Évangile selon Jean. 4ème livre du Nouveau Testament et 43ème de la Bible.

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Tout à la fin, il y a encore des REMARQUES sur cet évangile en rapport avec son auteur et sa date, son sujet et son but, ses particularités. 

Introduction
Dans cet évangile il y a sept fois l’amour du Père pour le Fils, une fois celui du Fils pour le Père. Il manifeste l’amour par l’obéissance. L’obéissance est la preuve de l’amour. C’est l’évangile où, à sept reprises, nous avons Jésus «sachant», ou encore «il faut», ou encore «je suis», ou encore «des miracles».  C’est l’évangile de l’éternité de Jésus qui est distinct de Dieu. C’est un évangile qui n’est pas synoptique, c’est-à-dire qu’il y a moins d’analogies avec les autres évangiles. Par contraste, les trois autres évangiles sont dits «synoptiques» en raison de leurs analogies.

Quelques grandes lignes de l’évangile selon Jean:

  • Le chapitre 1 en est la préface. Christ est présenté dans toutes ses gloires.
  • Le chapitre 2 présente les bénédictions qui auront lieu sous le règne de mille ans.
  • Au chapitre 3: il y a le grand commencement du sujet de la vie compris dans les ch. 1 à 7.
  • Les chapitres 8 à 12 nous donnent le grand sujet de la lumière.
  • Les chapitres 13 à 17 présentent Jésus avec ses disciples puis avec sonPère
  • Aux chapitres 18 et 19:  le chemin de la croix.
  • Au chapitre 20:  la résurrection; la première réunion d’assemblée.
  • Le chapitre 21: épilogue. Le Seigneur apparaît aux disciples sur le rivage.

Cet évangile présente aussi un rapprochement remarquable avec le tabernacle. Il y a d’abord le lieu très saint, d’où Dieu vient, en Christ vers le pécheur. Dès le ch. 2 nous reconnaissons le parvis profané par un trafic honteux. Jusqu’au ch. 12 il y a le parvis. Le Seigneur est en figure dans ce lieu où chacun peut pénétrer et rencontrer le Sauveur sur la base du sacrifice. Il est là, dans le parvis, à la disposition de tous, comme au ch. 7, 37. A partir du ch. 13, n’avons-nous pas la cuve d’airain qui introduit la nouvelle section des ch. 13 à 16 où nous voyons Christ prendre les siens avec Lui dans le sanctuaire où ils jouiront de sa communion. Ce sont les ch. 14 à 16. Ces chapitres présentent le lieu saint, à l’écart de tout étranger, pour faire à ses disciples ses plus intimes communications.

Dans ces chapitres, il y a la table, le chandelier, qui est notre consolateur, l’autel de l’encens, autrement dit répandre devant Dieu le parfum de Jésus. Ce sont les objets du lieu saint. Il y a ce qui rappelle le Saint Esprit, la Parole et la prière. D’autre part, le chandelier, la table et l’autel d’or dirigent nos pensées sur le Saint Esprit, sur le Fils et sur le Père.

Au ch. 16, 16, il y a comme un laps de temps pour nous amener dans le lieu très saint où seul le souverain sacrificateur pouvait pénétrer une fois l’an. Cela correspond au ch. 17. Notre grand souverain sacrificateur y pénètre seul, pour le compte des siens: «ceux que tu m’as donnés». Un lieu de rencontre entre Dieu et l’homme, c’est ce que nous pourrions donner comme titre tant au Tabernacle qu’à l’évangile de Jean.
Dans cet évangile, il n’y a pas la naissance de Christ dans ce monde envisagée comme fils de David. Sa généalogie n’est pas retracée pour faire ressortir son titre de Fils de l’homme. Il n’est pas question non plus du prophète qui accompli, par son témoignage, le service de son Père ici-bas. Par contre, nous y avons son existence avant le commencement de tout ce qui en a un. En un mot c’est la gloire de la personne de Jésus le Fils de Dieu, au-dessus de toute économie, une gloire développée de bien des manières en grâce, mais qui est toujours elle-même.
L’évangile du disciple bien-aimé fait connaître ce que le Seigneur est en nous, révélant en même temps que nous avons part à toutes les bénédictions qui découlent de ce qu’Il est, quand il est manifesté de manière à les communiquer. C’est l’évangile de la divinité de Christ; les paroles de l’évangile de Jean défendent la divinité et la personnalité du Fils de Dieu et cela quelles que soient les attaques des hommes par leurs raisonnements et leurs pensées. Jean ne montre pas l’homme dans le ciel, mais Dieu dans l’homme sur la terre, ce qui est divin ici-bas.
Dans l’ensemble de cet évangile, Israël est considéré comme rejeté. La haute critique s’est aussi attaqué à cet évangile; en effet, le Jésus historique est contredit. On persuade qu’il faut lire les évangiles d’une façon mythique, que les évangélistes ont écrit uniquement leur propre impression après la mort de Jésus, etc. On a tout découpé, tout superposé, tout voulu détruire, mais le roc est là et la foi aussi.
Oter le péché et baptiser du Saint Esprit va de pair pour le croyant. Ainsi en est-il de l’Eglise. Négliger l’une ou l’autre de ces parties affaiblit le tout. Quant au sujet de la lumière, c’est bien différent dans le monde physique. La nuit disparaît devant la lumière. On peut être comme Jean, une lumière. Mais Christ est la lumière.
Cet évangile présente aussi toutes les formes des relations du Fils avec les hommes et tous les moyens par lesquels il établit ses relations, par exemple, la mort. Cet évangile est très méthodique et contient beaucoup plus de théologie que d’histoire. Dès le début, l’év. De Jean a un caractère spécial, en dehors des dispensations. Dieu y est manifesté, manifesté au ch. 1, 1-2, qui présente l’existence absolue, éternelle, et distincte de la personne du Fils.

Chapitre 1
1 Au commencement était la Parole*; et la Parole était auprès de Dieu; et la Parole était Dieu. 2 Elle* était au commencement auprès de Dieu. 3 Toutes choses furent faites par elle, et sans elle pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait. 4 En elle était [la] vie, et la vie était la lumière des hommes*. 5 Et la lumière luit dans les ténèbres; et les ténèbres ne l’ont pas comprise.

6 Il y eut un homme envoyé de Dieu; son nom était Jean. 7 Celui-ci vint pour [rendre] témoignage, pour rendre témoignage de* la lumière, afin que tous crussent par lui. 8 Lui n’était pas la lumière, mais pour rendre témoignage de* la lumière: 9 la vraie lumière était celle, qui, venant dans le monde, éclaire* tout homme. 10 Il* était dans le monde, et le monde fut fait par lui; et le monde ne l’a pas connu. 11 Il vint chez soi*; et les siens ne l’ont pas reçu. 12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être* enfants de Dieu, [savoir] à ceux qui croient en son nom; 13 lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.

14 Et la Parole devint chair, et habita* au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père) pleine** de grâce et de vérité; 15 — Jean rend témoignage de lui, et a crié, disant: C’était celui-ci duquel je disais: Celui qui vient après moi prend place avant moi; car il était avant moi; 16 — car, de sa plénitude, nous tous nous avons reçu, et grâce sur grâce. 17 Car la loi a été donnée par Moïse; la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ. 18 Personne ne vit jamais Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître.

19 Et c’est ici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des lévites, pour lui demander: Toi, qui es-tu? 20 Et il confessa, et ne nia pas, et confessa: Moi, je ne suis pas le Christ. 21 Et ils lui demandèrent: Quoi donc? Es-tu Élie? Et il dit: Je ne le suis pas. Es-tu le prophète? Et il répondit: Non. 22 Ils lui dirent donc: Qui es-tu, afin que nous donnions réponse à ceux qui nous ont envoyés? Que dis-tu de toi-même? 23 Il dit: Moi, je suis la voix de celui qui crie dans le désert: Faites droit le chemin du *Seigneur, comme dit Ésaïe le prophète [Ésaïe 40:3]. 24 Et ils avaient été envoyés d’entre les pharisiens. 25 Et ils l’interrogèrent et lui dirent: Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le prophète? 26 Jean leur répondit, disant: Moi, je baptise d’eau; [mais] au milieu de vous il y en a un que vous ne connaissez pas, 27 celui qui vient après moi, duquel moi je ne suis pas digne de délier la courroie de la sandale. 28 Ces choses arrivèrent à Béthanie*, au delà du Jourdain, où Jean baptisait.

29 Le lendemain, il voit Jésus venant à lui, et il dit: Voilà l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde! 30 C’est de celui-ci que moi, je disais: Après moi vient un homme qui prend place avant moi, car il était avant moi. 31 Et pour moi, je ne le connaissais pas; mais afin qu’il fût manifesté à Israël, à cause de cela, je suis venu baptiser d’eau.

32 Et Jean rendit témoignage, disant: J’ai vu l’Esprit descendant du ciel comme une colombe, et il demeura sur lui. 33 Et pour moi, je ne le connaissais pas; mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là me dit: Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre, et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de* l’Esprit Saint. 34 Et moi, j’ai vu et j’ai rendu témoignage que celui-ci est le Fils de Dieu.

35 Le lendemain encore, Jean se tint là, et deux de ses disciples; 36 et regardant Jésus qui marchait, il dit: Voilà l’agneau de Dieu! 37 Et les deux disciples l’entendirent parler, et ils suivirent Jésus. 38 Et Jésus se retournant, et voyant qu’ils le suivaient, leur dit: 39 Que cherchez-vous? Et ils lui dirent: Rabbi (ce qui, interprété, signifie maître*), où demeures-tu? 40 Il leur dit: Venez et voyez. Ils allèrent donc, et virent où il demeurait; et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là: c’était environ la dixième heure*. 41 André, le frère de Simon Pierre, était l’un des deux qui avaient ouï parler [de lui] à Jean, et qui l’avaient suivi. 42 Celui-ci trouve d’abord son propre frère Simon, et lui dit: Nous avons trouvé le Messie (ce qui, interprété, est Christ*). 43 Et il le mena à Jésus. Jésus, l’ayant regardé, dit: Tu es Simon, le fils de Jonas; tu seras appelé Céphas (qui est interprété Pierre*).

44 Le lendemain, il voulut s’en aller en Galilée. Et Jésus trouve Philippe, et lui dit: Suis-moi.

45 Or Philippe était de Bethsaïda, de la ville d’André et de Pierre. 46 Philippe trouve Nathanaël et lui dit: Nous avons trouvé celui duquel Moïse a écrit dans la loi et duquel les prophètes ont écrit, Jésus, le fils de Joseph, qui est de Nazareth. 47 Et Nathanaël lui dit: Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth? Philippe lui dit: Viens et vois. 48 Jésus vit Nathanaël venir vers lui, et il dit de lui: Voici un vrai* Israélite, en qui il n’y a pas de fraude.

49 Nathanaël lui dit: D’où me connais-tu? Jésus répondit et lui dit: Avant que Philippe t’eût appelé, quand tu étais sous le figuier, je te voyais. 50 Nathanaël répondit et lui dit: Rabbi, tu es le Fils de Dieu; tu es le roi d’Israël. 51 Jésus répondit et lui dit: Parce que je t’ai dit que je te voyais sous le figuier, tu crois? Tu verras de plus grandes choses que celles-ci. 52 Et il lui dit: En vérité, en vérité, je vous dis: Désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant sur le fils de l’homme.
 v. 1: ou: le Verbe (mot masculin dans l’original).  /  v. 2: ou: Il (le Verbe).  /  v. 4 ou aussi: la lumière des hommes était la vie. /  v. 7, 8: ou: touchant.  /  v. 9: ou: est lumière à.  /  v. 10: c. à d. la Parole [le Verbe] qui était lumière.  /  v. 11: au milieu de son peuple.  /  v. 12: être, devenir, c. à d. prendre cette place. /  v. 14*: proprement: dressa tabernacle.  /  v. 14**: pleine se rapporte à la Parole. /  v. 28: non pas le village proche de Jérusalem (11:1; 12:1,…), mais une localité sur la rive gauche du Jourdain, appelée aussi Béthabara. /  v. 33: litt.: dans./  v. 39: ici, et ailleurs souvent: celui qui enseigne.  /  v. 40: c. à d. vers la fin de la journée (divisée en douze heures).  /  v. 42: ou: Oint; voir Psaume 2:2, 6; Matthieu 1:16.  /  v. 43 ou: pierre. /  v. 48: litt.: vraiment.

Commentaires du chapitre 1

Chapitre 1: la personne et l’œuvre de Christ. Jean le baptiseur; les premiers disciples de Jésus
Versets 01 à 14            La Parole faite chair; vie et lumière
Versets 15 à 31            Témoignage de Jean-Baptiste
Versets 32 à 52            Les premiers disciples
Dans Jean  Voir Matthieu Voir Marc Voir Luc
v. 19 à 28  / an 27  Ch. 03 v. 01 à 12  Ch. 01 v. 01 à 08  Ch. 03 v. 01 à 18
v. 29 à 34  / an 27  Ch. 03 v. 13 à 17  Ch. 01 v. 09 à 11  Ch. 03 v. 21 à 23a

Ce chapitre 1 commence par la nature divine de Jésus. Dès ce chapitre, les Juifs sont traités comme réprouvés et tous les élus sont reconnus. L’œuvre de Jésus se trouve dans ce chapitre. Il mettra le monde en ordre. La réalisation en sera dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Jésus baptise du Saint Esprit. Notre notre relation avec Dieu nous est ainsi connue et l’amour du Père nous fait pénétrer dans les choses célestes.  La fin du chapitre nous présente un autre point en Nathanaël, le résidu pieux reconnaît en Jésus l’objet de la promesse juive développée au Ps. 2. La réponse du Seigneur ouvre la voie à une espérance plus étendue selon le Ps. 8 où il est comme Fils de l’homme établi de Dieu sur les œuvres de ses mains. Ce fait laisse une empreinte tout le long de cet évangile.
Après ce résumé quelques sujets de ce chapitre:
Jésus qui était: l’original détermine que, quelque loin que notre esprit aille au-delà de tout ce qui a commencé, il est. Voilà l’idée que nous pouvons nous faire si l’on peut dire, historiquement, de l’existence de Dieu. Quant à la Parole ou verbe, une existence personnelle lui est attribuée. Et c’est là que, pour que l’on ne croie pas que Jésus était quelque chose en Dieu, l’Esprit précise: Il (note « d») était Dieu.
Ainsi:
Il est Dieu dans son existence éternelle

  1. Dans sa nature, divin
  2. Dans sa personne, distinct

Versets 01 à 14            La Parole faite chair; vie et lumière
Dans les v. 1-3: la Parole dans sa nature d’une manière abstraite. Dans les v. 4-5: la manifestation de la lumière divine parmi les hommes avec la conséquence de cette manifestation, c’est-à-dire la vie.

Dans les v. 10-13, comment Jésus a-t-il a été reçu là où il s’est présenté ainsi. La partie générale qui se rapporte à sa nature, se termine ici. Quant à l’état abstrait, il se termine au v. 5. Puis le sujet de la lumière sert d’introduction à l’évangile. Ce chapitre, avec les chapitres 2 et 3 sont préliminaires. Le chapitre 1 est toutefois à part. Il nous présente la personne et l’œuvre de Christ.

Au v. 5, le monde n’a pas reconnu son créateur qui est pourtant le Fils de Dieu;.          Au v. 12, la Parole, le Fils de Dieu, l’Agneau de Dieu, celui qui baptise du Saint Esprit, selon Ps. 2, le Fils de Dieu, roi d’Israël, selon Ps. 8 le Fils de l’homme que les anges servent. En un mot, il est Dieu, la vie, la lumière.

Quant aux temps, cet évangile commence avant la Genèse qui nous donne l’histoire du monde dans le temps, et Jean, l’histoire de la Parole qui existait dans l’éternité. «Avant que le monde fût». Cette parole qui était, et qui est, n’a donc pas commencé à exister.

Au v. 3, il y a des choses qui ont un commencement. C’est de Lui qu’elles tirent leur origine. Cela ressort clairement, absolument. L’acte de créer caractérise la Parole, mais il y a autre chose. Il y a ce qui est en Lui. La création a été faite par Lui, mais n’existe pas en Lui. En Lui, c’est la vie (v.4). Cette vie est entièrement identifiée avec la lumière des hommes. Il y a donc un témoignage dans la nature divine, un rapport immédiat avec les hommes. Au v. 5 cette lumière brillait dans ce qui était dans sa nature. La Parole révèle la vérité de la part de Dieu et dénonce toute erreur de l’esprit humain. L’esprit humain fait partie ici des ténèbres. L’erreur est révélée par le fait que la vie était la lumière. Ce sujet est contenu dans les v. 8++.

Dès le v. 6 nous avons celui qui introduit Jésus, c’est-à-dire Jean et son service. V.7: il est important de remarquer comment l’esprit passe de la nature divine et éternelle de la Parole, existant avant toutes choses, d’avec la manifestation de la Parole faite chair dans ce monde, dans la personne de Jésus. Jusqu’à la fin du v. 13, nous trouvons d’une manière abstraite ce que Christ était en Lui-même, de toute éternité, et aussi que l’homme était ténèbres.

A partir du v. 14, pour ainsi dire, nous repartons à zéro avec Jésus présent sur la terre, avec ce que la Parole devint et non pas ce qu’elle était. Oui la Parole devint chair. Elle a été faite chair et a demeuré parmi nous dans la plénitude de la grâce et de la vérité. Il y a la parfaite expression de Dieu adaptée à tout ce qui se trouve dans l’homme. C’est plus que la lumière qui dévoile toute chose,  c’est l’expression de ce que Dieu est. Mais l’état de l’homme était tel qu’il a fallu la mort du Seigneur pour que nous puissions avoir part à la bénédiction.

«Rendre témoignage» revient tout le long de ce chapitre. Et en fait il y a ce témoignage de Jean à Jésus:

  • v. 7    –  dans la révélation abstraite de la nature de la Parole
  • v. 15  –  ce témoignage à l’égard de la manifestation en chair
  • v. 19  –   à la gloire de sa personne
  • v. 29  –   à son œuvre et à ce qui suit cette œuvre
  • v. 36  –   au temps d’alors comme venant dans le résidu

Il y a également une grande vérité en deux parties en rapport avec la Parole qui était avec Dieu et qui est Dieu et qui a été faite chair (première partie), et puis celui qui a été vu sur la terre avait la gloire d’un fils unique de la part du Père (deuxième partie). De cela découle deux conséquences:

  1. la grâce et la vérité – elles ne sont pas déclarées mais venues par Jésus Christ. La présence de Christ dévoile tout.
  2. Le Fils unique révèle Dieu et le révèle comme connu de Lui-même. C’est lié à la révélation de la grâce.

Mais il y a, dans les v. 14++ encore bien des instructions.

Versets 15 à 31            Témoignage de Jean-Baptiste
En Jésus nous avons reçu grâce sur grâce. La grâce donne et se donne. C’est différent de la vérité qui luit, cette vérité qui met chaque chose à sa place moralement et dans sa nature. En comparant les v. 14 et 18 il ressort que le titre du Fils unique de la part du Père est:

–          le caractère de sa gloire ici-bas

–          ce qu’il était, ce qu’il a été, ce qu’il est toujours

Il était avant Jean tout en venant après lui. Il a apporté dans ce monde et dans sa personne ce qui est d’une nature et d’un caractère entièrement différents que la loi donnée par Moïse. Voilà donc le Seigneur manifesté sur la terre, suivent ses rapports avec les hommes, les positions qu’il a prises, les caractères qu’il revêt parmi les hommes, alors les desseins de Dieu et le témoignage de la Parole.

Remarquons encore qu’au v. 16 il ne dit pas vérité sur vérité, parce que l’on apprend la vérité que partiellement. Quant au sens du v. 17 c’est que la grâce et la vérité vinrent par Lui, car elles sont une seule choses, ce qui est différent d’une même chose. On ne peut pas connaître Dieu en dehors de Jésus car autrement tous les hommes seraient immédiatement condamnés.

Dans les v. 19 à 28, il y a une sorte d’introduction, où, à la demande des sacrificateurs et des lévites, Jean rend compte de lui-même et par cette occasion parle de la différence entre lui et le Seigneur qui est premièrement en vue. Jean, c’est la voie dont Esaïe a parlé. L’Eternel venait. C’est de Lui dont Jean parle.

Dans les v. 29 à 34 il y a le témoignage direct de Jean, c’est quand il voit Jésus venir à lui. Jean le désigne, non comme le Messie, mais dans toute l’étendue de son œuvre. C’est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché, c’est-à-dire qu’il restaure non pas tous les méchants mais les bases des relations du monde avec Dieu. Dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, il ne sera plus question des péchés. L’œuvre de Christ sera la base de ces relations futures. L’Agneau immolé est l’Eternel lui-même. Jean n’a pas connu l’Agneau personnellement, mais  il est l’unique but de cette mission. Mais ce n’est pas tout.

Dans les v. 19-34, ôter le péché, baptiser du Saint Esprit, voilà les deux parties de l’œuvre de Christ. Christ n’a pas été baptisé du Saint Esprit mais il l’a reçu en vertu de sa personne et pour nous, c’est en vertu de son œuvre.

Versets 32 à 52          Les premiers disciples

Au v. 32, la Parole s’était faite homme. Comme homme il a reçu la plénitude de l’Esprit qui est descendu sur Lui et y est demeuré. L’homme scellé de la part du Père doit lui-même baptiser de l’Esprit Saint (v. 33). Par la descente de l’Esprit, Jean rend témoignage à un autre caractère: celui du Fils de Dieu, v. 34. Il existe comme homme mais il est Fils de Dieu.

Dès le v. 35 arrive ce que l’on pourrait appeler l’exercice et l’effet direct du ministère du baptiseur dans ce temps là. Mais c’est toujours de l’Agneau qu’il parle, car l’œuvre de cet agneau est l’objet des desseins du propos arrêté de Dieu. L’accomplissement de cela fait l’objet de cet évangile. Ensuite, l’effet du témoignage de Jean, c’est de suivre Jésus à sa demeure (v. 37-40).

Jean attache le résidu à Jésus, centre de rassemblement, mais ces deux disciples ne vont pas plus loin que de reconnaître Jésus comme Messie. C’est un fait intéressant. En recevant Jésus, on reçoit tout ce qu’il est bien qu’à l’abord, on ne voit en Lui, que ce qui est point le moins élevé de sa gloire (v. 42). Mais Jésus, Lui, connaît à fond (v. 43). Il peut alors annoncer le caractère de Simon aussitôt qu’il arrive auprès de Lui; il lui donne alors son propre nom; c’est un acte d’autorité qui désigne Jésus comme Chef et centre de tout le système.

Dans les v. 38-44 Christ est un centre de rassemblement. Toutefois, le repos n’est pas atteint. Il faut le suivre. Christ trace un chemin bien défini à travers le monde où le repos n’est pas car le péché s’y trouve. C’est différent d’Eden et du ciel.

Dans les v. 44++, il y a le témoignage immédiat de Christ lui-même et des siens. En Nathanaël, qui rejette de prime à bord Jésus, le type du résidu des derniers jours est démontré. Dans les v. 29-34, avant le temps du résidu, il y avait le témoignage de l’évangile de la grâce. Nathanaël, lui, refuse et repousse d’abord le méprisé du peuple et, sous le figuier, figure d’Israël ne portant aucun fruit sous l’ancienne alliance, Nathanaël devient la figure du résidu vu et connu du Seigneur en rapport avec Israël.

Alors au v. 50 Jésus est reconnut comme Fils de Dieu et Roi d’Israël. C’est la foi formelle du résidu d’Israël épargné aux derniers jours, selon Ps. 2. Puis au v. 52, ceux qui recevront ainsi Jésus verront encore des choses plus grandes. Les anges de Dieu lui-même seront au service du Fils de l’homme. Celui qui est reconnu par le résidu comme Fils de Dieu se déclare lui-même Fils de l’homme, en humiliation et en vérité, mais aussi objet du service des anges de Dieu. «Voilà l’Agneau de Dieu»: quel effet! Plus que l’exposé doctrinal! Au v. 49, le figuier est donc toujours la figure d’Israël maudit plus tard.

Au v. 35, il y a un premier jour, qui est le lendemain du v. 29, ce premier jour c’est le témoignage de Jean Baptiste. Et le deuxième jour, au v. 44, c’est le témoignage de Jésus dans le résidu, jusqu’à la fin.

Et enfin un troisième jour au ch. 2, qui est le millénium.

Répétons que ce ch. 1 nous présente tous les noms qui nous disent ce que Christ est dans sa propre personne. Nous n’y avons pas les noms de relations.

Chapitre 2
1 Et le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée, et la mère de Jésus était là.

2 Et Jésus fut aussi convié à la noce, ainsi que ses disciples. 3 Et le vin étant venu à manquer, la mère de Jésus lui dit: Ils n’ont pas de vin. 4 Jésus lui dit: Qu’y a-t-il entre moi et toi, femme? Mon heure n’est pas encore venue. 5 Sa mère dit aux serviteurs: Faites tout ce qu’il vous dira. 6 Or il y avait là six vaisseaux de pierre, pour tenir de l’eau, placés là selon [l’usage de] la purification des Juifs, pouvant recevoir chacun deux ou trois mesures*. 7 Jésus leur dit: Emplissez d’eau les vaisseaux. Et ils les emplirent jusqu’au haut. 8 Et il leur dit: Puisez maintenant, et portez-en au maître d’hôtel. Et ils lui en portèrent. 9 Mais lorsque le maître d’hôtel eut goûté l’eau qui était devenue du vin, et qu’il ne savait point d’où celui-ci venait* (mais les serviteurs qui avaient puisé l’eau le savaient), le maître d’hôtel appelle l’époux, et lui dit: 10 Tout homme sert le bon vin le premier, et puis le moindre, après qu’on a bien bu; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. 11 Jésus fit ce commencement de [ses] miracles* à Cana de Galilée, et il manifesta sa gloire; et ses disciples crurent en lui.

12 Après cela, il descendit à Capernaüm, lui et sa mère et ses frères et ses disciples; et ils y demeurèrent peu de jours.

13 Et la Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. 14 Et il trouva dans le temple* les vendeurs de bœufs et de brebis et de colombes, et les changeurs qui y étaient assis. 15 Et ayant fait un fouet de cordes, il les chassa tous hors du temple, et les brebis et les bœufs; et il répandit la monnaie des changeurs et renversa les tables. 16 Et il dit à ceux qui vendaient les colombes: Ôtez ces choses d’ici; ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. 17 [Et] ses disciples se souvinrent qu’il est écrit: «Le zèle de ta maison me dévore» [Psaume 69:9]. 18 Les Juifs donc répondirent et lui dirent: Quel miracle nous montres-tu, que tu fasses ces choses? 19 Jésus répondit et leur dit: Détruisez ce temple*, et en trois jours je le relèverai. 20 Les Juifs donc dirent: On a été quarante-six ans à bâtir ce temple, et toi, tu le relèveras en trois jours! 21 Mais lui parlait du temple de son corps. 22 Lors donc qu’il fut ressuscité d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela; et ils crurent à l’écriture, et à la parole que Jésus avait dite.

23 Et comme il était à Jérusalem, à la Pâque, pendant la fête, plusieurs crurent en son nom, contemplant les miracles qu’il faisait. 24 Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous [les hommes], 25 et qu’il n’avait pas besoin que quelqu’un rendît témoignage au sujet de l’homme; car lui-même connaissait ce qui était dans l’homme.
v. 6: soit: chacun une centaine de litres environ. /  v. 9: litt.: est. /  v. 11: litt.: signes (ainsi, dans tout l’évangile de Jean). / v. 14: l’enceinte extérieure, le parvis; voir note Matthieu 4:5. /  v. 19: la maison même (ici, et versets 20, 21: = l’habitation même de Dieu); voir la note, Matthieu 23:16

Commentaires du chapitre 2

Chapitre 2: la noce de Cana de Galilée; Jésus à Jérusalem
Versets 01 à 11            La noce à Cana de Galilée
Versets 12 à 13            De Capernaüm à Jérusalem
Versets 14 à 17            Purification du temple
Versets 18 à 25            Contestation des Juifs et appréciation du Seigneur
Dans Jean Les récits de ce chapitre sont propres à l’év selon Jean
v. 01 à 11  / an 27 Premier miracle: l’eau changée en vin
v. 12          / an 27 Christ se rend à Capernaüm
v. 13 à 25  / avril 27 Première Pâque. Les vendeurs chassés du temple

Au chapitre premier, deux témoignages rendus à Christ dans ce monde ont été évoqués. Celui de Jean le baptiseur et celui de Jésus prenant place en Galilée avec le résidu. Ces deux témoignages ont pour objet de rassembler les âmes autour d’un centre qui est Christ lui-même. Ce sont les deux jours des voies de Dieu envers Israël ici-bas. Jésus accepte d’être le centre autour duquel les âmes doivent être assemblées. Ce principe est de toute importance, c’est une place divine que Lui seul peut occuper. Le monde est ruiné, sans Dieu, et un nouveau rassemblement du monde devait se grouper autour de Christ.

Au chapitre 2 il y a un troisième jour.  Il est là, à l’occasion de ce mariage, au cours duquel il y a un premier miracle. C’est ce vin de la joie de ces noces. Puis Jésus purifie le temple en exécutant le jugement sur tous ceux qui le profanent. Ce sont les deux choses qui caractérisent la position millénaire du Seigneur. Ces faits sont historiques mais ont une portée plus grande que la simple histoire. Au v. 1 pourquoi est-il précisé: le troisième jour … le troisième jour après quoi? … évidemment après les deux premiers jours, c’est-à-dire après les témoignages de Jean et de Jésus. Au troisièrme jour, la bénédiction et le jugement s’accomplissent. En Galilée, où le résidu avait pris place, il y a de la bénédiction. C’est ce lieu béni dont fait part Esaïe au chapitre neuvième. Quant à Jérusalem, dans cette phase historique, c’est le lieu du jugement.

Dans les v. 3 et 4, il y a ce fait entre la mère de Jésus et Jésus. En vertu de l’expression de sa relation naturelle avec Israël, Jésus traite sa mère de manière différente; c’est une femme. La mère de Jésus, c’était Israël; cela en envisageant le sauveur comme né sous la loi. Jésus se distance donc de sa mère pour accomplir la bénédiction. Pour ce moment historique, cette bénédiction n’était que pour le résidu en Galilée mais quand il reviendra ce sera pour Israël la vraie bénédiction, la joie à la fin. Jésus demeure encore avec sa mère mais, quant à son œuvre, c’est-à-dire son miracle, il ne la reconnaît pas.

Ce chapitre ne présente pas les noces de l’Agneau mais les noces du roi. Au Psaume 45, qui présente également le jugement, relevons cette bénédiction:

(Psaumes 45:10-11) «Écoute, fille! Et vois, et incline ton oreille; et oublie ton peuple et la maison de ton père; Et le roi désirera ta beauté, car il est ton seigneur: adore-le.»

Au v. 4: l’heure venue. Dans l’évangile de Jean ces mots expriment toujours la mort de Jésus. Le changement d’eau en vin manifeste la gloire du Seigneur dans le premier miracle qu’il fit. Ce sont les v. 6 à 11.  Dès le premier jour de l’œuvre de Jésus nous voyons non seulement des âmes attirées vers Lui, mais encore d’autres appelées à le suivre. Remarquons que dans ce souper tout se passe en dehors de la salle du festin et rien ne nous est dit des époux. Ce que nous savons d’eux, c’est qu’ils avaient eu l’heureuse idée d’inviter Jésus et ses disciples. Nous ne goûtons les joies spirituelles que dans la mesure où nous pratiquons d’abord le jugement de nous-mêmes, type de l’eau de la purification changée en vin. Le bon vin à la fin c’est l’image de notre avenir glorieux en contraste avec l’homme qui jouit de la vie alors qu’il possède toutes ses facultés mais qui n’a rien en réserve pour l’avenir. Ainsi dans les v. 6 à 9 Jésus change l’eau de la purification en vin de joie. Il fallait avant tout la purification pour qu’il puisse être avec Dieu et quand le Seigneur est là, tout est changé en joie, le bon vin gardé jusque là.

Versets 13 à 25. Pour purifier le temple, le Seigneur se présente comme Fils de Dieu. La preuve qu’il donne de la gloire de sa personne et de ses droits divins c’est sa résurrection. Remarquons que Dieu était en Jésus et non pas dans le temple. D’une part le temple était vide et d’autre part le corps de Jésus était maintenant le vrai temple. Dans cette partie de l’évangile, la révélation terrestre de Christ est terminée. Cette révélation va jusqu’à sa mort. Ce chapitre deux nous présente le millénium. Le chapitre trois va nous occuper de l’œuvre accomplie en nous et pour nous.

Au v. 23, il est manifeste que les miracles opérés par Jésus ont pour effet de convaincre beaucoup de gens au niveau de leur intelligence naturelle. Une vérité se dévoile. C’est que l’homme, dans son état naturel est réellement incapable de recevoir les choses de Dieu. En effet, bien que l’homme puisse être convaincu, ni sa volonté, ni sa nature n’était pour autant changée. Quand l’épreuve serait là, alors l’homme se montrerait tel qu’il est, un ennemi de Dieu. La vie et la mort de Jésus en ont été la démonstration. Ce v. 23, avec les deux suivants, introduisent une chose nouvelle. C’est que l’histoire du Seigneur, qui va jusqu’au millénium, fait place à l’homme qui croit, mais qui croit comment? Le ch. 3 va montrer ce que veut dire vraiment: croire. Croire n’est pas seulement une question de sincérité, d’éducation ou d’intelligence, comme le suggère la fin du ch. 2. Ce qu’il faut, c’est la vie nouvelle qui est au dehors de l’homme, et cette vie n’est qu’en Christ. Il est la vie éternelle, le sacrifice pour le péché. En Eden, l’homme tombe seul sous le rapport de la responsabilité et fut déchu de la vie. Christ fait face au manquement de l’homme sous le rapport de la responsabilité et donne la vie.

Dans cet évangile, tout est en rapport avec la gloire de la personne divine du Seigneur. C’est Lui qui relèvera le temple. Son corps, que les juifs croiront avoir détruit, ressuscitera le troisième jour. Dans les autres évangiles, la purification du temple a lieu après l’entrée triomphale du Seigneur à Jérusalem.

Mais dans l’évangile de Jean, dans les deux premiers chapitres, nous avons un tableau synoptique de ce que le Seigneur accomplit sur la terre depuis son introduction par Jean le Baptiseur jusqu’à l’établissement de son règne. C’est pourquoi ce tableau se termine tout naturellement par la purification du temple qui aura lieu au commencement du règne. Et au v. 23 il y a profession de croire. Mais il y a «croire et croire». On croit à cause des miracles, mais il n’y a pas action sur la conscience. La suite de cet évangile démontrera vraiment ce que signifire CROIRE. A cet égard, le chapitre troisième est de toute importance.

Chapitre 3
1 Mais il y avait un homme d’entre les pharisiens, dont le nom était Nicodème, qui était un chef des Juifs. 2 Celui-ci vint à lui de nuit, et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur* venu de Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que toi tu fais, si Dieu n’est avec lui. 3 Jésus répondit et lui dit: En vérité, en vérité, je te dis: Si quelqu’un n’est né de nouveau*, il ne peut voir le royaume de Dieu. 4 Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître? 5 Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te dis: Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. 6 Ce qui est né de la chair est chair; et ce qui est né de l’Esprit est esprit. 7 Ne t’étonne pas de ce que je t’ai dit: Il vous faut être nés de nouveau. 8 Le vent* souffle où il veut, et tu en entends le son; mais tu ne sais pas d’où il vient, ni où il va: il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. 9 Nicodème répondit et lui dit: Comment ces choses peuvent-elles se faire? 10 Jésus répondit et lui dit: Tu es le docteur* d’Israël, et tu ne connais pas ces choses? 11 En vérité, en vérité, je te dis: Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. 12 Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes? 13 Et personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le fils de l’homme qui est dans le ciel. 14 Et comme Moïse éleva le serpent* dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé, 15 afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. 16 Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. 17 Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu’il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par lui. 18 Celui qui croit en lui n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. 19 Or c’est ici le jugement, que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises; 20 car quiconque fait des choses mauvaises hait la lumière, et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises; 21 mais celui qui pratique la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, qu’elles sont faites en Dieu.

22 Après ces choses, Jésus vint dans le pays de Judée, et ses disciples [avec lui]; et il séjourna là avec eux, et baptisait. 23 Et Jean aussi baptisait en Énon, près de Salim, parce qu’il y avait là beaucoup d’eau; et on venait, et on était baptisé. 24 Car Jean n’avait pas encore été jeté en prison. 25 Il y eut donc une discussion entre quelques-uns des disciples de Jean et un Juif, touchant la purification. 26 Et ils vinrent à Jean, et lui dirent: Rabbi, celui qui était avec toi au delà du Jourdain, à qui tu as toi-même rendu témoignage, voilà, il baptise, et tous viennent à lui. 27 Jean répondit et dit: Un homme ne peut rien recevoir, à moins qu’il ne lui soit donné du ciel. 28 Vous-mêmes, vous me rendez témoignage que j’ai dit: Ce n’est pas moi qui suis le Christ, mais je suis envoyé devant lui. 29 Celui qui a l’épouse est l’époux; mais l’ami de l’époux, qui assiste et l’entend, est tout réjoui* à cause de la voix de l’époux; cette joie donc, qui est la mienne, est accomplie. 30 Il faut que lui croisse, et que moi je diminue. 31 Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous*. Celui qui est de** la terre est de la terre, et parle [comme étant] de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous*; 32 [et] de ce qu’il a vu et entendu, de cela il rend témoignage; et personne ne reçoit son témoignage. 33 Celui qui a reçu son témoignage, a scellé* que Dieu est vrai; 34 car celui que Dieu a envoyé parle les paroles de Dieu, car Dieu ne donne pas l’Esprit par mesure. 35 Le Père aime le Fils, et a mis* toutes choses entre ses mains. 36 Qui croit au Fils a la vie éternelle; mais qui désobéit* au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.
 v. 2, 10: ailleurs: maître (maître qui enseigne). / v. 3: non seulement de nouveau, mais entièrement à nouveau, comme d’une nouvelle source et origine de vie; comparer Luc 1:3: «depuis le commencement». / v. 8: le même mot est aussi traduit par Esprit dans les versets 5 à 8. / v. 14: voir Nombres 21:6-9. / v. 29: litt.: se réjouit avec joie. / v. 31*: ou: de tout. / v. 31**: de (dans tout le verset) avec le sens de ayant par nature son origine ici-bas. / v. 33: reconnaît par sa certitude personnelle./ v. 35: litt.: donné. / v. 36: ou: ne croit pas.

Commentaires du chapitre 3

Chapitre 3: Nicodème; Jean le baptiseur
Versets 01 à 13            La nouvelle naissance
Versets 14 à 16            La vie éternelle
Versets 17 à 21            La conséquence de l’incrédulité
Versets 22 à 36            L’ami de l’époux
Autres
  • v. 14: cf Nom. 21, 8-9; v. 36: Hab. 2, 4
  • Le récit de ce chapitre ne se trouve qu’en Jean. Nous sommes en l’an 27. L’entretien de Jésus avec Nicodème a lieu à Jérusalem. Au v. 22 Jésus prêche en Judée et c’est aussi en Judée qu’il y a ce nouveau témoignage de Jean-Baptiste à l’égard de Jésus.

En grandes lignes, ce chapitre comprend les grands principes qui forment la base de nos relations avec Dieu: une nouvelle naissance et la croix. La croix juge Israël comme nation malgré le fait qu’elle sera rétablie. D’autre part, pour ce qui est nécessaire aux hommes, les choses célestes sont introduites car l’histoire du Messie est terminée. En effet, le fils de l’homme crucifié, et le fils de l’homme donné en amour, met fin à son histoire comme Messie vivant des Juifs. Il s’agit désormais du fils de l’homme crucifié. La venue du Seigneur sort pour ainsi dire du domaine de la promesse pour devenir l’épreuve de l’homme par la manifestation de Dieu comme lumière. Ensuite, nous voyons que son témoignage consiste à parler de la part de Dieu. Comme Fils, il était aimé du Père qui avait mis toutes choses entre ses mains. Une fois entrés dans cette sphère plus vaste, nous trouvons un point de contact entre l’homme et Dieu, c’est de croire au Fils. Ici le juif et le gentil ne sont rien. Celui qui croit à la vie éternelle et celui qui ne croit pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.

Tout l’évangile de Jean est basé sur ce principe. Dès le premier chapitre les Juifs sont un peuple rejeté et tout nous est donné en résurrection. C’est la conséquence de la mort du Seigneur. L’espérance messianique des Juifs est mise de côté et toutes les bénédictions sont données en résurrection.

Versets 01 à 13            La nouvelle naissance
La fin du ch. 2 mentionne que plusieurs crurent en son nom, contemplant les miracles qu’il faisait. C’est une conviction oiseuse. Mais un homme veut aller au-delà. C’est Nicodème. Sa conscience est atteinte. Le témoignage de Jésus avait produit des besoins dans son cœur. Nicodème ne connaît pas encore la grâce mais il y a un changement total en lui. Il ne connaît rien de la vérité, mais il a vu qu’elle est en Jésus. Il a instinctivement la conscience que le monde lui sera opposé et il vient de nuit. Le cœur craint le monde aussitôt qu’il a affaire à Dieu, car le monde lui est opposé puisque l’amitié du monde est inimitié contre Dieu. Nicodème avait été convaincu comme les autres par les miracles de Jésus, mais c’est le besoin qui fait la différence entre lui et les autres. Alors Jésus, au v. 3, lui révèle quelque chose de nouveau car l’homme a besoin d’être renouvelé dans la source de sa nature. Ce renouvellement est nécessaire afin de pouvoir considérer le royaume manifesté en Jésus ici-bas. Et pour voir le royaume, il faut être né de nouveau. Deux choses sont nécessaires: l’eau et l’esprit. Le Seigneur l’explique au v. 5. L’action de la Parole de Dieu purifie en pratique. C’est cette eau qui purifie par la Parole de Dieu et c’est ce que signifie: être né d’eau. C’est la mort de la chair. La vraie eau est sortie de Christ alors mort (Jean 19, 34). Il y a alors la communication d’une vie nouvelle: ce qui est né de l’Esprit est esprit. Non pas est l’esprit ce qui serait une incarnation de l’Esprit de Dieu. Mais cette nouvelle vie est esprit. Elle partage la nature de celui qui en est l’origine. Et cela n’est pas seulement pour les Juifs mais pour tous les hommes (v. 8).

Nicodème venait avec des idées juives qui supposaient que les Juifs étaient des enfants du royaume. C’est alors que le Seigneur lui présente les deux grands principes de l’introduction de l’homme dans le royaume de Dieu, c’est-à-dire la nouvelle naissance et la croix. Né de l’esprit est la communication d’une nature toute nouvelle qui vient de Dieu. La puissance de l’Esprit accompagne la Parole de Dieu et un double effet est produit. D’une part il y a la nouvelle vie et de l’autre cette vie modifie tout l’être moral de l’homme; c’est ce changement de nature nécessaire pour entrer dans le royaume.

Dans ce chapitre, deux choses ressortent également. D’abord le royaume avec ce qu’il faut pour y entrer et avec ce qui est nécessaire pour en jouir avec Dieu, ce qui convient au caractère moral de ce royaume. En deuxième lieu, il y a le ciel, c’est-à-dire la vie éternelle avec ce qui est essentiel à nos relations les plus réelles et immédiates avec Dieu, à savoir la possession de la vie éternelle devant Lui, en contraste avec la pensée de périr. Ici ce n’est pas le royaume, c’est la vie éternelle.

Au début du chapitre, nous n’avons pas des choses célestes ni la vie éternelle, et dans la suite du chapitre nous n’avons pas le royaume. Ce royaume qui, répétons-le, n’était pas en gloire mais fondé et reçu dans la personne du roi.

Pour comprendre les choses célestes, il faut comprendre les choses terrestres. C’est ce que le Seigneur suggère au v. 12. Le Seigneur, qui est venu du ciel, peut seul parler de ces choses célestes. Il parle ainsi de ce qu’il connaît et rend témoignage de ce qu’il a vu, non pas comme le Messie, ce qui se rapporte à la terre, mais comme Fils de l’homme qui, quant à sa nature divine, était dans le ciel au v. 13. Ces versets 12 et 13 montrent à nouveau que Christ est Dieu et homme tout à la fois. Il était réellement et vraiment homme devant Dieu. Mais ici nous apprenons une autre vérité à savoir que le Fils de l’homme devait entrer dans le ciel comme homme, être le chef de toutes choses, lui qui est héritier comme Fils de Dieu (Héb. 1), comme Créateur (Col. 1), mais aussi comme homme et Fils de l’homme selon les conseils de Dieu, Ps. 8 cité en Eph. 1, 1 Cor. 15, Héb. 2. Le Fils de l’homme entre au ciel pour être chef de tout, selon 1 Pi. 3, 22 et Jean 16, 15. Mais pour les cohéritiers, nous comprenons qu’il faut la rédemption pour entrer là-haut. Il faut racheter ces hommes et les purifier selon la gloire de Dieu. Ici il s’agit de l’œuvre en faveur des hommes et les souffrances de Christ ne sont pas introduites. Mais dans tous les évangiles nous trouvons le Messie, faisant place au Fils de l’homme qui passe par la mort pour entrer dans sa nouvelle et universelle position de gloire.

Versets 14 à 16            La vie éternelle
Dans cette section, l’élévation du Fils de l’homme sur la croix correspond, quant à nos besoins, à la révélation des choses célestes que le Fils a apportées ici-bas, en ce qu’il se trouve dans le ciel. Le «il faut» des v. 14 et 15 revêt l’idée de juge qui se rattache à la culpabilité. Il s’agit d’être devant Dieu pleinement révélé.

Quant à l’homme, v. 18 à 20, il ne veut Dieu à aucun prix. Mais le péché de l’homme n’a pas anéanti la grâce de Dieu. Comme Fils de l’homme Christ a pris en main la cause de l’homme et il devait en subir les conséquences, comme en Héb. 2, 10. Pour que nous ayons part aux choses célestes, il fallait que le Fils de l’homme soit élevé. Le Fils de l’homme est donc celui qui, comme, homme, doit, selon les conseils de Dieu, être Chef de toutes choses, dans les cieux et sur la terre. Ce Fils de l’homme a été élevé devant Dieu pour être fait péché. Il ne s’agissait plus de juif ni de promesses, mais de satisfaire Dieu dans cette position où il a porté non pas seulement la peine de la mort, mais la malédiction et l’abandon de Dieu. En prenant cette place d’être élevé, le Fils de l’homme était libre puisqu’il a dit: Voici je viens. Et l’effet des souffrances et de l’œuvre du Sauveur, c’est d’être avec Christ, comme Christ dans la gloire pour tous ceux qui croient, v. 15 et 16.

Au v. 16, en donnant son Fils unique, donc le Fils de Dieu qui par conséquent est devenu Fils de l’homme, Dieu a aimé le monde et nous le connaissons comme Père à la suite de cette grâce. Fils de Dieu, Fils de l’homme, Jésus fait face à la nécessité de l’homme et révèle ce que Dieu est.

Versets 17 à 21          La conséquence de l’incrédulité
Il y a, dans ces versets, les conséquences de l’œuvre de Christ. Celui qui croit n’est pas jugé. Toute la question de la responsabilité, ainsi que de la gloire de Dieu bafouée, quant au croyant est résolue et réglée. Au ch. 1 la présentation du Fils de l’homme, de la Parole de Dieu faite chair, avait déjà mis l’homme à l’épreuve. La question de son état était clair: l’homme a préféré les ténèbres à la lumière. Mais Dieu est là, dans la personne de son Fils unique, la pleine lumière (v. 18 à 20). Ici bas, l’homme, par la conscience, reconnaît la lumière: Mais il la rejette par volonté. C’est ce qui fait la base du jugement présent. La conscience ne supporte pas la lumière divine. Mais si la conscience reconnaît la lumière, c’est aussi ce qui fait la base du jugement présent et final avec Christ où il est présenté.

Versets 22 à 36          L’ami de l’époux
La fin du chapitre, dans les v. 22 et suivants constate la position relative de Jean le Baptiseur et de Jésus Christ. La mission propre de Jean était terrestre en rapport avec le Messie et Israël. Jean est le plus grand des prophètes par le fait qu’il était le plus rapproché de Christ, mais il était en deçà de la manifestation de ce qui est céleste et c’est pourquoi même le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que Jean. Le voile est déchiré. On jouit déjà de la présence de Dieu. En rapport avec les v. 11 à 21 remarquons encore que tout ce que Dieu est dans sa nature a été manifesté en Christ en contraste avec l’homme. Et à la lecture des v. 20 et 21 veillons pour demeurer sous l’effet de la lumière, puisque l’homme préfère les ténèbres pour pouvoir rester dans le péché.

Revenons aux v. 22 à 36. Il y a l’ami de l’époux. Jusqu’ici, nous sommes encore dans l’introduction de cet évangile en ce que le ministère du Seigneur n’a pas encore commencé. Jean n’est pas encore en prison (v. 24). Ce n’est qu’après cet événement que le Seigneur a commencé son témoignage public. Le témoignage de Jean à l’égard de Jésus comprend deux choses: 1) la suprématie du Seigneur et 2) son témoignage.

Au v. 29, les expressions d’époux et d’épouse ont un sens très général car ce qui domine ici est le nouveau terrain d’une nouvelle nature: la croix et le monde. Puis l’amour de Dieu envers le monde. Ce chapitre nous parle de l’amour de Dieu pour le monde mais aussi de l’amour du Père pour le Fils. La joie de Jean Baptiste était d’avoir vu l’époux, et cela en qualité d’ami.

Dans les v. 31 et 32 le contraste entre Jésus et Jean est très marqué. Jean fait ressortir vraiment ce contraste devant ses disciples, cela plus qu’au premier chapitre où il disait qu’il n’était qu’une voie. C’est ainsi qu’au verset 29 Jean dit aussi que Jésus était l’époux et lui l’ami de l’époux. Tout esprit de rivalité est inexistant. La voie atteint Jean, l’apogée du domaine que n’avait été celui d’aucun prophète. En Matt. 11, 11 il nous est dit que Jean est le plus grand des prophètes. Maintenant le ministère prophétique se termine et celui de Jésus peut commercer. C’est pourquoi, v. 31, il faut que Jésus croisse et que Jean diminue.

Dans les v. 33 et 34 Jésus est vraiment l’expression de Dieu lui-même. Il n’y a plus d’intermédiaire et Jésus avait reçu le Saint Esprit dans toute sa plénitude et non par mesure. Ainsi Jean en rend un témoignage éclatant à la gloire de Jésus. Jésus occupe désormais toute la place.

