Évangile selon MATTHIEU. 40ème livre de la Bible et premier du Nouveau Testament

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Généralités

 

Introduction

Dans l’Ancien Testament, Dieu reste toujours caché derrière le voile. Dans le Nouveau Testament, Dieu se manifeste. Dans les Évangiles, Il se révèle comme étant doux, débonnaire, humain, Dieu sur la terre. Les évangiles racontent la vie du Seigneur et le présentent à nos cœurs, soit par ses actes, soit par ses discours, et dans les divers caractères qui, sous tous les rapports, le rendent précieux aux âmes des rachetés. Les caractères du Seigneur forment ensemble la plénitude de sa gloire personnelle pour autant que nous soyons capables d’en saisir quelque chose.

Dans les évangiles il faut cependant excepter les relations de Christ avec l’Église. Il y a bien le fait qu’il bâtirait une église mais cela aura lieu après son ascension. Et chaque évangile présente un caractère particulier de Christ. Il y a aussi la différence qui existe entre les trois premiers évangiles et celui de Jean. Les trois premiers montrent Christ présenté à l’homme, afin que l’homme le reçoive, et son rejet par l’homme. Jean, au contraire, prend dans ce rejet, le point de départ de son évangile; il présente la nature divine manifestée dans une personne en présence de laquelle l’homme et le juif se sont trouvés. Mais ils ont rejeté Jésus Christ Fils de Dieu. 

 

Mais l’évangile de Matthieu présente, plus précisément, l’accomplissement de la promesse de la prophétie. C’est Emmanuel au milieu des Juifs et rejeté par eux qui heurtent contre la pierre d’achoppement. Christ sème dès lors la Parole, car il était inutile de chercher du fruit. Viennent ensuite l’Église et le royaume substitués à Israël qui aurait été béni selon les promesses, mais qui les a refusées en rejetant la personne de Jésus. Jésus est avec les pauvres du troupeau qui ont écouté la parole du Seigneur, dans ce lieu, où la lumière s’est levée sur le peuple assis dans les ténèbres. La mission de baptiser part aussi de là et s’applique aux nations.

Pour faire ressortir le caractère de Matthieu, rappelons brièvement le caractère des autres évangiles. On sent d’abord combien Jean est différent des autres appelés «synoptiques ». Dans Jean, les Juifs sont traités comme des réprouvés, alors que la grâce souveraine du Père attire et l’élection y est mise en relief. Les brebis entendent sa voie mais les Juifs ne l’entendent pas, parce qu’ils ne sont pas ses brebis. Dans Jean il n’y a pas de généalogie, car il est venu d’auprès du Père et dans le monde.

 

Dans Matthieu il y a une généalogie qui remonte à la souche de promesses en Abraham et en David. Ce n’est pas la généalogie humaine qui remonte jusqu’à Adam. Les évangiles synoptiques racontent ainsi la manière dont Christ a été présenté aux hommes pour être reçu, puis son rejet, puis sa résurrection.

Marc et Luc mentionnent aussi son ascension. 

 

Dans Luc la généalogie remonte à Adam. Et lui le second homme, le dernier Adam, monte dans le ciel depuis Béthanie en bénissant les siens.

En Marc nous trouvons le serviteur et prophète. Cet évangile commence par son ministère précédé de celui de Jean Baptiste. Nous y avons à la fin, comme en Matthieu, sa rencontre avec les disciples en Galilée, après sa résurrection. Mais depuis le v. 9 du dernier chapitre de Marc, il y a aussi un appendice qui se trouve en Luc et même en Jean, qui est rapidement raconté. C’est le côté céleste de ces derniers événements et une commission plus générale et plus universelle donnée aux croyants. Elle porte le salut ou la condamnation dans toute la création sous le ciel. Le mot «évangile » signifie : bonne nouvelle.

 

Matthieu place devant nous le Seigneur sous le caractère de Messie promis aux Juifs. Il est appelé au ch. 1, 1 : Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham. 

 

Chaque récit dans les évangiles est donné en raison du caractère propre. En faisant un seul récit, d’un même épisode, on ne distinguerait plus rien. Il en est ainsi tout au long des quatre évangiles, quoique ce ne soit pas toujours facile à discerner. Sous la loi, Dieu ne sortait jamais et l’homme ne pouvait pas entrer. Dans le christianisme, Dieu est sorti et l’homme est entré. Ces choses appartiennent à l’essence de chacune de ces deux économies, et à cet égard, Tite 1, 2 ; 2 Tim. 1, 9-10 ; Prov. 8, 29-31 et Rom. 16, 25 et 26 sont à méditer. Ayons le désir que Dieu  soit non seulement glorifié par nous, mais en nous. C’est là notre privilège par la grâce qui est en Christ et par notre union avec lui, qui est la sagesse de Dieu et la puissance de Dieu. Plus nous sommes de petits enfants obéissants et humbles, plus nous réalisons cette glorieuse position. Un jour nous connaîtrons comme nous avons été connus. Plus Christ est objectivement notre portion et notre occupation, plus nous lui ressemblerons subjectivement. 

 

Remarquons encore que dans bien des manuscrits et dans des éditions de bibles, l’ordre des livres est différent. Sachant que cet arrangement des livres ne se rattache pas à la révélation elle-même. Les termes de Christ, de Messie, ou de ce qu’il en est de la traduction de «oint», sont équivalents. Les évangiles développent ainsi les caractères de Christ non d’une manière dogmatique, à part Jean dans un certain point, mais il raconte l’histoire du Seigneur de manière à la représenter dans ses divers caractères d’une manière beaucoup plus vivantes que si cela nous avait été communiqué sous forme de doctrine. 

Chapitre 1                                                             Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Livre de la généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham :

Abraham engendra Isaac ; et Isaac engendra Jacob ; et Jacob engendra
Juda et ses frères ;

et Juda engendra Pharès et Zara, de Thamar ; et Pharès engendra Esrom ; et Esrom engendra Aram ; 4 et Aram engendra Aminadab ; et Aminadab engendra Naasson ; et Naasson engendra Salmon ; et Salmon engendra Booz, de Rachab ; et Booz engendra Obed, de Ruth ; et Obed engendra Jessé ; 6 et Jessé engendra David le roi ; et David le roi engendra Salomon, de celle [qui avait été femme] d’Urie ; 7 et Salomon engendra Roboam ; et Roboam engendra Abia ; et Abia engendra Asa ; 8 et Asa engendra Josaphat ; et Josaphat engendra Joram ; et Joram engendra Ozias ; 9 et Ozias engendra Joatham ; et Joatham engendra Achaz ; et Achaz engendra Ézéchias ; 10 et Ézéchias engendra Manassé ; et Manassé engendra Amon ; et Amon engendra Josias ; 11 et Josias engendra Jéchonias et ses frères, au temps de la transportation de Babylone ; 12 et après la transportation de Babylone, Jéchonias engendra Salathiel ; et Salathiel engendra Zorobabel ; 13 et Zorobabel engendra Abiud ; et Abiud engendra Éliakim ; et Éliakim engendra Azor ; 14 et Azor engendra Sadok ; et Sadok engendra Achim ; et Achim engendra Éliud ; 15 et Éliud engendra Éléazar ; et Éléazar engendra Matthan ; et Matthan engendra Jacob ; 16 et Jacob engendra Joseph, le mari de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ.

17 Toutes les générations, depuis Abraham jusqu’à David, sont donc quatorze générations ; et depuis David jusqu’à la transportation de Babylone, quatorze générations ; et depuis la transportation de Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations.

18 Or la naissance de Jésus Christ arriva ainsi : sa mère, Marie, étant fiancée à Joseph, avant qu’ils fussent ensemble, se trouva enceinte par l’Esprit Saint. 19 Mais Joseph, son mari, étant juste, et ne voulant pas faire d’elle un exemple, se proposa de la répudier secrètement. 20 Mais comme il méditait sur ces choses, voici, un ange du *Seigneurlui apparut en songe, disant : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre auprès de toi Marie ta femme, car ce qui a été conçu en elle est de l’Esprit Saint ; 21 et elle enfantera un fils, et tu appelleras son nom Jésus*, car c’est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés. 22 Or tout cela arriva, afin que fût accompli ce que le *Seigneur a dit par le prophète, disant : 23 «Voici, la vierge sera enceinte et enfantera un fils, et on appellera son nom Emmanuel» [Ésaïe 7:14], ce qui, interprété, est : Dieu avec nous. 24 Or Joseph, étant réveillé de son sommeil, fit comme l’ange du *Seigneur le lui avait ordonné, et prit sa femme auprès de lui ; 25 et il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eût enfanté son fils premier-né ; et il appela son nom Jésus.


v. 20 : *Seigneur, ici et dans la suite : le Seigneur Dieu ou l’Éternel de l’Ancien Testament. — v. 21 : Jésus : transcription de l’hébreu Jéshua ou Joshua = l’Éternel [est] sauveur.

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 1                Retour au début

I = Ch. 1, 1 à 4, 11 : l’introduction du roi

Ce chapitre présente :

Versets 01 à 17 : la généalotie de Jésus Christ

Versets 18 à 25 : l’ange apparaît et parle à Joseph

 

Matt. 1,

 Voir Marc

Voir Luc

Voir Jean

v.01 à 17

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 Ch. 3 v. 23 à 28

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v. 18 à 25

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Le livre d’Ésaïe est beaucoup cité dans Matthieu. Dans la seconde partie, qui commence au ch. 40, il y a, dans les ch. 40 à 48, le péché du peuple en rapport avec la controverse de l’Éternel avec les idoles. Les ch. 48 à 59 font part du rejet du Messie. Depuis le ch. 59 il s’agit de la restauration du peuple. Comme conséquence de son rejet par Israël, il y a premièrement le royaume révélé tel qu’il se trouve en Matthieu ch. 13; puis l’Église au ch. 16 et enfin le royaume de la gloire au ch. 17.


Versets 1 à 17
 : la généalogie de Jésus Christ. Dans cet évangile, le Seigneur Jésus est présenté comme étant l’objet des promesses et des prophéties faites au peuple de Jéhovah. De ce fait, les citations de l’Ancien Testament sont fréquentes dont, en particulier, celles d’Ésaïe qui a beaucoup mentionné le Christ. Cela est précieux car cet évangile a été écrit en vue des croyants d’entre les Juifs afin de fortifier leur foi en la personne de leur Messie, ce Messie que le peuple avait rejeté.

La généalogie est, comme indiquée au v. 1, celle de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham. Jésus Christ est donc l’héritier des promesses faites à Abraham et l’héritier du trône de David. Cette généalogie part d’Abraham et traverse trois séries de quatorze générations chacune, pour arriver à Joseph, époux de Marie, mère de Jésus. Du côté juif, la généalogie de Jésus devait être paternelle et la liste présentée est, pour eux, officielle et seule valable. Jésus, était estimé fils de Joseph parmi les Juifs (Luc 3, 23). Et pour les trois séries de quatorze générations chacune, elles correspondent aux 3 grandes phases de l’histoire d’Israël depuis l’appel d’Abraham, c’est-à-dire : 1) d’Abraham à David (v. 2 à 6). 2) de David jusqu’à la transportation à Babylone (v. 7 à 11). 3) puis après la transportation de Babylone jusqu’à la naissance de Christ (v. 12 à 16).

Dans la généalogie, des rois sont omis. Parmi eux, Joakhaz et Jehoïakim. C’est que le but était d’avoir quatorze générations dans chaque période. Il fallait aussi que cette généalogie soit reconnue par les Juifs et les rois étaient connus de chacun.

 

La venue de Christ est une pure grâce. Le Seigneur vient de la part de Dieu et apporte la grâce et la vérité. Dans cette généalogie, glorieuse pour le juif orgueilleux, il y a, à côté de noms remarquables (comme Abraham, David, Ézéchias), il y a de tristes souvenirs comme Joram, Achaz, Manassé. Cette généalogie comprend aussi des noms qu’il serait facile d’omettre dans une généalogie officielle. Mais Dieu a des raisons de les citer. Il y a quatre femmes auxquelles se rattachent des souvenirs des faits humiliants dans l’histoire des ancêtres. Tamar (v. 3) rappelle l’immoralité de Juda; Rahab (v. 5) la prostituée; Ruth (v. 5) n’a rien de déshonorant mais c’est une Moabite. Il y a aussi le nom de la mère de Salomon (v. 6) qui rappelle le grave péché de David. Ces noms font honte au cœur naturel qui cherche des sujets de gloire dans l’homme. Mais les péchés que rappellent ces noms font ressortir l’immense grâce de Dieu qui s’est occupé de tels êtres en leur donnant un Sauveur. Dieu leur a donné l’honneur de figurer dans la généalogie du Messie, il est donc vrai que là où a abondé le mal, la grâce y a surabondé (selon Rom. 5, 20).

Versets 18 à 25 : la naissance de Jésus. L’ange du Seigneur et Joseph. Le récit en est très court dans Matthieu. Mais il est suffisant pour établir, dans les Écritures, que Jésus, méconnu et rejeté par son peuple, était bien le Messie promis. L’évangéliste mentionne que sa naissance a eu lieu conformément
à la prophétie en ce que la vierge concevra et enfantera un fils et appellera son nom Emmanuel (voir Es. 7, 14).  Comme son nom l’indique (Emmanuel), si Marie mettait au monde un fils étant bien le sien, il est d’origine divine : Emmanuel. Quant au nom de Jésus, il signifie Jéhovah Sauveur. Ce nom indique que Christ est bien l’Éternel, mais l’Éternel Sauveur, entrant par la naissance dans ce monde, comme un homme, afin de sauver les pécheurs du milieu de son peuple et du monde entier. Ainsi la personne de Jésus est merveilleuse et insondable. Il est homme tout en étant Dieu. Il fallait qu’il soit homme pour pouvoir mourir, mais il fallait qu’il soit Dieu afin de pouvoir triompher de la mort, ressusciter et entrer dans la gloire. Aussi l’union de la divinité et de l’humanité de Christ était un mystère insondable que Dieu seul connaît et qui fait le sujet de notre adoration et de nos louanges dès maintenant et pour l’éternité. Cette personne est si glorieuse qu’il dit lui-même que seul le Père le connaît et que seul le Fils connaît le Père et celui à qui il voudra le révéler (selon Matt. 11, 27).

Plusieurs titres sont donnés à Jésus : l’héritier de David (voir aussi Gal. 3, 16 et Jean 7, 42); le Sauveur de son peuple; et puis le titre d’Emmanuel. Selon v. 20 à 23, ces titres se lient à sa gloire au milieu d’Israël. Ces titres impriment aussi à cet évangile son caractère, c’est-à-dire la manière dont Christ y est présenté.

Encore : les faits rapportés relativement à la naissance de Jésus sont d’une grande importance aussi bien pour les Juifs que pour nous. En effet, Dieu a daigné lier sa propre gloire à nos intérêts, c’est-à-dire à l’homme. Remarquons aussi que c’est l’ange qui dit qu’il faut mettre le nom de Jésus. Ce nom est en rapport avec la délivrance d’Israël caractérisé par l’état où le péché l’avait plongé. C’était pour sauver son peuple. Et l’ange, chose remarquable, appelle Joseph fils de David. Joseph, homme juste, simple de cœur et obéissant, discerne sans difficulté la révélation du Seigneur et il y obéit. 

Remarquons que cet évangile ne mentionne pas la crèche et ni ce qui rappelle sa pauvreté. Au contraire Dieu veille à ce que son Fils soit honoré par quelques nobles visiteurs dont les mages venus de l’Orient. Quant aux principaux parmi les Juifs, aucun n’est moralement qualifié pour venir se prosterner devant le Messie d’Israël. L’histoire est sombre, le cruel Hérode règne à Jérusalem et c’est une violation de Deut. 17, 15, car Hérode c’est un Édomite. 

 

 

 

Chapitre 2                                                             Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Or, après que Jésus fut né à Bethléhem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici, des mages de l’orient arrivèrent à Jérusalem, 2 disant : Où est le roi des Juifs qui a été mis au monde ? car nous avons vu son étoile dans l’orient, et nous sommes venus lui rendre hommage*.

Mais le roi Hérode, l’ayant ouï dire, en fut troublé, et tout Jérusalem avec lui; 4 et ayant assemblé tous les principaux sacrificateurs et scribes du peuple, il s’enquit d’eux où le Christ devait naître. Et ils lui dirent : À Bethléhem de Judée ; car il est ainsi écrit par le prophète: 6 «Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n’es nullement la plus petite parmi les gouverneurs de Juda, car de toi sortira un conducteur qui paîtra mon peuple Israël» [Michée 5:2].

Alors Hérode, ayant appelé secrètement les mages, s’informa exactement auprès d’eux du temps de l’étoile qui apparaissait; 8 et les ayant envoyés à Bethléhem, il dit : Allez et enquérez-vous exactement touchant le petit enfant ; et quand vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir, en sorte que moi aussi j’aille lui rendre hommage. 9 Et eux, ayant ouï le roi, s’en allèrent ; et voici, l’étoile qu’ils avaient vue dans l’orient allait devant eux, jusqu’à ce qu’elle vint et se tint au-dessus du lieu où était le petit enfant. 10 Et quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une fort grande joie. 11 Et étant entrés dans la maison, ils virent le petit enfant avec Marie sa mère ; et, se prosternant, ils lui rendirent hommage* ; et ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent des dons, de l’or, et de l’encens, et de la myrrhe. 12 Et étant avertis divinement, en songe, de ne pas retourner vers Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin.

13 Or, après qu’ils se furent retirés, voici, un ange du *Seigneur apparut en songe à Joseph, disant : Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et fuis en Égypte, et demeure là jusqu’à ce que je te le dise ; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr. 14 Et lui, s’étant levé, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Égypte. 15 Et il fut là jusqu’à la mort d’Hérode, afin que fût accompli ce que le *Seigneur avait dit par le prophète, disant : «J’ai appelé mon fils hors d’Égypte» [Osée 11:1]. 16 Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient joués de lui, fut fort en colère ; et il envoya, et fit tuer tous les enfants* qui étaient dans Bethléhem et dans tout son territoire, depuis l’âge de deux ans et au-dessous, selon le temps dont il s’était enquis exactement auprès des mages. 17 Alors fut accompli ce qui a été dit par Jérémie le prophète, disant: 18 «Une voix a été ouïe à Rama, [des lamentations, et] des pleurs, et de grands gémissements, Rachel pleurant ses enfants ; et elle n’a pas voulu être consolée, parce qu’ils ne sont pas» [Jérémie 31:15].

19 Or, Hérode étant mort, voici, un ange du *Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte, 20 disant : Lève-toi et prends le petit enfant et sa mère, et va dans la terre d’Israël ; car ceux qui cherchaient la vie du petit enfant sont morts. 21 Et lui, s’étant levé, prit le petit enfant et sa mère, et s’en vint dans la terre d’Israël; 22 mais, ayant ouï dire qu’Archélaüs régnait en Judée à la place d’Hérode son père, il craignit d’y aller ; et ayant été averti divinement, en songe, il se retira dans les quartiers de la Galilée, 23 et alla et habita dans une ville appelée Nazareth ; en sorte que fût accompli ce qui avait été dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen*.

—  v. 2 : se dit à l’égard de Dieu et à l’égard des hommes. — v. 11 : rendre hommage, ailleurs adorer (Jean 4:20-24). — v. 16 : plutôt : enfants mâles. — v. 23 : pour ce nom, comparer aussi Ésaïe 11:1, où l’hébreu de branche est «nétser».

 

 

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 2               Retour au début

Ch. 1, 1 à 4, 11 : l’introduction du roi

Ce chapitre présente :

Versets 01 à 12 : les mages

Versets 13 à 18 : Hérode et les enfants de Bethléhem

Versets 19 à 23 : le retour de l’Égypte

 

Les récits de Matthieu ch.2 ne se trouvent pas dans les autres évangiles


Versets 1 à 12
 : les mages. Ils comprirent, par une étoile, que le roi des Juifs était né. Les mages s’occupaient, entre autres sciences, d’astrologie et de magie. Ils étaient un honneur dans les cours royales. Mais ceux de ces versets sont sans doute pieux car ils savaient qu’un roi était promis aux Juifs (cf Nom. 24, 17 par exemple). Les mages se mettent alors en route afin de rendre hommage au roi des Juifs. Mais, arrivés à Jérusalem, ils ne remarquent pas une population heureuse. En fait, le peuple d’Israël n’attendait pas plus son roi que les chrétiens n’attendent aujourd’hui la venue de Jésus (cf 1 Thes. 1, 10). La venue des mages met Hérode et Jérusalem en émoi. Cet émoi, ce trouble, font comprendre dans quel triste état se trouve le peuple. Pourtant ce peuple qui avait été ramené de captivité, conservé sur la terre au travers de mille difficultés, gémit maintenant sous le joug des Romains avec Hérode, un roi exécrable. Et bien ce peuple, malgré les Écritures en leur possession, n’attend pas l’arrivée du Fils de David. Au contraire, sa naissance les trouble. La présence de Dieu gène les hommes plus que leurs maux et leurs peines. Il en va donc de même pour le temps de l’Église. Malgré toute la lumière à disposition … on n’attend pas le Seigneur. Pourtant la Parole est là pour montrer clairement qu’il va venir, mais on perd de vue cette vérité qui déplaît au cœur naturel. À Jérusalem, l’homme le plus troublé est le roi Hérode. Il l’est à tel point qu’il fait venir secrètement les mages (v. 7). Puis dans les v. 11 et 12, il ressort que Dieu qui veille sur son Fils. Il faut qu’il reçoive, à son entrée dans ce monde, les honneurs dus à un roi. Les chefs de son peuple n’étant pas en état de le faire, ce sont ces mages qui accomplissent ce service. Puis Dieu ne permet pas que les mages retournent vers Hérode.

En Luc, ce sont quelques bergers qui voient aussi le Seigneur. Dès le début de sa vie ici-bas, le précieux Sauveur a été  méconnu et méprisé. Mais alors comme aujourd’hui, Dieu a toujours appelé quelques-uns pour le discerner, le recevoir et l’honorer.

L’Hérode dont il est question, est Hérode le Grand, d’origine Iduméenne, c’est-à-dire issu d’Édom. Par ses nombreux mariages, il était allié à la célèbre famille des Macchabées, famille juive. C’est par cette finesse qu’il obtint des Romains le trône de Judée. Hérode est un tyran cruel et ambitieux; il faisait mourir tous ceux qui lui portaient ombrage, que ce soit parmi le peuple ou dans sa famille. Pour rendre son règne tolérable aux Juifs, qui le haïssaient, il fit restaurer splendidement le temple de Jérusalem, travaillant 46 ans à cette reconstruction (selon Jean 2, 20). Puis Hérode mourut l’année après le massacre des enfants de Bethléhem, après un règne de 34 ans. Son fils Archélaüs, qui lui succéda, fut aussi cruel que son père; mais son règne fut court. Puis l’Hérode dont il est question dans les évangiles, pendant le ministère du Seigneur, était un autre fils d’Hérode le Grand. Cet autre fils était tétrarque de la Galilée (selon Luc 3, 1) et il régna jusqu’à la mort du Seigneur. Hérode, nommé Hérode Agrippa I, dont il est question en Actes 12, était petit-fils d’Hérode le Grand et roi de Judée. Agrippa II, fils d’Agrippa I, était aussi un Hérode. 

Encore, à propos de l’étoile : remarquons qu’elle n’a pas conduit les mages de leur contrée jusqu’en Judée. Ce qui ressort, c’est que Dieu a voulu faire connaître le témoignage de la naissance du Sauveur à Hérode et aux chefs du peuple. Ici donc, les mages retrouvent l’étoile qu’ils avaient vue de leur pays et elle les conduit à la maison où était le petit enfant, suite à la parole qui disait que Jésus allait naître à Bethléhem. La visite des mages a lieu quelque temps après la naissance de Jésus; en effet, ils avaient d’abord vu, sans doute, l’étoile à l’époque de sa naissance. Puis Hérode, dans ses calculs, se dirige d’après le moment de l’apparition de l’étoile dont il s’était renseigné auprès des mages. Leur voyage a pris un certain temps puisque la naissance de Jésus est racontée au chapitre premier. C’est pourquoi le v. 1 du ch. devrait être traduit : « Or Jésus ayant été né » ; mais cela ne peut pas se dire en français. Remarquons aussi que les prophéties de l’Ancien Testament sont citées de trois manières à ne pas confondre, par : 1) Afin que fût accompli (Matt. 1, 22; 2, 15). 2) En sorte que fût accompli (Matt. 2, 23). 3) Alors fût accompli. (Matt. 2, 17).

Ces nuances répondent à la pensée du passage et se complètent l’une l’autre.

 

Versets 13 à 18 : Hérode et les enfants de Bethléhem. Dieu veille sur l’enfant divin qui est exposé à la haine de Satan et des hommes. Il parle en songe aux mages puis à Joseph. Au-dessus des hommes, il y a Dieu et Hérode l’ignore (voir Ps. 97, 7). La colère d’Hérode (v. 16), est facile à comprendre. Satan en est à la base. L’effort de Satan, démontré dans un tableau symbolique (voir Apoc. 12, 4), a pour but de  dévorer l’enfant mâle qui devait naître de la femme, la femme étant un symbole d’Israël. Ici, Hérode décide de faire tuer tous les petits enfants mâles depuis l’âge de deux ans et au-dessous. On en déduit qu’il s’est écoulé environ deux ans depuis que l’étoile était apparue aux mages d’Orient. À ce moment-là Jésus était dans sa 2ème année. En rapprochant les autres événements, on peut penser que les bergers n’étaient pas là en même temps que les mages puisque les bergers apparaissent à la naissance de Jésus. Les mages arrivèrent plus tard. Il y a donc un massacre (v. 16). Ce massacre est l’accomplissement d’une prophétie, celle de Jér. 31, 15. Il est triste de penser que l’un des premiers effets de la présence de Christ ici-bas fut le massacre de petits enfants. Cela indique, une fois de plus, ce qu’est le cœur de l’homme. Mais ces enfants auront part à la gloire de Christ. C’est beau. Et si la terre se vide, c’est pour remplir le ciel. 

 

Versets 19 à 23 : le retour de l’Égypte. Joseph, qui avait obéit pour s’en aller, obéit pour revenir. Joseph, en apprenant qu’Archélaüs règne en Judée, est craintif. Alors, par un autre songe, il se retire en Galilée et se fixe à Nazareth. C’est le lieu où Joseph habitait auparavant puisqu’il était allé, avec Marie, à Bethléhem en vue du recensement ordonné par Auguste. Christ allait s’appeler « Nazaréen » (v. 23 + cf És. 11, 1). Ce terme indique non seulement qu’il venait de cette ville, dont le nom signifie « séparé, consacré » mais désigne aussi le caractère de Jésus comme le vrai nazaréen, l’homme absolument séparé de toute influence de ce monde pour servir Dieu dans une parfaite consécration. Sa perfection, comme nazaréen, provenait de sa divinité et se réalisait dans sa parfaite humanité.

La bourgade de Nazareth et la Galilée étaient méprisées des Juifs. Pourtant les Galiléens étaient aussi des Juifs. Jésus vint ainsi dans l’humilité pour nous sauver. Il est l’homme de douleur (Es. 53, 3). Il doit fuir la persécution et rentrer dans son pays; il doit se retirer dans une contrée méprisée. Puis là, dans l’humilité, il passe trente années sur lesquelles nous n’avons pas de détails, sauf ce qui est dit en Luc 2, 41 à 52 et en Marc 6, 3. Nous y apprenons qu’il est charpentier.

Nazareth implique donc aussi la racine de David selon la note du v. 23  (Bible J.N. Darby) : « pour le nom de Nazareth, comparer aussi És. 11, 1, où l’hébreu de la branche est « nétser ». Ce que nous trouvons à Nazareth est comme une préface qui indique ce que sera le livre de la vie de Jésus. Le chapitre 3 commencera avec le témoignage précis de Jean-Baptiste qui va devant la face de l’Éternel. C’est le témoignage clair et précis de Mal. 3, 1.

 

 

 

Chapitre 3                                                             Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Or, en ces jours-là vient Jean le baptiseur, prêchant dans le désert de la Judée*, 2 et disant : Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché. 3 Car c’est ici celui dont il a été parlé par Ésaïe le prophète, disant : «Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du *Seigneur, faites droits ses sentiers» [Ésaïe 40:3]. 4 Or Jean lui-même avait son vêtement de poil de chameau et une ceinture de cuir autour de ses reins ; et sa nourriture était des sauterelles et du miel sauvage.

5Alors Jérusalem, et toute la Judée, et tout le pays des environs du Jourdain, sortaient vers lui; 6 et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, confessant leurs péchés.

Et voyant plusieurs des pharisiens et des sadducéens venir à son baptême, il leur dit : Race de vipères, qui vous a avertis de fuir la colère qui vient ? 8 Produisez donc du fruit qui convienne à la repentance 9 et ne pensez pas de dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ; car je vous dis que Dieu peut, de ces pierres, susciter des enfants à Abraham. 10 Et déjà la cognée est mise à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne produit pas de bon fruit est coupé et jeté au feu. 11 Moi, je vous baptise d’eau pour la repentance; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales : lui vous baptisera de l’Esprit Saint et de feu. 12 Il a son van dans sa main, et il nettoiera entièrement son aire et assemblera son froment dans le grenier ; mais il brûlera la balle au feu inextinguible*.

13 Alors Jésus vient de Galilée au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui; 14 mais Jean l’en empêchait fort, disant : Moi, j’ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi ! 15 Et Jésus, répondant, lui dit : Laisse faire maintenant, car ainsi il nous est convenable d’accomplir toute justice. Alors il le laissa faire. 16 Et Jésus, ayant été baptisé, monta aussitôt, s’éloignant de l’eau; et voici, les cieux lui furent ouverts, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe, et venir sur lui. 17 Et voici une voix qui venait des cieux, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir.
— v. 1 : voir Josué 15:61. — v. 12 : qui ne s’éteint pas.

 

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 3               Retour au début

I =  Ch. 1, 1 à 4, 11 : l’introduction du roi
Ce chapitre présente :
Versets 01 à 12 : la prédication de Jean le baptiseur
Versets 13 à 17 : le baptême de Jésus

Matt. 3

 Voir Marc

Voir Luc

Voir Jean

v. 01 à 12

 Ch. 1 v. 01 à 08

 Ch. 3 v. 01 à 18

 –

v. 13 à 17

 Ch. 1 v. 09 à 11

 Ch. 3 v. 21 à 23

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Versets 1 à 12 : la prédication de Jean le baptiseur. Sa mission d’annoncer et de préparer la venue du Seigneur; c’est un précurseur; c’est la voix de celui qui crie dans le désert, en disant: « Préparez le chemin du Seigneur, faites droit ses sentiers » (Es. 40, 3). Il s’agit d’une préparation morale pour la réception du roi … comme ce qui se passait autrefois lorsque les chemins étaient préparés. On enlevait alors tous les obstacles, on nivelait, on redressait, de manière à faciliter la marche du roi et de sa suite, car les routes n’étaient pas entretenues comme elles le sont aujourd’hui.

Matthieu ne mentionne, comme Luc, la naissance de Jean. Ici, comme en Marc, Jean apparaît soudain, prêchant dans le désert de la Judée. Mais pourquoi prêcher dans le désert ? … parce que le désert représente le cœur du peuple, le cœur naturel de tout homme devant Dieu. Jean portait le vêtement des prophètes (voir 2 Rois 1, 8). Il était entièrement séparé du monde et se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage (v. 4). Les sauterelles, grosses et abondantes en Orient, servent peut-être encore à l’alimentation des habitants de ces contrées. Ce qui est sûr, c’est que celui qui vit pour Dieu, séparé de ce monde, ne se nourrit pas de ce que le monde peut fournir. Celui qui reçoit le ministère de Jean se repent, et reçoit le baptême qu’il prêche, celui de la repentance. Il est alors rendu propre pour recevoir le Messie. Aujourd’hui (2017) le principe est le même en ce que tout pécheur qui confesse ses péchés et qui reconnaît le jugement qu’il a mérité, peut recevoir le ciel et dire avec le psalmiste : « Tu as pardonné l’iniquité de mon péché » (Ps. 32, 5).

Puis (v. 7 et suivants), il y a la scène avec les pharisiens. Jean les taxe comme étant une « race de vipères ». En effet, pour recevoir le baptême, et avoir part au royaume des cieux, il faut être conscient et ne pas mépriser les droits de Dieu. Or, les pharisiens et les sadducéens méprisaient ces droits. C’est pourquoi Jean ajoute « Produisez donc du fruit qui convienne  à la repentance ». Autrement dit : reconnaissez avec droiture votre état de péché. Il faut des fruits qui prouvent la réalité de ce que l’on professe. Se vanter d’une position d’enfants d’Abraham ne suffit pas. C’est pourquoi Jean ajoute encore que le jugement ne s’exécutait pas encore. La hache n’était pas encore levée mais elle était déjà posée auprès de l’arbre, prête à frapper, si les fruits de la repentance ne se produisaient pas.

Alors (v. 11 et 12) Jean annonce l’arrivée de Jésus qui ne baptiserait pas d’eau mais de l’Esprit Saint et de feu. L’Esprit Saint sera la puissance de vie. Et le feu est le signe du jugement de Christ sur ceux qui ne le recevraient pas. Quant au van, il sert à séparer la balle du grain lorsque le blé est battu. L’aire était Israël et l’Éternel venait pour accomplir ce triage et exécuter plus tard le jugement. 

 

Versets 13 à 17 : le baptême de Jésus et le Saint Esprit descendant sur Jésus. Quelle scène merveilleuse que celle du baptême de Jésus ! … un jour, un homme arrive, le plus humble de tous. Il vient de Nazareth et demande, lui aussi, le baptême.  Jean le reconnaît (voir Jean 1, 29 à 31). Quel mystère ! Cet homme, au lieu de paraître dans l’éclat de sa gloire messianique, vient en grâce se joindre aux pécheurs repentants. Il prend place au milieu d’eux et les accompagne dès leurs premiers pas dans le chemin que Dieu leur ouvre. Jésus est là pour les sortir de leur triste condition et pour les conduire aux bénédictions qu’il apporte ! Les pécheurs repentants étaient les seuls sur la terre d’Israël en qui Jésus put prendre plaisir.

Puis (v. 16 et 17), le Saint Esprit descendant sur Christ. Dieu, de sa demeure céleste, contemple cette scène merveilleuse dans laquelle Jésus se confond avec les autres hommes, en refusant toute distinction. Alors Dieu lui-même, publiquement, proclame ce qui distingue son Fils. Et, lorsque Jésus fut baptisé, les cieux s’ouvrent et une voix se fait entendre dans ce moment sublime « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Ces choses merveilleuses sont présentées comme le ciel qui s’ouvre avec la voix de Dieu qui proclame que Jésus est son Fils. En plus, la trinité qui se manifeste pour la première fois, en ce que le Père envoie le Saint Esprit sur le Fils. Le Seigneur est scellé du Saint Esprit en vertu de sa nature divine. Puis, dans la puissance de cet Esprit, cet homme divin accomplira son ministère de grâce au milieu des hommes. Quant au croyant il ne peut être scellé du Saint Esprit qu’une fois accomplie l’œuvre expiatoire de Christ. Et la forme sous laquelle le Saint Esprit descend sur Christ exprime, par cette colombe : humilité, grâce, douceur, c’est-à-dire ce qui a caractérisé Jésus dans son service d’amour ici-bas.

Encore : la position que le Fils prend montre que ce Fils, contre lequel les principaux consultent, est bien reconnu de l’Éternel (comme au Ps. 2, 1-4). Quant à la trinité, si le Saint Esprit se trouve partout dans l’Ancien Testament, la pleine révélation des trois personnes de l’unité de Dieu, base du christianisme, est réservée pour le moment où le Fils de Dieu prend sa place au milieu des pauvres de son troupeau. Quelle grâce que celle du christianisme ! Rappelons que l’expression « royaume des cieux » ne se trouve qu’en Matthieu. Ce royaume des cieux, c’est le royaume de Dieu, mais le royaume de Dieu prenant particulièrement le caractère de royaume céleste. Plus loin, ce royaume sera séparé en royaume de notre Père, puis en royaume du Fils de l’homme. Cette dispensation devait remplacer celle de Sinaï.

 

Dans la figure des arbres, les seuls hommes qui étaient réellement bons étaient ceux qui se confessaient mauvais. Remarquons que Jean Baptiste ne présente pas, ici, le Messie comme le Sauveur venu en grâce mais comme un chef venu du royaume et comme Jéhovah qui devait exécuter le jugement si le peuple ne se repentait pas. Ainsi, la loi et les prophètes ont été jusqu’à Jean. Une chose nouvelle, qui est le royaume des cieux, est alors annoncée. La fin de l’histoire du peuple de Dieu en jugement est aussi annoncée. La cognée est mise à la racine des arbres. Le van est dans la main de celui qui vient. Le froment est assemblé dans le grenier de Dieu. La balle est brûlée, expression qui signifie, comme indiqué plus haut, la fin de l’histoire du peuple de Dieu en jugement. C’est un terrain dans lequel l’homme est perdu et attend le
jugement. L’histoire de l’homme responsable est close. C’est pourquoi, ailleurs, il est dit : en la consommation des siècles (Héb. 9, 26). Jésus a été manifesté une fois par l’abolition du péché par son sacrifice. Ceux qui sont sauvés, dont font partie ceux qui appartiennent au résidu juif, auront part à l’éternité dans le ciel. Mais Christ étant rejeté, l’histoire de la responsabilité est finie et nous entrons en pure grâce comme des êtres qui étaient voués à la perdition.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 4                                                             Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Alors Jésus fut emmené dans le désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. 2 Et ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, après cela il eut faim. 3 Et le tentateur, s’approchant de lui, dit: Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains. 4 Mais lui, répondant, dit: Il est écrit: «L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu» [Deutéronome 8:3].

Alors le diable le transporte dans la ville sainte, et le place sur le faîte du temple*, 6 et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit: «Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, et ils te porteront sur [leurs] mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre» [Psaume 91:11-12]. 7 Jésus lui dit: Il est encore écrit: «Tu ne tenteras pas le *Seigneur ton Dieu» [Deutéronome 6:16].

Le diable le transporte encore sur une fort haute montagne, et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire, 9 et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si, te prosternant, tu me rends hommage*10 Alors Jésus lui dit: Va-t’en, Satan, car il est écrit: «Tu rendras hommage* au *Seigneur ton Dieu, et tu le serviras** lui seul» [Deutéronome 6:13].

11 Alors le diable le laisse: et voici, des anges s’approchèrent et le servirent*.

12 Or, ayant ouï dire que Jean avait été livré, il se retira en Galilée; 13 et ayant quitté Nazareth, il alla demeurer à Capernaüm, qui est au bord de la mer*, sur les confins de Zabulon et de Nephthali, 14 afin que fût accompli ce qui avait été dit par Ésaïe le prophète, disant:  15  «Terre de Zabulon, et terre de Nephthali, chemin de la mer au delà du Jourdain, Galilée des nations: 16 le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière; et sur ceux qui sont assis dans la région et dans l’ombre de la mort, la lumière s’est levée» [Ésaïe 9:1-2]. 17 Dès lors Jésus commença à prêcher et à dire: Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.

18 Et comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient un filet dans la mer, car ils étaient pêcheurs; 19 et il leur dit: Venez après moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. 20 Et eux aussitôt, ayant laissé leurs filets, le suivirent. 21 Et, passant de là plus avant, il vit deux autres frères, Jacques le [fils] de Zébédée, et Jean son frère, dansla nacelle avec Zébédée leur père, raccommodant leurs filets, et il les appela; 22 et eux aussitôt, ayant quitté la nacelle et leur père, le suivirent.

23 Et Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toute sorte de maladies et toute sorte de langueurs parmi le peuple. 24 Et sa renommée se répandit dans toute la Syrie; et on lui amena tous ceux qui se portaient mal, qui étaient affligés de diverses maladies et de divers tourments, et des démoniaques, et des lunatiques, et des paralytiques, et il les guérit. 25 Et de grandes foules le suivirent de la Galilée, et de Décapolis, et de Jérusalem, et de Judée, et de par delà le Jourdain.

— v. 5: ici et ailleurs: le temple en général, l’ensemble des cours et bâtiments sacrés. — v. 9, 10*: adorer; voir note à 2:11. — v. 10**: servir, ici (et ailleurs) dans le sens de rendre culte. — v. 11: ici, servir, dans le sens propre. — v. 13: ici, la mer de Galilée ou lac de Tibériade ou de Génésareth. — v. 21: ou: en nacelle, à bord, ainsi souvent.

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 4                Retour au début

I  Ch. 1, 01 à 04, 11 : l’introduction du roi

II Ch. 4, 12 à 12, 50 : le service du roi en Galilée

Ce chapitre présente :
Versets 01 à 11 – la tentation (comprenant l’obéissance, la dépendance, la mondanité).
Versets 12 à 17 – le retour de Jésus en Galilée.
Versets 18 à 22 – l’appel des disciples
Versets 23 à 25 – l’activité de Jésus

 

Matt. 4

 Voir Marc

Voir Luc

Voir Jean

v. 01 à 11

 Ch. 1 v. 12 et 13

 Ch. 4 v. 01 à 13

 –

v. 12

 Ch. 1 v. 14

 Ch. 4 v. 14

 Ch. 4 v. 01 à 03

v. 13 à 16

 –

 Ch. 4 v. 31a

 –

v. 17

 Ch. 1 v. 14 et 15

 Ch. 4 v. 14 et 15

 Ch. 4 v. 43 et 45

v. 18 à 22

 Ch. 1 v. 16 à 20

 Ch. 5 v. 1 à 11

 –

v. 23 à 25

 Ch. 1 v. 35 à 39

 Ch. 4 v. 42 à 44

 –

Versets 1 à 11 : la tentation. À la fin du chapitre précédent, l’action de la Trinité (le Père, le Fils, le Saint Esprit) a été relevée, de même que la relation de Jésus avec Dieu. L’ennemi de nos âmes, le diable, ne supporte pas ces qualités d’action et de relation. Dans les tentations, le Seigneur est le Fils de Dieu mais aussi le Fils de l’homme et c’est comme tel qu’il veut obéir à Dieu. Pour nous-mêmes, les croyants qui sommes en relation avec les personnes divines, le combat avec l’ennemi de nos âmes est constant. Il faut que Jésus y entre et combatte pour nous. Et c’est ce que nous voyons dans les v. 1 à 11. Jésus fait notre place avec Dieu et il prend notre place vis-à-vis de l’ennemi pour lier l’homme fort qui nous tenait captif. Jésus prend donc notre position dans le combat. C’est solennel. Tout dépend de sa victoire. Si le second Adam avait failli comme le premier, tout serait fini, tout serait perdu. Mais cela n’était pas possible, ne se pouvait pas. Jésus, comme homme, a vaincu pour nous, a vaincu Satan. Satan voulait le faire sortir de sa d’homme en lui disant, dans ce qui constitue la première épreuve ou tentation : « Si tu es Fils de Dieu ». Et le Père venait de le reconnaître comme tel. En lui proposant de faire des pains avec des pierres, Satan veut le faire sortir de sa position d’homme. Mais le Fils de Dieu, restant dans sa position d’homme serviteur, répond que l’homme vivra de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Bel et parfait exemple ! Un seul texte des Écritures suffit pour réduire au silence le diable. Relevons encore que ce combat n’est pas livré en Éden, au milieu de jouissance qui témoigne de la beauté de Dieu, mais il s’est livré dans le désert, après quarante jours de jeûne ! Aujourd’hui (2017), Dieu nous accorde la grâce de nous servir de la Parole ! … la Parole entre nos mains pour obéir à Dieu dans ce monde, pour savoir se fier à Lui.

