pensée: le plus simple frère peut édifier l’assemblée et il ne faut pas le mépriser. Dans le v. 30, nous revenons au temps apostolique où quelqu’un pouvait recevoir une révélation nouvelle et il était tenu de la donner. C’est pourquoi celui qui parlait devait se taire. Aujourd’hui, il n’y a plus de révélation à faire. Nous l’avons déjà vu. Mais le principe demeure. Un frère qui s’étend trop longuement lorsqu’il parle peut priver l’assemblée de ce qu’un autre aurait à dire pour l’édification. Au v. 31, il est précieux de pouvoir recevoir tout ce que le Seigneur veut donner pour l’édification. En relation avec le v. 29, il semble que six réunions seraient nécessaires pour permettre à dix-huit prophètes de participer. Alors le v. 32 est d’une grande importance. Comprenons-le bien: il s’agit de l’esprit du prophète qui parle et non pas d’une soumission mutuelle des prophètes entre eux. Nous avons le fait que le prophète est maître de son propre esprit et qu’il n’est pas emporté par son sujet de manière à ne pouvoir s’arrêter (cf v. 30). Ainsi, il ne doit pas y avoir, dans les réunions, des emportements fougueux, comme cela se passait chez les prêtres et prêtresses du monde païen, sous une impulsion démoniaque. Ce verset 32 enseigne aussi que la puissance morale est supérieure à la simple puissance. Les versets 33 à 35 enseignent que Dieu ne peut être l’auteur du désordre pas plus qu’il ne peut l’approuver. A Corinthe, il y avait un tel désordre que non seulement on se glorifiait de parler en langues, voire plusieurs en même temps, et en plus, des femmes parlaient. C’était honteux. La femme doit garder partout la place de subordination que le Créateur lui a faite en la donnant à l’homme comme aide et non comme rivale. Quand la femme usurpe la place de l’homme, tout est désordre. Ce ‘comme le dit aussi la loi’ de la fin du v. 34 est une teneur générale et non une loi particulière.

Versets 36 à 40 : les trois premiers versets de ce paragraphe dénotent que l’apôtre sent que les Corinthiens sont orgueilleux de ce qu’ils possèdent et il met à bas cet état. Comme nous l’avons vu, il est vrai qu’il y avait beaucoup de dons de grâce dans cette assemblée. Mais encore fallait-il savoir les utiliser et c’est ce que Paul enseigne dans ce ch. 14. Au v. 36, pour abaisser leurs prétentions, il place sur leur conscience le fait que la Parole de Dieu n’était pourtant pas sortie d’eux et qu’ils n’étaient pas les seuls dans ce monde à posséder ce qu’ils avaient. Le v. 37 montre qu’ils étaient dans l’obligation de se soumettre aux enseignements de l’apôtre quant à l’ordre voulu de Dieu dans l’assemblée. C’était le commandement du Seigneur. Si quelqu’un voulait ignorer cela, il fallait l’abandonner à son ignorance. Et en terminant, v. 39 et 40, Paul résume les enseignements du chapitre avec ce désir ardent de prophétiser et cet avertissement de ne pas déduire que l’usage du don des langues est interdit malgré ce qu’il a enseigné. Mais il faut que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre.

Pensées complémentaires :

Dans les Corinthiens, le Saint Esprit agit dans le corps de Christ au moyen des dons. Dans les Ephésiens, c’est Christ qui donne. Dans les Corinthiens, c’est le Saint Esprit qui distribue et qui préside: donc Dieu est là. Alors l’incrédule peut dire (cf v. 23 à 25), « pour la première fois de ma vie, je me suis trouvé en rapport direct avec Dieu ».
Verset 34: quelle honte de penser qu’aujourd’hui, des femmes peuvent prendre la parole, parler, prêcher. Cela dans l’Assemblée ou dans ce qui a la prétention de l’être. Un croyant qui désire se conformer aux enseignements de la Parole ne saurait se trouver dans un rassemblement qui reçoit le ministère des femmes. Il comprend que sa place n’est pas là. Ce qui est dit à la fin du v. 35 doit être suffisant pour régler toutes choses et clore définitivement la question. C’est une affaire d’obéissance, c’est le commandement du Seigneur. Prenons garde! L’esprit qui souffle aujourd’hui dans le monde chrétien n’est pas l’esprit de Dieu mais celui du monde qui nous entoure et qui conduit les âmes dans un chemin d’indépendance et partant de désobéissance à la Parole. Au v. 38, nous avons l’une des rares fois où l’apôtre donne le caractère de commandement à ses recommandations.
Souvenons-nous que le chemin le plus excellent, c’est celui de l’amour. Il faut attacher plus d’importance à l’amour qu’aux dons.
A propos du verset 9, que chaque frère qui parle dans l’Assemblée prenne garde à ces mots: un discours intelligible.
Dans l’Assemblée, il ne faut pas y aller comme simples auditeurs. Que chacun réalise le v. 26. C’est anormal que des frères n’ouvrent jamais la bouche pour faire entendre une prière ou des actions de grâces. Soyons réveillés à cet égard.
Dans l’Assemblée, tout croyant doit avoir une activité. Mais il y a des conditions :