A la fin du chapitre (v. 35 et 36), il y a le fait que toutes choses sont remises entre les mains du Fils par le Père. Le Père aime le Fils. Ceci est plutôt une révélation nouvelle.  Ainsi le conseil de Dieu en mettant toutes choses entre les mains de Christ qui était lui-même la vie éternelle descendue du ciel. Et le v. 36 présente la vie éternelle de la part de Dieu en contraste avec la colère qui est le sort de l’homme incroyant. Ces v. 35 et 36 semblent être le témoignage de Jean l’évangéliste à moins que Jean Baptiste ait vu si loin en prophétie. Ces versets sont donc vraisemblablement des paroles de Jean l’évangéliste et non de Jean Baptiste. Au v. 36 – désobéir ou ne pas croire, comme en Act. 5, 32, 2 Thes. 1, 8, 1 Pi. 4, 17. Le grand sujet de cet évangile c’est la révélation du Père et la vie éternelle. Jean l’introduit par ces deux derniers versets comme il le conclut au ch. 20, 31. Ces deux versets sortent aussi du cadre du service de Jean Baptiste et l’évangéliste commence son témoignage là où finit celui de Jean Baptiste.

Dans l’évangile de Jean, l’emploi de Dieu est en rapport avec la nature et l’action de Dieu, alors que le mot Père est en rapport avec la grâce qui opère dans le christianisme et par Christ en nous. Ce chapitre donne les bases mais ne développe pas les résultats. Remarquons que dans Jean, tout est individuel. Il n’y est jamais question de l’Eglise.

Chapitre 4
1 Quand donc le Seigneur connut que les pharisiens avaient entendu dire: Jésus fait et baptise plus de disciples que Jean 2 (toutefois Jésus lui-même ne baptisait pas, mais ses disciples), 3 il quitta la Judée, et s’en alla encore en Galilée. 4 Et il fallait qu’il traversât la Samarie. 5 Il vient donc à une ville de la Samarie, nommée Sichar, près de la terre que Jacob donna à Joseph son fils. 6 Et il y avait là une fontaine de Jacob. Jésus donc, étant lassé du chemin, se tenait là assis sur la fontaine; c’était environ la sixième heure. 7 Une femme de la Samarie vient pour puiser de l’eau. 8 Jésus lui dit: Donne-moi à boire (car ses disciples s’en étaient allés à la ville pour acheter des vivres). 9 La femme samaritaine lui dit donc: Comment toi qui es Juif, me demandes-tu à boire à moi qui suis une femme samaritaine? (Car les Juifs n’ont point de relations avec les Samaritains). 10 Jésus répondit et lui dit: Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire, toi, tu lui eusses demandé, et il t’eût donné de l’eau vive. 11 La femme lui dit: Seigneur*, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond; d’où as-tu donc cette eau vive? 12 Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné le puits; et lui-même en a bu, et ses fils, et son bétail? 13 Jésus répondit et lui dit: Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif; 14 mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais; mais l’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle. 15 La femme lui dit: Seigneur*, donne-moi cette eau, afin que je n’aie pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser. 16 Jésus lui dit: Va, appelle ton mari, et viens ici. 17 La femme répondit et dit: Je n’ai pas de mari. Jésus lui dit: Tu as bien dit: Je n’ai pas de mari; 18 car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari; en cela tu as dit vrai. 19 La femme lui dit: Seigneur*, je vois que tu es un prophète. 20 Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu’à Jérusalem est le lieu où il faut adorer. 21 Jésus lui dit: Femme, crois-moi: l’heure vient que vous n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. 22 Vous, vous adorez, vous ne savez quoi*; nous, nous savons ce que nous adorons**; 23 car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. 24 Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. 25 La femme lui dit: Je sais que le Messie qui est appelé le Christ, vient; quand celui-là sera venu, il nous fera connaître toutes choses. 26 Jésus lui dit: Je le suis, moi qui te parle. 27 Et là-dessus ses disciples vinrent; et ils s’étonnaient de ce qu’il parlait avec une femme; toutefois nul ne dit: Que lui demandes-tu? Ou, de quoi* parles-tu avec elle?

28 La femme donc laissa sa cruche et s’en alla à la ville, et dit aux hommes: 29 Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait; celui-ci n’est-il point le Christ? 30 Ils sortirent de la ville, et ils venaient vers lui. 31 Mais pendant ce temps, les disciples le priaient, disant: Rabbi, mange. 32 Mais il leur dit: Moi, j’ai de la viande* à manger que vous, vous ne connaissez pas. 33 Les disciples donc dirent entre eux: Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger? 34 Jésus leur dit: Ma viande* est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre. 35 Ne dites-vous pas, vous: Il y a encore quatre mois, et la moisson vient? Voici, je vous dis: Levez vos yeux et regardez les campagnes; car elles sont déjà blanches pour la moisson. 36 Celui qui moissonne reçoit un salaire et assemble du fruit en vie éternelle; afin que, et celui qui sème et celui qui moissonne, se réjouissent ensemble. 37 Car en ceci est [vérifiée] la vraie parole*: L’un sème, et un autre moissonne. 38 Moi, je vous ai envoyés moissonner ce à quoi vous n’avez pas travaillé; d’autres ont travaillé, et vous, vous êtes entrés dans leur travail.

39 Or plusieurs des Samaritains de cette ville-là crurent en lui, à cause de la parole de la femme qui avait rendu témoignage: Il m’a dit tout ce que j’ai fait. 40 Quand donc les Samaritains furent venus vers lui, ils le priaient de demeurer avec eux; et il demeura là deux jours. 41 Et beaucoup plus de gens crurent à cause de sa parole; 42 et ils disaient à la femme: Ce n’est plus à cause de ton dire que nous croyons; car nous-mêmes nous [l’]avons entendu, et nous connaissons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde.

43 Or, après les deux jours, il partit de là, et s’en alla en Galilée; 44 car Jésus lui-même rendait témoignage qu’un prophète n’est pas honoré dans son propre pays. 45 Quand donc il fut venu en Galilée, les Galiléens le reçurent, ayant vu toutes les choses qu’il avait faites à Jérusalem pendant la fête; car eux aussi allaient* à la fête.

46 Il vint donc encore à Cana de Galilée, où il avait, de l’eau, fait du vin. Et il y avait à Capernaüm un seigneur de la cour, duquel le fils était malade; 47 celui-ci, ayant ouï dire que Jésus était venu de la Judée en Galilée, s’en alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils; car il allait mourir. 48 Jésus donc lui dit: Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croirez point. 49 Le seigneur de la cour lui dit: Seigneur, descends avant que mon enfant meure. 50 Jésus lui dit: Va, ton fils vit. Et l’homme crut la parole que Jésus lui avait dite, et s’en alla. 51 Et, déjà comme il descendait, ses esclaves vinrent au-devant de lui, et lui rapportèrent que son fils vivait. 52 Alors il s’enquit d’eux à quelle heure il s’était trouvé mieux; et ils lui dirent: Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté. 53 Le père donc connut que c’était à cette heure-là à laquelle Jésus lui avait dit: Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison. 54 Jésus fit encore ce second miracle, quand il fut venu de Judée en Galilée.

Commentaires du chapitre 4

Chapitre 4: la Samaritaine;  le fils du seigneur de la cour
Versets 01 à 09            Sur le chemin de Samarie
Versets 10 à 18           Une fontaine d’eau vive en Sichem, , ou Sichar, sur le territoire
d’Ephraïm, près du    mont Garizim
Versets 19 à 30            Le lieu où il faut adorer
Versets 31 à 38            La moisson
Versets 39 à 42            Les Samaritains
Versets 43 à 45            Les Galiléens
Versets 46 à 54            La guérison du fils du seigneur de la cour
Dans Jean Autre (ces récits ne se trouvent que dans l’évangile de Jean)
v. 01 à 03 An 27. Voyage de Jésus de Judée en Galilée
v. 04 à 42 An 27. Près de Sychar. Entretien avec une Samaritaine
v. 43 à 54 An 27 ou 28. Cana: guérison du fils d’un officier du roi

Dans ce chapitre nous trouvons le rejet du Messie en Judée, introduisant un nouveau sujet: le culte rendu à Dieu en esprit et en vérité. Jérusalem et Samarie ne comptent plus. Le Père, dans sa grâce, cherche des adorateurs. Ici, il cherche une âme étrangère aux promesses par sa position et déchue quant à ses voies. Désormais, tout dépendait d’un Dieu qui donne gratuitement. Il donne la vie éternelle, la puissance de l’esprit en Christ, une vie qui jaillissait dans son plein développement dans les lieux célestes.

Versets 01 à 09            Sur le chemin de Samarie
Dans les v. 1 à 3, Jésus est chassé en quelque sorte en raison de la jalousie des Juifs. Il commence ainsi son ministère en dehors d’eux. Jésus va en Galilée et son chemin le fait passé par la Samarie. Là vivait une race mixte d’étrangers et d’israélites. Cette race avait abandonné l’idolâtrie, suivait la loi de Moïse, se réclamait du nom de Jacob, mais elle avait établi un culte à Garizim. C’est là, v. 4 à 7, que Jésus s’assit sur le bord d’un puits. La grâce déborde les limites étroites du judaïsme. Au v. 2, Jésus ne baptise pas car il connaît le but de sa venue. Il ne peut, par le baptême, lier les âmes à un Christ vivant. Mais les disciples avaient des raisons de le faire et font acte de foi en baptisant et liant les âmes à Jésus, le vrai Messie. Jésus, Lui, est repoussé par les Juifs. Il y a ainsi en Samarie le triste témoignage de l’état d’Israël. En effet, les gens de Samarie représentent ce mélange et ne savent pas ce qu’ils adorent (v.22).

Dans cette scène, Jésus est donc fatigué. Il a soif, il est dépendant comme un homme. Il s’assit sur le bord du puits et c’est là que le juge des vivants et des morts rencontre une pauvre pécheresse. C’est là que commence cette scène bien connue. Là le cœur du rejeté s’ouvre pour laisser déborder cette plénitude de grâce qui trouve occasion de s’exercer au milieu des nécessités et non de la justice des hommes. Cette grâce, c’est le don de Dieu (v. 10) et le fruit de la mission céleste, là où il est reçu, c’est cette eau vive qui jaillit en vie éternelle. Il se révèle Lui-même comme cette fontaine jaillissant en vie éternelle. Ce n’est pas le rocher frappé comme pour Israël dans le désert. Jésus expose cette grâce que les Juifs ne veulent pas. Il présente le vrai soulagement de l’amour par cette grâce et arrose la misère, et cette misère est le moyen de manifester ce que Dieu est en grâce.

Versets 10 à 18            Une fontaine d’eau vive en Sichem, , ou Sichar, sur le territoire d’Ephraïm, près du mont Garizim
Chez cette femme, il y a des besoins. Cela même au milieu de l’incrédulité dominante. Si d’une part Jésus était rejeté par les Juifs, début du chapitre, le fleuve de la grâce trouvait son cours ailleurs, là où des cœurs étaient préparés à le saluer avec joie et action de grâce, car Il répondait à leur misère et à leur besoin. Ce fleuve ne peut pas couler au milieu des propres justes que sont les Juifs. Et ainsi la vie de cette femme samaritaine était misérable, mais au moins elle en avait honte. Elle était isolée par sa position, elle était oubliée par la foule dans le train de la vie sociale. Pensons à la douleur intérieure d’un cœur isolé. Et voilà Christ est là et son isolement cesse. Jésus était plus isolé qu’elle, quoique pour une autre cause. Voilà la direction merveilleuse de Dieu qui l’a fait rencontrer le Seigneur: Quelle grâce et quelle rencontre que cet abaissement de Dieu qui est là de manière à dépendre de cette femme pour avoir de quoi se désaltérer. Cette femme avait une nature ardente. Elle avait cherché le bonheur, mais elle n’avait rien trouvé que de la misère. Elle vivait dans le péché et était fatiguée de la vie. Elle était au plus bas de la misère. Dans cette misère l’ardeur de cette femme ne s’est pas refreinée puisque sa volonté engagée dans le mal se nourrit de convoitises et s’use sans fruit. Dans son âme il y a des besoins puisqu’elle pensait à Jérusalem, à Garizim. Elle attendait un Messie qui lui dirait tout, mais tout cela ne change pas sa vie, sa vie est affreuse. Et quand le Seigneur dirige les pensées de cette femme à s’occuper des choses célestes, elle ne comprend rien. Les v. 12 et suivants indiquent le moyen de dire quelque chose de cette femme chez qui une certaine foi aux paroles de Jésus est perceptible. Le péché avait isolé cette femme. C’était la sixième heure, ou midi, selon notre manière de compter. En Matt. 4, 12 Jésus commence aussi son ministère en Galilée mais il ne s’occupe que des Juifs. Ici il s’adresse à chacun d’autant plus qu’il était déjà considéré comme rejeté par son peuple.

Dans les v. 15 et 16, la femme voit la différence entre l’eau du puits, image des choses du monde dont on a toujours soif et l’eau de Jésus qui est si différente. Et Jésus va tout faire pour qu’elle puisse recevoir cette eau.

Versets 19 à 30            Le lieu où il faut adorer
Dans cet entretien avec le Seigneur, nous voyons aussi ce lieu où il faut adorer. Cette femme ne comprend pas grand chose et ne voit guère au-delà de la peine journalière, symbolisée par sa cruche, mais elle voit en Jésus un plus grand que Jacob. Dieu travaille ainsi en grâce dans cette pauvre femme qui est incapable de comprendre les choses spirituelles même exprimées de la manière la plus simple. Cette femme est un peu l’image de l’homme qui s’occupe de ses propres circonstances et qui est ainsi limité en pratique par les traditions qui ont formé sa vie du côté religieux. Il y a dès lors toujours un vide que rien ne peut remplir. Que faire? Comment agir? La réponse se trouve dans la seconde partie de ce merveilleux enseignement lorsque le Seigneur s’en prend à la conscience. Un seul mot adressé par Jésus sonde son cœur et elle se trouve devant quelqu’un qui lui dit tout ce qu’elle a fait. Sa conscience est réveillée par la Parole et se trouve en présence de Dieu. Toute sa vie est devant elle. Elle est sondée par ce prophète (v. 19). L’intelligence des choses célestes découle de la conscience. L’âme et Dieu se trouvent pour ainsi dire ensemble.  Cette femme a tout à apprendre, mais elle est en présence de celui qui enseigne. C’est un grand pas, un grand changement, une position nouvelle, une âme qui va plus loin que sa cruche et qui se trouve avec le juge des vivants et des morts, avec Dieu lui-même. Elle est là et elle se sent avec Lui et Lui ne la méprise pas. Elle a entendu parler de vie et du don de Dieu. Il faut qu’elle demande pour recevoir. Elle n’était pas condamnée, elle qui n’avait rien compris, mais elle était en présence de cette grâce qui s’abaisse jusqu’à elle pour lui demander de l’eau. La grâce qui connaissait son péché et ne se rebutait pas. Cette grâce est au-dessus des prétentions des Juifs à l’égard d’une Samaritaine. Cette grâce ne cache pas le péché mais fait sentir que Dieu le connaît. Dieu connaît le péché mais ne terrifie plus le cœur de cette pécheresse. Dieu n’est pas là en jugement, c’est une merveilleuse rencontre d’une âme avec Dieu, comme la grâce de Dieu opère avec Christ. La Parole a atteint la conscience de la femme, cette femme peut se confier en Lui et Dieu peut agir puisque la grâce inspire la confiance et ramène l’âme à Dieu dans la paix.

Ainsi elle commence par des questions dont son cœur était plein et le Seigneur peut exposer pleinement les voies de Dieu en grâce. Le Seigneur répond; il dit que le salut vient des Juifs, car la vérité était avec eux et non avec les Samaritains. Mais tout cela devait être mis de côté puisque Dieu cherche des adorateurs (v. 24) qui répondent à la nature de Dieu, à la grâce qui les avait cherchés. Dans ce passage, comme dans cet évangile, le mot «Dieu» est employé en rapport avec la responsabilité ou avec la bonté vis-à-vis du monde, tandis que le mot «Père» et «Fils» sont employés quand la grâce agit.

Dans les v. 25 et 26, l’œuvre est faite: le Seigneur est reçu. Une Samaritaine pécheresse reçoit le Messie d’Israël. Puis, dès le v. 28, l’effet moral produit sur la femme est remarquable. Elle oublie sa cruche, sa fatigue, ses circonstances, elle est remplie de Christ, elle va en parler. La pensée de Jésus lui montre l’amertume du péché. Elle ne cherche plus à cacher son péché car il y en en elle le sentiment de la bonté du Seigneur envers la fraude du cœur. En un mot le cœur de la femme est rempli de Christ. Elle-même, comme beaucoup d’autres, croit en Jésus: «Car il m’a dit tout ce que j’ai fait». La Parole apporte une conviction. Si la misère avait isolé cette femme, la grâce avait isolé le Seigneur. Dans cette scène, c’est la seule place où nous voyons le Seigneur s’appeler «le Christ». Nous avons aussi ici le Dieu qui donne, et non pas le Dieu qui demande.

Dans l’évangile de Jean, c’est Jésus qui fait, l’homme en est incapable. Quand on trouve Christ, tout est tiré au clair. Il y a pleine réponse à tous les besoins de l’âme, tout est trouvé, et c’est ce que réalise cette pauvre femme. Remarquons que les Samaritains appellent Jésus le Sauveur. Ils savaient que leur Garizim n’était rien. Aucun juif n’eut dit: le Sauveur du monde.

Puis Jésus reprend le chemin de la Galilée, puisque son pays avait rejeté le prophète et perdu son Sauveur. Ce récit relève également l’éloignement moral de la Judée en introduisant la sphère de la grâce souveraine et présentant les principes de la vie éternelle et le culte à rendre au Père. L’adoration est donc le premier enseignement du Seigneur à cette pauvre Samaritaine.

Versets 31 à 38            La moisson
Les disciples étaient encore loin de penser de cette grâce de Dieu manifestée en chair et sont ainsi étonnés que leur maître parle avec une femme. Jésus leur explique que l’œuvre de cette grâce est sa viande (v. 34). En parfaite humilité, il trouve sa vie et son aliment à accomplir la volonté de son Dieu et à achever son œuvre. Si les Juifs rejetaient le Seigneur, les champs sont blancs pour la moisson, et la grâce cherche ses fruits pour le grenier éternel.  Dans cette œuvre, nous voyons aussi que les disciples n’ont pas été seuls à semer. En effet, les prophètes ont aussi semé et la preuve en est la connaissance de cette femme qui est aussi prête à recevoir le Messie. La grâce coulant dans la personne de Christ est ainsi présentée ici. Il y a rupture avec les limites étroites du judaïsme. Dans ce passage le Seigneur veut aussi faire comprendre à ses disciples en quoi consiste le travail que lui procura une nourriture pareille et il aimerait les associer. C’est ce qui nous est dit au v. 35. Le temps que Jésus passait ici marque le terme de l’économie de la loi durant laquelle les prophètes avaient annoncé la venue du Christ pour apporter la bénédiction à son peuple, ce peuple qui n’a obtenu aucune bénédiction sur le pied de la loi. Les prophéties qui ont porté du fruit, puisque beaucoup attendent le Messie et cela au milieu de l’incrédulité des Juifs orgueilleux. Il y a même cette attente chez la Samaritaine et ses concitoyens. Cette attente du Christ, résultat des semailles des prophètes, puisque les campagnes étaient blanches pour la moisson. Quant aux disciples ils servent de moissonneurs et assemblent du fruit en vie éternelle. Semeurs et moissonneurs se réjouissent ensemble puisqu’ils ont travaillé en vue du même résultat. Le principe de ces versets est le même lorsqu’il s’agit d’une conversion. On a l’habitude de dire que tel a été converti au moyen d’une telle personne, ou en lisant un passage de la Bible ou en lisant un traité, cette personne a moissonné où d’autres ont semé souvent pendant longtemps. Car le travail de Dieu dans une âme ne s’opère généralement pas en un jour, et il faut souvent plusieurs ouvriers et de longs appels par des moyens différents. Mais la conversion ayant eu lieu, celui qui moissonne et ceux qui ont semé se réjouissent ensemble des résultats de leur coopération.

Versets 39 à 42            Les Samaritains
Ces versets démontrent que le vrai ministère conduit à Jésus. Les croyants vont à Lui pour être nourri de sa personne, et les incrédules pour recevoir le salut. Au v. 23, Jésus avait dit: Le salut vient des Juifs, et c’est ce Sauveur qui est trouvé ici. Le salut est pour le monde entier mais la foi pour obtenir le salut est individuelle.

Versets 43 à 45            Les Galiléens
Au v. 43, Jésus s’en va en Galilée, puisque la Judée ne le recevait pas. Ainsi il rend lui-même témoignage qu’un prophète n’est pas honoré dans son propre pays. Les Galiléens le reçoivent et maintenant, v. 45 à 54, il fait un autre genre de miracle. En Galilée il donne la vie en attendant la bénédiction de la fin. Revenons dans les v. 43 à 45 où Jésus a conscience qu’il ne sera pas honoré comme à Sichar et où il témoigne qu’un prophète n’est pas honoré dans son propre pays. Ce qui honore le Seigneur, c’est de croire, c’est d’obéir. Ici les Galiléens reçoivent le Seigneur Jésus à cause de ce qu’Il a fait, tandis que les Samaritains le recevaient à cause de sa Parole. Les miracles ne sauvent pas, autrement Dieu en ferait encore beaucoup aujourd’hui. Les miracles ne sont plus nécessaires aujourd’hui car le christianisme est établi. Ceux qui désirent des miracles se détournent de la Parole. Mais comme nous le voyons dans les v. 46 et suivants, les miracles fortifiaient la foi, alors que la Parole la produit. Ces miracles sont instructifs et ce second miracle, v. 54, montre que cet enfant représente le peuple qui va mourir mais la vie est donnée là où il y a de la foi.

Versets 46 à 54            La guérison du fils du seigneur de la cour
Ainsi dans les v. 46 et suivants, il y a ce sujet de la maladie du fils du seigneur de la cour. En cela nous avons le développement des grands éléments de la révélation de Dieu dans la personne du Fils, premièrement en guérissant ce qui restait en Israël, mais prêt à périr. Dans ce passage le principe de la foi est bien là. Cette foi qui reçoit la parole de Christ ainsi que celui qui est la vie et qui la porte. Mais la foi de ce père est comme celle de Marthe, de Marie et des Juifs. Il croyait que Jésus pouvait guérir et pas davantage. Il prie le Seigneur de descendre avant que son fils meure. Jésus veut qu’on croie sur parole et non en voyant des signes seulement. Mais il a compassion du pauvre père tout en faisant dépendre de la foi sa parole: Ton fils vit. Et le père croit et s’en va. La puissance de la mort avait été arrêtée par la puissance de la vie venue d’en haut.

Chapitre 5
1 Après ces choses, il y avait une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. 2 Or il y a à Jérusalem, près de la porte des brebis*, un réservoir d’eau, appelé en hébreu Béthesda, ayant cinq portiques, 3 dans lesquels étaient couchés une multitude d’infirmes, d’aveugles, de boiteux et de gens qui avaient les membres secs, [attendant le mouvement de l’eau. 4 Car à de certaines saisons un ange descendait dans le réservoir et agitait l’eau; le premier donc qui entrait après que l’eau avait été agitée, était guéri, de quelque maladie qu’il fût pris]. 5 Or il y avait là un homme infirme depuis trente-huit ans. 6 Jésus, le voyant couché là, et sachant qu’il était dans cet état déjà depuis longtemps, lui dit: Veux-tu être guéri? 7 Le malade lui répondit: Seigneur*, je n’ai personne qui, lorsque l’eau a été agitée, me jette dans le réservoir; et, pendant que moi je viens, un autre descend avant moi. 8 Jésus lui dit: Lève-toi, prends ton petit lit, et marche. 9 Et aussitôt l’homme fut guéri, et il prit son petit lit, et marcha. Or c’était sabbat ce jour-là. 10 Les Juifs donc dirent à celui qui avait été guéri: C’est [un jour de] sabbat; il ne t’est pas permis de prendre ton petit lit. 11 Il leur répondit: Celui qui m’a guéri, celui-là m’a dit: Prends ton petit lit, et marche. 12 Ils lui demandèrent donc: Qui est l’homme qui t’a dit: Prends ton petit lit, et marche? 13 Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était; car Jésus s’était retiré de là, une foule se trouvant dans ce lieu. 14 Après ces choses, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit: Voici, tu es guéri; ne pèche plus, de peur que pis ne t’arrive. 15 L’homme s’en alla et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. 16 Et à cause de cela les Juifs persécutaient Jésus [et cherchaient à le faire mourir], parce qu’il avait fait ces choses en un jour de sabbat. 17 Mais Jésus leur répondit: Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille. 18 À cause de cela donc les Juifs cherchaient d’autant plus à le faire mourir, parce que non seulement il violait* le sabbat, mais aussi parce qu’il disait que Dieu était son propre Père, se faisant égal à Dieu. 19 Jésus donc répondit et leur dit: En vérité, en vérité, je vous dis: Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne voie faire une chose au Père, car quelque chose que celui-ci fasse, cela, le Fils aussi de même le fait. 20 Car le Père aime le Fils, et lui montre toutes les choses qu’il fait lui-même, et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’admiration. 21 Car comme le Père réveille* les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut; 22 car aussi le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils;

23 afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé. 24 En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement; mais il est passé de la mort à la vie. 25 En vérité, en vérité, je vous dis que l’heure vient, et elle est maintenant, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. 26 Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même; 27 et il lui a donné autorité de juger aussi, parce qu’il est fils de l’homme. 28 Ne vous étonnez pas de cela; car l’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix; 29 et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie; et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement. 30 Je ne puis rien faire, moi, de moi-même; je juge selon ce que j’entends, et mon jugement est juste; car je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. 31 Si moi je rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai. 32 C’est un autre qui rend témoignage de moi; et je sais que le témoignage qu’il rend de moi est vrai. 33 Vous, vous avez envoyé auprès de Jean, et il a rendu témoignage à la vérité; 34 mais moi, je ne reçois pas témoignage de l’homme, mais je dis ces choses afin que vous, vous soyez sauvés. 35 Celui-là était la lampe ardente et brillante; et vous, vous avez voulu vous réjouir pour un temps à sa lumière; 36 mais moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean; car les œuvres que le Père m’a données pour les accomplir, ces œuvres mêmes que je fais rendent témoignage de moi, que le Père m’a envoyé. 37 Et le Père qui m’a envoyé, lui, a rendu témoignage de moi. Jamais vous n’avez entendu sa voix, ni vu sa figure*; 38 et vous n’avez pas sa parole demeurant en vous; car celui-là que lui a envoyé, vous, vous ne le croyez pas. 39 Sondez* les écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi: 40 — et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie. 41 Je ne reçois pas de gloire des hommes; 42 mais je vous connais, [et je sais] que vous n’avez pas l’amour de Dieu en vous. 43 Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre nom, celui-là vous le recevrez. 44 Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez de la gloire l’un de l’autre et qui ne cherchez pas la gloire qui [vient] de Dieu seul*? 45 Ne pensez pas que moi, je vous accuserai devant le Père; il y en a un qui vous accuse, Moïse en qui vous espérez. 46 Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi; car lui a écrit de moi. 47 Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles?
— v. 2: comparer Néhémie 3:1, 32; 12:39. — v. 7: plutôt: Monsieur. — v. 18: ou: anéantissait. — v. 21: ailleurs: ressuscite. — v. 37: ou: son aspect. — v. 39: ou: Vous sondez; ce n’est pas un commandement, en tout cas, mais un appel. — v. 44: ou: du seul Dieu.

Commentaires du chapitre 5

Chapitre 5: en avril de l’an 28. La deuxième Pâque; Guérison d’un infirme à la piscine de Béthesda, controverse avec les Juifs. A Jérusalem. Ces récits se trouvent uniquement dans l’évangile de Jean
Versets 01 à 09            Au réservoir de Béthesda
Versets 10 à 16            A propos des Juifs et du sabbat
Versets 17 à 24            Le travail du Père et du Fils
Versets 25 à 27            L’heure actuelle
Versets 28 et 29           L’heure qui vient
Versets 30 à 40            Un quadruple témoignage rendu à Jésus
Versets 41 à 43            Les conséquences qui découlent du rejet de Jésus
Verset   44                   Ce qui empêche de croire
Versets 45 à 47             La Parole écrite
Dans Jean Passages que l’on peut consulter, entre d’autres, à propos:
v. 17 à 31 Jésus déclare son égalité avec le Père. Cf: Marc 2, 28; Jean 10, 30-38; Col. 2, 9; Act. 17, 31; 2 Cor. 5, 10; Apoc. 20, 4-6
v. 31 à 47 Témoignages confirmant celui de Jésus. Cf Jean 1, 19-34; Luc 7, 21-23; Matt. 3, 16-17; Act. 3, 22-24

Ce chapitre démontre le Père vivifie; le Fils vivifie aussi. Comme Fils de l’homme, Jésus juge, seul, avec une autorité divine. Ce chapitre, comme les ch. 6 et 7 commencent par: Après ces choses.

Versets 01 à 09            Au réservoir de Béthesda
Il s’y trouvent d’importants révélations de la part de Dieu enseignées par le Seigneur. Ces vérités, toujours présentées en contraste avec la loi, et l’état de l’homme sous la loi, font le sujet spécial des ch. 4 à 10. Il s’agit de vérités fondamentales du christianisme révélées par ordre dans cet évangile: le Sauveur, le Fils de Dieu, le Fils de l’homme, le Pain du ciel, etc.

Au v. 1, il n’est pas indiqué de quelle fête il s’agit (probablement la Pâque). A propos des infirmes des v. 2 et 3, il est bon de se rappeler que chacune des infirmités que le Seigneur guérissait représente un côté de l’homme en chute. Béthesda signifie: maison de miséricorde et se trouve près de la porte des brebis à Jérusalem. Le tableau que nous avons sous les yeux est une image de l’ancienne alliance en ce sens que pour vivre il faut accomplir cette loi. Personne n’en est capable … tout comme ces infirmes sont incapables, par eux-mêmes, d’être guéris. Seul Jésus peut guérir. Seul Jésus peut sauver. Ici, Jésus répond à ce paralytique qui a un réel désir et un besoin. Ces deux conditions sont nécessaires pour être sauvés. Elles se discernent par la réponse de ce malheureux: je n’ai personne, ce qui dénote bien le désir d’être sauvé et d’avoir besoin de quelqu’un pour cela. L’état de cet homme, conséquence du péché, dénote ainsi l’incapacité totale de bénéficier des moyens de la loi: sa maladie et la loi l’empêchent d’en profiter.

Au v. 4 il y a toutefois «quelques restes des bénédictions de Dieu» qui se trouvent encore parmi les Juifs. Ce sont les anges qui sont des ministres de l’économie judaïque et qui travaillaient encore au bien du peuple. Mais pour en profiter, il fallait de la force. Et ce que la loi ne pouvait pas faire, faible à cause de la chair, Dieu l’a fait par Jésus. Dans les v. 8 et 9, un seul mot de Christ accomplit tout. La force se communique, l’homme se lève et s’en va avec son lit. L’homme n’a pas la force exigée par la loi, Christ apporte cette force. L’homme en profite. Le réservoir de Béthesda supposait la puissance dans l’homme et l’acte de Jésus l’employait en grâce en faveur d’un malheureux peuple de l’Eternel.

Versets 10 à 16            A propos des Juifs et du sabbat
Selon le v. 10, le miracle de la guérison du paralytique a eu lieu en un  jour de sabbat. Le sabbat est une circonstance importante qui tient une place principale dans cette scène. Le sabbat est un signe du repos mais il a été démontré que le sabbat  ne donnait pas de repos à l’homme, ce vrai repos de Dieu. Pour cela, il fallait la puissance d’une vie nouvelle et la grâce pour que l’homme soit en relation avec Dieu. La guérison du pauvre malade était une œuvre de cette grâce et de cette puissance. Au v. 14, on voit que le Seigneur, par ses paroles, indique que l’Eternel agissait en grâce et en bénédiction au milieu de ce peuple. Il agissait aussi en rapport avec le gouvernement divin au milieu d’Israël. Toujours dans ce v.14: rappelons que les Juifs étaient sous le gouvernement direct de Dieu. Comme tels, ils portaient, en châtiment, les peines de leurs péchés. Jésus laisse l’homme sous ce gouvernement car cette guérison ne comporte pas de pardon éternel des péchés. Nous pouvons toutefois penser qu’il a obtenu, plus tard, la vie éternelle, après avoir fait la connaissance de Jésus d’une manière si merveilleuse.

Au v. 15 les hommes, les Juifs, apprennent que Jésus était celui qui avait guéri l’infirme. Des voies s’élèvent sous prétexte de violation du sabbat. Ces Juifs orgueilleux comprenaient bien que si l’on mettait de côté le sabbat, ainsi que tout le système judaïque, ce système auquel ils appartenaient et tenaient tant, seraient aussi, eux, mis de côté. C’était leur condamnation et c’est pourquoi ils tenaient si fort au sabbat et aux ordonnances légales qui leur donnaient de l’importance. Ainsi, durs de cœurs, ils préfèrent l’observation du sabbat à la guérison d’un homme.

En rapport avec le sabbat, seul Jésus peut donner le vrai repos.

Versets 17 à 24            Le travail du Père et du Fils
Au v. 17 Dieu se révèle comme Père en son Fils. Précieuse déclaration: Dieu est amour. L’homme travaille en vain et pour le jugement. Dieu travaille pour le sortir de son état de péché. Dieu veut rendre l’homme heureux et le travail que fait le Fils en communion avec son Père ne lui permettait pas de rester inactif en un jour de sabbat. Dans cette scène de péché et de souffrance, on ne peut pas jouir du repos, pour cela il faut d’autre temps, selon Héb. 4, 9  et Soph. 3, 17.

Au v. 18 il résulte que la déclaration de Jésus, au lieu de toucher les Juifs, ne fait qu’augmenter leur haine. C’est l’occasion pour Jésus de leur exposer toute la vérité quant à son union avec son Père et au travail qu’ils accomplissent. Le Père et le Fils, quoique distincts, n’étaient pas deux personnes indépendantes (v.19). Les œuvres du Fils, de même que ses paroles, sont celles du Père. Cela aggrave la culpabilité des Juifs qui ne recevaient pas Jésus. De très nombreux passages présentent cette vérité d’action du Père et du Fils: voir le v. 36, ainsi que ch. 8, 26 à 29; 14, 10, etc. Puis Jésus continue par le v. 20. Si Jésus vient de guérir l’infirme de Béthesda, le Père veut qu’il fasse encore beaucoup d’autres choses. Il faut une œuvre plus grande pour délivrer l’homme perdu, l’homme sous la loi. Il faut la résurrection de Lazare, car, v. 21 à 23: «Car comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut; car aussi le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils; afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé». Les Juifs savaient qu’il y aurait une résurrection au dernier jour. Ils savaient aussi qu’il y aurait un jugement. Ils doivent apprendre que ce jugement aurait lieu par le Fils qu’ils méprisent. Les Juifs prétendent honorer Dieu en rejetant le Fils qu’ils méprisent, ce Fils qui était un avec le Père. On veut bien de Dieu, ch. 9, 24, mais pas du Fils. En fait, on méprise l’un et l’autre. Déjà en Es. 29, 13 Dieu n’était honoré que des lèvres. On peut honorer le Fils dès maintenant, v. 24. Pour ceux qui refusent, il faudra l’honorer plus tard selon Phil. 2, 10-11, au jour du jugement. Dans ce v. 24, remarquons la portée de croire. C’est croire Dieu avec tout ce qu’Il est, tout ce qu’Il dit: ce n’est pas croire en Dieu, car tous les Juifs croyaient en Dieu, sans croire Dieu. En croyant, trois conséquences: 1) la vie éternelle. 2) pas de jugement. 3) on passe de la mort à la vie.

A propos du sabbat, ni Dieu, Fils et Père, ne pouvaient trouver leur sabbat car le sabbat de Dieu est un sabbat d’amour et de sainteté. Jésus fait donc voir qu’il n’y a pas de repos dans l’état actuel de sa nation, mais il y a plus: la grâce et l’amour de Dieu en activité. Le Dieu d’amour ne peut se reposer dans la misère et le Dieu de sainteté ne peut se reposer dans le péché. Notre chapitre parle de deux choses par lesquelles la gloire du Fils est mise en évidence, à savoir: 1) il vivifie (v. 21) et 2) il juge (v. 22). Le Père ne juge personne mais il a donné tout jugement au Fils, au Fils de l’homme qui a été humilié et injurié ici-bas. «Père» est un mot de grâce et de relation. «Fils de l’homme» est un nom d’autorité conférée.

Dans tous ces passages répétons que Jésus ne peut rien faire comme personne indépendante du Père. Ce serait renié ce lien entre Lui et le Père. Si une autre personne eût revendiqué ce lien, il y aurait eu blasphème (v. 18). Les Juifs profèrent ces injures à l’égard de Jésus car ils ne croient pas qu’il est le Fils même.

Versets 25 à 27            L’heure actuelle
Si l’on se réfère au v. 24, avec cette troisième chose obtenue par la foi (passer de la mort à la vie), le v. 25 enseigne que ce changement a lieu maintenant. Le temps de sa grâce commençait alors que Jésus était ici-bas et se continue jusqu’à son retour. Maintenant on passe de la vie à la mort par l’œuvre du Fils qui a la vie en Lui-même: «Comme le Père» (v. 26). Toute personne mise en contact avec la Parole de Dieu peut être sauvée, car la Parole du Fils de Dieu peut être entendue par les morts et les vivifiés. De là l’importance de prêcher la Parole, mais ceux qui ne veulent pas croire seront jugés. Le Fils a cette autorité (v. 27). L’heure du v. 25 dure depuis environ deux mille ans.

Versets 28 et 29         L’heure qui vient
Après l’heure actuelle de la grâce, c’est l’heure qui vient, c’est celle de la résurrection de tous ceux qui sont dans les sépulcres. Dans ces versets il n’est pas dit que ceux qui sont ressuscités «vivront», mais «sortiront». Si nous avions que ce passage sur le sujet de la résurrection, on pourrait croire, comme beaucoup, que tous ressuscitent au même moment, et qu’un triage se ferait comme en Matt. 25, 31-46 lorsque le Seigneur vient pour régner. Non, il y a entre la résurrection pour la vie et celle pour la mort une période d’au moins mille ans. Celle pour les justes vient en premier. C’est pourquoi il est dit «d’entre les morts». Dans notre passage, c’est nouveau et cela même pour les disciples qui croyaient à une résurrection générale au dernier jour. Des passages comme Apoc. 20, 6; 1 Cor. 15, 54; Ps. 101, 8  sont précieux.

Versets 30 à 40          Un quadruple témoignage rendu à Jésus
Dans ces versets Jésus continue d’affirmer que son ministère découle du Père dont il fait toute la volonté. En rejetant Jésus, on rejette le Père et l’on demeure sous les conséquences du péché.

Les v. 30-31 soulignent la dépendance du Seigneur, l’homme parfait. Cela est présentée d’une manière touchante. C’est Héb. 10, 7 «alors j’ai dit: Voici, je viens, – il est écrit de moi dans le rouleau du livre – pour faire, ô Dieu, ta volonté». Il revêt la position de l’homme parfait et révèle Dieu comme le Père. En présence de la volonté arrêtée des Juifs de ne pas le reconnaître comme Fils de Dieu, il ne veut pas rendre témoignage de Lui-même, mais évoque quatre témoignages rendus de Lui: 1) Le témoignage de Jean Baptiste, v. 32-35. Jésus ne rechercher pas de témoignage pour Lui-même, mais pour sauver les hommes au v. 34. Au v. 35, Jésus rend aussi témoignage à Jean. Pour profiter du ministère de Jean il fallait recevoir Jésus non seulement comme Messie, mais aussi comme Fils de Dieu. 2) Les œuvres que Jésus faisait (v. 36). Seul Jésus pouvait accomplir ces œuvres. 3) Celui du Père Lui-même (v. 37) et les Juifs ne veulent pas croire au Père non plus (v. 38). Les Juifs demeurent donc en dehors des effets de la venue de Jésus en grâce. 4) Les Ecritures selon v. 39 et 40. Et le grand sujet de la Parole, c’est le Fils de Dieu. Avoir recours à la Parole et rejeter Christ comme Fils de Dieu c’est vain.

Il faut retenir la grande vérité que le salut a son accomplissement dans la venue du Seigneur dans ce monde. Pour avoir une vraie intelligence de la Parole, il faut reconnaître Christ qui est le grand sujet de la Parole. La Parole conduit à Christ le Sauveur. Il est Sauveur, parce qu’Il est Fils de Dieu. Il faut aller à Jésus pour avoir la vie. Car Dieu ne s’adapte pas à l’orgueil de l’homme et n’arrange pas la vérité pour nourrir cet orgueil. En résumé, le Fils de Dieu donne la vie, et exécute le jugement. L’homme est sans excuses.

La première partie de ce chapitre a montré la grâce qui donne la vie. Depuis le v. 30 nous avons l’autre côté de la vérité, savoir la responsabilité de l’homme à l’égard de la vie. Le caractère essentiel du papisme est la guerre contre les Ecritures qui sont notre seule sauvegarde dans nos voies.

Versets 41 à 43          Les conséquences qui découlent du rejet de Jésus
Malgré tout ce que nous avons vu, les Juifs ne veulent pas Jésus. Comme jugement, Jésus leur annonce qu’un autre viendra en son propre nom et qu’il sera reçu: c’est l’Antichrist qui répondra pleinement aux pensées des Juifs apostats, satisfaisant le besoin de leurs cœurs naturels remplis de ténèbres et d’erreurs. Il fera des miracles par la puissance de Satan, alors que ceux que Jésus faisait au nom de son Père étaient attribués aux démons. Pour ceux qui refusent de recevoir Jésus il y a ce jugement terrible d’être enlacé par cette énergie d’erreur de croire au mensonge.

Verset   44                     Ce qui empêche de croire
Au v. 44, nous avons ce qui empêche de croire. Ce qui empêche de croire, c’est la recherche de la gloire ou de l’approbation d’autrui. On ne croit pas Dieu, car en le faisant, on attire sur soit la désapprobation des hommes. La conversion n’est pas le moyen de se faire bien voir dans ce monde. Ainsi il faut recevoir la gloire qui vient de Dieu seul, son approbation, et l’on reçoit ainsi avec bonheur ces paroles, v. 41 et 1 Cor. 10, 31.

Versets 45 à 47            La Parole écrite
Les Juifs se vantaient de Moïse, mais, leur dit Jésus, au jour du jugement, c’est Moïse qui les accusera. Au v. 47 Jésus ne s’étonne pas de l’incrédulité des Juifs à son égard bien qu’ils ne croient pas à la Parole écrite et inspirée de Dieu. Il y a la Parole écrite, et en contraste, les paroles verbales. Ces dernières, même de la part du Seigneur, ne sont pas toutes conservées par écrit dans le Livre. Seules celles qui servent à la révélation des pensées de Dieu, pour tous les temps, nous sont rapportées.

Chapitre 6
1 Après ces choses Jésus s’en alla de l’autre côté de la mer de Galilée, [qui est la mer] de Tibérias. 2 Et une grande foule le suivit, parce qu’ils voyaient les miracles qu’il faisait sur ceux qui étaient malades. 3 Et Jésus monta sur la montagne, et s’assit là avec ses disciples.

4 Or la Pâque, la fête des Juifs, était proche. 5 Jésus donc, ayant levé les yeux, et voyant qu’une grande foule venait à lui, dit à Philippe: D’où achèterons-nous des pains, afin que ceux-ci mangent? 6 Mais il disait cela pour l’éprouver, car lui savait ce qu’il allait faire.

7 Philippe lui répondit: Pour deux cents deniers* de pain ne leur suffirait pas, pour que chacun en reçût quelque peu. 8 L’un de ses disciples, André, le frère de Simon Pierre, lui dit:

9 Il y a ici un petit garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde? 10 Et Jésus dit: Faites asseoir les gens (or il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu-là). Les hommes donc s’assirent, au nombre d’environ cinq mille. 11 Et Jésus prit les pains; et ayant rendu grâces, il les distribua à ceux qui étaient assis; de même aussi des poissons, autant qu’ils en voulaient. 12 Et après qu’ils furent rassasiés, il dit à ses disciples: Amassez les morceaux qui sont de reste, afin que rien ne soit perdu. 13 Ils les amassèrent donc et remplirent douze paniers des morceaux qui étaient de reste des cinq pains d’orge, lorsqu’ils eurent mangé. 14 Les hommes donc, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient: Celui-ci est véritablement le prophète qui vient dans le monde. 15 Jésus donc, sachant qu’ils allaient venir et l’enlever afin de le faire roi, se retira encore sur la montagne, lui tout seul.

16 Et quand le soir fut venu, ses disciples descendirent à la mer. 17 Et étant montés sur une nacelle, ils allèrent de l’autre côté de la mer, à Capernaüm. Et il faisait déjà nuit, et Jésus n’était pas venu à eux. 18 Et la mer s’élevait par un grand vent qui soufflait. 19 Ayant donc ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils voient Jésus marchant sur la mer et s’approchant de la nacelle; et ils furent saisis de peur. 20 Mais il leur dit: C’est moi, n’ayez point de peur. 21 Ils étaient donc tout disposés à le recevoir dans la nacelle; et aussitôt la nacelle prit terre au lieu où ils allaient.

22 Le lendemain, la foule qui était de l’autre côté de la mer, voyant qu’il n’y avait point là d’autre petite nacelle que celle-là sur laquelle ses disciples étaient montés, et que Jésus n’était pas entré avec ses disciples dans la nacelle, mais que ses disciples s’en étaient allés seuls 23 (mais d’autres petites nacelles étaient venues de Tibérias, près du lieu où ils avaient mangé le pain, après que le Seigneur eut rendu grâces); 24 — lors donc que la foule vit que Jésus n’était point là, ni ses disciples, ils montèrent eux-mêmes sur les nacelles, et vinrent à Capernaüm, cherchant Jésus. 25 Et l’ayant trouvé de l’autre côté de la mer, ils lui dirent: Rabbi, quand es-tu venu ici? 26 Jésus leur répondit et dit: En vérité, en vérité, je vous dis: Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. 27 Travaillez, non point pour la viande* qui périt, mais pour la viande* qui demeure jusque dans la vie éternelle, laquelle le fils de l’homme vous donnera; car c’est lui que le Père, Dieu, a scellé**. 28 Ils lui dirent donc: Que ferons-nous pour faire* les œuvres de Dieu? 29 Jésus répondit et leur dit: C’est ici l’œuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. 30 Ils lui dirent donc: Quel miracle fais-tu donc, toi, afin que nous le voyions, et que nous te croyions? Quelle œuvre fais-tu? 31 Nos pères ont mangé la manne au désert, ainsi qu’il est écrit: «Il leur a donné à manger du pain venant du ciel» [Psaume 78:24]. 32 Jésus donc leur dit: En vérité, en vérité, je vous dis: Moïse ne vous a pas donné le pain qui vient du ciel, mais mon Père vous donne le véritable pain qui vient du ciel. 33 Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde. 34 Ils lui dirent donc: Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. 35 Et Jésus leur dit: Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim; et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. 36 Mais je vous ai dit qu’aussi vous m’avez vu, et vous ne croyez pas. 37 Tout ce que* le Père me donne viendra à moi; et je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi; 38 car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. 39 Or c’est ici la volonté de celui qui m’a envoyé: que je ne perde rien de tout ce qu’il* m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. 40 Car c’est ici la volonté de mon Père: que quiconque discerne* le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 41 Les Juifs donc murmuraient contre lui, parce qu’il avait dit: Moi, je suis le pain descendu du ciel; 42 et ils disaient: N’est-ce pas ici Jésus, le fils de Joseph, duquel nous connaissons le père et la mère? Comment donc celui-ci dit-il: Je suis descendu du ciel? 43 Jésus donc répondit et leur dit: Ne murmurez pas entre vous. 44 Nul ne peut venir à moi, à moins que le Père qui m’a envoyé ne le tire; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 45 Il est écrit dans les prophètes: «Et ils seront tous enseignés de Dieu» [Ésaïe 54:13]. Quiconque a entendu le Père* et a appris [de lui], vient à moi. 46 Non pas que quelqu’un ait vu le Père, sinon celui qui est de Dieu*; celui-là a vu le Père. 47 En vérité, en vérité, je vous dis: Celui qui croit [en moi], a la vie éternelle. 48 Moi, je suis le pain de vie. 49 Vos pères ont mangé la manne au désert, et sont morts; 50 c’est ici le pain qui descend du ciel, afin que quelqu’un en mange et ne meure pas. 51 Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel: si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement; or le pain aussi que moi je donnerai, c’est ma chair, laquelle moi je donnerai pour la vie du monde. 52 Les Juifs disputaient donc entre eux, disant: Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger? 53 Jésus donc leur dit: En vérité, en vérité, je vous dis: Si vous ne mangez la chair du fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. 54 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 55 Car ma chair est en vérité un* aliment, et mon sang est en vérité un* breuvage. 56 Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui. 57 Comme le Père [qui est] vivant m’a envoyé, et que moi, je vis à cause* du Père, de même celui qui me mangera, celui-là aussi vivra à cause* de moi. 58 C’est ici le pain qui est descendu du ciel, non pas comme les pères mangèrent et moururent*: celui qui mangera ce pain vivra éternellement. 59 Il dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capernaüm.

60 Plusieurs donc de ses disciples, l’ayant entendu, dirent: Cette parole est dure; qui peut l’ouïr? 61 Et Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient là-dessus, leur dit: Ceci vous scandalise-t-il? 62 Si donc vous voyez le fils de l’homme monter où il était auparavant…? 63 C’est l’Esprit qui vivifie; la chair ne profite de rien: les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie; 64 mais il y en a quelques-uns d’entre vous qui ne croient pas; car Jésus savait, dès le commencement, qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. 65 Et il dit: C’est pour cela que je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, à moins qu’il ne lui soit donné du Père. 66 Dès lors plusieurs de ses disciples se retirèrent; et ils ne marchaient plus avec lui. 67 Jésus donc dit aux douze: Et vous, voulez-vous aussi vous en aller? 68 Simon Pierre lui répondit: Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle; 69 et nous, nous croyons et nous savons que toi, tu es le Saint de Dieu. 70 Jésus leur répondit: N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les douze, et l’un d’entre vous est un diable? 71 Or il parlait de Judas Iscariote, [fils] de Simon; car c’était lui qui allait le livrer, lui qui était l’un des douze.

Commentaires du chapitre 6

Chapitre 6: les cinq mille et la multiplication des pains; le pain de vie
Versets 01 à 15            La multiplication des pains
Versets 16 à 21            Les disciples dans l’orage
Versets 22 à 31            Comment faire l’œuvre de Dieu
Versets 32 à 47            Le pain de Dieu
Versets 48 à 59            La vie est dans la mort de Christ
Versets 60 à 71            Ceux qui se retirent de Jésus
Dans Jean  Voir Matthieu Voir Marc Voir Luc
v. 01 à 15 (an 28 ou 29)  Ch. 14 v. 13 à 21  Ch. 06 v. 30 à 44  –
v. 16 à 21 (an 28 ou 29 )  Ch. 14 v. 22 à 33  Ch. 06 v. 45 à 56  –

Dans son ensemble, ce chapitre présente Jésus, comme le fils de l’homme, humilié, devenu notre nourriture duquel nous vivons spirituellement et dans lequel nous demeurons. Il est considéré dans son incarnation et dans sa mort. Il est fait allusion à son ascension, au fait qu’Il remonte où Il était auparavant, mais à quatre reprises la bénédiction est présentée comme étant en résurrection et au dernier jour.