 

Dans la seconde épreuve que subit le Seigneur, pour nous, Satan dit à Jésus de se jeter en bas depuis le faîte du temple. Mais Dieu sera fidèle à la promesse du Ps. 91, 11 et 12 : « Car il commandera à ses anges à ton sujet, de te garder en toutes tes voies : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre. » obéir à Satan eût été sortir du chemin de l’obéissance. Dans ce chemin d’obéissance, il faut compter sur Dieu et ne pas, comme Satan, le tenter. En fait, l’expression « tenter Dieu » revient à ne pas se fier à Lui. À l’opposé, la perfection est de se confier en Lui et de lui obéir. C’est ce que fait Jésus, homme, parfait modèle. Il faut donc suivre un chemin d’obéissance et dépendre de Lui. Alors, au terme de ces deux premières épreuves, les deux éléments de la vie du nouvel homme, dans la vie de Christ en nous, sont là : l’obéissance et la dépendance. Christ en était la parfaite illustration. Lorsque Satan présente traîtreusement la Parole comme un piège, la Parole suffit comme réponse parfaite pour conduire les pas et les pensées de l’homme.
La  première tentation est en rapport avec une chose nécessaire au corps, alors que la deuxième est une tentation spirituelle. Et tenter Dieu dans ce sens, c’est faire quelque chose pour éprouver la vérité de ce qu’il a dit. Dans le Ps. 91, 11 et 12 cité, Satan omet une partie de ce psaume, à savoir « de te garder en toutes tes voies ». Ces voies étaient des voies d’obéissance. Hors de ces voies d’obéissance, nous ne pouvons plus compter sur la protection divine. 

 

Dans la troisième épreuve, Satan se découvre. Il n’agit plus par ruse mais offre le monde et sa gloire au Seigneur s’il lui rend hommage ! Tomber dans ce piège, c’est se trahir. Ce qu’il faut, c’est résister au diable et il s’enfuira. Le monde, c’est l’appât que Satan peu offrir pour qu’on le suive. Jésus répond encore par la Parole en disant : « Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu » (Deut. 6, 13). Cette parole suffit pour la défaite certaine de l’ennemi des âmes. Au v. 11, le diable quitte le Sauveur; si l’homme a dû combattre et vaincre par l’obéissance aussi simple, alors les anges de Dieu lui-même sont là pour le servir. En terminant cette section, remarquons une fois encore la manière dont le Seigneur a fait et pris notre place au côté de Dieu, cela en rapport avec Dieu, par son œuvre, mais aussi par le combat où il a lié l’homme fort. La troisième et dernière tentation est en rapport avec la gloire du monde. Pour recevoir la domination des mains de Dieu, Jésus préfère passer par la mort plutôt que de reconnaître Satan pour recevoir quelque chose de lui. Satan donne bien son pouvoir à l’homme (cf Dan. 11, 39) mais, à la fin, il sera détruit par le souffle de la bouche de son vainqueur à la croix (cf 2 Thes. 2, 8; Apoc. 13). Par son ministère, Christ a pillé les biens de Satan (voir Act. 10, 38). 

 

Versets 12 à 17 : le retour de Jésus en Galilée. Jésus va exercer son ministère au milieu du peuple tout en annonçant l’évangile du royaume. En Galilée, ayant quitté Nazareth, il demeure à Capernaüm. C’est un endroit qui est appelé « sa ville ». C’est là que la lumière, selon la prophétie, doit briller (voir És. 9, 1 et 2). Matthieu présente alors celui qui est le sujet de la prophétie. Il commence son témoignage avec les pauvres du troupeau. Capernaüm est l’endroit voulu de Dieu. Les actes de Jésus ont accompli cette prophétie. Jésus, tout comme Jean l’avait publié, annonçait un appel à la repentance. Le royaume s’est approché et sa puissance devait venir d’en-haut sur la terre. Aujourd’hui, le roi est assis dans le ciel sur le trône du Père et le royaume existe en mystère

 

Versets 18 à 22 : l’appel des disciples. Le tableau complet se trouve au chapitre 10. L’on peut relever, ici, la puissante attraction de l’appel du Seigneur. Il attache les âmes à Lui. Les disciples quittent tout et tout autre lien est rompu. L’appel va faire d’eux des pécheurs d’hommes. 

 

Versets 23 à 25 : l’activité de Jésus. Tout son ministère est résumé dans le seul v. 23 : « Et Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toute sorte de maladies et toute sorte de langueurs parmi le peuple »Un résumé plus complet de ce ministère est complété, avec intention, par les v. 17 à 22. Quant aux v. 24 et 25, ils annoncent l’effet de ce ministère en Palestine et dans toutes les contrées avoisinantes. Il s’agissait d’un ministère accompagné d’une puissance propre à attirer l’attention. La puissance de Dieu manifestée en bonté sur la terre est là. Il faut aussi que les disciples, comme la multitude, comprennent quel était le vrai caractère de ce royaume qui allait être introduit. Il faut aussi savoir qui y aura part et, par conséquent, comment y entrer ! Le ministère de Jean le baptiseur, du reste, avait détaché un résidu de la masse pénitente du peuple.

 

Encore : dans l’évangile selon Matthieu, l’Esprit de Dieu mentionne le ministère de Jésus après la mort de Jean le baptiseur. Dès lors, Jésus est positionné au milieu d’Israël et est en même temps exposé à toutes les tentations de Satan. Puis sa position prophétique, annoncée par Ésaïe, ainsi que la proclamation du royaume sont présents et sont proches.

Au jour où Christ régnera, la bénédiction s’étendra dans toutes les limites et jusqu’aux extrémités de la terre. Certains pays mêmes, telle que l’Assyrie et l’Égypte seront particulièrement favorisés (voir Es. 19,  24 et 25). 

 

Chapitre 5                                                             Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Or, voyant les foules, il monta sur la montagne* ; et lorsqu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui ; et ayant ouvert la bouche, il les enseignait, disant : Bienheureux les pauvres en esprit, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux ; 4 bienheureux ceux qui mènent deuil, car c’est eux qui seront consolés ; 5 bienheureux les débonnaires, car c’est eux qui hériteront de la terre* ; 6 bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car c’est eux qui seront rassasiés ; 7 bienheureux les miséricordieux, car c’est à eux que miséricorde sera faite ; bienheureux ceux qui sont purs de cœur, car c’est eux qui verront Dieu ; 9 bienheureux ceux qui procurent la paix, car c’est eux qui seront appelés fils de Dieu ; 10 bienheureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux. 11 Vous êtes bienheureux quand on vous injuriera, et qu’on vous persécutera, et qu’on dira, en mentant, toute espèce de mal contre vous, à cause de moi. 12 Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux ; car on a persécuté ainsi les prophètes qui ont été avant vous.

13 Vous êtes le sel de la terre* ; mais si le sel a perdu sa saveur, avec quoi sera-t-il salé ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et à être foulé aux pieds par les hommes.

14 Vous êtes la lumière du monde : une ville située sur une montagne ne peut être cachée. 15 Aussi n’allume-t-on pas une lampe pour la mettre ensuite sous le boisseau, mais sur le pied de lampe; et elle luit pour tous ceux qui sont dans la maison. 16 Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnesœuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.

17 Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes : je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir ; 18 car, en vérité, je vous dis : Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli. 19 Quiconque donc aura supprimél’un de ces plus petits commandements et aura enseigné ainsi les hommes, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux ; et quiconque l’aura pratiqué et enseigné, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. 20 Car je vous dis que, si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux.

21 Vous avez ouï qu’il a été dit aux anciens : «Tu ne tueras pas ; et quiconque tuera, sera passible du jugement». 22 Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère légèrement contre son frère sera passible du jugement ; et quiconque dira à son frère : «Raca*», sera passible [du jugement] du sanhédrin ; et quiconque dira «fou», sera passible de la géhenne** du feu. 23 Si donc tu offres ton don à l’autel, et que là il te souvienne que ton frère a quelque chose contre toi, 24 laisse là ton don devant l’autel, et va d’abord, réconcilie-toi avec ton frère ; et alors viens et offre ton don. 25 Mets-toi promptement d’accord avec ta partie adverse, pendant que tu es en chemin avec elle, de peur que ta partie adverse ne te livre au juge, et que le juge ne te livre au sergent, et que tu ne sois jeté en prison ; 26 en vérité, je te dis : Tu ne sortiras point de là, jusqu’à ce que tu aies payé le dernier quadrant*.

27 Vous avez ouï qu’il a été dit : «Tu ne commettras pas adultère». 28 Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter, a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. 29 Mais si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne*. 30 Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne*.
31 Il a été dit aussi : «Si quelqu’un répudie sa femme, qu’il lui donne une lettre de divorce*». 32 Mais moi, je vous dis que quiconque répudiera sa femme, si ce n’est pour cause de fornication, la fait commettre adultère ; et quiconque épousera une femme répudiée, commet adultère.

33 Vous avez encore ouï qu’il a été dit aux anciens : «Tu ne te parjureras pas, mais tu rendras justement au *Seigneur tes serments». 34 Mais moi, je vous dis de ne pas jurer du tout ; ni par le ciel, car il est le trône de Dieu ; 35 ni par la terre, car elle est le marchepied de ses pieds ; ni par Jérusalem, car elle est la ville du grand Roi. 36 Tu ne jureras pas non plus par ta tête, car tu ne peux faire blanc ou noir un* cheveu. 37 Mais que votre parole soit : Oui, oui ; non, non* ; car ce qui est de plus vient du mal**.

3Vous avez ouï qu’il a été dit : «Œil pour œil, et dent pour dent». 39 Mais moi, je vous dis : Ne résistez pas au mal ; mais si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre ; 40 et à celui qui veut plaider contre toi et t’ôter ta tunique, laisse-lui encore le manteau ; 41 et si quelqu’un veut te contraindre de faire un mille, vas-en deux avec lui. 42 Donne à qui te demande, et ne te détourne pas de qui veut emprunter de toi.

43 Vous avez ouï qu’il a été dit : «Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi». 44 Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, [bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent], et priez pour ceux qui [vous font du tort et] vous persécutent, 45 en sorte que vous soyez les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes. 46 Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense avez-vous ? Les publicainsmême n’en font-ils pas autant ? 47 Et si vous saluez vos frères seulement, que faites-vous de plus [que les autres] ? Les nationsmême ne font-elles pas ainsi ? 48 Vous, soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.


— v. 1 : la montagne en contraste avec la plaine. — v. 5 et 13 : ou : pays ; voir Psaume 37:11. Hériter du pays (ou posséder le pays), c’était, pour un Juif, hériter de la terre, et vice versa. — v. 13 : ou : pays. — v. 16 : plutôt : justes et droites— v. 19 : ou : violé. — v. 22* : stupide, — vaurien. — v. 22** : voir note à 11:23. — v. 26 : le quart d’un as ou sou romain. — v. 29, 30 : voir note à 11:23. — v. 31 : Deutéronome 24:1. — v. 36 : un seul. — v. 37* : c. à d. : franchement oui et franchement non. — v. 37** : ou : du méchant, ici et 6:13. — v. 46 :  publicains : voir note à 9:10. — v. 47 : les peuples non juifs.

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 5                Retour au début

II à Ch. 4, 12 à 12, 50 : le service du roi en Galilée

Ce chapitre présente :

Versets 01 à 12 : le caractère pour avoir part au royaume et la portion qu’ils auront

Versets 13 à 16 : leur position dans le monde

Versets 17 à 48 : les rapports des principes du royaume avec la loi

 

Pour ch. 5 à 8 v. 1 de Matthieu, voir Luc 6 v. 20 à 7 v. 1. Il n’y a pas de corres-pondance dans les évangiles de Marc et de Jean


Ce chapitre 5 s’intègre et 
forme un tout avec les ch. 6 et 7. Les chapitres se divisent ainsi :

6, 01 à 18 : l’esprit dans lequel les disciples de Jésus doivent faire les bonnes œuvres

6, 19 à 34 : la séparation d’avec l’esprit du monde

7, 01 à 06 : l’esprit des rapports des disciples de Jésus avec les autres hommes

7, 07 à 12 : la confiance en Dieu

7, 13 à 23 : l’énergie qui doit les caractériser  pour entrer dans le royaume et le moyen pour eux de discerner

7, 13 à 23 : ceux qui chercheront à les tromper. Vigilance nécessaire pour ne pas se laisser tromper

7, 24 à 29 : enfin l’obéissance pratique aux paroles du Seigneur, la vraie sagesse à ceux qui l’écoutent. 

Dans le chapitre 5, le Seigneur rassemble tout d’abord ses disciples et proclame les grands principes, les principes essentiels qui devaient servir de base morale à son royaume et caractériser ceux qui devaient y avoir part. Ces principes sont énoncés dans les versets 1 à 16. Les caractères et la position des vrais enfants du royaume s’y trouvent. Ce qui suit, et jusqu’à la fin du ch. 7, consiste en avertissements contre les égarements du cœur de l’homme. Les anciens dictons et préceptes qui avaient cours parmi les Juifs sont mis en contraste avec les exigences de moralité du royaume des cieux. Cet ensemble n’envisage pas la rédemption, ni le pécheur, mais relève les caractères qui conviennent au royaume. Dans son enseignement, le Seigneur embrasse les promesses pour la terre (v. 5) et pour les cieux (v. 11 et 12). Ces passages ne montrent pas la large grâce annoncée aux pécheurs; ils montrent le chemin tracé pour les fidèles qui désirent avoir part au royaume qui était annoncé.

 

Le « sermon sur la montagne » est le nom donné aux paroles de Jésus reportées dans les chapitres 5, 6 et 7. Bien qu’ayant été prononcées en diverses occasions, ces paroles sont concentrées dans cet évangile. Ces chapitres 5, 6 et 7 relèvent de ce qui est dit au Ps. 40, 9, c’est-à-dire Jésus qui annonce la justice à la grande congrégation. Si tous les Juifs prétendaient avoir part au royaume, du fait qu’ils étaient enfants d’Abraham, Jésus leur enseigne ce qui doit caractériser ceux qui y auront effectivement part. 

 

Les caractères des « bienheureux », mentionnés au début du chapitre, doivent être les nôtres, croyants de l’Église, en attendant qu’ils soient ceux des futurs témoins de Christ au milieu du peuple terrestre d’Israël, dans l’attente de leur roi ; nous aussi, nous attendons le Seigneur. À propos d’Israël, les v. 25 et 26 indiquent que Dieu était leur partie adverse en raison des péchés du peuple. Israël est actuellement comme en prison. Il en ressortira que lorsqu’il aura reçu le double pour tous ses péchés et payé jusqu’au dernier quadrant. 

 

Encore quelques pensées dans l’ordre des versets :

 

Versets 1 à 12 :ce sont les « bienheureux ». Le royaume s’est approché. Il faut se repentir pour y entrer. Dès le début des discours de ces chapitres, nous voyons ce qui caractérise le royaume et ce qui caractérise ceux qui en feront partie. Les caractères de ceux qui sont appelés « bienheureux » sont là. Dans la Parole, et c’est remarquable, ceux qui sont désignés comme étant bienheureux ont besoin d’encouragement. Il faut de l’encouragement par fidélité aux principes divins. En effet, si l’on accepte les principes des hommes, et que tous disent du bien de nous, alors l’on s’expose au jugement de Dieu (voir Luc 6, 26).

Les pauvres en esprit (v. 3) sont ceux qui ne raisonnent pas et qui ne font pas valoir leur intelligence; ils ne discutent pas ce que Dieu dit. Ils croient comme de petits enfants et possèdent le royaume (voir ch. 11, 25; 18, 3; 19, 14). C’est l’opposé de ce qui caractérise les hommes d’aujourd’hui. Ceux qui mènent deuil (v. 4) constatent les ravages du péché ainsi que le rejet du roi et de son autorité. Quand le roi régnera, ils seront consolés. Les débonnaires (v. 5) sont ceux qui sont doux de caractère et qui n’insistent pas sur leurs droits dans ce monde. Quand le roi fera valoir ses droits, alors ils hériteront du pays. Ceux qui ont faim et soif de la justice ne la trouvent pas dans ce monde mais ils en seront rassasiés quand Christ régnera (v. 6). Quant aux miséricordieux (v. 7), qui agissent d’après les principes de la grâce, miséricorde leur sera faite à leur tour; ils seront délivrés de la condition difficile dans laquelle le roi trouvera le résidu confiant en lui, lorsqu’il apparaîtra. Le cœur pur (v. 8) est un cœur qui n’a que des motifs purs, réglés à la lumière de Dieu qui juge les pensées et les intentions du cœur. C’est un cœur qui ne désire obéir qu’à Dieu et de ne faire que ce qui lui plaît. Ceux qui procurent la paix (v. 9) sont bienheureux; ils sont bienheureux au milieu des troubles et de l’agitation causés par les conséquences du péché. Les persécutés ne sont pas oubliés (v. 10), ainsi que ceux qu’on injurie, qu’on persécute, au v. 11. À eux la récompense est grande dans les cieux et non seulement dans le royaume.

En terminant cette partie (v. 1 à 12), rappelons-nous que ces caractères doivent être les nôtres aujourd’hui en attendant qu’ils soient ceux des futurs témoins de Christ au milieu du peuple apostat, dans l’attente de leur roi. Jésus désire aussi voir en nous de tels caractères quand il viendra.

 

Versets 13 à 16 : « sel » et « lumière ». Ces versets ajoutent, aux caractères des bienheureux, deux autres traits représentés par le sel et la lumière. Le sel est l’emblème de ce qui conserve la pureté et ce qui empêche la corruption. Le croyant est appelé à maintenir ce caractère au milieu du monde. Il faut qu’il en reproduise les effets dans son entourage. Il s’agit donc de se séparer de la corruption et de ne pas se mêler au monde, faute de quoi le sel perd sa saveur. Quant à la lumière, il est nécessaire qu’elle soit mise en évidence car elle manifeste tout et brille dans la nuit. Le boisseau est un instrument de mesure qui pouvait, selon les besoins, être renversé pour en faire un pied de lampe. Mais ici, le boisseau représente les affaires de la vie qui empêchent si souvent notre lumière de luire. Puissions-nous être fidèles afin que les hommes voient briller la lumière en nous mais en l’attribuant à Dieu … comme au commencement de l’histoire de l’Église (voir Act. 2 ,47 et 5, 13). 

 

Versets 17 à 48 : cette portion présente la loi qui est maintenue et même dépassée dans le royaume. Il faut maintenir les exigences de la loi envers soi-même et appliquer les principes de la grâce aux autres. Jésus apporte la grâce mais ne diminue pas les exigences de la loi. Jésus a accompli la loi et les prophètes; cela ne consiste pas seulement d’accomplir certains actes mais il s’agit bien de l’état du cœur devant Dieu. Les paroles de Jésus, comme au v. 22, sont solennelles et font voir ce qu’est le mal aux yeux de Dieu. Le v. 24 établit le principe selon lequel on ne peut pas se présenter devant Dieu rendre culte si l’on est pas en règle avec son frère. Les v. 25 et 26 en font l’application à Israël qui, par ses péchés, avait Dieu comme partie adverse. Israël a rejeté Christ et le jugement l’a atteint. Israël est « comme en prison » et en sortira lorsqu’il
aura reçu le double pour ses péchés (voir Es. 40, 1 et 2). 

 

Puis il faut renoncer à tout ce qui peu être une occasion de chute (v. 27 à 30). Ce sujet reviendra au ch. 18,
8 à 10.

Il faut aussi que toute parole soit prononcée avec le sentiment de la présence de Dieu (v. 33 à 37). Il faut se sonder, sous son regard, pour dire franchement « oui » ou franchement « non ».

La fin du chapitre, depuis le v. 38, démontre que le disciple de Christ se caractérise par le principe de la grâce selon lequel Dieu agit en tant que Père. Le croyant ne doit considérer personne comme son ennemi. Il faut faire du bien à tousL’amour s’élève au-dessus de toute considération charnelle

 

 

 

Chapitre 6                                                             Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Prenez garde de ne pas faire votre aumônedevant les hommes, pour être vus par eux ; autrement vous n’avez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. 2 Quand donc tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, pour être glorifiés par les hommes. En vérité, je vous dis : ils ont déjà leur récompense ! 3 Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, 4 en sorte que ton aumône soit [faite] dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te récompensera.

Et quand tu pries, ne sois pas comme les hypocrites, car ils aiment à prier en se tenant debout dans les synagogues et aux coins des rues, en sorte qu’ils soient vus des hommes. En vérité, je vous dis : ils ont déjà leur récompense ! 6 Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, et ayant fermé ta porte, prie ton Père qui [demeure] dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te récompensera. 7 Et quand vous priez, n’usez pas de vaines redites, comme ceux des nations, car ils s’imaginent qu’ils seront exaucés en parlant beaucoup. 8 Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. Vous donc, priez ainsi : Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié ; 10 que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite, comme dans le ciel, aussi sur la terre. 11 Donne-nous aujourd’hui le pain qu’il nous faut ; 12 et remets-nous nos dettes, comme nous aussi nous remettons à nos débiteurs ; 13 et ne nous induis pas en tentation*, mais délivre-nous du mal**. 14 Car si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi à vous ; 15 mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs fautes, votre Père ne pardonnera pas non plus vos fautes.

16 Et quand vous jeûnez, ne prenez pas, comme les hypocrites, un air morne, car ils donnent à leur visage un air défait, en sorte qu’il paraisse aux hommes qu’ils jeûnent. En vérité, je vous dis : ils ont déjà leur récompense ! 17 Mais toi, quand tu jeûnes, oins ta tête et lave ton visage, 18  en sorte qu’il ne paraisse pas aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui [demeure] dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te récompensera.

19 Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille gâtent, et où les voleurs percent et dérobent ; 20 mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la teigne ni la rouille ne gâtent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent ; 21 car là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur.

22 La lampe du corps, c’est l’œil ; si donc ton œil est simple, ton corps tout entier sera [plein de] lumière ; 23 mais si ton œil est méchant, ton corps tout entier sera ténébreux ; si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres !

24 Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir* Dieu et Mammon**25 C’est pourquoi je vous dis : Ne soyez pas en souci pour votre vie, de ce que vous mangerez et de ce que vous boirez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus : la vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? 26 Regardez aux oiseaux du ciel : ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni n’assemblent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup mieux qu’eux ? 27 Et qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une coudée à sa taille ? 28 Et pourquoi êtes-vous en souci du vêtement ? Étudiez les lis des champs, comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent ; 29 cependant je vous dis que, même Salomon dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. 30 Et si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs qui est aujourd’hui, et qui demain est jetée dans le four, ne vous [vêtira-t-il] pas beaucoup plutôt, gens de petite foi ? 31 Ne soyez donc pas en souci, disant : Que mangerons-nous ? ou que boirons-nous ? ou de quoi serons-nous vêtus ? 32 car les nationsrecherchent toutes ces choses ; car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses ; 33 mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa* justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. 34 Ne soyez donc pas en souci pour le lendemain, car le lendemain sera en souci de lui-même : à chaque jour suffit sa peine.

— v. 1 : d’autres lisent : justice. — v. 13* : c. à d. : ne nous fais pas entrer en tentation. — v. 13** : ou : du méchant, ici et 5:37. — v. 24* : servir, ici : être esclave, servir comme tel. — v. 24** : la Richesse personnifiée. — v. 32 : les peuples non juifs. — v. 33 : sa, se rapporte à Dieu.



 

 

 

 

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II Ch. 4, 12 à 12, 50 : le service du roi en Galilée

Ce chapitre présente :

Versets 01 à 18 : la manière de pratiquer la piété

Versets 19 à 34 : le but de la vie 

 

Pour ch. 5 à 8 v. 1 de Matthieu, voir Luc 6 v. 20 à 7 v. 1. Il n’y a pas de correspondance dans les évangiles de Marc et de Jean

 

Ce chapitre 6 s’intègre et forme un tout avec les ch. 5 et 7. Les chapitres se divisent ainsi :

5, 01 à 12 : le caractère pour avoir part au royaume et la portion qu’ils auront

5, 13 à 16 : leur position dans le monde

5, 17 à 48 : les rapports des principes du royaume avec la loi

7, 01 à 06 : l’esprit des rapports des disciples de Jésus avec les autres hommes

7, 07 à 12 : la confiance en Dieu

7, 13 à 23 : l’énergie qui doit les caractériser pour entrer dans le royaume +

7, 13 à 23 : le moyen pour eux de discerner ceux qui chercheront à les tromper +

7, 13 à 23 : la  vigilance nécessaire pour ne pas se laisser tromper

7, 24 à 29 : enfin l’obéissance pratique aux paroles du Seigneur, la vraie sagesse à ceux qui l’écoutent.

Dans le sermon sur la montagne (Matthieu ch. 56 et 7), un principe le caractérise encore : c’est l’introduction du « Père ». Jésus place ses disciples en rapport avec son Père comme étant leur Père. Il leur révèle le nom du Père afin qu’ils soient en relation avec lui et qu’ils agissent d’après ce qu’il est. Pourtant, dans cette partie, il n’est pas question de la rédemption mais bien du caractère et de la nature du royaume et de ceux qui pourraient y entrer. Dans cette partie de l’évangile, il s’agit aussi de la position du Sauveur qui est l’objet de l’enseignement de l’Esprit. Ici, les détails de sa vie ne sont pas en vue. Ce discours donne les principes du royaume tout en supposant le rejet du roi.

 

Versets 1 à 18 : le Seigneur indique quel mobile doit diriger le disciple dans la pratique de la piété envers Dieu et envers les hommes. Elle s’exprime par l’aumône et le pardon pour les hommes, puis par la prière et le jeûne vis-à-vis de Dieu. C’est Dieu qu’il faut avoir en vue dans la réalisation de ces choses et non les hommes; de fait, c’est à Dieu que le disciple (ou croyant) aura à faire pour tous ses actes. Il s’agit donc d’avoir l’approbation de Dieu qui, au temps voulu, nous récompensera selon ce que nous aurons fait pour lui. Au temps propre, le Père, qui voit dans le secret, donnera la louange. Il vaut mieux recevoir la louange de notre Père que celle des hommes. Quelle perte s’il faut recevoir la louange de la part des hommes, louange qui passe, et ne pas recevoir celle de Dieu qui demeure pour l’éternité. Agissons toujours en vue de Dieu et non pas en vue d’autrui. Il en va de même pour la prière. Prions pour présenter de véritables besoins et non pas comme l’accomplissement d’un acte méritoire.

Dans les v. 8 à 14, le Seigneur enseigne aux disciples une prière en rapport avec l’état dans lequel ils se trouvaient : ils attendaient l’établissement du royaume. Ils avaient demandé que tout, ici-bas, fut en harmonie avec le caractère du Père et de son royaume. Les prières des croyants, qui peuvent contenir des mêmes pensées, sont en rapport avec la révélation que Dieu a faite de ses pensées à l’égard de l’Église et de nos relations avec Lui. C’est pourquoi le croyant de l’Église ne peut  pas user systématiquement de cette formule de prière. Exposons ces choses selon Dieu comme en Jean 15, 7 et aussi comme en Luc 11,
5. Ces passages indiquent que l’on peut placer des besoins devant Dieu simplement tels qu’ils existent. 

 

Versets 19 à 34 : le but de la vie. Il faut que le croyant agisse en vue d’un avenir céleste. Il ne faut pas s’occuper des choses de la terre où tout est vanité mais il faut s’amasser des trésors dans le ciel. Là seront démontrés les résultats de notre fidélité à Christ lui-même, notre grand trésor. Que notre cœur puisse s’attacher à ce qu’il aime ! Que l’objet de notre cœur soit dans le ciel ! Comportons-nous comme des bourgeois du ciel (ch Phil. 3, 20). L’œil simple, v. 22 et 23, consiste à avoir devant soi que Christ et ce qu’il lui convient. L’œil méchant caractérise celui qui s’attache au monde et qui n’a pas la lumière nécessaire pour se conduire selon la pensée de Dieu. L’œil qui ne voit que Christ est plein de lumière. La lumière est révélée à chacun par Dieu mais si elle ne produit pas d’effet, alors les ténèbres seront grandes; lorsque la lumière se fera au jour du jugement, il sera trop tard. Avec l’œil simple, l’on ne servira qu’un maître. Si l’on veut en servir deux, on en négligera un. On le haïra même, on le méprisera (c’est la pensée des v. 24 à 34). Et, avec des cœurs mauvais comme celui de l’homme (cf Jér. 17, 9), il est facile de savoir quel maître sera le plus vite méprisé : Dieu ou Mammon (le monde). Se détourner de Dieu et des soucis de la vie présente revient à Le mépriser. Le danger est alors réel : être de plus en plus attachés aux choses de la terre et au monde ! C’est pourquoi le Seigneur nous exhorte à ne pas être en souci du lendemain. Dieu prend soin de tout, des oiseaux, des lis, alors il prendra aussi soin de nous (selon Rom. 8, 32). N’ajoutons pas la peine d’aujourd’hui à celle de demain, car le Seigneur vient, et il prépare aussi la nourriture aux petits du corbeau et donne à tous la nourriture en son temps.

 

 

 

 

Chapitre 7                                                              Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Ne jugez pas, afin que vous ne soyez pas jugés : 2 car, du jugement dont vous jugerez, vous serez jugés ; et de la mesure dont vous mesurerez, il vous sera mesuré. 3 Et pourquoi regardes-tu le fétu qui est dans l’œil de ton frère, et tu ne t’aperçois pas de la poutre qui est dans ton œil ? 4 Ou comment dis-tu à ton frère : Permets, j’ôterai le fétu de ton œil ; et voici, la poutre est dans ton œil ? 5 Hypocrite, ôte premièrement de ton œil la poutre, et alors tu verras clair pour ôter le fétu de l’œil de ton frère.

Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens, ni ne jetez vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent à leurs pieds, et que, se retournant, ils ne vous déchirent.

Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et il vous sera ouvert ; 8 car quiconque demande, reçoit ; et celui qui cherche, trouve ; et à celui qui heurte, il sera ouvert. Ou quel est l’homme d’entre vous, qui, si son fils lui demande un pain, lui donne une pierre, 10 et s’il demande un poisson, lui donne un serpent ? 11 Si donc vous, qui êtes méchants, vous savez donner à vos enfants des choses bonnes, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! 12 Toutes les choses donc que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les-leur, vous aussi, de même ; car c’est là la loi et les prophètes.

13 Entrez par la porte étroite ; car large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui entrent par elle ; 14 car étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent.

15 Or soyez en garde contre les faux prophètes qui viennent à vous en habits de brebis, mais qui au dedans sont des loups ravisseurs. 16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on du raisin sur des épines, ou des figues sur des chardons ? 17 Ainsi tout bon arbre produit de bons fruits, mais l’arbre mauvais produit de mauvais fruits. 18 Un bon arbre ne peut pas produire de mauvais fruits, ni un arbre mauvais produire de bons fruits. 19 Tout arbre qui ne produit pas de bon fruit est coupé et jeté au feu. 20 Ainsi vous les reconnaîtrez à leurs fruits.

21 Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. 22 Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas chassé des démons en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ? 23 Et alors je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité*.

24 Quiconque donc entend ces miennes paroles et les met en pratique, je le comparerai à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc ; 25 et la pluie est tombée, et les torrents sont venus, et les vents ont soufflé et ont donné contre cette maison ; et elle n’est pas tombée, car elle avait été fondée sur le roc. 26 Et quiconque entend ces miennes paroles, et ne les met pas en pratique, sera comparé à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable ; 27 et la pluie est tombée, et les torrents sont venus, et les vents ont soufflé et ont battu cette maison, et elle est tombée, et sa chute a été grande.

28 Et il arriva que, quand Jésus eut achevé ces discours, les foules s’étonnaient de sa doctrine ; 29 car il les enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes.

 

— v. 23 : iniquité : ici, marche sans loi, sans frein.

 

 

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II Ch. 4, 12 à 12, 50 : le service du roi en Galilée
Ce  chapitre présente :
Versets 01 à 06 : l’esprit des rapports des disciples de Jésus avec les autres hommes
Versets 07 à 12 : la confiance en Dieu
Versets 13 à 23 : l’énergie qui doit les caractériser pour entrer dans le royaume +
Versets 13 à 23 : le moyen pour eux de discerner ceux qui chercheront à les tromper +
Versets 13 à 23 : la vigilance nécessaire pour ne pas se laisser tromper
Versets 24 à 29 : l’obéissance pratique aux paroles du Seigneur et la vraie sagesse à ceux qui l’écoutent. 

Pour ch. 5 à 8 v. 1 de Matthieu, voir Luc 6 v. 20 à 7 v. 1. Il n’y a pas de correspondance dans les évangiles de Marc et de Jean


Ce
chapitre 7 s’intègre et forme un tout avec les ch. 5 et 6. Les chapitres se divisent ainsi :

5, 01 à 12 : le caractère pour avoir part au royaume et la portion qu’ils auront

5, 13 à 16 : leur position dans le monde

5, 17 à 48 : les rapports des principes du royaume avec la loi

6, 01 à 18 : la manière de pratiquer la piété

6,  19 à 34 : le but de la vie 


Versets 1 à 6  : rapports des disciples de Jésus avec les autres hommes. Si le chapitre 6 enseignait sur l’exercice de la piété envers Dieu et envers les hommes, le septième, dans son début, montre la conduite à tenir vis-à-vis de nos frères et de nos semblables. Une mise en garde (v. 1 à 5), contre la propension du cœur naturel à juger les autres, est nécessaire. Souvenons-nous que, de la mesure dont nous mesurerons, il nous sera mesuré (cf ch. 6, 14 et 15). Soyons plutôt miséricordieux. Ces enseignements sont aussi de saison dans les familles; les enfants sont prompts à s’accuser, à se juger les uns les autres ! Enseignons leur à regarder d’abord à Dieu afin qu’ils apprennent à se juger eux-mêmes devant Lui.

Au ch. 5, 11-12, il y a la révélation de la partie céleste du royaume, car le Seigneur supposait l’opposition au témoignage des disciples ainsi que les combats. Ainsi la partie positive de l’enseignement du Seigneur, embrasse les paroles, les promesses, comme au v. 5, pour la terre et aussi pour les cieux (donc selon ch. 5, 11-12).

Puis, dans nos rapports avec les autres hommes, ayons du discernement au sujet des choses saintes afin de savoir quand les présenter aux hommes. C’est ce que le v. 6 enseigne. Il s’agit de saisir les occasions ! (comme en Col. 4, 5).

 

Versets 7 à 12 : la confiance en Dieu. Le Seigneur revient sur le sujet de la prière. S’il est vrai que notre Père sait ce dont nous avons besoin, il veut néanmoins que nous mettions de l’énergie et de la persévérance dans nos requêtes. Ces versets montrent la manière d’agir de notre Père. Puisse cette manière avoir son expression en nous afin que nous soyons aussi des modèles pour les autres.

 

Versets 13 à 23 : l’énergie nécessaire pour entrer dans le royaume. Le moyen pour eux de discerner ceux qui chercheront à les tromper et la vigilance nécessaire pour ne pas se laisser tromper. Le chemin étroit et le chemin large sont d’abord mentionnés (v. 13 et 14). Dans le chemin étroit, peu y entrent car il n’offre pas au cœur naturel l’aliment qu’il désire; en un mot, cet aliment est le péché. Le péché conduit à la mort et au jugement. Il est plus facile de se laisser aller au chemin large, c’est-à-dire au flux entraînant de ce monde et au penchant naturel de son propre cœur. Les cœurs naturels aiment ce qui est facile et ce qui donne du plaisir. Ce qui se trouve sur le chemin large attire donc la chair. Ce chemin est caractérisé par tout ce que le monde approuve et qui ne demande aucun effort. Une porte, pour entrer dans ce chemin, est aussi représentée par le luxe, les études, les lectures, le choix des camarades, les exercices corporels de tous genres, et d’autres choses qui agissent d’autant plus subtilement que plusieurs sont utiles et même nécessaires. Pour user ce choses utiles et même nécessaires d’une manière saine, il faut de la vigilance qui ne s’obtient qu’en écoutant la Parole de Dieu. Mais choisissons le chemin resserré et demeurons-y car il mène à la vie. Faisons le choix de Moïse, selon Héb. 11, 25 et 26:

« choisissant plutôt d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des délices du péché, estimant l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte ; car il regardait à la rémunération. »

Puis, v. 15 à 23, de faux prophètes et de faux ouvriers sont là. Les choses mondaines ne sont pas seules à nuire aux croyants. En effet, tout en affectant un certain dédain des choses mondaines, il y a des personnes qui ont l’apparence des brebis et qui font partie du troupeau du bon berger. Mais, en réalité, il s’agit de loups ravissants, introduisant de faux enseignements, etc. Pour toutes ces personnes, le fruit démontrera la réalité de leur profession. Ces avertissements sont toujours à propos et seront particulièrement appréciés par le futur résidu juif dans les temps terribles d’épreuves qu’il traversera avant la venue glorieuse de Christ. C’est en vue de cette venue que le Seigneur a prononcé ces discours. Ces discours s’adressaient au résidu juif d’alors, et demeurent écrits pour le résidu à venir. De tels passages, comme aussi Matt. 24, 11 à 13, font comprendre combien il faudra lutter pour entrer par la porte étroite.

 

Versets 24 à 29 : l’obéissance pratique aux paroles du Seigneur et la vraie sagesse pour ceux qui l’écoutent. C’est la conclusion qui termine ces discours. Le Seigneur expose, d’une manière solennelle, la différence qu’il y a entre le fait d’écouter ces paroles et celui de les mettre en pratique. Il faut donc faire la volonté de Dieu. En cela, la preuve de la mise en pratique des paroles est faite. L’on est alors comme ce roc qui demeure éternellement. Il faut saisir que l’on est sauvé par la foi sans œuvre de loi ! Mais n’oublions pas que les œuvres qui découlent de la foi sont inséparables du salut.

Enfin (v. 28 et 29), l’effet de ces paroles divines, propres à introduire dans la vie éternelle, se font faites entendre aux oreilles de chacun, de la bouche même de l’Éternel, Dieu avec nous, venu en grâce pour sauver sa créature perdue. 

 

Dans tous ces passages, il n’est pas parlé de la rédemption ni du pécheur, mais du caractère nécessaire convenable pour entrer dans le royaume. L’état requis précède l’entrée l’établissement du royaume. Dieu voyait le cœur.

 

À la fin de ces discours, présentant les grands principes du royaume des cieux, le Seigneur descend de la montagne. Alors commence la présentation à Israël de l’Éternel venu en grâce au milieu de ce peuple. 

 

 

Chapitre 8                                                              Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et quand il fut descendu de la montagne, de grandes foules le suivirent. Et voici, un lépreux s’approchant, se prosterna devant lui, disant: Seigneur, si tu veux, tu peux me rendre net. 3 Et [Jésus], étendant la main, le toucha, disant: Je veux, sois net. Et aussitôt il fut nettoyé de sa lèpre. 4 Et Jésus lui dit: Prends garde de ne le dire à personne; mais va, montre-toi au sacrificateur et offre le don que Moïse a ordonné, pour qu’il leur serve de témoignage*.

Et comme il entrait dans Capernaüm, un centurion vint à lui, le suppliant, et disant:  Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie, horriblement tourmenté. Et Jésus lui dit: J’irai, moi, et je le guérirai. 8 Et le centurion répondit et dit: Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit; mais dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri; car moi aussi, je suis un homme placé sous l’autorité [d’autrui], ayant sous moi des soldats; et je dis à l’un: Va, et il va; et à un autre: Viens, et il vient; et à mon esclave: Fais cela, et il le fait. 10 Et Jésus, l’ayant entendu, s’en étonna, et dit à ceux qui [le] suivaient: En vérité, je vous dis: je n’ai pas trouvé, même en Israël, une si grande foi. 11 Et je vous dis que plusieurs viendront d’orient et d’occident, et s’assiéront avec Abraham et Isaac et Jacob dans le royaume des cieux; 12 mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres de dehors: là seront les pleurs et les grincements de dents. 13 Et Jésus dit au centurion: Va, et qu’il te soit fait comme tu as cru; et à cette heure-là son serviteur fut guéri.

14 Et Jésus, étant venu dans la maison de Pierre, vit la belle-mère de Pierre couchée là et ayant la fièvre; 15 et il lui toucha la main, et la fièvre la quitta; et elle se leva et le servit.

16 Et le soir étant venu, on lui apporta beaucoup de démoniaques; et il chassa les esprits par [une] parole, et guérit tous ceux qui se portaient mal; 17 en sorte que fût accompli ce qui a été dit par Ésaïe le prophète, disant: «Lui-même a pris nos langueurs, et a porté nos maladies»*

18 Or Jésus, voyant de grandes foules autour de lui, commanda de passer à l’autre rive. 19 Et un scribe s’approchant, lui dit: Maître*, je te suivrai où que tu ailles. 20 Et Jésus lui dit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures; mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. 21 Et un autre de ses disciples lui dit: Seigneur, permets-moi de m’en aller premièrement et d’ensevelir mon père. 22 Mais Jésus lui dit: Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.

23 Et quand il fut monté dans la nacelle, ses disciples le suivirent; 24 et voici, une grande tourmente s’éleva sur la mer, en sorte que la nacelle était couverte par les vagues; mais lui dormait. 25 Et les disciples s’approchèrent et le réveillèrent, disant: Seigneur, sauve-[nous]! nous périssons. 26 Et il leur dit: Pourquoi êtes-vous craintifs, gens de petite foi? Alors, s’étant levé, il reprit les vents et la mer, et il se fit un grand calme. 27 Et les gens s’en étonnèrent, disant: Quel est celui-ci, que les vents même et la mer lui obéissent!

28 Et quand il arriva à l’autre rive, dans le pays des Gergéséniens, deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent à sa rencontre; [et ils étaient] très-violents, en sorte que personne ne pouvait passer par ce chemin-là. 29 Et voici, ils s’écrièrent, disant: Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus*, Fils de Dieu? Es-tu venu ici avant le temps pour nous tourmenter? 30 Et il y avait, loin d’eux, un grand troupeau de pourceaux qui paissait. 31 Et les démons le priaient, disant: Si tu nous chasses, permets-nous de nous en aller* dans le troupeau des pourceaux. 32 Et il leur dit: Allez. Et eux, sortant, s’en allèrent dans le troupeau des pourceaux; et voici, tout le troupeau des pourceaux se rua du haut de la côte dans la mer; et ils moururent dans les eaux. 33 Et ceux qui les paissaient s’enfuirent; et, s’en étant allés dans la ville, ils racontèrent tout, et ce qui était arrivé aux démoniaques. 34 Et voici, toute la ville sortit au-devant de Jésus; et l’ayant vu, ils le prièrent de se retirer de leur territoire.

 

— v. 4: voir Lévitique 14. —v.17 : [Ésaïe 53:4].  — v. 19: maître qui enseigne, docteur, ici et souvent ailleurs. — v. 29: plusieurs omettent: Jésus. — v. 31: plusieurs: envoie-nous.

 

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 8                Retour au début

II = Ch. 4, 12 à 12, 50 : le service du roi en Galilée
Ce chapitre 8 présente : la puissance de Jésus sur les maladies et sur Satan

Versets 01 à 15         Trois guérisons

Versets 16 à 27         À la suite de Jésus

Versets 28 à 34         Au pays des Gergéséniens

 

Dans Matthieu

 Voir Marc

Voir Luc

v. 02 à 04

 Ch. 1 v. 40 à 45

 Ch. 5 v. 12 à 16

v. 05 à 13

 

 Ch.  7 v. 02 à 10

v. 14 à 17

 Ch. 1 v. 21 à 34

 Ch. 4 v. 31 à 41

v. 18 à 22

 

 Ch. 9 v. 57 à 62

v. 23 à 27

 Ch. 4 v. 35 à 41

 Ch. 8 v. 22 à 25

v. 28 à ch. 9 v. 1

 Ch. 5 v. 01 à 21

 Ch. 8 v. 26 à 40

Les chapitres précédents ont présenté les principes du royaume de Christ avec une esquisse de son ministère. Le chapitre 8 mentionne la présentation sommaire d’Emmanuel, le chemin de Jésus sur la terre, la plénitude de la grâce. Mais l’homme qui ne veut pas de Dieu. Tout cela a lieu en Israël. Mais l’oeuvre s’étend au monde en grâce et en jugement. C’est un tableau remarquable de la présence d’Emmanuel et de son effet, à savoir : la grâce, la bonté en puissance sur la terre, la manière dont cela a été reçu et le résultat de sa manifestation pour le cœur de l’homme. Le chapitre 9 présentera plus précisément son ministère. 