  1. 1 Cor. 10, 31 (qui englobe des choses générales) : Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu.
  2. 1 Cor. 14, 26 (qui englobe ce qui touche les réunions) : Qu’est-ce donc, frères ? Quand vous vous réunissez, chacun de vous a un psaume, a un enseignement, a une langue, a une révélation, a une interprétation : que tout se fasse pour l’édification
  3. 1 Cor. 14, 40 (la manière de se conduire dans la Maison de Dieu) : Mais que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre

1 Cor. 16, 14 (suppose un climat de confiance et d’affection) : Que toutes choses parmi vous se fassent dans l’amour

Voilà quatre grands principes de la première épître aux Corinthiens.

1 Cor. 15 : La résurrection
1 Or je vous fais savoir, frères, l’évangile que je vous ai annoncé, que vous avez aussi reçu, et dans lequel vous êtes, 2 par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous tenez ferme la parole que je vous ai annoncée, à moins que vous n’ayez cru en vain. 3 Car je vous ai communiqué avant toutes choses ce que j’ai aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les écritures, 4 et qu’il a été enseveli, et qu’il a été* ressuscité le troisième jour, selon les écritures ; 5 et qu’il a été vu de Céphas, puis des douze. 6 Ensuite il a été vu de plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont demeurés [en vie] jusqu’à présent, mais quelques-uns aussi se sont endormis. 7 Ensuite il a été vu de Jacques, puis de tous les apôtres ; 8 et, après tous, comme d’un avorton, il a été vu aussi de moi. 9 Car je suis le moindre des apôtres, moi qui ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté ’assemblée de Dieu. 10 Mais par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis ; et sa grâce envers moi n’a pas été vaine, mais j’ai travaillé beaucoup plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. 11 Soit donc moi, soit eux, nous prêchons ainsi, et vous avez cru ainsi. 12 Or si Christ est prêché, — qu’il a été* ressuscité d’entre les morts, comment disent quelques-uns parmi vous qu’il n’y a pas de résurrection de morts ? 13 Mais s’il n’y a pas de résurrection de morts, Christ n’a pas été ressuscité non plus ; 14 et si Christ n’a pas été ressuscité, notre prédication donc est vaine aussi, et votre foi aussi est vaine ; 15 et même nous sommes trouvés de faux témoins de Dieu, car nous avons rendu témoignage à l’égard de Dieu qu’il a ressuscité Christ, lequel il n’a pas ressuscité si réellement les morts ne ressuscitent pas. 16 Car si les morts ne ressuscitent pas, Christ n’a pas été* ressuscité non plus ; 17 et si Christ n’a pas été ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés : 18 ceux donc aussi qui se sont endormis en Christ ont péri. 19 Si, pour cette vie seulement, nous avons espérance en Christ, nous sommes plus misérables que tous les hommes.
20 (Mais maintenant Christ a été ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis. 21 Car puisque la mort est par l’homme, c’est par l’homme aussi qu’est la résurrection des morts ; 22 car, comme dans l’Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus vivants ; 23 mais chacun dans son propre rang : les prémices, Christ ; puis ceux qui sont du Christ, à sa venue ; 24 ensuite la fin, quand il aura remis le royaume à Dieu le Père*, quand il aura aboli toute principauté, et toute autorité, et [toute] puissance. 25 Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds : 26 le dernier ennemi qui sera aboli, c’est la mort. 27 Car « il a assujetti toutes choses sous ses pieds » [Psaume 8:6]. Or, quand il dit que toutes choses sont assujetties, il est évident que c’est à l’exclusion de celui qui lui a assujetti toutes choses. 28 Mais quand toutes choses lui auront été assujetties, alors le Fils aussi lui-même sera assujetti à celui qui lui a assujetti toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous.)
29 Autrement, que feront ceux qui sont baptisés pour* les morts, si les morts ne ressuscitent absolument pas ? Pourquoi aussi sont-ils baptisés pour* eux ? 30 Pourquoi aussi nous, bravons-nous le péril à toute heure ? 31 Par votre confiance que j’ai* dans le christ Jésus notre Seigneur, je meurs chaque jour. 32 Si, [pour parler] à la manière des hommes, j’ai combattu contre les bêtes* à Éphèse, quel profit en ai-je si les morts ne ressuscitent pas ? « Mangeons** et buvons, car demain nous mourrons »[Ésaïe 22:13]. 33 Ne soyez pas séduits : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. 34 Réveillez-vous [pour vivre] justement, et ne péchez pas ; car quelques-uns sont dans l’ignorance de Dieu, je vous le dis à votre honte.
35 Mais quelqu’un dira : Comment ressuscitent les morts, et avec quel corps viennent-ils ? 36 Insensé ! ce que tu sèmes n’est pas vivifié s’il ne meurt ; 37 et quant à ce que tu sèmes, tu ne sèmes pas le corps qui sera, mais le simple grain, de blé, comme il se rencontre, ou de quelqu’une des autres semences ; 38 mais Dieu lui donne un corps comme il a voulu, et à chacune des semences son propre corps. 39 Toute chair n’est pas la même chair ; mais autre est celle des hommes, autre la chair des bêtes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons : 40 et il y a des corps célestes et des corps terrestres ; mais différente est la gloire des célestes, et différente celle des terrestres ; 41 autre la gloire du soleil, et autre la gloire de la lune, et autre la gloire des étoiles, car une étoile diffère d’une [autre] étoile en gloire. 42 Ainsi aussi est la résurrection des morts : il est semé en corruption, il ressuscite en incorruptibilité ; 43 il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire ; il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance ; 44 il est semé corps animal*, il ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps animal, il y en a aussi un spirituel ; 45 c’est ainsi aussi qu’il est écrit : « Le premier homme Adam devint une âme vivante » [Genèse 2:7], le dernier Adam, un esprit vivifiant*. 46 Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, mais ce qui est animal ; ensuite ce qui est spirituel. 47 Le premier homme est [tiré] de la terre, — poussière ; le second homme est [venu] du ciel. 48 Tel qu’est celui qui est poussière, tels aussi sont ceux qui sont poussière ; et tel qu’est le céleste, tels aussi sont les célestes. 49 Et comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l’image du céleste. 50 Or je dis ceci, frères, que la chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu, et que la corruption non plus n’hérite pas de l’incorruptibilité.
51 Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés : 52 en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés. 53 Car il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité. 54 Or quand ce corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira* la parole qui est écrite : « La mort a été engloutie en victoire » [Ésaïe 25:8]. 55 « Où est, ô mort, ton aiguillon ? où est, ô mort, ta victoire ? » [Osée 13:14]. 56 Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. 57 Mais grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre seigneur Jésus Christ ! 58 Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur.