Dans ces chapitres, le Seigneur est présenté avec la vérité qui le révèle. Cela est en contraste avec le judaïsme qu’Il quitte et met de côté.

Au ch. 5, nous avons vu l’impuissance de la loi et de ses ordonnances. Au ch. 6, nous y avons les bénédictions promises aux Juifs sur la terre de la part de l’Eternel, selon Ps. 132, 15, qui sont mises de côté. Jésus a une nouvelle position en rapport avec le nouveau caractère que prend sa doctrine étant donné son rejet. Il y a donc contraste avec le caractère de prophète et de roi mis en évidence par le Messie sur la terre dans ses relations avec les Juifs.

Versets 01 à 15            La multiplication des pains
Dans ce chapitre, Jésus vivifie qui Il veut, ensemble avec le Père, puis juge comme Fils de l’homme (cf ch. 5, 27). C’est Christ agissant dans sa puissance divine. Puis il est la nourriture de son peuple comme Fils de l’homme descendu du ciel et mourant. C’est Jésus dans l’histoire de sa personne, ce qu’Il est, ce qu’Il est devenu. Dans son ensemble, la portée de ce chapitre embrasse tout, depuis sa descente du ciel jusqu’à qu’Il y rentre. De sorte qu’en descendant et en remontant, il remplit toutes choses et cet enseignement s’appuie spécialement sur l’incarnation et la mort du Seigneur.

Jésus pourvoit au besoin du peuple selon la bénédiction promise au Ps. 132 et que l’Eternel lui-même devait accomplir. Là-dessus le peuple reconnaît Jésus comme le prophète et veut faire de lui, par la force, son roi. Mais Il refuse cette offre; Il ne pouvait prendre cette position de cette manière charnelle. Jésus veut recevoir la royauté de Dieu.

De fait, dans ces premiers versets, Jésus se manifeste comme Jéhova au milieu d’Israël, comme celui dont il est dit qu’il rassasierait de pain les pauvres. Puis il est sur la montagne comme sacrificateur alors que les disciples luttent contre les flots et la mer. Et tout rendre dans l’ordre quand Il revient.

A propos du v. 4, l’Esprit de Dieu intercale la mention de cette fête de la Pâque et la raison en est que le Seigneur parle de sa mort d’une manière mystérieuse dans les v. 51 à 57. Jésus, malgré le rejet des Juifs, accomplit les Ecritures en guérissant, selon Ex. 15, 26, en rassasiant, selon Ps. 132, 15. Jésus, c’est l’Eternel de l’Ancien Testament. Ce v. 4, avec la Pâque qui est proche, donne le ton à tout le discours.

Dans la multiplication des pains, les disciples considèrent les ressources que l’homme peut calculer et, devant tant de disparité, l’homme est impuissant. Mais le Ps. 132 nous dit que Jésus nourrirait les pauvres et il accomplit ce miracle. Ceci cadre pour ainsi dire toute l’histoire du Seigneur, histoire dans laquelle il remplace les bénédictions messianiques par des bénédictions spirituelles et célestes qui doivent être consommées dans la résurrection sur laquelle il insiste quatre fois dans ce chapitre.

Dans ce récit des pains, les disciples n’ont pas compris, jusqu’ici, que Jésus est venu dans ce monde à cause de l’incapacité de l’homme et de l’insuffisance de ses ressources. Le récit de l’infirme de Béthesda nous a déjà présenté cela. Dans Jean, Jésus distribue, car il opère Lui-même, divinement, alors qu’ailleurs, ce sont les disciples, à cause de la responsabilité.

Comme enseignement général  de ces v. 1 à 15, souvenons-nous que si nous sommes dans l’abondance,  il faut que rien ne soit perdu, et si nous avons peu de ressources, il faut utiliser ce peu de ressources et le Seigneur répondra à la foi.

Jésus les quitte et s’en va sur la montagne, Lui tout seul. Il prend, en figure, la position comme sacrificateur en haut. Jésus est en haut, il est seul.

Versets 16 à 21            Les disciples dans l’orage
Au v. 16: Et quand le soir fut venu: c’est symboliquement le soir du jour où Jésus était sur la terre. Il laisse le monde dans la nuit morale, puisque les hommes avaient préféré les ténèbres à la lumière.

Les disciples qui traversent la mer sont envisagés sous le caractère de résidu juif. Cela sert de cadre dans l’histoire de Christ, reconnu prophète, mais refusant la royauté, pour exercer la sacrificature en haut, pendant que les siens traversent avec peine les flots d’un monde agité. Puis quand Jésus les rejoint, ils abordent au lieu où ils allaient. Les difficultés sont terminées et leur but est atteint. Les disciples y représentent entièrement le résidu juif. Ces versets présentent ainsi un tableau frappant du résidu faisant son chemin sur la terre pendant l’absence de Christ. Chaque souhait se trouve satisfait immédiatement: bénédiction entière puis le repos lorsque Jésus les rejoint.

L’application directe de ces faits est pour le résidu mais quant à nous-mêmes, nous sommes, quant à notre marche sur la terre, la continuation de ce résidu, tristes errants. Nous sommes dans l’orage ici-bas. Dans la suite, ce pain de vie est proprement pour nous, le monde est en question et non Israël,  et cela avec les saints qui ont leur caractère céleste.

Versets 22 à 31            Comment faire l’œuvre de Dieu

Ces versets présentent ce qu’il en est pour la foi et cela en attendant que Christ soit Roi ici-bas. Ainsi en rapport avec cette nourriture qui dure pour la vie éternelle, nourriture que le fils de l’homme avait donnée, et bien c’est sous ce caractère de fils de l’homme que Jésus se présente ici. En d’autres endroits il se présente sous le caractère de fils de Dieu (ch. 5, 18, etc). C’est dans ce caractère de Fils de l’homme que le Père a scellé Jésus et que le Saint Esprit était descendu sur Lui. Et si le peuple cherche, la vraie œuvre que Dieu reconnaît, c’est de croire en Celui qui l’a envoyé (v. 28 et 29) d’où cette nourriture. La foule demande un signe tel que celui de la manne, dans les v. 30 et suivants. Jésus est Lui-même le vrai signe, et Il est la preuve irrécusable de la bonté de Dieu à laquelle la manne avait rendu un témoignage passager. Jésus est la vraie manne. Ici Jésus n’est pas le Fils de Dieu qui donne, mais qui est placé devant notre foi, Il est celui qu’on mange, dont on se nourrit, et en qui on trouve la vie. Et Il est celui de qui on vit de sorte qu’on a jamais faim. Si le ch. 5 nous a montré Jésus comme Fils de Dieu qui vivifie, le ch. 6 nous le présente comme le Fils de l’homme qui est donné pour la vie. Dans ce chapitre, nous y avons deux aspects qui sont comme les deux degrés de l’humiliation de Jésus, à savoir: ce pain qui descend du ciel, puis sa chair et son sang (v. 53), donc la nourriture des siens durant son absence.

Le v. 31 introduit directement la doctrine du chapitre, à savoir que Christ était le pain. Il est Lui le signe de l’intervention de Dieu  en grâce dans sa personne comme Fils de l’homme descendu ici-bas sur la terre, et non pas comme prophète, ou Messie ou Roi.

Dans ces v. 22 à 31 les Juifs ne se souciaient guère que Jésus était l’envoyé de Dieu. Les miracles l’attestaient mais ils ne voient en cela qu’une opportunité pour satisfaire à leur besoin naturel. Et les hommes n’ont point changé depuis lors. S’ils pouvaient obtenir de Dieu cette satisfaction, ils seraient contents de lui. Mais par contre ils ne veulent pas d’un Sauveur. Ils travaillent pour le présent sans se soucier de leur avenir éternel. Mais s’ils ne s’en soucient pas, Dieu, dans sa grâce, s’en est occupé. Il a envoyé son Fils dans le monde pour leur donner la vie éternelle. Il offre l’aliment qui demeure jusque dans la vie éternelle, et cet aliment, c’est Lui-même, Dieu qui est devenu homme. Dans la réponse de Jésus, selon v. 28 et 29, il y a le résumé de toute la différence qui existe entre la loi et la grâce. Sous la loi, il faut faire, et sous la grâce, il faut croire. Mais croire en Jésus déplait à l’homme naturel, cela l’humilie, le met de côté, et lui fait ressentir son impuissance, sa nullité, son incapacité à faire les œuvres de Dieu. Aussi dans les v. 30 et 31, ceux qui entourent Jésus cherchent un prétexte pour ne pas croire.

Au début du chapitre, on cherchait Jésus à cause de ses miracles. Cependant, dès qu’on leur parle de Lui pour avoir la vie,  ces manifestations (miracles) de puissance ne leur disent plus rien. Ils raisonnent. Les Juifs ne veulent vraiment pas venir. En rappelant que Moïse avait donné la manne à leurs pères, ils considèrent Jésus au-dessous de Moïse. Mais le Seigneur en profite pour établir toute la vérité, de ce qu’Il est comme pain de vie, et par conséquent, sa supériorité.

Versets 32 à 47            Le pain de Dieu
Au v. 32, ce terme: Mon Père. C’est son Père qui donne ce pain, ce pain du ciel. C’est toujours de Lui qu’il s’agit lors de la grâce active, lui le vrai pain, donc celui qui descend du ciel,  et qui donne la vie au monde. Ceci sort complètement du judaïsme. C’est le Père et le Fils de l’homme, celui qui descend du ciel et que Dieu donne pour la vie au monde. Ce n’est pas Jéhova qui accomplit les promesses faites à Israël, par la venue du Fils de David. Jésus dit à cette foule qu’Il est le pain de vie. Il donne même le plein développement de la doctrine. Jésus est donc ce pain dont on peut toujours se nourrir et qui rassasie pour toujours. Au v. 36, Jean rappelle comment l’état d’Israël est envisagé dans ce livre, à savoir que Jésus n’est pas cru. S’agissant du peuple et de leur responsabilité, tout est perdu. Le pain a été présenté mais on ne veut pas aller à Lui. Mais le Père a des conseils de grâce et tous ne périront pas. En effet «celui qui croit en moi, n’aura jamais soif»; le Père a ses conseils de grâce. Il ne les laissera pas tous périr (v. 37). La grâce souveraine est clairement enseignée dans cet évangile. Jésus ne mettra pas dehors celui qui vient à Lui, Lui qui a fait la volonté de Dieu (v. 38). Cette volonté, dans les versets suivants, nous est présentée sous un double aspect, et d’une manière assez frappante. Le salut est donc assuré par la volonté du Père, dont rien ne peut empêcher l’accomplissement. Mais c’est dans un autre monde que la bénédiction aura lieu. Il ne s’agit plus ici d’Israël et du Messie, mais de la résurrection au dernier jour. Ce terme, à la fin du v. 39,  se retrouve quatre fois dans cette portion de chapitre, pour désigner le dernier jour de la dispensation légale dans lequel le Messie devait venir et viendra. Les dispensations s’étaient trouvées interrompues par le rejet du Messie, selon la prophétie de Daniel.

Un deuxième trait de cette volonté est donc au v. 40 à savoir: que quiconque discerne le Fils et croit en lui, a la vie éternelle. Le Fils s’est présenté à tous pour qu’ils croient en Lui  et quiconque croit a la vie éternelle. Ici encore il ne s’agit pas du Messie, des promesses, mais de discerner le Fils et de croire en Lui. Nous avons eu les conseils du Père qui sont infaillibles (v. 39), et, au v. 40 la présentation du Fils de Dieu comme objet de la foi. Si l’on discernait le Fils et qu’on croyait en Lui, à travers l’humiliation du Seigneur, alors on aurait la vie éternelle. Il y a donc d’une part les conseils du Père et de ses actes, ainsi que ceux de Jésus en ressuscitant quiconque croit en Lui. Le Père les donne et Jésus les ressuscite. Aucun d’eux n’est perdu. Puis il y a la présentation du Fils en rapport avec la responsabilité de l’homme. Si un homme croit, il aurait la vie éternelle et ressusciterait. Il s’agit donc dans les v. 39 et 40 de deux faces juxtaposées dans lesquelles de grandes vérités sont présentées.

Au v. 41, les Juifs murmurent. On ne veut pas de Jésus. Pour eux, Jésus n’est que le fils de Joseph, mais Jésus insiste encore que nul ne peut venir à Lui à moins que le Père ne le tire. Jésus insiste sur la nécessité de la grâce pour pouvoir venir. Il montre que l’affection de la chair est inimitié contre Dieu. Sur ce plan là, personne ne comprend, personne ne recherche Dieu, de sorte qu’il faut la puissance de la grâce pour disposer le cœur à recevoir Christ. La grâce efficace dans le cœur ouvre les yeux et fait passer des ténèbres à la lumière. Une telle âme sera ressuscitée au dernier jour. C’est la révélation de Jésus à l’âme par la grâce du Père. L’âme voit le Fils, elle reçoit la vie éternelle, ne sera jamais perdue, et ressuscitera au dernier jour, une âme enseignée de Dieu à reconnaître le Fils et le Fils lui a parlée et elle vient à Christ et est sauvée. Ainsi celui qui croit en Christ a la vie éternelle (v. 47). Quelle précieuse et solennelle assurance!

Ce dernier jour, c’est le dernier jour du siècle, de la loi où il se trouvait. Mais Jésus ne couronnait pas l’économie légale car il devait en introduire une autre et la résurrection avec elle. Le siècle de la loi s’est dans un sens terminé à la croix et le siècle du Messie n’est pas encore arrivé. L’Eglise est entre deux, elle n’appartient à aucun siècle.

Versets 48 à 59            La vie est dans la mort de Christ
Verset 52: la réaction des Juifs fait penser à celle qui eût lieu lorsque la manne fut donnée avec la question qu’est-ce que c’est? Il y a de l’incrédulité et de la dispute au sujet de l’étrange nourriture dont Jésus parle à propos de sa chair et son sang. Il s’agit autrement dit de sa mort. Car le sang séparé du corps c’est la mort. Un Christ vivant ne suffit pas à faire vivre notre âme. Il faut nous approprier sa mort, c’est-à-dire en figure manger sa chair et boire son sang, pour avoir la vie éternelle. Puis il nous faut chaque jour nous identifier avec Lui dans sa mort. Nous sommes morts avec Lui quant au monde et au péché. Dans ces versets, Jésus répète qu’Il est le pain vivant descendu du ciel, cela en s’adressant aux Juifs. En s’adressant à la foule, il était là comme venu en chair, selon v. 22 à 35.

Celui qui mange du pain de vie ne meurt pas, selon v. 50-51. Toutefois Jésus fait comprendre que, pour cela, il faut s’approprier sa mort. Jésus ne dit pas: Maintenant celui qui me mange, mais «celui qui mange sa chair et qui boit son sang», c’est-à-dire qu’il faut entrer pleinement, par la pensée, dans la réalité de sa mort. Jésus parle de recevoir un Messie non pas vivant, mais mort pour l’homme, mort devant Dieu. Il faut reconnaître la mort de Jésus, la réaliser, s’en nourrir, prendre notre place devant Dieu même si Christ n’était pas encore mort en disant ces paroles. Dans ce passage, le mot «manger» dans les v. 51 et 53, est un aoriste (passé indéterminé), tandis que dans les v. 54, 56 et 57, «manger» est au présent, autrement dit une action présente continue. Ainsi dans ce passage, le pain devient sa chair, c’est-à-dire sa mort. Christ était fait chair mais il était là pour mourir. Voilà la nourriture des siens ballottés sur la mer, tandis que Lui, après avoir refusé la royauté, prend la position de sacrificateur en haut. En pratique, on ne peut manger le pain, c’est-à-dire se nourrir de Christ qu’après avoir mangé sa chair et bu son sang, c’est-à-dire après qu’on ait connu Christ mort, et l’identification de sa mort et de sa résurrection. Ainsi le croyant a maintenant les deux choses:

  • Il a mangé la chair et bu le sang quand il a cru
  • Ayant cru, il se nourrit de Lui tous les jours.

Dans ce passage, il n’est pas question de la cène. S’il était question de la cène, tous ceux qui la prendraient, vivraient éternellement. La thèse générale du ch. 6 est qu’on se nourrit de Christ, Fils de Dieu fait homme. Et il faut arriver à reconnaître la mort de Christ pour pouvoir vivre de Lui, parce qu’on a pas la vie en soi-même. Dans 1 Jean 5, 6-12, nous voyons aussi que la vie n’est pas dans le premier Adam. C’est là que l’apôtre cite les trois témoins:

  • L’eau
  • Le sang
  • L’Esprit

L’eau et le sang viennent de Christ mort. Et l’Esprit a été donné quand Christ est monté en haut. La mort de Jésus, c’est la fin de l’homme chassé du paradis, et sa résurrection est le commencement nouveau de l’état de l’homme selon les conseils de Dieu.

Dans ce chapitre, il y a plusieurs discours. Ainsi au v. 59: ces choses sont dites dans la synagogue, à Capernaüm. Auparavant, le discours se rapportait au moment où les foules rejoignirent le Seigneur après qu’Il eut traversé la mer.

Au v. 52 la question soulevée montre que les disciples pensaient à la chair même du Seigneur, tout comme au v. 60. En effet, et comme expliqué, c’est pour avoir la vie éternelle. Le Seigneur est venu pour que quiconque croit en Lui ait la vie éternelle. Mais celui qui croit en Lui a la vie éternelle.

Versets 60 à 71          Ceux qui se retirent de Jésus
Dans ces versets il y a qui se retirent de Jésus. Au v. 60, cette parole trouvée dure est une allusion au fait de manger sa chair et de boire le sang du Fils de l’homme. L’on veut bien vouloir d’un Christ qui enseigne, qui nourrit les foules, qui fait des miracles, un homme modèle. Mais lorsque l’enseignement montre que la vie de l’homme aboutit à la mort, en sorte que Jésus doit aller à la croix pour mourir à sa place, c’est une parole dure. C’est dur d’accepter que l’homme orgueilleux n’est bon que pour la mort. Ainsi l’homme méprise la grâce. Ainsi, dans la foule de ceux qui avaient suivi Jésus, il y en a qui se retirent de Lui (v. 66). L’homme veut bien choisir pour un moment Christ comme maître, mais il ne veut rien de Lui comme Sauveur. Les disciples murmurent aussi de ces paroles (v. 62). Jésus était descendu du ciel selon v. 33, 42 et 50. Il parle ensuite de sa mort, et maintenant il leur dit, dans ce v. 62, qu’Il va remonter où il était auparavant. Rejeté, il ne pouvait pas établir son règne. Or après sa mort, il n’avait plus rien à faire dans ce monde et c’est pourquoi il allait retourner au ciel.

Les v. 63 et 64 nous apprennent que les choses expliquées ne devaient pas être prises dans un sens matériel. Les paroles de Dieu sont esprit et sont vie, et ne peuvent se comprendre que par la vie. Mais pour cela, il faut croire.

Quant aux douze, selon v. 67 à 69, ils n’allaient pas se retirer. A ce sujet, le propos de Pierre est éloquent. Les disciples qui se retiraient n’étaient pas des douze. Pierre répond au nom des douze pour assurer que tous partagent sa foi en Jésus. Les disciples se rendent compte qu’ils avaient besoin de la vie éternelle et ne pouvaient la trouver qu’en Lui. La foi leur donnait cette certitude que Jésus était le Saint de Dieu. Mais Jésus qui répond à Pierre, lui dit que l’un d’entre eux allait Le livrer, selon v. 70-71. Pierre ne savait pas que c’était Judas, car Jésus seul le savait (v. 64).

En fait, Jésus qui est descendu du ciel, qui est mis à mort, qui est remonté où Il était auparavant, est la doctrine de ce chapitre. Descendu, mis à mort, il est la nourriture de la foi pendant son absence en haut, car c’est de sa mort qu’on se nourrit pour demeurer spirituellement en Lui et pour qu’Il demeure Lui en nous.

Chapitre 7
1 Et après ces choses, Jésus se tenait en Galilée, car il ne voulait pas se tenir en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. 2 Or la fête des Juifs, celle des tabernacles, était proche. 3 Ses frères lui dirent donc: Pars d’ici et va en Judée, afin que tes disciples aussi voient les œuvres que tu fais; 4 car nul ne fait quelque chose en secret et ne cherche à être lui-même publiquement connu; si tu fais ces choses, montre-toi au monde toi-même. 5 Car ses frères ne croyaient pas en lui non plus. 6 Jésus donc leur dit: Mon temps n’est pas encore venu, mais votre temps est toujours prêt. 7 Le monde ne peut pas vous haïr; mais il me hait, parce que moi je rends témoignage de lui, que ses œuvres sont mauvaises. 8 Vous, montez à cette fête; moi, je ne monte pas à cette fête, car mon temps n’est pas encore accompli. 9 Leur ayant dit ces choses, il demeura en Galilée.

10 Mais lorsque ses frères furent montés, alors lui aussi monta à la fête, non pas publiquement, mais comme en secret. 11 Les Juifs donc le cherchaient à la fête et disaient: Où est cet [homme]? 12 Et il y avait une grande rumeur à son sujet parmi les foules. Les uns disaient: Il est homme de bien. D’autres disaient: Non, mais il séduit la foule. 13 Toutefois personne ne parlait ouvertement de lui, par crainte des Juifs.

14 Mais, comme on était déjà au milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. 15 Les Juifs donc s’étonnaient, disant: Comment celui-ci connaît-il les lettres, vu qu’il ne [les] a point apprises? 16 Jésus donc leur répondit et dit: Ma doctrine n’est pas mienne, mais de celui qui m’a envoyé. 17 Si quelqu’un veut faire sa volonté*, il connaîtra de la doctrine si elle est de Dieu, ou si moi je parle de par moi-même. 18 Celui qui parle de par lui-même cherche sa propre gloire; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a point d’injustice en lui. 19 Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi? Et nul d’entre vous n’observe la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir? 20 La foule répondit et dit: Tu as un démon; qui cherche à te faire mourir? 21 Jésus répondit et leur dit: J’ai fait une* œuvre, et vous vous étonnez tous. 22 C’est pourquoi Moïse* vous a donné la circoncision (non qu’elle soit de Moïse, mais elle est des pères), et vous circoncisez un homme en un jour de sabbat. 23 Si un homme reçoit la circoncision en un jour de sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, êtes-vous irrités contre moi de ce que j’ai guéri un homme tout entier en un jour de sabbat? 24 Ne jugez pas sur l’apparence, mais portez un jugement juste. 25 Quelques-uns donc de ceux de Jérusalem disaient: N’est-ce pas celui qu’ils cherchent à faire mourir? 26 Et voici, il parle librement, et ils ne lui disent rien: les chefs auraient-ils vraiment reconnu que celui-ci est le Christ? 27 Mais nous connaissons celui-ci, [et nous savons] d’où il est; mais lorsque le Christ viendra, personne ne sait d’où il est. 28 Jésus donc criait dans le temple, enseignant et disant: Et vous me connaissez, et vous savez d’où je suis: et je ne suis pas venu de par moi-même, mais celui qui m’a envoyé est véritable, et vous ne le connaissez pas. 29 Moi, je le connais, car je viens de lui*, et c’est lui qui m’a envoyé. 30 Ils cherchaient donc à le prendre; et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue. 31 Et plusieurs d’entre la foule crurent en lui, et disaient: Le Christ, quand il sera venu, fera-t-il plus de miracles que celui-ci n’en a fait? 32 Les pharisiens entendirent la foule murmurant ces choses de lui; et les pharisiens et les principaux sacrificateurs envoyèrent des huissiers pour le prendre. 33 Jésus donc dit: Je suis encore pour un peu de temps avec vous, et je m’en vais à celui qui m’a envoyé. 34 Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas; et là où moi je serai, vous, vous ne pouvez venir. 35 Les Juifs donc dirent entre eux: Où celui-ci va-t-il aller que nous ne le trouverons pas? Va-t-il aller à la dispersion* [au milieu] des Grecs, et enseigner les Grecs? 36 Quelle est cette parole qu’il a dite: Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas; et là où moi je serai, vous, vous ne pouvez venir?

37 Et en la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là et cria, disant: Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. 38 Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’écriture*, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre**. 39 (Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié). 40 Des gens de la foule donc, ayant entendu cette parole, disaient: Celui-ci est véritablement le prophète. 41 D’autres disaient: Celui-ci est le Christ. D’autres disaient: Le Christ vient-il donc de Galilée? 42 L’écriture n’a-t-elle pas dit que le Christ vient de la semence de David et de la bourgade de Bethléhem*, où était David? 43 Il y eut donc de la division dans la foule à cause de lui. 44 Et quelques-uns d’entre eux voulaient le prendre; mais personne ne mit les mains sur lui. 45 Les huissiers donc s’en vinrent vers les principaux sacrificateurs et les pharisiens; et ceux-ci leur dirent: Pourquoi ne l’avez-vous pas amené? 46 Les huissiers répondirent: Jamais homme ne parla comme cet homme. 47 Les pharisiens donc leur répondirent: Et vous aussi, êtes-vous séduits? 48 Aucun d’entre les chefs ou d’entre les pharisiens, a-t-il cru en lui? 49 Mais cette foule qui ne connaît pas la loi est maudite. 50 Nicodème, qui était l’un d’entre eux, leur dit: 51 Notre loi juge-t-elle l’homme avant de l’avoir entendu et d’avoir connu ce qu’il fait? 52 Ils répondirent et lui dirent: Et toi, es-tu aussi de Galilée? Enquiers-toi, et vois qu’un prophète n’est pas suscité de Galilée*.

53 Et chacun s’en alla dans sa maison.
v. 17: c. à d. la volonté de celui qui m’a envoyé (verset 16). / v. 21: une, une seule. / v 22: ou: et vous vous étonnez tous à cause de cela. Moïse vous a. / v. 29: litt.: je suis de par lui. / v. 35: la dispersion: les Juifs dispersés parmi les nations, hors de la Palestine (voir 1 Pierre 1:1). / v. 38*: comparer Ésaïe 58:11. / v. 38**: c. à d. du plus profond de son être. / v. 42: voir Michée 5:2. / v. 52: ou: qu’aucun prophète ne s’est levé de Galilée.

Commentaires du chapitre 7

Chapitre 7: Jésus à la fête des tabernacles
Versets 01 à 36          Jésus monte en secret et enseigne à Jérusalem

  • La fête est proche (v. 1 et 2)
  • L’incrédulité des frères de Jésus (v. 3 à 9)
  • Jésus monte en secret à Jérusalem (v.10 à 13)
  • Origine de la doctrine de Jésus (v. 14 à 18)
  • La loi même justifie les œuvres de Jésus (v. 19 à 24)
  • D’où vient le Christ (v. 25 à 29)
  • Nul ne peut prendre Jésus avant son heure (v. 30 à 32)
  • Jésus annonce son retour vers le Père (v. 33 à 36)

Versets 37 à 53          La dernière et grande journée de la fête

  • Appel à celui qui a soif (v. 37 à 39)
  • Discussion sur l’identité de Christ (v. 40 à 43)
  • Retour à vide des huissiers (v. 44 à 49)
  • Intervention de Nicodème (v. 50 à 53)
Dans Jean Ces récits se trouvent uniquement dans l’évangile de Jean
v. 01 En Décapole. An 29.
v. 02 à 52 A Jérusalem en octobre de l’an 29
v. 53 à 8, 11 A Jérusalem, en octobre 29. La femme adultère
Voir aussi, pour le v. 7 Lév. 12, 3; v. 8 cf Es. 55, 1; 58, 11: 44, 3; Zach. 13, 1; 14, 8;  v. 42 cf Ps. 89, 4; 132, 11; Michée 5, 2

Ce chapitre introduit le millénium, préfiguré par la fête des tabernacles, fête du repos d’Israël dans son pays et de la manifestation de Christ au monde, fête qui ne pouvait pas avoir lieu alors. En raison du rejet du Messie, il n’y a pas encore place pour la vraie réalisation de cette fête. En attendant, v. 37 à 39, la gloire céleste de Christ est introduite et par suite le don du Saint Esprit envoyé pour révéler du ciel la gloire du Seigneur.

Les chapitres 5 et 6 en grandes lignes: la doctrine de la personne de Christ présenté comme Fils de Dieu (au ch. 5) qui vivifie, et comme Fils de l’homme (au ch. 6) qui est descendu du ciel, mort pour les hommes et devenu objet pour la foi. Au chapitre 4 Jésus avait quitté la Judée pour se rendre en Galilée. C’est là qu’Il se tenait et se présentait au peuple. Il ne voulait plus marcher en Judée car les Juifs cherchaient à le tuer. L’occasion de cette haine spéciale, était qu’Il avait guéri le paralytique un jour de sabbat et qu’Il se présentait comme Fils de Dieu, se faisant égal à Dieu. Le premier de ces actes mettait de côté le système juif et le second introduisait un système tout nouveau. Seul un résidu s’attache à Jésus. Ce résidu a une foi vraie quoique ignorante.

Au chapitre septième, il y a le refus du Seigneur de se présenter au monde. Il y a aussi l’incrédulité de ses frères et la déclaration que le temps n’était pas venu pour Lui de célébrer la fête des tabernacles. La fête des tabernacles était l’une des trois grandes fêtes où il fallait se rendre à Jérusalem. Cette fête se célébrait après la moisson et après la vendange qui sont deux évènements figurant le jugement, avec ce jugement qui sépare les bons et les mauvais de la terre, et la vendange qui contient l’extension de la vengeance sur les ennemis. L’accomplissement de cette fête aura lieu quand Israël ne sera plus dispersé et jouira des promesses de Dieu, selon Es. 63.

Ce temps n’était pas arrivé quand Christ était sur la terre. Pour cela, Christ doit être manifesté en gloire. Jésus était dans ce pain descendu du ciel, Il allait donner son esprit aux croyants, selon v. 37 à 39. Mais le temps de se montrer au monde n’était pas là (v. 7 à 9). En attendant, il allait donner son esprit jusqu’à ce qu’Il vienne. Voilà le contenu du chapitre. La fête des tabernacles étant de huit jours, elle dépasse ce qui est complet et fait allusion aux choses éternelles célestes.

En Deut. 16, 13-15 il est dit: “Tu ne seras que joyeux”.

Les fêtes préfigurent ce que Dieu accomplit pour amener son peuple à la bénédiction finale, avec à la base la Pâque et à la fin les tabernacles. En Luc 2, 42, on voit qu’on pouvait se rendre à cette fête depuis l’âge de douze ans.

Quant à Jésus, au lieu de se réjouir de cette fête, on voit qu’on cherche à le faire mourir, et même ses frères dans la chair ne croient pas en Lui. Ses frères voulaient que Jésus produise des miracles en public, pour satisfaire l’orgueil des Juifs au lieu de les juger. Ils auraient voulu le voir approuvé du monde, acclamé comme roi, afin de recevoir eux aussi de l’honneur plutôt que l’oppression qui atteignait les frères d’un homme méprisé. Plus tard, ils crurent en Lui selon Act. 1, 14; 1 Cor. 9, 5; Gal. 1, 19. Jésus ne peut pas se réjouir contrairement au monde qui se réjouit à tout propos, selon v. 6 à 8. Jésus se rend néanmoins à cette fête en secret et sa présence préoccupe chacun et met les consciences mal à l’aise (v. 10 à 13). La foule est favorable (v. 47 à 49). Mais Jésus est d’autant plus haï, à tel point qu’on n’ose pas parler ouvertement de Lui à cause de la crainte et de l’opprobre. N’en est-il pas de même aujourd’hui, au milieu d’un peuple qui porte le nom de chrétien?

Versets 14 à 36: Jésus à la fête:
on est d’abord étonné (v. 15) de ce que Jésus, homme illettré au point de vue des rabbins, pouvait enseigner comme Il le faisait. Sa doctrine était du Père et non pas humaine. Le moyen de (se) faire comprendre était et est un état d’âme qui répond à une mission. D’autre part, pour ceux qui désirent de faire la volonté du Père (cf ch. 6, 40), il faut reconnaître la Parole qui venait de Lui (v. 14 à 17). Jésus est donc là. Que voit-on: de la confusion … aussi bien chez les Juifs que dans les masses. Ces Juifs qui n’ont aucun scrupule pour circoncire et pour violer le sabbat en travaillant. Mais la puissance divine qui guérit par une parole n’a pas d’influence sur eux si ce n’est le désir de mettre à mort celui qui avait donné cette preuve de la bonté et de la puissance de Dieu dont les droits étaient au-dessus du sabbat même (v. 23, etc). Quelle confusion … aussi chez ceux qui venaient de loin et qui se moquaient même à la pensée qu’on voulait tuer Jésus (v. 20). Toutefois ceux de Jérusalem n’étaient pas ignorants. Ils s’étonnaient même de ce que Jésus parlait en toute liberté et se demandaient si les chefs avaient changé d’idée à son égard en le reconnaissant comme le Christ (cf v. 25 et 26). De plus, on voulait capturer Jésus, mais Jean rapporte qu’on ne mit jamais la main sur Lui parce que son heure n’était pas venue. Les voies de Dieu sont sûres (v. 30). Au v. 31, plusieurs croient en Lui. Sur ce fait, en entendant le peuple murmurer ces choses de Lui, les pharisiens envoient des huissiers pour le prendre. Ceux-ci trouvent Jésus qui enseigne les foules. Et à nouveau il ressort cette incertitude: pour les uns il est un prophète et pour d’autres pour le Christ, etc. Son heure n’était pas encore venue. Son heure, remarquons-le, c’est l’heure où Il se donne lui-même sur la croix pour nos fautes.

En revenant à la position du Seigneur, Jésus montre qu’il était déjà séparé de ce peuple, puisqu’Il ne voulait pas aller à la fête, mais il continuait à les enseigner en grâce. L’enseignement du Sauveur montre sa position et cela avant qu’Il parle de la promesse du Saint Esprit et après la discussion qui eut lieu au sujet du désir de le tuer, lorsqu’ils firent remarquer qu’on ne savait pas d’où venait le Christ. Jésus déclare formellement qu’ils savaient d’où Il venait mais qu’ils ne connaissaient pas le Père qui l’avait envoyé (v. 28). Terrible accusation! Autant les chefs que la foule (v. 25 à 27) semblent avoir la conviction qu’ils savaient d’où Il venait. La vérité de ce témoignage se montre dans les paroles de Nicodème (v. 51). On sait que les miracles qui ont déjà eu lieu ne sont pas le fait de la puissance humaine. Le caractère des miracles de Jésus, et la puissance qui s’y manifestait, confirment que Jésus venait du Père. Mais les chefs ne veulent pas faire la volonté du Père. En plus, ils cherchent à aveugler les autres. Le peuple était ignorant et dans la confusion malgré quelques convictions passagères. Les chefs, eux, résistaient avec une conviction intelligente que celui qui venait de Dieu était là mais ils étaient décidés à ne pas le recevoir. Le Seigneur affirmera tout cela au ch. 15, 22-24. Jésus n’a donc plus de place au milieu d’eux comme Messie. Il prend de ce fait une autre place plus importante et excellente: celle d’homme à la droite de Dieu. Mais au travers de tout cela, Jésus parle et quelques-uns écoutent sa voix. On croit en Lui (v. 31). C’est l’occasion pour les pharisiens d’envoyer des huissiers pour le prendre. Jésus a une réponse très touchante: «Je suis encore pour un peu de temps avec vous, et je m’en vais à celui qui m’a envoyé» (v. 33). On ne le trouvera plus (v. 34). La première venue du Messie prend fin. Le Fils, comme homme, ira s’asseoir à la droite du Père. Là, les chefs ne pourront chercheront mais ne trouveront point. Voilà où en sont les choses à l’égard des Juifs et à l’égard de Jésus.

Ces chapitres 5, 6 et 7 s’occupent de ce que Jésus est en grâce pour les hommes, tout en annonçant les droits qu’Il a de juger. Dans ces chapitres, nous retrouvons les v. 14 à 34 du ch. 1. C’est Christ qui est la Parole, qui est la vie, et qui est la lumière des hommes. Le chapitre 7 contient les opinions u monde sur Lui. Tous sont embarrassés à son sujet. Les pensées se croisent et tourbillonnent autour de Lui et la foule dit: Qui est-ce qui cherche à le faire mourir? (v. 26), tandis que les Juifs savent bien qu’on veut le tuer (v. 25). Le moyen le plus simple de discerner la doctrine de Dieu est de faire Sa volonté. Dieu répondra alors à ce désir en communiquant la Parole qui éclairera et dirigera dans ce but. Si au contraire, nous suivons notre propre volonté, nous ne comprendrons pas la Parole de Dieu qui s’oppose toujours à la volonté de l’homme. Quelle responsabilité pour ce peuple d’avoir devant eux le Fils de Dieu, le Sauveur, et ne rien vouloir de Lui, responsabilité qui incombe à tous ceux qui lisent les récits de la vie du Seigneur et ne le reçoivent pas pour leur Sauveur. Au v. 31, quelques-uns croient mais leur témoignage trahit une foi peu profonde, mais qui contraste cependant avec les pensées de la masse incrédule.

Dans les v. 37 à 53 nous avons la dernière journée de la fête:
Si le ch. 6 nous faisait penser à Ex. 16, en rapport avec le pain, le ch. 7 nous fait penser à Ex. 17 en rapport avec l’eau de la vie, qui jaillit en abondance. Dans cette grande journée de la fête, il est donc question du huitièmejour. La fête des tabernacles avait un jour de plus que les deux autres grandes fêtes, un huitième jour, qui était le grand jour de la fête. Ce jour commençait avec une nouvelle semaine. Avec ce jour, on passe au-delà de ce qui est complet ici-bas. Ce jour correspond à la nouvelle semaine de Dieu, c’est-à-dire à ce qui est céleste et éternel, comme la résurrection de Jésus était le premier jour de la semaine. Les deux autres grandes fêtes s’arrêtaient au septième jour qui est le sabbat et qui représente ce qui est complet pour la terre. En Jean 7, le Seigneur donne à ce huitième jour sa vraie signification. Il ne s’agissait plus de sa présence comme Messie, mais de celui qui devait être le représentant d’un Sauveur glorifié, rejeté dans son humiliation. Ainsi le Seigneur qui ne pouvait pas être glorifié ici-bas, donne à ceux qui croiraient en Lui les arrhes de la gloire céleste et par ce moyen une joie actuelle qui débordait en bénédiction comme témoignage du salut et de la gloire. C’est ainsi que le Seigneur fait cet appel «Quiconque a soif». Puis dans ces v. 37 à 39, Il parle de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en Lui. Voilà la grande doctrine de ce chapitre, à savoir:

le Saint Esprit ici-bas dans les croyants à la suite de la glorification de Jésus,  homme, au lieu d’un Messie terrestre, selon les promesses de Dieu. Rejeté comme Messie, il prend sa place comme homme selon les conseils éternels de Dieu dans la gloire céleste, à la droite de Dieu. Et après avoir établi la gloire de Dieu sur la croix, et pris cette place dans la gloire, Il envoie le Saint Esprit, témoin de la gloire dans laquelle il était entré et de la rédemption accomplie. Posséder l’Esprit, c’est la position chrétienne, non pas de nouveaux désirs seulement, mais la pleine réponse de la grâce à ces désirs, dans la révélation de Christ glorifié. Toujours en rapport avec l’Esprit, il est bon d’attirer l’attention sur les trois opérations de l’Esprit de Dieu:

Au ch. 3 nous sommes nés de l’Esprit
Au ch. 4 c’est une source qui jaillit en vie éternelle
Au ch. 7 c’est le nouvel homme qui entre dans la jouissance des choses qu’on ne voit pas, des choses célestes et éternelles.

Les paroles de Jésus sont donc bien ces eaux qui désaltèrent, ces eaux qui rafraîchissent les âmes altérées,  ainsi que ces affections célestes qui rencontrent les âmes. Le peuple avait bien compris cela et peut s’écrier: Celui-là est véritablement le prophète (v. 40). Puis il y a une discussion: Est- ce que le Christ peut venir de Galilée? Le raisonnement de l’Esprit humain suscite des difficultés et ferme d’autres cœurs à la puissance de la Parole dans sa bouche. Le peuple est divisé et les huissiers s’en retournent sous l’impression des paroles de Jésus, pour jeter la même confusion dans l’esprit de ceux qui prétendent diriger Israël, mais qui étaient les plus aveugles de tous. Nicodème, faisant contraste en disant une pensée juste est attaqué. Les théologiens du sanhédrin montrent leur mépris envers ceux qui, selon les prophètes, était la sphère que la lumière de Dieu envoyait en Israël, les pauvres du troupeau. Ils affirment qu’aucun prophète n’avait été suscité en Galilée (v. 41-42, 52). Le fait était faux et de plus, qu’avaient-ils fait des prophètes, de quelque pays ou régions qu’ils fussent … où était la ville qui avait tué les prophètes et qui se préparait à tuer celui duquel tous les prophètes avaient parlé. Devant tout cela, il y a dispersion. L’heure de Jésus n’est pas encore là.

Versets 38-39: ces eaux qui coulent du ventre ne sont-elles pas un aliment savouré par le cœur. Cet aliment développe les affections spirituelles. La jouissance qui en résulte produit le désir de communiquer à d’autres la véritable intelligence spirituelle qui vient toujours du cœur et ayant en vue le Seigneur. L’opération de l’Esprit procure cela (v. 39), cet Esprit qui allait venir à la suite de la glorification de Christ. Dans ce paragraphe il y a aussi les huissiers qui peuvent dire, au v. 46: «Jamais homme ne parla comme cet homme». La fin du chapitre donne un tableau du cœur de l’homme en présence de la vérité. D’une part il y a un parti pris de la part des chefs religieux. De l’autre, il y a confusion et incertitude dans l’esprit des masses qui chancellent entre les préjugés et la puissance de la Parole de Dieu. La foi n’est ni chez les uns ni chez les autres.

Versets v. 47-49: l’attitude des pharisiens et leur réponse caractérisent l’esprit du clergé dans tous les temps, qui se placent entre Dieu et les hommes. Au sujet du v. 49 quant à Nicodème, qui était venu de nuit, il n’avait pas eu le courage de se montrer au jour et de porter l’opprobre de Christ. Probablement qu’il affligeait son âme comme Lot. Mais on sera heureux de le retrouver à la mort de Jésus, ne craignant pas de se promener pour Lui en l’honorant avec Joseph d’Arimathée d’une sépulture digne de Lui. Lorsqu’on ne se sépare pas, on a peu d’utilité. Il faut vraiment être séparé comme le dit 2 Tim. 2, 21; 1 Cor. 15, 33. Alors ne restons pas comme Nicodème, à ce moment-là, dans le conseil des méchants (cf Ps. 1, 1)

Verset 52: pourtant Jos. 19, 13 montre que Gath-Hépher était une ville de Galilée. Et le prophète Jonas venait de cette ville selon 2 Rois 14, 25.

Chapitre 8
1 Et Jésus s’en alla à la montagne des Oliviers.

2 Et au point du jour il vint encore au temple, et tout le peuple vint à lui; et s’étant assis, il les enseignait. 3 Et les scribes et les pharisiens lui amènent une femme surprise en adultère; et l’ayant placée devant lui, 4 ils lui disent: Maître, cette femme a été surprise sur le fait même, commettant adultère. 5 Or, dans la loi, Moïse nous a commandé de lapider de telles femmes*: toi donc, que dis-tu? 6 Or ils disaient cela pour l’éprouver, afin qu’ils eussent de quoi l’accuser. Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. 7 Et comme ils continuaient à l’interroger, s’étant relevé, il leur dit: Que celui de vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle. 8 Et s’étant encore baissé, il écrivait sur la terre. 9 Et eux, l’ayant entendu, sortirent un à un, en commençant depuis les plus anciens jusqu’aux derniers; et Jésus fut laissé seul avec la femme devant lui*. 10 Et Jésus, s’étant relevé et ne voyant personne que la femme, lui dit: Femme, où sont-ils, ceux-là, tes accusateurs? Nul ne t’a-t-il condamnée? 11 Et elle dit: Nul, Seigneur. Et Jésus lui dit: Moi non plus, je ne te condamne pas; va, — dorénavant ne pèche plus.

12 Jésus donc leur parla encore, disant: Moi, je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. 13 Les pharisiens donc lui dirent: Tu rends témoignage de* toi-même; ton témoignage n’est pas vrai. 14 Jésus répondit et leur dit: Quoique moi je rende témoignage de* moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu et où je vais; mais vous, vous ne savez pas d’où je viens et où je vais. 15 Vous, vous jugez selon la chair; moi, je ne juge personne. 16 Et si aussi moi, je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul, mais moi et le Père qui m’a envoyé. 17 Et il est écrit aussi dans votre loi, que le témoignage de deux hommes est vrai*. 18 Moi, je rends témoignage de* moi-même; et le Père qui m’a envoyé rend aussi témoignage de* moi. 19 Ils lui dirent donc: Où est ton père? Jésus répondit: Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père; si vous m’aviez connu, vous auriez connu aussi mon Père. 20 Il dit ces paroles dans le trésor, enseignant dans le temple; et personne ne le prit, parce que son heure n’était pas encore venue.

21 [Jésus] leur dit donc encore: Moi, je m’en vais, et vous me chercherez; et vous mourrez dans votre péché: là où moi je vais, vous, vous ne pouvez venir. 22 Les Juifs donc disaient: Se tuera-t-il, qu’il dise: Là où moi je vais, vous, vous ne pouvez venir? 23 Et il leur dit: Vous êtes d’en bas*; moi, je suis d’en haut**: vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas de ce monde. 24 Je vous ai donc dit que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que c’est moi, vous mourrez dans vos péchés. 25 Ils lui disaient donc: Toi, qui es-tu? Et Jésus leur dit: Absolument* ce qu’aussi je vous dis. 26 J’ai beaucoup de choses à dire de vous et à juger; mais celui qui m’a envoyé est vrai, et les choses que j’ai ouïes de lui, moi, je les dis au monde. 27 Ils ne connurent pas qu’il leur parlait du Père. 28 Jésus donc leur dit: Quand vous aurez élevé le fils de l’homme, alors vous connaîtrez que c’est moi*, et que je ne fais rien de moi-même, mais que, selon que le Père m’a enseigné, je dis ces choses. 29 Et celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours les choses qui lui plaisent. 30 Comme il disait ces choses, plusieurs crurent en lui.

31 Jésus donc dit aux Juifs qui avaient cru en lui: Si vous persévérez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; 32 et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. 33 Ils lui répondirent: Nous sommes la postérité d’Abraham, et jamais nous ne fûmes dans la servitude de personne; comment dis-tu, toi: Vous serez rendus libres? 34 Jésus leur répondit: En vérité, en vérité, je vous dis: Quiconque pratique le péché est esclave du péché. 35 Or l’esclave ne demeure pas dans la maison pour toujours; le fils y demeure pour toujours. 36 Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. 37 Je sais que vous êtes la postérité d’Abraham; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole n’a pas d’entrée auprès de vous. 38 Moi, je dis ce que j’ai vu chez mon Père; vous aussi donc, vous faites* les choses que vous avez entendues de la part de votre père. 39 Ils répondirent et lui dirent: Abraham est notre père. Jésus leur dit: Si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham; 40 mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi, un homme qui vous ai dit* la vérité que j’ai ouïe de Dieu: 41 Abraham n’a pas fait cela. Vous, vous faites les œuvres de votre père. Ils lui dirent donc: Nous ne sommes pas nés de la fornication; nous avons un* père, Dieu. 42 Jésus leur dit: Si Dieu était votre père, vous m’aimeriez, car moi je procède de Dieu et je viens de lui; car je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est lui qui m’a envoyé. 43 Pourquoi n’entendez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez pas ouïr ma parole. 44 Vous, vous avez pour père le diable, et vous voulez faire les convoitises de votre père. Lui a été meurtrier dès le commencement, et il n’a pas persévéré* dans la vérité, car il n’y a pas de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur, et le père du mensonge. 45 Mais moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas. 46 Qui d’entre vous me convainc de péché*? Si je dis la vérité, vous, pourquoi ne me croyez-vous pas? 47 Celui qui est de Dieu entend les paroles de Dieu; c’est pourquoi vous, vous n’entendez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu. 48 Les Juifs répondirent et lui dirent: Ne disons-nous pas bien que tu es un Samaritain, et que tu as un démon? 49 Jésus répondit: Moi, je n’ai point un démon, mais j’honore mon Père, et vous, vous jetez du déshonneur sur moi. 50 Mais pour moi, je ne cherche pas ma gloire; il y en a un qui cherche, et qui juge. 51 En vérité, en vérité, je vous dis: Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra point la mort, à jamais. 52 Les Juifs donc lui dirent: Maintenant nous connaissons que tu as un démon: Abraham est mort, et les prophètes, et toi, tu dis: Si quelqu’un garde ma parole, il ne goûtera point la mort, à jamais. 53 Es-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort? et les prophètes sont morts. 54 Qui te fais-tu toi-même? Jésus répondit: Si moi je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien; c’est mon Père qui me glorifie, lui de qui vous dites: Il est notre Dieu. 55 Et vous ne le connaissez* pas; mais moi, je le connais**: et si je disais que je ne le connais pas, je serais menteur, semblable à vous; mais je le connais, et je garde sa parole. 56 Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait* mon jour; et il l’a vu, et s’est réjoui. 57 Les Juifs donc lui dirent: Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham! 58 Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous dis: Avant qu’Abraham fût*, je suis. 59 Ils prirent donc des pierres pour les jeter contre lui; mais Jésus se cacha et sortit du temple.
v. 5: Lévitique 20:10; Deutéronome 22:22. / v. 9: litt.: étant au milieu. / v. 13, 14, 18: litt.: touchant. / v. 17: voir Deutéronome 19:15. / v. 23*: litt.: de ces choses qui sont en bas. / v. 23** litt.: de ces choses qui sont en haut. / v. 25: dans le principe et l’universalité de ce que je suis. Sa parole, son langage, le présentait lui-même, / étant la vérité. / v. 28: c. à d.: qui je suis (le Fils et l’Envoyé du Père). / v. 38: faire, ici, faire habituellement ou de manière caractéristique; ailleurs: pratiquer. / v. 40: litt.: parlé. / v. 41: un seul. / v. 44: litt.: ne s’est pas tenu debout. / v. 46: c. à d. de défaillance dans l’accomplissement de ma mission. / v. 55* connaître, objectivement, / pour les Juifs / v. 55** connaître: ici, et jusqu’à la fin du verset: connaître subjectivement. / v. 56: ou: de voir. / v. 58: vint à l’existence.

Commentaires du chapitre 8

Chapitre 8:
la femme adultère.
Rejet des paroles de Jésus (discussion avec les Juifs pendant la fête).
Versets 01 à 11          Jésus et la femme adultère
Versets 12 à 20          Jésus la lumière du monde
Versets 21 à 30          Conséquences de l’incrédulité
Versets 31 à 32          Privilèges de ceux qui croient
Versets 33 à 37          L’esclave du péché
Versets 37 à 50          L’homme, enfant du diable
Versets 51 à 59          Jésus révèle la gloire de sa personne
Dans Jean Ces récits se trouvent uniquement dans l’évangile de Jean
v. 01 à 59 A Jérusalem. En octobre de l’an 29.
Voir aussi, pour le v. 5 Lév. 20, 10; Deut. 22, 21; v. 17 cf Deut. 19, 15

Dans ce chapitre la parole de Jésus est rejetée, cette parole qui exprimait ce qu’Il était lui-même. Au chapitre septième, le régime de la loi est mis de côté. Le temps du Messie et des Juifs prend fin. Au chapitre cinquième, nous avions Jésus le Fils de Dieu qui vivifie, au sixième le Fils de l’homme dans l’incarnation et dans la mort, ainsi que son retour dans le ciel. Dans le septième aussi, Jésus ne pouvait pas encore se montrer au monde mais sa gloire était visible pour la foi lorsqu’il donnait le Saint Esprit aux croyants, chose qui ne pût se faire qu’après la glorification. Dans les chapitres huit et neuf, les paroles de Jésus (ch. 8), ainsi que ses œuvres (ch. 9), sont rejetées. Ces deux choses représentent les deux grands témoignages personnels qui déclarent son origine (voir ch. 15, 22 pour les paroles et  ch. 15, 24 pour les œuvres).