 

Versets 1 à 15 : trois guérisons. La lèpre est une figure du péché sous son caractère de souillure, un mal sans autre moyen de guérison que la puissance de l’Éternel (cf Lév. 14). L’homme, souillé par le péché, est incapable d’accomplir la volonté de Dieu. Dans le début du chapitre, le Seigneur est présenté personnellement au peuple avec le qu’il est rejeté. Jésus est rejeté et Israël remplacé par l’Église. Le royaume, pour Israël, est différé. Jésus descend de la montagne et de grandes foules le suivent. C’est alors qu’un lépreux vint à sa rencontre (v. 2). L’Éternel seul peut guérir la lèpre. Le lépreux avait appris que Jésus possédait la puissance nécessaire pour guérir mais il n’était pas assuré de sa bonne volonté puisqu’il lui dit: « Si tu veux ». Mais l’amour et la puissance sont là. L’Éternel était là en grâce pour guérir. Jésus répond « Je veux » (v. 3). Seul Jésus pouvait dire: « Je veux ». Mais Jésus était aussi là pour s’approcher de l’homme, comme étant lui-même « homme ». Il met alors sa main sur le lépreux, il le touche – quel beau tableau ! Jésus, Fils de Dieu, est capable de tout ! Amour, bonne volonté, mais Jésus, homme, au milieu d’une race contaminée qu’il touche dans sa grâce … sans être rebuté par le mal, … sans être contaminé par la souillure bien qu’il la touchât pour la guérison du lépreux. Et si l’homme est guéri, c’est parce que l’Éternel était là, homme au milieu de son peuple. Voilà le grand fait par lequel cette partie de l’évangile commence. Un autre élément accompagne cette scène. C’est que Jésus reconnaît l’autorité du système au milieu duquel il se trouve du fait que le lépreux doit se montrer au sacrificateur. Mais ce lépreux étant guéri, reconnaissait la puissance divine de celui qui l’avait guéri.

Dans les v. 5 à 13 un deuxième fait, parallèle à celui-ci. Il s’agit d’un Gentil avec une foi non rétrécie par l’égoïsme orgueilleux des Israélites. Cet homme, dont la foi saisissait la puissance divine, demande à Jésus de guérir son serviteur. L’humilité de ce Gentil, qui ne s’estime pas digne que Jésus entre sous son toit, est remarquable. À ses yeux, un mot du Seigneur suffirait pour la guérison de son serviteur … tout comme ses soldats lui obéissent au moindre commandement. Jésus reconnaît sa foi : le mot est dit et le serviteur est guéri. Une autre vérité ressort de ce fait en ce que la foi des Gentils est reconnue. Quant aux les enfants du royaume qui ne veulent pas de Jésus, sont jetés dehors (v. 12). D’autres, comme ce centurion, sont accueillis. Pour être accueillis, il faut s’approcher de Dieu (voir ch. 11, 28). Jésus était le centre nécessaire de tout ce qui peut être reconnu. Quelle puissance ! Quelle bonté ! … mettant de côté tous les effets du péché et la domination de Satan dans ce monde.

Un troisième fait : la fièvre (v. 14 et 15) symbolise l’agitation qui caractérise l’homme sans Dieu. Le péché prive du repos et de la paix qui sont la part de celui qui a été amené à Dieu. Et il y a aussi l’activité fiévreuse qui nous entoure. Ne nous agitons pas dans ce monde afin d’y obtenir une propre satisfaction. En fait, il s’agit d’une distraction qui empêche de penser à Dieu. De cette manière l’homme est incapable de servir Dieu. Il pense ne pas avoir assez de temps pour lui-même et ne peut pas en consacrer à Dieu. Jésus touche alors la main de la belle-mère de Pierre qui est guérie de sa fièvre. Puis elle se lève et sert le Seigneur.

 

Versets 16 à 27 : « à la suite de Jésus ». Mais malgré toute cette puissance, et cette bonté, et ses miracles, il n’en reste pas moins vrai que Jésus est le méprisé et le rejeté des hommes (selon v. 20 et 21). Jésus n’est pas de ce monde; le suivre c’est rompre entièrement avec le monde. Le Seigneur est venu en grâce dans ce monde car ce monde était sans Dieu; il faut que Dieu ait un droit absolu sur le cœur pour le séparer du monde, ce monde qui s’était arrangé sans lui. Pour attacher le cœur entièrement à celui qui était venu le chercher, c’est-à-dire à Jésus, ce dernier ne recherche pas l’admiration de la foule ! Il fait son œuvre et la multitude, curieuse, n’est rien pour lui.

Puis il passe à l’autre rive (v. 23 à 27). Alors, accompagner le Sauveur, être avec lui, … ce n’est pas la tranquillité mais bien l’exercice de la foi; en effet, une tempête s’élève et le bateau est couvert par les vagues. Le Seigneur dort et semble étranger au péril des siens. Les disciples pensent qu’ils seront engloutis; c’est un manque de foi (le monde dirait « un accident ») car ils pensent que les conseils de Dieu et le Seigneur lui-même allaient être engloutis avec eux ! Ils sont pourtant là, dans la même barque, avec le Seigneur ! … alors un seul mot de sa part calme les eaux et le vent. La compagnie du Seigneur, lorsqu’il est rejeté, nous conduit dans l’orage. Il semblait tout laisser aller sans y porter attention. Mais grâce à Dieu, aujourd’hui aussi (2017), nous sommes avec lui dans la même barque. Il exerce la foi et paraît être indifférent à l’égard des difficultés. Mais lui-même n’est pas inquiet; sa grâce et sa puissance se réveillent au temps opportun. C’est le caractère du chemin dans lequel le Seigneur a introduit les siens en quittant la foule de ce monde. Mais il y a plus. 

 

Versets 28 à 34 : « au pays des Gergéséniens ». Après les démoniaques du v. 16, deux autres sont là (v. 28, 33). Ils font penser à l’homme violent qui n’est plus maître de lui-même et dangereux pour ses semblables. C’est l’affreux caractère de l’homme tombé par le péché entre les mains de l’ennemi et qui a transformé ce monde en un sépulcre, le péché y étant entré, et par le péché la mort. Mais Jésus est venu avec puissance pour détruire l’oeuvre du diable. Sa présence manifeste la puissance de l’ennemi. Celle-ci se réveille et se montre. C’est même parce que Satan agit que le Seigneur permet la manifestation et la réalité de cette puissance. Ces êtres immondes deviennent les vases de l’énergie de l’ennemi  qui précipitent dans la destruction. Et là encore un mot du Seigneur délivre celui que le monde ne pouvait retenir. Mais le monde ne peut pas supporter Dieu si près de lui et là encore, sous l’influence tranquille de Satan, plus dangereuse que sa force, il se débarrasse du Seigneur (cf v. 34). Là, il n’est pas question de la puissance de Satan puisqu’un mot suffit pour l’anéantir ! Mais il y a son influence sur le cœur. Quel spectacle ! Ce qui manifeste Dieu, manifeste aussi Satan. Il y a la délivrance de ceux qui sont assujettis à sa puissance mais l’homme ne veut pas de Dieu. Tel est l’histoire du Sauveur de Dieu dans ce pauvre monde.

 

 

Chapitre 9                                                              Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et étant monté dans la nacelle, il passa à l’autre rive, et vint dans sa propre ville. 2 Et voici, on lui apporta un paralytique couché sur un lit. Et Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Aie bon courage, [mon] enfant, tes péchés sont pardonnés. 3 Et voici, quelques-uns des scribes dirent en eux-mêmes: Cet homme blasphème. 4 Et Jésus, voyant leurs pensées, dit: Pourquoi pensez-vous du mal dans vos cœurs? Car lequel est le plus facile, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi et marche? 6 Or, afin que vous sachiez que le fils de l’homme a le pouvoir* sur la terre de pardonner les péchés…; alors il dit au paralytique: Lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison. 7 Et il se leva et s’en alla dans sa maison. 8 Et les foules, ayant vu cela, furent saisies de crainte, et elles glorifièrent Dieu qui donnait un tel pouvoiraux hommes.

Et Jésus, passant de là plus avant, vit un homme nommé Matthieu, assis au bureau de recette; et il lui dit: Suis-moi. Et se levant, il le suivit. 10 Et il arriva, comme il était à table dans la maison, que voici, beaucoup de publicains* et de pécheurs vinrent et se mirent à table avec Jésus et ses disciples; 11 ce que les pharisiens ayant vu, ils dirent à ses disciples: Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs? 12 Et Jésus, l’ayant entendu, leur dit: Ceux qui sont en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. 13 Mais allez et apprenez ce que c’est que: «Je veux miséricorde et non pas sacrifice» [Osée 6:6]; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.

14 Alors les disciples de Jean viennent à lui, disant: Pourquoi, nous et les pharisiens, jeûnons-nous souvent, et tes disciples ne jeûnent pas? 15 Et Jésus leur dit: Les fils de la chambre nuptialepeuvent-ils mener deuil tant que l’époux est avec eux? Mais des jours viendront, lorsque l’époux leur aura été ôté; et alors ils jeûneront. 16 Et personne ne met un morceau de drap neuf à un vieil habit, car la pièce emporte [une partie] de l’habit, et la déchirure en devient plus mauvaise. 17 On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement les outres se rompent, et le vin se répand, et les outres sont perdues; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et tous les deux se conservent.

18 Comme il leur disait ces choses, voici, un chef [de synagogue] s’étant approché lui rendit hommage, disant: Ma fille vient de mourir, mais viens et pose ta main sur elle, et elle vivra. 19 Et Jésus se levant le
suivit, ainsi que ses disciples. 20 Et voici, une femme qui avait une perte de sang depuis douze ans s’approcha par derrière et toucha le bord de son vêtement; 21 car elle disait en elle-même: Si seulement je touche son vêtement, je serai guérie*. 22 Et Jésus, s’étant retourné et la voyant, dit: Aie bon courage, [ma] fille; ta foi t’a guérie*. Et la femme fut guériedès cette heure. 23 Et Jésus, étant arrivé à la maison du chef [de synagogue], et voyant les joueurs de flûte et la foule qui faisait un grand bruit, 24 dit: Retirez-vous, car la jeune fille n’est pas morte, mais elle dort. Et ils se riaient de lui. 25 Et lorsque la foule eut été mise dehors, il entra et prit sa main, et la jeune fille se leva. 26 Et le bruit s’en répandit par tout ce pays-là.

27 Et comme Jésus passait de là plus avant, deux aveugles le suivirent, criant et disant: Aie pitié de nous, Fils de David! 28 Et quand il fut arrivé dans la maison, les aveugles vinrent à lui. Et Jésus leur dit: Croyez-vous que je puisse faire ceci? Ils lui disent: Oui, Seigneur. 29 Alors il toucha leurs yeux, disant: Qu’il vous soit fait selon votre foi. 30 Et leurs yeux furent ouverts. Et Jésus leur parla sévèrement, disant: Prenez garde que personne ne le sache. 31 Mais eux, étant partis, répandirent sa renommée dans tout ce pays-là.

32 Et comme ils sortaient, voici, on lui amena un homme muet, démoniaque. 33 Et le démon ayant été chassé, le muet parla. Et les foules s’en étonnèrent, disant: Il ne s’est jamais rien vu de pareil en Israël; 34 mais les pharisiens disaient: Il chasse les démons par le chef des démons.

35 Et Jésus allait par toutes les villes et par les villages, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toute maladie et toute langueur.

36 Et voyant les foules, il fut ému de compassion pour elles, parce qu’ils étaient las et dispersés, comme des brebis qui n’ont pas de berger. 37 Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers: 38 suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson.

— v. 6 et 8: pouvoir, autorité, la puissance avec le droit de l’exercer. — v. 10: publicains ou péagers: Juifs percevant les impôts pour le compte de l’occupant romain, considérés comme trahissant leurs compatriotes, soupçonnés de malversations, méprisés et assimilés aux pécheurs notoires. — v. 15: les compagnons de l’époux. — v. 21, 22: litt.: sauvée.

 

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 9                Retour au début

II = Ch. 4, 12 à 12, 50 : le service du roi en Galilée

 

Chapitre 9 : l’appel de Matthieu et d’autes miracles

Versets 01 à 08      la guérison d’un paralytique

Versets 09 à 13      l’appel de Matthieu

Versets 14 à 17      le vin nouveau et les vieilles outres

Versets 18 à 26      la résurrection d’une jeune fille

Versets 27 à 34      la guérison de deux aveugles et d’un muet

Versets 35 à 38      les brebis sans berger

Dans Matthieu

 Voir Marc

Voir Luc

 

v. 02 à 08

 Ch. 2 v. 01 à 12

 Ch. 5 v. 17 à 26

 

v. 09 à 13

 Ch. 2 v. 13 à 17

 Ch. 5 v. 27 à 29

 

v. 14 à 17

 Ch. 2 v. 18 à 22

 Ch. 5 v. 30 à 39

 

v. 18 à 26

 Ch. 5 v. 22 à 43

 –

 

v. 27 à 34


 –

 

v. 35 à ch. 10 v. 1

 Ch. 6 v. 07 à 13

 Ch. 9 v. 1 à 6

 


Ce 
chapitre présente une quintuple manifestation de la puissance du royaume qui s’était approché dans la personne de Jésus. La fille ressuscitée est la fille de Jaïrus. Le chapitre 8 indiquait déjà la triste condition de l’homme par la lèpre, la souillure, la fièvre et par les démoniaques. En plus (selon Matt. 9, 27, 32 et 11, 5) , sont ajoutés des muets, des aveugles et des sourds. Ne ressort-il pas, dans ces trois dernières catégories, que leurs sens sont fermés aux appels du Seigneur et qu’ils ne peuvent pas le prier !

Matthieu ch. 9 présente le caractère du ministère de Jésus; le ch. 8 présentait la dignité de sa personne et la valeur de ce qu’il était. Jésus accomplit le Ps. 103, 3: « C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités ». C’est un témoignage de bonté envers Israël. C’est aussi une démonstration de la gloire de celui qui se trouvait au milieu de son peuple.

Dans  le ch. 8 comme dans le ch. 9, Jésus prend le titre de Fils de l’homme; c’est son titre de prédilection en amour pour nous, titre d’une plus vaste portée que celui de Christ. Jésus est donc là comme Emmanuel, l’Éternel, sous le nom de Fils de l’homme, titre de toute importance. Le Fils de l’homme devait être fort pour Dieu (selon Ps. 80, 17). Le nom de Christ est en rapport avec celui qui prend le royaume en gloire depuis le ciel. Et lui-même ne se présente jamais comme le Christ. 

 

Versets 01 à 08 : la guérison d’un paralytique. Dans ce cas, Jésus répond encore à la foi et ce n’est pas à celle du paralytique quoique l’on puisse penser ! Il répond à la foi de ceux qui apportent le paralytique. Le paralytique est une figure de l’incapacité où se trouve placé l’homme par le péché. Comme tel, il ne peut rien faire pour avoir la vie. Ainsi ceux qui ont la vie nouvelle doivent aider ceux qui en sont privés. C’est ce
que firent ces personnes. Belle image ! Soyons des porteurs de paralytiques ! Quant au Seigneur, rejeté, il prend toujours le titre de Fils de l’homme (v. 6). Devant ce miracle, les foules constatent et glorifient Dieu. Ces hommes sont frappés par la puissance de Dieu sans être attirés par son amour. Les sentiments produits par la vue de miracles ne sauvent pas. Pour cela il ne faut pas seulement constater, mais croire que le Fils de l’homme est Jéhovah; c’est Emmanuel, c’est Dieu avec nous. Au v. 8, la foule pense que Dieu donne un tel pouvoir aux hommes du fait que Jésus prend le titre de Fils de l’homme ! Bien-entendu, Jésus seul a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés. Le pardon était là, dans Sa personne, de même que la grâce pour les pécheurs.

 

Versets 09 à 13 : l’appel de Matthieu. Comme le montrera le chapitre 10, Dieu veut s’associer des hommes
pour accomplir son œuvre. Et il ne prend pas un pharisien ou un docteur de la loi; leurs titres ne suffisent pas pour être appelés. Mais il appelle un péager. Les Juifs méprisent les péagers. Jésus s’asseye alors dans la maison de Matthieu (v. 10) avec les publicains et les pécheurs. D’où la remarque déplaisante des pharisiens (v. 11). Mais dans ces v. 11 à 13, n’avons-nous pas une belle définition de la grâce venue au milieu d’eux dans la personne de Jésus ! Jésus veut faire miséricorde à tous (voir Osée 6, 6). 

 

Versets 14 à 17 : le vin nouveau et les vieilles outres. Dans cette section, Jésus compare ses disciples à la position des amis d’un époux dans le jour des noces. Il y a de la joie dans la présence de l’époux. Le jeûne ne convient pas. Mais Jésus parle aussi de son rejet puisqu’il y aura un temps où il faudra jeûner ! Dans les v. 16 et 17 Jésus enseigne que la grâce qu’il apporte est une chose entièrement nouvelle; elle ne peut pas être contenue dans les formes légales du judaïsme et ni convenir à la propre justice des pharisiens. Jésus montre que tout doit être nouveau sous le régime de la grâce qu’il introduit dans ce monde. Le régime légal ne pouvait pas convenir à la grâce. Au sujet du v. 17 : c’est donc un nouvel enseignement en ce que, pour contenir le vin nouveau de l’évangile, les vieilles outres de la religion judaïque ne faisaient plus l’affaire.

 

Versets 18 à 26 : la résurrection d’une jeune fille. Marc et Luc nous disent qu’il s’agit de la fille de Jaïrus. Dans ce récit, et en contraste avec ceux qui méconnaissaient ou méprisaient la personne de  Jésus, nous aimons voir la foi du père qui sait que, si Jésus touche sa fille morte, elle vivra. Et il y a aussi la foi de cette femme (v. 20 à 22) qui, en route, touche le vêtement de Jésus et est assurée de la guérison. Avec cette perte de sang, cette femme est l’image de la vie qui s’en va. Mais par-dessus tout, il y a l’amour infatigable du Seigneur Jésus. En dehors de ces circonstances, il y a un enseignement qui montre le but du ministère de Jésus en rapport avec Israël. La jeune fille morte représente l’état de mort morale de la nation. Le Seigneur est venu pour réveiller Israël, pour l’appeler à la vie, ce qui n’aura lieu qu’aux temps de la fin, puisqu’il a été rejeté. Mais en attendant, tous ceux qui, individuellement, sentent la gravité de leur état, à l’exemple de cette femme, et qui ont la foi, peuvent profiter de la puissance et de l’amour du Seigneur pour être guéri. 

 

Versets 27 à 34 : la guérison de deux aveugles et d’un muet. Les aveugles représentent un autre côté de l’état moral d’Israël, à savoir qu’ils ne peuvent pas profiter de la lumière venue de la personne de Jésus. Mais, au milieu de ce triste état, ceux qui font appel au Fils de David, trouvent en lui la réponse à leur foi et profitent de la lumière qu’il apporte. Et si Jésus défend aux aveugles de leur dire ce qui leur était arrivé, c’est parce qu’il ne veut pas exciter la curiosité des soi-disant « forts ». Il est venu pour répondre aux besoins des pécheurs. Il ne cherche pas la gloire qui vient des hommes.

Puis il y a la guérison de cet homme muet. Un homme muet ne peut rien faire, rien dire de l’amour de Dieu ni des perfections de Jésus, ni des choses célestes. Mais  Jésus est là pour le délivrer de la puissance de Satan et le rendre capable de parler. Il peut désormais parler de Jésus, voir ses beautés, etc. Heureux changement ! C’est la grâce, c’est la puissance de Dieu. C’est passer de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, du pouvoir de Satan à Dieu. Devant de tels miracles (v. 33 et 34), la présente de Jésus devient insupportable aux pharisiens. Elle est même plus insupportable au monde que la présence de Satan. En effet, l’activité de Jésus, en grâce et en amour, remplit de haine et de jalousie les orgueilleux pharisiens. Ces pharisiens craignent de voir diminuer leur prestige devant les hommes et n’hésitent pas à attribuer au diable la puissance du Fils de Dieu. Ils le rejettent ainsi formellement et commettent ainsi  ce qui est appelé « le blasphème contre l’Esprit », (selon ch. 12, 31). Dans son chemin, Jésus rencontre de la foi, mais il se heurte aussi à la plus terrible incrédulité (v. 34). 

 

Versets 35 à 38 : les brebis sans berger Jésus est rejeté mais il poursuit son œuvre et prêche l’évangile du royaume. Il met sa puissance et son amour à la disposition de ceux qui en sentent le besoin.

Chapitre 10                                                              Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et ayant appelé ses douze disciples, il leur donna autorité sur les esprits immondes pour les chasser, et pour guérir toute maladie et toute langueur. Or ce sont ici les noms des douze apôtres: le premier, Simon appelé Pierre, et André son frère; Jacques le [fils] de Zébédée, et Jean son frère; Philippe et Barthélemy; Thomas et Matthieu le publicain; Jacques le [fils] d’Alphée, et Lebbée surnommé Thaddée; 4 Simon le Cananéen*, et Judas l’Iscariote, qui aussi le livra.

Jésus envoya ces douze et leur donna des ordres, disant: Ne vous en allez pas sur le chemin des nations, et n’entrez dans aucune ville de Samaritains; mais allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Et quand vous irez, prêchez, disant: Le royaume des cieux s’est approché. Guérissez les infirmes; [ressuscitez les morts]; rendez nets les lépreux; chassez les démons: vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Ne faites provision ni d’or, ni d’argent, ni de cuivre dans vos ceintures, 10 ni d’un sac pour le chemin, ni de deux tuniques, ni de sandales, ni d’un bâton, car l’ouvrier est digne de sa nourriture. 11 Et dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous qui y est digne; et demeurez là jusqu’à ce que vous partiez. 12 Et quand vous entrerez dans une maison, saluez-la. 13 Et si la maison [en] est digne, que votre paix vienne sur elle; mais si elle n’[en] est pas digne, que votre paix retourne à vous. 14 Et si quelqu’un ne vous reçoit pas et n’écoute pas vos paroles, — quand vous partirez de cette maison ou de cette ville, secouez la poussière de vos pieds*. 15 En vérité, je vous dis: le sort du pays de Sodome et de Gomorrhe sera plus supportable au jour de jugement que celui de cette ville-là. 16 Voici, moi je vous envoie comme des brebis au milieu des loups; soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes; 17 et soyez en garde contre les hommes, car ils vous livreront aux sanhédrinset vous fouetteront dans leurs synagogues; 18 et vous serez menés même devant les gouverneurs et les rois, à cause de moi, en témoignage à eux et aux nations. 19 Et quand ils vous livreront, ne soyez pas en souci comment vous parlerez, ni de ce que vous direz; car il vous sera donné dans cette heure-là ce que vous direz; 20 car ce n’est pas vous qui parlez, mais c’est l’Esprit de votre Père qui parle en vous. 21 Et le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; et les enfants s’élèveront contre leurs parents et les feront mourir; 22 et vous serez haïs de tous à cause de mon nom; et celui qui persévérerajusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. 23 Mais quand on vous persécutera dans cette ville, fuyez dans l’autre; car, en vérité, je vous dis: Vous n’aurez point achevé [de parcourir] les villes d’Israël, que le fils de l’homme ne soit venu. 24 Le disciple n’est pas au-dessus du maître, ni l’esclave au-dessus de son seigneur. 25 Il suffit au disciple
qu’il soit comme son maître, et à l’esclave qu’il soit comme son seigneur: s’ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul*, combien plus les gens de sa maison? 26 Ne les craignez donc pas; car il n’y a rien de couvert qui ne sera révélé, ni rien de secret qui ne sera connu. 27 Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le dans la lumière; et ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits*28 Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent pas tuer l’âme; mais craignez plutôt celui qui peut détruire et l’âme et le corps, dans la géhenne*. 29 Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou? Et pas un seul d’entre eux ne tombe en terre, sans votre Père. 30 Et pour vous, les cheveux même de votre tête sont tous comptés. 31 Ne craignez donc pas: vous valez mieux que beaucoup de passereaux. 32 Quiconque donc me confessera devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux; 33 mais quiconque me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux. 34 Ne pensez pas que je sois venu mettre la paix sur la terre; je ne suis pas venu mettre la paix, mais l’épée: 35 car je suis venu jeter la division entre un homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; 36 et les ennemis d’un homme seront les gens de sa maison. 37 Celui qui aime père ou mère plus que moi, n’est pas digne de moi; et celui qui aime fils ou fille plus que moi, n’est pas digne de moi; 38 et celui qui ne prend pas sa croix et ne vient pas après moi, n’est pas digne de moi. 39 Celui qui aura trouvé sa vie, la perdra; et celui qui aura perdu sa vie pour l’amour de moi, la trouvera. 40 Celui qui vous reçoit, me reçoit; et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. 41 Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète, recevra la récompense d’un prophète; et celui qui reçoit un juste en qualité de juste, recevra la récompense d’un juste. 42 Et quiconque aura donné à boire seulement une coupe d’eau froide à l’un de ces petits, en qualité de disciple, en vérité, je vous dis, il ne perdra point sa récompense.


— v. 4: ou: Zélote. — v. 14: voir note à Marc 6:11. — v. 17: tribunaux locaux juifs. — v. 22: litt.: endurera. — v. 25: voir 12:24. — v. 27: toits en terrasse. — v. 28: voir note à 11:23.

 

 

 

 

 

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II = Ch. 4, 12 à 12, 50 : le service du roi en Galilée

Chapitre 10 : les douze apôtres. Choix. Envoi. Mission

Versets 01 à 15 : le choix des disciples et leur mission.

Versets 16 à 31 : persécution des témoins de Jésus Christ

Versets 32 à 42 : Jésus Christ, pierre de touche

Dans Matthieu

 Voir Marc

Voir Luc

 

v. 01 à 42

 Ch. 3 v. 13 à 19

 Ch. 6 v. 07 à 13

 Ch. 6 v. 12 à 19

 Ch. 9 v. 01 à 06

 

 

Ce chapitre tout entier renseigne sur la mission des douze disciples. Le chapitre 9 se terminait par une exhortation à la prière en sorte que des ouvriers soient poussés dans la moisson. Le chapitre 10 s’ouvre alors avec l’appel et l’envoi des douze. N’avons-nous pas le fait qu’ils sont eux-mêmes la réponse à leurs prières. Et aujourd’hui, lorsque nous demandons que telle ou telle chose s’accomplisse dans le service du Seigneur, n’avons-nous pas souvent cette réponse : c’est à vous de le faire. Quelque soit la mission à effectuer, il faut que des personnes soient mises à part. Il faut aussi de la puissance conférée et l’indication de la bonne manière de procéder. Trois points importants : les personnes mises à part, la puissance conférée et la bonne manière de faire.

Versets 1 à 15 : le choix des disciples et leur mission. Le nom de chacun des 12 disciples choisis est donné (v. 2 à 4). Jésus (v. 1) leur confère la puissance nécessaire. Cette puissance s’exerce dans deux sphères : 1) la sphère spirituelle en relation avec les esprits immondes qui devaient leur être soumis, leur obéir. 2) la sphère physique en rapport avec toute espèce de maladie physique.

Puis (v. 5 – 42) l’énumération des instructions leur est donnée pour l’accomplissement correct de leur mission. Le premier enseignement concerne la sphère de leur service, il s’agit uniquement des brebis perdues de la maison d’Israël. De ce fait, de ce point de vue, l’évangile du 21ème siècle, et des siècles précédents, ne découle pas de la mission des douze. À propos d’Israël, Israël est perdu et encore chassé ou dispersé, perdu spirituellement et dispersé géographiquement (voir v. 6 et Jér. 50, 6 et 17). Cette distinction est importante dans toute l’Écriture. Ce v. 6 s’applique donc à ceux qui sont perdus spirituellement. En effet, l’évangile d’aujourd’hui, celui de la grâce, s’adresse aussi bien aux Juifs qui sont rentrés dans leur pays qu’aux Israélites dispersés géographiquement. En recevant l’évangile de la grâce, un Israélite devient membre du corps de Christ qui est la vraie Église universelle. 

 

Les villes d’Israël (v. 6) sont le champ de la mission des douze. En considérant le résultat, il ressort que les prédictions de cette mission n’ont pas été vraiment réalisées. Comment l’expliquer ? C’est que le témoignage, près du royaume, a été suspendu; il sera repris aux temps de la fin. Les disciples sont donc considérés comme des hommes représentatifs. Le royaume, tel que présenté à ce moment-là a été rejeté en Christ. Par conséquent le témoignage a été retiré (cf ch. 16, 20). Ce témoignage sera repris quand le temps de l’Église sera terminé. Alors, avec la reprise du témoignage, le royaume pourra être établi (comme l’annonce Dan. 7). Et, en attendant ce royaume, il faudra s’attendre à être traité comme le maître, mais ne pas avoir de crainte, quelle que soit l’attitude des hommes.

Le message des douze (v. 7) est résumé en six mots. Il correspond au message de Jean Baptiste du ch. 3, 2 et au message du Seigneur du ch. 4, 17. La seule différence, c’est qu’ici le « repentez-vous » est omis. Ils annonçaient que le royaume s’était approché car le roi étant près d’eux. Voilà ce qu’ils annonçaient. C’était la bonne nouvelle du royaume et ils devaient confirmer ce qu’ils disaient en manifestant la puissance du royaume et en apportant gratuitement la guérison et la délivrance.

Dans  les v. 9, 10, etc, il ressort que les douze devaient se passer de toutes les précautions ordinaires d’un voyageur prudent; ils devaient être totalement dépendant de leur maître. Alors, dans leur ministère, les disciples devaient chercher à savoir qui était dignes, c’est-à-dire rechercher ceux qui craignaient le Seigneur. D’autre part, il fallait témoigner contre ceux qui ne voulaient pas du Seigneur; leur responsabilité est beaucoup plus grande que celle de Sodome et Gomorrhe (v. 15).

 

Versets 16 à 39 : persécution des témoins de Jésus Christ. Dans les v. 16 et suivants, Jésus avertit les disciples qu’ils auraient à rencontrer l’opposition, la réjection et la persécution. Il les instruit de l’attitude à adopter. Ils seraient comme des brebis au milieu des loups. Ils étaient comme leur maître dans leur position et il fallait être aussi comme lui dans leur caractère, à savoir : prudents et simples. Il ne faut pas s’inquiéter de la défense parce que Dieu est là et l’Esprit du Père est là. L’Esprit parlerait en eux et par eux (v. 20). Dans certains cas, il y aurait une haine qui ne tiendrait aucun compte de toute affection naturelle (par exemple : v. 35). Et pour ceux qui ne passeraient pas par le martyre, la persévérance jusqu’à la fin signifierait le salut. Le sens de « la fin » est indiqué au v. 23. « la fin » est la venue du Fils de l’homme. Le Seigneur parlera de nouveau de « la fin » au chapitre 24. Ainsi donc, la mission que le Seigneur inaugurait s’étend jusqu’à sa seconde venue.

Dans  les v. 26 à 33 il y a trois sources d’encouragement, à savoir : 1) la lumière qui brille sur tous les mauvais desseins des hommes qui seront tous balayés. Faisons luire cette lumière. 2) la sollicitude du Père jusqu’au plus petit détail. 3) la récompense d’être reconnu publiquement par le Seigneur devant le Père qui est dans les cieux. La foi seule permet de saisir ces ressources.

Le  v. 28 indique clairement que l’âme n’est pas sujette à la mort. C’est différent pour le corps. « détruire l’âme dans la géhenne » n’est pas l’équivalent de tuer, La signification est « faire périr » ou « ruiner ». La pensée « d’annihilation » n’est pas du tout là. Ainsi, même si l’expression « d’immortalité de l’âme » n’est pas dans la Parole, le v. 28 montre clairement que l’âme est immortelle. 

 

Versets 32 à 42 : Jésus Christ, pierre de touche. Les termes du v. 34 « paix et épée », semblent en contradiction avec Luc 1, 79 ; 2, 14 ou Act. 10, 36. Ce n’est pas le cas. Car si Dieu s’est approché des hommes en Christ, avec un message de paix, il a été rejeté. Dans cette partie de l’évangile de Matthieu, sa rejection se dessine. Ainsi, il déclare que l’effet de sa venue sera la division et la guerre. La paix sur la terre sera établie à sa seconde venue. Les anges avaient vu cela à l’avance à sa naissance. La paix est le but final, mais la croix est imminente.

 

Les derniers versets indiquent que, pour la populace, les disciples sont, comme leur maître, impopulaires. On ne veut pas d’eux et pas de leur maître. En fait, on ne veut pas Dieu lui-même. Mais, il faut persévérer. Ainsi, tout service rendu, même aussi insignifiant que de donner une coupe d’eau froide à boire (v. 42) ne perdra pas sa récompense dans le jour à venir. La prudence du serpent et la simplicité des colombes sont des qualités rares et il faut le secours de l’Esprit pour être sage quant au bien, et simple quant au mal (Rom. 16, 19). Comme Fils de l’homme, Jésus est l’héritier de tout ce que Dieu destine à l’homme. Luc donne plus de détails en ce qui concerne le Fils de l’homme puisque Matthieu nous entretient surtout du rejet d’Emmanuel.

 

Bien qu’ayant sa propre rejection en vue, le Seigneur agit encore dans le cercle des promesses. Et il envoie ses disciples dans le champ où il cherche encore des brebis. Ils annoncent l’arrivée prochaine du royaume des cieux puis exercent la puissance que Jésus leur avait confiée, cette puissance de détruire parmi les hommes toute la puissance de l’ennemi, jusqu’à celle de la mort elle-même. Jésus peut donc conférer le pouvoir de faire des miracles.

 

Dans ce discours du Seigneur, nous remarquons qu’une partie se passe lorsque le Seigneur est là, alors que l’autre s’accomplirait après sa mort, voire jusqu’à son retour. Il s’agit toujours d’un service au milieu d’Israël quoique le fait dut s’étendre aux Gentils, par le moyen même de la persécution suscitée par les Juifs.

 

Au sujet du v. 42, rappelons que la valeur de nos actes dépend des motifs qui nous les font accomplir. Prendre sa croix (v. 38), c’est porter le signe distinctif des condamnés à mort. On en a donc fini avec le monde et ses plaisirs. À vue humaine, c’est perdre sa vie mais le maître affirme que c’est la seule manière de la gagner. Pour cela, il faut que ce soit pour l’amour de lui.

 

Le ch. 11 fera voir le changement qui est survenu historiquement lors du rejet du Christ par l’homme et la place que prend le Christ seul resté debout devant Dieu au milieu de la ruine du monde et d’Israël.

 

 

 

 

Chapitre 11                                                                  Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et il arriva, quand Jésus eut achevé de donner ses ordres à ses douze disciples, qu’il partit de là pour enseigner et prêcher dans leurs villes.

Et Jean, ayant ouï parler dans la prison des œuvres du Christ, envoya par ses disciples, 3 et lui dit: Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre? 4 Et Jésus, répondant, leur dit: Allez, et rapportez à Jean les choses que vous entendez et que vous voyez: les aveugles recouvrent la vue et les boiteux marchent; les lépreux sont rendus nets et les sourds entendent, et les morts sont ressuscités, et l’évangile est annoncé aux pauvres. 6 Et bienheureux est quiconque n’aura pas été scandalisé en moi.

Et comme ils s’en allaient, Jésus se mit à dire de Jean aux foules: Qu’êtes-vous allés voir au désert? Un roseau agité par le vent? 8 Mais qu’êtes-vous allés voir? Un homme vêtu de vêtements précieux? Voici, ceux qui portent des choses précieuses sont dans les maisons des rois. 9 Mais qu’êtes-vous allés voir? Un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète; 10 car c’est ici celui dont il est écrit: «Voici, moi j’envoie mon messager devant ta face, lequel préparera ton chemin devant toi» [Malachie 3:1]. 11 En vérité, je vous dis: parmi ceux qui sont nés de femme, il n’en a été suscité aucun de plus grand que Jean le baptiseur; mais le moindre dans le royaume des cieux est plus grand que lui. 12 Mais, depuis les jours de Jean le baptiseur jusqu’à maintenant, le royaume des cieux est pris par violence, et les violents le ravissent. 13 Car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu’à Jean. 14  Et si vous voulez recevoir [ce que je vous dis], celui-ci est Élie qui doit venir. 15 Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende. 16 Mais à qui comparerai-je cette génération? Elle est semblable à de petits enfants assis dans les marchés, et criant à leurs compagnons, 17 et disant: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé; nous vous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas lamentés. 18 Car Jean est venu ne mangeant ni ne buvant, et ils disent: Il a un démon. 19 Le fils de l’homme est venu mangeant et buvant, et ils disent: Voici un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des pécheurs. Et la sagesse a été justifiée par ses enfants.

20 Alors il commença à adresser des reproches aux villes dans lesquelles le plus grand nombre de ses miracles avaient été faits, parce qu’elles ne s’étaient pas repenties: 21 Malheur à toi, Chorazin! malheur à toi, Bethsaïda! car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous eussent été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties sous le sac et la cendre. 22 Mais je vous dis que le sort de Tyr et de Sidon sera plus supportable au jour de jugement que le vôtre. 23 Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusque dans le hadès*; car si les miracles qui ont été faits au milieu de toi eussent été faits dans Sodome, elle serait demeurée jusqu’à aujourd’hui. 24 Mais je vous dis que le sort du pays de Sodome sera plus supportable au jour de jugement que le tien.

25 En ce temps-là, Jésus répondit et dit: Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants. 26 Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi. 27 Toutes choses m’ont été livrées par mon Père; et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père; ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler. 28 Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos. 29 Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire* et humble de cœur; et vous trouverez le repos de vos âmes. 30 Car mon joug est aisé et mon fardeau est léger.

— v. 23: expression très-vague, comme shéol dans l’Ancien Testament, le lieu invisible, où les âmes des hommes vont après la mort; distinct de géhenne, le lieu des tourments infernaux. — v. 29: plein de douceur et de bonté.

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 11                Retour au début

II = Ch. 4, 12 à 12, 50 : le service du roi en Galilée
Chapitre 11 : la réjection de Christ par le peuple

Versets 01 à 06 : les disciples de Jean auprès de Jésus

Versets 07 à 19 : Jésus rend témoignage à Jean

Versets 20 à 24 : reproches de Jésus à quelques villes

Versets 25 à 30 : la révélation du Père et l’appel au Sauveur

Dans Matthieu

Voir Luc

v. 02 à 19

 Ch. 7 v. 18 à 35

 

Versets 01 à 06 : les disciples de Jean auprès de Jésus. Si les douze ont été envoyés au chapitre 10, le Seigneur continue son activité personnelle. Jean le baptiseur est en prison (v. 1). L’écho des œuvres de Jésus parvient aux oreilles de Jean. Jean s’attendait à ce que Jésus intervienne en sa faveur. Jésus, qui guérissait et opéraient tant de miracles, semble oublier son précurseur. La foi de Jean est mise à l’épreuve et elle est quelque peu ébranlée. Mais la réponse de Jésus (v. 4 à 6) démontre qu’il accomplira la prophétie d’Es. 61, 1. Alors bienheureux celui qui n’est pas scandalisé par l’humiliation de Jésus et par l’absence de gloire extérieure qui caractérisera sa seconde venue.

 

Versets 07 à 19 : Jésus rend témoignage à Jean. Jean n’était ni un roseau ni un homme vêtu de vêtements précieux. Mais il était plus qu’un prophète; il était le messager annoncé par Malachie. Il a été aussi le prophète Élie de la première venue (v. 14b) et marquait la fin d’une époque. La loi et les prophètes vont jusqu’à lui et depuis là, donc à partir de Jean, le royaume des cieux était ouvert. Pour ravir l’entrée de ce royaume, il fallait la violence ou l’énergie de la foi. Lorsque le royaume sera établi visiblement, il ne faudra pas la même énergie. Tout ceci montre la grandeur de Jean. Au v. 11, la grandeur de Jean est sans égale. Après avoir parlé de Jean, de sa grandeur et de la position qui lui avait été donnée quant à son ministère, le Seigneur se penche sur l’indifférence du peuple. Les hommes de ce peuple sont semblables à de petits enfants (voir v. 16 et 17), irrités, et ne veulent pas « entrer dans le jeu ». Aucune trace de repentance dans ce peuple. Devant le ministère de Jean, tout comme devant le ministère de Jésus, qui étaient venus plein de grâce, cette foule trouve le moyen d’en vouloir à l’un comme à l’autre. On en veut à Jean en disant qu’il avait un démon; c’est un mensonge. On en veut aussi au Seigneur parce qu’il s’était assis avec les publicains et les pécheurs (v. 19). Pour ceux du peuple, c’était dans le sens le plus bas. En réalité, c’était dans le sens le plus élevé. Quant à nous,  marchons dans l’obéissance à Dieu avec une bonne conscience; alors nous ne craindrons pas la boue que les adversaires remueront. Jean a enduré cela, le Fils de l’homme lui-même aussi.

À propos du v. 15, peuple est mis à l’épreuve sur le plan moral en ce sens qu’il devait recevoir Élie d’une manière spirituelle. Le résultat de cette épreuve est donné immédiatement après dans les paroles du Seigneur (selon v. 16 et suivants); nous y  voyons le vrai caractère de cette génération. Nous y voyons aussi les voies de Dieu, en rapport avec la personne de Jésus, mises en évidence par son rejet même. Dans le témoignage rendu par Jean à Jésus, il y avait aussi les chants lugubres de Jean (v. 17b) et le son attrayant de la flûte (v. 17a) de Jésus. Israël ne veut pas s’humilier par le premier, ni se réjouir de l’autre. Tout cela avait pris fin. 

 

Versets 20 à 24 : reproches de Jésus à quelques villes. Le Seigneur rejeté constate que plusieurs villes, privilégiées en raison des miracles accomplis en leur sein, ne se sont pas repenties. Leur responsabilité en est d’autant plus grande et le jugement plus sévère. Ainsi pour Chorazin, Bethsaïda, Capernaüm. Les hommes de ces villes ont rejeté Jésus, fils de David, fils d’Abraham. Un triste sort leur est réservé. Notons qu’il y a controverse au sujet de leurs sites aujourd’hui encore. 

 

Versets 25 à 30 : la révélation du Père et l’appel au Sauveur. Mais Jésus, dans de tels moments de crise, se repose sur le propos du Père et sur la perfection de ses voies. Les voies de Dieu, du Père, conduisent à l’accomplissement de son propos. Dans le monde, il y a des sages (voir 1 Cor. 1, 20, etc)  qui sont indifférents. Mais il y a aussi les petits enfants et c’est à eux que le Père révèle des choses de toute importance pour le présent. Dieu agit toujours ainsi (1 Cor. 1, 21-31). Le propos de Dieu s’accomplira; le royaume présenté en Christ est, ou allait être, rejeté. Le royaume prendra alors un caractère caché en raison de l’absence du roi. En attendant le rétablissement du royaume, il y a ceux qui se placeront sous le joug du Fils et qui goûteront ainsi, dans leurs âmes, le repos du royaume (v. 28 et 29). Le propos de Dieu est que toutes choses soient placées entre les mains du Fils. Maintenant, toutes choses lui ont déjà été remises (voir par exemple Col. 1, 16-17). Et dans le jour à venir, nous le verrons disposer de tout dans un jugement puissant, discriminatoire. Aujourd’hui, il révèle le Père. Le Fils est si véritablement Dieu qu’il y a en lui des profondeurs insondables connues du Père seul (v. 27). Jésus révèle donc le Père. Jésus se repose dans la connaissance du Père, de son amour, de son conseil, de ses voies. Ceux qui viennent à Jésus sont introduits dans ce repos et son invitation s’adresse à ceux qui cherchent sincèrement et pieusement. En ce temps-là, les « appelés » étaient ceux qui sentaient et se sentaient le joug de la loi. Les paroles du Seigneur s’adressent donc au résidu pieux au milieu de la masse incrédule du peuple. Ils peuvent alors échanger le joug pesant de la loi contre le joug aisé et léger de Christ. Ils apprendraient de Christ ce que la loi ne pouvait jamais leur enseigner. Jésus les enseigne d’une manière nouvelle, lui-même étant l’exemple de son enseignement. Jésus manifeste pleinement la débonnaireté et l’humilité. 

 

Si Jésus, dans les v. 25 et suivants, était sensible au mépris du peuple qu’il aimait, de son peuple, il était avant tout l’homme obéissant et soumis à la volonté de son Père; il agissait comme Seigneur des cieux et de la terre. Le Seigneur manifeste, dans ces versets, et cela dans l’exercice de cette souveraineté, sa sagesse divine et la perfection de son caractère. Relevons, au v. 27, que la gloire de la personne de Jésus apparaît au milieu de son rejet et de son abaissement. Jésus est toujours l’homme soumis et obéissant, mais a toujours conscience de sa gloire et c’est ce qui fait ressortir la beauté de son humiliation. Le joug du Seigneur (v. 30), c’est la soumission à la volonté de son Père. Pour le cœur renouvelé, ce joug est aisé et le fardeau léger, car c’est le sien. Il le porte avec nous et nous jouissons de sa communion au travers des épreuves. Le joug est une lourde pièce de bois servant à atteler les bœufs, et c’est le symbole de l’obéissance et du service.