v. 4 et 12 : a été et est. — v. 16 : ou : n’est pas. — v. 24 : litt.: au Dieu et Père. — v. 29 : à la place de. — v. 31 : ou, selon d’autres : par le sujet que j’ai de me glorifier de vous. — v. 32 * : combattre contre les bêtes se dit au figuré aussi bien que littéralement. — v. 32 ** : ou : en ai-je ? Si les morts ne ressuscitent pas, « mangeons ». — v. 44 : c. à d. qui, par l’âme vivante, a une vie animale. — v. 45 : faisant vivre. — v. 54 : litt.: arrivera, ou : aura lieu.
Ce chapitre de la résurrection introduit par ce sujet même une scène entièrement nouvelle. Par contraste, quant aux choses extérieures d’ici-bas, tout est vain, y compris, dans un sens, les résultats extérieurs du travail du Seigneur lors de son ministère (cf Es. 39, 4 et Ps. 109, 4). Ainsi la résurrection est nouvelle (cf 2 Cor. 5, 17). Et la résurrection, avec la victoire de Christ à la base, est une ressource et un remède contre la mort. Cette mort qui sépare tout ce à quoi nous avons pris intérêt depuis le commencement de notre vie. La mort est la destruction et la fin de toute espérance terrestre. Il faut donc que la résurrection soit autre chose qu’une chose vague et sans portée. Plût à Dieu qu’elle soit pour chaque racheté la puissance vivifiante qui seule soutient le cœur là où tout s’écroule. Et dans ce chapitre 15, l’apôtre expose avec simplicité les principes de l’évangile résumé de la manière la plus succincte dans les versets 3 et 4. Oui, nous avons là, dans la résurrection de Christ, un témoignage commun rendu par l’apôtre Paul et par les disciples (v. 11). Ainsi donc Christ est mort pour nos péchés (v. 3). Et dans les mots de ce verset ainsi que du suivant, la cause et le but de sa mort nous sont donnés. Au sujet de la mort, ne nous abusons pas: l’homme est forcé de reconnaître le jugement solennel de Dieu contre le péché. Ne croyons pas qu’il s’agisse d’un ordre de la nature ou bien d’un repos dans le sein de la terre; non, c’est le juste jugement de Dieu (Héb. 9, 27). En relation avec ce jugement, seule la mort de Christ devient une source de vie et de bénédiction pour d’autres. En vertu de sa mort, ceux qui croient en Lui ont une part excellente et un perfection infinie: celles de Christ. S’il y a mort, il y a aussi résurrection (v. 4 à cf avec Rom. 4, 25). Et bien dans ces versets, la mort de Christ, sa sépulture, sa résurrection forment le fondement de tout le christianisme. La mort et le tombeau sont vaincus par la résurrection de Christ d’où, à la fin du ch., v. 55, il est question de la mort et du sépulcre. Voilà donc quel évangile est prêché. Paul peut ainsi parler aux Corinthiens puisqu’il avait reçu une révélation directe du Seigneur qu’il avait aussi vu (v.8). C’est très solennel de penser que, lorsque le Seigneur s’est présenté à lui, il était persécuteur de l’assemblée. Sa grâce a fait de lui un apôtre et un témoin de Christ.Versets 5 à 19 : Paul attribue tout à la grâce (v.5 à 10) : l’énergie pour le service, les travaux, etc. Puis dans les v. 11 et suivants, il y a des détracteurs puisque quelques-uns nient la résurrection des morts. Alors Paul développe toute son argumentation sur le fait que Christ avait été prêché et qu’il avait été ressuscité d’entre les morts. Nier la résurrection, c’est nier que Christ est ressuscité. Et s’il en est ainsi, tout devient vain. Même la foi, même la question des péchés. Nier la résurrection de Christ, c’est tout perdre. La mort de Christ ne serait pas suffisante pour expier le péché et ceux qui s’étaient endormis en Christ périraient. Voilà les conséquences de la négation de la résurrection. Ces conséquences sont développées jusqu’au v. 19. Si cette portion de la vérité chrétienne est sacrifiée, le christianisme, dans sa raison d’être, n’existe plus et l’homme est laissé dans l’abîme du péché et du désespoir. Ce que les Corinthiens niaient n’était même pas l’immortalité de l’âme ou une vie de l’esprit dans un autre monde, mais ils disaient qu’il n’y avait pas de résurrection du corps et c’est contre cette idée que sont dirigés les arguments de ce chapitre. Et tout ceci étant établi, l’apôtre donne de nouveaux enseignements à partir du v. 20. Et quels enseignements !Versets 20 à 28 : nous y avons la résurrection de Christ et la position de puissance à laquelle, dans les conseils de Dieu, il est dès lors parvenu. Dans ces versets, Christ est envisagé comme homme, ressuscité par la gloire du Père (Rom. 6, 4). Et au v. 23, comme cette gerbe de Lév. 23, 11, Christ est vu comme les prémices en rapport avec le rassemblement de cette moisson qui aura lieu à la venue du Seigneur. Auparavant et au v. 22, la mort est donc par l’homme, c’est-à-dire par le premier Adam. Et si la mort est par l’homme, la résurrection aussi mais par un autre homme: Christ (v. 21-22). En Adam et en Christ, nous avons les chefs de la mort et de la vie. Par