Dans ce chapitre, il est beaucoup question des paroles, de la parole. Il y a aussi ce titre de Fils de l’homme est tiré du Ps. 8 et de Dan. 7. Jésus prend ce titre en contraste avec celui de Christ qu’il ne se donne qu’une fois à Sichar au ch. 4. En rapport avec le titre de Fils de l’homme, il y a toujours l’ajout de sa mort sur la croix, comme en Luc 9, 21-22. Le Ps. 2 envisage Jésus comme Messie rejeté mais établi plus tard en gloire.

Ce chapitre nous présente le témoignage du Fils comme lumière mais avant tout sa Parole. Il est absolument, parfaitement ce qu’Il dit. Nous ne trouvons ici aucun miracle, il n’en appelle pas à ses œuvres.

Versets 01 à 11          Jésus et la femme adultère
A ce propos, il y a à nouveau un piège subtil tendu par les scribes et les pharisiens. Si Jésus condamne cette femme, où est la grâce que tous connaissent (voir par exemple ch. 1, 17 et Luc 4, 22) … et s’il l’épargne, n’est-ce pas au détriment de la vérité et en contradiction avec la loi? Dans sa sagesse infaillible, Jésus leur montre que cette loi les atteint tous. Les accusateurs se retirent l’un après l’autre: (Job 5:13) «Il prend les sages dans leur ruse, et le conseil des astucieux est précipité»

Dans ces versets, la loi, entre les mains des hommes, s’élève contre l’immoralité extérieure, mais cela sans droiture, sans vie, sans grâce. Quel contraste avec la Parole de Dieu qui délivre, qui sauve et qui tourne l’épée de la loi contre tous (v. 9) et qui laisse place à la grâce. Non pas la grâce qui pardonne mais la grâce qui ne donne pas sa force à la loi pour condamner. Jésus n’était pas là pour condamner. Cette femme adultère a une position négative. Ce n’est pas la même chose que la femme de mauvaise vie de Luc 7 où la pleine grâce qui sauve est constatée. Mais Jésus ne condamne pas, ni ces hommes, ni la femme. Ces hommes, scribes et pharisiens, étaient des pécheurs comme l’accusée. Ils étaient sans pitié et voulaient exposer cette femme pour trouver Jésus en faute. Comme déjà mentionné, si Jésus condamnait cette femme il n’était ni Messie ni Sauveur. Et s’il ne la condamnait pas il se montrait en contradiction avec la loi de Moïse. Mais la parole pénétrante de Dieu n’a besoin que de peu de mots pour atteindre les consciences. Pour Adam il y avait trois mots: Où es-tu? … dans notre verset soulignons les deux mots: Que celui (v.7). De tels mots suffisent pour mettre à nu la conscience parce que la puissance de Dieu est là. Ainsi, l’homme se trouve nécessairement révélé à lui-même par la présence de celui qui est lumière. Par ce v. 7, Jésus la lumière a démontré toute la force de la loi sur tous. Jésus laisse aller la pauvre femme selon la miséricorde divine. La question se pose: qui peut se tenir dans la présence du Seigneur sans conviction de culpabilité? En disant à cette femme: va, dorénavant ne pèche plus (v. 11), cela ne veut pas dire qu’elle est sauvée. Jésus, ici, ne juge pas à (Jean 12:47) «Et si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde pas, moi, je ne le juge pas; car je ne suis pas venu afin de juger le monde, mais afin de sauver le monde.»

Dans ce chapitre 8 (aussi dans les chapitres précédents et suivants), il y a par-dessus tout la gloire de la personne du Seigneur Lui-même en contraste avec tout ce qui est légal.

Verset 1: le mont des Oliviers est près de Jérusalem et domine cette cité séparée par la vallée du Cédron. Jésus en écrivant sur la terre laisse à la lumière de sa Parole le temps nécessaire pour pénétrer dans les consciences. Ces hommes (v. 9), sont sondés par la Parole. Tous comprennent que, faute d’avoir accompli la loi, la force leur manque pour condamner l’accusée. Souvenons-nous que devant Dieu tous sont pécheurs. En (Romains 3:23) «car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu». Et remarquons que de tous, seule cette femme reste. Il semble qu’elle va profiter de la grâce.

Versets 12 à 20          Jésus la lumière du monde
Lorsque l’homme suit Jésus la lumière, elle devient la lumière de la vie (voir ch. 1, 4). La lumière manifeste tout. Elle communique aussi la vie à ceux qui reçoivent cette lumière (1 Jean 1, 1-2 l’enseigne aussi). Nous avons la vie en Jésus car la nouvelle création était créée selon Dieu en justice et en sainteté. Il y a également un renouvellement de connaissance selon l’image de celui qui nous a créé. Dans ces versets, c’est Dieu qui parle, quoi qu’en disent les chefs. Jésus, rejeté, est obligé de dire lui-même: Je suis. Il le dit comme homme dans le monde mais en ayant conscience d’où il venait (cf ch. 3, 11-13, 33, 34). Les hommes, eux, jugent selon la chair: Il est le fils du charpentier (v. 19 à cf avec ch. 7, 42). Mais Lui, il sait d’où il vient, et il sait que le Père est avec Lui. En fait, deux rendent témoignage puisque le Père est avec Lui. Beau témoignage divin. Son heure n’est pas encore là; personne ne le prend (v. 20). Cette lumière n’est pas seulement pour les Juifs. Elle s’étend au monde entier. Jésus est venu pour tous et c’est ce qui caractérise l’évangile de Jean. Mais la réception de la vie est individuelle. C’est: «celui qui me suit» (v. 12). Rappelons ici qu’un quadruple témoignage était déjà rendu à Jésus (au ch. 5). Comme homme, le Seigneur ne se rend pas témoignage. C’est comme Fils de Dieu, comme lumière du monde, qu’Il rend témoignage de ce qu’Il est.

Versets 21 à 30          Conséquences de l’incrédulité
Au v. 21 Jésus répète ce qu’Il a déjà dit au ch. 7, 33 et 34. Le but de sa venue était de sauver. Mais, rejeté, il allait partir et laisser ceux qui ne le recevaient pas dans l’état où il les avait trouvés. Cet état a été aggravé par le péché de ne pas l’avoir reçu. Il allait retourner au Père. Les Juifs ne comprennent pas et pensent que Jésus va se suicider (v. 22). Mais dans le verset suivant, Jésus leur dit qu’il est d’en haut. Quel grand abîme entre Jésus et eux, et entre eux et le lieu d’où il venait. Pourtant Jésus avait franchi cet abîme pour leur apporter tout ce dont ils avaient besoin afin de leur permettre de sortir de leur condition misérable. Il suffit de croire mais le peuple refuse. Dès lors, pour ce peuple, il ne reste que la mort dans leurs péchés (v. 24). C’est clair, c’est concluant. Le mot péché est au singulier au v. 21, au pluriel au v. 24. Il y a d’une part le péché par la nation juive qui refuse de le recevoir et d’autre part la mort qui s’applique à tout homme qui n’a pas obtenu le pardon de ses péchés. Au v. 25, en raison de leur esprit d’incrédulité, ils posent encore des questions à Jésus: Qui es-tu … auparavant c’était qui est ton Père? On s’autorise à ne pas croire. C’est l’esprit d’incrédulité. L’opposé, c’est la foi qui accepte tout ce que Dieu dit. Pour Jésus, il est utile de rappeler que sa vie manifeste ce qu’Il est. Il faut croire Jésus dans le plein sens du mot (v. 25b). Les Juifs qui ne veulent pas connaître Jésus ne connaissent pas le Père non plus (cf v. 26 et 27). Leur responsabilité est grande car ce que Jésus dit le révèle au monde (v. 26 et 27 à comparer avec le ch. 1, 10 et 3, 32-33).

Dans les v. 28 et 29 le Seigneur rejeté prend donc toujours le titre de Fils de l’homme qui implique aussi sa mort. Par l’expression «élevé» Jésus indique que les Juifs allaient le crucifier. En le crucifiant, ils penseront en avoir fini avec Lui. Mais il ressuscitera et enverra le Saint Esprit. Ils connaîtront alors que c’est Lui lorsqu’il sera trop tard pour le recevoir tel qu’Il se présente au milieu d’eux. On saura alors qui Il était (au v. 28: vous connaîtrez que c’est moi). Le v. 29 s’applique aussi au chrétien fidèle de 2010, à savoir qu’il est méconnu (être laissé seul), incompris du monde et peut-être d’autres croyants. La fidélité va devant l’isolement. Mais en faisant la volonté de Dieu (les choses qui lui plaisent), le fidèle jouira de sa présence. Etre seul avec Dieu, avoir son approbation, cela vaut plus que la compagnie et les honneurs du monde. Et ne craignons pas de présenter la Parole de Dieu, car elle est puissante et opérante et elle produit des effets dans les cœurs comme dans ces plusieurs qui crurent (v. 30).

Versets 31 et 32         Privilèges de ceux qui croient
Versets 33 à 37          L’esclave du péché
Au v. 32: on connaît la vérité par sa parole, cette vérité qui affranchit.

Dans les v. 31 et 32 il y a un privilège pour ceux qui crurent. Après avoir cru il faut porter les caractères de celui en qui l’on a cru et agir comme Lui en toutes choses. Il faut reproduire en paroles et en actes ce qu’il fut ici-bas. Cela est possible. Si l’on veut être dans le vrai, à l’égard de tout, il faut connaître la pensée de Dieu qui est donnée dans Sa Parole. Alors la vérité nous affranchira de tout ce qui n’est pas selon Dieu.

A l’inverse, v. 33 à 37, c’est l’homme qui est esclave du péché. Ces malheureux sont aveuglés par une haine implacable (v. 33). Ils affirment deux choses insensées, à savoir qu’ils se prétendent être libres alors qu’ils sont déjà sous la domination des Romains. La conséquence de cela, c’est qu’ils sont sous l’esclavage de Satan et du péché comme tout homme non affranchi par le Seigneur. Les Juifs subissaient le joug des Gentils pour avoir abandonner Dieu et s’être adonné aux idoles. Ils ne veulent pas recevoir le Fils de Dieu qui est pourtant venu pour les délivrer de cet esclavage. Et Jésus leur répète: Quiconque pratique le péché est esclave du péché. C’est un terrible esclavage dont seul la grâce de Dieu peut nous en affranchir. Pour en être affranchi, délivré, il faut accepter la vérité que Jésus apporte et qui est en Lui.

Dans les versets suivants, Jésus met en contraste la position d’esclave avec celle de fils. Jésus reconnaît bien qu’ils sont enfants d’Abraham (v. 37). C’est une position selon la relation humaine. Ils sont descendants d’Abraham. Mais ils sont quand même esclaves du péché. Dieu avait en quelque sorte établi une maison pour cette nation, mais Dieu veut des fils. Et dans ce but, il envoie son Fils pour mettre en liberté ces esclaves du péché, d’où cette nécessité d’être affranchi pour être libre (v. 35 et 36). C’est ainsi que l’on peut faire partie de la vraie maison de Dieu. Ce qu’un homme dit est l’expression de ce qu’il est. La parole de Jésus était l’expression parfaite de lui-même (v. 25).

Au v. 37: la parole de Jésus n’a pas d’entrée auprès des Juifs. Ce verset, comme d’autres, au sujet de la Parole, montre que le moyen de saisir la portée des paroles, découle du fait de comprendre le sens de la Parole. Il ne s’agit pas de comprendre la définition des mots pour comprendre des choses. On apprend les choses et le sens des paroles devient évident.

Versets 37 à 50        L’homme, enfant du diable (v. 44)
Sur la terre, il y a deux grandes familles: ceux qui sont enfants de Dieu et deuxièmement ceux qui sont enfants du diable. Les Israélites incrédules font partie de cette seconde famille. En comparant le ch. 5, 45 en rapport avec Moïse, et Jean 8, 37 et suivants en rapport avec Abraham, et si l’on se réfère à Ezé. 16, 44++ et à 1 Jean 3, 7-10, on peut bien dire qu’ils font partie de la famille du diable. Dans Jean 8, quelle est belle la patience du Seigneur! On l’outrage en Lui disant qu’Il a un démon (v. 48). Mais Il laisse au Père le soin de revendiquer sa gloire. Il est notre modèle et notre affaire à nous est de connaître Dieu et de garder la Parole.

Au sujet du v. 44, relevons le double caractère de Satan et du péché, c’est d’être meurtrier et menteur. Et l’homme y a ajouté la corruption. Voilà le caractère de ces pauvres Juifs! Remarquons encore que le Seigneur s’annonce comme la lumière du monde et dans Jean il s’agit toujours du monde. Il ne s’agit pas du Messie selon les promesses, mais lorsque le Seigneur est en lui-même, de ce qu’Il est lui seul au milieu des ténèbres. Satan est le prince du monde et remarquons qu’on rejette la lumière qu’on ne voit pas. Ce qui est divin, tout en étant lumière, est caché à l’homme qui ne veut pas de Jésus. Jésus n’est pas seulement lumière, mais la lumière de la vie et non seulement il était l’objet des promesses que la foi d’Abraham avait réalisées, mais Il était d’une existence éternelle, il était Dieu, Il était: Je suis, avant qu’Abraham fut. Et c’est là que la haine et  l’incrédulité éclatent. Les opposants étaient des instruments de l’ennemi, cet ennemi meurtrier dès le commencement (v. 44). Les Juifs suivent ce meurtrier. Ce qui caractérise le diable, c’est qu’il n’est pas demeuré dans la vérité. La vérité n’est pas dans l’ennemi. Elle est dans le Père. L’ennemi est le père et la source du mensonge. Ce chapitre nous présente donc la puissance de la parole, et la parole vivante est Dieu lui-même. Rejeté des hommes, il est pour ainsi dire forcé de dire la vérité, de se révéler. La gloire de Dieu est voilée, il est caché quant à sa gloire, mais manifesté dans tout ce qui est dans sa personne et dans sa grâce.

Au v. 47, ces paroles sont les paroles de Dieu. Et au v. 51 sa parole  gardée garantissait de la mort. Et au v. 58 on trouve que c’est Dieu lui-même, l’Eternel connu des pères, qui parle. L’opposition découle donc de ce qu’on écoutait pas Jésus dont ses paroles étaient la vérité (v. 45).

L’origine d’une nature se révèle par ses actions et les actions des œuvres des Juifs montrent qu’ils ne sont pas enfants d’Abraham. Jésus est donc outragé mais quelle douceur dans ces réponses! En maintenant simplement la vérité, quel modèle devant nous! comme le démontrent les v. 49 et 50 par exemple. Il dit à ces Juifs: je n’ai pas de démon, mais j’honore mon Père, etc. Jésus les laisse sous la responsabilité de ce qu’ils disent et continue à leur présenter la vérité.

Versets 51 à 59        Jésus révèle la gloire de sa personne
Dans la fin du chapitre, Jésus révèle la gloire de sa personne. Au v. 56 Abraham avait prévu la journée du Messie en gloire. Il l’a vu par la foi quand il lui a été dit que toutes les nations seraient bénies en sa semence. Et le: Je suis (v. 58), c’est l’existence absolue. Quand Il est appelé celui qui est, qui était et qui vient, c’est l’existence continue. Il entre dans le temps pour se mettre en relation avec les hommes. Alors (v. 59) les Juifs prennent des pierres pour le lapider. Ils comprennent bien qu’Il voulait leur dire qu’Il était Dieu. Toute la conversation de ce chapitre développe ce que Christ est, mais en même temps ce qu’ils sont. Ils sont du diable, adversaire de Dieu.

Si Jésus a dû dire aux Juifs ce qu’ils sont, il dit aussi ce qu’Il est Lui quant à l’éternité de son être. Mais avant cela il souligne que la vie éternelle est pour quiconque croit (v. 51), alors que la mort éternelle est la part du pécheur. Devant ces déclarations d’amour, on prend des pierres pour lapider Jésus. Les Juifs exécutent ainsi les œuvres de leur père le diable. Quel non-sens! Chercher à faire mourir celui qui est l’Eternel. Et quand il mourra sur la croix, il ne mourra pas comme les hommes. Ce chapitre présente Dieu et  l’homme en conflit. Jésus est traité de Samaritain, de fou, de démoniaque, sauf par un tout petit résidu. Voilà le tableau de l’homme en présence de la lumière. C’est la même chose aujourd’hui. Soyons de ceux qui croient en Jésus, de ceux qui croient la Parole de Dieu, sinon on meurt dans nos péchés.

Les Juifs qui ne comprennent pas les choses luttent contre le témoignage du Seigneur. Ils le raillent à cause de ses paroles. Et suite à cette opposition, le Seigneur leur dit vraiment clairement ce qu’il en est de Lui. Il dit même au v. 56 qu’Abraham s’est réjoui de son jour. Et il annonce positivement qu’Il est celui qui s’appelle: Je suis, au v. 58. Merveilleuse révélation: homme méprisé, rejeté, le méprisé et le rejeté des hommes, contredit, attaqué, maltraité, …était Dieu lui-même qui se trouvait là. C’était un fait et une révélation pour ceux qui le connaissent ou qui le reconnaissent. Tout s’efface devant Dieu ici-bas, la loi, les hommes, les raisonnements. Remarquons aussi que la présence de Dieu ici-bas supprime toutes dispensations formelles et introduit une bénédiction infiniment plus grande. Mais ici, le Sauveur se présente comme le témoin. Il est la Parole faite chair, il est le Fils de Dieu mais toujours la Parole de Dieu lui-même. Et dans la trame de ce chapitre, il adressait au commencement son témoignage à la conscience. Au v. 18 Il rendait témoignage avec le Père. Au v. 26 Il déclare dans le monde ce qu’Il a reçu du Père, le Père qui était avec Lui.

Chapitre 9
1 Et comme il passait, il vit un homme aveugle dès sa naissance. 2 Et ses disciples l’interrogèrent, disant: Rabbi, qui a péché: celui-ci, ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle? 3 Jésus répondit: Ni celui-ci n’a péché, ni ses parents; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. 4 Il me faut faire* les œuvres de celui qui m’a envoyé, tandis qu’il est jour; la nuit vient, en laquelle personne ne peut travailler. 5 Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. 6 Ayant dit ces choses, il cracha en terre et fit de la boue de son crachat, et mit la boue comme un onguent sur ses yeux, 7 et lui dit: Va, et lave-toi au réservoir de Siloé* (ce qui est interprété Envoyé). Il s’en alla donc, et se lava, et revint voyant. 8 Les voisins donc, et ceux qui, l’ayant vu auparavant, [savaient] qu’il était mendiant, dirent: N’est-ce pas celui qui était assis et qui mendiait? 9 Quelques-uns disaient: C’est lui. D’autres disaient: Non, mais il lui ressemble. Lui dit: C’est moi-même. 10 Ils lui dirent donc: Comment ont été ouverts tes yeux? 11 Il répondit et dit: Un homme, appelé Jésus, fit de la boue et oignit mes yeux, et me dit: Va à Siloé et lave-toi. Et je m’en suis allé, et je me suis lavé, et j’ai vu. 12 Ils lui dirent donc: Où est cet [homme]? Il dit: Je ne sais.

13 Ils amenèrent aux pharisiens celui qui auparavant avait été aveugle. 14 Or c’était un jour de sabbat que Jésus fit la boue, et qu’il ouvrit ses yeux. 15 Les pharisiens donc aussi lui demandèrent encore comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit: Il a mis de la boue sur mes yeux, et je me suis lavé, et je vois. 16 Quelques-uns donc d’entre les pharisiens dirent: Cet homme n’est pas de Dieu, car il ne garde pas le sabbat. D’autres disaient: Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles? Et il y avait de la division entre eux. 17 Ils disent donc encore à l’aveugle: Toi, que dis-tu de lui, sur ce qu’il t’a ouvert les yeux? Et il dit: C’est un prophète. 18 Les Juifs donc ne crurent pas qu’il* avait été aveugle et qu’il avait recouvré la vue, jusqu’à ce qu’ils eussent appelé les parents de celui qui avait recouvré la vue. 19 Et ils les interrogèrent, disant: Celui-ci est-il votre fils, que vous dites être né aveugle? Comment donc voit-il maintenant? 20 Ses parents [leur] répondirent et dirent: Nous savons que celui-ci est notre fils, et qu’il est né aveugle; 21 mais comment il voit maintenant, nous ne le savons pas; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas, nous; il a de l’âge, interrogez-le, il parlera de ce qui le concerne. 22 Ses parents dirent ces choses, parce qu’ils craignaient les Juifs; car les Juifs étaient déjà convenus que si quelqu’un le confessait comme le Christ, il serait exclu de la synagogue. 23 C’est pourquoi ses parents dirent: Il a de l’âge, interrogez-le.

24 Ils appelèrent donc, pour la seconde fois, l’homme qui avait été aveugle, et lui dirent: Donne gloire à Dieu; nous savons que cet homme est un pécheur. 25 Il répondit donc: S’il est un pécheur, je ne sais; je sais une* chose, c’est que j’étais aveugle, et que maintenant je vois. 26 Et ils lui dirent encore: Que t’a-t-il fait? Comment a-t-il ouvert tes yeux? 27 Il leur répondit: Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous encore l’entendre? 28 Voulez-vous aussi, vous, devenir ses disciples? Ils l’injurièrent et dirent: Toi, tu es le disciple de celui-là; mais nous, nous sommes disciples de Moïse. 29 Pour nous, nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais, pour celui-ci, nous ne savons d’où il est. 30 L’homme répondit et leur dit: En ceci pourtant il y a une chose étrange, que vous ne sachiez pas d’où il est, et il a ouvert mes yeux. 31 Or, nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs; mais si quelqu’un est pieux envers Dieu et fait sa volonté, celui-là il l’écoute. 32 Jamais on n’ouït dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. 33 Si celui-ci n’était pas de* Dieu, il ne pourrait rien faire. 34 Ils répondirent et lui dirent: Tu es entièrement né dans le péché, et tu nous enseignes! Et ils le chassèrent dehors.

35 Jésus apprit qu’ils l’avaient chassé dehors, et l’ayant trouvé, il lui dit: 36 Crois-tu au Fils de Dieu? Il répondit et dit: Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui? 37 Et Jésus lui dit: Et tu l’as vu, et celui qui te parle, c’est lui. 38 Et il dit: Je crois, Seigneur! Et il lui rendit hommage.

39 Et Jésus dit: Moi, je suis venu dans ce monde pour [le] jugement, afin que ceux qui ne voient pas, voient; et que ceux qui voient deviennent aveugles. 40 Et quelques-uns d’entre les pharisiens qui étaient avec lui entendirent ces choses, et lui dirent: Et nous, sommes-nous aussi aveugles? 41 Jésus leur dit: Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché; mais maintenant vous dites: Nous voyons! — votre péché demeure.
v. 4: à la fin du verset: travailler. / v. 7: bassin qui se trouvait à 500 m. environ au sud du temple. / v. 18: litt.: de lui, qu’il. / v. 25: une seule. / v. 33: litt.: de la part de, venant de.

Commentaires du chapitre 9

Chapitre 9:
L’aveugle-né.
Rejet des oeuvres de Jésus
Versets 01 à 12          Guérison d’un aveugle
Versets 13 à 23          L’aveugle guéri devant les pharisiens
Versets 24 à 34          Beau témoignage de l’aveugle-né
Versets 35 à 41          L’aveugle guéri rencontre le Fils de Dieu
Dans Jean Ce récit se trouve uniquement dans l’évangile de Jean
Chapitres
7 à 11
Depuis la troisième Pâque jusqu’au commencement de la dernière semaine pascale.

Au chapitre huit, la parole, qui exprimait ce que Jésus était, a été rejetée. Dans le chapitre neuvième, ce sont ses œuvres qui sont rejetées.

L’évangile de Jean est aussi celui des rencontres personnelles avec le Seigneur: Nicodème, la Samaritaine, le paralytique de Béthesda, et, ici cet aveugle-né qui illustre notre condition naturelle puisque le péché nous rend incapable de percevoir la lumière de Dieu … Jésus étant, v. 5, la lumière du monde. Ce chapitre présente Jésus dans son caractère d’homme (la boue). Puis, lorsque la parole est reçue avec foi (v.35 à 38), il est reconnu comme étant le Fils de Dieu. Jésus est la lumière du monde pendant qu’Il est là. Par un effet de la grâce, lorsqu’il est reçu dans son humiliation (rejeté des hommes, du grand nombre), il donne le pouvoir de constater cette lumière et, par elle, de voir toutes choses clairement. Voilà la subsistance de ce chapitre.

En contraste avec cette lumière, l’homme est manifesté tel qu’il est dans sa nature. Il est enfant de celui qui est meurtrier et menteur, le diable. Tel est l’homme selon la Parole et devant la manifestation au témoignage de ce que le Christ est.

Le Seigneur opère et produit quelque chose dans l’homme que l’homme n’avait pas auparavant. Le Seigneur fait de l’homme un être qui voit, un voyant. Il amène l’âme à la connaissance de sa glorieuse personne, comme étant le Fils, un avec le Père. Comme tel, il donne la vie éternelle. Remarquons la distinction de la grâce et de la responsabilité en rapport avec d’une part l’évocation du nom de Père et de l’autre celui de Fils et de Dieu. Il découle une bénédiction consécutive à la relation dans laquelle le Seigneur se trouve avec les hommes; Il y a aussi l’exposé complet de sa vraie position en bénédiction vis-à-vis des brebis. Jean ch. 10 va ainsi avec Jean ch. 9; on peut dire que le chapitre dix est la continuation du discours qui se trouve à la fin du chapitre neuf.

Versets 1 à 12: le Seigneur rencontre un homme qui est aveugle de naissance. Cet état soulève une question (v. 1-2) en rapport avec le gouvernement de Dieu en Israël: qui est responsable, les parents ou le propre péché de l’aveugle? La réponse de Jésus, au v. 3, est claire; ce n’est ni l’un, ni l’autre. Remarquons que dans ce v. 3, les œuvres sont en vue. Dans la réponse de Jésus, il y a le fait d’un exemple de la misère qui donne lieu à l’opération puissante de Dieu en grâce. En même temps, un contraste est évident entre le judaïsme et la grâce. Ce sujet est introduit ici dans le but de présenter les œuvres de Dieu. La présence de Jésus dans ce monde est un temps favorable. C’est le jour avant la nuit morale et Jésus est la lumière du monde. C’est donc le temps pour Jésus de travailler «de jour» et de faire les œuvres de celui qui l’a envoyé (v. 4-5). Les œuvres de Jésus sont opérées par des moyens qui démontrent la puissance divine avec des objets d’ici-bas. Ainsi la boue du v. 6 figure l’humanité de Christ dans son abaissement. C’est à Siloé, v. 7, que cet aveugle, en obéissant à Jésus, recouvre la vue. Siloé signifie «envoyé». La puissance de l’Esprit et la Parole font connaître Christ comme l’envoyé du Père. Ainsi Christ, comme homme, nous touche. Comme cet aveugle, nous sommes aveugles et nous ne voyons rien. Mais l’Esprit de Dieu, et Christ, sont là, devant nos yeux, pour nous permettre, moyennant la foi, de voir clairement.

Ce n’est plus la lumière devant les aveugles, mais il faut que le Christ donne la capacité d’avoir cette lumière en le reconnaissant comme l’envoyé du Père. Ainsi Christ n’est plus la lumière du monde, mais celle des croyants. Ainsi en est-il maintenant. Au v. 6, lorsque Christ met un onguent sur les yeux de l’aveugle, sa personne (Dieu et homme), n’a pas d’effet salvateur sur les Juifs. Ces Juifs étaient déjà complètement aveugles et ils le deviennent encore davantage. Mais dès que l’envoyé (Siloé) de Dieu est reçu la lumière se fait.

Ce miracle ayant eu lieu, des questions se posent. Les témoins amènent cet aveugle guéri aux pharisiens (v. 8 à 13). Dans les v. 10 à 12, un fait ressort. C’est que l’aveugle ne connaissait Jésus que de nom. Mais pour lui, une chose est certaine: c’est ce qu’il lui avait fait, ce qu’il lui avait dit, il voyait.

Versets 13 à 23: les pharisiens, à leur habitude, font obstacles au ministère de Jésus. Le sabbat est de nouveau en question (v. 14). Le seul fait que Jésus fait ce miracle un jour de sabbat suffit pour que les hommes disent que Jésus n’était pas envoyé de Dieu. Le sabbat est pourtant le signe de l’alliance de Dieu avec Israël, le signe du repos de Dieu; en Jésus Dieu était là et le Fils de l’homme était le Seigneur du sabbat. Le repos de Dieu n’était pas pour ceux qui le rejetaient. Au reste ce repos devenait céleste dans ce moment là. On trouve toujours de bonnes raisons pour condamner le Seigneur tout en prétendant glorifier Dieu. Les parents de l’aveugle (v. 20) répondent à la seule chose pour laquelle leur témoignage était important, à savoir que leur fils était né aveugle et qu’un miracle a bien eu lieu. Les craintes des parents (v. 21 à 23) démontrent à l’évidence que les pharisiens avaient un parti pris pour rejeter non seulement Jésus mais tous ceux qui le confessaient. Ainsi les conducteurs des Juifs, non seulement rejettent Christ, mais privent de tout privilège ceux qui le confessent. Ainsi, dans les versets 22 et 34 il y a les termes «exclu» et «chassèrent». En finalité, ces pharisiens et autres chefs décident de leur propre sort et ils jugent leur état. Ainsi et malgré tout, suite à la réponse des parents, les pharisiens sont embarrassés. Les parents de l’aveugle-né représentent l’image de la crainte de beaucoup en présence des chefs. C’est cette frayeur de ne plus avoir part à la religion du monde. On n’estime pas l’opprobre de Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte (Héb. 11, 26). On préfère rester les ennemis du Seigneur plutôt que de le confesser. Dans le cas particulier, ils rejettent sur leur fils les conséquences de sa confession. Voilà l’état des parents. Quant au fils, il reste entre les mains des pharisiens et ces pharisiens représentent en quelque sorte un tribunal inquisitorial. Combien auront choisi le malheur éternel pour avoir craint l’opprobre, comme les parents de ce fils aveugle, plutôt que de craindre Dieu.

Ces versets présentent donc l’aveugle guéri en présence pharisiens. Nous ne savons pas pourquoi l’homme fut amené aux pharisiens. Mais nous savons pourquoi Dieu le permit. C’était pour manifester l’état de ces chefs religieux en présence des œuvres de Dieu, tout comme leur état avait été manifesté en présence des paroles de Jésus au chapitre précédent. Devant ces faits évidents, au lieu d’admettre que Jésus était un prophète, les pharisiens préfèrent croire que cet homme n’a jamais été aveugle, et cela jusqu’à ce qu’ils entendissent le témoignage des parents.

Versets 24 à 34: l’aveugle-né rend un beau témoignage d’une manière puissante et a conscience de l’œuvre qui s’est opérée en lui-même. Il réalise que Jésus est un prophète. Il n’a pas tout compris mais il réalise qu’il a à faire à quelqu’un qui est l’envoyé de Dieu. Il est témoin de cette puissance, il a confiance dans sa parole comme venant de Dieu. En comprenant cela, ce pauvre est conduit bien plus loin et sur un terrain qui le délivre de tous ses anciens préjugés. Il donne à la personne de Jésus une valeur qui domine toute autre considération. Le chapitre dix mettra cela en évidence. Le Seigneur est donc là pour accomplir l’œuvre de Dieu qui délivre les hommes de cécité morale. Dieu seul peut donner la vue à celui qui n’a jamais vu, ou faire d’un pécheur souillé un saint, et d’un mort un vivant, comme Lazare au chapitre onze.

Cet aveugle, guéri, avait déjà déclaré au v. 17, en parlant de Jésus: c’est un prophète. Mais c’en était trop pour les pharisiens qui ont appelé une seconde fois cet homme (v. 24). Ils veulent bien attribuer la guérison à Dieu mais ils cherchent à obliger cet homme à penser de Jésus comme eux. Ils veulent mettre Jésus au rang des pécheurs. En effet, ils allèguent que Jésus avait déjà violé le sabbat en faisant de la boue (v. 16) et veulent donc lui faire dire que Jésus est un pécheur (fin du v. 24). Quelle difficulté à concilier le fait de croire en Dieu et de dire que son Fils envoyé dans ce monde est un pécheur! Cette foi là n’a pas de valeur pour Dieu et combien aujourd’hui pensent la même chose en niant la divinité de Jésus. L’aveugle guéri sait une chose, c’est qu’il voit. Et, non satisfaits de cette réponse, les malheureux Juifs veulent faire parler l’aveugle guéri afin qu’il rende un témoignage défavorable pour Jésus. Et pourtant, que peut dire cet homme de plus! Cet homme simple, dans sa droiture, comprend que les Juifs ont un motif caché en voulant le faire parler. Mais, ne pouvant rien tirer de cet homme-là pour leur profit, ils l’injurient (v. 28 et 29). Ces pharisiens se réclament de Moïse mais sont en défaut avec lui puisque Moïse a parlé de Jésus (ch. 5, 46). Ainsi l’aveugle guéri est compté par les pharisiens au nombre des disciples de Christ et ils ne se trompent pas (v. 28). Leurs injures auront pour effet de leur faire entendre un témoignage encore plus précis qu’ils ne pourront supporter (v. 30-33). Dans ce témoignage, l’aveugle guéri donne des preuves que Jésus n’est pas un pécheur puisqu’Il a opéré un miracle avec la puissance de Dieu. Jésus fait donc la volonté de Dieu et cet aveugle guéri connaîtra bientôt qu’Il est le Fils de Dieu. Alors on taxe cet aveugle de pécheur alors que Jésus avait dit: ni celui-ci a péché, ni ses parents (v. 3). Les pharisiens attribuent sa cécité à ses péchés pour mépriser le témoignage qu’il rend à Jésus: ils lui disent (v. 34) «tu es entièrement né dans le péché».

Versets 35 à 41: ces docteurs ne veulent ni du témoignage de l’aveugle-né, ni de sa personne. Ils ne veulent pas même être enseignés et finissent par le chasser (v. 34). Jeté dehors, il trouve le Seigneur qui était déjà dehors. Le Seigneur trouve cette brebis et lui dit: «Crois-tu au Fils de Dieu?» (v. 35). Il croyait déjà en Jésus, il avait confiance en sa parole, et maintenant la valeur de la personne du Fils de Dieu est révélée. Au v. 39: c’est solennel; Jésus est venu dans le monde pour sauver mais ce monde était dans un tel état que le résultat de sa venue ici-bas est désormais le jugement et non le salut. Cependant, si le jugement est annoncé, le chapitre dix présente le fait que le Seigneur veut avoir ses brebis, un peuple pour Lui-même; cela en dehors de ce qui est/sera jugé.

Lors de cette rencontre avec le Fils de Dieu, il ne semble pas, selon ces versets, que Jésus ait revu l’aveugle-né depuis Siloé. Jésus le laissa rendre son témoignage qui devint de plus en plus clair à mesure que l’oppression des Juifs augmentait. Mais maintenant qu’il est chassé, le Seigneur l’attend, lui qui avait aussi été chassé du temple. Jésus ne l’avait pas perdu de vue mais il attendait le moment opportun pour se révéler à lui comme l’objet dont son cœur avait besoin. C’est encourageant de constater cette rencontre. En effet, un nouveau converti subira l’opprobre dans le milieu où il se montre, mais Jésus sera avec lui; le Seigneur s’en occupe. Pour le converti, il y a des difficultés mais la connaissance de Jésus remplit le cœur de joie et de paix, et aide à supporter les conséquences d’une nouvelle position. Jésus seul peut satisfaire les désirs de la nouvelle nature. Et pour jouir de cette position, de cette personne, il faut être en dehors du monde religieux dont le croyant ne fait plus partie. C’est ainsi que Jésus veut faire connaître quelque chose de plus de cet aveugle guéri en se faisant connaître comme le Fils de Dieu, c’est-à-dire comme cet objet de la foi qui rend victorieux du monde dont le croyant n’en fait plus partie (voir 1 Jean 5, 5). La connaissance du Fils de Dieu est nécessaire pour rendre parfaitement heureux. Remarquons que le jugement  est prononcé lorsque la lumière est vraiment refusée (v. 39). En effet, Jésus n’était pas là pour juger (voir ch. 3, 17 et 12, 47). Quelques pharisiens comprennent le sens de ces paroles, d’où les v. 40 et 41. Ces chefs religieux prétendaient voir et conduire les autres, tandis qu’ils étaient aveugles. Et ils offrent un tableau de leur état dans la discussion avec l’aveugle devenu croyant et, tout en ayant la prétention de croire, ils demeurent aveugles. Leur péché consiste à rejeter la lumière venue dans la personne du Seigneur. C’est ainsi que l’histoire de cet aveugle-né introduit le sujet du chapitre dix qui est celui du Berger.

Chapitre 10
1 En vérité, en vérité, je vous dis: Celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie des brebis, mais qui y monte par ailleurs, celui-là est un voleur et un larron. 2 Mais celui qui entre par la porte, est le berger des brebis. 3 À celui-ci le portier ouvre; et les brebis écoutent sa voix; et il appelle ses propres brebis par leur nom, et les mène dehors. 4 Et quand il a mis dehors toutes ses propres [brebis], il va devant elles; et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix; 5 mais elles ne suivront point un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. 6 Jésus leur dit cette similitude; mais ils ne comprirent pas ce que c’était qu’il leur disait.

7 Jésus donc leur dit encore: En vérité, en vérité, je vous dis que moi je suis la porte des brebis. 8 Tous, autant qu’il en est venu avant moi, sont des voleurs et des larrons; mais les brebis ne les ont pas écoutés. 9 Moi, je suis la porte: si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé; et il entrera et il sortira, et il trouvera de la pâture. 10 Le voleur ne vient que pour voler, et tuer, et détruire: moi, je suis venu afin qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance.

11 Moi, je suis le bon berger: le bon berger met sa vie pour les brebis; 12 mais l’homme qui reçoit des gages, et qui n’est pas le berger, à qui les brebis n’appartiennent pas en propre, voit venir le loup, et laisse les brebis, et s’enfuit; et le loup les ravit, et il disperse les brebis. 13 Or l’homme à gages s’enfuit, parce qu’il est un homme à gages et qu’il ne se met pas en souci des brebis. 14 Moi, je suis le bon berger, et je connais les miens et je suis connu des miens*, 15 comme le Père me connaît et moi je connais le Père; et je mets ma vie pour les brebis. 16 Et j’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie; il faut que je les amène, elles aussi; et elles écouteront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. 17 À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse* ma vie, afin que je la reprenne. 18 Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisse* de moi-même; j’ai le pouvoir** de la laisser*, et j’ai le pouvoir** de la reprendre: j’ai reçu ce commandement de mon Père. 19 Il y eut encore de la division parmi les Juifs à cause de ces paroles; 20 et plusieurs d’entre eux disaient: Il a un démon, et il est fou; pourquoi l’écoutez-vous? 21 D’autres disaient: Ces paroles ne sont pas d’un démoniaque; un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles?

22 Or la fête de la Dédicace se célébrait à Jérusalem, et c’était en hiver. 23 Et Jésus se promenait dans le temple, au portique de Salomon. 24 Les Juifs donc l’environnèrent et lui dirent: Jusques à quand tiens-tu notre âme en suspens? Si toi, tu es le Christ, dis-le nous franchement. 25 Jésus leur répondit: Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que moi je fais au nom de mon Père, celles-ci rendent témoignage de moi; 26 mais vous, vous ne croyez pas, car vous n’êtes pas de mes brebis, comme je vous l’ai dit. 27 Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent, 28 et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais; et personne ne les ravira de ma main. 29 Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous*, et personne ne peut les ravir de la main de mon Père.

30 Moi et le Père, nous sommes un.

31 Les Juifs donc levèrent encore des pierres pour le lapider. 32 Jésus leur répondit: Je vous ai fait voir plusieurs bonnes œuvres de la part de mon Père: pour laquelle de ces œuvres me lapidez-vous? 33 Les Juifs lui répondirent: Nous ne te lapidons pas pour une bonne œuvre, mais pour blasphème; et parce que toi, étant homme, tu te fais Dieu. 34 Jésus leur répondit: N’est-il pas écrit dans votre loi: «Moi j’ai dit: Vous êtes des dieux»? [Psaume 82:6]. 35 S’il appelle dieux ceux à qui la parole de Dieu est venue (et l’écriture ne peut être anéantie), 36 dites-vous à celui que le Père a sanctifié, et qu’il a envoyé dans le monde: Tu blasphèmes, parce que j’ai dit: Je suis le Fils de Dieu? 37 Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas; 38 mais si je les fais, alors même que vous ne me croiriez pas, croyez les œuvres, afin que vous connaissiez et que vous croyiez que le Père est en moi, et moi en lui.

39 Ils cherchaient donc encore à le prendre; mais il échappa de leur main 40 et s’en alla encore au delà du Jourdain, à l’endroit où Jean avait baptisé au commencement, et il demeura là. 41 Et plusieurs vinrent à lui, et ils disaient: Jean n’a fait aucun miracle; mais toutes les choses que Jean a dites de celui-ci étaient vraies. 42 Et plusieurs crurent là en lui.
v. 14: ou: miennes. / v. 17, 18*: litt.: mets, mettre / v. 18**: pouvoir, et autorité pour l’exercer; c’est la puissance avec le droit de l’exercer, comme en Matthieu 9:6  / v. 29: ou: toutes choses.

Commentaires du chapitre 10

Chapitre 10:
Le bon berger.
Rejet des oeuvres de Jésus
Versets 01 à 06          Le berger, les brebis et le portier
Versets 07 à 10          Jésus la porte des brebis
Versets 11 à 15          Le bon berger
Verset 16                     D’autres brebis sont amenées
Versets 17 à 21          Jésus donne à son Père un motif pour l’aimer
Versets 22 à 30          Jésus au portique de Salomon
Versets 31 à 42          Les Juifs veulent encore lapider Jésus
Dans Jean Ce récit se trouve uniquement dans l’évangile de Jean
Chapitres
7 à 11
Depuis la troisième Pâque jusqu’au commencement de la dernière semaine pascale.

Dans ce chapitre, les brebis sont menées hors du bercail d’Israël. C’était là le désir de Dieu, un désir qui ne pouvait être entravé. Il leur donne la vie éternelle et elles ne périront jamais. Il avait d’autres brebis qui n’étaient pas de cette bergerie: les brebis d’entre les Gentils. Elles seront amenées et il y aura un seul troupeau, un seul berger. Les brebis ont un moyen infaillible pour ne pas suivre un étranger. Ce moyen, c’est la voie connue du berger. L’évangile de Jean ne contient pas de paraboles mais un langage direct avec de précieuses images et comparaisons employées par le Seigneur pour se faire connaître à nous. En rapport avec cela, l’expressions «Moi, je suis» fait partie de ce langage direct. Cette expression se trouve dans les ch. 6, 35, 48-51, 8, 12; 10, 7,9,11,14; 11, 25; 14, 6; 15, 1-5.

Au début de ce chapitre, la bergerie représente Israël qui est un peuple corrompu. Parmi ce peuple, quelques-uns sont des brebis du Seigneur. Ils sont mélangés à ces chefs religieux, ces soi-disant bergers qui s’occupent plus de leurs propres intérêts que ceux des brebis. Le prophète Ezéchiel (Ez. 34) en parlait déjà. Il prédisait l’annonce et la venue d’un berger fidèle en contraste avec ces faux pasteurs. Un berger fidèle viendrait plein d’amour pour les brebis. C’est bien sûr Jésus. Quant aux soi-disant bergers, ce sont des voleurs et des larrons

Au chapitre 10, il est la porte des brebis (v. 7 à 9). Il faut donc entrer par cette porte pour être sauvé. Puis, une fois sauvés, nous avons besoin d’être conduits. Pour cela, il faut un berger. C’est le bon berger (v. 11 et 14). Ceux qui ne sont pas sauvés n’ont pas de berger, pas de conducteur. Ce sont des brebis errantes (Es. 53, 6). Jésus n’est pas comme les voleurs et les larrons (v. 1) qui dérobent les âmes; mais il est le bon Berger. Il en a donné la preuve en donnant sa vie par amour pour les brebis. En même temps, et c’est là le motif souverain, pour répondre à l’amour du Père (selon le v. 17). Jésus connaît parfaitement ses brebis; une conséquence est ce lien étroit qui confirme ses droits sur son troupeau et sur chacun de nos cœurs ( v.14).

Ce chapitre développe trois points, à savoir:  1) Jésus entre par la porte (v. 1). 2) il est la porte (v. 7, 9). 3) Jésus est le bon berger (v.11).

En entrant par la porte, Jésus se soumet à toutes les conditions établies par celui qui avait construit la maison. Christ répond à tout ce qui est dit du Messie, et suit le chemin de la volonté de Dieu en se présentant lui-même au peuple. Nous n’y avons pas l’homme qui attire les passions des hommes, mais l’homme obéissant qui se soumet à la volonté de l’Eternel en gardant l’humble place d’un serviteur et vivant de chaque parole qui sort de la bouche de Dieu. Jésus, en répondant à Satan, tirait des paroles du Deutéronome. Par conséquent, l’Eternel qui veille sur les brebis et qui agissait en Israël par son Esprit et sa providence, et qui dispose de tout, donne accès à Jésus auprès des brebis et cela malgré les pharisiens, les sacrificateurs, et tant d’autres. Alors l’élection (le résidu d’alors) en Israël écoute sa voix. Quant au peuple d’Israël, il est sous la condamnation. Mais Jésus en fait sortir les brebis et va au devant d’elles. Jésus quitte cet ancien bercail, porte l’opprobre, et marche devant les brebis dans l’obéissance et selon la puissance de Dieu. Pour ceux qui le suivent, sa personne sert d’autorité quoiqu’il en coûte.

Verset 5: connaître la voie du berger, c’est avoir le caractère des brebis. Jésus est donc le berger, et pour cela il fallait sa mort de la croix pour que les brebis aient la vie. David, en 1 Sam. 17, 34-35, est un exemple de cela lorsqu’il gardait le menu bétail de son père et le délivrait en tuant l’ours et le lion. En Gethsémané, le Seigneur eut affaire avec celui que le loup représente, c’est-à-dire Satan qui aurait voulu la perte des brebis. En rapport avec ce seul berger, nous sommes sondés lorsqu’un chrétien dit: Moi je vois ainsi. Et puis un autre: Moi je vois autrement. Que fait-on de la voix du bon berger? Voilà pourquoi tant de divisions dans le seul troupeau qui cependant est un. Car Jésus dit: il y aura un seul troupeau, un seul berger. Et pour cela puissions-nous garder le caractère de la brebis indiquée au v. 5: connaître sa voix.

Versets 7 à 9: Jésus est la porte. Il est donc pour les brebis l’autorité pour sortir de la bergerie (d’Israël) et le moyen d’entrer dans une autre sphère (pas dans une autre bergerie) qui celle du résidu;  en entrant on est sauvé. On sort et on entre. On sort de ce joug des ordonnances qui tenait les brebis en prison. En sortant les brebis de Jésus sont en liberté et leur sûreté dépend des soins personnels du berger. Et dans cette liberté, elles se nourrissent dans les bons et gras pâturages que leur fournit son amour. Donc ce n’est plus le judaïsme, mais c’est le salut, la liberté, la nourriture. Quelle contraste avec le larron qui vient que pour tirer son profit des brebis en les tuant, alors que Christ vient pour leur donner la vie en abondance (v. 10). Le vrai berger d’Israël, tout au moins du résidu, devient la porte qui autorise les vraies brebis à sortir du bercail juif et qui les admet dans les privilèges de Dieu en leur donnant la vie en abondance. Jésus ne pense pas à Lui, mais à ses brebis.

Verset 10: nous y avons le grand but de la venue du Fils de Dieu.

Versets 14 et 15: un principe précieux en ce que le berger connaît ses brebis et elles le connaissent et cela comme le Père le connaissait et Lui connaissait le Père. Nous y avons le Fils qui a donné sa vie, et qui était d’en-haut.

En outre, verset 16, il y a encore d’autres brebis qui n’étaient pas juives; sa mort interviendrait pour le salut de ces pauvres Gentils. Il les appellerait. Bien sûr, le Juste a donné sa vie pour les Juifs aussi, pour toutes les brebis en général (v. 11). Mais il ne parle distinctement des Gentils qu’après avoir parlé de sa mort. Il mentionne donc les brebis d’entre les Gentils au v. 16 en disant: il faut que je les amène… et il y aura un seul troupeau, un seul berger. Remarquons qu’il y a un seul berger, mais pas une seule bergerie. Il n’y a pas de bergerie au niveau de ces versets. Cette doctrine enseigne le rejet d’Israël et l’appel de l’élection d’entre ce peuple. L’importance d’un tel enseignement dans ce moment là est évident et cette importance ne se perd pas avec la marche du temps, et ne se borne pas au fait d’un changement d’économie. Elle nous introduit dans les réalités substantielles de la grâce qui se rattache à la personne de Christ (v. 18). Ce v. 18 indique qu’Il laisse sa vie de lui-même. Il avait le pouvoir de la laisser et de la reprendre et cela n’est vrai que de Lui. Et en tout cela il ne sort pas du chemin de l’obéissance puisqu’Il a reçu ce commandement de son Père. Seul Jésus peut accomplir tout cela, lui qui peut relever le temple en trois jours. L’amour et l’obéissance sont les principes dominant de la vie divine. La première épître de Jean développe cela pour nous. Mais la dépendance est un autre trait de cette vie et cela a été pleinement manifesté en Jésus comme homme.

Versets 22 et 23: la fête de la Dédicace n’est pas l’une des fêtes instituées par Moïse. Cette fête remonte aux temps des Maccabées où une grande fête s’était célébrée lors de la purification du temple et du rétablissement du service après la mort d’Antiochus Epiphane, persécuteur des Juifs. Depuis là, il y eut une grande fête qui se célébrait chaque année au mois qui correspondait à celui de décembre. C’est pourquoi il est dit: «en hiver». Le portique de Salomon est aussi mentionné en Act. 3, 11 lorsque Pierre et Jean étaient avec l’homme boiteux qui avait été guéri. Jésus était le vrai Salomon et le temple lui sera dédié un jour (cf Ez. 43, 7; Mal. 3, 1). Mais maintenant il est rejeté comme le démontrent à nouveau ces chapitres.