Au v. 29, il y a aussi, en Jésus, la manifestation de soumission et de pauvreté de l’esprit. Heureux celui qui ne se scandalisait pas de la chétive apparence du roi d’Israël. Dieu manifesté en chair, ne venait pas chercher la pompe de la royauté, quoique elle lui fût due, mais il venait chercher la délivrance des hommes malheureux. Son œuvre révélait un caractère bien plus profondément divin qui avait une source d’action bien autrement glorieuse que celle qui dépendait de la possession du trône de David. Et le cœur de chacun, comme celui de Jean Baptiste, devait être mis à l’épreuve pour montrer s’il appartenait au résidu repentant qui discernait les voies de Dieu, ou à l’inverse, s’il appartenait à la foule
orgueilleuse qui recherchait sa propre gloire, n’ayant ni la conscience exercée devant lui, ni le sentiment de ses besoins et de sa misère. 

 

Dans Matthieu nous voyons celui qui a été obéissant pour nous appeler à l’obéissance envers lui, une obéissance qui n’est pas pesante, mais qui conduit au repos.

 

 

 

Chapitre 12                                                             Retour au début de l’évangile selon Matthieu

En ce temps-là, Jésus allait par les blés, un jour de sabbat*; et ses disciples avaient faim, et se mirent à arracher des épis et à manger. Et les pharisiens voyant [cela], lui dirent: Voilà, tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire en un jour de sabbat. 3 Mais il leur dit: N’avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, et ceux qui étaient avec lui; 4 comment il entra dans la maison de Dieu et mangea les pains de proposition, qu’il ne lui était pas permis de manger ni à ceux qui étaient avec lui, mais aux sacrificateurs seuls*5 Ou n’avez-vous pas lu dans la loi, que, le jour de sabbat, les sacrificateurs dans le temple profanent le sabbat et ne sont pas coupables? Mais je vous dis qu’il y a ici quelque chose de plus grand que le temple. Et si vous aviez connu ce que c’est que: «Je veux miséricorde et non pas sacrifice» [Osée 6:6], vous n’auriez pas condamné ceux qui ne sont pas coupables. Car le fils de l’homme est seigneur du sabbat.

Et étant parti de là, il vint dans leur synagogue. 10 Et voici, il y avait [là] un homme qui avait la main sèche. Et ils l’interrogèrent, disant: Est-il permis de guérir, le jour de sabbat? — afin de l’accuser. 11 Mais il leur dit: Quel sera l’homme d’entre vous, qui aura unebrebis, et qui, si elle vient à tomber dans une fosse un jour de sabbat, ne la prendra et ne la relèvera pas? 12 Combien donc un homme vaut-il mieux qu’une brebis! De sorte qu’il est permis de faire du bien le jour de sabbat. 13 Alors il dit à l’homme: Étends ta main. Et il l’étendit, et elle fut rendue saine comme l’autre.

14 Et les pharisiens, étant sortis, tinrent conseil contre lui pour le faire périr; 15 mais Jésus, le sachant, se retira de là; et de grandes foules le suivirent, et il les guérit tous. 16 Et il leur défendit expressément de rendre son nom public, 17 afin que fût accompli ce qui a été dit par Ésaïe le prophète, disant: 18 «Voici mon serviteur que j’ai élu, mon bien-aimé, en qui mon âme a trouvé son plaisir; je mettrai mon Esprit sur lui, et il annoncera [le] jugement aux nations. 19 Il ne contestera pas, et ne criera pas, et personne n’entendra sa voix dans les rues; 20 il ne brisera pas le roseau froissé, et il n’éteindra pas le lumignon qui fume, jusqu’à ce qu’il ait produit en victoire le jugement; 21 et les nations espéreront en son nom» [Ésaïe 42:1-4].

22 Alors il lui fut amené un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit; de sorte que l’homme aveugle et muet parlait et voyait. 23 Et toutes les foules étaient hors d’elles et disaient: Celui-ci serait-il le fils de David? 24 Mais les pharisiens, ayant entendu cela, dirent: Celui-ci ne chasse les démons que par Béelzébul, chef des démons. 25 Et Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit: Tout royaume divisé contre lui-même sera réduit en désert; et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne subsistera pas. 26 Et si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même; comment donc son royaume subsistera-t-il? 27 Et si c’est par Béelzébul que moi je chasse les démons, vos fils par qui les chassent-ils? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. 28 Mais si moi je chasse les démons par l’Esprit de Dieu, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu’à vous. 29 Ou comment quelqu’un pourra-t-il entrer dans la maison de l’homme fort et piller ses biens, si premièrement il n’a lié l’homme fort? et alors il pillera sa maison. 30 Celui qui n’est pas avec moi, est contre moi; et celui qui n’assemble pas avec moi, disperse. 31 C’est pourquoi je vous dis: tout péché et [tout] blasphème* sera pardonné aux hommes; mais le blasphème* contre l’Esprit ne sera pas pardonné aux hommes. 32 Et quiconque aura parlé contre le fils de l’homme, il lui sera pardonné; mais quiconque aura parlécontre l’Esprit Saint, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans celui qui est à venir.

33 Ou faites l’arbre bon et son fruit bon, ou faites l’arbre mauvais et son fruit mauvais, car l’arbre est connu par son fruit. 34 Race de vipères, comment, étant méchants, pouvez-vous dire de bonnes choses? car de l’abondance du cœur la bouche parle. 35 L’homme bon, du bon trésor, produit de bonnes choses, et l’homme mauvais, du mauvais trésor, produit de mauvaises choses. 36 Et je vous dis que, de toute parole oiseuse qu’ils auront dite, les hommes rendront compte au jour de jugement; 37 car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné.

38 Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens lui répondirent, disant: Maître, nous désirons voir un signe de ta part. 39 Mais lui, répondant, leur dit: Une génération méchante et adultère recherche un signe; et il ne lui sera pas donné de signe, si ce n’est le signe de Jonas le prophète. 40 Car, comme Jonas fut dans le ventre du cétacé trois jours et trois nuits, ainsi le fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. 41 Des hommes de Ninive se lèveront au jugement avec cette génération et la condamneront, car ils se sont repentis à la prédication de Jonas, et voici, il y a ici plus que Jonas*. 42 Une reine du midi se lèvera au jugement avec cette génération et la condamnera, car elle vint des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon*.

43 Or quand l’esprit immonde est sorti d’un homme, il va par des lieux secs, cherchant du repos, et il n’en trouve point. 44 Alors il dit: Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti. Et y étant venu, il la trouve vide, balayée et ornée. 45 Alors il va, et prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui-même; et étant entrés, ils habitent là; et la dernière condition de cet homme-là est pire que la première. Ainsi en sera-t-il aussi de cette génération méchante.

46 Et comme il parlait encore aux foules, voici, sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler. 47 Et quelqu’un lui dit: Voici, ta mère et tes frères se tiennent dehors, cherchant à te parler. 48 Mais lui, répondant, dit à celui qui lui parlait: Qui est ma mère, et qui sont mes frères? 49 Et étendant sa main vers ses disciples, il dit: Voici ma mère et mes frères; 50 car quiconque fera la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère.

— v. 1: litt.: un (ou le) sabbat, et souvent ailleurs. — v. 4: voir Lévitique 24:5-9 et 1 Samuel 21:6. — v. 11: une seule. — v. 31: ou: injure, parole injurieuse. — v. 32: icilitt.: dit [une] parole. — v. 41: voir Jonas 2 et 3. — v. 42: cf 1 Rois 10:1-13.

 

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 12                Retour au début

II = Ch. 4, 12 à 12, 50 : le service du roi en Galilée

Chapitre 12 : la réjection de Christ par les chefs du peuple

Versets 1 à 8     : le Fils de l’homme seigneur du sabbat

Versets 9 à 13   : la guérison d’un homme ayant la main sèche

Versets 14 à 21 : toujours en relation avec le sabbat

Versets 22 à 32 : le blasphème contre l’Esprit

Versets 33 à 37 : bon trésor et mauvais trésor

Versets 38 à 42 : le signe de Jonas

Versets 43 à 45 : le sort d’Israël incrédule

Versets 46 à 50 : la mère et les frères de Jésus

Dans Matthieu

 Voir Marc

Voir Luc

 

v. 01 à 14

 Ch. 2 v. 23 à ch. 3 v. 6

 Ch. 06 v. 01 à 11

 

v. 15 à 21

 Ch. 3 v. 07 à 12

 Ch. 06 v. 17 à 19

 

v. 22 à 45

 Ch. 3 v. 20 à 30

 Ch. 11 v. 14 à 36

 

v. 46 à 50

 Ch. 3 v. 31 à 35

 Ch. 08 v. 19 à 21

 

Ce chapitre relève que le Seigneur très clairement rejeté par les chefs des Juifs et non seulement, comme vu au chapitre précédent, par les villes de Galilée. 

 

Versets 1 à 8 : le Fils de l’homme seigneur du sabbat. Versets 9 à 13 : la guérison d’un homme ayant la main sèche. Dans ces deux cas, le sabbat est au centre du débat. Mais le Seigneur justifie l’action de ses disciples pour quatre raisons au moins :

1.  En ce qui concerne le roi David (v. 3 et 4), ses besoins ont prévalu sur toute institution religieuse. Ceux qui étaient avec lui sont associés. Maintenant, même si les règlements concernant le sabbat des Juifs étaient enfreints, les disciples de Jésus lui sont associés et doivent être couverts.

2.  Le temple avait pris le pas sur le sabbat (v. 5) car les sacrificateurs avaient toujours travaillé le jour de sabbat et n’étaient pas coupables. Maintenant, Jésus déclare être plus grand que le temple (v. 6). Dieu était en Christ dans une mesure plus complète qu’il ne l’avait jamais été dans le temple.

3.  La citation d’Osée 6, 6 : « Je veux miséricorde et non pas sacrifice » auquel le Seigneur avait fait allusion., s’appliquait bien dans ces cas. Les disciple ne sont pas coupables et ne devaient pas être condamnés (v. 7).

4.  Enfin (v. 8) Jésus affirmait que, comme Fils de l’homme, il était seigneur du sabbat. En d’autres termes, le sabbat n’avait aucun pouvoir contraignant sur lui. Il l’avait institué et il pouvait en disposer comme il le voulait. 

 

Versets 14 à 21 : toujours en relation avec le sabbat. Le Seigneur répond aux objections des chefs du peuple en leur disant qu’il n’avait aucun remords de travailler un jour de sabbat pour sauver une brebis (cf v. 11 et 12). Il est donc permis de faire du bien le jour du sabbat (v. 12b). Ce n’est pas l’avis des pharisiens. La dureté de leur cœur est manifeste dans les v. 14 et suivants. Donc, le Seigneur exerce la miséricorde mais la dureté de leurs cœurs est telle que la miséricorde de Jésus fait monter en eux des pensées de meurtre. Dès ce moment, ils décident de le faire mourir. Dès lors, Jésus commence à mettre fin au témoignage. Il défend ainsi, à ceux envers lesquels il exerçait encore sa miséricorde, de rendre son nom public (v. 16). Puis (v. 18 à 21), Matthieu mentionne la magnifique prophétie És. 42, 1 à 4 ; la démonstration est faite de son accomplissement par Jésus. Une partie de cette prophétie aura encore lieu lors de la seconde venue de Jésus qui n’a pas encore produit le jugement en victoire. Mais ici-bas Jésus a rencontré sans contestation, ni cri, et sans écraser ses ennemis, la haine et la réjection. Voilà à quoi il fut confronté lors de sa première venue. V. 20 : rien n’a moins de valeur qu’un roseau froissé  et rien n’est plus rebutant à l’odorat qu’un lumignon qui fume. Les pharisiens sont semblables à l’un et à l’autre. Mais Jésus ne les brisera pas ni ne les éteindra avant que le temps du jugement soit là. Ainsi donc il y a chez les pharisiens la haine meurtrière et chez Jésus une douceur et une humilité telle qu’il est amené à suspendre tout acte de jugement et à accepter leur méchanceté sans contestation ni protestation.

En rapport avec le jour du sabbat, remarquons que l’amour et la bonté de Dieu sont au-dessus des cérémonies quelques simples qu’elles soient. Le sabbat rappelait l’alliance de Dieu avec son peuple (voir Ex. 31, 16 et 17 et Ezé. 20, 12). 

 

Versets 22 à 32 : le blasphème contre l’Esprit. Matthieu relate le cas d’un homme rendu à la fois aveugle et muet par un démon. Jésus fait un miracle en guérissant cet homme. Les foules, dans l’admiration, commencent à se demander s’il n’est pas le vrai fils de David. Les pharisiens, témoins de cela, sont acculés aux grands moyens et ils répètent plus hardiment encore l’affirmation blasphématoire de la puissance qu’il détient sera celle de Satan (v. 24b). Ce blasphème des pharisiens, resté sans réponse une première fois (ch. 9, 34), en reçoit une dans ce deuxième cas; le Seigneur relève le défit. Il prend d’abord les pharisiens sur le terrain de la raison, puisque leurs accusations impliquaient une absurdité, en ce sens que si Satan chassait Satan il détruirait son propre royaume (selon v. 26 et suivants). Jésus donne aussi la vraie explication. Il était homme ici-bas, agissant par l’Esprit de Dieu (v. 28). Comme tel il avait lié Satan, l’homme fort (v. 29). Maintenant, Jésus arrachait à son pouvoir ce qui n’avait été que ses biens. C’est une nouvelle preuve que le royaume est au milieu d’eux. Ceci clarifie aussi la situation. Ne pas être du côté de Christ c’est être contre lui; ne pas assembler avec Lui, c’est disperser (v. 30).  Le Seigneur démasque la nature véritable de leurs péchés qui est au-delà des limites du pardon malgré le fait que toutes sortes de péchés peuvent être pardonnés. C’est que, dans le Fils de l’homme, Dieu leur était présenté objectivement. Par l’Esprit, ils pouvaient être amenés à la repentance et être pardonnés. Mais blasphémer contre le Saint Esprit, par qui seules la repentance et la foi sont révélées dans l’âme, c’est se placer dans une position désespérée. C’est refuser pour soi-même la repentance et la foi, c’est verrouiller la barre et barrer la seule porte qui conduit au salut (v. 31 et 32). Les pharisiens sont des arbres absolument mauvais, une race de vipères.

Encore : au v. 24 : si les foules proclament le Fils de David, les religieux sont remplis de jalousie et scellent leur propre état en se plaçant sous le jugement définitif de Dieu en disant que Jésus agit par la puissance de Béelzébul. Au v. 29 : il y a le fait que la présence de Jésus met tout à l’épreuve; tout se concentre en lui de la part de Dieu. Au v. 31 : blasphémer contre le Saint Esprit c’est reconnaître l’exercice d’une puissance qui est celle de Dieu et l’attribuer à Satan. Au v. 32 : en relation avec le blasphème contre l’Esprit, « ce siècle-ci » est le siècle de la loi. « Le siècle à venir », c’est le siècle où le Seigneur établira son royaume. Entre deux, il y a le temps actuel qui est celui de la grâce. Ainsi aujourd’hui il y a possibilité de se repentir, de croire et d’avoir la vie éternelle. Que l’ennemi ne nous trouble pas pendant le temps de la grâce ! Jésus a aussi dit : « Père, pardonne-leur » ! (Luc 23, 34). À propos des démons : les idolâtres les adorent (voir 1 Cor. 10, 19 et 20). 

 

Versets 33 à 37 : bon trésor et mauvais trésor. Le Seigneur démasque les cœurs et déclare qu’ils seraient jugés par leurs paroles. Au jour du jugement, si les hommes devront rendre compte de paroles oiseuses, qu’en sera-t-il des paroles méchantes ? Le v. 38 manifeste alors que les pharisiens sont moralement aveugles et insensibles,  corrompus et méchants. 

 

Versets 38 à 42 : le signe de Jonas. Les pharisiens ignorent tous les signes qui ont été donnés précédemment. Précédemment, en plus de ceux du chapitre 12, il y a eu cinq signes au ch. 8 et cinq dans le ch. 9. Les hommes faisant partie de cette génération méchante et adultère, ne pouvaient pas percevoir le signe le plus évident. Aucun autre signe ne sera donné, sinon le plus grand de tous, celui de la propre mort de Jésus et sa résurrection. Le type se trouve dans l’histoire remarquable de Jonas. Le fait des Ninivites, comme celui de Salomon, sont rappelés. Il y avait eu aussi des résultats remarquables, mais Jésus est rejeté, lui qui est infiniment au-dessus d’eux tous. Il y a donc (v. 40), trois jours et trois nuits. On a souvent objecté cela en disant que le Seigneur n’a passé ni trois nuits, ni trois jours, dans le sépulcre. Cette apparente inexactitude provient de la manière de compter des Juifs. Une journée était considérée comme entière même si une partie de temps seulement entrait dans l’espace de temps embrassé. Ainsi le Seigneur fut enseveli le vendredi soir, premier jour, le sabbat dans le sépulcre, et il ressuscite le matin du premier jour, troisième jour. Dans ce chapitre, Jésus a déjà évoqué le fait qu’il est plus grand que le temple (v. 6). Il est aussi plus grand que Jonas et plus que Salomon (v. 41 et 42). Il souligne que Jonas et Salomon furent des signes aux nations. Le cadre d’Israël est débordé. Les Gentils avaient eu des oreilles pour entendre et un cœur pour apprécier alors que les Juifs pharisaïques, qui entourent le Seigneur, étaient aveugles et farouchement opposés.

 

Versets 43 à 45 : le sort d’Israël incrédule. Le Seigneur mentionne quelle sera la fin de cette génération incrédule. L’esprit immonde d’idolâtrie, qu’ils avaient possédé dans leur histoire passée, était effectivement sorti d’eux. Christ, qui révèle le vrai Dieu, aurait dû occuper la maison. Mais ils le rejettent. L’esprit immonde allait donc revenir avec sept esprits plus méchants que lui-même.  Cette parole du Seigneur se réalisera dans les derniers jours sous l’Antichrist. La génération incrédule des Juifs adorera l’image de la bête et sera asservie à des puissances sataniques terriblement fortes. Lorsque le jugement s’abattra, les Juifs apostats, sur qui il tombera, seront pires que tous ceux qui les ont précédé. Cela est aussi valable, sans doute, pour les générations des nations. L’esprit immonde dont il est question est, à n’en pas douter, l’esprit d’idolâtrie qui n’avait pas été en Israël depuis la captivité de Babylone. Cet esprit, avec sept esprits plus méchants, reviendra. L’état final de la génération perverse du peuple sera plus mauvais que lors des péchés précédents. Ces paroles auront leur accomplissement à la fin du siècle, quand les Juifs seront de nouveau idolâtres, et que toute la puissance du démon sera développée sous l’Antichrist.

Comprenons aussi, pour soi-même, que si un vice est vaincu sans Dieu, rien n’est réellement gagné. En effet, l’on peut chasser un vice grossier et le remplacer par un péché plus subtil. Satan règne alors plus que jamais dans un tel cœur. 

 

Versets 46 à 50 : la mère et les frères de Jésus. Ce chapitre se clôt sur l’incident significatif concernant la mère et les frères de Jésus. En Marc 3, 21 et 31, un mauvais esprit de ses proches était souligné. Ce n’est pas le cas ici. Le Seigneur se sert alors de leur intervention pour désavouer une relation purement naturelle et pour montrer que ce qui compterait dorénavant, c’était une relation de nature spirituelle. Pour avoir une vraie relation avec Jésus, il faut faire la volonté du Père qui est dans les cieux. Jésus met pour ainsi dire de côté l’ancien lien formé par sa venue comme fils d’Abraham, fils de David. Le lien désormais reconnu est celui formé par l’obéissance à la volonté de Dieu. 

 

Dans la fin du chapitre, Jésus rompt les liens qui subsistent naturellement entre lui et le peuple selon la chair. Il le fait publiquement. Dès lors, ses paroles et ses actes rendent témoignage à l’oeuvre nouvelle qu’il faisait réellement sur la terre. 

 

Si le Seigneur rompt les liens entre lui et le peuple, c’est que le peuple, comme le démontre ce chapitre et le précédent, méprise le Seigneur. Si les rapports cessent, un système entièrement différent est mis en évidence. Il s’agit du royaume sous une forme particulière. Jésus accepte ce rejet, tout abominable qu’il fut, comme étant la volonté du Père. Il dépend de son Père et non des hommes. Mais il y a donc une position nouvelle : le Fils révèle le Père. Jésus s’est entièrement soumis et pour le résidu, pour nous, il faut s’abaisser et entrer comme renié par le monde, d’une manière consciente, dans la possession de nos privilèges sur un terrain plus élevé, le terrain céleste.

 

Au ch. 13, Jésus quitte la maison et s’assied au bord du lac. Il prend une position nouvelle en dehors d’Israël pour annoncer à la multitude ce qu’était réellement son œuvre : un semeur sorti pour semer. 

 

Le chapitre 12 marque donc la fin de la première partie de cet évangile par le rejet du Messie.

 

 

 

 

Chapitre 13                                                               Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et en ce jour-là, Jésus, étant sorti de la maison, s’assit près de la mer. 2 Et de grandes foules étaient rassemblées auprès de lui, de sorte que, montant dans une nacelle, il s’assit; et toute la foule se tenait sur le rivage. 3 Et il leur dit beaucoup de choses par des paraboles, disant: Voici, un semeur sortit pour semer. 4 Et comme il semait, quelques [grains] tombèrent le long du chemin, et les oiseaux vinrent et les dévorèrent. 5 Et d’autres tombèrent sur les endroits rocailleux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre; et aussitôt ils levèrent, parce qu’ils n’avaient pas une terre profonde; 6 et, le soleil s’étant levé, ils furent brûlés, et parce qu’ils n’avaient pas de racine, ils séchèrent. 7 Et d’autres tombèrent entre les épines, et les épines montèrent et les étouffèrent. 8 Et d’autres tombèrent sur une bonne terre et produisirent du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente. Qui a des oreilles pour entendre*, qu’il entende.

10 Et les disciples, s’approchant, lui dirent: Pourquoi leur parles-tu en paraboles? 11 Et lui, répondant, leur dit: C’est parce qu’à vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux; mais à eux, il n’est pas donné. 12 Car à quiconque a, il sera donné, et il sera dans l’abondance; mais à quiconque n’a pas,  cela même qu’il a sera ôté. 13 C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce que voyant ils ne voient pas, et qu’entendant ils n’entendent ni ne comprennent. 14 Et par eux s’accomplit la prophétie d’Ésaïe qui dit: «En entendant vous entendrez et vous ne comprendrez point, et en voyant vous verrez et vous n’apercevrez point; 15 car le cœur de ce peuple s’est épaissi, et ils ont ouï dur de leurs oreilles*, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient des yeux, et qu’ils n’entendent des oreilles, et qu’ils ne comprennent du cœur, et qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse» [Ésaïe 6:9-10]. 16 Mais bienheureux sont vos yeux, car ils voient, et vos oreilles, car elles entendent; 17 car en vérité, je vous dis, que plusieurs prophètes et [plusieurs] justes ont désiré de voir les choses que vous voyez, et ils ne les ont pas vues, et d’entendre les choses que vous entendez, et ils ne les ont pas entendues.

18 Vous donc, écoutez la parabole du semeur. 19 Toutes les fois que quelqu’un entend la parole du royaume, et ne [la] comprend pas, le méchant vient et ravit ce qui est semé dans son cœur; c’est là celui qui a été semé le long du chemin. 20 Et celui qui a été semé sur les endroits rocailleux, c’est celui qui entend la parole, et qui la reçoit aussitôt avec joie; 21 mais il n’a pas de racine en lui-même, mais n’est que pour un temps: et quand la tribulation ou la persécution survient à cause de la parole, il est aussitôt scandalisé. 22 Et celui qui a été semé dans les épines, c’est celui qui entend la parole; et les soucis* de ce siècle** et la tromperie des richesses étouffent la parole, et il*** est sans fruit. 23 Et celui qui a été semé sur la bonne terre, c’est celui qui entend et comprend la parole, qui aussi porte du fruit, et produit l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente.

24 Il leur proposa une autre parabole, disant: Le royaume des cieux a été fait semblable à un homme qui semait de bonne semence dans son champ. 25 Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie parmi le froment, et s’en alla. 26 Et lorsque la tige monta et produisit du fruit, alors l’ivraie aussi parut. 27 Et les esclaves du maître de la maison, s’approchant, lui dirent: Seigneur, n’as-tu pas semé de bonne semence dans ton champ? D’où vient donc qu’il a l’ivraie? 28 Et il leur dit: Un ennemi a fait cela. Et les esclaves lui dirent: Veux-tu donc que nous allions et que nous la cueillions? 29 Et il dit: Non, de peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez le froment avec elle. 30 Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Cueillez premièrement l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler, mais assemblez le froment dans mon grenier.

31 Il leur proposa une autre parabole, disant: Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde qu’un homme prit et sema dans son champ: 32 lequel est, il est vrai, plus petit que toutes les semences; mais quand il a pris sa croissance, il est plus grand que les herbes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent et demeurent dans ses branches.

33 Il leur dit une autre parabole: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme prit et qu’elle cacha parmi trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout fût levé.

34 Jésus dit toutes ces choses aux foules en paraboles, et sans parabole il ne leur disait rien; 35 en sorte que fût accompli ce qui a été dit par le prophète, disant: «J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je proférerai des choses qui ont été cachées dès la fondation du monde» [Psaume 78:2].

36 Alors, ayant congédié les foules, il entra dans la maison; et ses disciples vinrent à lui, disant: Expose-nous la parabole de l’ivraie du champ. 37 Et lui, répondant, leur dit: Celui qui sème la bonne semence, c’est le fils de l’homme; 38 et le champ, c’est le monde; et la bonne semence, ce sont les fils du royaume; et l’ivraie, ce sont les fils du méchant; 39 et l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable; et la moisson, c’est la consommation du siècle*; et les moissonneurs sont des anges. 40 Comme donc l’ivraie est cueillie et brûlée au feu, il en sera de même à la consommation du siècle*41 Le fils de l’homme enverra ses anges, et ils cueilleront de son royaume tous les scandales* et ceux qui commettent l’iniquité**, 42 et ils les jetteront dans la fournaise de feu: là seront les pleurs et les grincements de dents. 43 Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Qui a des oreilles pour entendre*, qu’il entende.

44 Encore, le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ, qu’un homme, après l’avoir trouvé, a caché; et de la joie qu’il en a, il s’en va, et vend tout ce qu’il a, et achète ce champ-là.

45 Encore, le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherche de belles perles; 46 et ayant trouvé une perle de très-grand prix, il s’en alla, et vendit tout ce qu’il avait, et l’acheta.

47 Encore, le royaume des cieux est semblable à une seinejetée dans la mer et rassemblant [des poissons] de toute sorte; 48 et quand elle fut pleine, ils la tirèrent sur le rivage, et s’asseyant, ils mirent ensemble les bons dans des vaisseaux, et jetèrent dehors les mauvais. 49 Il en sera de même à la consommation du siècle*: les anges sortiront, et sépareront les méchants du milieu des justes, 50 et les jetteront dans la fournaise de feu: là seront les pleurs et les grincements de dents.

51 Jésus leur dit: Avez-vous compris toutes ces choses? Ils lui disent: Oui, [Seigneur]. 52 Et il leur dit: C’est pour cela que tout scribe qui a été fait disciple du* royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui produit de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles.

53 Et il arriva que, quand Jésus eut achevé ces paraboles, il se retira de là. 54 Et étant venu dans son pays,  il les enseignait dans leur synagogue, en sorte qu’ils étaient étonnés et disaient: D’où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles? 55 Celui-ci n’est-il pas le fils du charpentier? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie? et ses frères, Jacques, et Joses*, et Simon, et Jude? 56 Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes auprès de nous? D’où donc viennent à celui-ci toutes ces choses? 57 Et ils étaient scandalisésen lui. Et Jésus leur dit: Un prophète n’est pas sans honneur, si ce n’est dans son pays et dans sa maison. 58 Et il ne fit pas là beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité.

— v. 9 : plusieurs omettent : pour entendre. — v. 15 : ils sont devenus durs d’oreille. — v. 22* : litt.: le souci. — v. 22** : = de ce monde (le sens du mot grec est originairement : la vie dans l’homme, puis, par dérivation, un âge, un siècle, l’éternité). — v. 22*** : ou : elle. — v. 39, 40 : la fin du temps actuel. — v. 41* : scandale,  ailleurs : occasion de chute (proprement : trébuchet, ou crochet de détente d’un piège). — v. 41** : iniquité, ici, marche sans loi, sans frein ; comme 7:23. — v. 43 : plusieurs omettent : pour entendre. — v. 47 : seine : sorte de filet qu’on place verticalement et parallèlement au rivage, puis qu’on ramène vers le rivage. — v. 49: la fin du temps actuel. — v. 52: litt.: au ; ou pour le. — v.55 : plusieurs : Joseph. — v. 57 : voir note au verset 41.

 

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 13                 Retour au début

III = Ch. 13 à 20 : le service du roi rejeté (2ème grande partie)

Chapitre 13 : sept paraboles dont six du royaume des cieux

Versets 01 à 09 : la parabole du semeur

Versets 10 à 17 : pourquoi Jésus parlait en paraboles

Versets 18 à 23 : l’explication de la parabole du semeur

Versets 24 à 58 : les six paraboles du royaume des cieux avec :

Versets 24 à 30 : la parabole de l’ivraie

Versets 31 + 32 : la parabole du grain de moutarde

Versets 33         : la parabole du levain

Versets 36 à 43 : l’explication de la parabole de l’ivraie

Versets 44        : la parabole du trésor

Versets 45 + 46 : la parabole de la perle de grand prix

Versets 47 + 48 : la parabole du filet

Versets 49 à 52 : ce que Jésus fera ensuite

Versets 53 à 58 : Jésus dans son pays

Dans Matthieu

 Voir Marc

Voir Luc

 

v. 01 à 53

 Ch. 4 v. 1 à 34

 Ch. 08 v. 04 à 18

 Ch. 13 v. 18 à 21

 

v. 54 à 58

 Ch. 6 v. 1 à 6

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Ce chapitre se situe, dans le temps, à la période lors de laquelle les chefs du peuple avaient blasphémé contre le Saint Esprit (ch. 12, 22-32); s’ensuit un jugement sur le système tout entier même si la patience de Dieu cherchait encore tous ceux qui avaient des oreilles pour écouter. L’homme, sous le régime de la loi, a montré qu’il ne pouvait pas atteindre à la justice légale et qu’il ne pouvait pas recevoir Dieu venu en grâce. La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ. L’homme Christ Jésus était là pour gagner l’homme et pour guérir, par sa puissance, tous les maux auxquels l’homme avait été assujetti par le péché. Mais l’homme n’a pas voulu du Fils de Dieu, de Jésus Christ. 

 

Ainsi (v. 1) Jésus sort de la maison. C’est est un signe de ce changement dans les voies de Dieu. Jésus présente alors la parabole du semeur. Cela signifie qu’il ne cherche plus de fruit mais qu’il apporte dans ce monde ce qui devait en produire. Le Seigneur ne va pas plus loin que la parole du royaume. Ce chapitre contient sept paraboles. La première n’est pas une similitude du royaume; les autres le sont. Les paraboles deux, trois et quatre présentent la forme que prendrait le royaume dans le monde. Les trois dernières (cinq, six et sept) présentent les pensées de Dieu en établissant de cette manière le royaume et puis le résultat de tout à la fin du siècle.

 

Versets 01 à 09 : la parabole du semeur. Elle indique l’effet visible de la parole sur les individus. C’est l’oeuvre extérieure de Christ comme semeur. L’oeuvre du Saint Esprit, enseignée ailleurs, n’est pas ici. Ici, Christ sème. Le troisième terrain de cette parabole est un mal très subtil; c’est le monde et les affaires. Ce n’est grossier comme péché mais, néanmoins, la parole est étouffée et ne produit rien. Cela se trouve aussi chez le chrétien. Il n’est pas mort, mais il dort.

Dans cette parabole, le semeur n’est pas nommé car il s’agit de l’effet de la parole dans le cœur de l’homme indépendamment de celui qui la sème.

Par contre (v. 24 à 30), dans la parabole du froment et de l’ivraie, qui présente une similitude du royaume, celui qui sème prend le caractère de Fils de l’homme et non pas celui de Christ qui a été rejeté. Ici encore se trouve le caractère général de l’oeuvre que le Seigneur faisait. Il semait. Et il ne faut pas chercher le résultat personnel dans l’individu mais le résultat public dans le monde. Le monde est le champ où il a semé de la bonne semence et l’homme est responsable dans le résultat produit. C’est alors que l’ennemi sème de l’ivraie. L’ivraie gâte l’ensemble de la récolte dans le champ; le mal qui est fait est sans remède. Ainsi le royaume des cieux présente dans ce monde une récolte gâtée en ce qu’il y a d’une part le fruit de l’oeuvre du Seigneur et de l’autre celui de l’oeuvre de l’ennemi. Dans cette parabole, se trouve ce qui arrivera dans le royaume avant la manifestation du roi et avant l’exécution du jugement par lui. Quand le roi sera là, il n’y aura plus de paraboles. Le mystère de Dieu sera terminé.

 

Versets 10 à 17 : pourquoi Jésus parlait en paraboles. Ces versets mentionnent le jugement du peuple selon la prophétie d’Es. 6, 9-10. Mais il y a aussi la séparation d’un résidu reconnu du Seigneur. Les disciples ont donc posé la question au Seigneur « pourquoi leur parles-tu (aux foules) en paraboles (v. 10). Sa réponse enseigne qu’il y a maintenant une différence entre la masse du peuple et ceux qui écoutent sa Parole et la reçoivent (comme déjà vu au ch. 12, 46 à 50). Jésus explique aux disciples les enseignements contenus dans les paraboles. Ceux qui reçoivent Christ ont seuls l’intelligence des pensées de Dieu. Aujourd’hui comme alors. Cela est caché à tous ceux qui ne reçoivent pas Christ. Le royaume des cieux ne pouvait pas s’établir en gloire, comme les prophètes l’avaient annoncé, puisque le roi était rejeté. Le royaume s’établissait alors d’une manière mystérieuse. Par ses enseignements, le Seigneur fait comprendre aux disciples quelle sera la forme de ce royaume prendra jusqu’à son établissement en gloire. C’est pourquoi il dit : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux; mais à eux, il n’est pas donné. Car à quiconque a, il sera donné, et il sera dans l’abondance; mais à quiconque n’a pas, cela même qu’il a sera ôté » (cf v. 11 et 12). Ceux qui recevaient Jésus entreraient dans la plénitude des bénédictions qu’il apportait, tandis que le peuple, qui se vantait de ses privilèges de peuple de Dieu sur la terre, tout en rejetant Jésus, perdrait les privilèges qu’il avait possédés jusque-là. Ainsi, par sa propre faute, il s’est privé de tout droit à la bénédiction, jusqu’à ce qu’il soit reçu en grâce en vertu de la mort de Christ. C’est précisément ce qui va arriver à la chrétienté. On célèbre (ou on célébrait) les avantages du christianisme sur le paganisme et le judaïsme; les protestants se vantent des lumières qu’ils possèdent à la suite de la Réformation, tandis que le catholicisme prétend toujours être la vraie Église. Mais que fait-on de Christ et de sa Parole ?

 

Versets 18 à 23 : explication de la parabole du semeur. Jésus explique aux disciples les raisons pour lesquelles il n’y a pas eu de fruit porté dans les trois premiers cas mentionnés dans la parabole du semeur.

La semence jetée le long du chemin symbolise le cœur qui ne comprend pas la Parole. Il ne comprend pas du fait que son cœur est dur comme le chemin et tout le monde y passe. C’est le cœur de ceux qui sont occupés de tout, sans aucun besoin pour les choses de Dieu. La semence reste à la surface; l’ennemi ne tardera pas à la ravir. La semence jetée sur les endroits rocailleux typifie celui qui reçoit la Parole avec joie. Il l’écoute et elle lui plaît; c’est une personne qui dira quelque chose comme « Cet orateur a bien parlé. Je reviendrai l’écouter ». Mais cette personne va être mise à l’épreuve va venir. En effet, le monde s’opposera car il n’apprécie pas les effets de la Parole dans une âme, même si ces effets sont moindres ! Ainsi, ceux qui ont apprécié la Parole sont vite exposés aux moqueries, voire à d’autres tribulations comme la persécution, etc. Alors, devant de telles conséquences, ils se retireront et oublieront; tout est fini … comme le blé dans les rocailles qui a levé aussitôt et, lorsque le soleil le frappe, il sèche vite; il n’a pas de racine. La conscience n’a pas été exercée. Vient ensuite le cas de ceux qui sont semés dans les épines. Ces personnes entendent l’évangile et des effets extérieurs sont visibles. C’est comme une tige de blé dans un buisson; elle peut grandir, même porter même un épi mais il n’y a pas de fruit. Les soucis typifient les épines qui étouffent la Parole de la vie. La quatrième classe est celle de la graine semée sur la bonne terre. C’est le cas d’une personne qui comprend la Parole et dont le cœur a été préparé. La conscience a été labourée par la vérité; lorsque les épreuves sont venues, il y a eu du fruit produit qui découlait de la vie divine à la gloire de Dieu. Le fruit, sous diverses formes, manifeste la vie de Dieu dans le croyant.

 

Versets 24 à 58 : les six paraboles du royaume des cieux. Dans les v. 36 et suivants, le Seigneur entre dans la maison et parle à ses disciples seuls. Il développe les principes intérieurs du royaume dont il parle. Il communique les pensées de Dieu. Il communique aussi le but réel de ce que le Seigneur a fait ainsi que l’action de ceux qui entrent avec intelligence dans ses voies. Il y a donc, jusqu’ici, trois descriptions du royaume sur la terre pendant l’absence du roi avec un mélange, dans la parabole du froment et de l’ivraie, de bon et de mauvais. Il y a aussi, en rapport avec la grande puissance humaine et politique dans la parabole du grain de moutarde, la profession générale de doctrine dans la parabole du levain. Puis, après la citation du Ps. 78, 2,  Jésus explique la parabole de l’ivraie. Le Seigneur ajoute ce qui concerne la manifestation du résultat dans ce monde. Le Fils de l’homme apparaît ici pour ôter tout scandale de son royaume; les méchants sont donc jetés dans une fournaise de feu. C’est le jugement exécuté. Et après le jugement, les justes luisent dans le royaume comme le soleil, comme Jésus lui-même. Voilà l’explication divine de ce qui était un mystère auparavant : tout ce qui est révélé se trouve dans le monde, c’est-à-dire le royaume avant puis le royaume après le jugement. Le grain est caché mais rien n’est dit du grenier ni de l’état du grain quand il est là.

Le Seigneur donne des instructions à la multitude. Tout est présenté en paraboles à la multitude (cf v. 34) qui ne recevait pas Jésus. Sous le rapport de son rejet, Jésus évoque un aspect du royaume non révélé dans l’Ancien Testament.

 

Jésus, après la parabole du levain, ne demeure pas avec la foule au bord de la mer, mais il rentre dans la maison. Là, il est dans l’intimité avec eux, et révèle le vrai but du royaume des cieux

 

Encore, pour les six paraboles du royaume des cieux :

 

Versets 24 à 30 : la parabole de l’ivraie. C’est l’effet des semailles dans le monde jusqu’à la fin du siècle. La question de l’exécution du jugement ne se trouve pas ici mais dans l’explication des v. 36 à 43. Dans les paraboles, il y a des mystères; cela exige une révélation de manière à pouvoir les connaître. Dans les paraboles, il y a, à la fin et en général, le temps de la moisson. L’ivraie est premièrement visible sur le champ dans ce monde alors que le bon grain est caché dans le Seigneur. Avant d’expliquer la parabole de l’ivraie, le Seigneur donne deux autres similitudes du royaume; il s’agit en fait ici du royaume. Dans les paraboles deux à sept, ce sont des similitudes de ce royaume. Dans les v. 24 à 30 l’ivraie désigne le mal opéré au milieu des chrétiens par Satan par les mauvaises doctrines, etc. Lorsque l’ivraie sera liée, qui représente l’œuvre de l’ennemi, le jugement est proche. L’Église sera enlevée. Mais avant de parler du jugement, le Seigneur donne d’autres tableaux avec les formes que prendra le royaume pendant son absence.

 

Versets 31 + 32 : la parabole du grain de moutarde.

Verset  33          : la parabole du levain.

Dans ces deux paraboles, comme dans les suivantes, le caractère que prendra le royaume est là. « Il est semblable à » ; non pas « il est devenu » comme dans la parabole de l’ivraie et du bon grain. Le grand arbre et le levain montrent le résultat dans le monde. Le trésor et la perle montrent ce qui est acquis par Dieu.

Dans les paraboles du grain de moutarde et du levain, le caractère du royaume est celui relatif aux circonstances actuelles en rapport avec le rejet du roi. Les v. 31 et 32 contiennent la parabole du grain de moutarde. Le v. 33 contient la parabole du levain. Dans le grain de moutarde l’on reconnaît l’apparence publique du système chrétien tel qu’elle a été pendant des siècles. Ici point de jugement. Au v. 33, le levain est la similitude. Le levain représente un mal (sous forme de doctrine) qui s’insinue partout. Le levain forme la pâte entière selon sa propre nature. Le tout est levé : c’est la chrétienté. Mais toujours pas de jugement. C’est le royaume tel qu’il est quand le grain de moutarde ou le levain ont pleinement agi et produit leur effet.  C’est la profession générale du christianisme; cela dans une forme où aucune idée du bien n’est présentée. Le levain n’est pas, dans la Bible, une image du bien. Il n’est pas, non plus, dans le cas précis, présenté forcément dans un sens mauvais. Ici l’individu est mis de côté car ces paraboles ne représentent pas sa description. En effet, l’individu n’est pas le royaume des cieux.

Dans la parabole du levain, nous n’y avons pas la foi proprement dit, ni la vie. C’est une religion, c’est la chrétienté, c’est la profession des doctrines dans des cœurs qui ne supportent ni Dieu ni la vérité et qui se lient toujours à l’état de corruption de la doctrine elle-même.

 

Versets 36 à 43 : explication de la parabole de l’ivraie. Le travail de l’ennemi est mis en évidence. Il faut enlever les mauvais mais ce n’était pas permis au serviteur. Dans la parabole du filet (v. 47 et 48), il s’agissait de mettre les bons poissons (enfants) dans des vaisseaux; c’était l’œuvre intelligente des pêcheurs. Il ne faut pas oublier que les derniers temps étaient déjà venus du temps des apôtres.

Le chapitre 12 renseignait sur le jugement du peuple juif. Maintenant (ch. 13), le royaume est tel qu’il est pendant l’absence du roi. Plus loin (chapitre 16), il y aura « l’assemblée » bâtie par Christ puis le royaume en gloire (au ch. 17).

Dans la parabole de l’ivraie, il y a le jugement (au v. 42) pour ceux qui sont caractérisés par l’iniquité et les scandales. À l’opposé (v. 43), les justes auront part au royaume du Père. Le royaume des cieux est donc divisé en deux parties. Il y a d’une part le royaume du Fils de l’homme en rapport avec ce qui est soumis à Christ. Et d’autre part il y a le royaume du Père (de notre Père) en rapport avec la place, notre place (celle des justes) semblable à Jésus devant le Père. Dans l’explication de ce récit, les v. 40 à 43 montrent de nouveaux développements qui concernent le temps des jugements (à la consommation du siècle). C’est le Seigneur qui les donne. 

 

Verset  44          : la parabole du trésor caché.

Versets 45 + 46 : la parabole de la perle de grand prix.