nature on est d’Adam et par la foi il y a modification et nous sommes de Christ. Il y a ainsi deux résurrection selon Jean 5, 28-29. Tout dépend de la relation de l’homme avec l’un ou l’autre chef. Nous avons bien là la résurrection des corps et non l’état intermédiaire dont Phil. 1, 23 et 2 Cor. 5, 8 font mention. Et ces corps ressuscités seront présentés irréprochables devant la gloire divine (Jude 24). Alors, après tout cela, au v. 24, nous avons la fin. Et cette fin coïncide avec le règne médiatorial de Christ, quand le royaume sera remis à Dieu, et cet événement s’accomplira lorsque toute principauté, puissance et autorité auront été abolies. Et le dernier ennemi à abolir, c’est la mort (v. 26). Là, nous touchons à ceux qui n’ont pas part à la première résurrection. Ils ressusciteront à la fin. C’est Apoc. 20, 11-15. Puis vient l’état final au-delà de toute dispensation quand Christ aura remis le royaume à Dieu son Père (v. 24) et que Dieu sera tout en tous (v. 28). C’est l’état d’Apoc. 21, 1-5 et ce temps sera après le jugement des morts et aura lieu après la fin du règne millénaire de Christ. Cet état est donc caractérisé par de nouveaux cieux et une nouvelle terre. C’est donc à sa venue que Christ reçoit le royaume mais la fin sera lorsqu’il remettra le royaume à Dieu son Père, après que toutes choses soient abolies. Devant de tels faits, nous pouvons constater l’étendue de la Parole qui, en quelques simples pensées, nous entretient sur les destinées de l’homme et de l’univers. Dans ces versets 20 à 28, nous avons ce sujet spécial de la puissance et de la gloire de Christ comme homme ressuscité. Et son royaume jusqu’à la fin nous a aussi été rapporté. Quant à l’argumentation relative à la résurrection des morts, interrompue au v. 19, elle reprend au v. 29.Les versets 29 et 30 montrent la folie qu’il y avait en dehors de l’espérance de la résurrection: jusqu’à se faire baptiser pour les morts. Le baptême chrétien a bien quelque chose à voir avec la mort et la résurrection (Rom. 6) mais c’est tout à fait différent. Sachons encore que ce passage a été mal interprété et certaines personnes se sont même fait baptiser pour d’autres, mortes sans le baptême, afin que ces dernières en soient au bénéfice. Ce n’est pas du tout cela que veut dire ce passage. Puis, dans les versets 30 à 32, l’apôtre déclare que le christianisme va en parallèle avec la résurrection. Cela permet d’aller à la rencontre de la persécution et des maux de cette vie. S’il n’y avait pas de résurrection autant vaudrait-il de manger et boire. Au v. 33, les mauvaises compagnies amènent de mauvais fruits chez les Corinthiens: doctrines corrompues, mœurs corrompues. Cela donne lieu à la sévère réprimande du v. 34. Ces Corinthiens s’étaient tellement éloignés qu’ils étaient même ignorants, c’est-à-dire qu’ils avaient perdu le sentiment de sainteté du caractère de Dieu et de ses droits. La connaissance de Dieu qui donne à la conscience l’activité et la sérénité font défaut: l’âme est devenue exposée aux artifices de Satan et pour résister à ses artifices, il faut marcher dans la lumière. Dans cette lumière, on comprend les choses. Et en rapport avec la résurrection, si les âmes endormies dans le Seigneur sont maintenant en sa présence, la victoire sera complète lorsque les corps seront ressuscités. Dieu est le Dieu des vivants (Luc 20, 38). Quelle plénitude lorsque les fils de Dieu seront révélés (Rom. 8, 19) et que nous serons manifestés avec Christ en gloire (Col. 3, 4), que nos corps seront transformés (Phil. 3, 21), que nous serons délivrés (Rom. 8, 23): tout cela dépend de la résurrection .. quelle plénitude. Puissent nos cœurs être pleinement dirigés sur ce qui est au-delà de la mort. Et dès le v. 35, l’argumentation de l’apôtre change de forme. Il nous est dit comment et avec quel corps les morts ressusciteront. Remarquons tout d’abord le fait que la puissance de Dieu n’est pas limitée par la capacité de l’homme à en comprendre l’exercice. Ainsi, toute question relative à la résurrection du corps ne doit pas soulever en nous des objections. En outre, notre sens est éclairé par quelques analogies: la semence qui ne lève pas avec le même corps qui a été semé mais qui reçoit un corps selon le bon plaisir de Dieu et chaque semence en a un approprié. Et auparavant, le grain se décompose et meurt. Au v. 39, il y a l’analogie de la vie animale. Ce verset démontre la merveille que chaque espèce est adaptée à la place particulière qu’elle doit occuper et à l’élément dans lequel elle est appelée à vivre. La chair peut donc habiter dans des conditions très diverses et dans des milieux opposés. Puis au v. 40, l’apôtre relève la différence entre les corps célestes et les corps terrestres, et leurs gloires respectives. Oui, dans ces analogies, tout témoigne hautement du pouvoir et de la sagesse de celui