Versets 20 à 30: à l’ouïe des paroles merveilleuses de Jésus, les Juifs disent: Il est fou. Les paroles glorieuses de Jésus, que l’âme adore, sont folies pour l’homme naturel. Paul le déclare aussi dont ce verset: «Or l’homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement.» (1 Corinthiens 2:14), Dans les v. 20-21, les Juifs, même incrédules, ne peuvent se soustraire à l’influence de la personne de Jésus. Ils observent ce qu’il dit et ce qu’il fait. Et si ces hommes ne croient pas, c’est parce qu’ils ne sont pas de ses brebis. Dans la suite (v. 22 à 30), Jésus se trouve au portique de Salomon. A propos du v. 24, remarquons que non seulement Jésus leur avait dit qu’Il était le Christ, selon (ch. 8, 58), mais il le leur avait aussi montrer, selon v. 25, 32, 37, 38. Désormais, dans cet évangile, c’est à son troupeau que son activité sera réservée. Les brebis lui appartiennent parce que le Père les lui a données (v. 29). V. 26: ce verset touche le sujet de l’élection d’une manière très positive. Remarquons aussi, dans ces versets, que tout en étant un avec le Père, Jésus ne sort jamais de sa position de dépendance. Il prend une place subordonnée et Il garde jusqu’au bout son caractère de serviteur. A ce titre, il est l’envoyé, ce qui est très caractéristique dans l’évangile de Jean. Les v. 27 et 28 sont très précieux puisqu’ils nous disent ce qu’il a fait pour ses brebis, et aussi ce qui les caractérise: elles écoutent sa voix et le suivent… ces brebis rachetées: «Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous (car il est écrit: «Maudit est quiconque est pendu au bois»),» (Galates 3:13). Toujours à propos du v. 24 et de la question posée, Jésus en appelle aux deux témoignages qui nous été présentés dans les chapitres 8 et 9, savoir sa Parole et ses œuvres. Jésus dit qu’ils ne sont pas de ses brebis, mais il ajoute quelques précieuses vérités à l’égard de ses brebis comme déjà vu dans les v. 27 et 28. Il y a aussi une vérité infiniment précieuse au v. 30 en ce que Jésus et le Père sont un. Cette révélation dans laquelle la gloire de la personne de Jésus, du Fils de Dieu, est identifiée avec la sûreté des brebis, avec la hauteur et la profondeur de l’amour dont elles sont les objets. Ce témoignage n’est pas le: «Je suis» du ch. 8, témoignage infiniment précieux, mais c’est: «Nous sommes» (v. 30).

Si le chapitre 8 mettait en évidence la manifestation de Dieu en témoignage et comme lumière, les chapitres 9 et 10 mettent l’accent sur la manifestation de la grâce efficace qui recueille les brebis sous les soins du Fils de Dieu et de l’amour du Père. Jean parle de Dieu quand il parle d’une nature sainte et de la responsabilité de l’homme, et il parle du Père et du Fils quand il parle de la grâce en rapport avec le peuple de Dieu. Remarquons encore que le loup peut ravir des brebis si les bergers sont des mercenaires, mais non pas les ravir des mains du Sauveur (cf v. 12 et 30).

Versets 31 à 42: les Juifs veulent encore lapider Jésus. L’évangile de Jean mentionne plusieurs occasions (sauf erreur sept) où les Juifs cherchent à faire mourir Jésus. Il y a une complète persévérance de la part des Juifs à se défaire de Lui; voir ch. 5, 16,18; 7, 1,30; 8, 40; 10, 31,39 et 11, 53. La question se pose: pour quelle œuvre Jésus est-il lapidé? Cet évangile (ch. 21, 25) mentionne que le monde ne pourrait contenir les livres qui renfermeraient le récit des œuvres de Jésus. Ici (v. 32, etc) le Seigneur parle aux Juifs et fait allusion aux œuvres par lesquelles il devait être reconnu. Cet évangile rapporte les miracles qui caractérisent les enseignements du Seigneur et met en lumière la vérité. Dans leur réponse (v. 33), les Juifs veulent le lapider pour cause de blasphème. Au ch. 5, 16, c’était parce qu’Il avait guéri un infirme le jour du sabbat. Ici Jésus tire de l’Ecriture la preuve qu’Il ne blasphémait pas en s’appelant Fils de Dieu. Il cite le Ps. 82, 6. Les hommes appelés dieux dans ce Psaume sont les juges établis par Dieu au milieu du peuple, ses représentants. Ces hommes ont été infidèles dans leur service et après avoir dit: vous êtes des dieux, il ajoute, dans ce même psaume, au v. 7: vous mourrez comme un homme. Si Dieu appelle des hommes auxquels il avait confié de l’autorité au sujet de son peuple, peut-on refuser le titre de Fils de Dieu à Celui que le Père a sanctifié? Etait-ce un blasphème? Dieu n’a-t-il pas dit qu’Il avait trouvé son plaisir en son bien-aimé, selon Matt. 3, 17 et ch. 17, 5. Et en effet, dans les v. 37 et 38, ce rappel des œuvres propres de Jésus porte le cachet divin de son Père. Les paroles de Jésus et ses œuvres montrent qu’Il ne peut être que le Fils de Dieu. Les Juifs ont sous les yeux un double témoignage de leur erreur, celui des Ecritures et celui des œuvres, sans parler de ses paroles. Au lieu de croire, on cherche à le prendre (v. 39 et 40). Jésus quitte alors le temple pour franchir le Jourdain; il laisse les Juifs sous les conséquences terribles de leur incrédulité. La fin de ce chapitre, en relation avec le plan de l’évangile de Jean, marque la fin publique du ministère de Jésus par lequel il prouvait aux Juifs qui Il était.

Dans les ch. 11 et 12 nous aurons encore son témoignage et son activité par lesquels Dieu rend un triple témoignage à son Fils, puisque les Juifs ont rejeté le sien. Nous le verrons Fils de Dieu à la résurrection de Lazare, Messie à son entrée à Jérusalem au ch. 12, et Fils de l’homme lorsque les Grecs désirent le voir au ch. 12, 16-26.

Dans les ch. 13 à 16 Jésus s’entretient avec ses disciples, au  ch, 17 avec son Père, puis viendra la condamnation, la mort, la résurrection, l’apparition de Jésus aux siens avec un enseignement symbolique et le relèvement de Pierre.

Verset 40 à 43: Jésus se trouve géographiquement au point de départ de son ministère. Un passage: «- Et moi j’ai dit: J’ai travaillé en vain, j’ai consumé ma force pour le néant et en vain; toutefois mon jugement est par devers l’Éternel, et mon œuvre par devers mon Dieu.» (Ésaïe 49:4). Il ressort de ce passage que les paroles de Jésus, pour Israël comme peuple, furent inutiles, parce que rejeté. Toutefois, individuellement, on peut venir à Lui. Plusieurs vinrent à Lui et crurent en Lui (v. 41-42). Jésus est toujours un centre d’attraction pour ses brebis quel que soit l’endroit où Il se trouve. Lorsqu’Il est rejeté de la masse il faut aussi se séparer de cette masse pour aller à Lui. De même aujourd’hui (2011) le salut s’obtient en un Christ rejeté et qui a pris place au-delà de la mort en attendant que son peuple terrestre le reçoive.

Un mot caractéristique de l’évangile selon Jean provient du verbe croire que l’on retrouve près de cent fois.

Chapitre 11
1 Or il y avait un certain homme malade, Lazare, de Béthanie, du village de Marie et de Marthe sa sœur. 2 (Et c’était la Marie qui oignit le Seigneur d’un parfum et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, de laquelle Lazare, le malade, était le frère). 3 Les sœurs donc envoyèrent vers lui, disant: Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade. 4 Jésus, l’ayant entendu, dit: Cette maladie n’est pas à la mort, mais pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. 5 Or Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare. 6 Après donc qu’il eut entendu que Lazare était malade, il demeura encore deux jours au lieu où il était. 7 Puis après cela, il dit à ses disciples: Retournons en Judée. 8 Les disciples lui disent: Rabbi, les Juifs cherchaient tout à l’heure à te lapider, et tu y vas encore! 9 Jésus répondit: N’y a-t-il pas douze heures au jour? Si quelqu’un marche de jour, il ne bronche pas, car il voit la lumière de ce monde; 10 mais si quelqu’un marche de nuit, il bronche, car la lumière n’est pas en lui. 11 Il dit ces choses; et après cela il leur dit: Lazare, notre ami, s’est endormi; mais je vais pour l’éveiller. 12 Les disciples donc lui dirent: Seigneur, s’il s’est endormi, il sera guéri*. 13 Or Jésus avait parlé de sa mort; mais eux pensaient qu’il avait parlé du dormir du sommeil. 14 Jésus leur dit donc alors ouvertement: Lazare est mort; 15 et je me réjouis, à cause de vous, de ce que je n’étais pas là, afin que vous croyiez. Mais allons vers lui. 16 Thomas donc, appelé Didyme*, dit à ses condisciples: Allons-y, nous aussi, afin que nous mourions avec lui.

17 Jésus étant donc arrivé trouva qu’il était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. 18 Or Béthanie était près de Jérusalem, à une distance d’environ quinze stades*. 19 Et plusieurs d’entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie, pour les consoler au sujet de leur frère. 20 Marthe donc, quand elle eut ouï dire que Jésus venait, alla au-devant de lui; mais Marie se tenait assise dans la maison. 21 Marthe donc dit à Jésus: Seigneur, si tu eusses été ici mon frère ne serait pas mort; 22 [mais] même maintenant je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. 23 Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera. 24 Marthe lui dit: Je sais qu’il ressuscitera en la résurrection, au dernier jour. 25 Jésus lui dit: Moi, je suis la résurrection et la vie: celui qui croit en moi, encore qu’il soit mort, vivra; 26 et quiconque vit, et croit en moi, ne mourra point, à jamais. Crois-tu cela? 27 Elle lui dit: Oui, Seigneur, moi je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde. 28 Et ayant dit cela, elle s’en alla et appela secrètement Marie, sa sœur, disant: Le maître* est venu, et il t’appelle. 29 Celle-ci, aussitôt qu’elle l’eut entendu, se lève promptement et s’en vient à lui. 30 (Or Jésus n’était pas encore arrivé dans le village; mais il était au lieu où Marthe l’avait rencontré). 31 Les Juifs donc qui étaient avec Marie dans la maison et qui la consolaient, ayant vu que Marie s’était levée promptement et était sortie, la suivirent, disant: Elle s’en va au sépulcre pour y pleurer. 32 Marie donc, quand elle fut venue là où était Jésus, et qu’elle l’eut vu, se jeta à ses pieds, lui disant: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. 33 Jésus donc, quand il la vit pleurer, et les Juifs qui étaient venus avec elle, pleurer, frémit* en [son] esprit, et se troubla, et dit: Où l’avez-vous mis? 34 Ils lui disent: Seigneur, viens et vois. 35 Jésus pleura. 36 Les Juifs donc dirent: Voyez comme il l’affectionnait. 37 Mais quelques-uns d’entre eux dirent: Celui-ci, qui a ouvert les yeux de l’aveugle, n’aurait-il pas pu faire aussi que cet homme ne mourût pas? 38 Jésus donc, frémissant encore en lui-même, vient au sépulcre (or c’était une grotte, et il y avait une pierre dessus). 39 Jésus dit: Ôtez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il est [là] depuis quatre jours. 40 Jésus lui dit: Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? 41 Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut et dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m’as entendu. 42 Or moi je savais que tu m’entends toujours; mais je l’ai dit à cause de la foule qui est autour de moi, afin qu’ils croient que toi, tu m’as envoyé. 43 Et ayant dit ces choses, il cria à haute voix: Lazare, sors dehors*! 44 Et le mort sortit, ayant les pieds et les mains liés de bandes; et son visage était enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller.

45 Plusieurs donc d’entre les Juifs qui étaient venus auprès de Marie, et qui avaient vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui; 46 mais quelques-uns d’entre eux s’en allèrent auprès des pharisiens et leur dirent ce que Jésus avait fait. 47 Les principaux sacrificateurs et les pharisiens donc assemblèrent un sanhédrin, et dirent: Que faisons-nous? car cet homme fait beaucoup de miracles. 48 Si nous le laissons ainsi [faire], tous croiront en lui, et les Romains viendront, et ôteront et notre lieu et notre nation. 49 Et l’un d’entre eux, [appelé] Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là*, leur dit: 50 Vous ne savez rien, ni ne considérez qu’il nous est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple et que la nation entière ne périsse pas. 51 Or il ne dit pas cela de lui-même; mais étant souverain sacrificateur cette année-là*, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation; 52 et non pas seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés. 53 Depuis ce jour-là donc, ils consultèrent [ensemble] pour le faire mourir. 54 Jésus donc ne marcha plus ouvertement parmi les Juifs; mais il s’en alla de là dans la contrée qui est près du désert, en une ville appelée Éphraïm; et il séjourna là avec les disciples.

55 Or la Pâque des Juifs était proche, et plusieurs montèrent de la campagne à Jérusalem, avant la Pâque, afin de se purifier. 56 Ils cherchaient donc Jésus, et se disaient l’un à l’autre, comme ils étaient dans le temple: Que vous semble? [Pensez-vous] qu’il ne viendra point à la fête? 57 Or les principaux sacrificateurs et les pharisiens avaient donné ordre que si quelqu’un savait où il était, il le déclarât, afin qu’on le prît.
v. 12: litt.: sauvé. / v. 16: ou: Jumeau / v. 18: moins de trois kilomètres. / v. 28: maître qui enseigne. / v. 33: frémir, ici, c’est l’expression de la peine profonde, mêlée d’indignation, produite dans l’âme du Seigneur à la vue du pouvoir de la mort sur l’esprit de l’homme. / v. 43: litt.: Lazare, ici dehors! / v. 49, 51: ou: de cette année-là.

Commentaires du chapitre 11

Chapitre 11:
La résurrection de Lazare et projet des Juifs pour tuer Jésus
Versets 01 à 10          La famille de Béthanie
Versets 11 à 16          Jésus avec ses disciples
Versets 17 à 44          Jésus à Béthanie
Versets 45 à 52          Témoignages différents et sanhédrin
Versets 53 à 57          On prépare l’arrestation de Jésus
Dans Jean Ce récit se trouve uniquement dans l’évangile de Jean
Chapitres
7 à 11, 54
11, 55 à 12, 11
Depuis la troisième Pâque jusqu’au commencement de la dernière semaine pascale.
Le dernier sabbat, samedi, commençant le vendredi au coucher du soleil.

Dans l’évangile de Jean, le ministère de Jésus en Galilée n’est pas rapporté. Après avoir quitté la Judée au ch. 4, le Seigneur, en présence des Juifs, est à Jérusalem et présente des choses nouvelles qui se rattachent à sa personne, à sa mort et à sa glorification. Après les évènements des ch. 5, 6 et 7, puis le rejet de sa personne, de son témoignage et de ses œuvres dans les ch. 8 et 9, le ch. 10 présentait son œuvre réelle en Israël et ce qui s’ensuivrait, selon les desseins de Dieu et par sa puissance dans la personne du Seigneur. Les ch. 11 et 12 contiennent le témoignage que Dieu rend à Jésus, et cela sous tous les rapports, cela quand l’homme le rejette. Il y a aussi la déclaration du Seigneur que la mort est nécessaire pour qu’il prenne son titre de Fils de l’homme.

A la résurrection de Lazare, Jésus est manifesté comme Fils de Dieu; il  sera aussi manifesté comme Fils de David et Fils de l’homme; tout cela dans les chapitres 11 et 12. Jésus est rejeté mais un témoignage est rendu au Seigneur dans ces trois caractères. Ces titres, ou caractères, ou encore la position du Messie sur la terre (un Messie rejeté), sont donnés dans le Psaume deuxième (Fils de Dieu et Roi de Juda) ainsi que dans le Psaume huitième (Fils de l’homme). Un Christ vivant était le Messie des Juifs alors qu’un Sauveur mourant était l’objet d’attraction de tous les hommes dans ce monde.

Marthe et Marie:
l’une, Marthe, est surtout occupée des circonstances; elle disait que le mort sentait déjà. L’autre, Marie, connaissait la position de Jésus et avait appris à tout remettre à ses pieds. Elle aime beaucoup le Seigneur et cela contraste grandement avec la haine des Juifs. Au début de chapitre, Marthe réalise que sa sœur est plus capable qu’elle d’entrer dans les pensées du Seigneur. Elle appelle donc Marie qui ne peut toutefois que dire, elle aussi: «Seigneur, si tu eusses été ici» (v. 21 et 32). Le: «si tu crois, tu verras», n’est pas forcément ce qu’on espère, mais est certainement pour la gloire de Dieu (voir v. 4 et 40).

Versets 01 à 16 – Jésus apprend que Lazare est malade
Au v. 3, quel modèle de prière! Dans les v. 7 à 10: pour Jésus, « le jour» était le temps pendant lequel il faisait la volonté de son Père ici-bas. Il avançait, sans broncher, sans se laisser détourner, sans tarder, que ce soit en relation avec son attachement à la famille de Béthanie ou à l’inverse par la haine des Juifs et la mort certaine qui l’attendait. Non seulement il voyait la lumière comme homme obéissant et dépendant, mais il était lui-même la lumière de la vie. En faisant la volonté de Dieu nous marcherons aussi pratiquement dans la lumière et rien ne pourra nous en détourner.

Quant à Jésus, il nous est présenté dans ce chapitre surtout en tant que Fils de Dieu qui ressuscite et rend la vie à un mort. Ce titre est encore confirmé par les paroles de Jésus au v. 15 par ces mots «allons vers lui». Jésus va au devant de la mort avec puissance, que ce soit l’empire de la mort sur l’homme (comme Lazare) ou pour subir la mort lui-même. Mais il la subira pour notre salut et pour la gloire de Dieu, lui qui est la résurrection et la vie. Dans sa marche d’obéissance ici-bas, le Fils est toujours exaucé par le Père. C’est aussi sous ce rapport que la puissance divine sera déployée pour la résurrection de Lazare. Mais pour cela il fallait que Jésus obéisse jusqu’au bout, jusqu’à cette coupe qu’il allait boire jusqu’à la lie, en étant abandonné de Dieu dans son âme puis exaucé et glorifié.

Dans les circonstances de ce récit, le Sauveur ressent beaucoup de pressions. Mais elles ne l’ont jamais vaincu, ni empêché d’exercer la charité la plus parfaite. Non seulement il obéissait parfaitement à la volonté du Père mais, au milieu des profonds exercices de son cœur, la puissance de la vie et tout le poids de la mort se rencontraient dans sa pensée. Il se réjouissait aussi du profit qu’allaient en avoir les disciples (v. 15). C’est au moment où Lazare va mourir que sa puissance est manifestée, près de Jérusalem et à la vue des Juifs. Cette puissance était inconnue quoiqu’il ait déjà rendu la vie à des morts.

Versets 17 à 28 – Jésus rencontre Marthe
Dans ces versets, il est intéressant de constater que Marthe est une âme qui croit en Jésus et qui l’aime. Mais sa foi, comme il y en a tant ainsi, est vague. C’est une foi qui reconnaît en Jésus un médiateur que Dieu exaucerait, mais qui ne savait rien de sa personne, comme homme venu dans ce monde, ni de la puissance vivifiante qui se trouvait cette même personne, le Fils de Dieu. La mort règne dans cette scène. La réponse du Seigneur, soulevée au v. 21 par ces mots de Marthe: «Seigneur, si tu eusses été ici mon frère ne serait pas mort», donne lieu à un témoignage public, c’est-à-dire: «Ton frère ressuscitera» (v. 23). Marthe sait qu’il ressuscitera au dernier jour. Mais Jésus poursuit et prononce les belles paroles du v. 25; il est la résurrection et la vie. C’est Jésus lumière et vie. Le Seigneur, dans les v. 25 et 26, en parle comme déjà présent pour accomplir le grand résultat de sa puissance cachée dans sa personne, mais dont il allait donner la preuve dans la résurrection de Lazare. La puissance est dans la personne de Jésus et la preuve se trouve dans la résurrection de Lazare. L’accomplissement final aura lieu quand il viendra pour exercer cette puissance dans sa plénitude, lui la résurrection et la vie.

Versets 29 à 44 – Jésus au sépulcre
Quant à la pensée de tous, dans les v. 31, 32 et 37, c’est que l’on comprend bien qu’une guérison aurait pu avoir lieu mais la mort étant intervenue, il n’y a plus de remède. La mort domine sur l’homme; on peut compatir et apporter de la sympathie MAIS la mort reste. Le Seigneur lui-même montre une grande sympathie et il pleure au v. 35 mais en même temps il domine la mort en ressuscitant Lazare au v. 44.

Dans ce récit nous voyons aussi les différences entre Marthe et Marie. Marthe est tout de suite en mouvement, alors que Marie avait appris à attendre, à se tenir aux pieds du Seigneur. Mais elle est aussi limitée, quoi que plus avancée que Marthe, qui le reconnaît en disant à Marie: Le Seigneur t’appelle. Cela n’était pas formellement vrai mais exprime ce que Marthe sentait moralement par cette question du Sauveur: Crois-tu cela? Marie avait un cœur soumis devant la mort de son frère mais exercée et embarrassée car le libérateur en qui elle se confiait n’avait pas arrêté le mal. Marie se prosterne aussitôt qu’elle voit le Seigneur, car elle a un profond respect pour la personne de Jésus. Ces v. 35 à 37 sont prenants. Pour Marie la mort avait fermé la porte à tout espoir. Les Juifs suivent Marie. Jésus sent les sous-entendus exprimés et frémit dans son esprit. Alors l’amour qui l’anime et le témoignage qu’il venait rendre à la vérité le pousse vers le tombeau. Et les larmes que Jésus verse le soulagent et sont le témoignage de son état d’homme, de sa sympathie pour les hommes et comme homme, mais aussi l’expression d’un cœur mû par l’amour divin. Ces larmes du Sauveur démontrent la sympathie profonde pour la race humaine, écrasée sous le poids de la mort dont elle ne pouvait se relever, comme aussi pour ces âmes éprouvées. Certes Jésus avait de l’affection pour Lazare, mais ce n’était pas là le motif de ses larmes, contrairement à ce qu’allèguent les Juifs selon v. 36 et 37. Quant à Marthe, elle est incrédule, puisqu’il y a déjà quatre jours que Lazare est dans le tombeau. Mais Dieu permet qu’il n’y ait aucun équivoque. Et nous voyons dans ces versets, que Jésus, ici, comme toujours dans cet évangile, attribue l’œuvre à la volonté du Père et accomplit l’œuvre comme exaucée par lui, cet exaucement étant la preuve que le Père l’avait envoyé et en rendait témoignage.

Puis dans les v. 43 et suivants, le miracle a lieu. Alors plusieurs Juifs crurent en lui et d’autres furent endurcis. En type, Israël est aussi en demeure de croire ou de ne pas croire en se dressant contre Dieu et sa volonté. Ainsi donc, sous les murs de Jérusalem, le Dieu de lumière et de vérité s’est montré comme la résurrection et la vie. Il a relevé d’entre les morts un homme dont le corps allait tomber en corruption. Voilà donc un homme, Jésus, qui, insistant sur ce qu’il était envoyé du Père en grâce, appelle du tombeau un mort. Il le fait avec autorité; il le vivifie et le ressuscite. Le Fils de Dieu était là, renversant la puissance de Satan, détruisant l’empire de la mort et soustrayant l’homme auquel il avait été assujetti par le péché. L’homme va-t-il recevoir le Fils de Dieu.

Verset 44: l’homme est donc envisagé dans ce chapitre comme mort. Il en va de même d’Israël dans la personne de Lazare. Jésus aurait aussi pu guérir Lazare à distance, comme il le fit pour le fils du centenier (Matt. 8). Mais ici le but est autre. En rapport avec la mort, quelques-uns ont fait cas de la mort de Lazare pour mettre en avant la doctrine de l’annihilation, c’est-à-dire la cessation de l’existence après la mort. À ce propos, voici un extrait de JND: l’abominable doctrine de l’annihilation; comme si le fait de laisser sa vie ou de mourir, c’est-à-dire, la fin de la vie ici-bas, comportait la fin de l’existence. Je le fais remarquer, parce que cette doctrine mauvaise est fort en vogue maintenant. Elle renverse le fondement même du christianisme.

Dans un sens la mort est bien anéantie, puisque Jésus apporte la puissance divine au sein de la mort. Et dans la vie, la mort n’est plus. Ainsi la mort était la fin de la vie naturelle de l’homme pécheur et la résurrection, la fin de la mort. Par la résurrection, la mort n’a plus rien en nous. Puissions-nous vivre de la vie qui a détruit la mort. Voilà la vraie délivrance de Christ en est la puissance. Il est devenu cette puissance pour nous et l’a manifesté dans la résurrection.

Versets 45 à 57 – les chefs du peuple déclarent que Jésus doit mourir
Il y a, dans ces versets, l’un des caractères de l’évangile de Jean: Jésus en lutte avec toutes les puissances du mal à Jérusalem. C’est là, au milieu de cette hostilité, que Caïphe prophétise. Malgré lui, il y a dans sa prophétie deux vérités importantes, à savoir: d’une part que la mort de Christ ne s’applique pas seulement au salut d’une âme, mais à la délivrance d’une nation. D’autre part que la mort de Christ rassemble les enfants de Dieu afin de former une unité de famille. Ainsi, au ch. 10, 12, Satan est celui qui ravit et disperse. Jésus (v. 52), rassemble en un les enfants de Dieu dispersés, paroles dites. Comme déjà mentionné, par Caïphe qui est un homme cynique et méchant. Mais Dieu permet que cet homme dise cette prophétie.

L’évangile de Jean ne mentionne pas l’unité du corps en tant que telle mais l’ensemble des individus y est vu sous l’angle de la famille, une famille réunie. Il ne s’agit pas ici de les sauver, pour les introduire dans le ciel, mais de réunir ceux qui étaient dispersés ici-bas.

Le miracle de la résurrection de Lazare est le plus grand rapporté dans Jean et aussi le dernier avant sa propre résurrection. Ce miracle est aussi ce qui décide sa mort puisque depuis ce jour-là ont lieu toutes les terribles machinations qui aboutissent au crime suprême (cf v. 53). Dans ce v. 53, il y a ainsi la volonté diabolique de mettre à mort celui en qui était la vie et en qui Dieu avait visité lui-même ce pauvre monde en grâce. Une volonté diabolique sans scrupule aucun, car Lazare, témoin trop irréfutable de la puissance divine qui l’avait ressuscité, devait aussi être mis à mort. Rien n’est plus affreux. Ainsi Jésus ne marche plus ouvertement au milieu des Juifs mais s’en va jusqu’à ce que son heure vienne.

Et la fin du chapitre nous montre la haine des pharisiens contre la lumière divine. Cette haine dépasse, pour eux, la crainte des Romains. Toujours est-il que, si tous avaient cru que Jésus était le Christ, il aurait établi son règne et détruit l’empire romain. Et c’est ce qu’il fera quand il viendra en gloire selon Dan. 7, 26-27.

Ce chapitre présente  le témoignage de la puissance divine entrée dans le domaine de la mort. Dieu se glorifie et le Fils de Dieu est révélé comme celui en qui est cette vie pour nous. Nous voyons aussi qui est celui qui va se donner pour nous sur la croix (1 Jean 4, 9-10).

Chapitre 12
1 Jésus donc, six jours avant la Pâque, vint à Béthanie où était Lazare, le mort, que Jésus avait ressuscité d’entre les morts. 2 On lui fit donc là un souper; et Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui étaient à table avec lui. 3 Marie donc, ayant pris une livre de parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. 4 L’un de ses disciples donc, Judas Iscariote, [fils] de Simon, qui allait le livrer, dit: 5 Pourquoi ce parfum n’a-t-il pas été vendu trois cents deniers* et donné aux pauvres? 6 Or il dit cela, non pas qu’il se souciât des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et qu’il avait la bourse et portait ce qu’on y mettait. 7 Jésus donc dit: Permets-lui d’avoir gardé ceci pour le jour de ma sépulture*. 8 Car vous avez les pauvres toujours avec vous; mais moi, vous ne m’avez pas toujours.

9 Une grande foule d’entre les Juifs sut donc qu’il était là, et vint, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare qu’il avait ressuscité d’entre les morts. 10 Mais les principaux sacrificateurs tinrent conseil, afin de faire mourir aussi Lazare; 11 car, à cause de lui, plusieurs des Juifs s’en allaient et croyaient en Jésus.

12 Le lendemain, une grande foule qui était venue à la fête, ayant ouï dire que Jésus venait à Jérusalem, 13 prit les rameaux des palmiers et sortit au-devant de lui, et criait: Hosanna*! béni soit celui qui vient au nom du *Seigneur, le roi d’Israël! [Psaume 118:25, 26]. 14 Et Jésus, ayant trouvé un ânon, s’assit dessus, selon qu’il est écrit: 15 «Ne crains point, fille de Sion; voici, ton roi vient, assis sur l’ânon d’une ânesse» [Zacharie 9:9]. 16 Or ses disciples ne comprirent pas d’abord ces choses; mais quand Jésus eut été glorifié, alors ils se souvinrent que ces choses étaient écrites de lui et qu’ils avaient fait* ces choses à son égard. 17 La foule donc qui était avec lui, [lui] rendait témoignage, parce qu’il* avait appelé Lazare hors du sépulcre, et qu’il l’avait ressuscité d’entre les morts. 18 C’est pourquoi aussi la foule alla au-devant de lui, parce qu’ils avaient appris qu’il avait fait ce miracle. 19 Les pharisiens donc dirent entre eux: Vous voyez que vous ne gagnez rien; voici, le monde est allé après lui.

20 Or il y avait quelques Grecs, d’entre ceux qui étaient montés pour adorer* pendant la fête. 21 Ceux-ci donc vinrent à Philippe qui était de Bethsaïda de Galilée, et ils le priaient, disant: Seigneur*, nous désirons voir Jésus. 22 Philippe vient, et le dit à André; et puis André vient, et Philippe, et ils le disent à Jésus. 23 Et Jésus leur répondit, disant: L’heure est venue pour que le fils de l’homme soit glorifié. 24 En vérité, en vérité, je vous dis: À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. 25 Celui qui affectionne sa vie, la perdra; et celui qui hait sa vie dans ce monde-ci, la conservera pour la vie éternelle. 26 Si quelqu’un me sert, qu’il me suive; et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur: si quelqu’un me sert, le Père l’honorera.

27 Maintenant mon âme est troublée; et que dirai-je? Père, délivre-moi de cette heure; mais c’est pour cela que je suis venu à* cette heure. 28 Père, glorifie ton nom. Il vint donc une voix du ciel: Et je l’ai glorifié, et je le glorifierai de nouveau. 29 La foule donc qui était là et qui avait entendu, dit qu’un coup de tonnerre avait eu lieu; d’autres disaient: Un ange lui a parlé. 30 Jésus répondit et dit: Cette voix n’est pas venue pour moi, mais pour vous. 31 Maintenant est le jugement de ce monde; maintenant le chef de ce monde* sera jeté dehors. 32 Et moi, si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même. 33 Or il disait cela pour indiquer de quelle mort il allait mourir*. 34 La foule lui répondit: Nous, nous avons appris* de la loi, que le Christ demeure éternellement: et comment, toi, dis-tu qu’il faut que le fils de l’homme soit élevé? Qui est ce fils de l’homme? 35 Jésus donc leur dit: Encore pour un peu de temps la lumière est au milieu de vous; marchez pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne s’emparent pas de vous; et celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. 36 Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez fils de lumière. Jésus dit ces choses, et s’en allant, il se cacha de devant eux.

37 Et quoiqu’il eût fait tant de miracles* devant eux, ils ne crurent pas en lui; 38 afin que la parole d’Ésaïe le prophète, qu’il prononça, fût accomplie: «*Seigneur qui est-ce qui a cru à ce qu’il a entendu de nous, et à qui le bras du *Seigneur a-t-il été révélé?» [Ésaïe 53:1]. 39 C’est pourquoi ils ne pouvaient croire, parce qu’Ésaïe dit encore: 40 «Il a aveuglé leurs yeux et il a endurci leur cœur, afin qu’ils ne voient pas des yeux, et qu’ils n’entendent pas du cœur, et qu’ils ne soient pas convertis, et que je ne les guérisse pas» [Ésaïe 6:9, 10]. 41 Ésaïe dit ces choses parce qu’il vit sa gloire et qu’il parla de lui. 42 Toutefois plusieurs d’entre les chefs mêmes crurent en lui; mais à cause des pharisiens ils ne le confessaient pas, de peur d’être exclus de la synagogue; 43 car ils ont aimé la gloire des hommes plutôt que la gloire de Dieu.
44 Et Jésus s’écria et dit: Celui qui croit en moi, ne croit pas en moi, mais en celui qui m’a envoyé; 45 et celui qui me voit, voit celui qui m’a envoyé. 46 Moi, je suis venu dans le monde, [la] lumière, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres. 47 Et si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde pas, moi, je ne le juge pas; car je ne suis pas venu afin de juger le monde, mais afin de sauver le monde. 48 Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles, a qui le juge; la parole que j’ai dite, celle-là le jugera au dernier jour. 49 Car moi, je n’ai pas parlé de moi-même*; mais le Père qui m’a envoyé, lui-même m’a commandé ce que je devais dire et comment j’avais à parler; 50 et je sais que son commandement est la vie éternelle. Les choses donc que moi je dis, je les dis comme le Père m’a dit.
/ v. 5: voir note à Marc 6:37. / v. 7: ou, selon l’emploi du mot dans la version grecque des Septante de l’Ancien Testament (Gen 50:2, 3): embaumement / v. 13: Hosanna signifie: Sauve je te prie; d’où: Gloire! / v. 16: ou: qu’on avait fait. / v. 17: ou: rendait témoignage qu’il. / v. 20 ordinairement: rendre hommage; se dit à l’égard de Dieu et à l’égard des hommes. / v. 21: plutôt: Monsieur. / v. 27 c. à d. jusqu’à. / v. 31: Satan: comparer 14:30; 16:11. / v. 33: voir 18:32. / v. 34: proprement: entendu dire. / v. 37: litt.: signes (voir note 2:11) / v. 49: avec le sens: de mon propre fonds.

Commentaires du chapitre 12

Chapitre 12:
L’onction de Jésus ; le désir des Grecs ; l’incrédulité des Juifs.
À partir de ce chapitre, des parallèles avec le Tabernacle sont indiqués.
Ce ch. se situe environs six jours avant la Pâque, donc avant la mort du Seigneur.
Versets 01 à 11          Jésus à table à Béthanie
Versets 12 à 19          Jésus acclamé comme roi
Versets 20 à 26          Des Grecs désireux de voir Jésus
Versets 27 à 36          L’heure de la mort
Versets 37 à 43          L’endurcissement du peuple
Versets 44 à 50          Un dernier appel du Seigneur
Dans Jean
chapitre 12
Jean Cf Matthieu Cf Marc Cf Luc
v. 12 à 19 à 21, 1-11,17 11, 1-11 19, 29-44
v. 36 à 50 à 26, 1-5,14-16 14, 1,2,10,11 22, 6

Les autres récits sont uniquement dans l’évangile de Jean

Ch. 11, 55 à 12, 11
Ch. 12, 12 à 19
Le dernier sabbat, samedi, commençant le vendredi au coucher du soleil.
La dernière semaine qui se termine par la crucifixion.

Versets 1 à 11 : Jésus à table à Béthanie
En rapport avec le futur règne terrestre, Marthe est une figure du résidu d’Israël en ce que sa foi reconnaît Christ; mais une foi qui ne dépasse pas ce qui est nécessaire pour le royaume. Ceux qui seront épargnés pour la terre aux derniers jours en auront une pareille. C’est un premier aspect.

À côté de Marthe, il y a Lazare qui vivait par cette puissance de la résurrection qui aurait pu, lorsque Christ était ici-bas, rappeler tous les saints de la mort de la même manière; mais il fallait la mort de Jésus car l’état de l’homme démontrait que tout moyen était inutile pour le ramener à Dieu tel qu’il était.

Moralement Israël sera rappelé de son état de mort, par la grâce, à la fin. En Lazare il y a un deuxième aspect du vrai résidu d’Israël de la fin, à savoir le résidu qui ne mourra pas, épargné par le moyen d’une foi réelle; leur foi aura pour objet un Sauveur vivant qui délivrera Israël et ceux qui seront amenés comme d’entre les morts pour jouir du royaume.

Le troisième aspect du résidu d’Israël, c’est Marie, Marie qui réalise qu’en Jésus il y a autre chose que l’espérance et la bénédiction d’Israël: il y a Jésus lui-même. Elle fait ce qui correspond à la position d’un Sauveur rejeté et qui convient à Celui qui est la résurrection avant d’être, pour nous, la vie. Le cœur de Marie se joint au dévouement de Jésus qui donne sa vie en rançon pour plusieurs (Matt. 20, 28; Marc 10, 45). Pour Marie, il s’agit de Jésus lui-même, de Jésus rejeté, et la foi prend sa place dans ce qui était la semence de l’Église, encore cachée sur le terrain d’Israël et du monde ici-bas, mais qui, dans sa résurrection, sortira avec toute la beauté de la vie de Dieu, de la vie éternelle.  Il y a aussi Judas dont l’incrédulité se trahit dans son mépris (v. 5 et 6). L’occasion est ainsi donnée au Seigneur d’attribuer sa juste valeur à l’acte de Marie. Ce sont les pieds du Sauveur qui sont oints pour marquer que toute la valeur que Christ avait pour elle. Son appréciation de Christ dépassait largement la valeur estimée du parfum répandu. La foi de Marie, qui connaît l’amour de Christ, dépasse toute intelligence; c’est un parfum dans toute la maison. Dieu en tient compte dans sa grâce.

La scène de Béthanie est passée, mais l’inimitié des Juifs, l’inimitié du cœur de l’homme est là. Cette inimitié veut tuer aussi Lazare (v. 10). L’homme est capable de tout cela. C’est terrible. L’homme cède à la haine, à ce genre de haine contre Dieu qui se manifeste ici. Il faut croire en Jésus ou le rejeter; en effet, sa puissance est maintenant trop évidente et le choix doit être fait; un homme publiquement rappelé d’entre les morts, après quatre jours de sépulture, et vivant au milieu du peuple, ne laissait plus place à l’indécision.

Versets 12 à 19 : Jésus acclamé comme roi
Jésus se présentait donc comme roi d’Israël pour réclamer ses droits et offrir au peuple et à Jérusalem le salut et la gloire promise. Un résultat de la résurrection de Lazare a eu pour effet le rassemblement de la foule autour de Jésus (v. 12) et le témoignage qu’il est le Fils de Dieu. Il y a donc le témoignage de Dieu à Christ, comme au roi d’Israël, vrai Fils de David (v. 13 à 15). À Béthanie il y a eu le témoignage aux droits de Jésus comme Fils de Dieu et Fils de David (Jean 11, 4). Et comme tel, (v. 12++), il entre à Jérusalem sur un ânon. Le seul type qui reste encore à mettre en évidence, c’est celui du Fils de l’homme; comme tel, il doit avoir tous les royaumes de la terre soumis à sa puissance.

Si les v. 12 à 19 présentent le témoignage rendu à Christ comme Fils de David et roi d’Israël, les v. 20 à 26 font part du témoignage rendu au Fils de l’homme (voir le Ps. 8). Comme tel, il doit être rejeté. Le passage des versets 13 à 17 donnent ainsi des enseignements aux disciples en vue de son départ. Le monde lui réserve la mort (cf v. 19).

Versets 20 à 26 : des Grecs désirant voir Jésus
Finalement (v. 26), pour suivre Jésus, il faut le faire à travers la mort, la mort au péché et au monde. Dans ces versets, ces Grecs qui sont venus sont de vrais Grecs et non des Hellénistes. Jésus prend alors place comme Fils de l’homme car il n’a pas été reçu, par les Juifs, comme Fils de David. Une toute autre perspective se déploie nécessairement devant ses yeux. La mort du Seigneur est rattachée au titre de Fils de l’homme, d’où l’image du grain de blé au v. 24. Ainsi Christ, pour être dans sa gloire céleste, et ne pas y être seul, doit mourir afin d’y arriver et d’y amener avec lui les âmes que Dieu lui a données. L’heure est venue et elle ne peut plus tarder. Tout se dessine pour la fin de l’épreuve de ce monde, de l’homme d’Israël et des autres. Par-dessus, il y a les conseils de Dieu qui s’accomplissent. Extérieurement tout est là: Jésus entre en triomphe à Jérusalem et les Romains se taisent. Mais Jésus sait bien que, pour remplir les greniers de Dieu selon son propos, il doit mourir. Ce que l’affection de Marie prévoyait, Jésus le savait selon la vérité et selon les pensées divines. Le Père le sait: ce sont les v. 27 à 36 avec cette voix au v. 28. Jésus est parfaitement soumis. Il se consacre à la gloire de son Père. Et pour celui qui veut suivre Jésus, il y a de la bénédiction (v. 26). Servir Jésus, c’est le suivre et c’est aller là où il va. Servir Jésus c’est se séparer du monde.

Versets 27 à 36 : l’heure de la mort
Jésus a donc, présent dans son esprit la mort. Son âme en est troublée (v. 27). C’est la juste crainte de cette heure. C’est solennel de constater que Jésus est venu pour cette heure, lui qui est le Messie, lui qui a tous les droits. Sa seule prière, à ce moment, est que le Père soit glorifié; quelle perfection! Dans la réponse du Père, il y a, semble-t-il, l’annonce de la résurrection: je le glorifierai de nouveau. Ces communications nous sont adressées. C’est une merveille et puissent tous les enfants de Dieu en être stupéfaits. Dieu contemple la perfection de Jésus jusqu’à la mort. Et le Père répond selon cette voix. Le Père avait déjà été glorifié dans la résurrection de Lazare. Il le sera aussi dans celle de Jésus qui implique notre résurrection. Lazare était ressuscité pour vivre encore dans la chair et nous, nous le serons en gloire. Maintenant déjà notre vie est cachée avec Christ en Dieu. Dans ces versets 27 à 36 il ressort aussi que Satan est vaincu (cf Héb. 2, 14). Jésus, en étant élevé (v. 32), devient un centre d’attraction divine à l’égard de tous. Tous les hommes vivant sur la terre étaient, comme cité plus haut, éloignés de Dieu. La croix est l’objet que Dieu a présenté afin qu’ils viennent à lui par la grâce et trouvent la vie par la mort du Sauveur. Le Seigneur réalise d’avance les conséquences glorieuses de sa mort à propos de laquelle il pouvait dire (v. 27): Père, délivre-moi de cette heure. Mais la soumission absolue, qui, dans un sens, le prive de tout, lui ouvre une perspective infiniment plus grande, et lui donne tout.

Faisons, à propos des v. 32 et 33, une application en relation avec le tabernacle. La place que Jésus prend sur la croix est celle que représente l’autel d’airain sur lequel les sacrifices étaient offerts dans le désert; cet autel n’était ni au milieu du peuple, ni dans le tabernacle, mais entre les deux, dans le parvis. Il se trouvait dans le seul lieu où le pécheur pouvait se rencontrer avec un Dieu qui a les yeux trop purs pour voir le mal, dont personne n’osait approcher sans mourir. Les mots «élevé de la terre» signifient la crucifixion. Les Juifs le savent. Leur question du v. 34 dénote qu’ils admettent que Jésus était le Christ mais ils pensent toujours à un Christ glorieux. Pourtant, en Dan. 9, 26, le Messie serait retranché. Messie et Fils de l’homme sont deux titres de la même personne mais avec des attributions différentes. Parler du Fils de l’homme, c’est parler du Messie rejeté. Dans ce moment-là, ce rejet allait être consommé. Mais c’est encore le temps de sortir d’une condition ténébreuse pour suivre Jésus (cf v. 25 et 36).

Versets 37 à 43 : l’endurcissement du peuple
À partir du v. 35 déjà, Jésus, dans sa patience, exhorte à nouveau les Juifs. Il est beau de voir l’intérêt que le Seigneur porte à Israël. Puis Jean cite És. 6, 9-10 pour leur montrer que Dieu avait aveuglé leurs yeux (v. 40). Mais il leur montre en même temps que ce Jéhovah, dont les séraphins se disaient l’un à l’autre: Saint, saint, saint, est l’Eternel des armées, que ce Jéhovah, c’était Christ lui-même. Les conséquences merveilleuses de la position qu’il a prise comme Fils de l’homme ont été placées devant nos cœurs. Jésus renonce à tout mais il accomplit toute la volonté de Dieu. Il devient un centre d’attraction pour le monde, lui le Sauveur, un Sauveur rejeté de la terre et entièrement rejeté du monde. Cela termine de triste manière les relations de Christ avec Israël. Dieu lui a rendu témoignage. De ce côté tout est fini. La suite est, dans les v. 37 à 43, un endurcissement du peuple. La nation choisit et demeure dans l’incrédulité. Pourtant, les miracles étaient bien là; ils devaient le recevoir donc croire en Lui selon v. 37, et ch. 15, 24; 2, 11 à comparer avec Es. 53, 1; 6, 9-10. S’il est vrai que les Juifs avaient été endurcis et aveuglés, les prophéties qui annonçaient cet aveuglement, prononcées depuis près de huit cents ans, ne s’accomplirent que lorsque Dieu eût fait tout ce qui était possible pour en éviter l’exécution. Mais le résultat, c’est le v. 37: on ne veut pas croire en Lui. Ce peuple demeure incrédule et sans excuses.

Quant à la foi des hommes des v. 42 et 43, ces chefs qui ne veulent pas déclarer leur foi à cause des pharisiens, est-elle une foi suffisante pour être sauvé? Dieu le sait. Mais si nous sommes sauvés, choisissons Christ car on ne peut pas être à Christ et au monde. Il faut vaincre tous les obstacles qui se trouvent sur la route avant qu’il soit trop tard.

Versets 44 à 50 : un dernier appel du Seigneur
Ce dernier appel a lieu avant qu’il termine son ministère public. Ce dernier appel résume tout l’évangile tel que Jean nous le présente. Les versets 44 et 45 ne rappellent-ils pas

  • premièrement ce que nous avons vu au ch. 7, 37
  • en deuxième lieu au tombeau de Lazare, ch. 11, 43
  • et enfin ici, pour la dernière fois, l’affirmation de ce qu’il est venu faire dans le monde et quelles seront les conséquences pour ceux qui le rejettent

Au v. 46 il est la lumière du monde et au v. 47 le fait qu’il est venu, non pas pour juger mais pour sauver. Et les v. 48 et 50 montrent combien il est grave de le rejeter et de ne pas recevoir ses paroles, lui qui est identifié au Père (v. 49), puisqu’en croyant en Lui et en le voyant, on croit et on voit celui qui l’a envoyé, tant il était l’expression parfaite de Dieu le Père. Ainsi le service du Seigneur est terminé pour le monde avec ce chapitre douze.

Chapitre 13
1 Or, avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue pour passer de ce monde au Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin. 2 Et pendant qu’ils étaient à souper, le diable ayant déjà mis dans le cœur de Judas Iscariote, [fils] de Simon, de le livrer, — 3 [Jésus], sachant que le Père lui avait mis* toutes choses entre les mains, et qu’il était venu de Dieu, et s’en allait à Dieu, 4 se lève du souper et met de côté ses vêtements; et ayant pris un linge, il s’en ceignit. 5 Puis il verse de l’eau dans le bassin, et se met à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. 6 Il vient donc à Simon Pierre; et celui-ci lui dit: Seigneur, me laves-tu, toi, les pieds? 7 Jésus répondit et lui dit: Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le sauras dans la suite. 8 Pierre lui dit: Tu ne me laveras jamais les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne te lave, tu n’as pas de part avec moi. 9 Simon Pierre lui dit: Seigneur, non pas mes pieds seulement, mais aussi mes mains et ma tête. 10 Jésus lui dit: Celui qui a tout le corps lavé* n’a besoin que de se laver** les pieds; mais il est tout net; et vous, vous êtes nets, mais non pas tous. 11 Car il savait qui le livrerait; c’est pourquoi il dit: Vous n’êtes pas tous nets.

12 Quand donc il eut lavé leurs pieds et qu’il eut repris ses vêtements, s’étant remis à table, il leur dit: Savez-vous ce que je vous ai fait? 13 Vous m’appelez maître et seigneur, et vous dites bien, car je le suis; 14 si donc moi, le seigneur et le maître*, j’ai lavé vos pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. 15 Car je vous ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez. 16 En vérité, en vérité, je vous dis: L’esclave n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’envoyé* plus grand que celui qui l’a envoyé. 17 Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites. 18 Je ne parle pas de vous tous; moi, je connais ceux que j’ai choisis; mais c’est afin que l’écriture soit  ccomplie: «Celui qui mange le pain avec moi a levé son talon contre moi» [Psaume 41:9]. 19 Je vous le dis dès maintenant, avant que cela arrive, afin que, quand ce sera arrivé, vous croyiez que c’est moi*. 20 En vérité, en vérité, je vous dis: Celui qui reçoit quelqu’un que* j’envoie, me reçoit; et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.

21 Ayant dit ces choses, Jésus fut troublé dans [son] esprit, et rendit témoignage et dit: En vérité, en vérité, je vous dis que l’un d’entre vous me livrera. 22 Les disciples se regardaient donc les uns les autres, étant en perplexité, [ne sachant] de qui il parlait. 23 Or l’un d’entre ses disciples, que Jésus aimait, était à table dans le sein de Jésus. 24 Simon Pierre donc lui fait signe de demander lequel était celui dont il parlait. 25 Et lui, s’étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit: Seigneur, lequel est-ce? 26 Jésus répond: C’est celui à qui moi je donnerai le morceau après l’avoir trempé. Et ayant trempé le morceau, il le donne à Judas Iscariote, [fils] de Simon. 27 Et après le morceau, alors Satan entra en lui. Jésus donc lui dit: Ce que tu fais, fais-le promptement. 28 Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui avait dit cela; 29 car quelques-uns pensaient que, puisque Judas avait la bourse, Jésus lui avait dit: Achète ce dont nous avons besoin pour la fête; ou, qu’il donnât quelque chose aux pauvres. 30 Ayant donc reçu le morceau, il sortit aussitôt; or il était nuit.

31 Lors donc qu’il fut sorti, Jésus dit: Maintenant le fils de l’homme est glorifié*, et Dieu est glorifié* en lui. 32 Si Dieu est glorifié* en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même; et aussitôt il le glorifiera. 33 Enfants, je suis encore pour un peu de temps avec vous: vous me chercherez; et, comme j’ai dit aux Juifs: Là où moi je vais, vous, vous ne pouvez venir, je vous le dis aussi maintenant à vous. 34 Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre. 35 À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous. 36 Simon Pierre lui dit: Seigneur, où vas-tu? Jésus lui répondit: Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant, mais tu me suivras plus tard. 37 Pierre lui dit: Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je laisserai ma vie pour toi. Jésus répond: 38 Tu laisseras ta vie pour moi! En vérité, en vérité, je te dis: Le coq ne chantera point, que tu ne m’aies renié trois fois.
/ v. 3: litt.: donné.  / v. 10*: ou: Celui qui est baigné (entièrement).  / v. 10**: mot spécial employé pour le lavage d’une partie du corps seulement, pieds ou mains.  / v. 14: celui qui enseigne.  / v. 16: ailleurs aussi: apôtre.  / v. 19: c. à d. qui je suis (le Fils et l’Envoyé du Père) comme en 8:28.  / v. 20: litt.: qui que ce soit que.  / v. 31, 32: litt.: a été glorifié.