Ces paraboles relatent les pensées de Dieu et le but du Seigneur dans le royaume. Comme dans les paraboles du grain de moutarde et du levain, il n’y est pas question  de jugement. Pour le trésor (v. 44), Jésus a tout quitté, jusqu’à donner sa vie, pour  avoir des hommes sauvés et parfaits dans le royaume des cieux. La parabole de la perle de grand prix présente une différence en ce que Christ a trouvé dans l’Église l’objet de ses recherches. Ainsi donc, comme ce marchand qui cherchait de belles perles, la perle de très-grand prix représente l’Église dans sa beauté morale; c’est différent d’un système ou de l’église « corps ». Christ a quitté sa gloire messianique et a donné sa vie. Si, en relation avec Israël, Sion est appelée « la perfection de beauté » (voir Ps. 50, 2), c’est terrestre. Pour l’Église, c’est céleste et réellement selon le cœur de Dieu.

Dans les trois dernières paraboles (du trésor, de la perle de très-grand prix et du filet), il y a, dans la seconde, le discernement qui caractérise l’action du marchand. Les paraboles du trésor et du filet montrent d’une part le champ qui est acheté et de l’autre le filet rempli. Dans un cas comme dans l’autre, le trésor et les bons poissons sont distingués de ce qui est pris extérieurement. Ils sont le but de l’action, soit du marchand, soit du pêcheur. 

 

Versets 47 + 48 : la parabole de la seine (du filet). L’attention la plus sérieuse est de mise. Il y a le filet de l’évangile qui est jeté dans la mer des peuples et qui rassemble des poissons de toutes espèces. Il y est question de l’effet de l’évangile. Cet effet s’applique particulièrement à nos jours aussi (2017). Le résultat consiste de tous ces poissons pris dans le filet. Il y a alors le tri entre les bons et les mauvais poissons. Dans les pêcheurs qui trient, n’avons-nous pas comme une image du christianisme qui a rassemblé une certaine masse de gens, qui tous, ont une place ensemble dans le filet de la chrétienté. Puis, à la fin des jours, les serviteurs de Christ, s’occupent de la masse et recueillent les bons dans des vaisseaux. Ces serviteurs de Christ ont l’intelligence pour distinguer les bons des mauvais. Lorsque le jugement public arrivera, ce sera l’inverse. Les anges, ministres de la providence du gouvernement de Dieu, prennent non les bons, mais les méchants sur la terre et les jettent dans le feu. Ils ne s’occupent que des mauvais. N’avons-nous pas ce principe de l’évangile qui rassemble beaucoup de personnes et le but du Seigneur est de mettre les siens ensemble, en des compagnies à part. Mais la parabole semble parler directement du résultat de l’opération de l’évangile, en rassemblant beaucoup de gens comme ayant part au nom chrétien. Donc, comme seconde opération, on fait le triage sur le rivage; les bons son mis à part. L’exécution du jugement est autre chose. 

 

Versets 49 à 52 : ce que Jésus fera ensuite. Ces paraboles (voir v. 51 et 52) contiennent des choses vieilles et des choses nouvelles. La doctrine du royaume, par exemple, était une doctrine bien connue. Que le royaume doive prendre les formes décrites par le Seigneur, qu’il doit embrasser tout le monde sans distinction, le peuple de Dieu tirant son existence non pas d’Abraham, mais de la Parole. Tout cela était bien nouveau. Tout était de Dieu. Le scribe avait bien connaissance du royaume, mais il ignorait entièrement le caractère qu’il prendrait comme royaume des cieux, planté par la Parole dans ce monde, ce dont tout dépend ici. Ces choses nouvelles et ces choses vieilles du v. 52 nous aident à saisir le but des paraboles. Le royaume des cieux annoncé par Daniel est par exemple une chose ancienne. Mais ce sont les choses nouvelles qui prédominent. Dans ces choses nouvelles, il y a le Seigneur qui adopte une nouvelle méthode d’enseignements, celle des paraboles. Le v. 10 a montré que cette innovation a frappé les disciples. La première parabole a indiqué une nouvelle méthode de travail divin. Puis le Seigneur a présenté des développements qui donnent une signification nouvelle à l’expression « royaume des cieux ».
Enfin des révélations nouvelles ont été annoncées au v. 35. Pour que les chrétiens ne se séparent pas, on prend souvent ce verset de la parabole de l’ivraie : « Laissez-le croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson ». Mais c’est différent, car il s’agit d’ôter de la terre, d’arracher, d’exercer le jugement sur ceux qui n’ont pas la vie. C’est différent de la parole qui ordonne aux croyants de se séparer du mal. En séparant du mal, on ôte personne de la terre. Nous ne jugeons pas car c’est le temps de la grâce et non celui du jugement. Mais nous avons à discerner et à garder ce qui convient au Seigneur. La moisson dans la Parole est la figure du jugement qui sépare les méchants des justes. La vendange représente le jugement qui emporte tout ce qu’il trouve. 

 

Versets 53 à 58 : Jésus dans son pays. Le Seigneur reprend ses travaux au milieu des Juifs. Mais les Juifs ne voient pas au-delà des choses que leurs cœurs naturels pouvaient apercevoir. La bénédiction du Seigneur était arrêtée par leur incrédulité, il était rejeté par Israël comme prophète, aussi bien que comme roi. 

 

Encore :

Ainsi donc dans les six paraboles du royaume des cieux, quatre similitudes ne mentionnent pas le jugement mais l’apparence extérieure ou le but de Dieu dans le royaume ainsi que le résultat soit dans le monde, soit auprès de Dieu. Dans les paraboles de l’ivraie et du froment, puis dans celle de la seine ou du filet, il est question de jugement avec quelques différences. Dans la première, le jugement c’est la préparation de l’action de Dieu dans le monde; dans le cas du filet, il y a le résultat du travail de l’homme car le mélange est le résultat du travail de l’homme.

 

 

Chapitre 14                                                               Retour au début de l’évangile selon Matthieu

En ce temps-là, Hérode le tétrarque* ouït parler de la renommée de Jésus; 2 et il dit à ses serviteurs: C’est Jean le baptiseur; il est ressuscité des morts, et c’est pourquoi les miracles s’opèrent par lui. 3 Car Hérode, ayant fait prendre Jean, l’avait fait lier et mettre en prison, à cause d’Hérodias, la femme de Philippe son frère; 4 car Jean lui disait: Il ne t’est pas permis de l’avoir. 5 Et tout en ayant le désir de le faire mourir, il craignait la foule, parce qu’ils le tenaient pour prophète. Mais lorsqu’on célébrait l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa devant tous, et plut à Hérode: 7 sur quoi il lui promit avec serment de lui donner tout ce qu’elle demanderait. Et elle, poussée par sa mère: Donne-moi ici, dit-elle, dans un plat, la tête de Jean le baptiseur. 9 Et le roi en fut affligé; mais, à cause des serments et de ceux qui étaient à table avec lui, il donna l’ordre qu’on la lui donnât. 10 Et il envoya décapiter Jean dans la prison. 11 Et sa tête fut apportée dans un plat et donnée à la jeune fille; et elle la porta à sa mère. 12 Et ses disciples vinrent et enlevèrent le corps et l’ensevelirent; et s’en allant, ils rapportèrent à Jésus [ce qui était arrivé].

13 Et Jésus, l’ayant entendu, se retira de là dans une nacelle en un lieu désert, à l’écart; et les foules, l’ayant appris, le  suivirent à pied, des [différentes] villes. 14 Et étant sorti, il vit une grande foule; et il fut ému de compassion envers eux, et il guérit leurs infirmes. 15 Et le soir étant venu, ses disciples vinrent à lui, disant: Le lieu est désert, et l’heure est déjà passée; renvoie les foules, afin qu’elles s’en aillent aux villages et qu’elles s’achètent des vivres. 16 Mais Jésus leur dit: Il n’est pas nécessaire qu’elles s’en aillent; vous, donnez-leur à manger. 17 Mais ils lui disent: Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. 18 Et il dit: Apportez-les-moi ici. 19 Et ayant donné l’ordre aux foules de s’asseoir sur l’herbe, ayant pris les cinq pains et les deux poissons, il regarda vers le ciel et bénit; et ayant rompu les pains, il les donna aux disciples, et les disciples aux foules. 20 Et ils mangèrent tous et furent rassasiés. Et ils ramassèrent, des morceaux qui étaient de reste, douze paniers pleins. 21 Or ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, outre les femmes et les enfants.

22 Et aussitôt il contraignit les disciples de monter dans la nacelle et de le précéder à l’autre rive, jusqu’à ce qu’il eût renvoyé les foules. 23 Et quand il eut renvoyé les foules, il monta sur une montagne à l’écart pour prier; et le soir étant venu, il était là seul.

24 Or la nacelle était déjà au milieu de la mer, battue par les vagues, car le vent était contraire. 25 Et à la quatrième veille de la nuit*, il s’en alla vers eux, marchant sur la mer. 26 Et les disciples, le voyant marcher sur la mer, furent troublés, disant: C’est un fantôme. Et ils crièrent de peur. 27 Mais Jésus leur parla aussitôt, disant: Ayez bon courage; c’est moi, n’ayez point de peur. 28 Et Pierre, lui répondant, dit: Seigneur, si c’est toi, commande-moi d’aller à toi sur les eaux. 29 Et il dit: Viens. Et Pierre, étant descendu de la nacelle, marcha sur les eaux pour aller à Jésus. 30 Mais voyant que le vent était fort, il eut peur; et comme il commençait à enfoncer, il s’écria, disant: Seigneur, sauve-moi! 31 Et aussitôt Jésus, étendant la main, le prit et lui dit: Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté? 32 Et quand ils furent montés dans la nacelle, le vent tomba. 33 Et ceux qui étaient dans la nacelle vinrent et lui rendirent hommage, disant: Véritablement tu es le Fils de Dieu!

34 Et ayant passé à l’autre rive, ils vinrent dans la contrée de Génésareth. 35 Et les hommes de ce lieu-là, l’ayant reconnu, envoyèrent dans tout le pays d’alentour; et on lui apporta tous ceux qui se portaient mal; 36 et ils le priaient de [les laisser] toucher seulement le bord de sa robe: et tous ceux qui le touchèrent furent complètement guéris.

— v. 1: Hérode Antipas, fils d’Hérode le grand (ch. 2). — v. 25: voir note à Luc 12:38.

 

 

 

 

 

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III = Ch. 13 à 20 : le service du roi rejeté (2ème grande partie)

Chapitre 14 :

Versets 01 à 12 : mort de Jean le baptiseur

Versets 13 à 21 : multiplication des pains

Versets 22 – 23 : Jésus sur la montagne

Versets 24 à 33 : les disciples dans la tempête

Dans Matthieu

 Voir Marc

Voir Luc

Voir Jean

v. 01 à 12

 Ch. 6 v. 14-16, 21-29

 Ch. 9 v. 07 à 09

 –

v. 13 à 21

 Ch. 6 v. 30 à 44

 Ch. 9 v. 10 à 14

 Ch. 6 v. 01 à 14

v. 22 à 36

 Ch. 6 v. 45 à 56

 –

 Ch. 6 v. 15 à 21

 

Versets 1 à 12 : mort de Jean le baptiseur. À ce stade de l’évangile, Jésus n’est pas vraiment connu à Nazareth. Toutefois, sa renommée parvient aux oreilles d’Hérode. Ce dernier admet qu’un mort peut être ressuscité, comme Paul le dit par ailleurs à un autre Hérode (voir v. 1, 2 et Act. 26, 8). Cela conduit Matthieu à rapporter l’histoire du martyr de Jean qui avait eu lieu peu auparavant. Jean, par son témoignage fidèle, avait suscité la colère d’Hérode et la vengeance d’Hérodias. Il fut mis à mort en raison d’un serment impie. Voilà ce que fait l’homme qui gouvernait une grande partie des Juifs. Il a transgressé la loi de Dieu pour assurer le crédit de sa propre parole. Mais c’est aussi, pour les Juifs, un châtiment. Les v. 3 et 4 font part du péché dans lequel Hérodias vivait. Jean l’avait fidèlement fait ressortir. Dans cette scène, les disciples ont discerné ce qu’il fallait faire du corps de Jean. Puis ils rapportèrent tout à Jésus. La lampe de Jean s’est éteinte. Ils se tournent alors vers la vraie lumière et trouvent la consolation. Jésus, lui, se retire alors en un lieu désert (v. 13). Marc indique que c’est le moment où les disciples sont revenus de leur mission. Si les chapitres 11 et 12 ont fait part du rejet formel de Jésus par son peuple, et si le chapitre 13 a montré de nouveaux développements, le chapitre 14 indique que ce rejet est total du fait que Jean, précurseur de Jésus, fut mis à mort.

 

Versets 13 à 21: multiplication des pains. Dans ce moment critique, une période de solitude et de tranquillité s’impose pour Jésus. Mais les foules sont là; Jésus, ému de compassion, répond à leurs besoins. L’indifférence de Nazareth et la méchanceté d’Hérode n’ont produit aucun changement en lui. Il faut la peine de méditer les compassions immuables du cœur de Christ ! Jésus est fatigué mais il ne renvoie pas les foules. Au contraire, il en prend soin par la multiplication des pains. Les disciples sont mis là à l’épreuve. Pensons au Ps. 132, 15 : Jésus n’est-il pas le dispensateur des dons du ciel ? Aussi est-ce vers le ciel qu’il regarde en bénissant. En relation avec la multiplication des pains, notons qu’il y a aussi un aspect prophétique avec le nombre (12) des corbeilles contenant les restes. 

 

Versets 22 et 23 : Jésus prie sur la montagne.

Versets 24 à 33  : les disciples dans la tempête.

Versets 34 à 36  : sur l’autre rive.

Encore deux grands fruits dans ce chapitre. D’une part, Jésus est parfaitement suffisant lorsqu’il est en présence des besoins des hommes; cela qu’il s’agisse de la misère de la foule ou de la faiblesse des disciples. D’autre part, Jésus n’est pas dépassé lorsqu’il se trouve confronté à la puissance de l’adversaire. Non seulement il marche sur la mer déchaînée (v. 24 à 33) mais il donne, à un faible disciple, le pouvoir d’en faire autant ! Jésus avait passé la nuit à prier sur la montagne (v. 23) tandis que les disciples luttaient contre les circonstances adverses. Jésus a le pouvoir de calmer la tempête, comme au ch. 8, 26. Il démontre aussi sa suprématie absolue du fait que la tempête n’est rien pour lui (cf v. 27 + Ps. 77, 19). La présence de Jésus réconforte les disciples bien que la tempête fait rage. Et quand il est dans la nacelle, le vent tombe (v. 32). Dans ce passage, Jésus apporte avec lui davantage que du réconfort; Pierre le découvre du fait puisqu’il peut se rendre conforme à Lui. N’avons-nous pas aussi, dans ce fait que Pierre va vers Jésus, une allégorie pour montrer que les disciples devaient quitter le bateau de la loi pour prendre un sentier de pure foi. De même, lorsque Paul fait ses adieux aux anciens d’Éphèse, il ne les recommande pas à un code de lois, mais à Dieu et à la parole de sa grâce. C’est ainsi qu’il faut sortir vers Lui, hors du camp (cf Héb. 13, 13). Voilà la position chrétienne : être hors du camp avec Dieu et avec la parole de sa grâce. Mais la foi de Pierre est très petite. Lorsqu’il détourne ses pensées du Maître, il a peur et enfonce. Mais il a foi et crie tout de suite à son Seigneur qui le secoure et ensemble ils vont dans la nacelle. L’évangile de Jean ajoute qu’ils regagnent la terre. Et dans cet épisode, plutôt que de nous attarder sur le manquement de Pierre, méditons la puissance de Christ et ce que Pierre a pu faire malgré sa petite foi. Personne d’autre n’a fait une chose semblable à Pierre. Sa défaillance momentanée a même servi à manifester que la puissance qui l’avait secouru était celle de son Seigneur. Alors, ceux qui étaient dans la nacelles rendent hommage au Fils de Dieu. Il y a un aperçu impressionnant de sa gloire, gloire qui brille de nouveau lorsqu’ils arrivent dans la contrée de Génésareth où les hommes de ce lieu-là honorent sa grâce aussi bien que sa puissance (v. 34 à 36). Tous ceux qui se portent mal accourent vers lui. Leur foi n’est pas déçue car tous ceux qui le touchent sont complètement guéris. La vraie guérison divine est une guérison à cent pour cent dans cent pour cent des cas. C’est un état de choses parfaitement merveilleux. 

 

Encore : les ch. 14 et 16 indiquent ce que Jésus était alors pour les Juifs et ce que le résidu deviendra en l’absence de Jésus. Leur renvoi, ou la mise de côté du peuple est décrite. Au ch. 15, on verra ce que Jésus était divinement pour Israël alors même que ce peuple était méchant et rejeté. Seulement Jésus était tel parce qu’il était Dieu et que ses conseils ne pouvaient changer. La grâce s’étend aux Gentils qui n’avaient aucun droit aux promesses. Dans ce déploiement des voies de Dieu, la grâce du Seigneur, une grâce divine, personnelle, se manifeste de la manière la plus touchante et la plus instructive. Des leçons pratiques sont aussi là, continuellement, pour nous.

 

Chapitre 15                                                 Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Alors les scribes et les pharisiens de Jérusalem viennent à Jésus, disant: Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens, car ils ne lavent pas leurs mains quand ils mangent du pain? 3 Mais lui, répondant, leur dit: Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu à cause de votre tradition? 4 car Dieu a commandé, disant: «Honore ton père et ta mère» [Exode 20:12]; et: «que celui qui médirade père ou de mère, meure de mort» [Exode 21:17]; 5 mais vous, vous dites: Quiconque dira à son père ou à sa mère: Tout ce dont tu pourrais tirer profit de ma part est un don*6 — et il n’honorera point son père ou sa mère. Et vous avez annulé le commandement de Dieu à cause de votre tradition. Hypocrites! Ésaïe a bien prophétisé de vous, disant: 8 «Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi; mais ils m’honorent en vain, enseignant comme doctrines des commandements d’hommes» [Ésaïe 29:13]. 10 Et ayant appelé la foule, il leur dit: Écoutez et comprenez: 11 ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme; mais ce qui sort de la bouche, c’est là ce qui souille l’homme.

12 Alors ses disciples, s’approchant, lui dirent: Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés en entendant cette parole? 13 Mais lui, répondant, dit: Toute plante que mon Père céleste n’a pas plantée sera déracinée. 14 Laissez-les; ce sont des aveugles, conducteurs d’aveugles: et si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. 15 Et Pierre, répondant, lui dit: Expose-nous cette parabole. 16 Et il dit: Et vous aussi, êtes-vous encore sans intelligence? 17 N’entendez-vous pas encore que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, et passe ensuite dans le lieu secret? 18 Mais les choses qui sortent de la bouche viennent du cœur, et ces choses-là souillent l’homme. 19 Car du cœur viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les injures: 20 ce sont ces choses qui souillent l’homme; mais de manger avec des mains non lavées ne souille pas l’homme.

21 Et Jésus, partant de là, se retira dans les quartiersde Tyr et de Sidon. 22 Et voici, une femme cananéenne de ces contrées-là, sortant, s’écria, lui disant: Seigneur, Fils de David, aie pitié de moi; ma fille est cruellement tourmentée d’un démon. 23 Et il ne lui répondit mot. Et ses disciples, s’approchant, le prièrent, disant: Renvoie-la, car elle crie après nous. 24 Mais lui, répondant, dit: Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. 25 Et elle vint et lui rendit hommage, disant:  Seigneur, assiste-moi. 26 Et lui, répondant, dit: Il ne convient pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens*27 Et elle dit: Oui, Seigneur; car même les chiensmangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. 28 Alors Jésus, répondant, lui dit: Ô femme, ta foi est grande; qu’il te soit fait comme tu veux. Et dès cette heure-là sa fille fut guérie.

29 Et Jésus, étant parti de là, vint près de la mer de Galilée; et montant sur une montagne, il s’assit là. 30 Et de grandes foules vinrent à lui, ayant avec elles des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés, et beaucoup d’autres; et elles les jetèrent à ses pieds, et il les guérit; 31 de sorte que les foules s’étonnèrent en voyant les muets parler, les estropiés guérir, les boiteux marcher, et les aveugles voir; et elles glorifièrent le Dieu d’Israël. 32 Et Jésus, ayant appelé à lui ses disciples, dit: Je suis ému de compassion envers la foule, car voici trois jours déjà qu’ils demeurent auprès de moi, et ils n’ont rien à manger; et je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur qu’ils ne défaillent en chemin. 33 Et ses disciples lui disent: D’où aurions-nous dans le désert assez de pains pour rassasier une si grande foule? 34 Et Jésus leur dit: Combien avez-vous de pains? Et ils dirent: Sept, et quelques petits poissons. 35 Et il commanda aux foules de s’asseoir sur la terre. 36 Et ayant pris les sept pains et les poissons, il rendit grâces et les rompit et les donna à ses disciples, et les disciples à la foule. 37 Et ils mangèrent tous et furent rassasiés; et ils ramassèrent, des morceaux qui étaient de reste, sept corbeilles pleines. 38 Or ceux qui avaient mangé étaient quatre mille hommes, outre les femmes et les enfants. 39 Et ayant renvoyé les foules, il monta dans une nacelle et vint dans la contrée de Magadan.

—  v. 4: ou: injuriera, maudira. — v. 5: réservé comme offrande à Dieu. — v. 21: pas nécessairement: dans le territoire, mais dans le voisinage. — v. 26 et 27:  grec: petits chiens, plus méprisant que chiens. 

 

 

 

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III = Ch. 13 à 20 : le service du roi rejeté
(2ème grande partie)

Chapitre 15 :
Versets 01 à 11  : la tradition
Versets 12 à 20 : la source de toutes souillures
Versets 21 à 28 : la femme cananéenne
Versets 29 à 39 : une seconde multiplication des pains

Dans Matthieu

 Voir Marc

v. 01 à 20

 Ch. 6 v. 01 à 23

v. 21 à 28

 Ch. 7 v. 24 à 30

v. 29 à 31

 Ch. 7 v. 31 à 37

v. 32 à 38

 Ch. 8 v. 01 à 09

v. 39 à 16 v. 4

 Ch. 8 v. 10 à 12


Versets 1 à 11 : la tradition. Il y a controverse avec le peuple; le fond du cœur de l’homme, aujourd’hui encore et sur le terrain moral, ne change pas. Dans ces versets, les ordonnances sont en contraste avec la moralité voulue de Dieu. Il s’agit d’une moralité immuable du fait qu’elle se rapporte aux relations dans lesquelles l’homme se trouve placé, soit avec Dieu, soit avec les hommes. Il y a ainsi l’enseignement de maintenir, dans notre marche, ce qui convient à de telles relations. Rien n’est plus détestable que la religion humaine et la tradition des hommes car Dieu en est exclu même si l’on abuse de son nom pour assujettir les consciences qui ne le connaissent pas véritablement. En ce qui concerne l’esprit pharisaïque, il existe aussi dans la période de l’église. Cet esprit s’attache toujours à des points secondaires touchant la tradition et l’usage commun sans tenir compte de la Parole de Dieu claire et précise. Remarquons combien l’accent est mis sur la différence entre le commandement de Dieu et « votre tradition » (v. 3). Le Talmud pour les Juifs est comme un écran qui aveugle l’esprit des Juifs quant à la force réelle de l’Ancien Testament. 

Pour nous, croyants de l’Église, faisons un usage correct des enseignements de nos devanciers afin d’être à la source, c’est-à-dire à l’Écriture elle-même. Si ce n’est pas le cas, il y a danger de transformer de solides enseignements en une pure tradition qui deviendrait alors comme une sorte d’écran de fumée qui cacherait la Parole de Dieu. En fait, le cœur de l’homme est la source de toute souillure. Par exemple, en ce début de chapitre, les pharisiens disent que si on donne au temple il n’est point besoin d’honorer son père et sa mère. Ils annulent le commandement de Dieu. C’est de l’hypocrisie et le Seigneur leur rappelle (voir v. 9 et Es. 29, 13). Les v. 8 et 9 relèvent en effet que Jésus leur expose, par leurs propres ordonnances, la profonde hypocrisie, l’égoïsme et l’avarice de ceux qui prétendaient conduire la nation. En fait, les Pharisiens fermaient le cœur  des hommes Juifs à la moralité et au culte de Jéhova. Ésaïe lui-même avait déjà prononcé leur jugement. Puis (v. 10 et 11) Jésus fait comprendre à la foule ce qu’est l’homme et ce qui le souille.


Versets 12 à 20 : 
la source de toutes souillures. Un thème de ce chapitre présente, en rapport avec l’homme  et Dieu, un contraste moral entre la doctrine de Christ et celle des Juifs. Le système juif est moralement rejeté de Dieu. Par système, il faut comprendre l’état moral des Juifs réduit en système par l’hypocrisie qui cherche à cacher l’iniquité et qui l’augmente en fait. Ils se servent même du nom de Dieu pour descendre, sous prétexte de piété, plus bas que les règles de la conscience naturelle. C’est ainsi que le système religieux, devient le grand instrument de la puissance de l’ennemi. Mais l’homme est jugé. Le Seigneur prononce le jugement sur le système d’hypocrisie et en montre le résultat puisque, v. 14, la rejection des Juifs est en vue. Mais l’enseignement de Jésus va plus loin. Il en ressort en effet que le cœur de l’homme est une source d’iniquité. Ainsi, pour avoir une vraie moralité, il faut être convaincu de péchés et les confesser. Sans cette conviction et cette confession, le cœur est toujours faux et se flatte vainement. Il faut donc que Jésus soit à la source de tout. Les disciples n’observent donc pas la tradition (v. 1 et 2). Ce sont les scribes et les pharisiens qui annulent le commandement de Dieu par leur tradition. Le cœur de l’homme est fondamentalement mauvais; c’est une vérité simple lorsqu’elle est connue mais difficile lorsqu’un jugement est porté sur l’homme qui ne la connaît pas. L’homme juge alors selon ses propres pensées; mais voilà, l’homme est placé sous sa propre responsabilité et sous son vrai jour devant Dieu. Jésus sonde le cœur dans ces versets mais il agit aussi en grâce. Il agit selon le cœur de Dieu et il le démontre avec la femme cananéenne (cf v. 21 et suivants).

V. 17 à 20 : ce qui souille l’homme, ce n’est pas ce qu’il a mangé, mais ce qui est sorti de sa bouche et de son cœur. C’est en contraste avec l’enseignement juif pharisaïque qui mettait les formes extérieures à la place de la pureté intérieure. Dans la description du cœur de l’homme, il n’y a donc aucun trait de lumière. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien d’aimable dans le cœur naturel puisque cela se trouve même dans les animaux. Mais moralement, ce qui sort du cœur ne produit rien de bon. 

 

Versets 21 à 28 : la femme cananéenne. Christ s’en va (v. 21). Il visite les endroits les plus éloignés des « privilèges juifs ». Il s’en va vers les villes de Tyr et de Sidon qui sont mises au même rang que Sodome et Gomorrhe (au ch. 11). Une femme de ces contrées, femme maudite (cf Deut. 7, 12), se présente … et le récit de ces versets démontre la foi de cette femme; tout cela donne lieu à un développement complet de la position du Seigneur et des conditions sous lesquelles l’on peut espérer avoir part à l’effet de sa bonté et à la révélation de Dieu lui-même. Mais cette femme est d’abord mise à l’épreuve car les promesses étaient pour les enfants du royaume. Mais dans cette dureté apparente (v. 24 à 26), le Seigneur avait amené la pauvre femme aux sentiments et à l’expression de la vraie place devant Dieu (v. 27). C’est alors que Jésus répond de tout cœur : « Ta foi est grande ! », (v. 28). Dieu ne peut se renier lui-même; Dieu est amour. Il sort de son alliance avec les Juifs pour agir dans sa souveraine bonté, selon sa nature même. Cette femme reçoit tout de la grâce, sentant elle-même qu’elle était indigne de tout. C’est ainsi, et seulement ainsi, que chaque âme obtient la bénédiction. Tout est grâce … être là, devant la source de toutes bénédictions, et sentir qu’on a aucun droit d’en jouir ! C’est une position terrible mais c’est là que tout est grâce et que Dieu peut agir selon la bonté et répondre à tous souhaits. Cela dénote le véritable état de l’homme et la parfaite grâce de Dieu.

Ce récit prend place à un moment où le Seigneur expose l’état moral des Juifs et la fausseté d’une piété pharisaïque et sacerdotale. Il fait voir le véritable état de l’homme, comme homme, et ce dont le cœur de l’homme était la source, et révèle ensuite le cœur de Dieu tel qu’il est manifesté en Jésus. Les voies de Jésus envers cette femme montrent la fidélité de Dieu à ses promesses. La bénédiction accordée fait ressortir la pleine grâce de Dieu en rapport avec la manifestation du véritable état de l’homme. Dans ce récit, n’avons-nous pas la clef de tout l’évangile, à savoir que Jésus était le Christ, le Fils de David, ministre de la circoncision. Mais derrière tout cela, pour ainsi dire, Dieu était là dans toute la plénitude de sa grâce, dépassant les étroites bornes d’Israël, ainsi que les promesses, pour être lui-même en grâce, cette grâce qui suffit à tout. Sur ce terrain là, et lorsque tel besoin apparaît, les barrières disparaissent. Le besoin et Dieu se rencontrent

 

Versets 29 à 39 : une seconde multiplication des pains. Après la rencontre avec la cananéenne, le Seigneur se retire de là (v. 29) pour se rendre en Galilée; il fait de nombreux miracles. En Galilée, Jésus était en relation avec le résidu méprisé des Juifs. Il s’agissait des « pauvres du troupeau » (Es. 8, 9). Là, les compassions de Jésus suivent ce résidu et s’exercent en sa faveur. Puis, par la 2ème multiplication des pains, il renouvelle les preuves de ses tendres compassions et de sa présence; il rassasie. Ici ce n’est pas par la puissance administrative, (douze paniers), qu’il pouvait confier à ses disciples, mais selon sa propre perfection, (sept paniers) et, en agissant lui-même, il prend soin du résidu de son peuple. Sept corbeilles pleines de restes sont ramassées (v. 37). Puis Jésus part, dans la contrée de Magadan (Magdala) sans qu’il soit arrivé d’autres circonstances. 

 

Encore :

Ce chapitre est remarquable : il y a ce qui est éternel dans la vérité qui concerne Dieu; il y a aussi ce que la révélation de Dieu dévoile dans l’homme. Tout cela fournit l’occasion, dans le chapitre suivant, de révéler l’assemblée qui n’est pas une dispensation, mais qui est fondée sur ce que Christ est, c’est à dire le Fils du Dieu vivant. Dans le chapitre 12, Christ était rejeté (les Juifs ne voulant pas de Lui); dans le chapitre 13, le royaume était substitué. Et dans le chapitre 15 l’homme est mis de côté. Dieu agit alors selon sa propre grâce au-dessus de toutes les dispensations. 

Alors paraissent l’assemblée (ch. 16) et le royaume en gloire (ch. 17). 

 

 

 

Chapitre 16                                                                Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et les pharisiens et les sadducéens, s’approchant, lui demandèrent, pour l’éprouver, de leur montrer un signe du ciel. 2 Mais lui, répondant, leur dit: Quand le soir est venu, vous dites: Il fera beau temps, car le ciel est rouge; 3 et le matin: Il y aura aujourd’hui de l’orage, car le ciel est rouge et sombre. Vous savez discerner l’apparence du ciel; et ne pouvez-vous pas discerner] les signes des temps? 4 Une génération méchante et adultère recherche un signe; et il ne lui sera pas donné de signe, si ce n’est le signe de Jonas*. Et les laissant, il s’en alla.

Et quand les disciples furent venus à l’autre rive, ils avaient oublié de prendre du pain. 6 Et Jésus leur dit: Voyez, et soyez en garde contre le levain des pharisiens et des sadducéens. 7 Et ils raisonnaient en eux-mêmes, disant: C’est parce que nous n’avons pas pris du pain. 8 Mais Jésus, le sachant, dit: Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, gens de petite foi, sur ce que vous n’avez pas pris du pain? N’entendez-vous pas encore, et ne vous souvient-il pas des cinq pains des cinq mille hommes, et combien de paniers vous en recueillîtes? 10 ni des sept pains des quatre mille hommes, et combien de corbeilles vous en recueillîtes? 11 Comment n’entendez-vous pas que ce n’était pas touchant du pain que je vous disais: Soyez en garde contre le levain des pharisiens et des sadducéens? 12 Alors ils comprirent que ce n’était pas contre le levain du pain qu’il leur avait dit d’être en garde, mais contre la doctrine des pharisiens et des sadducéens.

13 Or, lorsque Jésus fut venu aux quartiers de Césarée de Philippe, il interrogea ses disciples, disant: Qui disent les hommes que je suis, moi, le fils de l’homme? 14 Et ils dirent: Les uns [disent]: Jean le baptiseur; les autres: Élie; et d’autres: Jérémie ou l’un des prophètes. 15 Il leur dit: Et vous, qui dites-vous que je suis? 16 Et Simon Pierre, répondant, dit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. 17 Et Jésus, répondant, lui dit: Tu es bienheureux, Simon Barjonas*, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé [cela], mais mon Père qui est dans les cieux. 18 Et moi aussi, je te dis que tu es Pierre*; et sur ce roc je bâtirai mon assemblée, et [les] portes du hadès ne prévaudront pas contre elle. 19 Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux; et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. 20 Alors il enjoignit aux disciples de ne dire à personne qu’il fût le Christ.

21 Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, et qu’il souffrît beaucoup de la part les anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu’il fût mis à mort, et qu’il fût ressuscité le troisième jour. 22 Et Pierre, le prenant à part, se mit à le reprendre, disant: Seigneur, Dieu t’en préserve*, cela ne t’arrivera point! 23 Mais lui, se retournant, dit à Pierre: Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes. 24 Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix, et me suive: 25 car quiconque voudra sauver sa vie* la perdra; et quiconque perdra sa vie* pour l’amour de moi, la trouvera. 26 Car que profitera-t-il à un homme s’il gagne le monde entier, et qu’il fasse la perte de son âme*; ou que donnera un homme en échange de son âme*27 Car le fils de l’homme viendra dans la gloire de son Père, avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon sa conduite. 28 En vérité, je vous dis: Il y en a quelques-uns de ceux qui sont ici présents, qui ne goûteront point la mort jusqu’à ce qu’ils aient vu le fils de l’homme venant dans son royaume.


v. 4: voir 12:39, 40 et Jonas 2. — v. 17: ou: fils de Jonas. — v. 18: ou: une pierre. — v. 22: litt.: Seigneur, propice pour toi! — v. 25 et 26: le terme original signifie à la fois: vie et âme.

 

 

 

 

 

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III = Ch. 13 à 20 : le service du roi rejeté (2ème grande partie)

Chapitre 16 : première mention de l’assemblée et des souffrances de Christ

Versets 01 à 04 : un signe.

Versets 05 à 12 : des disciples oublieux.

Versets 13 à 20 : confession de Pierre. L’assemblée. Le royaume.

Versets 21 à 28 : Jésus annonce sa mort.

Dans Matthieu

 Voir Marc

Voir Luc

 

v. 05 à 12

 Ch. 8 v. 13 à 21

 –

 

v. 13 à 20

 Ch. 8 v. 27 à 30

 Ch. 9 v. 18 à 21

 

v. 21 à 28

 Ch. 8 v. 31 à ch. 9 v. 1

 Ch. 9 v. 22 à 27

 

Versets 1 à 4 : un signe. Jésus est là, en présence des deux grandes classes de Juifs que sont les pharisiens et les sadducéens. On peut les définir comme étant des gens religieux pour les premiers et des libres penseurs pour les seconds. Mais ils sont surtout incrédules relativement à la personne de Christ. Leur conscience est toutefois mal à l’aise; leur incrédulité fait qu’ils demandent un signe du ciel. Le signe donné, comme le Seigneur l’avait déjà dit aux disciples au ch. 12, c’est le signe de Jonas. Demander des signes, c’est tenter Dieu. Et pourtant, selon Es. 7, 10 à 14, Dieu a donné un signe, celui de la naissance d’Emmanuel mais ils ne veulent pas voir. Pourtant, ils savent discerner les saisons (v. 2 et 3) mais Jésus leur reproche de ne pas savoir discerner le siècle dans lequel ils vivent. Pour ceux qui ont la foi, c’est différent; la foi discerne les signes du temps. Ce n’est pas le cas de la génération méchante et adultère; elle ne recevra pas d’autre signe que celui de Jonas, c’est-à-dire la mort et la résurrection de Jésus. Ainsi prend fin la présentation du Messie à ce peuple qui l’a méconnu et rejeté; de ce fait, le jugement divin s’abattra sur ce peuple. Les paroles de la fin du v. 4 sont solennelles : « il les laissa ». C’est une condition terrible que celle que Dieu donne en laissant les hommes à leur sort.

Versets 5 à 12 : des disciples oublieux. Les disciples avaient bien reçu le Seigneur comme Messie. Toutefois, ils étaient loin de connaître sa glorieuse personne et avaient de la peine à comprendre ses enseignements. Ils avaient assisté à deux reprises à la multiplication des pains (ch. 14 v. 13 et suivants + fin du ch. 15) et arrivés à l’autre rive (v. 5). Là, ils constatent qu’ils ont oublié de prendre du pain. Sur ce, Jésus sent combien ses disciples ont besoin d’être mis en garde contre le levain des pharisiens et des sadducéens, contre leur hypocrisie et leur incrédulité. Les disciples ne comprennent pas de quel levain il s’agit (v. 7). Alors, jusqu’au v. 12, Jésus leur explique patiemment de quel levain il parle. Les disciples comprennent alors qu’ils sont mis en garde contre une chose plus importante que celle du manque de pain. Pour nous aussi, ne soyons pas exercés ou en soucis à cause des choses matérielles, mais bien en raison des choses spirituelles. Ainsi, avec patience et bonté, le Seigneur leur explique que le levain dont il est question représente la doctrine des pharisiens et des sadducéens. En Matt. 13, 33, il ressortait que le levain représente une doctrine corruptrice. Les disciples auraient dû comprendre le langage figuré qui est courant en Orient. La doctrine des pharisiens est l’hypocrisie qui caractérise la religion de la chair. La doctrine des sadducéens est le raisonnement du cœur naturel qui met de côté la Parole de Dieu. Ces deux maux sont encore là aujourd’hui. Il faut donc s’abstenir des formes religieuses par lesquelles on cherche à cacher son véritable état devant Dieu; d’un autre côté, il faut recevoir la Parole sans raisonnements. 

 

Versets 13 à 20 : confession de Pierre. L’assemblée. Le royaume. À la question : « Qui disent les hommes que je suis » (v. 13), différentes réponses sont données. Il ne s’agit pas de réponses provenant de l’incrédulité et de la haine des Juifs et de leurs chefs. C’est l’appréciation respectueuse de la foule. Même en mettant Jésus au rang des prophètes les plus honorés, la foule avait une excellente opinion de la personne de Jésus. Cependant, dans les déclarations données, toutes fondées qu’elles puissent paraître, il n’y avait ni foi ni intelligence spirituelle. Pourtant, Dieu n’avait pas laissé son peuple dans l’incertitude au sujet de son Fils. Par exemple, le ciel s’était même ouvert pour faire cette déclaration : « Celui-ci est mon Fils » (ch. 3, 17). Et plus encore, la vie de Jésus manifestait qu’il était Emmanuel, le Christ, le Fils de Dieu. Que penser de l’opinion des hommes d’aujourd’hui sur la personne de Jésus ? La question est aussi posée aux disciples. Simon Pierre fait alors la belle réponse du v. 16. Pierre a été enseigné du Père pour confesser, de cette manière et à ce moment-là, Jésus, le Christ, objet de la promesse, que le peuple incrédule ne voulait pas recevoir. Il est le Fils du Dieu vivant, c’est-à-dire de celui qui possède la vie. Le péché et ses conséquences ne peuvent obtenir cette vie. Pour l’obtenir, pour être sauvés, il faut croire au Fils de Dieu. C’est une grâce merveilleuse que la manifestation, ici-bas, du Fils du Dieu vivant afin d’obtenir la vie et de participer à la nature divine (voir 2 Pi. 1, 4).

Puis (v. 18), c’est comme si Jésus disait à Pierre : « Tu confesses ce que je suis, et moi aussi je te dis ce que tu es par pure grâce. Par la foi en moi, tu es une pierre, de même nature que moi ». Et Pierre pourra écrire dans son épître, en reprenant ce sujet : « duquel vous approchant [comme] d’une pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse aux yeux de Dieu, vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, … » (voir 1 Pi. 2, 4 et 5). La maison composée de pierres vivantes est, comme le Seigneur le déclare, son assemblée qu’il bâtit lui-même, qu’il fonde sur ce qu’il est lui, le roc éternel de vie en vertu de son œuvre.

Au sujet de l’assemblée : dans une partie de ce chapitre, comme dans beaucoup d’autres passages, les Juifs rejettent Christ; la preuve est donnée que Dieu ne peut rien édifier sur l’homme selon la chair. Le Fils du Dieu vivant se présente alors comme étant le fondement sur lequel il bâtira ce qui replacera Israël et ce qui demeurera éternellement, c’est-à-dire « son assemblée ». Contre elle, les portes du hadès, qui figurent la puissance de Satan, n’auront aucune puissance. Satan demeure sans force contre ce qui est bâti sur ce roc éternel de vie. Dans la réponse de Jésus à Pierre, se trouvent : 1) chaque croyant devient une pierre vivante et 2) l’assemblée est composée de l’ensemble de ces pierres vivantes. Cette assemblée (ou Église) apparaîtra en gloire (voir Apoc. 21, 9 à 27) telle qu’elle sera dans le règne de Christ. Ensuite (Apoc. 21, 1 à 8) ce sera la sainte cité, nouvelle Jérusalem, habitation de Dieu avec les hommes. pour l’éternité. C’est l’assemblée que Christ aura bâtie lui-même. Aujourd’hui (2017) l’assemblée est ruinée. Mais ce qui est ruiné, n’est pas ce que Christ bâtit.

Ce passage des v. 13 à 20 donne encore un enseignement sur l’aspect du royaume de Dieu en rapport avec la venue de Christ et de sa mort. Ce royaume est plutôt en vue de son peuple terrestre et sur tout l’univers. Christ possède donc une assemblée et la royauté sur son peuple terrestre. En attendant la domination glorieuse et universelle de Christ, le royaume est établi sous une forme particulière et est appelé « royaume des cieux » car le siège du pouvoir est et sera dans le ciel. En attendant que Christ établisse son règne, les vrais croyants seront enlevés pour être avec le Seigneur et reviendront pour régner avec Lui comme épouse du roi. En son absence, le Seigneur confie les clefs de ce royaume (selon v. 19). Ainsi Pierre devait ouvrir la porte à tous ceux qui reconnaîtraient l’autorité du Seigneur, Juifs ou Gentils. Car, pour avoir accès dans ce royaume, et en faire partie, il faut la permission du roi qui est représenté par Pierre. Nous n’entrons pas par naissance dans ce royaume. Il faut la foi au Seigneur. La première moitié des Actes, montre comment Pierre s’est acquitté du service que le Seigneur lui a confié ici. En Act. 2, 36 comme au ch. 5, comme au ch. 8, des Juifs puis des Samaritains entrent et au ch. 10 les Gentils sont reçus. Dans tous les cas, c’est Pierre qui agit en vertu de l’autorité que le Seigneur lui a donnée pour ouvrir les portes du royaume des cieux et pour l’administrer. Paul, lui, a été chargé de révéler tout ce qui concerne l’Église. Le v. 18 se rapporte aussi à l’Église et le v. 19 au royaume des cieux. Et le catholicisme a confondu ce que le Seigneur dit  à Pierre dans ces versets.