dont la seule volonté ressuscite les morts, en sorte que les comment ou avec quel corps, ne servent qu’à démontrer l’ignorance ou la folie de ceux qui contestent. Alors, après ces analogies, le ainsi du v. 42 se rapporte à la semence dont il était question au v. 38. Et là, tous les caractères du corps ressuscité, son incorruptibilité, sa gloire, sa puissance, sa nature spirituelle, sont passés en revue et mis en contraste avec la corruption, le déshonneur, la faiblesse, en lesquels le corps naturel est semé (v. 42 à 44). Notons le semé de ces versets. Oui, le corps n’est pas semé et le tombeau ne fait que recevoir la semence. Et alors, plus tard, il y aura le triomphe complet. Au v. 44, relevons encore ce corps spirituel qui va au-delà de ce que nous savons quant au corps et à l’esprit mais qui nous montre qu’il y a un corps connu et qui existe dans l’économie merveilleuse de Dieu et qui porte le caractère distinctif selon le type duquel le saint sera revêtu dans la résurrection, tout comme le saint porte maintenant un corps animal approprié aux besoins de son existence actuelle. C’est à ce propos qu’il est fait allusion, au v. 45, de l’âme vivante quant au premier Adam et de l’esprit vivifiant quant au dernier Adam. Par ces versets, nous apprenons quelle était la condition d’Adam lorsque Dieu le créa et ce qu’est Christ dans sa personne divine, mais aussi quels sont les caractères du corps naturel et du corps spirituel. L’ordre du temps est aussi là: d’abord le naturel puis le corps spirituel. Le caractère du premier homme est celui du v. 47: poussière. Quant au caractère du second homme, il n’est pas dit qu’il est du ciel, mais le Seigneur venu du ciel. Nous avons la relation avec Dieu et ce qu’il est dans sa relation avec le chef du salut. La participation à cette nature divine est donc soulignée au v. 48.Verset 48 : il y a d’une part le premier Adam de la terre: poussière. D’autre part le second homme: le Seigneur venu du ciel. Dans ces deux  » Adam « , nous avons le patron et le modèle de tous les autres hommes qui sont selon leur image. Dans ces célestes, les véritables chrétiens sont les objets de la même puissance qui a ressuscité Christ. Et pour avoir la puissance maintenant, il faut être imprégné de la vie du Seigneur ici-bas. Non pas raisonner sur la valeur des faits mais sur les faits eux-mêmes. Et plus ces faits des évangiles seront présents aux âmes, plus il y aura de puissance.Versets 49 et 50 : nous y avons ce qui est notre espérance et ce qui s’y rattache (cf 1 Jean 3, 2 et Rom. 8, 37). Le v. 50 établit encore qu’il est impossible que la nature de l’homme puisse être associée à la gloire du royaume de Dieu. Cela fait ressortir l’autre point de la révélation, c’est-à-dire l’espérance du chrétien à l’égard de ceux qui dorment. Nos pensées sont ainsi reportées sur 1 Thes. 4 qui traite de ce sujet.Versets 51 à 58 : nous y apprenons qu’il n’est pas nécessaire que tous passent par la mort puisque un clin d’œil suffira pour revêtir les sauvés de vêtements de lumière et les introduire dans le royaume de gloire. Quelle puissance admirable. Oui, lorsque l’heure sera là, un clin d’œil suffira au Seigneur pour tout accomplir: corruptibilité en incorruptibilité (v. 53), etc. Alors la mort aura été engloutie en victoire. La mort recule et disparaît devant le complet et glorieux triomphe de Christ (2 Tim. 1, 10). A la vue de cette plénitude et de cette victoire, l’apôtre s’anime et cite Osée 13, 14 au v. 55. Il faut souligner qu’en dehors de la rédemption, la mort est armée d’un aiguillon terrible et que le tombeau triomphe douloureusement. Et bien en Christ, tout cela tombe et la mort n’a plus aucune pouvoir de blesser. L’aiguillon de la mort, selon v. 56, c’est le péché. Et le péché étant ôté, la mort ne peut plus avoir son aiguillon. Et seule la connaissance de « celui qui est la fin de la loi en justice à tout croyant » (Rom. 10, 4) peut nous délivrer de cet aiguillon dont la loi donne connaissance de sa terrible puissance. Ainsi donc, dans ce chapitre, que de sujets bénis ! Soyons occupés d’un tel chapitre. Arrêtons nous davantage sur ces vérités. Tout cela étant médité, nous pourrons abonder avec le v. 58.Verset 58 : pour abonder dans l’œuvre du Seigneur, il faut avoir l’approbation de tous, même celle d’éventuels ennemis (cf Prov. 16, 7). Pour nous chrétiens, il y a aussi cet appel à accomplir en toute simplicité, comme de bons ouvriers, notre journée de travail, jusqu’à ce que Christ vienne. Alors on recevra chacun sa louange de la part de Dieu (1 Cor. 4, 5). Rechercher l’approbation divine est un but. L’exhortation de ce verset renferme un résumé de tout ce qui nous concerne. Chaque circonstance de notre vie n’est qu’un pas en avant sur la victoire finale et chaque occupation à laquelle le chrétien peut s’adonner peut devenir l’œuvre du Seigneur.