Commentaires du chapitre 13

Chapitres 13 à 17 : le service du Seigneur envers les siens
Chapitre 13
Versets 01 à 11 : le lavage des pieds des disciples
Versets 12 à 20 : un exemple donné pour tous les croyants
Versets 21 à 30 : la trahison de Judas Iscariote; Judas qui est dénoncé
Versets 31 à 38 : la marque du disciple; un commandement nouveau
Dans Jean
chapitre 13
Jean Cf Matthieu Cf Marc Cf Luc
v. 21 à 35 à 26, 21-25 14, 18-21 22, 21-23
v. 36 à 38 à 26, 31-35 14, 27-31 22, 31-38

Les autres récits sont uniquement dans l’évangile de Jean

À partir de ce chapitre, le Seigneur s’adresse uniquement à ses disciples du fait que les siens (Israël) ne l’ont pas reçu. Les chapitres 13à 17 contiennent les ressources et les encouragements nécessaires dispensés par le Seigneur pendant le temps de son absence.

Versets 01 à 11 : le lavage des pieds des disciples
Pour le Seigneur, sa mort était de passer de ce monde au Père (v. 1). Ce faisant, il laissait ceux qu’il aimait dans ce monde rempli de péchés. Les croyants, bien qu’étant totalement lavés par le sang de la croix (v. 10), sont exposés à la souillure en pensées, en paroles et en actes, du fait de leur contact incessant avec le mal. Veillant à la sainteté pratique des siens, le Seigneur y a pourvu par le lavage des pieds, c’est-à-dire par la purification les amenant à se juger continuellement à la lumière de la Parole, l’eau qui l’applique à leur conscience. Cet exercice d’amour est à appliquer les uns vis-à-vis des autres, selon Gal. 6, 1, etc. Le lavage des pieds nous enseigne que la Parole n’a d’effets pratiques pour le croyant seulement lorsque nos pieds sont lavés, image d’un état convenable pour recevoir et être perméable par ce que nous révèle la Parole.

Verset 2 : pensons à l’institution du mémorial dans Luc 22. Jésus connaissait le traître mais il pense à ses disciples. Le lavage des pieds symbolise une position merveilleuse: la communion. Versets 4 et 5: Jésus quitte, en figure, la position qu’il avait prise sur cette terre au milieu des disciples en se levant et en mettant de côté ses vêtements. Jésus accomplit un service éternel (voir Luc 12, 37). L’image du lavage des pieds est propre à une coutume orientale. Lorsqu’un hôte arrive, on lui lave les pieds pour entrer dans la maison. Il faut que nous soyons propres à jouir de la communion. Si le sang expie les péchés, l’eau purifie de tout ce qu’est l’homme en Adam. La Parole de Dieu n’en laisse rien subsister. L’application de la Parole au cœur et à la conscience, juge une souillure pour être purifié. De la gloire, Jésus nous amène par la Parole et la puissance du Saint Esprit à juger le mal et à le confesser pour en être purifié (cf 1 Jean 1, 9). V. 4 : … Il s’en ceignit. La ceinture, c’est la vérité de Dieu opérant dans le croyant (voir Eph. 6, 14; Jean 14, 6; 17, 17). V. 5: laver les pieds. Les pieds représentent la marche. C’est pourquoi il est question d’eau. Il y a d’abord le sang qui nous sauve (voir Lév. 17, etc.), puis l’eau pour la marche. L’eau est une figure de la Parole (Eph. 5, 26; Héb. 10, 22). Une personne au bénéfice du sang de Christ, parfaitement purifiée, peut/doit progresser de façon à marcher en conséquence. Pour cela, la lecture de la Parole est indispensable. Il faut régler sa marche selon les pensées de Christ en l’assujettissant à sa Parole. Seul Christ purifie par le sang et le v. 14, par ce lavage réciproque, le montre bien (cf Lév. 14, 8-9; Rom. 8, 13). Versets 6 à 8: Pierre s’oppose à l’accomplissement d’un service humiliant ; mais au chapitre 21 de cet évangile, il comprendra la signification du lavage des pieds. Versets 9 à 10: voyant que Jésus devait accomplir son office, Pierre s’incline.

Ainsi dans ces v. 1 à 11, après avoir accompli tout ce qu’il y avait à faire au milieu des Juifs, le Seigneur pense à ceux qui ont cru. Il va s’en occuper jusqu’à l’heure de sa mort et dans la gloire où il entrera.

Au sujet de ce lavage des pieds, remarquons que l’amour selon Dieu ne consiste pas à dire seulement des choses agréables, car il se réjouit avec la vérité et il y a des vérités pénibles à entendre que l’on est obligé de dire pour être vrai en cherchant le bien d’autrui. Et, pour aller aux pieds de nos frères ou sœurs, il faut les considérer dans la haute position que le Seigneur leur a faite par son œuvre à la croix, en les estimant supérieurs à nous-mêmes et en les voyant comme Dieu les voit. Voilà comment on peut réaliser le v. 17.

Quant à Jésus il est esclave de celui par qui il a été glorifié (voir 2 Pi. 2, 19). Ce lavage des pieds fait penser au serviteur pour toujours (selon Ex. 21, 2-6 et Luc 12, 37). Ce lavage des pieds démontre aussi que le salut ne se perd pas et que la doctrine d’une xième conversion est fausse. Une fois que la Parole a été appliquée par la puissance du Saint Esprit, cette œuvre est faite et elle ne se défait jamais, pas plus que l’aspersion du sang ne se répète ni ne se renouvelle. Mais si je pèche, je salis mes pieds. Ma communion avec Dieu est interrompue, alors le Sauveur s’occupe de moi dans son amour. La génisse rousse du chapitre 19 du livre des  Nombres est un développement instructif du renouvellement de la communion pour avoir les communications du Seigneur.

Versets 12 à 20 : un exemple pour tous les croyants
Versets 16 et 17 : exhortation à considérer notre prochain comme supérieur à nous-mêmes.  Dans le v. 17, la jouissance personnelle du grand amour du Seigneur est requise afin d’être en état d’accomplir ces choses et de réaliser que nous sommes tous des objets de grâce et de miséricorde. «L’amour couvre une multitude de péchés». Au v. 17 on est bienheureux si l’on fait ces choses, non si on les sait. Ces v. 12 à 20 donnent l’exemple donné du Seigneur qui, après avoir montré aux disciples ce qu’il ferait pour eux de la gloire dans laquelle il allait entrer, se remet à table avec eux et les exhorte à accomplir ce service les uns envers les autres. Si l’on possède la même vie que le Seigneur, il est possible d’être animé du même amour que lui. Par ce lavage, il y a restauration. Tout est non seulement lavé, mais essuyé, comme le Seigneur le fit avec le linge d’on il s’était ceint. Il ne reste aucune trace de souillure. Versets 18 et 19: Jésus avait choisi Judas (cf ch. 6, 70). Son cœur en souffrait mais les Écritures devaient être accomplies. Verset 20: on ne peut pas être trompé en recevant quelqu’un qui vient au nom du Seigneur. Mais ce qui est fait pour lui n’est jamais fait en vain. C’est une grâce de pouvoir recevoir le Seigneur et Dieu lui-même en recevant ceux qu’il envoie.

Versets 21 à 30 : la trahison de Judas Iscariote; Judas Iscariote est dénoncé
Au v. 27 les paroles qui sortent de la bouche de Jésus, qui était l’amour même, nous confondent. Ses yeux de Jésus sont désormais fixés sur sa mort. Les rapports de Jésus avec ses disciples ici-bas vont se terminer. Personne ne pourra suivre Jésus là où il va (cf v.33 et suivants). L’amour fraternel, dans un certain sens, devait prendre sa place. Ils devaient s’aimer comme il les avait aimés, c’est-à-dire d’un amour qui s’élève au-dessus des fautes de la chair en eux, d’un amour fraternel dans ses rapports selon la grâce parfaite du Seigneur. Si leur principal soutien leur était enlevé, soutien sur lequel plusieurs s’appuyaient, ils devaient se supporter les uns les autres non par leur propre force. C’était ainsi que les disciples de Christ seraient reconnus. Quant à Pierre, il manifeste la confiance de la chair (v. 37). Pour que Pierre puisse suivre Jésus, il faut que Jésus tarisse auparavant cette mer insondable pour l’homme, ce Jourdain qui déborde, la mort. Et nous savons combien Pierre reniera son Seigneur. Dans les choses de Dieu la confiance de la chair ne fait que nous introduire dans une position où elle ne peut pas résister. Car la sincérité seule ne peut rien contre l’ennemi. Il faut la force de Dieu. Le Seigneur a entièrement rompu avec le monde. Mais peut-il rester avec les disciples? Ce chapitre répond, ce chapitre qui nous apprend que son heure est venue de passer de ce monde au Père. Le souper avait lieu mais pas encore la crucifixion. Au souper, Jésus était le compagnon des disciples à la même table. Mais Jésus peut quand même rester avec eux, et pour cela les disciples doivent être rendus propres pour se trouver dans l’endroit où Jésus va se rendre. C’est donc comme avocat qu’il remplissait l’office du lavage des pieds. Ce lavage fait disparaître la souillure de la conscience; si la justice et la propitiation répondent à la question de la culpabilité, il faut, pour la communion, la fonction de l’avocat qui intervient sur ce fondement de justice et de propitiation (voir c’est 1 Jean 2, 1-2).

Quant à la différence entre la sacrificature et l’office d’avocat, il faut se rappeler que la première intercède auprès de Dieu afin d’obtenir pour nous la grâce nécessaire à la marche, le secours nécessaire pour que nous ne péchions pas. Le second, l’avocat, intervient auprès du Père lorsque nous avons péché afin que la communion soit rétablie.

Au v. 30, il était nuit. La nuit règne dans la nature mais moralement elle est plus profonde encore. Au ch. 12, 35 Jésus avait dit de marcher pendant que la lumière était là. Mais la lumière a disparu et les ténèbres sont la part du monde jusqu’au jour où Jésus apparaîtra en gloire comme le soleil de justice, mais en jugement sur ceux qui ne le veulent pas comme Sauveur.

Versets 31 à 38 : la marque du disciple; un commandement nouveau
Dans les v. 21 à 38 Jésus révèle un terrible secret, Judas Iscariote qui allait le livrer, voir aussi ch. 6, 64. Satan entre dans cet homme qui alla dans la nuit consommer son affreux forfait. C’est aussi l’occasion pour le Seigneur de parler de sa croix, où sa gloire brillera dans la honte (v. 31) et de sa résurrection par laquelle Dieu glorifiera celui qui l’a parfaitement glorifié (v. 32). Versets 31 à 33: Dieu n’a pas attendu la résurrection de tous pour ressusciter son Fils. Glorifié par lui, il le glorifiera aussitôt quarante jours après la résurrection. Par cet acte, Dieu montre sa pleine satisfaction dans l’œuvre parfaite de son Fils. Le Seigneur ne sera plus avec les disciples, alors comment les reconnaître? Par leur amour (v. 35). Au v. 36, Christ indique à Pierre qu’il allait descendre dans la mort comme l’arche dans le Jourdain. Et comme elle, jusqu’à ce qu’elle y fut descendue, personne ne pouvait le suivre. Mais comme l’arche aussi, si elle séparait le Jourdain et séchait les eaux, c’était pour frayer au peuple l’entrée en Canaan. «Tu me suivras plus tard». Au sujet du v. 36 remarquons ce qui conduit le Seigneur à cette heure, c’est l’amour pour son Dieu qui voulait sauver des pécheurs. Si le Seigneur était passé au ciel, sans passer par la mort, il y fut demeuré seul homme, jouissant de son Dieu comme il l’avait fait durant l’éternité. Et les hommes auraient été jugés et Dieu n’aurait été glorifié que dans ce jugement. Mais Dieu est amour. Le Seigneur n’aurait jamais brillé de la gloire qu’il s’est acquise en accomplissant l’œuvre de la rédemption. Voilà pourquoi des myriades de bienheureux pourront refléter la gloire du Seigneur qui brillera sur eux de tout son éclat. Versets 36 à 38 : la nature ardente de Pierre refait surface. Il aime sincèrement le Seigneur mais il ne se connaît pas puisqu’il se fiait à son amour pour lui dans l’énergie de son caractère naturel au lieu de sentir sa faiblesse et de chercher la force en dehors de lui, en Dieu lui-même. Pierre ignorait aussi les pensées de Dieu quant à la mort du Seigneur, cette mort de laquelle Pierre avait dit en Matt. 16, 22: Dieu t’en préserve.

Autres notes sur l’ensemble de ce chapitre
Dans ce chapitre l’heure de Jésus est là pour passer de ce monde au Père. Et nous trouvons alors tout le plan des pensées de Dieu, pensées révélées partiellement en tous les cas, dans la personne du Seigneur et de ce qui avait été fait par lui. En contraste avec cela, nous avons ce qui devait suivre sa glorification, c’est-à-dire l’envoi du Saint Esprit et le fait de son retour en gloire et pour donner à ses disciples une place dans les demeures célestes.

Dans ce chapitre Jésus est en présence de deux choses. Premièrement du péché, prenant sa forme la plus pénible pour son cœur dans la trahison de Judas. Deuxièmement il est en présence de la conscience qu’il avait des relations dans lesquelles il se trouvait avant de venir dans ce monde et à la gloire desquelles il s’en retournait, c’est-à-dire de sa gloire personnelle et céleste et de la conscience de la gloire qui lui était conférée. Il était venu de Dieu et s’en allait à Dieu. Car le Père avait remis toutes choses entre ses mains. Dans le lavage des pieds, il n’y a pas de sang, parce que le lavage des péchés, par son propre sang, n’est jamais répété. Il est effectué une fois pour toutes, car sinon Christ aurait du souffrir plusieurs fois. C’est l’enseignement d’Héb. 9 et 10. Pour ce qui concerne l’imputation, il n’y a plus aucune conscience de péché. Jésus, comme en Ex. 21, reste serviteur pour toujours et ne continue-t-il pas ce service actuellement dans le ciel.

Notre avocat qui est en haut, selon 1 Jean 2, nous lave de la souillure du monde par l’Esprit et la Parole. Dans l’ancienne alliance aussi, les corps des sacrificateurs qui servaient Dieu dans le Tabernacle étaient lavés lorsqu’ils étaient consacrés et cela ne se répétait pas. Ainsi la régénération, une fois accomplie par la Parole, ne se répète pas non plus. Dans la trahison de Judas que de douleurs pour le cœur du Seigneur. Pierre emploie Jean pour demander au Seigneur qui serait d’entre eux celui qui le trahirait. Souvenons-nous aussi d’être près de Jésus est le moyen d’avoir sa pensée lorsque des idées extérieures viennent nous troubler. Le Seigneur désigne Judas par le morceau trempé qui aurait dû arrêter tout autre, mais qui, pour celui-ci, n’était que le sceau de sa ruine? À divers degrés, il en est ainsi de toute grâce de Dieu exercée envers une âme qui le rejette. Après  le morceau trempé, Satan entre en Judas. Judas avait cédé à l’ennemi en acceptant de se faire l’instrument du souverain sacrificateur pour trahir le Seigneur. Il était allé s’offrir à eux car il savait ce qu’ils désiraient. La grâce et la pensée de la personne de Christ ont totalement perdu leur influence et il arrive au point de ne rien sentir dans son cœur en trahissant son maître.

Chapitre 14
1 Que votre cœur ne soit pas troublé; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. 2 Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures; s’il en était autrement, je vous l’eusse dit, car je vais vous préparer une place. 3 Et si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi. 4 Et vous savez où moi je vais, et vous en savez le chemin. 5 Thomas lui dit: Seigneur, nous ne savons pas où tu vas; et comment pouvons-nous en savoir le chemin? 6 Jésus lui dit: Moi, je suis le chemin, et la vérité, et la vie; nul ne vient au Père que par moi. 7 Si vous m’aviez connu, vous auriez connu aussi mon Père; et dès maintenant vous le connaissez et vous l’avez vu. 8 Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. 9 Jésus lui dit: Je suis depuis si longtemps avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe? Celui qui m’a vu, a vu le Père; et comment toi, dis-tu: Montre-nous le Père? 10 Ne crois-tu pas que moi je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que moi je vous dis, je ne les dis pas de par moi-même; mais le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. 11 Croyez-moi, que je suis dans le Père, et que le Père est en moi; sinon, croyez-moi à cause des œuvres elles-mêmes. 12 En vérité, en vérité, je vous dis: Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci; parce que moi, je m’en vais au Père. 13 Et quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. 14 Si vous demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai.

15 Si vous m’aimez, gardez mes commandements; et moi, je prierai le Père, 16 et il vous donnera un autre consolateur*, pour être avec vous éternellement, 17 l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous, et qu’il sera en vous. 18 Je ne vous laisserai pas orphelins*; je viens à vous. 19 Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez; parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez. 20 En ce jour-là, vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous. 21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là* qui m’aime; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. 22 Jude (non pas l’Iscariote) lui dit: Seigneur, comment se fait-il que tu vas te manifester à nous, et non pas au monde? 23 Jésus répondit et lui dit: Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. 24 Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas la mienne, mais celle du Père qui m’a envoyé. 25 Je vous ai dit ces choses demeurant avec vous; 26 mais le Consolateur*, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses et vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites. 27 Je vous laisse la paix; je vous donne ma paix; je ne vous donne pas, moi, comme le monde donne. Que votre cœur ne soit pas troublé, ni craintif. 28 Vous avez entendu que moi je vous ai dit: Je m’en vais, et je viens à vous. Si vous m’aviez aimé, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père, car mon Père est plus grand que moi. 29 Et maintenant je vous l’ai dit avant que cela arrive, afin que, quand ce sera arrivé, vous croyiez. 30 Je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car le chef du monde* vient, et il n’a rien en moi; 31 mais afin que le monde connaisse que j’aime le Père; et selon que le Père m’a commandé, ainsi je fais. Levez-vous, partons d’ici!
/ v. 16, 26: avocat, 1 Jean 2:1; c’est quelqu’un qui soutient la cause d’une personne et lui vient en aide et l’assiste. / v. 18: ou: abandonnés. / v. 21: litt.: celui-là est celui qui. / v. 30: Satan; comparer 12:31; 16:11.

Commentaires du chapitre 14

Chapitres 13 à 17 : le service du Seigneur envers les siens
Chapitre 14
Versets 01 à 03 : la maison du Père
Versets 04 à 07 : le chemin
Versets 08 à 14 : qui m’a vu a vu le Père
Versets 15 à 20 : le Consolateur
Versets 21 à 24 : aimer c’est obéir
Versets 25 à 31 : autres avantages du départ de Jésus
Les récits de ce chapitre ne se trouvent que dans l’évangile selon Jean

Ce chapitre mentionne les relations publiques du Fils avec le Père. Notre position en Lui, qui en découle, est aussi relatée. Le Consolateur, ou Esprit de vérité, ou Esprit Saint, envoyé du Père au nom de Jésus, nous enseigne toutes ces choses. Jésus annonce des changements et notamment celui faisant l’objet de la déclaration des v. 1 à 4 avec cette place dans la maison du Père. Ce qui a lieu, c’est que le Père est révélé dans le Fils. Ce qui aura lieu et c’est aussi un grand changement, c’est la venue du Saint Esprit. L’Écriture nous renseigne donc sur la grande base des pensées de Dieu quant à tout cela. Le chapitre treize introduisait même le moment historique pour que ces choses puissent s’accomplir, à savoir le sacrifice de Christ (cf ch. 13, 36, etc).

Versets 1 à 3 : Les v. 1 à 3 font penser au Ps. 84 avec ces plusieurs demeures. Le Ps. 16 nous apprend qu’il y a des plaisirs pour toujours à la droite du Père. Quelle joie à la pensée d’être là où il est. Remarquons que lorsque Jésus parle de la maison de son Père, il fait allusion au temple.

Versets suivants : au sujet des v. 8 et 9, Jésus était dans le Père et le Père était en Lui. Jésus, personne divine, distincte du Père, était, quoique homme ici-bas, en son Père. Et ce qu’il manifestait dans sa vie, en paroles ou en œuvres, était le Père. Au v. 13 l’expression «en mon nom». Cela n’est pas une simple formule. La mention du nom de Jésus implique qu’il peut être d’accord avec nos demandes. Notre prière devient alors celle de Jésus et il y répondra nécessairement. Il y répondra parce qu’il nous aime mais surtout parce que la gloire du Père est en cause; peut-il y avoir un plus excellent motif? Le v. 16 mentionne le Consolateur. C’est le Saint Esprit, une personne divine qui viendra pour les soutenir, les consoler et leur venir en aide. Le Saint Esprit sera avec les croyants mais aussi en eux (v. 17, 26). Il s’agit d’un autre consolateur (v. 16) parce que Jésus lui-même demeure le Consolateur (cf note de 1 Jean 2, 1). Et puis, en rapport avec ce que nous sommes appelés à garder (v. 21 à 23), et ce que Jésus donne (v. 27), comprenons que Jésus donne. Dans le monde, c’est l’inverse. Le monde offre mais prend beaucoup. Ce monde qui distrait, qui étourdit la conscience. Le monde trompe comme un remède tranquillisant. À la manière d’un tel remède, les inquiétudes et les tourments de l’âme sont calmées mais ce n’est qu’une illusion de paix. Quant à la paix de Jésus elle satisfait entièrement le cœur et elle est éternelle.

À propos des v. 18 et 19, en plus des effets du Saint-Esprit pour nous ici-bas, que penser lorsque Jésus dit: «vous me verrez». C’est futur mais bien mieux que les disciples d’alors qui ont vu Jésus avec leurs propres yeux et cru en Lui, par grâce, comme le Christ, le Fils de Dieu. En effet, pour eux plus tard, comme pour nous maintenant, c’est le connaître d’une manière plus réelle. Et de plus, cette vue spirituelle de Jésus que connaît le cœur, par la présence du Saint Esprit, se lie à la vie: Il vit, nous vivrons. Nous voyons Jésus parce que nous avons la vie et cette vie est en Lui. En chemin, nous réalisons que la chair résiste à la vie divine qui est en nous mais notre vie reste en Christ. Ayant le Saint Esprit habitant en nous, nous avons connaissance de notre union avec Christ (c’est le v. 20). Dans ce verset, Christ déclare «je suis en mon Père». Il fait ressortir ce qui tient à la vérité, qui il est réellement, et qu’il est divinement un avec le Père, un avec Lui. Quand Jésus dit: mon Père est en moi, ce qui reste vrai, nous avons le fait de la manifestation du Père ici-bas. Ainsi Jésus est réellement homme mais il est réellement Dieu. Quant à nous, nous sommes en Lui. Ce n’est pas à proprement l’union des corps avec Christ car individuellement nous sommes en Lui. C’est la nature et la vie, c’est la position. C’est notre place dans cette nature et cette vie.

Quant à l’obéissance (v. 21 à 22, etc), remarquons que celui qui est attentif à la volonté du Seigneur possédera et observera cette volonté. Ainsi un enfant sage obéit non seulement quand il connaît la volonté de son Père mais il acquiert de la connaissance parce qu’il est attentif à cette volonté. C’est l’esprit d’obéissance dans l’amour. En agissant ainsi, à l’égard de Jésus, combien le Père, qui tient compte de tout ce qui regarde son Fils, nous aimera. Et Jésus nous aimera et se manifestera à nous. Ainsi Jude ne comprenait pas cela (v. 22). Dans les expressions «Garder la Parole» et «Garder les commandements», remarquons que la première expression enseigne que l’on réalise davantage la pensée de Jésus.

Quant à la vie nouvelle, nous sommes sanctifiés pour l’obéissance et il ne s’agit pas ici de l’amour de Dieu en grâce souveraine envers un pécheur, mais des voies du Père envers ses enfants. Il est donc question du gouvernement et c’est le chemin de l’obéissance qui se trouve dans la manifestation de l’amour du Père et de l’amour du Christ. Nous aimons nos enfants méchants, mais nous ne les caressons pas. Nous jouissons de la communion avec Dieu en marchant dans l’obéissance. En résumé, on devait obéir à Jésus mais en lui obéissant, en obéissant à la Parole du Père à Jésus tel qu’il était ici-bas. Ses paroles étaient les paroles du Père. Le Saint Esprit devait rappeler ce que Jésus était et qu’il faut rendre témoignage à sa gloire, en haut, dans le ciel. Ici, il s’agit de la manifestation parfaite de la vie de Dieu dans l’homme, du Père dans le Fils, de la manifestation du Père par le Fils qui est dans le sein du Père. Ainsi, au v. 28, Jésus nous enseigne de nous intéresser à sa propre gloire, à son bonheur, et d’y trouver le nôtre. Bon et précieux Sauveur!

Au v. 27, en donnant la paix, nous avons une idée générale; quand il ajoute: je vous donne ma paix, nous avons ce qui donne à cette paix son étendue et son caractère. Il s’agit de la même paix dont Christ a joui avec Dieu quand il était ici-bas.

Quant aux choses de ce monde, Jésus n’était pas soumis à l’emprise de la mort que Satan possède sur l’homme (cf v. 30). La mort de Jésus n’était donc pas l’effet de la puissance de Satan sur lui, mais il montrait au monde qu’il aimait le Père et qu’il lui obéissait quoi qu’il lui en coûtât. Nous y avons la perfection absolue dans l’homme.

Au v. 31, il ressort que le monde devait connaître que c’est par amour pour son Père que Jésus passerait par la mort ignominieuse de la croix et non comme un malfaiteur ou comme les hommes qui meurent parce qu’ils ont péché (cf ch. 10, 17). Ce bien-aimé Sauveur n’avait plus rien à faire là. Tout était accompli jusqu’à la mort. Il peut dire «partons d’ici». Il effectuait ce qui était dit de Lui, sous la figure du serviteur hébreu (cf Ex. 21, 5). Et quand son âme est troublée en présence de l’heure de la mort, il peut dire à son Père qu’il était venu pour cela (cf ch. 12, 27).

Au ch. 13, 31 comme dans notre chapitre, Jésus, montre aux siens tout ce qui découlait de son départ et de sa mort. Il s’agissait de la gloire de sa personne.

Chapitre 15
1 Moi, je suis le vrai cep, et mon Père est le cultivateur. 2 Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l’ôte; et tout sarment qui porte du fruit, il le nettoie, afin qu’il porte plus de fruit. 3 Vous, vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite. 4 Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut pas porter de fruit de lui-même, à moins qu’il ne demeure dans le cep, de même vous non plus [vous ne le pouvez pas], à moins que vous ne demeuriez en moi. 5 Moi, je suis le cep, vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire. 6 Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il sèche; et on les amasse, et on les met au feu, et ils brûlent. 7 Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait*. 8 En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit; et vous serez mes disciples. 9 Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés; demeurez dans mon amour. 10 Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour; comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. 11 Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit accomplie*. 12 C’est ici mon commandement: que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. 13 Personne n’a un plus grand amour que celui-ci, qu’il laisse sa vie pour ses amis. 14 Vous êtes mes amis, si vous faites tout ce que moi je vous commande. 15 Je ne vous appelle plus esclaves, car l’esclave ne sait pas ce que son maître* fait; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai ouï de mon Père. 16 Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure; afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne. 17 Je vous commande ces choses, c’est que* vous vous aimiez les uns les autres. 18 Si le monde vous hait, sachez* qu’il m’a haï avant vous. 19 Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien; mais parce que vous n’êtes pas du monde, mais que moi je vous ai choisis du monde, à cause de cela le monde vous hait. 20 Souvenez-vous de la parole que moi je vous ai dite: L’esclave n’est pas plus grand que son maître*. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. 21 Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé. 22 Si je n’étais pas venu, et que je ne leur eusse pas parlé, ils n’auraient pas eu de péché; mais maintenant ils n’ont pas de prétexte pour leur péché. 23 Celui qui me hait, hait aussi mon Père. 24 Si je n’avais pas fait parmi eux les œuvres qu’aucun autre n’a faites, ils n’auraient pas eu de péché; mais maintenant ils ont, et vu, et haï et moi et mon Père. 25 Mais c’est afin que fût accomplie la parole qui est écrite dans leur loi: «Ils m’ont haï sans cause» Psaume 35:19]. 26 Mais quand le Consolateur sera venu, lequel moi je vous enverrai d’auprès* du Père, l’Esprit de vérité, qui procède** du Père, celui-là rendra témoignage de moi. 27 Et vous aussi, vous rendrez témoignage; parce que dès le commencement vous êtes avec moi.
/ v. 7: litt.: [cela] vous arrivera. / v. 11: litt.: remplie, complétée. / v. 15, 20: ordinairement: seigneur. / v. 17: ou: afin que. / v. 18: ou: vous savez. / v. 26*: ou: de la part. / v. 26**: ou: sort d’auprès.

Commentaires du chapitre 15

Chapitres 13 à 17 : le service du Seigneur envers les siens. Ch. 14 à 16 : derniers entretiens de Jésus avec ses disciples.
Chapitre 15
Versets 01 à 08 : le vrai cep. Porter du fruit
Versets 09 à 15 : demeurer dans l’amour de Christ
Versets 16 à 21 : les disciples haïs du monde
Versets 22 à 25 : la cause du péché du monde
Versets 26 à 27 : un double témoignage rendu à Jésus Christ
Les récits de ce chapitre ne se trouvent que dans l’évangile selon Jean

Ce chapitre montre la position du Seigneur Jésus et sa demeure sur la terre comme le vrai cep. Et ensuite sa position glorieuse, son exaltation, et l’envoi du Consolateur pour nous le révéler.

Jésus, non pas Israël, était sur la terre le vrai cep. Les disciples, déjà nets par la Parole, étaient les sarments. Jésus les exhorte à demeurer en Lui en évoquant le futur. Israël était comparé à une vigne, mais à une vigne stérile et cela malgré les soins du cultivateur divin (cf Ps. 80, 8-9 et Es. 5, 2).

Dans la nature, sur un pied de vigne, les sarments ne sont pas chargés de manière égale. C’est ainsi que le Seigneur fait une différence entre ceux qui disent le connaître en distinguant s’ils ne portent pas de fruits, s’ils portent du fruit, ou plus de fruits, voire beaucoup de fruits. Pour porter beaucoup de fruits il faut demeurer en Lui, et Lui en nous. Un tel état, même si notre moi doit être dépouillé avec le sécateur, puis nettoyé, est nécessaire; les heureuses conséquences en sont la communion, la connaissance de la volonté de Dieu, la joie. Un tel état est approuvé du Père (v. 1), permet d’être appelé ami de Jésus (v.14). Ayons à cœur de porter du fruit pour Dieu et faisons-en un sujet quotidien de prières. Elles seront exaucées (v. 16). Ce fruit, c’est l’amour des rachetés les uns pour les autres dans de multiples manifestations.

Au sujet du v. 6, remarquons que Judas est dans le cas de celui qui n’est pas demeuré en Christ; il est rejeté (comme au ch. 6, 64-67). Mais ici la responsabilité est bien du côté des disciples. Ce n’est pas comme au ch. 14: vous êtes en moi et moi en vous. Mais: demeurez en moi et moi en vous. Ainsi demeurer en Christi est la première condition pour porter du fruit. La seconde est que la Parole soit la source de nos pensées et dans nos cœurs pour féconder l’activité et la gouverner.

Au v. 9, après le fait de demeurer en Lui et que ses paroles demeurent en nous, il y a un troisième point: c’est demeurer dans son amour. Rien ne doit interrompre la jouissance et le moyen pour demeurer dans son amour, c’est de garder le commandement.

L’expression «que vous vous aimez les uns les autres», déjà vue au ch. 13, 34, revient dans les v. 12 et 17 du ch. 15. C’est même un commandement en rapport avec bien des services qui découlent de l’amour. Puisse ce commandement important être saisi par chaque enfant de Dieu.

Au v. 18, la haine du monde est mentionnée. Il est normal que les croyants ressentent cette haine. Si ce n’est pas le cas, c’est que le monde peut trouver quelque chose d’aimable dans un croyant. C’est un mauvais signe. C’est aussi humiliant et pas normal lorsque de la haine se manifeste entre enfants de Dieu.

Dans le Ps. 80, 8, un cep représente l’image d’Israël transporté d’Égypte. Mais le vrai cep, c’est Jésus que l’Eternel a fait monter d’Égypte (Matt. 2, 15). Il y a substitution de Christ à Israël (Es. 49 en fait part). Christ est donc le vrai cep de Jean ch. 15 et cela en contraste avec Israël. Christ, planté comme le vrai cep sur la terre, prend la place d’Israël et c’est évidemment sur la terre que le Père soigne cette plante. Dans le ciel il n’y aura pas besoin de vigneron. Ainsi ceux qui sont attachés à Christ, les disciples, ont besoin d’être soignés. C’est aussi sur la terre que Dieu attend du fruit du cep qu’il a planté. Dans ce récit, Jésus parle de jugement, de discipline, de retranchement. Voilà le sens de la Parole d’être ôter, comme un Judas, par exemple. Aujourd’hui le principe général subsiste. Ceux qui font profession d’appartenir à Christ et qui s’attachent à Lui pour le suivre, et si la vie se trouve en eux, seront purifiés, sinon ce qu’ils ont, leur sera ôté. Ainsi ce récit présente la responsabilité de l’homme. Demeurer en Christ, c’est la dépendance, la proximité pratique par notre dépendance à sa personne. En faisant cela, Christ en nous sera une source constante de force et de fruit. Et s’il faut demeurer en Lui, il faut aussi demeurer dans son amour (versets 6 et 9). Jésus était demeuré dans l’amour du Père en gardant les commandements de Dieu et les disciples demeurent dans l’amour de Jésus en gardant les commandements de Jésus. Il faut donc dépendre de Jésus et obéir. Voilà les deux grands principes de la vie pratique ici-bas. Jésus, divin modèle, a marché en démontrant ces qualités en tant qu’homme. La joie de Jésus (v. 11), c’est la joie dont il jouissait ici-bas; comme il nous a laissé sa propre paix (ch. 14), il nous donnera sa propre gloire. Bien que cette joie puisse demeurer dans les siens et être accomplie, ce récit ne présente pas le salut du pécheur mais le chemin qu’un disciple doit suivre pour jouir pleinement de l’amour de Jésus et que son cœur soit serein là où la joie se trouve.

Dans les versets 14 à 16, nous sommes ses amis. Il a fait d’eux ses confidents, en tout ce qu’il avait ouï de son Père. L’humilité est rappelée au v. 20. Le v. 16 rappelle le ministère des douze, mais le principe général est vrai pour tout chrétien.  Dans les v. 12 et suivants, une autre partie du sujet commence. Et c’est même un commandement du Seigneur que les disciples s’aiment comme Lui les a aimés. En étant choisis et mis à part pour jouir ensemble de la relation avec Jésus en dehors du monde, Jésus avait placé les disciples dans une position de l’amour mutuel et cela comme une conséquence naturelle. La conscience de cette position et l’amour vont ensemble. C’est aussi un sceau de leur association avec Lui. Quant au monde, sa haine est une suite naturelle qu’il avait eu pour Jésus. Le monde aime ce qui est du monde. C’est naturel. Les disciples ne sont pas du monde. La haine que le monde portait aux disciples (v. 19), avait une raison morale en ce que les disciples n’étaient pas du monde. Cela met aussi en évidence leur relation avec Jésus. Les paroles et les œuvres du Fils révèlent le Père en grâce. Le Fils ayant été rejeté, les hommes du monde sont sans espoir. Le peuple juif, en chute, haïssait et le Père et le Fils (v. 22 à 24). L’homme qui rejette Dieu n’a plus d’espoir. La grâce de Dieu est là mais elle est rejetée. En cela, la Parole et les œuvres sont également rejetées.

Dans les v. 26 et suivants, le Seigneur commence à parler de l’Esprit qui devait venir pour maintenir sa gloire, cette gloire que le peuple avait jetée à terre. Au ch. 14, l’Esprit était envoyé par le Père au nom de Jésus pour établir une relation personnelle des disciples avec Jésus. Mais ici, monté dans les lieux célestes, Il l’enverra comme témoin de sa gloire suprême, de sa position céleste. C’était le nouveau témoignage, témoignage qui devait être rendu à Jésus Fils de Dieu, tel qu’il est dans le ciel. Quant au Saint Esprit:

  • Au ch. 14, c’est le Fils qui révèle le Père et le Saint Esprit qui enseigne aux disciples la présence du Fils dans le Père et de même en Jésus en haut.
  • Dans les ch. 15 et 16, nous avons diverses dispensations avec Christ le vrai cep sur la terre, puis le Consolateur envoyé ici-bas par le Christ exalté.
  • Au ch. 14 Christ prie le Père qui envoie l’Esprit au nom de Christ.
  • Au ch. 15, Christ exalté envoie de la part du Père l’Esprit, témoin de son exaltation, comme les disciples, conduits par l’Esprit, l’étaient de sa vie d’humiliation sur la terre mais comme Fils.

C’est donc au v. 26 que Jésus parle d’envoyer le Consolateur. Le Consolateur vient du Père, car notre consolation est et doit être directe avec Lui. Mais c’est Jésus qui envoie le Consolateur au nom du Père, Jésus prenant place dans la gloire comme Fils de l’homme et selon les fruits glorieux de son œuvre; il peut ainsi envoyer le Consolateur en rapport avec cette position. Par conséquent, l’Esprit descendu d’en haut est en témoignage à la position céleste de Jésus. L’Esprit nous fait également sentir ce que Jésus était ici-bas et nous le sentons aujourd’hui bien mieux que ceux qui étaient alors sur la terre, comme cela ressort du ch. 14.

Ainsi le Saint Esprit est envoyé par Jésus d’en haut et nous révèle le Fils que nous connaissons maintenant comme ayant parfaitement et divinement manifesté le Père. Christ, comme homme, recommence l’histoire de l’homme. Et comme Fils et serviteur, il recommence l’histoire d’Israël. C’est Osée 11, 1 et Es. 49, 3. Dans le premier Adam tout était perdu. Dans le second, tout est retrouvé. Quant au cep, nous n’y avons pas l’union de l’Église avec Christ par le Saint Esprit puisqu’on ne plante pas de cep dans le ciel, on n’y cherche pas de fruit.

Chapitre 16
1 Je vous ai dit ces choses, afin que vous ne soyez pas scandalisés. 2 Ils vous excluront des synagogues; même l’heure vient que quiconque vous tuera pensera rendre service* à Dieu. 3 Et ils feront ces choses, parce qu’ils n’ont connu ni le Père, ni moi. 4 Mais je vous ai dit ces choses, afin que, quand l’heure sera venue, il vous souvienne que moi je vous les ai dites; et je ne vous ai pas dit ces choses dès le commencement, parce que j’étais avec vous. 5 Mais maintenant je m’en vais à celui qui m’a envoyé, et aucun d’entre vous ne me demande: 6 Où vas-tu? Mais parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur. 7 Toutefois, je vous dis la vérité: Il vous est avantageux que moi je m’en aille; car si je ne m’en vais, le Consolateur ne viendra pas à vous; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. 8 Et quand celui-là sera venu, il convaincra* le monde de péché, et de justice, et de jugement: 9 de péché, parce qu’ils ne croient pas en moi; 10 de justice, parce que je m’en vais à mon Père, et que vous ne me voyez plus; 11 de jugement, parce que le chef de ce monde* est jugé.

12 J’ai encore beaucoup de choses à vous dire; mais vous ne pouvez les supporter maintenant. 13 Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans* toute la vérité: car il ne parlera pas de par lui-même; mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont arriver. 14 Celui-là me glorifiera; car il prendra* de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. 15 Tout ce qu’a le Père est à moi; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend* du mien, et qu’il vous l’annoncera. 16 Un peu de temps et vous ne me verrez pas, et encore un peu de temps et vous me verrez, [parce que je m’en vais au Père]. 17 Quelques-uns donc d’entre ses disciples se dirent les uns aux autres: Qu’est-ce que ceci qu’il nous dit: Un peu de temps et vous ne me verrez pas, et encore un peu de temps et vous me verrez, et: 18 Parce que je m’en vais au Père? Ils disaient donc: Qu’est-ce que ceci qu’il dit: Un peu de temps? Nous ne savons ce qu’il dit. 19 Jésus donc savait qu’ils voulaient l’interroger, et il leur dit: Vous vous enquérez entre vous touchant ceci, que j’ai dit: Un peu de temps et vous ne me verrez pas, et encore un peu de temps et vous me verrez. 20 En vérité, en vérité, je vous dis, que vous, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira; et vous, vous serez dans la tristesse; mais votre tristesse sera changée en joie. 21 La femme, quand elle enfante, a de la tristesse, parce que son heure est venue; mais après qu’elle a donné le jour à l’enfant, il ne lui souvient plus de son angoisse, à cause de la joie qu’elle a de ce qu’un homme est né dans le monde. 22 Et vous donc, vous avez maintenant de la tristesse; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira: et personne ne vous ôte votre joie. 23 Et en ce jour-là vous ne me ferez pas de demandes. En vérité, en vérité, je vous dis, que toutes les choses que vous demanderez au Père en mon nom, il vous les donnera. 24 Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom; demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit accomplie*. 25 Je vous ai dit ces choses par des similitudes: l’heure vient que je ne vous parlerai plus par similitudes, mais je vous parlerai ouvertement du Père. 26 En ce jour-là, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que moi je ferai des demandes au Père pour vous; 27 car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et que vous avez cru que moi je suis sorti d’auprès de Dieu. 28 Je suis sorti d’auprès du Père, et je suis venu dans le monde; et de nouveau je laisse le monde, et je m’en vais au Père.

29 Ses disciples lui disent: Voici, maintenant tu parles ouvertement, et tu ne dis aucune similitude. 30 Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et que tu n’as pas besoin que personne te fasse des demandes; à cause de cela, nous croyons que tu es venu de Dieu. Jésus leur répondit: 31 Vous croyez maintenant? 32 Voici, l’heure vient, et elle est venue, que vous serez dispersés chacun chez soi, et que vous me laisserez seul; — et je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. 33 Je vous ai dit ces choses, afin qu’en moi vous ayez la paix. Vous avez de la tribulation dans le monde; mais ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde.

/ v. 2: plutôt: présenter un culte d’offrande, ou s’acquitter d’un ministère envers Dieu. / v. 8: dans le sens de: il sera la démonstration, ou: il confondra le monde par preuve irréfutable à propos de. / v. 11: Satan: comparer 12:31; 14:30. / v. 13: dans, avec le sens d’introduire dans; comparer Actes 8:31. / v. 14, 15: le mot grec signifie prendre, ou recevoir. / v. 24: litt.: remplie, complétée.

Commentaires du chapitre 16

Commentaires

Chapitres 13 à 17 : le service du Seigneur envers les siens. Ch. 14 à 16 : derniers entretiens de Jésus avec ses disciples.
Chapitre 16
Versets 01 à 04 : la persécution (avec fin du ch. 15). La religion sans Christ.
Versets 05 à 15 : le Saint Esprit. Son rôle dans le monde et dans les croyants.
  • · Ce qui était avantageux pour les disciples (v. 5 à 7)
  • · La présence du Saint Esprit quant au monde (v. 8 à 11)
  • · Ce que fait le Saint Esprit pour les croyants (v. 12 à 15)

Versets 16 à 22 : le départ et le retour de Jésus. Joie du monde et joie des disciples.
Versets 23 à 28 : des prières au nom du Fils. Les disciples en relation avec le Père.
Versets 29 à 33 : dernières paroles de Jésus aux siens avant la crucifixionLes récits de ce chapitre ne se trouvent que dans l’évangile selon Jean

 Dans les ch. 14 à 16 de cet évangile, le Seigneur confirme l’inspiration de tous les livres du Nouveau Testament:

  • · pour les évangiles, le ch. 14, 26
  • · pour les Actes le ch. 15, 26b et 27
  • · pour les épîtres, le ch. 14, 26
  • · pour l’Apocalypse, ch. 16, 13

Pour réjouir le croyant, remarquons l’espérance du retour du Seigneur (ch. 16, 22), l’obéissance (ch. 15, 10-11), la dépendance au (ch. 16, 24), les révélations de Dieu au (ch. 17, 13), la communion, etc. Ce sont des motifs de réjouissance.

Un sujet important de ce chapitre est la future présence du Saint Esprit. Au ch. 15, 26, le Saint Esprit, qui procède du Père, est envoyé par le Seigneur en personne; au ch. 16, 7, le Seigneur envoie le Saint Esprit (c’est-à-dire la personne du Saint Esprit). Et au v. 8, le Saint Esprit vient lui-même.

V. 6 et 7 : le Seigneur lui-même annonce que son départ serait avantageux. Son autorité nous permet de croire cela. Il en est ainsi de tant de choses que nous ne comprenons pas et qui sont pour notre profit.

V.13 : il ne faut pas s’arrêter au salut, mais qu’il faut rechercher toute la vérité. V. 14 : lorsque le Seigneur n’est pas glorifié, la chose ne provient pas du Saint-Esprit.

V. 26 : Jésus préfère ne pas dire aux siens qu’il fera des demandes pour eux; ce sera le sujet du ch. 17. Ce verset montre toutefois que la grande pensée de Jésus est de mettre les disciples en relation directe avec le Père. Le Seigneur les engage à ce qu’ils fassent l’expérience personnelle de l’amour du Père et du pouvoir de son nom. Alors, ayons bon courage, car le monde, notre ennemi commun, est fort, mais Jésus l’a vaincu.

Dans ce chapitre le Saint Esprit est donc considéré comme étant déjà ici-bas. Au début du chapitre, celui qui ne connaît ni le Père, ni Jésus le Fils du Père est capable de faire des choses terribles. L’homme se trouve ainsi dans l’aveuglement des anciennes doctrines. Il rejette la lumière qui juge la chair. Voilà quelque chose qui éprouve l’âme et la foi. Et ces hommes pensaient même rendre service à Dieu. Soyons caractérisés par la foi qui regarde à l’avenir où Dieu nous conduit. Le rejet de Jésus met le monde tout entier sous une condamnation commune. Chacun répondra de ses péchés, mais comme système responsable devant Dieu, le monde a rejeté le Fils de Dieu. Et c’est le fondement sur lequel Dieu agit envers le monde maintenant. Le rejet de Christ manifeste le cœur de l’homme. Pourtant, Dieu était pleinement manifesté en amour, tel qu’il était, dans la personne du Fils. Le Saint Esprit en donne la preuve mais l’homme ne voulait pas le recevoir. L’homme ne veut pas de Dieu qui venait pourtant en grâce. C’est un terrible témoignage que cette démonstration du péché du monde qui a rejeté Christ. Dieu manifesté en bonté s’attire la haine, parce qu’il est parfait et parfaitement bon.

Dans les v. 8 à 16, le témoignage de l’Esprit Saint est en rapport avec le monde. Dans les v. 8 à 11 avec les chrétiens. Dans les v. 12 à 16 le chef de ce monde est jugé parce qu’il est prouvé que Satan a crucifié le Fils de Dieu, et cela par le monde.

Le témoignage du Saint Esprit au monde (v. 8 et 9), comme celui de Dieu à Caïn, démontre que l’homme est perdu. L’arbre est mauvais. L’homme est jugé sur ce qu’il a fait et il est perdu sur ce qu’il est. Tout ceci nous fait comprendre que Christ allait vers son Père et que le monde ne le verrait plus. C’est le résultat de son rejet. La croix est une séparation finale et judiciaire entre l’homme et Dieu (cf ch.11 et 12, 31). Mais dans sa justice, Dieu glorifiera et placera son Fils à sa droite (ch. 13, 31-32; 17, 1,4-5). La justice en faveur des hommes ne se trouve pas dans le monde mais en Christ à la droite de Dieu, c’est-à-dire en jugement quant à ce monde, jugement sans espoir et pour toujours. V. 8 à 11 : la présence du Saint Esprit ici-bas comporte de graves conséquences pour le monde qui est démontré coupable du rejet de Christ. Signalons, quant au sujet de la présence du Saint Esprit sur la terre (v. 8 à 11), que cette présence même témoigne que Jésus avait brisé l’empire de la mort. Le monde avait rejeté Jésus mais ce monde n’est pas jugé ouvertement. C’est Satan qui avait amené ce monde a rejeté le Fils. La présence du Saint Esprit démontre aussi que le monde est perdu. Et le Saint Esprit accomplirait d’autre part une œuvre dans les disciples en les conduisant dans toute la vérité afin de leur annoncer les choses qui vont arriver. Quand le Saint Esprit serait là, il serait la force des disciples ainsi que leur instructeur. Il y aura un état de choses différent. Et tout démontre que, dans l’activité du Saint Esprit, il y a une connaissance qui vient d’en haut, qui appartient à Dieu. Cette connaissance, le Saint Esprit va la communiquer tout en révélant les événements à venir. En outre, l’Esprit prend ici-bas la place de Christ. Et si Jésus avait glorifié le Père sur la terre, le Saint Esprit glorifierait Jésus sous le rapport de la gloire qui appartient à sa personne et à sa position. Le Saint Esprit est donc envoyé au nom de Jésus, au ch. 14, 26 et au ch. 15, 26, c’est Jésus qui envoie lui-même le Saint Esprit de la part du Père. Ici-bas (v. 14 et 15), le Saint Esprit glorifie Jésus en prenant de ce qui est à Lui pour l’annoncer aux siens. Toute la gloire de la personne de Christ est mise en évidence puisqu’il est entré en possession de tout ce qu’Il possède dans cette position comme Fils, un avec le Père, et tout ce qui appartient au Père lui appartient. De plus, l’absence de Jésus n’est pas définitive; elle est pour un temps (selon v. 16 et suivants).

Relevons aussi, dans les v. 12 à 15, que le Saint Esprit n’a pas été envoyé pour faire des actes miraculeux seulement. Pour les disciples, c’est un Consolateur Consolateur ou paraclet). Il enseigne aussi et rappelle les choses que Jésus avait dites; Il les conduire dans la vérité et leur annonce les choses à venir. En un mot il est le divin Eliézer qui accompagne l’épouse au travers du désert et l’entretien des gloires de son époux le long du voyage, jusqu’au moment où elle le rencontrera dans la gloire. Le Saint Esprit ne veut pas distraire l’épouse de son bien-aimé en l’occupant de miracles ou d’autres manifestations de puissance, qui, loin d’occuper le cœur de Christ, l’occupe de Lui-même et des autres dans une sorte de mysticisme. Il est vrai que l’Esprit de Dieu a déployé une grande puissance au commencement. Il fallait que des miracles remarquables soient accomplis pour confirmer la Parole du Seigneur. Au début, l’Esprit agissait puissamment. Aujourd’hui, lorsque l’on songe au triste état de l’Église, il est très contrit.