Quant aux Juifs, il est désormais inutile de leur présenter Christ comme Messie (v. 20) puisque Christ doit passer par la mort. Alors seuls ceux qui croient sont introduits dans les bénédictions nouvelles. Dans l’attente du règne de mille ans, la forme et l’étendue du royaume des cieux sont celles de l’Église responsable

 

Versets 21 à 28 : Jésus annonce sa mort. Il y a d’une part la haine des principaux du peuple et aussi le fait que, du côté de Dieu, la mort de Jésus était nécessaire pour l’accomplissement de toutes les glorieuses vérités annoncées à Pierre dans les v. 18 et 19 et dans bien d’autres passages. Quant à Pierre, sa foi et son intelligence n’étaient pas à la hauteur des révélations faites, comme le démontre le v. 23. Le cœur de Pierre s’arrêtait à la vérité que Jésus était le Christ, le Messie et au royaume glorieux qu’il devait établir. Pierre ne pense qu’à cela, d’où son intervention du v. 22. C’est bien sur la base de la mort de Christ que Dieu peut accomplir tous ses conseils. Nos propres pensées peuvent être sincères et paraître bonnes mais s’opposent aux choses de Dieu puisqu’elles se rapportent à ce qui convient à l’homme. Ainsi, le désir de Pierre était de jouir du royaume de gloire et lui fait repousser la pensée de la mort de Christ. Alors Jésus dit à ses disciples que la mort serait non seulement sa part,  mais aussi celle de tous ceux qui voudraient participer à la gloire avec lui. Ainsi il faut suivre Christ ici-bas dans un chemin de rejection (v. 24 et 25). Il faut vivre en vue de Christ et non en vue de soi. Prendre sa croix c’est en avoir fini avec le monde. Il est à désirer que ceux qui nous observent puissent réaliser que nous en avons fini avec le monde. Manifestons que nous sommes du ciel. Renonçons à une vie qui a pour centre soi-même et pour objet le monde, d’où le v. 26. Les paroles de ce verset se passent de commentaires. Cela est placé devant chaque personne. Dieu veuille que nous désirions tout, sauf le monde, car c’est dans le temps présent que l’on décide où l’on passera l’éternité. Puis (v. 27 et 28) sont là pour fortifier la foi des disciples.

 

 

Chapitre 17                                                                Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et après six jours, Jésus prend avec lui Pierre, et Jacques, et Jean son frère, et les mène à l’écart sur une haute montagne. 2 Et il fut transfiguré devant eux; et son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. 3 Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, parlant avec lui. 4 Et Pierre, répondant, dit à Jésus: Seigneur, il est bon que nous soyons ici; si tu le veux, faisons ici trois tentes: une pour toi, et une pour Moïse, et une pour Élie. 5 Comme il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit*; et voici une voix de la nuée, disant: Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir; écoutez-le. 6 Ce que les disciples ayant entendu, ils tombèrent le visage contre terre et furent saisis d’une très-grande peur. 7 Et Jésus, s’approchant, les toucha et dit: Levez-vous, et n’ayez point de peur. 8 Et eux, levant leurs yeux, ne virent personne que Jésus seul.

9 Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur enjoignit, disant: Ne dites à personne la vision, jusqu’à ce que le fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. 10 Et ses disciples l’interrogèrent, disant: Pourquoi donc les scribes disent-ils qu’il faut qu’Élie vienne premièrement? 11 Et lui, répondant, leur dit: En effet, Élie vient premièrement, et il rétablira toutes choses; 12 mais je vous dis qu’Élie est déjà venu, et ils ne l’ont pas reconnu; mais ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu; ainsi aussi le fils de l’homme va souffrir de leur part. 13 Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le baptiseur.

14 Et quand ils furent venus auprès de la foule, un homme s’approcha de lui, se jetant à genoux devant lui, 15 et disant:  eigneur, aie pitié de mon fils, car il est lunatiqueet souffre cruellement, car souvent il tombe dans le feu, et souvent dans l’eau; 16 et je l’ai apporté à tes disciples, et ils n’ont pu le guérir. 17 Et Jésus, répondant, dit: Ô génération incrédule et perverse, jusques à quand serai-je avec vous; jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi ici. 18 Et Jésus le tança; et le démon sortit de lui; et le jeune garçon fut guéri dès cette heure-là.

19 Alors les disciples, venant à Jésus à l’écart, dirent: Pourquoi n’avons-nous pu le chasser? 20 Et Jésus leur dit: À cause de votre incrédulité; car, en vérité, je vous dis: si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait; et rien ne vous serait impossible. 21 Mais cette sorte ne sort que par la prière et par le jeûne.

22 Et comme ils séjournaient en Galilée, Jésus leur dit: Le fils de l’homme va être livré entre les mains des hommes; 23 et ils le feront mourir; et le troisième jour il sera ressuscité*. Et ils furent fort attristés.

24 Et lorsqu’ils furent venus à Capernaüm, les receveurs des didrachmesvinrent à Pierre, et dirent: Votre maître** ne paye-t-il pas les didrachmes*? 25 Il dit: Oui. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, disant: Que t’en semble, Simon? Les rois de la terre, de qui reçoivent-ils des tributs ou des impôts, de leurs fils ou des étrangers? 26 Pierre lui dit: Des étrangers. Jésus lui dit: Les fils en sont donc exempts. 27 Mais, afin que nous ne les scandalisions pas, va-t’en à la mer, jette un hameçon, et prends le premier poisson qui montera; et quand tu lui auras ouvert la bouche, tu y trouveras un statère; prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi.

 

— v. 5: comme Ex. 40:35 (et 34). — v. 15: ou: épileptique; l’épilepsie était considérée comme influencée par les phases de la lune. — v. 23: ou: ressuscitera. — v. 24*: impôt juif personnel de deux drachmes (moitié d’un statère) pour l’entretien et le service du temple; voir Exode 30:11-16; comparer Néhémie 10:32-33. — v. 24**: qui enseigne.

 

 

 

 

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III = Ch. 13 à 20 : le service du roi rejeté (2ème grande partie)

Ch. 17 : la montagne de la transfiguration + 2ème mention des souffrances de Christ

Versets 01 à 08 : la transfiguration

Versets 09 à 13 : Élie

Versets 14 à 21 : impuissance des disciples pour chasser un démon

Versets 24 à 27 : les didrachmes

Dans Matthieu

 Voir Marc

Voir Luc

v. 01 à 13

 Ch. 9 v. 02 à 13

 Ch. 9 v. 28 à 36

v. 14 à 21

 Ch. 9 v. 14 à 29

 Ch. 9 v. 37 à 43

v. 22 et 23

 Ch. 9 v. 30 à 32

 Ch. 9 v. 43 à 45

 

Ce chapitre instruit sur le remplacement du système transitoire de la loi et du Christ en Israël par le royaume de gloire et par l’ordre de choses qui en découlent.

Versets 1 à 8 : la transfiguration. Dans le chapitre précédent (au v. 28), Jésus disait : « En vérité, je vous dis : Il y en a quelques-uns de ceux qui sont ici présents, qui ne goûteront point la mort jusqu’à ce qu’ils aient vu le fils de l’homme venant dans son royaume ». Ces paroles sont réalisées avec la scène de la transfiguration. Dans cette scène (v. 3) Moïse et Élie apparaissent. Luc ajoute : « En gloire ». Dans l’évangile de Matthieu, cette scène présente Jésus, Fils de l’homme venant dans son royaume en gloire, afin de fortifier la foi des disciples qui auront à rendre témoignage de Lui après sa mort. Les disciples pensaient que Jésus allait instaurer son règne. Mais au lieu de cela, Jésus leur défend de dire qu’il est le Christ, et il leur parle de ses souffrances et de sa mort. Aussi Jésus, pour ne pas ébranler la foi des disciples, apparaît en gloire à trois d’entre eux. Pierre se fonde sur cela (cf 2 Pi. 1, 16). Quant à Moïse qui a donné la loi, et à Élie qui a été suscité pour ramener à la loi le peuple voué au culte de Baal (dans 1 Rois 18), ces deux hommes représentent la loi et les prophètes. Mais ce ministère fut inutile en raison de l’incrédulité et de l’incapacité du peuple à obéir; leur volonté était opposée à Dieu. Par-dessus tout, le peuple rejette leur Messie qui était là pour établir son règne. Il n’y a donc plus d’espoir pour ce peuple sur le pied de leur responsabilité. Alors que toutes les ressources du côté de l’homme sont perdues, celles de Dieu apparaissent. Elles sont toutes concentrées sur la personne de Jésus qui, au lieu de monter au ciel avec Moïse et Élie, après leur entretien, ira à la croix accomplir l’oeuvre de la rédemption.

Dans les v. 4 et suivants, Pierre, qui pensait honorer Jésus, ne connaît pas encore la gloire de sa personne, ni l’importance qu’il y avait à l’écouter. Aussi Dieu fait entendre sa voix. Ici c’est en relation avec le fait qu’on veut mettre Jésus au plus haut rang des hommes de Dieu. Avant, au ch. 3, 17, c’était lorsque Jésus lui-même prenait place au milieu des pécheurs et se faisait baptiser par Jean. Jésus est unique. Il s’agit de l’écouter puisque Moïse et Élie ne l’ont pas été. La nuée (v. 5) est le signe de la demeure de Dieu (comme en Ex. 40, 34 et 35, en 2 Chr. 7, 1 à 3, etc). Pierre appelle cette nuée : « La gloire magnifique » (en 2 Pi. 1, 17). Tout racheté, comme Moïse, Élie, Pierre et chacun de nous ont part à cette gloire. Jésus l’a quittée; Jésus est mort et est ressuscité. Et Jésus pouvait dire : « Levez-vous et n’ayez point de peur ». Jésus seul (v. 8) peut placer l’homme dans la bénédiction promise.

Dans cette scène Moïse est aussi un type des saints qui seront ressuscités et Élie un type de ceux qui seront transmués. Les trois disciples font penser aux croyants qui seront sur la terre à ce moment-là. La montagne de la transfiguration n’est donc pas Horeb. Ce n’est plus le premier Adam mis à l’épreuve par une loi, règle parfaite de ce qu’il devait être dans ce monde déchu. La montagne de la transfiguration, c’est Jésus (le second Adam), vu dans le résultat de l’épreuve qu’il a subie, lui le rédempteur victorieux qui a pu amener d’autres hommes à la même gloire, lui le chef de tous, parfaitement approuvé du Père. Comme mentionné, dans Moïse et Élie, l’on peut voir les vivants transmués et les morts ressuscités. Mais le but principal, que donne la Parole par le Saint Esprit, est la mise de côté de la loi et des prophètes, de la loi et de la patience de Dieu envers Israël. La place est maintenant laissée au Fils lui-même.

Versets 9 à 13 : Élie. La scène précédente soulève une question au sujet d’Élie. Ce prophète devait venir avant l’établissement du royaume (selon Mal. 4, 5). Les scribes avaient raison : un prophète agissant dans la puissance et dans l’esprit d’Élie devait être manifesté pour ramener le peuple à Dieu avant le règne. Ce prophète fut Jean Baptiste. Des passages comme Jean 1, 23; Matt. 3, 3; Es. 40, 3; Luc 1, 76; Matt. 11, 10 et Luc 7, 27 confirment tout cela. Jean Baptiste fut rejeté, lui qui accomplissait cette prophétie. Le sort de Jésus sera semblable : la mort.

Versets 14 à 27 : les miracles de Jésus.

Versets 14 à 21 : impuissance des disciples pour chasser un démon. Les disciples n’arrivent pas à chasser un démon.  Cette scène qui a lieu entre la foule et d’autres disciples, prend place en même temps que celle de la transfiguration. Les disciples, aux prises avec la puissance de Satan, n’arrivaient pas à chasser un démon qui tourmentait un jeune garçon. Là-dessus, et sur la demande du père, Jésus le guérit. Jésus dit aussi aux disciples que leur échec est dû à leur incrédulité. Deux choses sont alors enseignées : 1) pour profiter de la puissance du Seigneur, il faut la foi. Puis, pour chasser les démons, il faut une foi réelle dans le Seigneur qui est la seule source de puissance. La puissance du Seigneur est, aujourd’hui encore, à la disposition de tout racheté. Le Seigneur ne nous demande pas de chasser des démons mais de marcher dans la séparation du mal et dans l’accomplissement du bien. 2) la deuxième chose que le Seigneur enseigne est qu’il faut un état d’âme qui permette de pouvoir compter sur lui. C’est le jeûne et la prière (au v. 21). Ainsi donc il faut la foi qui se réalise dans un état d’âme caractérisé par la prière, par la dépendance du Seigneur et le jeûne. Le jeûne est la figure du renoncement à tout ce qui satisfait et excite la chair et détourne le cœur par les choses d’ici-bas. C’est donc dans la séparation du monde et du mal pour le Seigneur que nous pourrons compter sur lui et faire l’expérience de sa puissance.

Ensuite, Jésus rappelle aux disciples qu’il va être livré (v. 22 et 23). Le Seigneur ne veut pas que les circonstances détournent leurs pensées du fait fondamental de toutes leurs bénédictions présentes et futures. Pour que le royaume puisse avoir lieu, pour que tout soit établi, il faut que Jésus passe par la mort et la résurrection. Cette mort attriste les disciples; mais la joie qui en découlera est incomparable et éternelle. Les disciples ont déjà connu cette joie ici-bas (selon Jean 16, 20 à 22 et 1 Pi. 1, 8). Tout croyant peut jouir aujourd’hui de cette gloire en attendant ce moment où le Seigneur lui-même jouira du travail de son âme.

Versets 24 à 27 : les didrachmes. Jésus, ainsi que les disciples, arrivent à Capernaüm. À ce moment là, l’on y percevait justement un impôt en relation avec le temple, probablement celui prescrit par Moïse en Ex. 30, 11 à 16 ou alors celui de Néh. 10, 32 et 33. Cet impôt était de deux drachmes; un didrachme vaut un demi statère. Les deux drachmes ensemble font environ CHF 1,80 de 1915. À la question de savoir si Jésus est redevable de cet impôt, Pierre dit : « Oui ». Il a raison car, comme Fils de l’homme, Pierre pense que Jésus se soumet à tout ce qui est établi sur le peuple. Mais comme Fils de Dieu et Fils de l’homme, la question reste ouverte. Puis s’entendent les paroles merveilleuses de Jésus. Des volumes entiers pourraient être remplis pour parler de sa gloire, de sa grâce, de ses enseignements pratiques, en rapport avec de telles paroles. Jésus fait donc comprendre que lui, en tant que «fils du roi du temple», n’est pas soumis aux impôts car il est seigneur du temple. Mais sa grâce vient unir à cette gloire un pauvre pêcheur de la Galilée, ainsi que chaque croyant en disant : « Afin que nous ne les scandalisions pas ». Il y a la tout à la fois la grandeur du Sauveur et sa grâce merveilleuse. Sa gloire comme créateur et comme fils de l’homme a le pouvoir de disposer de tout ce qui est dans la création. Sa puissance fait amener le poisson à l’hameçon jeté par Pierre. Et, comme Jésus devenu homme, la soumission à la loi à laquelle le peuple se trouvait est là. Il illustrait par son exemple ce qu’il a fait écrire par ses serviteurs (voir Rom. 13, 5 à 7 et en 1 Pi. 2, 13 et 17). Le statère du poisson équivaut à la somme exacte pour deux personnes. La gloire de Dieu se manifeste = « shechinah » à mot féminin hébraïque signifiant « présence divine » pour désigner la présence de Dieu parmi son peuple.

 

 

Chapitre 18                                                             Retour au début de l’évangile selon Matthieu

En cette heure-là les disciples vinrent à Jésus, disant: Qui donc est le plus grand* dans le royaume des cieux? Et Jésus, ayant appelé auprès de lui un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, 3 et dit: En vérité, je vous dis: si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. 4 Quiconque donc s’abaissera comme ce petit enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des cieux; et quiconque reçoit un seul petit enfant tel que celui-ci en mon nom, me reçoit. 6 Et quiconque est une occasion de chute pour un de ces petits qui croient en moi, il serait avantageux pour lui qu’on lui eût pendu au cou une meule d’âne* et qu’il eût été noyé dans les profondeurs de la mer. 7 Malheur au monde à cause des occasions de chute! car il est nécessaire qu’il arrive des occasions de chute; mais malheur à cet homme par qui l’occasion de chute arrive. Et si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi: il vaut mieux pour toi d’entrer dans la vie boiteux ou estropié, que d’avoir deux mains ou deux pieds, et d’être jeté dans le feu éternel. 9 Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il vaut mieux pour toi d’entrer dans la vie n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux, et d’être jeté dans la géhenne* du feu. 10 Prenez garde de ne pas mépriser un de ces petits; car je vous dis que, dans les cieux, leurs anges voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. 11 Car le fils de l’homme est venu pour sauver ce qui était perdu. 12 Que vous en semble? Si un homme a cent brebis, et que l’une d’elles se soit égarée, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf sur les montagnes, pour s’en aller chercher celle qui s’est égarée? 13 Et s’il arrive qu’il la trouve, — en vérité, je vous dis qu’il a plus de joie de celle-là que des quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. 14 Ainsi, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux, qu’un seul de ces petits périsse.

15 Et si ton frère pèche contre toi, va, reprends-le*, entre toi et lui seul; s’il t’écoute, tu as gagné ton frère; 16 mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que par la bouche de deux ou de trois témoins toute parole soit établie*17 Et s’il ne veut pas les écouter, dis-le à l’assemblée; et s’il ne veut pas écouter l’assemblée non plus, qu’il te soit comme un homme des nations et comme un publicain. 18 En vérité, je vous dis: Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. 19 Je vous dis encore que si deux d’entre vous sont d’accord sur la terre pour une chose quelconque, quelle que soit la chose qu’ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon Père qui est dans les cieux; 20 car là où deux ou trois sont assemblés en* mon nom, je suis là au milieu d’eux.

21 Alors Pierre, s’approchant de lui, dit: Seigneur, combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi, et lui pardonnerai-je? Sera-ce jusqu’à sept fois? 22 Jésus lui dit: Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. 23 C’est pourquoi le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui voulut compter avec ses esclaves. 24 Et quand il eut commencé à compter, on lui en amena un qui lui devait dix mille talents*25 Et comme il n’avait pas de quoi payer, son seigneur ordonna qu’il fût vendu, [lui], et sa femme, et ses enfants, et tout ce qu’il avait; et que le payement fût fait. 26 L’esclave donc, se jetant à ses pieds, lui rendit hommage, disant: Seigneur, use de patience envers moi, et je te payerai tout. 27 Et le seigneur de cet esclave-là, touché de compassion, le relâcha et lui remit la dette. 28 Mais cet esclave, étant sorti, trouva un de ceux qui étaient esclaves avec lui, qui lui devait cent deniers*; et l’ayant saisi, il l’étranglait, disant: Paye, si tu dois quelque chose. 29 Celui donc qui était esclave avec lui, se jetant à ses pieds, le supplia, disant: Use de patience envers moi, et je te payerai. 30 Et il ne voulut pas; mais il s’en alla et le jeta en prison jusqu’à ce qu’il eût payé la dette. 31 Or ceux qui étaient esclaves avec lui, voyant ce qui était arrivé, furent extrêmement affligés, et s’en vinrent et déclarèrent à leur seigneur tout ce qui s’était passé. 32 Alors son seigneur, l’ayant appelé auprès de lui, lui dit: Méchant esclave, je t’ai remis toute cette dette, parce que tu m’en as supplié; 33 n’aurais-tu pas dû aussi avoir pitié de celui qui est esclave avec toi, comme moi aussi j’ai eu pitié de toi? 34 Et son seigneur, étant en colère, le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il eût payé tout ce qui lui était dû. 35 Ainsi aussi mon Père céleste vous fera, si vous ne pardonnez pas de tout votre cœur, chacun à son frère.

— v. 1: est plus grand [que d’autres]. — v. 6: meule tournée par un âne; voir note à Luc 17:2. — v. 9: voir note à 11:23. — v. 15: ou: convaincs-le. — v. 16: voir Deutéronome 19:15. — v. 20: litt.: à. — v. 24 et 28: un talent valait 6000 deniers et un denier était le salaire journalier d’un ouvrier; la première dette équivalait à 600 000 fois la seconde.

 

 

 

 

 

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III = Ch. 13 à 20 : le service du roi rejeté (2ème grande partie)

Chapitre 18 : la conduite qui convient dans le royaume et dans l’assemblée

Versets 01 à 05 : ceux qui entrent et qui sont grands dans le royaume

Versets 06 à 10 : des occasions de chute

Versets 11 à 14 : la valeur d’un seul petit enfant

Versets 15 à 17 : comment régler les torts entre frères

Versets 18 à 20 : je suis là au milieu d’eux

Versets 21 à 35 : comment pardonner

Dans Matthieu

 Voir Marc

Voir Luc

 

v. 01 à 35

 Ch. 09 v. 33 à 50

 Ch. 09 v. 46 à 50

 

Discours sur l’humilité et le pardon

 

Les chapitres 18 à 20 v. 28 forment une subdivision de l’évangile de Matthieu. Ils montrent, de la part du Seigneur lui-même, les principes qui doivent caractériser les disciples dans le nouvel ordre de choses. La grâce et la croix caractérise tout le nouveau système. Là, les principes de vie, de conduite individuelle et collective, sont enseignés. Il faut que l’état du cœur soit sondé. Les premiers principes voulus de Dieu, dans l’ordre chrétien, sont l’humilité et la simplicité.

Versets 1 à 5 : ceux qui entrent et qui sont grands dans le royaume. Dans ces versets, aux yeux des disciples, la qualité de Juifs et de descendants d’Abraham semble suffisante pour un sujet du royaume. Tel n’est pas le cas aux yeux de Dieu. Il faut être converti (v. 3) (être né de nouveau) et avoir le caractère d’un petit enfant. C’est l’inverse de la société des hommes. Pour entrer dans la société des hommes, il faut en avoir fini avec le caractère des petits enfants.

Les pensées des disciples (v. 1) sont entièrement occupées par le royaume et demandent « qui est le plus grand dans le royaume des cieux ». La réponse de Jésus enseigne avec clarté que la seule façon d’y entrer, c’est de devenir petit. La conversion produit l’humilité. L’on devient comme un petit enfant et, pour progresser, dans ce royaume, il faut le faire comme l’on y entre. Autrement dit, celui qui est le plus humble dans ce royaume se trouve être le plus grand. Les pensées des disciples doivent donc changer. C’est aussi un enseignement pour tout chrétien. Soyons caractérisés par l’humilité ! Il est bien sûr ici question du royaume en tant que sphère caractérisée par une réalité vitale, et non pas comme sphère dans laquelle le mal devra être ôté, selon Matt. 13.

Versets 6 à 10 : des occasions de chute. L’exemple vivant que le Seigneur place est un petit enfant. Dans les v. 2 à 5 il s’agit d’un petit enfant. Ici (v. 6) c’est « un de ces petits qui croient en moi ». Ne soyons pas une occasion de chute à un enfant. Si c’est le cas, le Seigneur prononcera le jugement le plus sévère sur un un tel homme. Il existe un feu éternel (v. 8 et 9). Mieux vaut sacrifier n’importe quoi plutôt que de le subir.

Au sujet des enfants, ce passage est consolant. Il y a en effet l’heureuse assurance que les enfants qui meurent en bas âge s’en vont auprès du Seigneur; c’est un résultat de son œuvre de grâce; ces enfants ne sont pas coupables.

Une meule d’âne (v. 6) est une meule qui est grande et qui est mise en mouvement par un âne. L’image est saisissante. L’on échappe pas à son action. Ne devenons pas, non plus, esclaves de nos membres. Exerçons-nous toujours à les jeter loin de nous pour renoncer à tout ce qu’ils nous procurent. « Jette-les loin de toi » (v. 9). Il faut mortifier nos membres charnels (cf Col. 3,5).

 

Versets 11 à 14 : la valeur d’un seul petit enfant. Le fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu (v. 11). C’est un témoignage d’une immense portée. Ce n’est plus l’accomplissement des promesses faites à Israël; ce n’est pas non plus le Christ chef du royaume attendu par ce peuple et régnant au milieu d’eux. C’est désormais un Sauveur, fils de l’homme, en faveur de l’homme perdu sans lui. Dieu donne son fils pour des hommes perdus et Il tient compte des enfants. Il tient au bonheur des hommes. Jésus est venu sauver ce qui était perdu. Perdu parle de notre état. Coupable parle de ce que nous avons fait; le jugement se rapporte à ce point de culpabilité. Ces versets sont donc en relation avec les petits enfants. Il y a trois raisons de ne pas les mépriser : 1) ils sont l’objet constant du ministère des anges. 2) ils sont les objets de la grâce du Sauveur en salut. 3) c’est la volonté du Père de les bénir. De telles paroles sont aussi une grande consolation pour ceux qui ont perdu un enfant. Ces paroles donnent l’entière assurance de leur bénédiction. Au v. 11, le verbe « chercher » est omis. En Luc 19, 10 le verbe « chercher » est là en rapport avec une personne adulte. Mais quand il est question d’un petit enfant, « chercher » est omis. Bien sûr, la tendance à s’égarer est là. Les v. 12 et 13 l’indiquent. Mais, avec « l’égarement », il faut distinguer si l’âge de la responsabilité est atteint ou non. Pour les petits enfants, la volonté du Père est de les bénir pour l’éternité.

 

Versets 15 à 17 : comment régler les torts entre frères. Si les v. 1 à 14 concernent un petit enfant, de petits enfants,  le royaume, les v. 15 à 20 font part de torts entre frères et de l’assemblée. Le principe de grâce est toujours là. Et combien il est nécessaire en relation avec la marche chrétienne à l’égard des torts qui seraient faits à quelqu’un. Au ch. 16, 18 et 19, il y avait l’assemblée et le royaume. Tous deux réapparaissent ici. En rapport avec le petit enfant, la tendance peut être de l’ignorer et de le mépriser. En ce qui concerne notre frère, il y a la triste propension à ce que des désaccords surgissent. C’est ce que le Seigneur va enseigner. Il y a donc des instructions précises quant à la marche à suivre (v. 15 et suivants). Ne pas observer cette marche produit d’énormes dégâts. Si un frère m’a offensé, ma première démarche me conduit à le voir lui seul et à lui signaler son tort. En agissant dans un bon esprit, les relations seront rétablies. Et l’on peut aussi prendre une leçon pour soi-même car peut-être que mes propres pensées ont besoin d’être rectifiées si la situation n’étant pas telle qu’elle paraissait. Mais si les relations ne sont pas rétablies, il faut alors retourner vers ce frère avec un ou deux témoins. Il faut que le mal commis soit placé devant lui d’une manière plus précise et plus impartiale. S’il persiste dans son obstination, alors l’assemblée doit être informée. Et s’il ne veut pas écouter l’assemblée non plus, il faut le traiter comme quelqu’un avec qui il n’est pas possible d’avoir communion. Il n’est pas dit, dans ce passage, ce que l’assemblée doit faire ensuite. En effet, il peut y avoir toutes sortes de manquements et les degrés de gravité sont différents. 

 

Versets 18 à 20 : je suis là au milieu d’eux. V. 18 : il y a, dans les manquements, des degrés de gravité différents. Et il y a des occasions où l’assemblée aurait à lier le méchant et d’autres où son action devrait être dans le sens de délier. Ce qui était précédemment pour Pierre (ch. 16, 19) est confié ici à l’assemblée; l’exécution fidèle d’un tel mandat implique la prière. « Lier et de délier » : c’est frappant de voir la seule succession de cet office que le ciel sanctionne, c’est celle des 2 ou 3 assemblés au nom de Jésus. C’est aussi difficile, même au début de l’histoire de l’Église, de réunir toute l’assemblée dans un même lieu. Alors, pour que la présence du Seigneur caractérise une assemblée de croyants, il faut naturellement qu’elle lui soit soumise à tous égards. Ainsi (v. 19 et 20), le Seigneur descend jusqu’au nombre le plus restreint de la pluralité pour montrer que la puissance de la prière et l’action de l’assemblée ne dépendent pas du nombre, mais de son nom. Dans le cas du petit enfant et du royaume, le point important était « en mon nom » (v. 5). Dans le cas du frère et de l’assemblée, c’est de nouveau « en mon nom ». C’est là que réside tout le poids de l’autorité. Ici, ce n’est pas l’Église en tant que corps constitué par le baptême du Saint Esprit, ni la maison où habite le Saint Esprit sur la terre. Ce ne sont donc ni le corps ni la maison en vertu de la descente du Saint Esprit. Ici, c’est Christ au milieu de ceux qui sont assemblés en son nom. Quant à la demande, c’est le fruit d’un accord spirituel et Dieu (le Père) exauce la requête (v. 19b). La valeur de Christ et la pensée de l’Esprit s’y trouvent. Ainsi donc l’autorité ne se trouve pas dans des successeurs individuels, que ce soit de Pierre ou d’autres apôtres, mais c’est celle de l’assemblée; et cette autorité spirituelle est sanctionnée par le ciel. Quel encouragement pour les deux ou trois ! Car si le Seigneur est corporellement absent, il est lui-même présent spirituellement avec ceux qui se confient en lui ici-bas. Le  v. 20 est parfois cité comme décrivant une certaine base de communion, vraie en tout temps pour ceux qui la réalisent. Or le Seigneur ne parle pas ici simplement de se retrouver ensemble, mais d’être assemblés, c’est-à-dire qu’il parle d’une réunion constituée autour de lui, comme seul centre. Son nom a une valeur telle, que si deux ou trois sont assemblée en ce nom, il est là au milieu d’eux, fait qui donne de la puissance à leurs prières et de l’autorité à leurs actes. Il est présent spirituellement, non pas visiblement. Ressources merveilleuses et pleines de grâce pour des jours où l’assemblée ne peut pas être réunie comme un tout, à cause de son état de ruine et de divisions. Nous avons lieu d’en être très reconnaissants, mais veillons à en éprouver, comme dit le cantique, et le pouvoir et la réalité. Et pour qu’une prière soit écoutée ou une décision ratifiée dans les cieux, il ne suffit pas d’occuper une position ecclésiastique bibliquement irréprochable, il faut encore un état moral qui convienne. Il faut de l’humilité, de l’humiliation. Il faut examiner nos cœurs et nos voies pour pouvoir réaliser un vrai rassemblement en son nom. Dans ce passage, il ressort aussi que l’assemblée juge en dernier ressort. En effet, l’autorité judiciaire se trouve dans l’assemblée, c’est-à-dire le pouvoir de lier et de délier. Il s’agit donc d’écouter car, la raison qui est donnée, c’est que là où deux ou trois sont réunis au nom de Jésus, lui s’y trouve. Il ne s’agit donc pas de volonté individuelle, ni de désir personnel, mais d’un accord de deux ou trois réunis au nom de Jésus

 

Versets 21 à 35 : comment pardonner. À partir du v. 21, Pierre soulève l’autre aspect du sujet, à savoir ce qu’il en est, non plus du coupable, mais de celui qui a été offensé. La réponse de Jésus revient à ceci : l’esprit de pardon envers mon frère doit être pratiquement illimité. C’est un principe de grâce qui revient toujours (v. 22). Il faut toujours agir en grâce; il faut aussi se souvenir que Dieu nous a pardonné bien davantage.

Là-dessus (v. 24 ++), le Seigneur prononce la parabole du roi et de ses esclaves sur laquelle se termine le chapitre. La portée générale en est très simple. Le seul point que nous soulignons est qu’elle se rapporte aux voies gouvernementales de Dieu envers ceux qui prétendent être ses esclaves. Le v. 35 le démontre clairement. Le pardon éternel repose sur une autre base, mais le pardon gouvernemental dépend très souvent de l’esprit de pardon que doit manifester le croyant. Si nous traitons mal nos frères, nous nous retrouverons tôt ou tard entre les mains des bourreaux et nous connaîtrons des temps pénibles. Si l’un d’entre nous voit un frère en traiter mal un autre, nous ferons bien d’imiter les esclaves de la parabole et de le déclarer au Seigneur. Alors le Seigneur s’occupera du coupable dans son saint gouvernement. Ne prenons pas la loi entre nos mains pour attaquer celui qui a mal agi. Cette fin de chapitre attire aussi nos regards sur l’immense dette de nos péchés. Christ l’a payée à notre place. Cette parabole peut aussi s’appliquer à Israël comme peuple.

 

 

 

Chapitre 19                                                            Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et il arriva, quand Jésus eut achevé ces discours, qu’il partit de la Galilée et vint vers les confins de la Judée, au delà du Jourdain; 2 et de grandes foules le suivirent, et il les guérit là.

Et les pharisiens vinrent à lui, l’éprouvant et [lui] disant : Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour quelque cause que ce soit ? Et lui, répondant, leur dit : N’avez-vous pas lu que celui qui les a faits, dès le commencement les a faits mâle et femelle, 5 et qu’il dit : «C’est pourquoi, l’homme laissera son père et sa mère et sera uni à sa femme ; et les deux seront une seule chair*» ? [Genèse2:24]. 6 Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Ce donc que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. 7 Ils lui disent : Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé de donner une lettre de divorce, et de la répudier ? 8 Il leur dit : Moïse, à cause de votre dureté de cœur, vous a permis de répudier vos femmes ; mais au commencement il n’en était pas ainsi. 9 Et je vous dis que quiconque répudiera sa femme, non pour cause de fornication, et en épousera une autre, commet adultère ; et celui qui épouse une femme répudiée, commet adultère. 10 Ses disciples lui disent : Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme, il ne convient pas de se marier. 11 Mais il leur dit : Tous ne reçoivent pas cette parole, mais ceux à qui il est donné ; 12 car il y a des eunuques qui sont nés tels dès le ventre de leur mère ; et il y a des eunuques qui ont été faits eunuques par les hommes ; et il y a des eunuques qui se sont faits eux-mêmes eunuques pour le royaume des cieux. Que celui qui peut le recevoir, le reçoive.

13 Alors on lui apporta de petits enfants, afin qu’il leur imposât les mains et qu’il priât ; mais les disciples reprenaient ceux [qui les apportaient]. 14 Et Jésus dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car à de tels* est le royaume des cieux. 15 Et leur ayant imposé les mains, il partit de là.

16 Et voici, quelqu’un s’approchant, lui dit : Maître, quel bien ferai-je pour avoir la vie éternelle ? 17 Et il lui dit : Pourquoi m’interroges-tu touchant ce qui est bon ? Un seul est bon. Mais si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. 18 Il lui dit : Lesquels ? Et Jésus dit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne diras point de faux témoignage ; 19 honore ton père et ta mère ; et, tu aimeras ton prochain comme toi-même. 20 Le jeune homme lui dit : J’ai gardé toutes ces choses ; que me manque-t-il encore ? 21 Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, et donne aux pauvres ; et tu auras un trésor dans le ciel ; et viens, suis-moi. 22 Et le jeune homme, ayant entendu cette parole, s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. 23 Et Jésus dit à ses disciples : En vérité, je vous dis qu’un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux ; 24 et je vous le dis encore : Il est plus facile qu’un chameau entre par un trou d’aiguille, qu’un riche n’entre dans le royaume de Dieu. 25 Et les disciples, l’ayant entendu, s’étonnèrent fort, disant : Qui donc peut être sauvé ? 26 Et Jésus, [les] regardant, leur dit : Pour les hommes, cela est impossible ; mais pour Dieu, toutes choses sont possibles.

27 Alors Pierre, répondant, lui dit : Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi ; que nous adviendra-t-il donc ? 28 Et Jésus leur dit : En vérité, je vous dis que vous qui m’avez suivi, — dans la régénération, quand le fils de l’homme se sera assis sur le trône de sa gloire, vous aussi, vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël ; 29 et quiconque aura quitté maisons, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, pour l’amour de mon nom, en recevra cent fois autant, et héritera de la vie éternelle. 30 Mais plusieurs qui sont les premiers seront les derniers, et des derniers seront les premiers.

— v. 14 : litt.: car de tels.

 

 

 

 

 

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III = Ch. 13 à 20 : le service du roi rejeté (2ème grande partie)

Chapitre 19

Versets 01 à 12 : question touchant le mariage

Versets 13 à 15 : encore les petits

Versets 16 à 26 : le jeune homme riche

Versets 27 à 30 : récompense des douze

Dans Matthieu

 Voir Marc

Voir Luc

Voir Jean

v. 01a

 Ch. 10 v. 01a

 Ch. 09 v. 51 à 56

 Ch. 07 v. 02 à 10

v. 01 et 02

 Ch. 10 v. 01b

 –

 Ch. 10 v. 22 à 42

v. 03 à 12

 Ch. 10 v. 02 à 12

 Ch. 16 v. 18

 –

v. 13 à 15

 Ch. 10 v. 13 à 16

 Ch. 18 v. 15 à 17

 –

v. 16 à 30

 Ch. 10 v. 17 à 31

 Ch. 18 v. 18 à 30

 –

Résumé des v. 1 à 26 : le Seigneur répand sa lumière sur le mariage, les enfants et les richesses. Ce sont trois choses qui occupent une grande place dans notre vie sur la terre. Pour chaque cas (cf v. 10, 13, 25), la lumière donnée renverse les pensées que les disciples avaient précédemment.

Ce chapitre, dans son ensemble, poursuit le sujet de l’esprit qui convient au royaume des cieux et pénètre profondément les principes qui gouvernent la nature humaine et dans ce qui était alors introduit divinement. 

 

Versets 01 à 12 : question touchant le mariage. Jésus se rapproche à nouveau de la Judée. Puis (v. 3) les pharisiens reviennent à la charge en soulevant une question relative au mariage et au divorce. Ils espèrent prendre Jésus au piège. Ils échouent totalement car ils ne peuvent rien devant la sagesse divine. Le renvoi à ce que Dieu a ordonné au commencement donne une réponse complète. Toutefois, cela suscite une autre question; v. 7 : « Pourquoi Moïse a-t-il commandé de donner une lettre de divorce ? ». La raison en est la dureté de nos cœurs. Dieu, qui connaissait cette dureté, n’a pas placé le niveau très haut. C’est ainsi que la loi présente l’exigence minimale pour la vie dans ce monde. Par contre, il n’en va pas de même dans le christianisme. La pensée de Dieu est toute dévoilée pour ceux qui appartiennent à Christ. Ainsi, l’enseignement du Seigneur, relativement au divorce, est nouveau et surprenant; cela même pour les disciples qui font la remarque du v. 10. Jésus leur dit que le mariage est la chose normale pour l’homme et que l’état de célibat est l’exception. Paul, en 1 Cor. 7, 7, enseigne la même chose. Si cet état de célibat est bon à quelqu’un, il ne faut pas qu’il se marie. Mais, dans le cas normal, le mariage doit être tenu en honneur (voir Héb. 13, 4).

 

Versets 13 à 15 : encore les petits. Le Seigneur donne aux enfants la place qui leur appartient. Les disciples n’ont pas retenu la leçon que Jésus a donné au début du ch. 18. Au sujet des petits enfants, rappelons qu’il faut ce caractère, c’est-à-dire être comme l’un d’eux, pour pouvoir entrer dans le royaume des cieux (ch. 18, 3). Dans leur simplicité enfantine, comme leur nature pécheresse ne s’est pas encore développée au contact du monde et des enseignements des hommes, ils vont tout naturellement à Jésus. Ne détournons pas un enfant de la simplicité de la foi au Seigneur Jésus. Chez le petit enfant, plus ou moins inconscient du péché (toutefois sans être innocent), il n’y a pas la haine et la frayeur à l’égard de celui qui a été offensé, plutôt que « nous avons offensé ». Il est dans l’état le plus rapproché dans celui où Dieu avait placé l’homme. C’est pourquoi l’enfant ne fuit pas, et s’il ne va pas à Jésus, c’est parce qu’on veut l’empêcher. Pensons à nos enfants

 

Versets 16 à 26 : le jeune homme riche. Rappelons d’abord, selon le ch. 11, 5, que l’évangile est annoncé aux pauvre. C’est différent dans la période juive puisque les richesses étaient promises à un juif fidèle. Donc, en relation avec le récit de ce jeune homme riche, la période change. Il s’agit d’un complet changement dispensationnel. Ce jeune homme (v. 16 et 17) s’adresse au Seigneur comme à un homme, ou à un Rabbi en l’appelant « Maître », attiré toutefois par ce qu’il avait vu en lui. Il l’appelle « bon ». Cet homme vient avec la pensée qu’il y a de la bonté dans l’homme; à ses yeux, la bonté se manifestait davantage en Jésus qu’ailleurs. C’est ainsi qu’il cherche ses conseils pour gagner la vie éternelle par son faire. Ce jeune homme veut « faire » pour gagner la vie éternelle. Le Seigneur le prend alors sur le pied de la loi qui promet la vie à ceux « qui font ». Ce jeune homme observe précisément la loi (v. 20). Mais, dès que la lumière divine arrive, cet homme démontre qu’il est sous la domination d’une idole car il préfère ses aises et ses richesses. Pour lui, c’est plus important que les paroles dites par celui qu’il connaissait « être bon ». Ce jeune homme pensait donc avoir gardé la loi ou au moins les commandements relatifs aux devoirs envers son prochain. Le Seigneur ne conteste pas cela mais il enseigne qu’on ne peut pas avoir la vie éternelle en faisant le bien. C’est pourquoi Jésus le met à l’épreuve; là, le jeune homme échoue lorsqu’il dit : « Que me manque-t-il encore ? ». La réponse a pour but de lui montrer qu’il lui manque la foi qui discerne la gloire de Jésus. Cette foi, par conséquent, l’aurait amené à donner tout pour le suivre. Le Seigneur enseigne aussi ses disciples sur la terrible emprise que les richesses de la terre ont sur le cœur humain. En effet, un riche entre difficilement dans le royaume des cieux. Parmi les Juifs, la richesse était considérée comme un signe de la faveur de Dieu. Et la parole du v. 24 bouleverse les pensées des disciples et les étonne. Les disciples concluent que personne ne peut être sauvé (v. 25) … si c’est tellement difficile pour les riches. Voilà une chose encore plus forte, car le salut est non seulement une chose difficile ou improbable pour l’homme, mais impossible. Seule l’intervention de la puissance de Dieu rend le salut possible.

 

Versets 27 à 30 : récompense des douze. Depuis le v. 27 Pierre revient sur les paroles du Seigneur pour demander des précisions quant à la récompense à ceux qui, comme lui, avaient suivi le Seigneur. La réponse établit clairement qu’il doit y avoir la régénération, c’est-à-dire un ordre de chose entièrement nouveau. Cela aura lieu lorsque le Fils de l’homme ne sera plus rejeté et qu’il sera assis sur le trône de sa gloire. Dans cette période, les saints jugeront le monde et la place de prééminence spéciale réservée aux apôtres est indiquée ici. Puis le dernier verset se termine par une parole d’avertissement.

 

 

Chapitre 20                                                            Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le point du jour afin de louer des ouvriers pour sa vigne. 2 Et étant tombé d’accord avec les ouvriers pour un denier par jour, il les envoya dans sa vigne. 3 Et sortant vers la troisième heure*, il en vit d’autres qui étaient sur la place du marché à ne rien faire; et il dit à ceux-ci: Allez, vous aussi, dans la vigne, et je vous donnerai ce qui sera juste; et ils s’en allèrent. 5 Sortant encore vers la sixième heure* et vers la neuvième heure*, il fit de même. 6 Et sortant vers la onzième heure*, il en trouva d’autres qui étaient là; et il leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici tout le jour sans rien faire? 7 Ils lui disent: Parce que personne ne nous a engagés. Il leur dit: Allez, vous aussi, dans la vigne, et vous recevrez ce qui sera juste. 8 Et le soir étant venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers, et paye-leur leur salaire, en commençant depuis les derniers jusqu’aux premiers. Et lorsque ceux [qui avaient été engagés] vers la onzième heure furent venus, ils reçurent chacun un denier; 10 et quand les premiers furent venus, ils croyaient recevoir davantage, mais ils reçurent,  eux aussi, chacun un denier. 11 Et l’ayant reçu, ils murmuraient contre le maître de maison, 12 disant: Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, et tu les as faits égaux à nous qui avons porté le faix du jour et la chaleur. 13 Et lui, répondant, dit à l’un d’entre eux: Mon ami, je ne te fais pas tort: n’es-tu pas tombé d’accord avec moi pour un denier? 14 Prends ce qui est à toi et va-t’en. Mais je veux donner à ce dernier autant qu’à toi. 15 Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est mien? Ton œil est-il méchant, parce que moi, je suis bon? 16 Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers les derniers, car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. 17 Et Jésus, montant à Jérusalem, prit à part sur le chemin les douze disciples, et leur dit: 18 Voici, nous montons à Jérusalem, et le fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes, et ils le condamneront à mort; 19 et ils le livreront aux nations pour s’en moquer, et le fouetter, et le crucifier; et le troisième jour il ressuscitera.