1 Cor. 16 : Les dernières instructions et les salutations

1 Or pour ce qui est de la collecte qui [se fait] pour les saints, comme j’en ai ordonné aux* assemblées de Galatie, ainsi faites, vous aussi. 2 Que chaque premier jour de la semaine chacun de vous mette à part chez lui, accumulant selon qu’il aura prospéré, afin que, lorsque je serai arrivé, il ne se fasse pas alors de collectes. 3 Et quand je serai là, ceux que vous approuverez, je les enverrai avec des lettres, pour porter votre libéralité à Jérusalem. 4 Et s’il convient que j’y aille moi-même, ils iront avec moi. 5 Or je me rendrai auprès de vous quand j’aurai traversé la Macédoine, car je traverse la Macédoine ; 6 et peut-être séjournerai-je auprès de vous, ou même y passerai-je l’hiver, afin que vous me fassiez la conduite où que ce soit que j’aille ; 7 car je ne veux pas vous voir maintenant en passant, car j’espère que je demeurerai avec vous quelque temps, si le Seigneur le permet. 8 Mais je demeurerai à Éphèse jusqu’à la Pentecôte ; 9 car une porte grande et efficace m’est ouverte, et il y a beaucoup d’adversaires.
— v. 1 : ou : je l’ai réglé pour les.