La joie des disciples (v. 20), est comparée à celle de la femme qui, après avoir donné naissance à un enfant, oublie son angoisse en se réjouissant de ce qu’un homme est né dans le monde. Personne ne peut ôter une telle joie (v. 22) car elle est liée à la vie qui a triomphé de la mort pour l’éternité. Elle appartient à un état de choses nouvelles. Elle remplit le cœur des disciples lorsqu’ils revirent le Seigneur. Et seuls les disciples virent le Seigneur. Le monde ne l’a pas vu après la résurrection. C’est que le monde n’a aucune part dans les siens. Toujours en rapport avec le fait que la tristesse des disciples sera changée en joie (v. 20), un témoignage a donc eu lieu après la résurrection lorsque Jésus leur apparu. Toutefois, cette promesse sera pleinement accomplie quand Jésus reviendra pour les recevoir auprès de Lui. Pour le temps d’alors, bien des choses étaient cachées aux disciples. Pour eux, Jésus parle en énigmes; pourtant (v. 29), ils pensent saisir ce que Jésus leur dit. Mais en réalité, ils ne comprenaient pas grand chose. Jésus leur déclare que sa mort les dispersera, et qu’ils l’abandonneront mais que son Père sera avec Lui, et qu’Il ne sera pas seul (v. 30 à 32). Du reste Il leur avait expliqué toutes ces choses afin qu’ils aient la paix en Lui. Dans ce monde qui rejetait Jésus les disciples auraient de la tribulation mais Jésus avait vaincu le monde. Ils peuvent avoir bon courage (v. 33). Dans les v. 26 et 27, le Seigneur fait allusion à la résurrection. Le v. 33 montre, pour ainsi dire, le Seigneur qui prend congé de ses disciples. Le Seigneur est plein de prévenance en rapport avec ce qui arrive. On peut repasser dans nos cœurs des passages tels que Jean 13, 19; 15, 11; 16, 1, 4, 33.

Ce chapitre termine les entretiens de Jésus avec ses disciples sur la terre. Les disciples seront en relation avec son Père. Le Seigneur le fait savoir dans la fin de ce chapitre, comme dans le chapitre 17: il s’adressera à son Père qui aura égard aux disciples, c’est-à-dire à tous ceux qui appartiennent à Jésus. Et que penser des paroles du Seigneur à Marie de Magdala, le jour de la résurrection, au ch. 20, 17.

Chapitre 17

1 Jésus dit ces choses, et leva ses yeux au ciel, et dit: Père, l’heure est venue; glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, 2 comme tu lui as donné autorité* sur toute chair, afin que, [quant à] tout ce que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle. 3 Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. 4 Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire; 5 et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût.
6
J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du monde; ils étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole. 7 Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as donné vient* de toi; 8 car je leur ai donné les paroles* que tu m’as données, et ils les ont reçues; et ils ont vraiment connu que je suis sorti d’auprès de toi, et ils ont cru que toi tu m’as envoyé. 9 Moi, je fais des demandes pour eux; je ne fais pas de demandes pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, 10 parce qu’ils sont à toi (et tout ce qui est à moi, est à toi; et ce qui est à toi est à moi), et je suis glorifié en eux. 11 Et je ne suis plus dans le monde, et ceux-ci sont dans le monde, et moi, je viens à toi. Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous. 12 Quand j’étais avec eux, moi je les gardais en ton nom; j’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’entre eux n’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’écriture fût accomplie. 13 Et maintenant je viens à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu’ils aient ma joie accomplie* en eux-mêmes. 14 Moi, je leur ai donné ta parole*, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. 15 Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal. 16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. 17 Sanctifie-les par la vérité; ta parole* est la vérité. 18 Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. 19 Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité*. 20 Or je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole; 21 afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m’as envoyé. 22 Et la gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée, afin qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un; 23 moi en eux, et toi en moi; afin qu’ils soient consommés en un*, et que le monde connaisse que toi tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. 24 Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée; car tu m’as aimé avant la fondation du monde. 25 Père juste; — et le* monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu; et ceux-ci ont connu que toi tu m’as envoyé. 26 Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux.

/ v. 2: ou: pouvoir; comme Matthieu 10:1; voir note à 10:18 / v. 7: litt.: est. / v. 8: proprement: les choses dites, les communications divines; comparer Luc 2:15; Ésaïe 50:4. / v. 13: voir note à 15:11. / v. 14, 17: ici: la parole de Dieu en témoignage. / v. 19: ou: en vérité. / v. 23: ou: parfaitement un. / v. 25: ou: monde, Père juste! Et le.

Commentaires du chapitre 17

Chapitres 13 à 17 : le service du Seigneur envers les siens.
Ch. 17 : le Fils de Dieu s’adresse à son Père.
Chapitre 17
Versets 01 à 05 : Jésus demande d’être glorifié.
Versets 06 à 08 : ceux que le Père a donnés à Jésus.
Versets 09 à 13 : ceux pour lesquels Jésus prie.
Versets 14 à 19 : les disciples et le monde.
Versets 20 à 21 : Jésus fait des demandes pour tous ceux qui croient.
Versets 22 à 23 : l’unité en gloire.
Versets 24 à 26 : Jésus veut que les siens voient sa gloire.
Les récits de ce chapitre ne se trouvent que dans l’évangile selon Jean

Ce chapitre en revient au changement qui doit avoir lieu et le Seigneur s’adresse au Père pour son accomplissement puisque l’heure est venue (v. 1). Jésus déclare ce qu’il a fait puis il regarde à l’avenir pour ses disciples. Cela jusqu’au temps de la gloire lorsqu’ils seront avec Lui en haut. Le principe de ces choses a déjà été vu au chapitre 13.

À la base des développements des évangiles, il y a une vérité générale qui consiste à ce que toutes choses soient entre les mains du Fils de l’homme, lui l’héritier. Et les cohéritiers, avec de riches bénédictions, sont les disciples d’alors et tous ceux qui acceptent le salut par la foi. La glorification de Christ ainsi que la remise de tout pouvoir de l’homme à Christ est la grande vérité centrale et le grand fait des conseils de Dieu.

Versets 4++ : Jésus rend fidèlement compte de sa mission ici-bas. Un des côtés de cette œuvre ou mission avait été de parler du Père aux siens (cf v. 6 et 26). Maintenant il parle des siens au Père. C’est touchant d’entendre Jésus dire: «Ils ont gardé ta parole»… bien que la faible foi des disciples était bien réelle (cf v. 6 à 8 avec ch. 14, 9). Jésus fait appel à l’intérêt que le Père porte à la gloire du Fils. Il souligne aussi la situation difficile de ses rachetés qui sont dans un monde si dangereux et éprouvant pour la foi. C’est en parfait intercesseur que Jésus plaide la cause de ses disciples. Jésus prie donc pour ses disciples et il les distingue complètement du monde. Dans ces v. 6 à 8 relevons cinq choses que le Seigneur attribue aux disciples:

1. Ils ont gardé la Parole du Père

2. Ils ont connu que tout ce qu’il leur avait donné venait du Père

3. Ils ont reçu ses paroles

4. Ils ont connu qu’il était sorti d’auprès du Père

5. Ils ont cru que le Père l’avait envoyé. Ils possèdent donc tout ce que Jésus leur avait apporté de la part du Père.

Versets 9 et 10 : le temps viendrait où Jésus présenterait ses demandes au Père à l’égard du monde (cf Ps. 2). Il ne le faisait pas maintenant mais il priait pour ceux que le Père lui avait donnés, car ils étaient au Père et tout ce qui est au Père est en opposition avec le monde. Le Seigneur base sa demande au Père sur deux motifs: 1) Ils sont à toi et 2) je suis glorifié en eux. Les intérêts du Père et du Fils ne peuvent être séparés. Si les disciples étaient au Père, ils étaient par ce fait au Fils. De là, une vérité universelle: tout ce qui est au Fils est au Père et tout ce qui est au Père est au Fils. C’est le v. 10. Les croyants sont les objets de cette affection mutuelle et des intérêts communs et inséparables du Père et du Fils. Voilà le grand principe, le grand fondement de la prière de Jésus.

Versets 11 et 12 : les circonstances, auxquelles sa prière s’applique, sont là. À la base de cette demande, il y a le fait que les disciples sont laissés dans le monde puisque Jésus s’en va au Père. Jésus les met alors en relation avec le Père et avec toute la perfection de l’amour d’un père. Le Père de Jésus est leur père. Les soins directs du Père sont là. Le Père gardera en son propre nom ceux qu’il a donnés à Jésus et que Jésus a gardé. L’unité ressort de la sollicitude de Jésus. Garder les disciples dans l’unité, comme le Père et le Fils sont un. Le Saint Esprit est le lien de cette unité. En étant remplis du Saint Esprit il n’y a qu’une pensée, qu’une vie, qu’un but. Voilà l’unité dont il est question ici. Les paroles du Seigneur sont à la hauteur de ses propres pensées lorsqu’il exprime ses désirs pour les siens. Pour la réalisation de ses pensées, il faut penser cette force qui s’accomplit dans l’infirmité (cf 2 Cor. 12, 10). Mais la somme des désirs du Seigneur c’est que les siens soient en pratique saints, sous les soins du Père, non par un effort ou un accord mutuel mais selon la puissance divine.

Versets 13 et 14 : ce terme «Afin qu’ils aient ma joie accomplie en eux-mêmes» revient. Voilà la relation des disciples avec le Père en l’absence de Jésus. Puis, à la suite des relations des disciples avec le Père, le Seigneur en vient, au v. 14, à leur relation avec le monde. Les disciples ont la parole du Père pour être en communion avec Lui. Le monde hait les disciples, comme il a haï Jésus, témoin vivant et personnel du Père. Ainsi les disciples qui ont reçu la parole du Père, et la connaissance de la vie éternelle dans le Fils, ne sont pas du monde, comme Jésus ne l’était pas, d’où cette haine du monde. Soyons gardés du mal. C’est la prière du Seigneur qui entre dans les détails de ses voies à cet égard et qui fonde ses voies sur le fait que les disciples ne sont pas du monde.

Verset 15++ : non seulement les croyants sont retirés du monde mais ils y sont envoyés (v. 18). La position des croyants est celle d’étrangers, appelés à servir leur souverain dans un pays ennemi. Mais nous ne sommes pas oubliés. Ce chapitre le démontre. Le v. 16 donne une règle: les disciples doivent être formés par la vérité. La parole du Père est la vérité (v. 17). Christ, Lui, a toujours été la Parole, une Parole vivante chez les hommes. Maintenant, les croyants de l’Église possèdent cette parole écrite, stable, dans les Écritures, comme le Saint Esprit la fait connaître. Les Écritures révèlent Christ et lui rendent témoignage. C’est ainsi que les disciples doivent être mis à part. Puis, v. 18, les disciples qui sont donc envoyés dans le monde. C’est leur mission. Ils sont envoyés de la part de Christ dans le monde. La vérité (v. 19b), par laquelle les disciples doivent être sanctifiés, est la gloire du Père révélée en Christ ici-bas, puis la gloire dans laquelle Christ est monté comme homme. En effet, son état dans le ciel est un résultat complet de sa venue ici-bas comme homme. C’est la pleine manifestation dans la gloire de sa mise à part ici-bas pour Dieu mais en faveur des siens.

Ainsi il n’y a pas seulement la formation et la conduite des pensées dans la Parole, ou par la Parole, qui nous met moralement à part pour Dieu, mais il y a ces affections précieuses qui découlent de notre position, de cette vérité de la personne de Christ, nos cœurs étant liés avec lui par la grâce. Ici se termine la seconde partie de ce qui concerne les disciples, en communion et en témoignage.

Versets 20 et 21 : Jésus déclare qu’il prie aussi pour ceux qui croiraient en lui (donc aussi les croyants de la période de l’Église) par le moyen de ceux (les disciples) auxquels il avait tout premièrement confié le témoignage. Le caractère et l’unité dont le Seigneur parle, ici, est un peu différent de celui du v. 11. Au v. 11 l’unité du Père et du Fils se montraient dans une vérité de propos arrêtés, d’objet, d’amour, d’œuvres, de tout en un mot. Au v. 21 c’est la communion du Père et du Fils. Ainsi le Sauveur du monde demande que les siens soient un en eux. C’était le moyen de convaincre que le Père avait envoyé le Fils. Ici se termine la prière du Sauveur mais non pas son entretien avec son Père.

Verset 22 : « Afin qu’ils soient un» .. nous humilie quand nous pensons aux divisions des chrétiens.

Dans la suite, Jésus nous entretient de la gloire que le Père lui a donnée. Ici les témoins et les croyants sont confondus. Cette gloire que le Père lui a donnée, forme la base d’un autre et troisième genre d’unité. Rappelons les trois unités de Jean 17: 1) Celle des disciples: un comme nous, unité formée par la puissance d’un seul Esprit. 2) L’unité de ceux qui croiraient par leur moyen, l’unité en communion avec le Père et le Fils: un en nous, cela toujours par le Saint Esprit, mais comme y étant amené, comme déjà dit (voir 1 Jean 1, 3). 3) L’unité dans la gloire consommée en un, cela en manifestation et révélation descendant sur eux. Le Père et le Fils en eux tous.

La 2ème unité était … afin que le monde crut. La 3ème … afin qu’il connût. Les deux premières étaient littéralement accomplies selon les termes dans lesquels elles avaient été exprimées. Il n’est pas nécessaire de dire combien, dès lors, les croyants se sont éloignés de ces vérités. Puis, la raison d’être de l’unité dans la gloire présente un autre caractère supplémentaire; c’est celui de manifestation ou du moins d’une source intérieure qui réalise sa manifestation dans les fidèles glorifiés (v. 23). Ce n’est pas la simple unité parfaite du v. 11, ni la mutualité et la communion du v. 21, mais c’est Christ en tous ceux qui auront cru, et le Père en Christ, une unité en manifestation dans la gloire, non pas simplement en communion. Alors le monde saura que Jésus aurait été envoyé du Père. Mais il y a encore plus. Il y a ce que le monde ne verra pas et que nous avons au v. 24. Nous voilà non seulement comme Christ, portant l’image de l’homme céleste, conformes au Fils devant les yeux du monde, mais avec Lui, là où il est. Jésus désire que nous voyons sa gloire, après avoir partagé sa honte.

Au sujet de l’unité des enfants de Dieu, remarquons qu’une pleine communion peut être établie avec quiconque pour autant que la nouvelle nature soit en activité. C’est en possédant la même espérance, en possédant la même nature, celle du Père et du Fils, que l’on peut manifester cette unité qui est en même temps un témoignage vis-à-vis du monde. Malheureusement cette unité se manifeste peu car la transformation que le croyant doit subir par le renouvellement de son entendement, est souvent peu apparente, et les caractères naturels, nationaux, et autres reparaissent facilement. Au début, les croyants étaient un cœur et une âme et ils avaient même la faveur de tout le peuple. C’était évident que le témoignage résultait de la venue de Christ ici-bas. C’était la vie du Père et du Fils dans les hommes, appartenant désormais au ciel.

Remarquons que l’unité de communion des v. 20-21 n’est pas l’unité du corps de Christ. Cette unité du corps, Paul la révélera plus tard. Cette unité de communion se trouve naturellement dans le cœur de Christ et c’est avec ces v. 20 et 21 que se termine la prière du Seigneur qui continue son entretien avec son Père en parlant des disciples ou croyants en rapport avec la gloire.

Dans les v. 22 et 23 nous avons l’unité en gloire. Encore un flash-back sur ces trois unités: 1) v. 11: concerne les disciples et qui existait dans le Père et le Fils dans l’activité de Jésus ici-bas. 2) v. 20-21: unité de communion qui découle de la possession de la vie, celle du Père et du Fils. 3) L’unité en gloire dans laquelle seront vus tous les saints lorsqu’ils apparaîtront dans la même gloire que Christ.

Le cercle de ces unités grandit dans l’ordre de leur énumération. D’abord les apôtres, puis ceux qui croient par leur parole, et enfin tous les croyants ensemble avec le Seigneur manifestés comme les glorieux résultats de sa venue.

Dans ces trois unités, il est question de ce que le monde peut voir ou verra.

Versets 24 à 26 : il est question de ce que les croyants verront. Ce n’est pas la gloire du Fils de l’homme que le Seigneur partage avec les siens, mais la gloire qu’il avait éternellement comme objet des délices de Dieu le Père et dans laquelle il est entré comme homme glorifié; cette gloire-là ne peut être vue que dans le ciel. Elle n’apparaît pas au monde. Pour la voir, il faut être là où elle est visible. Nous avons: Père saint, quand le Fils parle des siens au Père. Et: Père juste, quand il s’adresse au Père en rapport avec le monde.

Les trois derniers versets évoquent le ciel, chose inhabituelle dans l’évangile de Jean.

Au v. 24, si le monde verra notre gloire, notre privilège sera de voir la gloire de Jésus. Nous serons au-dedans de la nuée, capables de contempler cette gloire tandis que les nations seront au-dehors éclairées par elle. Les hommes dans la chair ne pourraient supporter d’être là où nous serons

Chapitre 18

1 Ayant dit ces choses, Jésus s’en alla avec ses disciples au delà du torrent du Cédron, où était un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. 2 Et Judas aussi, qui le livrait, connaissait le lieu; car Jésus s’y était souvent assemblé avec ses disciples. 3 Judas donc, ayant pris la compagnie [de soldats], et des huissiers, de la part des principaux sacrificateurs et des pharisiens, vient là, avec des lanternes et des flambeaux et des armes. 4 Jésus donc, sachant toutes les choses qui devaient lui arriver, s’avança et leur dit: Qui cherchez-vous? 5 Ils lui répondirent: Jésus le Nazaréen. Jésus leur dit: C’est moi. Et Judas aussi qui le livrait était là avec eux. 6 Quand donc il leur dit: C’est moi, ils reculèrent, et tombèrent par terre. 7 Il leur demanda donc de nouveau: Qui cherchez-vous? Et ils dirent: Jésus le Nazaréen. 8 Jésus répondit: Je vous ai dit que c’est moi; si donc vous me cherchez, laissez aller ceux-ci, 9 — afin que fût accomplie la parole qu’il avait dite: De ceux que tu m’as donnés, je n’en ai perdu aucun*. 10 Simon Pierre donc, ayant une épée, la tira et frappa l’esclave du souverain sacrificateur et lui coupa l’oreille droite; et le nom de l’esclave était Malchus. 11 Jésus donc dit à Pierre: Remets l’épée dans le fourreau: la coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas?

12 La compagnie [de soldats] donc, et le chiliarque*, et les huissiers des Juifs, se saisirent de Jésus et le lièrent, 13 et l’amenèrent premièrement à Anne; car il était beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là*. 14 Or Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs le conseil, qu’il était avantageux qu’un seul homme pérît pour le peuple*. 15 Or Simon Pierre suivait Jésus, et l’autre disciple [aussi]; et ce disciple-là était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans le palais* du souverain sacrificateur; 16 mais Pierre se tenait dehors à la porte. L’autre disciple donc, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit, et parla à la portière, et fit entrer Pierre. 17 La servante qui était portière dit donc à Pierre: Et toi, n’es-tu pas des disciples de cet homme? Lui dit: Je n’en suis point. 18 Or les esclaves et les huissiers, ayant allumé un feu de charbon, se tenaient là, car il faisait froid, et ils se chauffaient; et Pierre était avec eux, se tenant là et se chauffant. 19 Le souverain sacrificateur donc interrogea Jésus touchant ses disciples et touchant sa doctrine. 20 Jésus lui répondit: Moi, j’ai ouvertement parlé au monde; j’ai toujours enseigné dans la synagogue, et dans le temple où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai rien dit en secret. 21 Pourquoi m’interroges-tu? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m’ont entendu; voilà, ils savent, eux, ce que moi j’ai dit.

22 Or comme il disait ces choses, un des huissiers qui se tenait là donna un soufflet à Jésus, disant: Réponds-tu ainsi au souverain sacrificateur? 23 Jésus lui répondit: Si j’ai mal parlé, rends témoignage du mal; mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? 24 Anne donc l’avait envoyé* lié à Caïphe, le souverain sacrificateur.

25 Et Simon Pierre se tenait là, et se chauffait; ils lui dirent donc: Et toi, n’es-tu pas de ses disciples? Il le nia, et dit: Je n’en suis point. 26 L’un d’entre les esclaves du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, dit: Ne t’ai-je pas vu, moi, dans le jardin avec lui? 27 Pierre donc nia encore; et aussitôt le coq chanta.

28 Ils mènent donc Jésus de chez Caïphe au prétoire* (or c’était le matin); et eux-mêmes, ils n’entrèrent pas au prétoire, afin qu’ils ne fussent pas souillés; mais qu’ils pussent manger la pâque. 29 Pilate* donc sortit vers eux, et dit: Quelle accusation portez-vous contre cet homme? 30 Ils répondirent et lui dirent: Si cet homme n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’eussions pas livré. 31 Pilate donc leur dit: Prenez-le, vous, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs donc lui dirent: Il ne nous est pas permis de faire mourir personne; 32 afin que fût accomplie la parole que Jésus avait dite, indiquant de quelle mort il devait mourir. 33 Pilate donc entra encore dans le prétoire, et appela Jésus, et lui dit: Toi, tu es le roi des Juifs? 34 Jésus lui répondit: Dis-tu ceci de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi? 35 Pilate répondit: Suis-je Juif, moi? Ta nation et les principaux sacrificateurs t’ont livré à moi; qu’as-tu fait? 36 Jésus répondit: Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu, afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n’est pas d’ici. 37 Pilate donc lui dit: Tu es donc roi? Jésus répondit: Tu le dis que moi je suis roi. Moi, je suis né pour ceci, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde, afin de rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, écoute ma voix. 38 Pilate lui dit: Qu’est-ce que la vérité? Et ayant dit cela, il sortit encore vers les Juifs; et il leur dit: Moi, je ne trouve aucun crime en lui; 39 mais vous avez une coutume, que je vous relâche quelqu’un à la Pâque; voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs? 40 Ils s’écrièrent donc tous encore, disant: Non pas celui-ci, mais Barabbas. Or Barabbas était un brigand.

/ v. 9: voir 17:12. / v. 12: ou: commandant. / v. 13: ou: de cette année-là. / v. 14: voir 11:49-52. / v. 15: ou: la cour. / v. 24: selon d’autres: l’envoya. / v. 28: voir note à Matthieu 27:27. / v. 29: le gouverneur romain. / v. 32: cloué sur la croix (supplice romain); voir 12:32-33.

 Commentaires du chapitre 18

Chapitres 18 à 19 : Jésus. Son sacrifice.
Ch. 18 : Jésus arrêté et condamné par le sanhédrin. Puis devant Pilate
Chapitre 18 (an 30 ?)
Versets 01 à 11 : Jésus se livre
Versets 12 à 24 : Jésus devant Anne et Caïphe
Versets 15 à 18 et 25 à 27: Simon Pierre
Versets 28 à 40 : Jésus devant Pilate
Dans Jean  Voir Matthieu Voir Marc Voir Luc
v. 01 + 04 Ch. 26 v. 30, 36 à 46 Ch. 14 v. 26, 32 à 42  Ch. 22 v. 39 à 46
v. 02 à 12 Ch. 26 v. 47 à 56 Ch. 14 v. 43 à 52  Ch. 22 v. 47 à 53
v. 13, 18 et 25 à 27 Ch. 26 v. 57,58, 69 à 75 Ch. 14 v. 53,54, 66 à 72  Ch. 22 v. 54 à 62
v. 19 à 24 Ch. 26 v. 59 à 68 Ch. 14 v. 55 à 65  Ch. 22 v. 63 à 71
v. 28 à 38 Ch. 27 v. 01,02, 11 à 14 Ch. 15 v. 01 à 05  Ch. 23 v. 01 à 05
v. 39 à ch. 19 v.16 Ch. 27 v. 15 à 26 Ch. 15 v. 06 à 15  Ch. 23 v. 13 à 25

Jésus reçoit tout du Père. Aussi bien la gloire au ch. 17,  22 que la coupe du v. 11. Jésus est entièrement dépendant du Père. Cela est en accord avec le caractère de l’évangile de Jean dans lequel l’angoisse du combat (Luc 22, 44) n’est pas mentionné. Dans la pensée du fils obéissant jusqu’à la mort de la croix, l’œuvre est déjà achevée (cf ch 17, 4). Pour être gardé du monde, il faut aussi en être séparé, selon ch. 17, 16.

Quant à Pierre, il est infidèle et tombe. Il évite l’opprobre et la persécution. Et Jésus, lors de l’interrogatoire du souverain sacrificateur, n’a rien a répondre: il avait déjà rendu publiquement son témoignage. Jean, dans ce chapitre, présente plus que les autres évangiles: la dignité et l’autorité du Fils de Dieu. Jésus domine absolument toutes les scènes malgré les humiliations qu’il doit connaître. Jésus se livre lui-même (Eph. 5, 2). Devant Ponce Pilate Jésus affirme sa royauté (v. 36). Voilà la confession dont fait état 1 Tim. 6, 13.

À la fin du chapitre, Pilate déclare «Qu’est-ce que la vérité?» mais il n’attend même pas de réponse. Il ressemble en cela à tant de personnes que cette question n’intéresse pas.

Ainsi, dans cet évangile,  le récit des derniers moments du Sauveur commence à la suite des paroles qu’il a adressées à son Père. Le caractère général de ce récit est en accord avec tout ce que l’évangile de Jean a présenté. Les faits font ressortir la gloire personnelle du Sauveur. La malice de l’homme est aussi bien caractérisée. Toutefois, l’objet principal présenté dans ce tableau, c’est le fils de Dieu et non le fils de l’homme souffrant sous le poids de la douleur qui est venue sur lui. Sous le caractère de fils de Dieu, l’évangile de Jean ne présente donc pas son agonie dans le jardin, ni l’expression du sentiment de l’abandon de Dieu. Les Juifs, eux, rejettent totalement le fils bien-aimé. L’iniquité de Judas, comme au ch. 13, ressort particulièrement. L’endroit (jardin de Gethsémané) qu’il choisit pour trahir Jésus relève d’un endurcissement inconcevable du cœur et c’est affreux.  Judas, qui s’est livré à Satan devient son jouet. Alors, dans ce jardin, Judas vient avec les agents envoyés par la malice des sacrificateurs et des pharisiens pour s’emparer de Jésus. Mais Jésus les devance et se présente à eux car il savait toutes les choses qui devaient arriver. Et il s’avance en leur posant la question du v. 4. Devant ces mots: «C’est moi», ces hommes reculent et tombent par terre. Qui saisira le Sauveur? Eh bien il s’offrira lui-même car l’heure est venue. La question est répétée au v. 7: «Qui cherchez-vous?».

À la première de ces questions, la gloire divine de Jésus s’est manifestée. À la seconde, Jésus se présente lui-même comme le bon berger donnant sa vie pour ses brebis. Ses soins pour ses rachetés sont manifestes. Jésus se place devant les siens afin qu’ils échappent au danger. Puis il s’offre lui-même. Jésus reçoit tout du Père selon (v. 11). Ainsi, malgré sa gloire divine, et malgré sa grâce envers les siens, Jésus agit par obéissance et cela dans le calme parfait. Tout calculé avec Dieu. D’une part sa personne divine a été manifestée et de l’autre, l’offrande volontaire se montre en même temps. Quant à l’homme, nous y avons en Judas la malice d’un cœur endurci et en Pierre le manque d’intelligence d’un cœur charnel quoique sincère qui sont mis en évidence. Jésus est vraiment à part, il est le Sauveur.

Jésus se soumet à l’homme pour accomplir les conseils et la volonté de Dieu. Il se laisse mener où ses ennemis le veulent (v. 12 et suivants). Ici Jésus ne tient pas compte de lui-même lorsqu’il est questionné. Devant le souverain sacrificateur et Ponce Pilate, on trouve le calme mais l’humble supériorité de celui qui se donne lui-même. Puis il est condamné pour le témoignage qu’il rend de lui-même (v. 12 à 24). Pour revenir à Pierre, dans ces versets, ainsi que dans les v. 25 et suivants, sa faiblesse charnelle est bien là, avec son énergie, comme au v. 10.

Versets 28 et suivants : Pilate est incapable de se maintenir à la hauteur de ce qui est devant lui. Il est embarrassé en la présence du prisonnier divin. Tout comme Pilate, le souverain sacrificateur était aussi dans cette incapacité morale (selon les versets précédents (v. 24++)). Pilate cherche alors à relâcher Jésus, selon une coutume juive (v. 39). Pilate est indifférent et mal à l’aise dans sa conscience qui fléchit devant la présence de Jésus. Mais il y a tous ceux qui font l’œuvre de l’ennemi et les Juifs refusent la proposition de Pilate. Ils veulent libérer un brigand et non pas Jésus.

Dans les évangiles de Matthieu et Marc, la mort de Jésus présente surtout le caractère du sacrifice pour le péché. Luc montre surtout les angoisses du Fils de l’homme en présence de la mort. Dans Jean, cette mort revêt le caractère de l’holocauste. Quant à Judas (cf Marc 14, 11 et Luc 22, 1-6), il a préparé l’arrestation de son maître de manière commode et en pleine nuit. En rapport avec le reniement de Pierre, rappelons-nous qu’il ne faut jamais se placer dans des circonstances où le Seigneur n’a pas promis de nous garder. Jésus avait dit à Pierre qu’il ne pouvait pas le suivre maintenant, et cela devait lui suffire. Que de déshonneurs pour  le Seigneur et que de douleurs nous éviterions si, avant d’entrer dans une voie quelconque, nous nous assurions de la volonté de Dieu.

Pour la nuit qui précède la crucifixion, il n’est pas possible de la reconstituer exactement. Dans les évangiles synoptiques, il y a une séance du sanhédrin au matin; cela après celle de la nuit dans laquelle Pierre renia Jésus. Dans Jean, seule une séance du sanhédrin est mentionnée. Elle a lieu avant celle du Prétoire. Le Prétoire se trouvait dans le palais du gouverneur romain et servait de tribunal. Les Juifs, qui gardent les formes d’une religion, veulent rester purs tout en commettant le plus affreux crime.  L’Agneau de Dieu allait mourir ce jour-là. Garder les formes d’une religion avec une conscience qui résiste à la vérité ne fait que séduire, endurcir, aveugler et fortifier la résistance à la vérité et permet d’accomplir les péchés les plus graves aux yeux de Dieu. Et c’est ce qui se passe aujourd’hui où on a la forme de la piété tout en ayant renié la puissance (cf 2 Tim. 3, 5). C’est donc à Gethsémané que Jésus est trahi.

Mais Jésus reçoit tout du Père. Aussi bien la gloire au ch. 17,  22 que la coupe du v. 11. Jésus est entièrement dépendant du Père. Cela est en accord avec le caractère de l’évangile de Jean dans lequel l’angoisse du combat (Luc 22, 44) n’est pas mentionné. Dans la pensée du fils obéissant jusqu’à la mort de la croix, l’œuvre est déjà achevée (cf ch 17, 4). Pour être gardé du monde, il faut aussi en être séparé, selon ch. 17, 16.

Chapitre 19

1 Alors donc Pilate prit Jésus et le fit fouetter. 2 Et les soldats, ayant tressé une couronne d’épines, la mirent sur sa tête, et le vêtirent d’un vêtement de pourpre, 3 et vinrent à lui et dirent: Salut, roi des Juifs! Et ils lui donnaient des soufflets. 4 Et Pilate sortit encore et leur dit: Voici, je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime. 5 Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le vêtement de pourpre. Et il leur dit: Voici l’homme! 6 Quand donc les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s’écrièrent, disant: Crucifie, crucifie-le! Pilate leur dit: Prenez-le, vous, et le crucifiez; car moi, je ne trouve pas de crime en lui. 7 Les Juifs lui répondirent: Nous avons une loi, et selon notre loi il doit mourir, car il s’est fait Fils de Dieu.
8
Quand donc Pilate entendit cette parole, il craignit davantage, 9 et il entra de nouveau dans le prétoire, et dit à Jésus: D’où es-tu? Et Jésus ne lui donna pas de réponse. 10 Pilate donc lui dit: Ne me parles-tu pas? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir* de te relâcher, et que j’ai le pouvoir* de te crucifier? 11 Jésus répondit: Tu n’aurais aucun pouvoir* contre moi, s’il ne t’était donné d’en haut; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi a plus de péché. 12 Dès lors Pilate cherchait à le relâcher; mais les Juifs criaient, disant: Si tu relâches celui-ci, tu n’es pas ami de César*; quiconque se fait roi, s’oppose à César. 13 Pilate donc, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors, et s’assit sur le tribunal, dans le lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha; 14 (or c’était la Préparation de la Pâque, c’était environ la sixième heure;) et il dit aux Juifs: Voici votre roi! 15 Mais ils crièrent: Ôte, ôte*! crucifie-le! Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous n’avons pas d’autre roi que César. 16 Alors donc il le leur livra pour être crucifié; et ils prirent Jésus, et l’emmenèrent.
17
Et il sortit portant sa croix, [et s’en alla] au lieu appelé [lieu] du crâne, qui est appelé en hébreu Golgotha, 18 où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. 19 Et Pilate fit aussi un écriteau, et le plaça sur la croix; et il y était écrit: Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs. 20 Plusieurs des Juifs donc lurent cet écriteau, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville*; et il était écrit en hébreu, en grec, en latin. 21 Les principaux sacrificateurs des Juifs donc dirent à Pilate: N’écris pas: Le roi des Juifs; mais que lui a dit: Je suis le roi des Juifs. 22 Pilate répondit: Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. 23 Les soldats donc, quand ils eurent crucifié Jésus, prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. [Ils prirent] aussi la tunique. Or la tunique était sans couture, tissée tout d’une pièce depuis le haut [jusqu’en bas].
24
Ils dirent donc entre eux: Ne la déchirons pas, mais jetons-la au sort, à qui elle sera, — afin que l’écriture fût accomplie, qui dit: «Ils ont partagé entre eux mes vêtements, et ils ont jeté le sort sur ma robe» [Psaume 22:18]. Les soldats donc firent ces choses.
25
Or, près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère, et la sœur de sa mère, Marie, [femme] de Clopas, et Marie de Magdala. 26 Jésus donc voyant sa mère, et le disciple qu’il aimait se tenant là, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. 27 Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui. 28 Après cela Jésus, sachant que toutes choses étaient déjà accomplies, dit, afin que l’écriture fût accomplie: J’ai soif. 29 Il y avait donc là un vase plein de vinaigre. Et ils emplirent de vinaigre une éponge, et, l’ayant mise sur de l’hysope, ils la lui présentèrent à la bouche*. 30 Quand donc Jésus eut pris le vinaigre, il dit: C’est accompli. Et ayant baissé la tête, il remit* son esprit.
31
Les Juifs donc, afin que les corps ne demeurassent pas sur la croix en un jour de sabbat, puisque c’était la Préparation (car le jour de ce sabbat-là était grand), firent à Pilate la demande qu’on leur rompît les jambes, et qu’on les ôtât. 32 Les soldats donc vinrent et rompirent les jambes du premier, et de l’autre qui était crucifié avec lui. 33 Mais étant venus à Jésus, comme ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; 34 mais l’un des soldats lui perça le côté avec une lance; et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. 35 Et celui qui l’a vu rend témoignage; et son témoignage est véritable; et lui sait qu’il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez. 36 Car ces choses sont arrivées afin que l’écriture fût accomplie: «Pas un de ses os ne sera cassé» [Exode 12:46; Psaume 34:20]. 37 Et encore une autre écriture dit: «Ils regarderont vers celui qu’ils ont percé» [Zacharie 12:10].
38 Or, après ces choses, Joseph d’Arimathée, qui était disciple de Jésus, en secret toutefois par crainte des Juifs, fit à Pilate la demande d’ôter le corps de Jésus; et Pilate le permit. Il vint donc et ôta le corps de Jésus. 39 Et Nicodème aussi, celui qui au commencement était allé de nuit à Jésus, vint, apportant une mixtion de myrrhe et d’aloès, d’environ cent livres. 40 Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d’ensevelir*. 41 Or il y avait, au lieu où il avait été crucifié, un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, dans lequel personne n’avait jamais été mis. 42 Ils mirent donc Jésus là, à cause de la Préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche.
/ v. 10, 11: pouvoir, autorité. / v. 12: l’empereur romain. / v. 15: c. à d.: supprime, tue. / v. 20: parce que le lieu de la ville, où Jésus fut crucifié, était près. / v. 29: voir Psaume 69:21. / v. 30: ailleurs: livra. / v. 40: ou, selon l’emploi du mot dans la version grecque des Septante de l’Ancien Testament (Gen. 50:2, 3): embaumer.

Commentaires du chapitre 19

Chapitres 18 à 19 : Jésus. Son sacrifice.
Ch. 19 : Jésus en face du gouverneur. La crucifixion
Chapitre 19 (an 30 ?)
Versets 01 à 07 : Pilate fait fouetter Jésus
Versets 08 à 16 : condamnation de Jésus par Pilate
Versets 17 à 24 : la crucifixion
Versets 25 à 30 : Jésus et sa mère
Versets 31 à 37 : derniers outrages à Jésus
Versets 38 à 42 : Jésus est avec le riche dans sa mort
Dans Jean  Voir Matthieu Voir Marc Voir Luc
Ch 18 v. 39 à 19 v.16 Ch. 27 v. 15 à 26 Ch. 15 v. 06 à 15 Ch. 23 v. 13 à 25
Ch. 19 v. 16 et 17 Ch. 27 v. 31 à 34 Ch. 15 v. 20 à 23 Ch. 23 v. 26 à 32
Ch. 19 v. 18 à 27 Ch. 27 v. 35 à 44 Ch. 15 v. 24 à 32 Ch. 23 v. 33 à 38
Ch. 19 v. 28 à 30 Ch. 27 v. 45 à 54 Ch. 15 v. 33 à 41 Ch. 23 v. 44 à 49

Ch. 19 v. 31 à 42

Ch. 27 v. 57 à 61 Ch. 15 v. 42 à 47 Ch. 23 v. 50 à 56

Dans ce chapitre, s’il est vrai que les Juifs ressortent du lot, comme étant les vrais auteurs de la mort de leur Messie, et cela pour autant qu’elle dépendait de l’homme,  Pilate se laisse aller à sa dureté habituelle. Si les Juifs sont jaloux de leurs lois,  ils sont cependant, à l’inverse des Romains, indifférents à la justice. Ils veulent que Jésus soit mis à mort par les Romains. On dit que les traditions juives leur défendent de mettre à mort quelqu’un pendant les grandes fêtes. Cela est possible, mais avant tout, il fallait que les conseils de Dieu s’accomplissent. Les Romains ont la haute main sur le droit de faire mourir ou de laisser vivre. Les Juifs sont sous le coup des exigences de Rome tout en étant peu enclins à s’y soumettre. Le meurtre d’Étienne en fut une démonstration. Mais dans Jean 19, c’est sur la demande réitérée des Juifs que Jésus leur est livré par Pilate. Pilate est coupable en livrant Jésus, lui qui avouait hautement l’innocence de celui qu’il livrait à leur volonté. Pilate est touché (v. 8) mais il camoufle son état. La gloire de Dieu qui jaillit à travers l’abaissement de Jésus, agit donc sur Pilate. Jésus est vraiment le Fils de Dieu. Pilate avait déjà fait fouetté Jésus et l’avait livré aux insultes des soldats. Maintenant il leur présente le Sauveur couronné d’épines. Pourtant, tout cela ne suffit pas puisque le peuple s’écrie «Crucifie, crucifie-le!». Pilate ne veux pas le faire et leur laisse accomplir l’œuvre de leur malice, en disant que lui, il ne trouvait aucun crime en Jésus. Alors au v. 7 les Juifs insistent sur leur loi à eux selon laquelle Jésus devait mourir parce que se faisant Fils de Dieu. Après ces v. 1 à 7/8, voyons jusqu’au v. 16:

Pilate, exercé, questionne à nouveau Jésus dans le Prétoire. Comme Jésus ne répond pas, l’orgueil de Pilate se réveille et dit à Jésus son pouvoir de le relâcher ou de le crucifier (v. 10). Mais Jésus, tout en affirmant le gouvernement divin, se soumet à Dieu. Et le fait même que l’homme n’avait aucun pouvoir sur lui, à moins que la volonté de Dieu ne dut s’accomplir ainsi, aggravait le péché de Judas qui avait livré le Seigneur (v. 11). Judas avait montré l’aveuglement moral le plus absolu. La conscience qu’on peut avoir de la dignité de la personne du Sauveur, donne la mesure du péché commis contre lui. Ici, Jésus parle selon la gloire de sa personne et comme étant au-dessus des circonstances par lesquelles il passait en grâce et obéissant à la volonté de son Père. Pilate est saisi par la réponse du Sauveur mais il a assez de force rendre les Juifs coupables du rejet de Jésus. D’une part Pilate cherche à soustraire Jésus à l’acharnement des Juifs mais il craint d’être infidèle à César. Il dit alors aux Juifs, avec mépris, «Voici votre roi!». Pilate, à son insu, agit toutefois sous la main de Dieu, de manière à faire sortir cette parole mémorable de leur bouche: «Nous n’avons pas d’autre roi que César». Ils veulent crucifier leur Messie et prononcent cette parole fatale qui appelle le jugement de Dieu. Pilate leur livre Jésus (v. 16).

Dans cet évangile Pilate a devant lui non seulement un roi mais un Dieu (v. 7-8). En comparant ces versets avec les v. 14 et 15, il ressort que Pilate cherche à plaire aux hommes. Le pourpre est l’insigne de la royauté que Jésus reçoit. Et Jésus reçoit l’hommage ironique des soldats. On peut supposer que Pilate pensait satisfaire la haine des Juifs en livrant Jésus à de tels outrages. Mais l’essai n’aboutit pas. Il fallait  cet acte pour que les Gentils aient aussi leur part de culpabilité dans la mort de Christ. Nous avons bien là la contradiction des pécheurs contre Jésus, selon Héb. 12, 3.

Ainsi donc après que Pilate ait fait fouetter Jésus (v. 1 à 4), les v. 8 à 16 font part de la condamnation de Jésus par Pilate. En tout cela, n’avons-nous pas le conseil  de Dieu qui s’accomplit, lui qui a déterminé toutes choses à l’avance (Act. 4, 27-28). Dans ce récit, la haine des Juifs augmente d’heure en heure. Chaque fois que Pilate essaye de délivrer Jésus, ils s’élèvent plus violemment contre lui. Par exemple, entre les ch. 18, 40 et 19, 6 et 15, cette gradation est évidente. Et ils étaient pressés d’en finir car c’était la Préparation du Sabbat, appelé grand (v. 31). Dans leur aveuglement, ils désirent le célébrer à leur aise. L’hésitation de Pilate pour crucifier Jésus provoque, de la part des chefs religieux, la rupture finale entre Dieu et le peuple, par ce cri: « Nous n’avons pas d’autre roi que César». L’apostasie est consommée. Jésus sera mis à mort et le peuple rejeté par Dieu. Puis 40 ans plus tard, le roi qu’ils avaient choisi détruisit Jérusalem et exterminera une partie du peuple et emmènera le reste en captivité.

Versets 17 à 24 : Jésus, abaissé, trouve sa place parmi les malfaiteurs. Toutes choses s’accomplissent. Mais un témoignage est rendu à la dignité de Jésus; Pilate met en évidence l’écriteau qui mentionne le motif du crucifiement de Jésus. Cet écriteau renferme deux parties d’une vérité. D’une part Jésus est le Nazaréen méprisé et de l’autre, il est le vrai Messie. En plaçant cet écriteau, Pilate pense peut-être vexer les Juifs mais en tous cas il accomplit les desseins de Dieu. Ici, comme dans tout cet évangile, Dieu réprouve et cela va sans dire, l’attitude des Juifs. Pilate constate donc ici que Jésus était le vrai Messie. Il cite même les prophéties qui parlent de ce qu’il est, de ce qu’il lui est arrivé en général en rapport avec son rejet, ses souffrances, de sorte que Jésus est démontré être le Messie dans les circonstances même où il a été rejeté par le peuple. Quant à Pilate, dans ces circonstances aussi graves, sa faiblesse ressort de sa mauvaise conscience et de son mauvais cœur. Les Juifs, qui disaient v. 15: «Nous n’avons pas d’autre roi que César», montrent qu’ils ne sont pas différents des Gentils. Cette parole clôt leur histoire comme nation. Jésus, de son côté, est toujours parfaitement calme. Il est dans une pleine dignité, lui qui peut répondre à Pilate que tout pouvoir vient d’en-haut et qui recommande aussi sa mère au disciple qui l’aimait. Et Il dit «j’ai soif» et «C’est accompli». Toutes choses sont ici considérées sous l’angle divin. Jésus est supérieur à Pilate, aux Juifs, à tout. Il est là parce qu’il se donne lui-même. Tout nous parle de sa dignité parfaite. Ainsi, il n’y a pas, dans cet évangile, la prière de Gethsémané et le cri suprême de la croix. Les réponses qu’il donnait à Pilate, ainsi que son dernier acte quand il remet son esprit, atteste cette dignité parfaite. Et même après sa mort, aucun de ses os ne sera cassé, car il est Fils de Dieu. Puis Joseph d’Arimathée et Nicodème le placent dans un sépulcre neuf. Cette parole du v. 15: «Nous n’avons pas d’autre roi que César», indique l’apostasie publique des Juifs. Mais les conseils de Dieu s’accomplissent. Les mains de Pilate restent tachées du sang du Fils de Dieu, les Gentils qui avaient l’autorité sont coupables de sa mort et les Juifs abandonnent tous les privilèges qu’ils avaient reçus de la part de Dieu. Jésus seul, avec son innocence judiciairement reconnue, tient seul la place de vérité et de fidélité. Il se donne pour accomplir les conseils de grâce. Les Gentils sont compromis sans ressource et les Juifs perdus pour toujours sur le terrain de leur propre responsabilité, et cela non seulement quant à la loi, mais comme ayant renoncés à tout droit à la jouissance des promesses. Et si Dieu accomplit plus tard ses promesses pour sa gloire, les Juifs doivent en recevoir la jouissance comme de pauvres pécheurs perdus d’entre les Gentils.

Dans ce récit, Jésus ne reconnaît aucune autorité chez les Juifs. Ce sont des adversaires. Aucune autorité non plus dans le chef des Gentils, si ce n’est pour accomplir les conseils de Dieu. Jésus explique à Pilate sa position mais nie son pouvoir. Jésus, pour ce qui concerne sa condamnation par les Juifs (Matt. 26, 63-66), est condamné pour le témoignage qu’il avait rendu d’être Fils de Dieu. Dans Luc 22, les Juifs se chargent du terrible fardeau de son sang. Mais dans Jean ce ne sont que des adversaires que le Seigneur ne reconnaît pas. Juifs et Gentils disparaissent dans les ténèbres de la haine, et Jésus seul rend témoignage à la vérité, mais accepte, de la part de Dieu, la mort et ses conséquences afin d’accomplir l’œuvre ineffable de l’amour divin pour les uns et les autres. Dans la crucifixion, les souffrances ne sont pas relevées dans Jean. Jésus est là, entre deux malfaiteurs. Pilate a cédé sans conscience à la violence des Juifs sans s’inquiéter de l’honneur de leur nation. Il maintien de manière insolent ce qu’il a écrit au-dessus.  Dieu, au-dessus de tout, a voulu que ce témoignage soit rendu à l’état des Juifs et au droit de son Fils rejeté par le peuple, mais roi des Juifs. La prophétie s’accomplit à leur égard dans les plus petits détails. 

Dans ces v. 17 à 24, la scène du crucifiement est douloureuse. Ces versets, comme les 17 et 18, font vibrer les fibres les plus profondes de nos cœurs. L’Esprit Saint présente les choses d’une manière digne du Fils de Dieu. Aucun signe de faiblesse et nul besoin de contraindre un homme de porter sa croix. Jésus accomplit jusqu’au bout l’œuvre qu’il a entreprise avec une force et une sérénité divines, tout en sentant profondément toutes les douleurs d’une telle œuvre. Le Fils de Dieu est crucifié entre deux autres, est-il dit ici, sans préciser que ce sont des brigands ou des malfaiteurs. C’est que, en présence du crime inouï accompli par les Juifs et l’humanité tout entière, les hommes devant le Fils de Dieu sont tous au même niveau. Quant à Jésus il est placé au même rang que ces deux hommes. N’est-il pas l’homme que Pilate leur a présenté? Il est au milieu des pécheurs qui méritent la mort. Jésus, en prenant cette place, sera bientôt au milieu d’hommes sauvés qu’Il appellera ses frères (ch. 20, 19). La sentence de mort des crucifiés est inscrite sur la croix et Pilate le fait donc pour Jésus, mais c’est guidé d’une main invisible qu’il le fait, en rendant témoignage à ce qui était Jésus et en même temps à la culpabilité des Juifs (selon v. 10 et 20).

Les v. 21 et 22 démontrent encore le peu de conscience chez les Juifs. Leur culpabilité ressort de l’inscription mise sur l’écriteau de la croix. Ils voudraient faire changer ce qui est écrit mais ils se heurtent à la volonté de Pilate qui avait pourtant cédé à la pression des Juifs pour crucifier Jésus. Ici, il ne se préoccupe plus de leurs désirs car, inconsciemment, il a été guidé par une main invisible. Plus tard, les Juifs reconnaîtront celui qui a été mis à part de ses frères (cf Gen. 49, 26; Apoc. 1, 7 et Es. 52, 13-15).

Dans cette scène chaque acteur accomplit, à son insu, ce que les Écritures annonçaient (cf Ps. 22, 18, 23-24). Jean est le seul évangéliste qui rapporte les détails sur la robe de Jésus. Dans les Écritures, la robe est l’emblème de la profession. Ici Jésus s’offre à Dieu sans tache, dans une pleine perfection. Nous ne discernons que l’extérieur; il s’offre lui-même et n’oppose aucune résistance. Il est la brebis muette, l’agneau qui va à la boucherie. Il est frappé, il est dévêtu, il est couronné d’épines, il porte sa croix, il se laisse tout faire par amour pour son Dieu et Père. Il s’offre à lui. En remettant son esprit (v. 30), son amour a tout achevé sur la croix.

Versets 25 à 30 : Jésus et sa mère. Jusqu’ici, le tableau de la haine et de l’injustice des hommes est ressorti avec la trahison de Judas, l’énergie de la méchanceté des Juifs pour obliger Pilate à céder à leur haine, l’indifférence et l’injustice de Pilate aussi. Mais maintenant, près de la croix, quelques femmes sont là. Elles ont le cœur broyé par la souffrance, le silence et l’isolement. Elles sont là, étrangères à la scène de méchanceté évoquée, mais parfaitement en sympathie et brûlant d’amour pour Jésus qui est l’objet de la haine du monde. V. 25: il y a quelque chose d’intime et d’humain. L’apôtre, en mentionnant Marie, évoque «sa mère. Le Fils de Dieu avait une mère qui assistait impuissante au supplice de son divin Fils. Jésus savait ce qui se passait dans le cœur de cette mère. Les autres femmes restèrent fermes, de même que le disciple que Jésus aimait, au milieu de cette scène. Le Seigneur seul peut apprécier la valeur de leur présence dans un tel moment. Mais les heures de ténèbres vont venir. Jean ne les mentionne pas. Jésus, malgré la grandeur de son œuvre, malgré qu’il est parfaitement Dieu, atténue les sentiments (cf v. 21 et 27), en relation avec sa mère qui est probablement veuve puisque Joseph n’est plus mentionné. Jésus connaît aussi le cœur du disciple qu’il aimait et lui recommande sa mère. Dans cette heure qui est venue, qui est même passée, Jésus donne libre cours, d’une manière touchante, à des sentiments humains, alors qu’ailleurs il disait: «Qui a-t-il entre moi et toi, femme?». Là son heure n’était pas venue. Il ne s’agissait pas d’un manque d’amour pour elle, mais de fidélité à son Dieu. Alors les liens naturels humains ne devaient pas intervenir dans l’accomplissement de son service. Jean aime donc à se désigner par «le disciple que Jésus aimait». Ce n’est pas une prétention de sa part, mais l’apôtre reconnaît cela en toute humilité. Un Pierre parlait de son amour pour le Seigneur et il a chuté. Jean parle de l’amour du Seigneur pour lui. Rien ne développera mieux notre amour pour le Seigneur que de penser à son amour pour nous.