20 Alors la mère des fils de Zébédée vint à lui avec ses fils, [lui] rendant hommage et lui demandant quelque chose. 21 Et il lui dit: Que veux-tu? Elle lui dit: Ordonne que mes deux fils que voici, s’asseyent, l’un à ta droite et l’un à ta gauche, dans ton royaume. 22 Et Jésus, répondant, dit: Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que moi, je vais boire? Ils lui disent: Nous le pouvons. 23 Et il leur dit: Vous boirez bien ma coupe; mais de s’asseoir à ma droite et à ma gauche, n’est pas à moi pour le donner, sinon à ceux pour lesquels cela est préparé par mon Père. 24 Et les dix, l’ayant entendu, furent indignés à l’égard des deux frères. 25 Et Jésus, les ayant appelés auprès de lui, dit: Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles, et que les grands usent d’autorité sur elles. 26 Il n’en sera pas ainsi parmi vous; mais quiconque voudra devenir grand parmi vous sera votre serviteur; 27 et quiconque voudra être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave; 28 de même que le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon
pour plusieurs.

29 Et comme ils sortaient de Jéricho, une grande foule le suivit. 30 Et voici, deux aveugles assis sur le bord du chemin, ayant ouï que Jésus passait, s’écrièrent, disant: Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David. 31 Et la foule les reprit, afin qu’ils se tussent; mais ils criaient plus fort, disant: Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David. 32 Et Jésus, s’arrêtant, les appela et dit: Que voulez-vous que je vous fasse? 33 Ils lui disent: Seigneur, que nos yeux soient ouverts. 34 Et Jésus, ému de compassion, toucha leurs yeux; et aussitôt leurs yeux recouvrèrent la vue; et ils le suivirent.

 

— v. 3: vers le milieu de la matinée. — v. 5: vers midi et le milieu de l’après-midi. — v. 6: une heure avant le crépuscule (la journée, de l’aube au crépuscule, était divisée en 12 heures).

 

 

 

 

 

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III = Ch. 13 à 20 : le service du roi rejeté (2ème grande partie)

Chapitre 20 :

Versets 01 à 16 : l’ouvrier de la onzième heure

Versets 17 à 28 : en chemin pour Jérusalem

Versets 29 à 34 : la guérison de deux aveugles

Dans Matthieu

 Voir Marc

Voir Luc

Contenu plus détaillé

v. 01 à 16

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 –

Les ouvriers dans la vigne

v. 17 à 19

 Ch. 10 v. 32 à 34

 Ch. 18 v. 31 à 34

3ème annonce des souffrances

v. 20 à 28

 Ch. 10 v. 35 à 45

 –

Les fils de Zébédée

v. 29 à 34

 Ch. 10 v. 46 à 52

 Ch. 18 v. 35 à 45

Aveugle près de Jéricho

Versets 01 à 16 : l’ouvrier de la onzième heure. Ces versets renferment la parabole du maître de maison qui engage des ouvriers pour travailler à sa vigne. Avec l’enseignement donné, il en ressort qu’il ne faut pas perdre de vue que tout est grâce dans l’économie actuelle. Même lorsqu’il s’agit des récompenses. Ne pensons pas que telle tâche mérite telle récompense. Ainsi, les premiers ouvriers engagés sont d’accord pour un denier. Puis les derniers sont d’accord pour qu’un salaire soit convenu. La promesse est qu’ils recevront ce qui est juste. Le soir les ouvriers sont payés et ceux qui ont été engagés les premiers sont mécontents du fait que les derniers reçoivent autant qu’eux. La faute des premiers consiste en ce qu’ils ont pris pour base d’estimation le salaire des derniers au lieu de la bonté du maître. Seul le maître sait apprécier la valeur du travail fait. Il se peut que, parmi ceux qui sont venus à la onzième heure, de plus grands services aient été rendus par rapport à ceux qui ont peiné la journée entière. Mais par-dessus tout, le maître est absolument libre d’agir selon sa grâce souveraine et de faire selon ce qui lui plaît de ses biens. Ainsi les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers. Tout est toujours grâce de la part du Seigneur.

Tout cela montre qu’il faut être heureux de ce que nous sommes employés dans la vigne et d’être  les objets de sa pleine et merveilleuse grâce. Est-ce que nous ne méritions pas le jugement éternel ? Alors, travailler à tout ce que le Seigneur place devant nous, ayant pour mobile cette grâce merveilleuse, laissons-lui l’appréciation de notre travail, sans compter sur une récompense. La grâce tiendra compte de tout ce qui a été fait pour lui; cela selon sa justice.

Le principe de la parabole est beau. Il y a le raisonnement de l’homme qui dit: « Tant de travail, tant de paie ». Et il y a les autres qui se rapportent à la bienveillance du maître de la vigne. Cette parabole est encadrée par le ch. 19, 30 et ch. 20, 16. Au ch. 19, 30 il y a une sentence qui se rapporte à la pensée de l’homme. Au ch. 20, 16, il y a le principe en question : à savoir la bienveillance du maître. La parole du maître de maison ramène ainsi au même point que le ch. 19, 30. Dans cette leçon où les derniers sont venus les premiers et les premiers les derniers, puisqu’en distribuant l’argent il a commencé par les derniers, il y a une leçon que nous sommes lents à apprendre. Le Seigneur ne mésestimera pas le travail, mais il appréciera encore davantage la simple foi en lui, en sa justice, en sa sagesse, en sa parole. Cette foi qui le sert, même si le jour est très avancé, et cela sans se préoccuper de la récompense, ni de chercher à conclure un accord. C’est dans le Ps. et en Dan. 7 que nous voyons que le Fils de l’homme lui-même recevra le royaume de la main du Père. 

 

Versets 17 à 28 : en chemin pour Jérusalem avec, au début de ces versets, une troisième annonce des souffrances de Jésus. Si Jésus pouvait parler de gloire et de récompense à de pauvres pécheurs, c’est fu fait du chemin qui le conduisait à la croix. Ici donc, Jésus monte à Jérusalem avec ses disciples, pour la dernière fois, depuis la Galilée. Il éprouve le besoin de leur dire ce qui arriverait. Pour la troisième fois Jésus leur parle de sa mort et de sa résurrection (ch. 16, 21; 17, 22-23 et ici). Mais les disciples n’entrent pas dans la pensée de la mort de Jésus et cela constitue une souffrance supplémentaire pour le Seigneur qui est incompris de ses disciples puis méconnu et méprisé par son peuple. Sur ce, dans les v. 20 à 28, la mère de Jean et de Jacques  demande que ses deux fils soient l’un à la droite de Jésus, et l’autre à sa gauche, dans son royaume. Une bonne place dans le royaume les préoccupe davantage que les souffrances et la mort du Seigneur. Le Seigneur leur dit alors qu’ils ne savent pas ce qu’ils demandent. Ses disciples, et d’autres, ne retiennent que la promesse qu’ils siégeraient sur le trône (promesse du ch. 17, 28). Cela sans comprendre le renoncement et l’abaissement de Jésus et la position de dépendance qu’il avait prise au milieu d’eux. Jésus allait à la mort afin qu’ils aient une part avec lui dans la gloire au lieu de la condamnation éternelle qu’ils méritaient. Puis, comme homme dépendant, il leur dit que ce n’est pas lui qui donne les places dans le royaume; c’est le Père. Auparavant, il faut boire la coupe de souffrance et de mort. Les disciples devaient la partager avec lui en suivant un chemin de souffrance. C’est une leçon difficile à apprendre; pour nous aussi.

Donc (v. 23), pour le croyant de l’Église aussi, c’est le Père qui donnera notre place. Comme chrétien, souvenons-nous du nom de serviteur (v. 28) et du mot esclave (au v. 27). C’est la position qui convient au chrétien. Les autres disciples (v. 24) s’indignent à l’égard de Jacques et de Jean. Toutefois, ils ne comprennent pas non plus, sans doute, la position qu’ils avaient à prendre ici-bas. C’est alors que Jésus leur montre la différence entre la grandeur humaine et la grandeur selon Dieu (voir v. 26 à 28). Le chemin de la grandeur est donc l’abaissement pour servir. Et comme nul ne s’est abaissé autant que Christ, nul sera haut élevé comme lui (Phil. 2, 8 et 9). Que Dieu nous apprenne à prendre le chemin de la vraie grandeur, non dans la grandeur éphémère de ce monde, mais de la grandeur divine et éternelle. Soyons, pour nous sonder, les imitateurs de celui qui s’est abaissé jusqu’à la mort de la croix. Au v. 28, rappelons que le titre de «Fils de l’homme» est un titre bien plus étendu que celui de «Messie» car il embrasse tous les droits de Christ dans les conseils de Dieu. 

 

Versets 29 à 34 : la guérison de deux aveugles. Cela se passe donc lorsque Jésus est en chemin vers Jérusalem, sortant de Jéricho, et qu’il est suivi d’une grande foule. La foule cherche à faire taire ces aveugles. Remarquons l’état d’esprit qui anime la foule; ce n’était pas la grâce de la personne de Jésus qui attirait cette foule après lui mais bien des motifs charnels et une vaine gloire. Toutefois, les aveugles persévèrent et crient encore. Jésus, ému de compassion, touche leurs yeux et ils recouvrent la vue. Ces aveugles s’adressaient à Jésus en tant que Fils de David; en cela, ils représentent ceux qui, en Israël, avaient la foi au Messie. Mais la dernière heure de sa présentation au peuple est pourtant bien là ! Ils ont donc les yeux ouverts et reçoivent Jésus. Ils se trouvent sur le chemin de la gloire au lieu d’être enveloppés dans les jugements qui tomberont sur le peuple.

Il y a aussi d’autres enseignements dans ce récit. Il y a par exemple l’indifférence de la foule à l’égard des besoins de l’homme. Il y a aussi l’effort de la foule pour empêcher les hommes de venir à Jésus. L’on veut étouffer toute voix qui cherche Jésus. Mais celui qui sent le poids de ses péchés criera plus fort à celui qui peut délivrer.

Toujours à propos des aveugles, il y a aujourd’hui des personnes qui se plaignent de manquer de lumière. En fait, ce qui leur fait défaut, c’est la vue spirituelle, c’est-à-dire la foi qui leur permettrait de voir la lumière qui a brillé dans un éclat si vif en Jésus. 

 

Ce chapitre, avec entre autres la leçon d’humilité des les v. 20 à 28 et ce qui est rapporté dans les v. 29 à 34, est important. En effet, la vie de Jésus, excepté ses derniers jours à Jérusalem, se termine ici. Ainsi ses paroles impriment un caractère indélébile sur cette vie bénie. Et le rappel, c’est que nous devons servir en amour, et quant à ce monde, être content de n’être rien en marchant sur les traces du précieux Sauveur.

 

 

Chapitre 21                                                            Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et quand ils approchèrent de Jérusalem et qu’ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, alors Jésus envoya deux disciples, leur disant: Allez au village qui est vis-à-vis de vous, et aussitôt vous trouverez une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les et amenez-les-moi. 3 Et si quelqu’un vous dit quelque chose, vous direz: Le Seigneur en a besoin; et aussitôt il les enverra. 4 Et tout cela arriva, afin que fût accompli ce qui avait été dit par le prophète, disant: 5 «Dites à la fille de Sion: Voici, ton roi vient à toi, débonnaireet monté sur une ânesse et sur un ânon, le petit d’une ânesse**» [Zacharie 9:9]6 Et les disciples, s’en étant allés et ayant fait comme Jésus leur avait ordonné, 7 amenèrent l’ânesse et l’ânon, et mirent leurs vêtements dessus; et il s’y assit. 8 Et une immense foule étendit ses vêtements sur le chemin, et d’autres coupaient des rameaux des arbres et les répandaient sur le chemin. 9 Et les foules qui allaient devant lui, et celles qui suivaient, criaient, disant: Hosanna au fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du *Seigneur*! Hosanna dans les lieux très-hauts! 10 Et comme il entrait dans Jérusalem, toute la ville fut émue, disant: Qui est celui-ci? 11 Et les foules disaient: Celui-ci est Jésus, le prophète, qui est de Nazareth de Galilée.

12 Et Jésus entra dans le temple de Dieu, et chassa dehors tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; et il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient les colombes; 13 et il leur dit: Il est écrit: «Ma maison sera appelée une maison de prière» [Ésaïe 56:7]; mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs*. 14 Et des aveugles et des boiteux vinrent à lui dans le temple, et il les guérit. 15 Et les principaux sacrificateurs et les scribes, voyant les merveilles qu’il faisait, et les enfants criant dans le temple et disant: Hosanna au fils de David! en furent indignés, 16 et lui dirent: Entends-tu ce que ceux-ci disent? Mais Jésus leur dit: Sans doute; n’avez-vous jamais lu: «Par la bouche des petits enfants et de ceux qui tètent, tu as établi ta louange»? [Psaume 8:2]. 17 Et les ayant laissés, il sortit de la ville [et s’en alla] à Béthanie; et il y passa la nuit.

18 Et le matin, comme il retournait à la ville, il eut faim. 19 Et voyant un figuier sur le chemin, il s’en approcha; et il n’y trouva rien que des feuilles; et il lui dit: Que jamais aucun fruit ne naisse plus de toi! Et à l’instant le figuier sécha. 20 Et les disciples, le voyant, en furent étonnés, disant: Comment en un instant le figuier est-il devenu sec! 21 Et Jésus, répondant, leur dit: En vérité, je vous dis: Si vous avez de la foi et que vous ne doutiez pas, non seulement vous ferez ce qui [a été fait] au figuier, mais si même vous disiez à cette montagne: Ôte-toi et jette-toi dans la mer, cela se ferait. 22 Et quoi que vous demandiez en priant, si vous croyez, vous le recevrez.

23 Et quand il fut entré dans le temple, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent à lui, comme il enseignait, disant: Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné cette autorité? 24 Et Jésus, répondant, leur dit: Je vous demanderai, moi aussi, une chose; et si vous me la dites, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais ces choses. 25 Le baptême de Jean, d’où était-il? du ciel, ou des hommes? Et ils raisonnaient en eux-mêmes, disant: Si nous disons: Du ciel, il nous dira: Pourquoi donc ne l’avez-vous pas cru? 26 Et si nous disons: Des hommes, nous craignons la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. 27 Et, répondant, ils dirent à Jésus: Nous ne savons. Lui aussi leur dit: Moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses. 28 Mais que vous en semble? Un homme avait deux enfants; et venant au premier, il dit: [Mon] enfant, va aujourd’hui travailler dans ma* vigne. 29 Et lui, répondant, dit: Je ne veux pas; mais après, ayant du remords, il y alla. 30 Et venant au second, il dit la même chose; et lui, répondant, dit: Moi [j’y vais], seigneur; et il n’y alla pas. 31 Lequel des deux fit la volonté du père? Ils lui disent: Le premier. Jésus leur dit: En vérité, je vous dis que les publicains et les prostituées vous devancent dans le royaume de Dieu. 32 Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous ne l’avez pas cru; mais les publicains et les prostituées l’ont cru; et vous, l’ayant vu, vous n’en avez pas eu de remords ensuite pour le croire.

33 Écoutez une autre parabole: Il y avait un maître de maison, qui planta une vigne, et l’environna d’une clôture, et y creusa un pressoir, et y bâtit une tour; et il la loua à des cultivateurs et s’en alla hors du pays. 34 Et lorsque la saison des fruits approcha, il envoya ses esclaves aux cultivateurs pour recevoir ses fruits. 35 Et les cultivateurs, ayant pris ses esclaves, battirent l’un, tuèrent l’autre, et en lapidèrent un autre. 36 Il envoya encore d’autres esclaves en plus grand nombre que les premiers, et ils leur firent de même. 37 Et enfin, il envoya auprès d’eux son fils, disant: Ils auront du respect pour mon fils. 38 Mais les cultivateurs, voyant le fils, dirent entre eux: Celui-ci est l’héritier; venez, tuons-le, et possédons son héritage. 39 Et l’ayant pris, ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. 40 Quand donc le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces cultivateurs-là? 41 Ils lui disent: Il fera périr misérablement ces méchants, et louera sa vigne à d’autres cultivateurs qui lui remettront les fruits en leur saison. 42 Jésus leur dit: N’avez-vous jamais lu dans les écritures: «La pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin; celle-ci* est de par le *Seigneur, et est merveilleuse devant nos yeux»? [Psaume 118:22-23]. 43 C’est pourquoi je vous dis que le royaume de Dieu vous sera ôté, et sera donné à une nation qui en rapportera les fruits. 44 Et celui qui tombera sur cette pierre sera brisé; mais celui sur qui elle tombera, elle le broiera. 45 Les principaux sacrificateurs et les pharisiens, ayant entendu ses paraboles, connurent qu’il parlait d’eux. 46 Et, cherchant à se saisir de lui, ils craignaient les foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.


— v. 5*: voir note 11:29. — v. 5**: litt.: bête de somme. — v. 9: voir Psaume 118:25-26; Hosanna signifie «Sauve je te prie», d’où: Gloire! — v. 13: voir Jér. 7:11. — v. 28: quelques-uns lisent: la. — v. 42: ou: ceci.

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 21               Retour au début

IV = Ch. 21 à 25 : le service du roi à Jérusalem

(3ème grande partie) (dernière semaine)

Matthieu 21

 Voir Marc

Voir Luc

Voir Jean

Versets 01 à 11

 Ch. 11 v. 01 à 11

 Ch. 19 v. 29 à 44

Ch. 12 v. 12 à 19

Entrée royale de Jésus à Jérusalem

Versets 12 à 17

 Ch. 11 v. 15 à 19

 Ch. 19 v. 45-48; 21 v. 37-38

Jésus dans le temple. Seconde purification du templs.

Versets 18 à 22

Ch.11 v.12-14, 20-26

  –

  –

Le figuier stérile. Le figuier sec

Versets 23 à 32

 Ch. 11 v. 27 à 33

 Ch. 20 v. 01 à 08

 

Jésus et les chefs du peuple.

Versets 33 à 46

 Ch. 12 v. 01 à 12

 Ch. 20 v. 09 à 19

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Parabole des cultivateurs de la vigne + la maîtresse pierre de coin.


Versets 1 à 11
 : entrée royale de Jésus à Jérusalem. Cela se passe 500 ans après la prophétie de Zacharie (Zach. 9, 9). Le Seigneur est une fois de plus clairement manifesté devant les Juifs comme leur Messie et leur roi. C’est Jésus, né de la vierge à Bethléhem, appelé hors d’Égypte. C’est la grande lumière en Galilée ainsi que les prophètes l’avaient annoncé. Maintenant, les 69 semaines de Daniel étant achevées, il entre comme roi dans sa ville. Hélas, le peuple n’a pas pris garde au fait que le salut que Jésus apportait devait s’accorder avec la débonnaireté et non pas être fondé sur la puissance victorieuse. Mais (v. 1 à 11) il semble que, pour un court moment, ils allaient le recevoir. La multitude lui rend hommage et le salue comme le Fils de David (v. 9 cf Ps. 118, 22 et 23). Mais (v. 10) la ville de Jérusalem, émue, pose la question : « Qui est celui-ci ? ». La foi est mise à l’épreuve et la réponse des foules ne contient pas de foi réelle. En effet, la réponse du v. 11 ne va pas au-delà de ce qui est évident, même pour ceux qui n’avaient pas la foi. Ainsi de nombreux prophètes étaient venus avant cela et Jérusalem les avait mis à mort.

Encore : Les mots «juste et ayant le salut » de Zach. 9, 9 sont omis lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem. C’est qu’il devait venir premièrement dans l’humiliation, quoiqu’il ait déjà avec lui une autorité royale et divine. L’expression « Hosanna » veut dire : sauve maintenant, ou sauve, je t’en prie. 

 

Versets 12 à 17 : Jésus dans le temple. Jésus se présente donc comme roi puis, arrivé à Jérusalem, il va directement dans le temple qui est le centre même de leur religion; Jésus affirme sa puissance royale en le purifiant. Jésus était aussi entré dans le temple au début de son ministère (Jean 2, 13 et suivants). Et voilà, à la fin de son ministère, qu’il y entre de nouveau. Il y avait du trafic dans le temple; des hommes impies avaient probablement interprété Deut. 14, 24 à 26 pour leur profit. Ainsi, l’enceinte du temple était transformée en une caverne de voleurs. Donc l’escroquerie se passe dans ce lieu; le nom de Dieu est diffamé. Quant aux jours actuels, 1 Cor. 3, 17 enseigne que souiller ou corrompre l’habitation de Dieu est un péché extrêmement grave. Alors Jésus chasse ces méchants. Puis il dispense de la grâce aux aveugles et aux boiteux, eux qui n’avaient pas le droit de s’approcher (voir Lév. 21, 18 et 2 Sam. 5, 6 à 8). Le vrai Fils de David est là et il fait l’inverse de ce que David avait décidé. Jésus révèle pleinement le cœur de Dieu et la louange jaillit. Il y a, de la part des enfants, les « Hosanna au fils de David » (v. 15), faisant échos aux « Hosanna » des adultes(v. 9). Les chefs religieux sont témoins de tout cela et ils sont mécontents mais Jésus justifie ces petits (v. 16; Ps. 8, 2). En rapprochant les termes de ce psaume et du v. 16 avec : « Tu as fondé la force » (dans le psaume),  et puis « Tu as établi la louange » (dans l’évangile), il est démontré que la force et la louange sont l’une et l’autre de lui et par lui. Lorsque les chefs se taisent et s’opposent, Dieu veille à ce que la louange qui convient lui soit rendue par la bouche des petits enfants. 

 

Versets 18 à 22 : le figuier stérile. Alors Jésus s’en va à Béthanie pour passer la nuit (v. 17). Il y avait là une famille qui croyait en lui. La ville et le temple sont sous la garde d’hommes incrédules. Alors, en retournant le lendemain à la ville,  c’est la sentence du figuier stérile. Ce figuier, avec ses feuilles, a beaucoup d’apparence extérieure mais aucun fruit. L’incident de ce figuier qui sèche est manifeste. Les disciples font des commentaires (v. 20). Puis la réponse du Seigneur détourne leurs pensées du figuier pour les diriger sur une montagne (au v. 21 : « … si vous disiez à cette montagne : « Ôte-toi et jette-toi dans la mer », cela se ferait »). Mais les disciples manquent de foi. C’est Dieu qui ôtera la montagne. Cette montagne,  n’est elle pas couronnée par Jérusalem et son temple … symbolisant tout le système juif. Mais c’est Dieu qui a ôté la montagne qui fut submergée par la mer des nations. En effet, les Hébreux montrent comment le système juif a été mis de côté et comment cette montagne a été jetée dans la mer. Cela s’est passé lors de la destruction de Jérusalem en l’an 70. La chose nécessaire, c’est la foi. L’épître aux Hébreux mettent l’accent là-dessus. Pensons à son magnifique chapitre 11 sur la foi. Devant tout cela, les chefs religieux décident d’agir agressivement et de défier l’autorité du Seigneur. À cet effet, ils se lancent dans une controverse qui s’étend jusqu’à la fin du ch. 22. Il en résulte trois paraboles frappantes prononcées par le Seigneur, suivies par trois questions astucieuses des pharisiens et hérodiens, puis des sadducéens, et enfin d’un docteur de la loi. Tous ces adversaires sont réduits au silence par le Seigneur. On le verra. Voyons maintenant la suite du chapitre.

 

Versets 23 à 32 : Jésus et les chefs du peuple. Au v. 23, et les anciens du peuple demande à Jésus par quelle autorité il fait ces choses. Ils veulent une preuve. La réponse du Seigneur les plonge dans l’embarras car, en reconnaissant l’autorité de Jean Baptiste, en reconnaissant le baptême de Jean, ils se condamnaient. Ils ne l’avaient jamais cru; puis, s’ils le rejetaient (le baptême de Jean) comme étant des hommes, ils perdaient leur popularité face au peuple qui considérait Jean comme un prophète; les chefs tenaient très fort à leur popularité (voir, entre autres passages, celui de Jean 12, 43). Ces chefs se placent donc sur le terrain de l’ignorance en disant : « Nous ne savons » (v. 27). Ils se disqualifient pour juger et perde tout motif quelconque de contestation lorsque Jésus refusa de révéler son autorité (fin du v. 27). La puissance de Dieu est donc en Jésus et lui donne l’autorité à l’exclusion de toute autre chose. Mais eux, ils n’en veulent pas. Ils l’avaient même attribué au diable comme Matthieu l’a déjà relevé.

Le Seigneur mène alors le débat par plusieurs paraboles. En les examinant, il en ressortira que : la première (v. 28 à 32) concerne leur attitude en tant que placés sous la loi. La deuxième (v. 33 à 41) en tant que mise à l’épreuve par la présence du Fils de l’homme sur la terre. La troisième (ch. 22 v. 1 à 14) est prophétique et considère la réponse qui serait faite à l’évangile. L’ordre divin est respecté : 1) la loi. 2) le Messie. 3) l’évangile.

La première (v. 28 à 32) est introduite par ces mots : « Que vous en semble ? ». Cette courte parabole reprend les deux mêmes classes que celle de Luc ch. 15. Il y a les chefs religieux d’une part puis les publicains et les pécheurs de l’autre. Ici c’est en rapport avec leur responsabilité sous la loi alors qu’en Luc 15, c’est leur réception selon la grâce de l’évangile. Dans ces deux personnes, l’une fait de belles professions en parole, mais désobéit (v. 30) ; l’autre refuse puis se repent et obéi (v. 29). Cette parabole donne l’image des hommes religieux qui disent obéir et qui ne font rien;  puis l’image des publicains et des prostituées qui se repentent et entrent dans le royaume (v. 31). Au v. 32 le Seigneur lie ce fait avec le ministère de Jean. Le Seigneur rattache donc la parabole à la loi et non pas à l’évangile. Et le travail dans la vigne est bien en rapport avec la loi : « Fais ceci »

 

Versets 33 à 41 : parabole des cultivateurs de la vigne. Il s’agit de la vigne qui est la maison d’Israël (selon Es. 5, 7). Ce peuple a failli sous la loi; en plus, ils ont maltraité les prophètes. Finalement, la moisson est là. Il s’agit de la moisson d’un maître, qui est Dieu, alors que les cultivateurs représentent clairement les chefs responsables d’Israël. Lors  ce cette épreuve suprême, non seulement ils sont incapables de produire du fruit mais ils couronnent leur méchanceté en mettant à mort le fils que le maître, dans sa grâce, leur avait envoyé. Ainsi le Seigneur résume l’accusation contre Israël sous trois titres : 1) pas de fruit pour Dieu. 2) mauvais traitement infligé à ses serviteurs les prophètes. 3) réjection et meurtre du fils. Après avoir exposé la parabole, le Seigneur leur pose une question (v. 40) en leur disant « que fera-t-il à ces cultivateurs-là ? » …quelque sorte : « Que vous en semble ? » (cf ch. 18, 12 ; 21, 28 ;  6, 66). Il soumet à leur jugement le sort que méritent les cultivateurs. Et ils donnent une réponse qui donne la juste condamnation qui allait s’abattre sur leur propre tête. Ils seraient, eux, dépossédés et détruits. Ces adversaires, si prompts à comprendre lorsqu’il s’agit de leurs propres intérêts, sont lents à comprendre ce qui est de nature spirituelle. Ils sont aveugles.

Encore : le Ps. 8, présente Jésus comme Fils de l’homme avec toutes choses qui sont mises sous ses pieds. Le Ps. 2 le présente comme roi en Israël et Fils de Dieu. Jésus n’est-il pas aussi aujourd’hui une pierre d’achoppement, en un sens, bien sûr, pour les incrédules ! Le figuier représente soit le peuple d’Israël, soit l’homme dans son état naturel. Israël est souvent assimilé à une vigne comme le Ps. 80, 17 et  Es. 5, 1 à 7  en font part. 

 

Versets 42 à 46 : la maîtresse pierre de coin (cf Ps. 118, 25 et 26). Jésus était cette maîtresse pierre de coin. Mais cette « pierre » ne convient pas aux bâtiments qu’ils avaient en vue; ils ne veulent pas de lui. Pourtant, le jour vient où il paraîtra pour être le fondement et pour édifier la maison que Dieu a en vue. En attendant, les v. 43 et 44a exposent les effets de sa rejection. À cet effet, voici quelques références, parmi d’autres, à considérer : Deut. 32, 21; Es. 55, 5; Es. 65, 1; Es. 66, 8. Il en ressort que, Israël étant rejeté, le royaume de Dieu allait leur être retiré et être donné, sous une autre forme, à une nation. Cette nation naîtra au début du millenium. Mais « nous », chrétiens, comme « nation sainte » (1 Pi. 2, 9), nous pouvons déjà porter du fruit à sa satisfaction !

Quant au v. 44b, il y a allusion à la seconde venue du Seigneur avec l’effet en destruction sur les hommes, Juifs ou Gentils (voir Dan. 2, 34 et 35). L’enseignement de ces deux versets 43 et 44 porte donc sur le brisement national d’Israël comme conséquence du rejet de Christ et de son remplacement par une nation nouvelle; puis la destruction finale de tous les adversaires dans la révélation du Seigneur Jésus, en flamme de feu (2 Thes. 1, 8), est aussi en vue.

Un fait est là (v. 45 et 46) en ce que les principaux sacrificateurs réalisent que c’est d’eux dont il est question. Ils réalisent à leur insu qu’ils se sont condamnés eux-mêmes. Alors ils décident de mettre Jésus à mort. Pour le moment, seule la crainte de l’opinion publique les arrêtent.

 

 

 

Chapitre 22                                                            Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et Jésus, répondant, leur parla encore en paraboles, disant: 2 Le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui fit des noces pour son fils, 3 et envoya ses esclaves pour convier ceux qui étaient invités aux noces; et ils ne voulurent pas venir. 4 Il envoya encore d’autres esclaves, disant: Dites aux conviés: Voici, j’ai apprêté mon dîner; mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués et tout est prêt: venez aux noces. 5 Mais eux, n’en ayant pas tenu compte, s’en allèrent, l’un à son champ, et un autre à son trafic; 6 et les autres, s’étant saisis de ses esclaves, les outragèrent et les tuèrent. 7 Et le roi, [l’ayant entendu, en] fut irrité; et ayant envoyé ses troupes, il fit périr ces meurtriers-là et brûla leur ville. 8 Alors il dit à ses esclaves: Les noces sont prêtes, mais les conviés n’en étaient pas dignes; allez donc dans les carrefours des chemins, et autant de gens que vous trouverez, conviez-les aux noces. 10 Et ces esclaves-là, étant sortis, [s’en allèrent] par les chemins, et assemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, tant mauvais que bons; et la [salle] des noces fut remplie de gens qui étaient à table. 11 Et le roi, étant entré pour voir ceux qui étaient à table, aperçut là un homme qui n’était pas vêtu d’une robe de noces. 12 Et il lui dit: Ami, comment es-tu entré ici, sans avoir une robe de noces? Et il eut la bouche fermée. 13 Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-le pieds et mains, emportez-le, et jetez-le dans les ténèbres de dehors: là seront les pleurs et les grincements de dents. 14 Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

15 Alors les pharisiens vinrent et tinrent conseil pour l’enlacer dans [ses] paroles. 16 Et ils lui envoient leurs disciples avec les hérodiens*, disant: Maître, nous savons que tu es vrai et que tu enseignes la voie de Dieu en vérité, et que tu ne t’embarrasses de personne, car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes. 17 Dis-nous donc, que t’en semble: est-il permis de payer le tribut à César, ou non? 18 Et Jésus, connaissant leur méchanceté, dit: Pourquoi me tentez-vous, hypocrites? 19 Montrez-moi la monnaie du tribut. Et ils lui apportèrent un denier. 20 Et il leur dit: De qui est cette image et cette inscription? 21 Ils lui disent: De César. Alors il leur dit: Rendez donc les choses de César à César, et les choses de Dieu à Dieu. 22 Et l’ayant entendu, ils furent étonnés; et le laissant, ils s’en allèrent.

23 En ce jour-là, des sadducéens, qui disent qu’il n’y a pas de résurrection, vinrent à lui et l’interrogèrent, 24 disant: Maître*, Moïse dit: Si quelqu’un meurt n’ayant pas d’enfants, son frère épousera sa femme, et suscitera de la postérité** à son frère***. 25 Or il y avait parmi nous sept frères; et le premier s’étant marié, mourut, et n’ayant pas de postérité*, il laissa sa femme à son frère; 26 de la même manière le second aussi et le troisième, jusqu’au septième; 27 et après eux tous, la femme aussi mourut. 28 Dans la résurrection donc, duquel des sept sera-t-elle la femme, car tous l’ont eue? 29 Et Jésus, répondant, leur dit: Vous errez, ne connaissant pas les écritures, ni la puissance de Dieu; 30 car, dans la résurrection, on ne se marie ni on n’est donné en mariage, mais on est comme des anges de Dieu dans le ciel. 31 Et quant à la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce qui vous est dit par Dieu, disant: 32 «Moi, je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob»? [Exode 3:6]. Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. 33 Et les foules, ayant entendu [cela], s’étonnèrent de sa doctrine.

34 Et les pharisiens, ayant ouï dire qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens, s’assemblèrent en un même lieu. 35 Et l’un d’eux, docteur de la loi, l’interrogea pour l’éprouver, disant: 36 Maître, quel est le grand commandement dans la loi? 37 Et il lui dit: «Tu aimeras le *Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée» [Deutéronome 6:5]. 38 C’est là le grand et premier commandement. 39 Et le second lui est semblable: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» [Lévitique 19:18]. 40 De ces deux commandements dépendent la loi tout entière et les prophètes.

41 Et les pharisiens étant assemblés, Jésus les interrogea, 42 disant: Que vous semble-t-il du Christ? — de qui est-il fils? Ils lui disent: De David. 43 Il leur dit: Comment donc David, en Esprit, l’appelle-t-il seigneur, disant: 44 «Le *Seigneur a dit à mon seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds»? [Psaume 110:1] 45 Si donc David l’appelle seigneur, comment est-il son fils? 46 Et personne ne pouvait lui répondre un mot; et personne, depuis ce jour-là, n’osa plus l’interroger.

 

— v. 16: juifs opportunistes, partisans d’Hérode et de l’occupant romain. — v. 24*: qui enseigne. — v. 24**, 25: litt.: semence. — v. 24***: voir Deutéronome 25:5.

 

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 22               Retour au début

IV = Ch. 21 à 25 : le service du roi à Jérusalem
(3ème grande partie) (dernière semaine)

Matthieu 22

 Voir Marc

Voir Luc

Versets 01 à 14

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les noces du fils du roi

 

Versets 15 à 22

 Ch. 12 v. 13 à 17

 Ch. 20 v. 20 à 26

à qui payer le tribut

 

Versets 23 à 33

 Ch. 12 v. 18 à 27

 Ch. 20 v. 27 à 40

question des sadducéens quant à la résurrection

 

Versets 34 à 40

 Ch. 12 v. 28 à 34

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question des pharisiens

 

Versets 41 à 46

 Ch. 2 v. 35 à 37

 Ch. 20 v. 41 à 44

question de Jésus aux pharisiens


Versets 01 à 14
 : les noces du fils du roi. La parabole des cultivateurs (ch. 21, 33 à 46) se rapportait à la venue de l’homme. Même lorsqu’il s’agit de la venue de Christ, l’exposé des voies de Dieu en grâce envers Israël et envers les Gentils est là. Au ch. 21, il s’agissait de chercher du fruit; Israël n’en produisait pas. Ici (ch. 22), un roi fait un festin de noces pour son fils. Il y a des conviés. Au ch. 21, la loi ressortait; mais ici (v. 2), nous y avons une similitude du royaume des cieux. Au festin, les Juifs sont d’abord conviés (v. 3); ils ne viennent pas. Puis (v. 4) les esclaves sont encore envoyés. Ces esclaves sont les apôtres qui, après la mort de Christ, invitent les Juifs. Ils s’en moquent. Ces hommes qui se moquent sont intéressés par le monde et ne s’inquiètent pas du Seigneur. Parmi ces moqueurs, il y a des hommes violents qui persécutent les messagers (v. 6).

Dans l’évangile selon Luc, il y a plus de détails pour montrer les excuses des hommes. Relevons que,  dans la parabole de Luc 14, 15 à 24, il y a un esclave qui représente sans doute le Saint Esprit. En Matthieu, il y en a plusieurs. Ce sont des instruments humains dont l’Esprit peut se servir. Et ils sont envoyés dans les carrefours pour convier. Et si l’Esprit peut contraindre en Luc 14,  les esclaves invitent dans notre chapitre.

En Matthieu, le grand fait historique est là : Jérusalem et les Juifs, comme tels, ne voulaient aucunement de Lui; ils persécutent alors les esclaves de Christ. Ils sont responsables du jugement de Dieu qui les atteint (v. 7). Les noces sont prêtes mais les conviés n’étaient pas dignes (v. 8). Alors (v. 9 et 10), des esclaves sont à nouveau envoyés et ce sont les Gentils qui sont appelés, où qu’ils soient. La salle est comble. Mais il y a un jugement qui s’exerce à l’égard de tous ces conviés. Un seul exemple, suffisant, est donné ici pour constater le principe : c’est que la chrétienté rassemblée par l’évangile est l’objet du jugement de Dieu selon la nature de l’invitation qui a été faite. Ainsi, pour un festin de noces, il faut une robe de noces (fin du v. 11), comme il faut être revêtu de Christ pour avoir part à sa joie. Un autre principe est important, en ce que le jugement est un jugement individuel.

Ainsi donc, la première partie de cette parabole, dont le sujet est la grâce, amène le jugement sur les Juifs qui ont méprisé l’invitation du roi. Puis à la fin de la parabole, quand la maison est remplie, un autre genre de jugement nous est révélé, à savoir un jugement individuel, dans lequel il s’agit de savoir si l’individu est dans un état qui convienne aux privilèges dont il jouit. Il ne s’agit donc pas d’un jugement extérieur qui met fin à l’économie (période des Gentils), mais il s’agit de savoir si l’état de celui qui se trouve au festin convient aux noces du fils du grand roi. Si ce n’est pas le cas, tandis que le festin continue, l’individu impropre aux noces est jeté dans les ténèbres de dehors (v. 13). Ce principe est établi et l’on voit qu’il s’applique à plusieurs, car « il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus » (v. 14).

Encore :

ainsi la parabole des cultivateurs (ch. 21) représente l’histoire du judaïsme jusqu’au rejet et au crucifiement de Christ. Quant au récit du festin (v. 1 à 14 du ch. 22), c’ est l’histoire de la réception de l’évangile, d’abord par les Juifs (première partie de la parabole); puis par les Gentils (fin de la parabole) avec le résultat d’une  participation extérieure (être revêtu ou non) à cette grâce et le triage qui se fait au sein même de ces privilèges.

Ainsi depuis le ch. 20, 29, il y a eu la présentation de Jésus comme fils de David à Jérusalem, puis l’état des Juifs constaté en relation avec la parabole des deux fils (ch. 21, 28 à 35), puis leur jugement comme nation dans la parabole de la vigne (ch. 21, 33 à 46), jugement qui avait déjà été dépeint dans le figuier devenu sec. Maintenant, après ces principes, après ces paraboles, dont celle du royaume des cieux du chapitre 22, il en ressort qu’Israël rejette aussi la grâce et que, finalement, la maison est remplie de conviés, aussi bien Juifs que Gentils.

Après ces traits qui dépeignent la situation, les classes des Juifs, chacun en son jour, viennent pour être jugés bien qu’elles pensaient jeter la sagesse divine dans la perplexité et cela par des questions qu’elles ne sauraient résoudre (v. 15 ++). Le monde et les hommes religieux sont aveugles. Le cœur de l’homme est méchant. Le Seigneur est pourtant au milieu d’eux en grâce et ces hommes voudraient lui montrer qu’il est dans ses torts. 

 

Versets 15 à 22 : à qui payer le tribut. Puis il y aura la question de la résurrection dans les v. 23 à 33, et encore en rapport avec les pharisiens depuis le v. 34 jusqu’à la fin du chapitre. Ainsi, dans les v. 15 et suivants, les pharisiens se réunissent et tiennent conseil ensemble pour chercher à enlacer Jésus dans ses paroles. Les pharisiens avaient la prétention d’être le peuple de l’Éternel, peuple qui ne devait pas être assujetti aux Gentils. Quant aux hérodiens (v. 16), ils s’attachaient à la dynastie d’Hérode qui représentait Rome et qui était là comme roi subalterne. Les pharisiens pensaient alors prendre Jésus car, si Jésus reconnaissait l’autorité romaine, il perdait son caractère de Messie. En effet, le Messie était censé les délivrer de ce joug. Si Jésus rejetait cette autorité, ils pourraient le dénoncer au pouvoir civil. Leur problème c’est de se débarrasser de Dieu et de sa vérité. Les ennemis les plus acharnés deviennent amis pour ce qu’ils pensaient faire de Christ. Hérode, Pilate, pharisiens, hérodiens, sadducéens, tout le monde est d’accord pour se débarrasser de Jésus. Ainsi donc pharisiens et hérodiens lui demandent s’il faut payer le tribut à César. Jésus dévoile leur hypocrisie et la leur signale. Puis, en se faisant montrer une pièce, il prononce : « Rendez donc les choses de César à César, et les choses de Dieu à Dieu » (v. 21). Autrement dit, il faut reconnaître la main de Dieu dans ce joug et s’y soumettre, cela en attendant d’en être affranchi et dans cette attente il faut rendre à Dieu ce qui lui appartient. Ces rebelles ne font ni l’un ni l’autre. Le principe posé avec César est encore actuel, à savoir que nous devons rendre à César tout ce qui lui est du, mais les choses qui sont de Dieu sont infiniment plus importantes et plus étendues dans leurs applications que tout ce qui est à César. 

 

Versets 23 à 33 : les sadducéens interrogent Jésus quant à la résurrection. Dans ce même jour les sadducéens, qui nient la résurrection, viennent lui soumettre le cas d’une femme qui, selon la loi de Moïse, avait eu sept maris. En posant la question de qui serait-elle femme dans la résurrection, nous touchons à une vérité fondamentale. C’est pourquoi la réponse du Seigneur est formelle et précise : oui, mettre en question la résurrection, c’est ignorer les Écritures et la puissance de Dieu. Pour Dieu, tous vivent. Même l’Ancien Testament démontre que Dieu est le Dieu des fidèles. Ces fidèles sont avec Lui non comme des âmes mais comme des hommes, âmes et corps, comme il les a faits. Ainsi la résurrection est nécessaire après la mortDans  sa réponse, Jésus traite aussi le côté positif de la question, à savoir que tout est changé dans la résurrection. La résurrection est un fondement de l’évangile et sans la résurrection de Christ, notre foi serait vaine.  Les sadducéens sont réduits au silence et les deux grandes sectes des Juifs n’ont plus rien à dire. Quant à la résurrection, les sadducéens pensaient seulement à une résurrection sur la terre. Or Jésus leur dit qu’elle sera dans une autre sphère. En citant Ex. 3, 6, Jésus montre aussi que les patriarches vivaient dans cet autre monde, même s’ils n’étaient pas encore ressuscités. 

 

Versets 34 à 40 : question des pharisiens. La curiosité des pharisiens est à nouveau excitée; ils se réunissent. L’un d’entre eux questionne le Seigneur en lui demandant quel est le grand commandement dans la loi (v. 36). Le résultat de sa demande réside en ce que Jésus pose le vrai fondement de la loi et des prophètes. En effet, en citant « tu aimeras le Seigneur ton Dieu … » (premier commandement) puis « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (deuxième commandement), la situation des choses est clairement indiqué (v. 40). Le Seigneur a donc saisi l’occasion de constater les principes fondamentaux de la loi divine, c’est-à-dire aimer Dieu et aimer son prochain. Tout, dans l’homme, dépend de ces deux choses. C’est le sommaire de ce que l’homme devrait être. C’est un résumé divin de la substance de la loi, loi sur laquelle les prophètes ont tant insisté en cherchant à ramener le peuple à son observation. Le Seigneur mentionne, quant au commandement, Deut. 6, 5 et ajoute Lév. 19, 18 … de sorte que l’exigence de la loi se résume en un mot : l’amour, l’amour pour Dieu et l’amour pour son prochain. En Rom. 13, 10 se trouve le fait que l’amour est la somme de la loi.    