10 Or, si Timothée vient, ayez soin qu’il soit sans crainte au milieu de vous, car il s’emploie à l’œuvre du Seigneur comme moi-même. 11 Que personne donc ne le méprise ; mais faites-lui la conduite en paix, afin qu’il vienne vers moi, car je l’attends avec les frères. 12 Or, pour ce qui est du frère Apollos, je l’ai beaucoup* prié d’aller auprès de vous avec les frères, mais ce n’a pas été du tout** sa volonté d’y aller maintenant ; mais il ira quand il trouvera l’occasion favorable. 13 Veillez, tenez ferme dans la foi ; soyez hommes, affermissez-vous. 14 Que toutes choses parmi vous se* fassent dans l’amour.
— v. 12* : ou, ici : souvent. — v. 12** : ou : en tout cas. — v. 14 : litt.: Que toutes vos choses se.

15 Or je vous exhorte, frères — (vous connaissez la maison de Stéphanas, qu’elle est les prémices de l’Achaïe, et qu’ils se sont voués au service des saints,) — 16 à vous soumettre, vous aussi, à de tels hommes et à quiconque coopère à l’œuvre et travaille. 17 Or je me réjouis de la venue de Stéphanas, et de Fortunat, et d’Achaïque, parce qu’ils ont suppléé à ce qui a manqué de votre part ; 18 car ils ont récréé mon esprit et le vôtre : reconnaissez donc de tels hommes.

19 Les assemblées de l’Asie vous saluent. Aquilas et Priscilla, avec l’assemblée qui [se réunit] dans leur maison, vous saluent affectueusement* dans le Seigneur. 20 Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. 21 La salutation, de la propre main de moi, Paul. 22 — Si quelqu’un n’aime pas le seigneur [Jésus Christ], qu’il soit anathème, Maranatha* ! 23 Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec vous ! 24 Mon amour est avec vous tous dans le christ Jésus. Amen.
— v. 19 : litt.: beaucoup. — v. 22 : mots araméens signifiant : le Seigneur vient.

Le début du chapitre, comme les versets 3 et 4, nous rappelle que l’administration de l’argent des collectes est une chose délicate. D’autres portions de la Parole en attestent : 2 Cor. 8 et 9 ainsi qu’Act. 6. Ainsi, des frères de toute confiance faisaient ce service dans le cadre et pour le bien de l’assemblée.

Versets 5 à 9 : nous y avons l’apôtre Paul, plein de confiance, ayant le désir de séjourner chez les Corinthiens et comptant sur eux pour la conduite, où qu’il aille. Puis les v. 8 et 9 sont en rapport avec Act. 19. Et c’est dans l’épître aux Corinthiens que nous apprenons qu’il y a des adversaires à Ephèse. Lorsqu’il en est ainsi, il faut continuer l’œuvre. Oui, là où le Seigneur travaille, le diable agit.

Versets 10 à 14 : nous voyons d’abord le bel éloge rendu à Timothée. Il fallait que Timothée, au caractère timide, soit sans crainte au milieu des Corinthiens. Il fallait l’encourager, lui faire la conduite en paix, et ne pas le mépriser. Dans la 3ème épître de Jean, faire la conduite ne se limite pas à accompagner un frère un bout de chemin mais s’assurer encore qu’il ait le nécessaire pour aller plus loin. Apollos, au v. 12, est un serviteur dépendant du Seigneur. S’il ne trouvait pas opportun de se rendre chez les Corinthiens à ce moment-là, c’est qu’il était froissé de ce qu’ils avaient mis en doute l’apostolat de Paul. Il savait aussi que l’on prenait son nom pour en faire un chef de parti. Puis les v. 13 et 14 sont en contraste frappant avec la marche pratique des Corinthiens. Quant à nous, ce qui manque souvent et qui fait que notre travail est stérile, c’est un manque d’amour. Ces versets sont donc là pour nous rappeler quel est le ressort de notre activité extérieure. C’est l’amour. Au ch. 13, l’amour était le ressort de notre activité dans l’assemblée. L’amour, c’est le ressort d’un vie chrétienne productive pour Christ et pour Dieu. Etant empreints de cet amour, nous serons aussi en garde contre les philosophes et leurs subtils raisonnements.