Dans les v. 28 à 30, la fin de la vie de Jésus approche. Dans ce monde, il a souffert et il a porté nos péchés sur la croix. Jésus savait que tout ce qu’il devait faire sur la croix était accompli. Il avait pleinement glorifié Dieu et donné satisfaction à toutes les exigences de la justice et de la sainteté de Dieu. La soif ardente qui dévorait les crucifiés n’a pas épargnée au Seigneur. Elle a même donné occasion de réaliser la prophétie du Ps. 69, 21. Jésus peut alors dire: «C’est accompli». De ce fait, il n’y a aucun doute à l’égard des craintes qu’un faible croyant pourrait avoir en relation avec  son salut. Il n’est plus nécessaire que Jésus prolonge les moments de la croix. Il peut alors accomplir le dernier acte d’obéissance, à savoir la mort. Il remet son esprit. Jésus n’est pas mort comme les hommes. Il est mort par obéissance. Il détacha lui-même son esprit de son corps pour le remettre lui-même à Dieu son Père. Et seul un être divin peut accomplir cet acte. Christ expire et remet son esprit (v. 30). Dans l’évangile de Luc, qui présente l’homme confiant en son Père, Il remet son esprit entre les mains du Père. Dieu son Père le ressuscitera. Dans l’évangile de Jean, où nous avons le côté divin de Jésus, il s’est ressuscité lui-même comme il l’avait dit aux Juifs selon ch. 2, 19 et 21 et ch. 10, 18.

Jésus n’a pas repoussé sa mort. Il a été fidèle dans sa position de fils de l’homme. Son service étant achevé, Jésus remet lui-même sa vie. C’est un acte divin. Après avoir tout souffert dans son âme par l’abandon de Dieu, dans un ordre parfait, il reconnaît que tout est accompli et détache lui-même son esprit de son corps et le remet à Dieu son Père.

Versets 31 à 37 : un dernier outrage à Jésus. Les Juifs continuent leurs pratiques rituelles. Pur formalisme. Leur religion, qui aurait dû les amener à accepter Jésus, perd toute sa valeur. Mais, devant Dieu et après avoir crucifié son Fils, ils agissent comme si tout allait bien. Ainsi la religion endurcit le cœur et se pratique sans conscience lorsqu’elle est séparée de celui qui en est la source et l’objet. La solennité de la fête des Juifs n’est pas dérangée par la mort du Fils de Dieu. Le sabbat est grand parce qu’il avait lieu le lendemain du jour où l’on sacrifiait l’agneau pascal. C’était le premier jour de la fête des pains sans levain. Et l’expression «la Pâque», dans le ch. 19, 14 comprend la fête tout entière des pains sans levain. C’est pourquoi dans Luc 22, 1 et 2, 41-43, la fête des pains sans levain est appelée la Pâque. Ainsi au moment où Jésus était sur la croix, le sacrifice de la Pâque avait eu lieu, le soir du vendredi juif qui commençait à six heures de notre jeudi (cf Ex. 12, 6; Lév. 23, 5; Deut. 16, 6. Le Seigneur, antitype de la Pâque, fut mis en croix le vendredi. Il passa le sabbat tout entier dans le sépulcre et il ressuscite le premier dimanche. Ce grand sabbat était le dernier et le restera jusqu’à la conversion du résidu futur. Tous les sabbats qui se célébrèrent n’ont alors aucune valeur pour Dieu. Après tout cela, après cette scène où l’on rompt les os des crucifiés, mais pas ceux de Jésus, il y a dans ces versets, le coup de lance de ce soldat romain qui constitue un dernier outrage dont Jésus fut l’objet. Jésus était bien mort, mais mort pour le salut des pécheurs. Le sang expie les péchés et l’eau purifie les pécheurs. Et nous lisons dans 1 Jean 5, 6 que Jésus est venu non seulement dans la puissance de l’eau, mais dans la puissance de l’eau et du sang. L’eau est un symbole de la Parole de Dieu. Dans son service Jésus l’a constamment fait valoir. Mais pour le salut des pécheurs, il faut non seulement la purification faite par l’eau, mais il fallait la mort et le sang qui purifie de tout péché. Et l’auteur de l’évangile, témoin de cette scène, donne son témoignage dans les v. 35 à 37. Ce témoignage de Jean est vrai. Il est pour la foi et c’est «afin que vous croyez». En croyant, on participe aux résultats de cette mort, on possède la vie éternelle, on réalise l’enseignement du ch. 6, 51 et suivants. Manger la chair et boire le sang, c’est se nourrir par la foi d’un Christ mort et s’est s’approprier cette mort. Et Jean 5, 6, déjà cité, donne un triple témoignage à cette grande vérité, à savoir: 1) L’Esprit de Dieu est venu suite à la glorification de Christ, car Dieu a été parfaitement glorifié par la mort de son Fils. 2) L’eau purifie et 3) le sang expie. Ces trois sont d’accord pour témoigner que la vie éternelle ne se trouve que dans le Fils de Dieu mort, et celui qui a le Fils  a la vie.

Dans les v. 31 et suivants, les Juifs, qui ne veulent pas que les corps restent sur la croix le jour du sabbat, veulent les enlever. Les soldats sont alors envoyés pour donner la mort aux crucifiés mais ils ne cassent pas les jambes de Jésus qui est déjà mort. Pour s’assurer qu’ils ne s’étaient pas trompés, sans rien lui rompre et malgré le fait que le monde était débarrassé du Fils de Dieu, l’un des soldats lui perce son côté avec une lance. C’est le dernier outrage que le monde lui ait fait pour être sûr qu’on en avait fini avec le Fils de Dieu. Et la réponse de la grâce fut l’eau et le sang qui  purifient et qui sauvent. Nous y avons l’homme et Dieu qui se rencontrent avec l’insolence et l’indifférence de la haine d’un côté et la grâce souveraine qui s’élève au-dessus de tout péché de l’homme, de l’autre côté. C’est la grâce qui surabonde là où le péché a abondé. Le coup de lance du soldat a amené le témoignage du salut et de la vie.

À propos de l’eau et du sang, les écrits de Paul mentionnent l’eau comme figure de la puissance sanctifiante de la Parole et non pas non pas quant au fait extérieur. L’eau est toujours la puissance de la Parole appliquée à l’âme. Mais c’est la mort dans le christianisme car c’est par la mort et pas autrement que l’expiation, mais aussi la purification, sont possibles. L’expiation et la purification sortent du côté de Christ en qui toute relation est rompue avec le vieil homme.

Versets 38 à 42 : Jésus est avec le riche dans sa mort. On y voit que Dieu se choisit ses instruments pour accomplir sa volonté et les fait entrer en scène au moment voulu. Il se sert des circonstances naturelles pour faire ce qui lui plaît. Marc qualifie Joseph d’Arimathée d’un conseiller honorable et qui ne s’était pas joint aux décisions du sanhédrin (selon Luc 23, 21). Il était l’instrument préparé pour intervenir auprès de Pilate, chose qu’un pauvre galiléen n’aurait pu faire. Il devait aussi être riche pour avoir un sépulcre neuf à proximité de Golgotha pour que Jésus  soit avec le riche dans sa mort (selon Matt. 27, 57-60). Dieu se sert donc des personnes et des circonstances en faveur des siens lorsque ceux-ci sont dépendants de Lui. Mais si nous voulons faire notre propre volonté, rien ne réussit. En effet, si notre volonté agit, nous nous trouvons en conflit avec Dieu. Et au lieu de l’avoir pour nous, nous l’avons contre nous. Nous sommes aussi heureux de voir ici Nicodème sortir de son silence et témoigner de son respect pour Jésus mort lui qui n’avait rien fait durant sa vie sinon de venir à Jésus de nuit. Ainsi l’un et l’autre de ses disciples secrets étaient préparés pour une œuvre digne de celui qui en était l’objet. Tout est préparé pour que Jésus ait une sépulture honorable et Dieu veillait sur la sainteté du corps mort de son Fils bien-aimé, lui qui ne devait pas voir la corruption (Ps. 16, 10). Il ne devait pas être mis en contact avec un lieu souillé par un cadavre (Nom. 19, 6). C’est ainsi qu’on dépose en hâte mais honorablement ce corps saint, quoique mort, dans le sépulcre, vu l’approche du grand jour du sabbat, en attendant, non pas son embaumement mais sa résurrection.

Quant à l’ensevelissement de notre Sauveur, Dieu a préparé deux disciples pour rendre au corps de son Fils les honneurs annoncés par les Ecritures, selon Es. 53, 9. Puissions-nous, comme Nicodème et Joseph nous faire connaître avec courage comme étant les disciples de Jésus.

Chapitre 20

1 Et le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vint le matin au sépulcre, comme il faisait encore nuit; et elle voit la pierre ôtée du sépulcre. 2 Elle court donc, et vient vers Simon Pierre et vers l’autre disciple que Jésus aimait, et elle leur dit: On a enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où on l’a mis. 3 Pierre donc sortit, et l’autre disciple, et ils s’en allèrent au sépulcre. 4 Et ils couraient les deux ensemble; et l’autre disciple courut en avant plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre; 5 et s’étant baissé, il voit les linges à terre; cependant il n’entra pas. 6 Simon Pierre donc, qui le suivait, arrive; et il entra dans le sépulcre; et il voit les linges à terre, 7 et le suaire qui avait été sur sa tête, lequel n’était pas avec les linges, mais plié en un lieu à part. 8 Alors donc l’autre disciple aussi, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra, et il vit, et crut; 9 car ils ne connaissaient pas encore l’écriture, qu’il devait ressusciter d’entre les morts. 10 Les disciples s’en retournèrent donc chez eux.
11
Mais Marie se tenait près du sépulcre, dehors, et pleurait. Comme elle pleurait donc, elle se baissa dans le sépulcre; 12 et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis, un à la tête et un aux pieds, là où le corps de Jésus avait été couché. 13 Et ils lui disent: Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur dit: Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis. 14 Ayant dit cela, elle se tourna en arrière, et elle voit Jésus qui était là; et elle ne savait pas que ce fût Jésus. 15 Jésus lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit: Seigneur*, si toi tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi je l’ôterai. Jésus lui dit: Marie! 16 Elle, s’étant retournée, lui dit en hébreu: Rabboni (ce qui veut dire, maître*). 17 Jésus lui dit: Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père; mais va vers mes frères, et dis-leur: Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu. 18 Marie de Magdala vient rapporter aux disciples qu’elle a vu le Seigneur, et qu’il lui a dit ces choses.
19
Le soir donc étant [venu], ce jour-là, le premier de la semaine, et les portes [du lieu] où les disciples étaient, par crainte des Juifs, étant fermées, Jésus vint, et se tint au milieu d’eux. Et il leur dit: Paix vous soit! 20 Et ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur. 21 Jésus donc leur dit encore: Paix vous soit! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. 22 Et ayant dit cela, il souffla en eux, et leur dit: Recevez [l’]Esprit Saint. 23 À quiconque vous remettrez les péchés, ils sont remis; [et] à quiconque vous les retiendrez, ils sont retenus.
24
Or Thomas, l’un des douze, appelé Didyme*, n’était pas avec eux quand Jésus vint. 25 Les autres disciples donc lui dirent: Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit: À moins que je ne voie en ses mains la marque des clous, et que je ne mette mon doigt dans la marque des clous, et que je ne mette ma main dans son côté, je ne le croirai point. 26 Et huit jours après*, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas avec eux. Jésus vient, les portes étant fermées; et il se tint au milieu d’eux et dit: Paix vous soit! 27 Puis il dit à Thomas: Avance ton doigt ici, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais croyant. 28 Thomas répondit et lui dit: Mon Seigneur et mon Dieu! 29 Jésus lui dit: Parce que tu m’as vu, tu as cru; bienheureux ceux qui n’ont point vu et qui ont cru.
30
Jésus donc fit aussi devant ses disciples beaucoup d’autres miracles*, qui ne sont pas écrits dans ce livre. 31 Mais ces choses sont écrites* afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par** son nom.

/ v. 15: plutôt: Monsieur; ici, simple expression de politesse. / v. 16: maître qui enseigne. / v. 24: ou: Jumeau. / v. 26: c. à d. le premier jour de la semaine suivante. / v. 30: litt.: signes, voir la note, 2:11. / v. 31*: ou: Mais ceux-ci sont écrits. / v. 31**: ou: en, dans.

Commentaires du chapitre 20

Chapitre 20 : le jour de la résurrection
Versets 01 à 10          Le Seigneur ressuscité mais invisible
Versets 11 à 13          Marie et les anges
Versets 14 à 18          Marie de Magdala rencontre le Seigneur
Versets 19 à 23          Le premier rassemblement autour du Seigneur
Versets 24 à 31          Le second dimanche
Dans Jean  Voir Matthieu Voir Marc Voir Luc
v. 01 à 02  Ch. 28 v. 01  Ch. 16 v. 02 à 04 Ch. 24 v. 01 à 03
v. 03 à 10  –  – Ch. 24 v. 12
v. 11 à 18  –  Ch. 16 v. 09 à 11  –
v. 19 à 23  –  Ch. 16 v. 14  Ch. 24 v. 36 à 49
Autres versets

que dans l’évangile selon Jean

Marie de Magdala est présente au sépulcre. D’autres évangiles mentionnent d’autres femmes. Ce qui est dit du rôle des femmes, lors de la résurrection du Seigneur, se rapporte au caractère de chaque évangile. Par exemple, dans Matthieu, le Seigneur retrouve en figure ses relations avec le résidu juif en Galilée (Matt. 28, 7). Dans Marc, l’annonce de l’évangile par les disciples dans le monde, où Jésus coopère avec eux depuis la gloire, est relevée. Ainsi, l’activité du serviteur parfait, qui se rapporte à l’évangile de Marc, est en vue. Dans Luc, Jésus ouvre l’intelligence des disciples afin qu’ils comprennent les Écritures. Il les envoie prêcher la repentance et la rémission des péchés en commençant par Jérusalem. Luc mentionne aussi Jésus qui donne aux disciples l’intelligence de ce contient la Parole en relation avec Lui. Quoique ressuscité, Il leur fournit les preuves de sa parfaite humanité.

Dans l’évangile de Jean, le terrain nouveau. C’est le 1er jour de la semaine. Pour Israël, l’institution de la Pâque avait mis fin à l’ancienne manière de compter les années (cf Ex. 12, 2). Maintenant, ce que typifie la Pâque étant accompli, une nouvelle période commence. C’est celle de l’ère chrétienne; c’est même une l’ère éternelle du fait de la résurrection du Seigneur. Ce chapitre mentionne 3 fois «le 1er jour». Marie de Magdala n’en connaît pas encore l’importance. Au v. 3, elle constate la disparition du corps du Seigneur mais ne croit pas à la résurrection. C’est alors que Pierre et que Jean (qui a devancé Pierre) arrivent au sépulcre. Jean, le plus jeune, n’y entre pas. Pierre, avec son ardeur habituelle, entre. Jean est caractérisé, comme cela ressort des v. 3 à 7,  par une crainte respectueuse et reste dehors. Pierre, outre son impétuosité habituelle, a le désir bien légitime de savoir ce qu’est devenu son maître. Dans le sépulcre, il y a de l’ordre. C’est le calme et la dignité relative du Fils de Dieu qui a quitté le séjour des morts. Il avait remis lui-même son esprit et il est sorti lui-même de la mort à l’heure voulue. Pour Lazare, il fallait le délier pour qu’il montât, mais le Seigneur n’a pas besoin d’autrui.

Versets 8 à 10 : ses disciples constatent la résurrection de Jésus. Jean a vu et a cru. Avant cela, sa foi (et celle des autres disciples) en Jésus comme Messie l’empêchait de croire à la résurrection dont Jésus avait pourtant parlé. Les disciples croyaient en un Christ vivant; sa mort annulait ce qu’ils avaient pensé de lui. Et maintenant, après avoir cru, ils croient à la résurrection. Toutefois, ils n’ont pas encore vu Jésus et ils retournent chez eux. Quant à Marie de Magdala, son cœur reste attaché à la personne de Jésus, mort ou ressuscité. En allant chez eux, les disciples ne cherchent pas bien loin.

Versets 11 à 13 : Marie de Magdala et les anges sont là. Marie cherche son maître. En se baissant dans le sépulcre, elle aperçoit 2 anges. Marie n’avait pas plus d’intelligence que les disciples. Elle aurait dû savoir que Jésus allait ressuscité; cependant, pour elle, il fallait que l’immense vide qu’éprouvait son cœur fut comblé, elle dont le Seigneur avait chassé sept démons. Pour Marie, un monde sans Christ est comme un sépulcre vide. Marie de Magdala présente aussi, ici, le résidu juif des derniers jours qui sera délivré de la puissance de Satan (cf Luc 11, 26). Marie de Magdala pleure et ses regards sont là où le corps de Jésus avait été déposé. C’est là que se trouvent ces anges venus du ciel dans leur pureté. Pour Marie ces anges sont peu de choses à côté du Seigneur. À leur question: «Pourquoi pleures-tu?», elle leur répond comme s’ils avaient été ses semblables; leur aspect ne l’impressionne pas. La valeur du Seigneur éclipse la gloire angélique. Belle leçon pour nous: il faut que les choses de ce monde perdent de leur importance. Pour cela et comme Marie, il faut être occupé de Jésus. Ces anges sont là, tout comme Marie, parce que Jésus y avait été. Ces êtres célestes accomplissent leur service. Mais si les anges accomplissent leur service, Marie de Magdala est un objet de la grâce(cf Héb. 2, 16).

Versets 14 à 18 : Marie rencontre le Seigneur. Après sa réponse aux anges, en ce qu’elle a son cœur attaché au Seigneur et qu’elle ne sait où on l’a mis, Marie se tourne et Jésus est là. Marie de Magdala ne regarde plus vers le sépulcre; elle se retourne du côté où se trouvent les vivants. Puissions-nous, comme Marie de Magdala, considérer un Christ vivant et voir avec Lui ceux qui ne sont plus avec nous. Pourtant, avant de reconnaître Jésus, Marie de Magdala le croit toujours mort. Elle croit qu’il s’agit du jardinier et elle le lui dit sans explication «si toi tu l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis» (v. 15). C’est alors que, v. 16, Jésus se révèle. Marie cherchait le Seigneur mais le bon berger cherchait sa brebis et connaissait ce qui se passait dans son cœur. Jésus avait créé en elle cette affection et il savait que nul autre ne pouvait la satisfaire. C’est ainsi qu’aujourd’hui Jésus se manifeste à quiconque l’aime dans tout son amour. Puissions-nous vraiment désirer Jésus et ne pas conserver d’autres objets dans ce monde afin que notre jouissance, pourtant limitée, ne disparaisse pas. Il n’en était pas ainsi de Marie qui tressaille lorsque le bon berger l’appelle par son nom. Et en lui répondant: «Maître», on voit qu’elle attend l’enseignement dont elle a besoin. Puis Jésus parle de son ascension dans les v. 17 et 18. Elle s’élance vers son Seigneur qui lui dit: «Ne me touche pas»; en fait, il veut l’élever bien au-dessus de ce à quoi elle pouvait s’attendre en rapport avec le peuple d’Israël. Jésus diriger sa foi vers le ciel où il allait entrer. Jésus lui apprend alors dans quelle relation nouvelle ses bien-aimés sont introduits par sa mort et sa résurrection.

Dans l’évangile de Matthieu, il est question des pieds de Jésus en rapport avec le peuple d’Israël. Mais dans celui de Jean, tout ce qui concerne les Juifs est mis de côté. Et en attendant la rencontre de Jésus avec son peuple terrestre qui aura lieu à son retour, les disciples, au lieu d’être les sujets du royaume du fils de David, sont introduits dans une position nouvelle et céleste. Ils sont dans la même relation que le Seigneur avec son Dieu et avec son Père. Nous avons ainsi la réalisation du Ps. 22, 22 lorsque Jésus après avoir été délivré des cornes des buffles, dit: «J’annoncerai ton nom à mes frères, je te louerai au milieu de la congrégation». Et Marie, au v. 18, a le privilège d’annoncer ce message aux disciples. Elle dit qu’elle a vu le Seigneur et qu’il lui a dit ces choses. Là encore, si nos cœurs avaient un besoin plus intense de jouir de la communion du Seigneur, il se révélerait à nous dans une plus grande mesure et nous aurions quelque chose de lui à communiquer. Puissions-nous imiter Marie de Magdala! Ce que nous recevons de Jésus dans ce monde demeurera notre part personnelle durant l’éternité. Remarquons que l’attachement personnel à Christ est le moyen d’avoir une intelligence réelle.

Pour Marie de Magdala, à l’inverse des disciples (cf v. 10), Jésus n’est est près d’un cœur ainsi attaché à sa personne. Jésus se révèle à celle pour qui le Seigneur était tout pour son cœur. Jésus use de son affection divine et humaine en appelant sa brebis par son nom: Marie. Cette brebis reconnaît la voix du berger en répondant: Rabboni. Ce n’est pas la connaissance qui caractérise Marie de Magdala mais son affection l’approche spirituellement du Seigneur. Marie de Magdala, dans sa position, représente le résidu juif attaché au Seigneur mais ignorant les conseils glorieux de Dieu. Ainsi Dieu lui-même et le Père ont été glorifiés et se font connaître selon leur perfection. Les disciples, selon ces perfections divines, sont introduits dans la position et selon la relation de Jésus lui-même avec Dieu. Cette perfection est aussi démontrée dans Jean 13, 31-32 et 17, 4-5. Que de fruits dans l’œuvre de Jésus! Pour la première fois ici, Jésus appelle ses disciples: ses frères. Les disciples sont donc placés dans ses propres relations avec Dieu et avec son Père. La résurrection de Jésus a englouti la mort en victoire et a mis en perspective la gloire céleste, bien que, pour rendre témoignage à la réalité de sa résurrection, Jésus ne fut pas encore entré dans cette gloire même. Mais pour ce qui est de la chose, c’est-à-dire cette relation, elle est établie et révélée. Quant au résidu juif attaché au Christ, il devient la compagnie du Fils.

Au ch. 19 : la mort de Christ. Au ch. 21 : le millenium est dépeint. Mais au ch. 20, il y a un résumé de faits capitaux parmi ceux arrivés après la résurrection de Jésus. C’est un tableau de toutes les conséquences de cette résurrection, conséquences envisagées dans leurs rapports directs avec la grâce qui les produit et avec les affections qui devaient se trouver chez les fidèles. Il y a aussi un tableau de toutes les voies de Dieu jusqu’à la révélation de Christ au résidu avant le millenium.

Si Marie de Magdala est une figure du résidu juif pieux, elle l’était aussi alors qu’elle était possédée de ces sept démons qui montraient la complète possession de cette pauvre femme par des êtres impurs; c’est l’expression du véritable état du peuple juif; mais le résidu sera délivré. Thomas est aussi un type du résidu. Mais la thèse générale du chapitre 20, c’est le tableau de toute l’économie actuelle, de la grâce, jusqu’au moment où le Seigneur est reconnu par Thomas, type du résidu.

Marie de Magdala démontre encore que l’attachement personnel à Christ est le moyen d’avoir une intelligence réelle. C’est elle qui reçoit du Seigneur (v. 17) la communication de la position la plus élevée que nous possédons et elle en donnera  le fait aux apôtres. Au v. 8, Pierre voit et croit. Nous ne savons pas exactement ce qu’il croit. Puis ils retournent chez eux, C’est un tableau peu flatteur de l’effet de leur âme. Leurs intérêts sont chez eux. Mais Marie de Magdala, elle, sans Christ, n’était pas heureuse. Et Jésus se révèle à elle.

Quand Jésus dit: «Ne me touche pas» (v. 17). C’est en rapport avec cette nouvelle position infiniment plus élevée qui est révélée ici. Il enseigne qu’il n’est pas présent ici-bas dans un corps mais qu’il associe à lui ceux qu’il appelle ses frères. Il les introduit dans sa propre position vis-à-vis de Dieu son Père. Cette révélation va rassembler les disciples.

Versets 19 à 23 : c’est le 1er rassemblement autour du Seigneur. C’est le 1er jour de la semaine. Jésus a passé le dernier sabbat dans le tombeau. Par le sabbat, Dieu montrait son désir d’introduire l’homme dans son repos. Mais la chose ne peut pas avoir lieu sur le pied de la responsabilité. Dès lors, ce repos sera introduit en vertu de l’œuvre de Christ. C’est ce repos sabbatique  qu’il reste (cf Héb. 4, 9). Et Jésus, en ressuscitant le premier jour, introduit un homme nouveau dans une ère nouvelle, céleste et éternelle, sur le pied de la grâce. Rétablir le sabbat, c’est annuler l’œuvre de Christ et ses résultats.

Le 1er jour de la semaine se trouve déjà en Lév. 23, 11 où la gerbe des prémices était tournoyée le lendemain du sabbat, type de Christ ressuscité et cela en dehors de l’ordre de choses présentées par les 7 jours. Les disciples ont reçu le message porté par Marie. Ils ont aussi entendu les disciples d’Emmaüs (cf Luc 24, 33-35). Ils se réunissent, le soir, et c’est alors que le vainqueur du monde et de la mort apparaît au milieu d’eux. Et Jésus dit: Paix vous soit. Jésus a obtenu pour eux la paix à un si grand prix et il la leur apporte. Au-dehors: le monde avec sa haine, etc. Et dedans, c’est le Seigneur avec les siens. Beau tableau de cette 1ère assemblée autour du Seigneur. Au v. 20, Jésus leur apporte les preuves qu’il est bien celui qui a été sur la croix. Ces marques sont aussi le témoignage de son amour pour eux. Ce jour-là Jésus inaugure la 1ère réunion d’assemblée en accomplissant ce qu’il avait déclaré en Matt. 18, 20. Les v. 19 et 20 présentent donc le privilège des saints réunis au nom du Seigneur en attendant d’être autour de Lui dans la gloire. Mais en attendant, il y a un service à accomplir et Jésus souffle en eux l’Esprit Saint (v. 22 et 23). Ce n’est pas encore l’Esprit comme personne qui est venue après la glorification de Christ, mais c’est la vie de résurrection qui, en vertu de la mort de Jésus, devient la vie des croyants. C’est différent de Gen. 2, 7. Dans Jean, la vie est communiquée. C’est la vie du nouvel homme à ceux qui croient. Dans la Genèse c’est la création du 1er homme et ici à celle du nouvel homme. Quant au terme: «retenir les péchés», il ne s’agit pas du pouvoir de pardonner les péchés comme le clergé, mais il s’agit de la capacité de discerner ce qui se trouve dans l’un ou l’autre cas, en affirmant au croyant que ses péchés sont pardonnés et en certifiant à celui qui ne croit pas que ses péchés ne le sont pas. Dans l’Ancien Testament, c’était différent bien que ceux qui croyaient Dieu étaient justifiés en vertu de l’œuvre que Christ accomplirait. Le v. 22 et 23 ne soulève aucune présomption en rapport avec le fait que l’on peut savoir qui a ses péchés pardonnés ou non. C’est une conséquence naturelle de la possession de la vie et de l’Esprit, vie de résurrection, vie du nouvel homme.

Versets 24 à 29 : c’est le second dimanche. Thomas, absent le 1er dimanche, est maintenant là. Thomas, selon v. 24 et 25, est incrédule. Lors de la 1ère rencontre, l’Esprit de Dieu présentait, symboliquement, la période de la grâce et ses privilèges,   comme ce fut le cas au ch. 1, 35-43. La 2ème rencontre, 8 jours plus tard, symbolise le moment où Jésus sera reconnu du résidu d’Israël qui ne croira qu’en voyant. Au ch. 21, 14 une 3ème manifestation symbolisera l’introduction du règne millénaire et l’évangile du royaume annoncé aux Juifs. Mais revenons à notre récit. Nous y apprenons d’abord que les croyants se rassemblent dès le début et cela le 1er jour de la semaine. C’est le jour du Seigneur ou dominical (cf Apoc. 1, 10 et Act. 20, 7). Thomas représente donc symboliquement le résidu juif du fait qu’il croit en un Christ mort. C’est ce que le futur résidu juif croira au début de son réveil. Puis ils verront Celui qu’ils ont percé. Ils diront alors, comme Thomas: MON SEIGNEUR ET MON DIEU. Quant aux «bienheureux» du v. 29, qui n’ont point vu et qui ont cru, ce sont ceux de l’économie de la grâce, de l’Église, de la foi.

La présence du Seigneur ressuscité, ainsi que la paix, ces deux faits constituent les deux grandes vérités révélées aux disciples dans le rassemblement.

Versets  30 et 31 : Jean indique le but de Dieu en donnant cet évangile. Ce but n’étant pas de relater tous les agissements du Seigneur; par exemple, seuls 7 de tous les miracles du Seigneur sont rapportés par Jean. Le but est de croire que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu (v. 31). Jean le rappelle en 1 Jean 5, 1. L’évangile de Jean démontre que le Christ est le Fils de Dieu, et qu’en croyant, on a la vie par son nom. C’est à cela que cet évangile est consacré.

Dans cet évangile, plusieurs crurent après avoir été témoins des miracles du Seigneur. D’autres crurent les paroles dites par Jésus, en relation ou non avec les miracles. Ces faits sont rapportés entre les ch. 2, 11 et 12, 11. Aujourd’hui, beaucoup nient la divinité de Christ. Mais pour nous, ENFANTS DE DIEU, nous croyons en Jésus Fils de Dieu. Quant au Saint Esprit (cf Rom. 8, 1-11), Il est dans le croyant. Il est cet esprit de vie et de liberté et de puissance morale en Christ. Après cela (Rom. 8, 12-27), c’est le Saint Esprit personnellement, agissant comme personne divine.

Chapitre 21

1 Après ces choses, Jésus se manifesta encore aux disciples près de la mer de Tibérias; et il se manifesta ainsi: 2 Simon Pierre, et Thomas, appelé Didyme, et Nathanaël de Cana de Galilée, et les [fils] de Zébédée, et deux autres de ses disciples étaient ensemble. 3 Simon Pierre leur dit: Je m’en vais pêcher. Ils lui disent: Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent, et montèrent dans la nacelle: et cette nuit-là ils ne prirent rien. 4 Et le matin venant déjà, Jésus se tint sur le rivage; les disciples toutefois ne savaient pas que ce fût Jésus. 5 Jésus donc leur dit: Enfants, avez-vous quelque chose à manger? Ils lui répondirent: Non. 6 Et il leur dit: Jetez le filet au côté droit de la nacelle, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le tirer, à cause de la multitude des poissons. 7 Ce disciple donc que Jésus aimait, dit à Pierre: C’est le Seigneur. Simon Pierre donc, ayant entendu que c’était le Seigneur, ceignit sa robe de dessus, car il était nu, et se jeta dans la mer. 8 Et les autres disciples vinrent dans la petite nacelle (car ils n’étaient pas loin de terre, mais à environ deux cents coudées*), traînant le filet de poissons. 9 Quand ils furent donc descendus à terre, ils voient là de la braise, et du poisson mis dessus, et du pain. 10 Jésus leur dit: Apportez quelques-uns des poissons que vous venez de prendre. 11 Simon Pierre monta, et tira le filet à terre, plein de cent cinquante-trois gros poissons; et quoiqu’il y en eût tant, le filet n’avait pas été déchiré. 12 Jésus leur dit: Venez, dînez. Et aucun des disciples n’osait lui demander: Qui es-tu? sachant que c’était le Seigneur.
13
Jésus vient et prend le pain, et le leur donne, et de même le poisson. 14 Ce fut là la troisième fois déjà que Jésus fut manifesté aux disciples, après qu’il fut ressuscité d’entre les morts.
15
Lors donc qu’ils eurent dîné, Jésus dit à Simon Pierre: Simon, [fils] de Jonas, m’aimes-tu plus que [ne font] ceux-ci? Il lui dit: Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Il lui dit: Pais mes agneaux. 16 Il lui dit encore une seconde fois: Simon, [fils] de Jonas, m’aimes tu? Il lui dit: Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Il lui dit: Sois berger de mes brebis. 17 Il lui dit pour la troisième fois: Simon, [fils] de Jonas, m’aimes-tu? Pierre fut attristé de ce qu’il lui disait pour la troisième fois: M’aimes-tu? Et il lui dit: Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis. 18 En vérité, en vérité, je te dis: Quand tu étais jeune, tu te ceignais*, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra*, et te conduira où tu ne veux pas. 19 Or il dit cela pour indiquer de quelle mort il glorifierait Dieu. Et quand il eut dit cela, il lui dit: Suis-moi. 20 Pierre, se retournant, voit suivre le disciple que Jésus aimait, qui aussi, durant le souper, s’était penché sur sa poitrine, et avait dit: Seigneur, lequel est celui qui te livrera? 21 Pierre, le voyant, dit à Jésus: Seigneur, et celui-ci, — que [lui arrivera-t-il]? 22 Jésus lui dit: Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe? Toi, suis-moi. 23 Cette parole donc se répandit parmi les frères, que ce disciple-là ne mourrait pas. Et Jésus ne lui avait pas dit qu’il ne mourrait pas, mais: Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe?
24
C’est ce disciple-là qui rend témoignage de ces choses, et qui a écrit ces choses, et nous savons que son témoignage est vrai. 25 Et il y a aussi plusieurs autres choses que Jésus a faites, lesquelles, si elles étaient écrites une à une, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qui seraient écrits.
/ v. 8: moins de cent mètres. / v. 18: se ceindre: resserrer les plis de la robe et nouer la ceinture pour marcher.

Commentaires du chapitre 21

Chapitre 21: le Seigneur apparaît aux disciples sur le rivage. Épilogue.
Versets 01 à 14            3ème manifestation de Jésus
V
ersets 15 à 19            Le relèvement de Pierre
Versets 20 à 25            Suivre Jésus. Pierre et Jean. Épilogue
Ces récits se trouvent uniquement dans l’évangile de Jean

Remarquons que l’évangile de Jean avait commencé avec trois jours symboliques et il se termine de même avec ces trois apparitions.

Jésus avait fixé un rendez-vous aux disciples en Galilée (voir Matt. 26, 32 et 28, 17).

Dans ce début de chapitre, les disciples reprenne leur train de vie au point où ils l’avaient quitté  en Matt. 4, 18-22 et Marc 1, 16-20. C’est comme si une parenthèse de leur vie, qui correspond au ministère du Seigneur ici-bas, prend fin. Selon ces premiers versets, les disciples sont au nombre de sept. L’Esprit de Dieu se sert de cette circonstance de pêche pour que le Seigneur se manifeste à eux et pour nous donner l’enseignement qu’il a en vue. Dans cette scène, comme au ch. 5 de Luc, les disciples n’ont rien pris. Alors, v. 4 à 6, le Seigneur change tout. Le Seigneur, qui arrive au matin, typifie le beau jour de son règne millénaire, puisque le résidu, figuré par Thomas, l’avait déjà rencontré. Mais Israël ne sera pas seul à jouir de ce règne puisque les nations doivent être admises à ses bénédictions, d’où le filet de l’évangile du royaume dans la mer des peuples présenté symboliquement lorsque le filet est jeté au côté droit de la nacelle.

Parmi les disciples, 7 d’entre eux sont à ce rendez-vous; ils semblent même avoir oublié l’objet de leur attente. Pierre, le pêcheur d’hommes, retourne à son ancienne occupation; cette nuit-là, il ne prit rien. En effet, comment produire un travail fructueux lorsqu’on accomplit ses propres pensées, en dehors de la présence du Seigneur. Séparés de Christ on ne peut rien faire (ch. 15, 5). Ce qui compte en travaillant avec le Maître, c’est de se soumettre à ce qu’il désigne. Il désigne le côté droit et s’il n’a pas eu besoin de leurs poissons (v. 9), il ne méprise pas le fruit de leur travail (v. 10) et a même fait le compte exact des poissons prix (v. 11). Tout cela nous apprend à ne pas oublier plutôt ce grand et prochain rendez-vous: le retour du Seigneur et en attendant, que de fois, au milieu de nos circonstances, de nos échecs comme de nos succès, nous devrions pouvoir discerner Jésus et dire: «C’est le Seigneur» (v. 7).

À propos du filet
Lorsque Christ est là le grand filet qui figure ici le millénium ne se rompt pas. Dans l’économie actuelle de l’Église, ce qui est confié aux hommes, en l’absence du Seigneur, se rompt, tout comme le filet selon Luc 5, 6.

Versets 15 à 25 : il y a ce service d’amour du Seigneur à l’égard de Pierre. Pierre avait renié à 3 reprises son Maître. À 3 reprises, il est sondé cette question du Seigneur «m’aimes-tu»? En Marc 14, 29, Pierre était plein d’assurance; il allait suivre le Seigneur jusqu’au bout. Maintenant, Pierre a perdu confiance en lui-même; il est propre pour le service. Il entend cette parole: «Paix mes agneaux», dans l’original: «mes petites brebis». En s’occupant de ce que Jésus aime, Pierre aura l’occasion de montrer son amour pour lui.
Dans la fin de cet évangile, il est encore question de tout ce que Jésus a fait ou exprimé. C’est d’une valeur infinie aux yeux de Dieu. Dieu n’en a pas perdu la mémoire (v. 25). Nous lirons ces livres inépuisables pendant l’éternité. En attendant puissions-nous prendre pour nous ces derniers mots de notre Sauveur: «suis-moi» (v. 19).

Ce chapitre donne un nouveau témoignage à la résurrection de Jésus ainsi qu’un enseignement avec le tableau de l’ère millénaire de Christ (v. 13 et 14). Puis, dès le v. 15, nous trouvons le sort particulier de Pierre et de Jean en rapport avec leur service pour Christ. Et ceci se rapporte à la terre, car les disciples avaient connu Jésus sur la terre. C’est Paul qui nous donnera la position céleste de Christ et de l’Église.

Les disciples sont donc occupés à la pêche et le Seigneur se révèle à eux de la même manière qu’il les avait trouvés au commencement. En rapport avec la terre, ce chapitre se distingue du reste de l’évangile. Du reste nous sommes en Galilée et non à Béthanie. Ce chapitre nous place au point de vue de l’évangile de Matthieu, c’est-à-dire de la manifestation de Christ et des fruits qui en résultent en rapport avec la terre. Et l’application de ce passage aux relations terrestres du Seigneur s’appuie sur l’enseignement général de la Parole. Remarquons aussi que la scène d’ici est distincte de celle de Luc. Dans Luc, les filets se rompent; ici c’est le contraire. En fait, l’œuvre de Christ ne se gâte pas. Jésus est présent après sa résurrection et il ne se repose pas sur la responsabilité de l’homme. Quand les disciples viennent avec les poissons qu’ils ont rassemblés, Jésus en a déjà sous la main (cf v. 9). Il en ira de même à la fin car, avant sa manifestation, Jésus aura préparé un résidu pour lui sur la terre. Après sa manifestation, il rassemblera aussi une multitude tirée de la mer des nations. Ainsi donc dans les apparitions de Jésus, nous avons 1) celle qui a donné lieu au rassemblement des saints en assemblée au ch. 20, donc en rapport avec l’Église. 2) une révélation de sa part aux Juifs, dans le genre de ce qui est présenté dans le Cantique des Cantiques, donc en rapport avec Thomas, type du résidu. Puis 3) ce déploiement public de sa puissance quand il aura déjà rassemblé le résidu aux derniers jours, donc en rapport avec le règne de 1000 ans.
Ainsi 3 manifestations furent au jour de sa résurrection, puis le 1er jour de la semaine, et enfin son apparition à la mer de Tibérias.

Quant à Pierre, remarquons que le Seigneur ne lui reproche pas sa faute, mais il juge la source du mal qui l’a produite, c’est-à-dire la confiance en soi. C’est ainsi que Pierre est dépouillé de lui-même, qu’il sent son incapacité complète. C’est maintenant que Jésus l’appelle à le suivre, et c’est ce que le cœur de Pierre désirait. Il va paître ceux que Jésus avait continué à paître jusqu’à sa mort. Et Pierre verrait Israël rejeter toutes choses comme Jésus l’avait vu faire et s’en vint finir comme Jésus avait vu finir la sienne.

Dans la restauration de Pierre, en disant: «Tu sais que je t’aime», c’était comme dire: Oui, je ne l’ai pas fait voir, puisque je t’ai renié, mais toi, tu le sais. À la 1ère question, Pierre a réalisé que son amour ne dépassait pas celui des autres disciples de sorte que, lors de 2ème question Jésus ne se répète pas: «Plus que ne font ceux-ci», mais simplement: «M’aimes-tu?». Pierre s’en remet alors au fait que le Seigneur connaissait son amour. Pierre est ainsi sondé et il va se défier de lui-même pour se confier dans le Seigneur. Le Seigneur peut désormais lui confier la conduite de ses brebis et les soins qu’elles réclament. Le Seigneur après avoir confié les agneaux, puis les brebis, ne s’arrête pas là. Il veut rendre son disciple absolument propre à prendre soin du troupeau juif qu’il va laisser à ses soins, d’où la 3ème question et la réponse au v. 17. Avec cette 3ème question, nous voyons que Pierre, délivré de toute confiance en lui-même, a acquis une connaissance plus grande de l’amour du Seigneur. Pierre saura donner tous les soins que réclame le troupeau du bon berger. Il pourra donner aux brebis, comme aux agneaux, la nourriture appropriée. Pierre va pouvoir fortifier ses frères (Luc 22, 32). Dans Jean 13, 36, il y avait un moment où Pierre ne pouvait pas suivre le Seigneur, mais l’œuvre étant accomplie, il pourra le suivre d’où, ch. 20, 19: «Suis-moi». Ainsi Pierre perd sa confiance pour devenir l’homme dépendant et confiant non point dans son amour pour le Seigneur, mais dans l’amour du Seigneur pour lui. Littéralement, dans l’original, Jésus dit à Pierre: M’aimes-tu. Et Pierre répond à Jésus: Tu m’es cher, et c’est ce mot que Jésus emploie la troisième fois. Ce passage démontre aussi combien les brebis sont chères à Jésus.

Les v. 24 et 25 indiquent que Jean est loin d’avoir rapporté tout ce que Jésus a fait. Mais les choses relevées dans cet évangile constituent un témoignage qui est vrai, témoignage qui révèle Jésus comme le Fils de Dieu, comme étant la vie éternelle. Quant à ses œuvres, elles ne sauraient être dénombrées. En méditant les évangiles en détail, nous pourrions dire comme l’apôtre: le monde ne contiendrait pas les livres qu’il faudrait écrire. Puissions-nous être introduits dans la jouissance des sources intarissables de grâce et de vérité en Jésus qui s’y trouvent.

Dans cette fin de chapitre, remarquons encore que le ministère de Jean demeure jusqu’à la venue du Seigneur en gloire. En effet, dans l’Apocalypse, Jean dépasse l’histoire de l’Église sur la terre alors que le ministère de Pierre semble prendre fin avec sa mort. Mais ses précieuses épîtres sont là pour notre édification, notre exhortation et notre encouragement.

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AUTRES REMARQUES SUR CET ÉVANGILE

1. Son auteur et sa date

Dans les évangiles, l’écrivain donne la première place au message de Dieu. Le nom de l’auteur n’est donc pas indiqué. Mais des versets donnent des indications claires sur l’auteur. Seul un témoin oculaire ou ayant assisté à des évènements qu’il rapporte peut donner des détails très précis tels que les ch. 1.14; 19, 35; 1, 39; 2, 6; 21, 11. A cinq reprise, l’auteur s’appelle « le disciple que Jésus aimait» (21, 24; 13, 23; 19, 26; 20, 2; 21, 7,20). D’autres fois c’est « l’autre disciple» (18, 15; 20, 2,3,8). Les disciples les plus proches du Seigneur sont Pierre, Jacques et Jean et le dernier nom cité n’est jamais mentionné dans cet évangile. Tout cela, cette retenue, confirme la tradition selon laquelle Jean est l’auteur de cet évangile. Malgré d’autres suppositions, aucune preuve solide n’existe pour affirmer que l’apôtre Jean ne serait pas le rédacteur de ce texte.
La biographie de Jean est plus complète des autres évangéliste. Les évangiles de Matthieu et de Marc indiquent qu’il est issu d’une famille dont le père semble un pêcheur aisé: Zébédée et la mère, Salomé désirait que Jean et Jacques, ses fils, soient l’un à la droite et l’autre à la gauche du Seigneur pendant le royaume.
L’appel de Jean comme disciple est relaté dans les synoptiques (Matt. 4; Marc 1; Luc 5). Jean et Jacques sont zélés dans le service d’où leur surnom «fils de tonnerre» en Marc 3, 17). Donc avec son frère Jacques et Pierre, Jean formait le cercle le plus intime des apôtres. Pierre et Jean ont été envoyés pour apprêter la dernière pâque (Luc 22, 8). Ils ont aussi été les deux disciples que Marie de Magdala a rencontrés le jour de la résurrection du Seigneur et ont vu le sépulcre vide (ch 20, 2-10). Jean se trouvait près de la croix près de son Seigneur puis il a reconnu le Seigneur quand il est apparu aux disciples sur le rivage du lac de Génésareth (ch 21, 7).
On retrouve Jean au début du livre des Actes. Le disciple rend témoignage de son maître avec Pierre (ch. 3 et 4). Il est aussi évoqué au ch. 8, 14 lorsqu’il est envoyé en Samarie par les apôtres. En Gal. 2, 9 une rencontre a lieu entre lui et Paul cela lors de la deuxième visite de Paul à Jérusalem.
Par la suite, on pense que Jean s’est probablement établi à Ephèse où il fut jusqu’à sa mort survenue vers l’an 100 de notre ère. Ce séjour a été cependant interrompu à l’époque du bannissement de l’apôtre sur l’île de Patmos (Apoc. 1, 9).
« Son» évangile a été écrit très tard. La tradition indique vers la fin du 1er siècle. Le contenu et la structure de cet évangile donnent à penser que Jean connaissait les trois autres évangiles.

2. Son sujet et son but
Les trois premiers évangiles, dits synoptiques, reprennent dans les grandes lignes un tableau concordant de la venue et de l’activité de Christ, depuis son baptême au Jourdain jusqu’à sa résurrection et à son ascension.
Dans l’évangile de Jean, la portée est différente. Si les synoptiques relatent une trentaine de miracles, celui de Jean n’indique que celui de la multiplication des pains, pour les cinq mille, au ch. 5. Mais par contre Jean rapporte six autres faits surnaturels qui ne se trouvent pas ailleurs. En résumé, il rapporte ainsi sept miracles et nous y avons le chiffre suffisant de la perfection divine. Et il s’agit plutôt de signes que de miracles. Au ch. 20 v. 30 et 31 on apprend que Jésus a fait beaucoup d’autres miracles. Ce verset se termine par ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie éternelle.
Ainsi, le sujet et le but de cet évangile ressort de ce qui précède, à savoir que Jésus est le Fils de Dieu. Il y a vingt-neuf fois ce titre de «Fils», dont dix fois «Fils de Dieu»  dans cet écrit. Cet évangile est écrit dans un langage simple puisque son vocabulaire se limite à quelque sept cents mots. On comprend aussi que, Jésus étant le Fils éternel de Dieu, cette Parole devenue chair, rien ne se trouve quant à la généalogie du Seigneur, quant à sa naissance et à son enfance. Comme déjà indiqué, Jean mentionne bien des signes (ch. 2, 11; 4, 54) pour manifester la toute puissance divine du Seigneur mais peu de miracles accomplis pendant sa vie ici-bas.
Jésus est donc en même temps le Dieu éternel. Il peut dire «je suis celui qui suis» (cf Ex. 3, 14). C’est l’Eternel, le Jahve ou Jéhovah. Et Jésus seul peut déclarer … je suis … la pain de vie, la lumière du monde, la porte des brebis, le bon berger, la résurrection et la vie, le chemin, et la vérité, et la vie (ch. 6, 35; 8, 12; 10, 7,11; 11, 25; 14, 6). Dans cet évangile, Jésus a laissé volontairement sa vie (ch 10, 17; 18, 11; 19, 30). Par conséquent il n’y a pas la scène du jardin de Gethsémané.
Les quelques événements particuliers rapportés par Jean suivent, selon ce que l’on peut juger, l’ordre chronologique comme dans Marc. Jean est le seul évangéliste qui mentionne trois pâques différentes. Cela atteste que le service officiel de Jésus a duré environ trois ans (ch. 2,13; 6, 4; 13, 1).

3. Ses particularités
Remarquons que cet évangile présente des différences avec les synoptiques, notamment dans la présentation des rapports du Fils de Dieu avec le peuple juif. Dans Jean, d’emblée Jésus est montré comme le méprisé et le rejeté. Les JUIFS, c’est-à-dire les conducteurs du peuple sont de plus en plus distingués de la foule. Ce sont toujours les adversaires du Seigneur. Jean est le seul évangile qui décrit le service de Christ en Judée (ch. 1, 29 à  3, 36). En fait, ce ministère a précédé celui qu’il a accompli en Galilée. Jean mentionne quatre fois la présence de Jésus à Jérusalem (ch. 2, 13; 5, 1; 7, 14; 12, 12). Différents faits manifestent l’opposition absolue entre les ténèbres et la lumière. Quelques exemples: les Juifs pensent au temple de Jérusalem alors que Christ parle du temple de son corps: Nicodème ne saisit pas la portée de la nouvelle naissance. La femme du puits de Sichar ne saisit pas la signification de l’eau de la vie; la foule ne comprend pas ce qu’est le pain venant du ciel, etc. Comme particularité, le témoignage le plus ancien, connu et admis, du Nouveau Testament, est un fragment de papyrus trouvé en Egypte, déchiffré par le savant C.H. Roberts en 1934. Y figurent les passages des ch. 18, 31 à 33 et 37, 38. Ce document date des années 125 à 130 de notre ère. Il s’agit de copies donc l’original est plus ancien. La supposition selon laquelle cet évangile a été écrit avant l’an 70 est très crédible. Des textes, plus anciens encore, ont été découverts dans une grotte de Qumran … des fragments de l’évangile de Matthieu datant de l’an 68. Une autre particularité: celle du ch. 7, 53 à 8, 11. Précision: un grand nombre de spécialistes doutent de l’originalité de cette portion de quelque importance. En effet, ces douze versets manquent dans les manuscrits grecs les plus anciens et dans certaines vieilles traductions. Par contre Jérôme (env. 345-419) témoigne que ce passage se trouvait dans de nombreux manuscrits grecs et latins. Augustin (354-430)  soutient que ce passage a été écarté par des gens ayant peu de foi ou par des ennemis de la vraie foi. Mais le v. 12 du ch. 8 où Jésus affirme qu’il est la lumière du monde confirme que ce passage fait partie de l’évangile selon Jean aussi bien du point de vue de son contenu que d’après le contexte.

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