Versets 15 à 18 : il y a lieu d’être soumis à ceux qui coopèrent vraiment à l’œuvre. Cette maison de Stéphanas était vouée au service des saints. Et Paul, au ch. 1, 16, avait baptisé cette maison. Certes, ils ont acquis un bon degré (1 Tim. 3, 13). Stéphanas, est mentionné encore dans ces versets avec Fortunat et Achaïque. Ce sont trois chers frères de Corinthe. Ils sont allés vers Paul pour lui apporter quelque secours de leur propre part et non de la par de l’assemblée. Mais Paul, c’est beau, lie les Corinthiens avec eux. Dans ce chapitre, nous avons quatre classes de personnes et quatre genre de services. Il y a d’abord 1) l’apôtre, puis 2) puis il y a Timothée qui est un délégué de l’apôtre, puis 3) Apollos, dépendant du Seigneur et enfin 4) la maison de Stéphanas qui, dans l’amour du Seigneur, s’est dévouée elle-même au service des saints, sans autre autorité, ni commandement, que l’amour. Ces personnes du v. 17 retournent donc à Corinthe avec Timothée et sont probablement porteurs de cette épître. Paul rend honneur à ces hommes de manière à enlever tout esprit tendancieux que pourrait recevoir cette lettre parmi l’assemblée à Corinthe. Le nom Stéphanas signifie couronne (cf Phil. 4, 1). Stéphanas sera bien un joyau de la couronne au jour de Christ, lui qui a été le premier fruit du travail de l’apôtre en Achaïe. Il a aussi pris part à des travaux et il a partagé des exercices pour ses frères de Corinthe. Soyons des Stéphanas dévoués au service des saints et pour mettre en pratique l’enseignement de Paul, dans le chemin de l’amour.

Versets 19 à 24 : nous y avons les salutations. D’abord celles des assemblées de la contrée où Paul se trouvait, avec en particulier Aquilas et Priscilla. Ce couple avait habité à Corinthe, après avoir été banni de Rome (Act. 18 – Rom. 16, 3-5). Ce couple avait le local pour l’assemblée dans leur maison à Rome, et maintenant à Ephèse. Remarquons encore un détail au v. 21 : Paul affirme l’authenticité de la lettre en signant de sa propre main. Des passages indiquent que Paul dicte habituellement ses lettres (Rom. 16, 22 ; 2 Thes. 3, 17). Quant aux Galates, il avait écrit de sa propre main (Gal. 6, 11). Et bien, après avoir lu l’épître, nous comprenons le v. 22 : l’amour a Christ pour objet. Maranatha : le Seigneur vient et jugera toute œuvre qui n’aurait pas eu pour mobile l’amour pour lui. Oui, en restant indifférent au contenu d’une telle épître, il ne reste que l’anathème. Et dans les versets 23 et 24, l’apôtre renouvelle son amour pour tous les Corinthiens dans le Christ Jésus. Dans son amour pour eux, Paul a dû leur adresser des reproches, et leur donner des avertissements avec de précieux enseignements. Mon amour est avec vous tous. L’amour est dans le cœur large de l’apôtre. Avec eux tous : en cela, il servait d’exemple car son amour était indistinctement avec tous les saints car il connaissait la grandeur de l’amour, de Christ lui-même.

Autres pensées en rapport avec ce chapitre :
Remarquons encore que les personnes dont il est question dans ce chapitre n’ont pas été nommées pour un service, mais la conscience et l’affection spirituelle des chrétiens les reconnaissent d’après leur travail. Ce principe est valable dans tous les temps. Et dans cette épître, qui va dans les détails de la marche intérieure d’une assemblée, il n’est pas question d’anciens ou de personnes qui ont un office quelconque de reconnu ou établi. Il y avait sans doute des anciens mais rien ne montre qu’ils doivent être officiellement ordonnés. Nous devons nous souvenir de cela. Remarquons encore que dans cette assemblée, qui a tant manqué, les fondements sont cependant là. L’apôtre veut bien croire que tous sont chrétiens et tous sont compris dans les versets 14 et 24. Il n’y avait pas, dans la pensée de l’apôtre, un mélange reconnu de chrétiens et de non croyants. Ainsi donc même les membres envers qui la discipline a dû être exercée sont considérés comme chrétiens. Même l’homme du ch. 5, 5 est reconnu comme tel dans la 2ème épître, au ch. 2, 8. L’anathème est prononcé contre ceux qui n’aiment pas le Seigneur. La discipline s’exerce envers le méchant appelé frère. Autrement dit, celui qui se dit chrétien mais qui n’aime pas vraiment le Seigneur. Après tant d’avertissements, tout au long de cette épître, qu’il est doux, dans ce dernier chapitre, de voir l’apôtre rentrer par la grâce dans la jouissance de la charité dans ses rapports avec les Corinthiens, selon v. 19, 20, 21, 23, 24.

Au sujet du verset 14, remarquons que ces mots  » toutes choses  » reviennent d’abord au ch. 10, 31 (pour la gloire de Dieu), au ch. 14, 26 (quant à l’édification). au ch. 14, 14 (quant à la bienséance et à l’ordre), et ici au v. 14 (quant à l’amour).

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