 

Versets 41 à 46 : question de Jésus aux pharisiens. Maintenant tout change; c’est Jésus qui s’adresse aux pharisiens en leur posant la question « de qui le Christ est-il le fils ? ». Avant cela, nous avons constaté que Jésus avait été clair et positif dans ses réponses relativement à la résurrection et quant à l’essence et au fondement de la loi. Maintenant, la question posée par Jésus aux pharisiens est importante, grave et décisive pour eux. Il s’agit de porter un jugement sur sa personne. À la question de savoir de qui Christ est-il le fils, ils lui disent : « De David ». Et Jésus les confond en citant le Ps. 110, 1 (v. 44). Jésus allait quitter la position de fils de David sur la terre, hériter des promesses faites aux Juifs, pour s’asseoir à la droite de la majesté dans les hauts lieux. Personne ne put lui répondre un mot et personne, depuis ce jour-là, n’osa plus l’interroger. Oui, tout était terminé entre le peuple juif et le Seigneur, sauf, hélas, à mettre à exécution les pensées de haine qu’ils avaient dans leurs cœurs. Le profil de la croix est bien là !

 

 

 

Chapitre 23                                                            Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Alors Jésus parla aux foules et à ses disciples, 2 disant : Les scribes et les pharisiens se sont assis dans la chaire de Moïse. Toutes les choses donc qu’ils vous diront, faites-les et observez-les ; mais ne faites pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas ; mais ils lient des fardeaux pesants et difficiles à porter, et les mettent sur les épaules des hommes, mais eux, ils ne veulent pas les remuer de leur doigt. Et ils font toutes leurs œuvres pour être vus des hommes ; car ils élargissent leurs phylactères* et donnent plus de largeur aux franges** [de leurs vêtements], et ils aiment la première place dans les repas et les premiers sièges dans les synagogues, 7 et les salutations dans les places publiques, et à être appelés par les hommes : Rabbi, Rabbi ! 8 Mais vous, ne soyez pas appelés : Rabbi ; car un seul est votre conducteur, [le Christ] ; et vous, vous êtes tous frères. 9 Et n’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre père, celui qui est dans les cieux. 10 Ne soyez pas non plus appelés conducteurs ; car un seul est votre conducteur, le Christ. 11 Mais le plus grand de vous sera votre serviteur. 12 Et quiconque s’élèvera sera abaissé ; et quiconque s’abaissera sera élevé.

13 Mais malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous fermez le royaume des cieux devant les hommes ; car vous n’entrez pas vous-mêmes, ni ne permettez à ceux qui entrent, d’entrer.* 15 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous parcourez la mer et la terre pour faire un prosélyte* ; et quand il l’est devenu, vous le rendez fils de la géhenne** deux fois plus que vous. 16 Malheur à vous, guides aveugles, qui dites : Quiconque aura juré par le temple*, ce n’est rien ; mais quiconque aura juré par l’or du temple*, est obligé. 17 Fous et aveugles ! car lequel est le plus grand, ou l’or, ou le temple* qui sanctifie l’or ? 18 Et quiconque aura juré par l’autel, ce n’est rien ; mais quiconque aura juré par le don qui est dessus, est obligé. 19 Aveugles ! car lequel est le plus grand, ou le don, ou l’autel qui sanctifie le don ? 20 Celui donc qui jure par l’autel, jure par l’autel et par toutes les choses qui sont dessus ; 21 et celui qui jure par le temple, jure par le templeet par celui qui y habite** ; 22 et celui qui jure par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui est assis dessus. 23 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous payez la dîme de la menthe et de l’aneth et du cumin*, et vous avez laissé les choses plus importantes de la loi, le jugement et la miséricorde et la fidélité ; il fallait faire ces choses-ci, et ne pas laisser celles-là. 24 Guides aveugles, qui coulezle moucheron et qui avalez le chameau ! 25 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat ; mais au dedans, ils sont pleins de rapine et d’intempérance*26 Pharisien aveugle ! nettoie premièrement le dedans de la coupe et du plat, afin que le dehors aussi soit net. 27 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, mais qui, au dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute sorte d’impureté. 28 Ainsi, vous aussi, au dehors vous paraissez justes aux hommes, mais au dedans vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité*. 29 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous bâtissez les tombeaux des prophètes, et vous ornez* les sépulcres des justes, 30 et vous dites : Si nous avions été dans les jours de nos pères, nous n’aurions pas pris part avec eux au sang des prophètes ; 31 en sorte que vous êtes témoins contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes ; 32 et vous, — comblez la mesure de vos pères ! 33 Serpents, race de vipères ! comment échapperez-vous au jugement de la géhenne* ? 34 C’est pourquoi voici, moi, je vous envoie des prophètes, et des sages, et des scribes ; et vous en tuerez et vous en crucifierez, et vous en fouetterez dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville, 35 en sorte que vienne sur vous tout le sang juste versé sur la terre, depuis le sang d’Abel* le juste, jusqu’au sang de Zacharie**, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple*** et l’autel. 36 En vérité, je vous dis : toutes ces choses viendront sur cette génération. 37 Jérusalem, Jérusalem, la [ville] qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés, que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! 38 Voici, votre maison vous est laissée déserte, 39 car je vous dis : Vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du *Seigneur !*

— v. 5* : bandes de parchemin où étaient inscrits des passages de la loi, et que les pharisiens portaient sur le front et le poignet pour observer Deutéronome 6:8. — v. 5** : franges ou houppes avec un cordon bleu prescrites par Nombres 15:38. — v. 13 : le texte «reçu» ajoute un verset 14 : Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! car vous dévorez les maisons des veuves, et pour prétexte vous faites de longues prières ; c’est pourquoi vous recevrez une sentence plus sévère ; voir Marc 12:40 ; Luc 20:47. — v. 15* : étranger converti au judaïsme. — v. 15** : digne du jugement. — v. 16, 17, 21, 35*** : le temple proprement dit, la maison même, — non pas tout l’ensemble des cours et bâtiments sacrés. — v. 21** : a habité. — v. 23 : plantes de valeur négligeable. — v. 24 : retenez au filtre. — v. 25 : plutôt : dérèglement ; ou : incapables de se maîtriser. — v. 28 : marche sans loi, sans frein ; comme 7:23. — v. 29 : ou : réparez. — v. 33 : géhenne = lieu des tourments infernaux. — v. 35* : Genèse 4:8. — v. 35** : 2 Chroniques 24:21 — v. 39 : voir : Psaume 118:26.

 

 

 

 

 

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IV = Ch. 21 à 25 : le service du roi à Jérusalem
(3ème grande partie) (dernière semaine)

Matthieu 23

 Voir Marc

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Versets 01 à 39

 Ch. 12 v. 38 à 40

 Ch. 20 v. 45 à 47

Discours de Jésus aux foules et à ses disciples avec une mise en garde contre les conducteurs que sont les scribes et les pharisiens, des hypocrites, avec 7 x « malheur à vous » (v. 13, 15, 16, 23, 25, 27, 29.


Ce chapitre contient les paroles sévères que Jésus adresse aux chefs du peuple. Quelques jours plus tard, sous l’influence de ces hommes, les foules réclament sa mort. Ces foules sont responsables et coupables. Elles le sont d’autant plus que le Seigneur les avait averties du vrai caractère de leurs conducteurs.

 

Versets 1 à 12 : Jésus commence par reconnaître la place que les conducteurs réclamaient comme interprète de la loi de Moïse. Les foules devaient par conséquent garder la loi et l’accomplir selon qu’ils l’entendaient de la bouche des conducteurs. Mais ils devaient veiller à ne pas imiter leurs chefs. Leur vie contredisait la loi qu’ils proclamaient; le Seigneur souligne (v. 4) cette faute très répandue chez le religieux de profession qui aime diriger les autres tout en préservant leur propre liberté. Puis (v. 5 à 12) Jésus dénonce leur désir d’être vu et d’avoir la première place. Pour eux, tout était en fonction des hommes, aussi bien dans le cercle social (avec les repas) que dans le cercle religieux (les synagogues), et aussi dans le cercle des affaires: (les places publiques). Le disciple de Christ est appelé à être l’opposé de tout cela. Ces chefs sont ainsi des obstacles pour les foules. En outre, ils profitent de leur position pour dépouiller les veuves sans défense et couvrir cette énormité par l’étalage de longues prières. Les longues prières impressionnent peut-être les foules, mais pas le Seigneur.

Les exhortations de Jésus, dans la première partie de ce chapitre (surtout les v. 8 et suivants), ont pour but de mettre en garde contre le clergé. Le caractère dominant du clergé, c’est de se placer entre Dieu et les âmes, et de rechercher l’honneur qui revient à Dieu seul. Cela conduit à l’hypocrisie car, pour s’attirer la  faveur des hommes, il faut chercher à paraître ce que l’on est pas. Que Dieu nous en garde ! 

 

Versets 13 à 24 : des malheurs sont prononcés. Retenons encore le v. 15 qui brosse le tableau remarquable du simple prosélytisme. Pour faire des prosélytes, les pharisiens avaient beaucoup de zèle. Ils deviennent fils, et même doublement, de la géhenne. Dès le v.16, il y a l’enseignement imaginaire des conducteurs. Le Seigneur   condamne un tel enseignement qui évoque des différences ou distinctions entre le temple et l’or du temple, entre l’autel et le don qui est dessus. En fait ce sont des subtilités fantaisistes qui prouvent l’aveuglement et la folie de ceux qui les soutiennent. Dans les autres domaines aussi, il y a une exactitude scrupuleuse dans les petites choses et beaucoup de négligence dans celles qui sont importantes (v. 23 et 24). Aujourd’hui, ces choses représentent une cécité spirituelle qui est très répandue.

Les v. 13 à 29 contiennent sept fois le mot «malheur» dont 4 dans les v. 13 à 23. Le Seigneur les adresse aux scribes et aux pharisiens hypocrites. Le premier «malheur» est au v. 13; il est en rapport avec le fait qu’ils ferment le royaume des cieux devant les hommes. Puis un second au v. 15 en rapport avec le prosélytisme. Un troisième au v. 16 en rapport avec le fait qu’ils faisaient méconnaître ce qui a une valeur réelle aux yeux de Dieu et par conséquent détournaient de Lui pour fixer la pensée sur la matière, ce qui a lieu pour toute religion de forme. Le quatrième malheur au v. 23 est en rapport avec l’hypocrisie avec laquelle les pharisiens observaient strictement certains détails de la loi. Ils sont scrupuleux pour de petites choses en présence de leurs frères et sont sans conscience envers Dieu pour l’accomplissement de sa volonté. 

 

Versets 25 à 30 : un autre caractère pernicieux est là. C’est le souci de la pureté extérieure sans prendre garde à l’intérieur. L’extérieur donne une bonne apparence aux yeux des hommes … mais qu’en est-il de l’intérieur où Dieu voit tout ! Ils font attention à ce qu’ils peuvent contracter comme souillure extérieure mais sont indifférents à ce qu’ils produisent eux-mêmes de tout leur dedans. Ils deviennent de ce fait des sources de souillures et, loin d’être contaminé par les autres, ils la leur communiquent. C’est un mal très subtil ; dans nos prières, il faut demander à Dieu qu’il nous en préserve. Les malheurs (v. 25 et 27) qui en découlent sont aussi en rapport avec l’hypocrisie qui les faisait paraître justes aux hommes. Ils étaient comme des coupes et des plats nettoyés au dehors, mais pleins de rapines et d’intempérance au-dedans. La rapine, c’est s’approprier ce qui ne nous appartient pas en abusant de la position que l’on occupe. L’intempérance est le manque de sobriété à tous égards. Après les malheurs des v. 25 et 27, il y en a un dernier au v. 29. Ce dernier est en rapport avec des tombeaux bâtis aux prophètes que leurs pères avaient tués sans qu’ils soient dans un meilleur état qu’eux malgré ce qu’ils ont dit (v. 30). Bâtir des monuments aux prophètes mis à mort dans le temps où Israël était idolâtre peut être considéré comme une action très pieuse. Mais ces prophètes, voulait attacher le peuple à la loi en annonçant Christ (cf. Act. 7, 52). Maintenant que Christ est au milieu d’eux, les conducteurs ne veulent pas l’écouter, pas plus que leurs pères. Ils portent les mêmes caractères que leurs pères et comblent leur mesure. C’est ainsi que Jésus annonce le jugement sur Israël, tout en étant ému de compassion envers Jérusalem, centre de ce système de méchanceté qui allait subir les jugements de Dieu. 

 

Versets 29 à 39 : le Seigneur accuse les conducteurs d’être les meurtriers des prophètes de Dieu (v. 29 à 33). Selon les principes du v. 15 (cf v. 30), ils sont encore plus criminels que leurs pères qui ont mis à mort les prophètes. Dans ce passage, se trouve la condamnation la plus sévère prononcée par Jésus de tout ce qui nous est rapporté. Ces paroles vives sont destinées aux hypocrites religieux. Jésus est plein de grâce et de vérité et, aux pécheurs repentants, il leur offre la grâce avec la vérité. Quant aux scribes et pharisiens hypocrites, le jugement et la géhenne leur est réservé. C’est ainsi que le sang d’une longue lignée de martyrs allait être imputé à cette génération.

Maintenant (v. 37), une dernière occasion est donnée à Jérusalem de se réfugier sous les ailes de l’Éternel présent au milieu d’eux dans la personne de Jésus. Les psaumes témoignent que souvent l’Éternel aurait voulu les abriter de cette manière, et souvent Jésus aurait voulu les rassembler pendant son passage parmi eux, mais ils ne l’ont pas voulu. Aussi la splendide maison à Jérusalem, reconnue autrefois comme celle de l’Éternel, était-elle maintenant désavouée ? Elle est devenue déserte. Celui qui aurait voulu l’écouter allait les quitter. Elle ne serait plus vue jusqu’à ce que se réalise le v. 39 qui est une citation du Ps. 118, 26.

 

Encore : quel contraste entre la conduite des chefs du peuple et celle de l’apôtre Paul en Phil. 4, 9. Chez les uns on ne faisait pas ce que l’on enseigne; chez Paul, l’on démontre par la pratique ce qui est enseigné. Mais cela ne doit pas empêcher le peuple d’écouter les choses que les pharisiens disent. Les scribes et les pharisiens se sont assis dans la chair de Moïse, c’est-à-dire qu’ils enseignent comme lui en élargissant leurs phylactères (v. 5). Ces chefs veulent mettre en pratique l’enseignement de Deut. 6, 8 et 11, 18, mais sans que le cœur soit touché par ces paroles.

 

 

 

Chapitre 24                                                            Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et Jésus sortit et s’en alla du temple; et ses disciples s’approchèrent pour lui montrer les bâtiments du temple. 2 Et lui, répondant, leur dit: Ne voyez-vous pas toutes ces choses? En vérité, je vous dis: Il ne sera point laissé ici pierre sur pierre qui ne soit jetée à bas. 3 Et comme il était assis sur la montagne des Oliviers, les disciples vinrent à lui en particulier, disant: Dis-nous quand ces choses auront lieu, et quel sera le signe de ta venue et de la consommation du siècle. 4 Et Jésus, répondant, leur dit: Prenez garde que personne ne vous séduise; 5 car plusieurs viendront en mon nom, disant: Moi, je suis le Christ; et ils en séduiront plusieurs. 6 Et vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres; prenez garde que vous ne soyez troublés, car il faut que tout arrive; mais la fin n’est pas encore. 7 Car nation s’élèvera contre nation, et royaume contre royaume; et il y aura des famines, et des pestes, et des tremblements de terre en divers lieux. 8 Mais toutes ces choses sont un commencement de douleurs. 9 Alors ils vous livreront pour être affligés, et ils vous feront mourir; et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom. 10 Et alors plusieurs seront scandalisés*, et se livreront l’un l’autre, et se haïront l’un l’autre; 11 et plusieurs faux prophètes s’élèveront et en séduiront plusieurs: 12 et parce que l’iniquité* prévaudra**, l’amour de plusieurs*** sera refroidi; 13 mais celui qui persévérera* jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. 14 Et cet évangile du royaume sera prêché dans la terre habitée tout entière, en témoignage à toutes les nations; etalors viendra la fin.

15 Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation*, dont il a été parlé par Daniel le prophète, établie dans [le] lieu saint (que celui qui lit comprenne**), 16 alors que ceux qui sont en Judée s’enfuient dans les montagnes; 17 que celui qui est sur le toit ne descende pas pour emporter ses effets hors de sa maison; 18 et que celui qui est aux champs ne retourne pas en arrière pour emporter son vêtement. 19 Mais malheur à celles qui sont enceintes et à celles qui allaitent en ces jours-là! 20 Et priez que votre fuite n’ait pas lieu en hiver, ni un jour de sabbat;  21 car alors il y aura une grande tribulation, telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et qu’il n’y en aura jamais. 22 Et si ces jours-là n’eussent été abrégés, nulle chair n’eût été sauvée; mais, à cause des élus, ces jours-là seront abrégés. 23 Alors, si quelqu’un vous dit: Voici, le Christ est ici, ou: Il est là, ne le croyez pas. 24 Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes; et ils montrerontde grands signes et des prodiges, de manière à séduire, si possible, même les élus. 25 Voici, je vous l’ai dit à l’avance. 26 Si donc on vous dit: Voici, il est au désert, ne sortez pas; voici, il est dans les chambres intérieures, ne le croyez pas. 27 Car comme l’éclair sort de l’orient et apparaît jusqu’à l’occident, ainsi sera la venue du fils de l’homme. 28 Car, où que soit le corps mort, là s’assembleront les aigles*.

29 Et aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil sera obscurci, et la lune ne donnera pas sa lumière, et les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. 30 Et alors paraîtra le signe du fils de l’homme dans le ciel: et alors toutes les tribus de la terre se lamenteront et verront le fils de l’homme venant sur les nuées du ciel, avec puissance et une grande gloire*. 31 Et il enverra ses anges avec un grand son de trompette; et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis l’un des bouts du ciel jusqu’à l’autre bout.

32 Mais apprenez du figuier la parabole [qu’il vous offre]: Quand déjà son rameau est tendre et qu’il pousse des feuilles, vous connaissez que l’été est proche. 33 De même aussi vous, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que cela est proche, à la porte. 34 En vérité, je vous dis: Cette génération ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées. 35 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. 36 Mais, quant à ce jour-là et à l’heure, personne n’en a connaissance, pas même les anges des cieux, si ce n’est mon Père seul. 37 Mais comme ont été les jours de Noé, ainsi sera aussi la venue du fils de l’homme. 38 Car, comme dans les jours avant le déluge on mangeait et on buvait, on se mariait et on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche, 39 et ils ne connurent rien, jusqu’à ce que le déluge vint et les emporta tous, ainsi sera aussi la venue du fils de l’homme. 40 Alors deux hommes seront au champ, l’un sera pris et l’autre laissé; 41 deux femmes moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée. 42 Veillez donc; car vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur vient. 43 Mais sachez ceci, que si le maître de la maison eût su à quelle veille le voleur devait venir*, il eût veillé, et n’eût pas laissé percer sa maison. 44 C’est pourquoi, vous aussi, soyez prêts; car, à l’heure que vous ne pensez pas, le fils de l’homme vient. 45 Qui donc est l’esclave fidèle et prudent, que son maître* a établi sur les domestiques de sa maison pour leur donner leur nourriture au temps convenable? 46 Bienheureux est cet esclave-là que son maître, lorsqu’il viendra, trouvera faisant ainsi. 47 En vérité, je vous dis qu’il l’établira sur tous ses biens. 48 Mais si ce méchant esclave-là dit en son cœur: Mon maître tarde à venir, 49 et qu’il se mette à battre ceux qui sont esclaves avec lui, et qu’il mange et boive avec les ivrognes, 50 le maître de cet esclave-là viendra en un jour qu’il n’attend pas, et à une heure qu’il ne sait pas, 51 et il le coupera en deux et lui donnera sa part avec les hypocrites: là seront les pleurs et les grincements de dents.

 

— v. 10: ailleurs: avoir une occasion de chute. — v. 12*: marche sans loi, sans frein; comme 7:23. — v. 12**: ou: sera multipliée, parviendra à son comble. — v. 12***: ou: du grand nombre; litt.: des plusieurs. — v. 13: litt.: endurera. — v. 15*: dans le sens de: ce qui dévaste; voir Daniel 9:27; 11:31; 12:11. — v. 15**: ou: y pense. — v. 24: litt.: donneront. — v. 28: voir note à Luc 17:37. — v. 30: ou: grande puissance et [grande] gloire. — v. 43: litt.: vient. — v. 45: ordinairement: seigneur, ici, et versets suivants.

 

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 24               Retour au début

IV = Ch. 21 à 25 : le service du roi à Jérusalem (3ème grande partie)

Matthieu 24

 Voir Marc

Voir Luc

Versets 01 à 51

 Ch. 13 v.01 à 37

 Ch. 21 v. 05 à 36

Discours du Seigneur sur les temps de la fin avec, ci-dessous, quelques précisions pour Matthieu :

Versets 01 à 03 : question des disciples touchant le temple
Versets 04 à 14 : première partie de la réponse de Jésus
Versets 15 à 28 : seconde partie de la réponse de Jésus
Versets 29 à 31 : la venue du Fils de l’homme
Versets 32 à 35 : à quoi reconnaître la proximité de la venue du Fils de l’homme
Versets 36 à 44 : exhortation à la vigilance
Versets 45 à 51 : l’esclave établi sur les domestiques et la maison

 

Jésus, dans les chapitres 24 et 25 expose à ses disciples une succession d’événements prophétiques. Au ch. 24, trois questions sont posées, à savoir :

Quand auront lieu ces choses

Quelle sera le signe de sa venue

Quel sera le signe de la consommation du siècle


Jésus donne les réponses dans les v. 15 à 28, puis 29 à 31 et 32 à 51. Mais avant cela, le Seigneur commence par parler à leur conscience (v. 4). Le récit du ch. 24 suit naturellement les derniers versets du ch. 23 et se rattache, quant à son contenu, à ce qui y est dit : à savoir que leur maison sera laissée déserte (ch. 2338). Le peuple juif n’est pas encore délivré et n’est pas reconnu de l’Éternel; il est sous Sa main en châtiment. Quelques fidèles sont toutefois sous l’influence de sa grâce et de sa parole; mais la main est en jugement contre ceux qui se jettent dans les bras de l’Antichrist. 

 

Versets 1 à 14 : question des disciples touchant le temple (v. 1 à 3) ;  première partie de la réponse de Jésus (v. 4 à 14). Jésus sort donc du temple qui est délaissé en jugement jusqu’à son retour. Il s’assied alors sur la montagne des Oliviers, séparée par la vallée du torrent du Cédron. De cette montagne des Oliviers, le temple est visible dans toute sa grandeur. C’est là que les disciples s’approchent de Jésus pour attirer son attention sur la beauté de cet édifice. Puis Jésus annonce la destruction du temple. Tout sera détruit. Tout ce qui tient à l’ancienne alliance sera détruit. Le départ du Sauveur laissait le temple vide de son lieu. La question est donc posée de savoir quand ces choses auront lieu (v. 3). La réponse du Seigneur est remarquable. Elle va des v. 4 à 14, dans une première partie, en donnant une esquisse générale de leur position et de ce qui se ferait jusqu’à la fin. La seconde partie de sa réponse va des v. 15 à 31 en présentant, sous forme de tableau, l’application et le développement de Daniel ch. 12. Ce chapitre annonce la grande tribulation par laquelle Jérusalem passera dans les derniers temps. Et c’est après cette tribulation que le Sauveur rassemblera les siens, les dispersés d’Israël, savoir les élus de ce peuple. Jésus s’occupe particulièrement de ses témoins et il laisse de côté l’Église et ce qui s’y rapporte. Ici, il parle des témoins au milieu des Juifs; il les met en garde contre les faux christs (v. 5). Le vrai Christ ayant été rejeté, le peuple serait en proie à ces imposteurs et nombre de personnes seraient trompées. Il y aurait aussi des guerres, etc (v. 6 ++). Avec des famines, des tremblements de terre en divers lieux, il y a le commencement des douleurs (v. 8) en vue de l’accomplissement des voies de Dieu. Au milieu de tout cela, l’homme deviendrait toujours plus méchant et ferait éclater sa haine contre les témoins de la vérité (v. 9, etc). Dans de telles conditions, le courage peut manquer (v. 12). Pour soutenir le cœur, il faut que la foi soit en activité et il faut se tourner vers le Seigneur qui est au-dessus de tout. La délivrance est au bout ; il faut que les disciples persévèrent (v. 13). Il y a un contraste entre la position des fidèles de ce temps et celle des chrétiens du temps de l’Église. Pour eux, il s’agit d’être délivrés; pour les croyants d’aujourd’hui (temps de l’Église), il faut moissonner et s’appliquer à l’oeuvre du Seigneur sans être découragés. Mais que ce soit aussi pour chacun un appel à parcourir ce chemin jusqu’au bout. Dans Matthieu ch. 24, ce n’est pas l’évangile du salut. C’est celui du royaume qui avait été annoncé aussi bien Jean Baptiste que par le Sauveur Jésus Christ. Cet évangile du royaume dépassera les limites de la Palestine (v. 14). Alors viendrait la fin. Le royaume de Dieu est proche.

Les v. 4 à 14 donnent donc une idée générale de ce qui se passera après le départ du Seigneur. C’est un état de choses comprenant ce qui allait se passer entre son départ et la destruction de Jérusalem. Il s’agit d’un aperçu de ce qui aura lieu à la fin. La destruction de Jérusalem par Titus, mentionnée en Luc ch. 24, ne l’est pas ici. Mais elle est importante car elle met fin à toutes relations de Dieu avec le peuple, comme tel, jusqu’au moment où elles seraient reprises lors de son retour dans le pays à la fin des jours. 

 

Versets 15 à 28 : seconde partie de la réponse de Jésus. Le passage de Luc 21, 24 mentionne la destruction de Jérusalem par Titus. Il y est ajouté que Jérusalem sera foulée aux pieds par les Gentils jusqu’à ce que le temps des Gentils soit accompli. Dan. 9, 26 est aussi à considérer : « Et après les soixante-deux semaines, [le] Messie sera retranché et n’aura rien ; et le peuple du prince qui viendra, détruira la ville et le lieu saint, et la fin en sera avec débordement ; et jusqu’à la fin [il y aura] guerre, un décret de désolations. ». Et précisément, à partir du v. 15, le Seigneur arrive dans le cours de la prophétie de Daniel. L’abomination qui cause la désolation sera placée dans le lieu que le trône de Dieu doit occuper. Comme vu au v. 14, il y aura un témoignage jusqu’au bout du monde; mais il faut, au milieu de la haine, de la patience et persévérer jusqu’à la fin. Mais pour ceux qui sont en Judée, le moment viendra où une idole, abomination, serait placée dans le lieu saint. Les apostats mettront leur confiance en cette idole et cela constitue un affront public qui est fait à Dieu. L’idole en question amènera la désolation du peuple et du lieu saint; c’est pourquoi elle est appelée l’abomination de la désolation. L’idole, une fois dans le temple, est aussi un signe afin que les fidèles puissent s’enfuir dans les montagnes (v. 16 et suivants). Le Seigneur emploie alors toutes sortes d’images pour montrer l’urgence du cas. Il s’agira d’un moment terrible et il faudra prendre la fuite. Dans les conseils donnés, il est touchant de lire « Et priez que votre fuite n’ait pas lieu en hiver, ni un jour de sabbat (v. 20). Dieu pense toujours aux siens. Dieu pense à la température la plus convenable pour la fuite et à l’esprit consciencieux qui arrêterait le fidèle un jour de sabbat. Un tel passage montre assurément qu’il s’agit en tout ceci des Juifs et de Jérusalem et du pays environnant. C’est la dernière demi-semaine de Daniel, un temps de détresse pour Jacob. Même les sujets de joie seront changés d’où ce malheur sur les femmes enceintes. Mais le Seigneur pense à toutes les difficultés, à tous les dangers des siens pour l’amour des élus. Il raccourcira ces jours-là, car sinon personne n’aurait été sauvé (v. 22). En trois ans et demi tout sera terminé. La citation de Dan. 9 montre qu’il ne s’agit pas du siège de Jérusalem par Titus. En effet, Daniel précise que ce temps de tribulation est sans pareil; par conséquent il ne peut y en avoir deux. La durée de la tribulation est de 1260 jours, soit trois ans et demi. Puis viennent 75 jours pour tout purifier (voir Dan. 12, 11 et 12). Daniel, qui sera ressuscité, aura sa part dans ces choses à la fin de ces jours-là. En comptant ces jours, soit 1260 jours pour des jours qui correspondent à cette demi-semaine de Dan. 9, ou même si nous le faisons en années, soit 1260 années, rien n’est arrivé ni à une époque ni à une autre. Ce temps est donc à venir. Luc ne mentionne ni Daniel, ni de l’abomination de la désolation. Luc s’occupe davantage de la période actuelle et des principes qui s’y rapportent.

Après cela (v. 23), viennent les grands signes avec de faux christs, de faux prophètes, beaucoup de fausses espérances annoncées à cette nation incrédule, des espérances qui s’évanouiraient ; même les élus seront en danger d’être trompés par ceux qui feront des signes et des miracles (v. 24). Il y aura d’une part la méchanceté des hommes et les ruses de Satan. Mais aussi, d’autre part, la puissance de Dieu en jugement sur le peuple apostat. Les instruments que le peuple se choisi, pour s’agrandir et s’établir dans son incrédulité, seront la cause de leur jugement. Quels temps terribles ! Une fois de plus, il s’agit ici du domaine juif car le chrétien sait que Jésus est au ciel. Pour un juif, au milieu de tant de souffrances, il y aura le désespoir d’un cœur trompé par la promesse d’un libérateur arrivé. Il s’agira d’un piège évident. C’est la grande tribulation de Jérusalem, les tous derniers jours, un temps prédit par les prophètes (voir Jér. 30, 7  et Dan. 12, 1). Le résidu, lui, sera délivré. Le résidu deviendra la nation annoncée par ces deux passages. La puissance de Satan, qui se développera dans cette période, est montrée en Apoc. 12 et l’ordre des temps en Dan. 9.

Le Seigneur, dans l’ensemble de ce chapitre, avertit ses disciples qui sont envisagés comme témoins au milieu des Juifs. Il ne faut pas être séduit par ce que Satan envoie pour tromper les âmes. Le Seigneur, le Fils de l’homme, vient comme un éclair, subitement, et avec un éclat qui ne laisse aucune incertitude à l’égard de sa personne ainsi manifestée (v. 27). Cette venue sera en jugement. L’effet du jugement se voit dans les yeux clairvoyants de Dieu (v. 28 cf Job 29, 30). Là où est le corps mort d’Israël, là descendra le jugement de Dieu, avec la rapidité de l’aigle. Ainsi le Seigneur rend un témoignage rapide et prophétique et prévoit le jugement des derniers jours.

Aux v. 27 et 28, c’est bien sûr le sujet de la venue du vrai Christ de Dieu qui sera accompagné de la plus grande visibilité possible: comme l’éclair. Personne ne sera contraint de se retirer dans un désert ou dans
une chambre intérieure pour le voir. De même que les vautours s’assemblent où sont les cadavres, le jugement s’abattra partout où les hommes seront trouvés dans la putréfaction et la pestilence du péché. 

Au v. 30 il y a le signe du Fils de l’homme dans le ciel; au ch. 12 39-40, et ch. 16, 4, c’était le signe de Jonas le prophète, c’est-à-dire que le Fils de l’homme passerait trois jours dans le tombeau. Ce sont de bien grands signes. Les deux signes sont importants en leur temps et dignes de notre adoration.

Versets 29 à 31 : Jésus annonce avec calme le grand résultat du jugement de Dieu avec la grâce qui rassemblera les élus du peuple. Ce sont les v. 29 à 31 avec la venue du fils de l’homme. Toutes les autorités et les puissances qui subsistent seront bouleversées et tomberont. Il y aura des phénomènes extraordinaires dans les derniers temps. Luc 21, 25 en parle. Toutefois, en Matthieu, le Seigneur parle plutôt de la chute de tout ce qui, en se faisant grand et fort, gouvernait le monde. Dieu renversera ces puissances pour toujours; cela arrivera tout de suite après la tribulation annoncée par le Seigneur et par les prophètes. Jésus a ainsi répondu abondamment à la question des disciples selon v. 1 et 2. Il leur a annoncé le vrai caractère et les dangers de ces temps-là. Quant au signe de son arrivée sur la terre, ce sera l’apparition de sa gloire dans le ciel (v. 27). Ce qui était terrestre, il le leur avait annoncé selon les besoins de ces temps-là; mais la venue du Seigneur était céleste et c’est là que l’on verrait le signe de son arrivée sur la terre. On verrait donc le fils de l’homme arrivant sur les nuées avec une puissance et une grande gloire. Alors c’est là que toutes les tribus de la terre se lamenteront. C’est ce que prédit Zach. 12, 10 à 14. Puis (v. 31 ; voir Dan. 12, 1), il y a encore davantage car le fils de l’homme enverra ses anges pour rassembler tous les élus d’Israël des quatre coins de la terre. Ceci termine l’histoire des Juifs et du témoignage de Dieu au milieu d’eux, depuis le temps où ils ont rejeté le Sauveur, jusqu’à son retour.

Notons encore que les v. 30 et 31 se relient au ch. 25, 31. L’historique prophétique reprend à ce dernier verset lorsque le Seigneur jugera les Gentils depuis son trône. 

 

Versets 32 à 44 : à quoi reconnaître la proximité de la venue du Fils de l’homme. Exhortation à la vigilance. Entre deux, soit ch. 24, 32 à 25, 30, il y a des exhortations aux disciples ainsi que la responsabilité des chrétiens pendant l’absence du Seigneur. Le résultat général pour la chrétienté en est développé à la fin du ch. 24. Il en ressort que tout dépendrait de l’attente vivante du Seigneur. Si tel ne serait pas le cas, le serviteur se ferait maître de ses compagnons de service et les tyranniserait. Il se joindrait au nombre pour jouir de ses délices charnelles. La conséquence en serait qu’il serait retranché, compté parmi les hypocrites, et jeté dehors. Ceci donne lieu à des détails plus précis sur l’état de la responsabilité dans lesquels se trouvent les chrétiens pendant son absence. D’autres détails seront vus au ch. 25.

En Dan. 12, il est question de 1260 jours et de 1290 jours, c’est-à-dire un mois de plus que trois ans et demi, et pendant ce mois, ou plutôt après ce mois, comme on le voit en Matt. 24, le jugement arrive et le royaume est donné aux saints. Ainsi le passage de Matt. 24, 15 se rapporte aux derniers jours. En effet, les événements du temps passé depuis que le Seigneur a parlé, confirment cette pensée. Ni 1260 jours, ni 1260 ans après le temps de Titus, ni 30 ans plus tard, aucun événement n’est arrivé qui puisse être l’accomplissement de ces jours de Daniel. En bref, depuis ces périodes passées, Israël n’a pas été délivré.

Le passage qui nous occupe comprend Jérusalem et ses environs car ceux de Judée sont appelés à s’enfuir dans les montagnes (selon v. 16). Dans ces passages, on voit que les disciples pensaient que la venue du Seigneur aurait lieu en même temps que la destruction de Jérusalem. Aux questions qui lui avaient été posées, Jésus répond de manière à ce que son discours soit utile jusqu’à la prise de Jérusalem. Mais, une fois qu’il est fait mention de l’abomination de la désolation, la période est celle des derniers jours. Puis, lorsque Jésus prendra sa place sur son trône dans la gloire, les nations seront jugées selon leur conduite à l’égard des messagers du royaume, qui sont allés leur annoncer ce royaume. Ces messagers sont les frères du ch. 25, 40. Ainsi le ch. 25, 31 à la fin, continue cette portion prophétique, alors qu’entre deux, il y a ce qui s’applique particulièrement à l’état de choses au milieu d’Israël, soit du ch. 24, 30 au ch. 25, 31.

Une exhortation du Seigneur, qui se lie à la parabole du figuier des v. 32 et suivants, se trouve dans les v. 36 à 44. Le devoir des disciples, pendant l’absence du Seigneur, est en vue. Ce devoir comprend l’attente continuelle qu’imposait aux disciples l’ignorance du moment auquel le Fils de l’homme paraîtrait et dans laquelle les disciples étaient laissés intentionnellement. Ainsi donc, dans la vigilance pour attendre le retour du Seigneur (v. 32 à 44), il est d’abord question du figuier. Quand les événements du v. 31 auront lieu, à savoir le son de la trompette qui représente le moyen par lequel Dieu fait entendre sa voix pour rassembler son peuple (voir Nom. 10, 1 à 8; Lév. 23, 23 et 25; et Nom. 29, 1 à 6, ils sauront que la délivrance est proche. Ainsi, lorsque le figuier pousse au printemps, on sait que l’été va arriver. Le règne de Christ peut bien être comparé à l’été pour le peuple juif. Les fidèles devront donc attendre avec vigilance la levée du soleil de justice (selon Mal. 4, 2). Le matin sans nuage est alors introduit (2 Sam. 23, 4). Les méchants juifs ne changeront pas; leur caractère d’opposition à Christ reste. Mais (v. 35) les paroles prononcées par Jésus ne passeront pas non plus; posséder cette parole, la croire, donne beaucoup de sécurité. Nous y trouvons non seulement le pardon et la paix, mais nous savons à quoi nous en sommes au milieu de la nuit morale dans laquelle gît ce monde. 

 

Dans les v. 36 à 44, il y a donc des exhortations à la vigilance. Le retour de Christ est certain. Toutefois, Dieu nous laisse dans l’ignorance à l’égard de savoir quand ! C’est que Dieu désire que nous demeurions constamment dans la vigilance. Si l’on ne veille pas, on s’endort; s’endormir spirituellement, c’est faire comme le monde que le jour surprenne comme un voleur; c’est priver le Seigneur du témoignage qui lui est dû. Ainsi ceux qui ne veillent pas sont comparés aux contemporains du déluge (v. 37 à 39). Au lieu de se repentir, on mange et on boit, etc. Il faut croire, il faut avoir la foi, car c’est par la foi qu’on est sauvé. Ceux qui attendent de voir pour croire, seront perdus. On ne comprend rien à la Parole tant qu’on ne croit pas. Pour les Juifs, qui seront introduits en Palestine, il y aura un moment heureux pour eux. Ils ne seront plus disséminés, mais quand Jésus viendra, seuls les fidèles seront laissés pour le règne. Les autres seront pris pour le châtiment d’une destruction éternelle (selon 2 Thes. 1, 7 à 10). C’est l’inverse de ce qu’aura lieu lors de l’enlèvement de l’Église. 

 

Versets 45 à 51 : l’esclave établi sur les domestiques et la maison. Le Seigneur, pendant son absence, s’adresse plus directement à leur conduite (v. 45).  Il ne s’agit pas de la conduite d’Israël mais bien en rapport avec les siens. Ce sont les domestiques de sa maison et c’est aussi là la responsabilité du ministère dans l’assemblée; c’est aussi là que prend place la parabole des vierges (ch. 25), puis de celle des talents (aussi au ch. 25) qui indique une responsabilité individuelle. Alors (v. 45 à 51) le Seigneur indique le caractère spécial d’un service à accomplir dans l’attente de son retour. C’est l’esclave qui est établi sur les domestiques de la maison. C’est l’esclave qui donne la nourriture au temps convenable, autrement dit le ministère de la Parole au milieu des chrétiens, Parole qui est cette nourriture spirituelle des gens de la maison du maître. Et si l’on veut être trouvé fidèle quand Jésus viendra, il faut l’être chaque jour. Bienheureux est l’esclave fidèle (v. 46). En perdant de vue le retour du maître, on agit en opposition avec la pensée du Seigneur. Car, au lieu de donner la nourriture à ses compagnons de service, il les battra et usera de sa position au milieu d’eux pour les faire souffrir et lui-même s’alliera avec ceux du monde. Alors pour un tel esclave, ce sera les pleurs et les grincements de dents. Solennel avertissement pour tous ceux que le Seigneur a doués pour prendre soin des siens pendant son absence. Pour être fidèle, il faut attendre constamment le retour de Jésus. Et pour l’attendre, il faut l’aimer, être occupé de lui, jouir de sa grâce et des richesses de sa personne. Le serviteur coupé en deux (v. 51) et jeté dans le malheur éternel représente ceux qui ont pris place dans la maison de Dieu sans avoir la vie de Dieu. Leur cœur n’est pas attaché à celui qu’ils font profession de servir. Ils sont là que pour jouir des avantages charnels qu’ils retirent de la position qu’ils occupent, en exerçant une tyrannie devenue abominable comme on l’a vu dans Rome. Soyons donc vigilants, luttons, et que nos cœurs soient attirés par la pensée continuelle du retour du maître. Les v. 50 et 51 indiquent que le méchant esclave dont il s’agit ici n’est pas un homme coupable d’un manquement grave. Mais c’est quelqu’un de totalement faux. Son maître le jugera et lui donnera sa part avec les hypocrites car il en est un lui-même. Il est banni dans le jugement, dans la compagnie de ses pères. Lorsque l’hypocrite est démasqué et jugé, il y a les pleurs et les grincements de dents. Dans Luc nous voyons littéralement la réponse de Jésus à la question de la destruction du temple (voir Luc 21, 20 à 24). 

 

Encore : en Matt. 24, 32 à 25, 30,  Jésus présente ce qui caractérisera les fidèles et leurs services. Ces choses sont entre son départ de ce monde et son retour, et elles nous concernent aujourd’hui. Pour ces exhortations :

·       Ch. 24, 32 à 44 : exhortations à la vigilance pour attendre le retour du Seigneur

·       Ch. 24, 45 à 51 : responsabilité de celui qui a reçu un service du Seigneur au milieu des siens, ce qui a lieu dans l’Église particulièrement.

·       Ch. 25, 1 à 13 : la parabole des dix vierges. Il faut veiller pour manifester la lumière dans la nuit de ce monde jusqu’au retour de Christ

·       Ch. 25, 14 à 30 : dans la parabole des talents il y a usage à faire des biens que le Seigneur a confiés à ses serviteurs.

 

 

 

 

 

Chapitre 25                                                            Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Alors le royaume des cieux sera fait semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes*, sortirent à la rencontre de l’époux. 2 Et cinq d’entre elles étaient prudentes, et cinq folles. 3 Celles qui étaient folles, en prenant leurs lampes, ne prirent pas d’huile avec elles; 4 mais les prudentes prirent de l’huile dans leurs vaisseaux avec leurs lampes. 5 Or, comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. 6 Mais au milieu de la nuit il se fit un cri: Voici l’époux; sortez à sa rencontre. Alors toutes ces vierges se levèrent et apprêtèrent leurs lampes. Et les folles dirent aux prudentes: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. 9 Mais les prudentes répondirent, disant: [Non], de peur qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt vers ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous mêmes. 10 Or, comme elles s’en allaient pour en acheter, l’époux vint; et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces; et la porte fut fermée. 11 Ensuite viennent aussi les autres vierges, disant: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous! 12 Mais lui, répondant, dit: En vérité, je vous dis: je ne vous connais pas. 13 Veillez donc; car vous ne savez ni le jour ni l’heure.

14 Car c’est comme un homme qui, s’en allant hors du pays, appela ses propres esclaves et leur remit ses biens. 15 Et à l’un, il donna cinq talents*; à un autre, deux; à un autre, un; à chacun selon sa propre capacité**; et aussitôt il s’en alla hors du pays. 16 Or celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla et les fit valoir, et acquit cinq autres talents. 17 De même aussi, celui qui avait reçu les deux, en gagna, lui aussi, deux autres. 18 Mais celui qui en avait reçu un, s’en alla et creusa dans la terre, et cacha l’argent de son maître*19 Et longtemps après, le maître de ces esclaves vient et règle compte avec eux. 20 Et celui qui avait reçu les cinq talents vint et apporta cinq autres talents, disant: Maître, tu m’as remis cinq talents; voici, j’ai gagné cinq autres talents par-dessus. 21 Son maître lui dit: Bien, bon et fidèle esclave; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup: entre dans la joie de ton maître. 22 Et celui qui avait reçu les deux talents vint aussi et dit: Maître, tu m’as remis deux talents; voici, j’ai gagné deux autres talents par-dessus. 23 Son maître lui dit: Bien, bon et fidèle esclave; tu as été fidèle en peu de chose, je t’établirai sur beaucoup: entre dans la joie de ton maître. 24 Et celui qui avait reçu un talent vint aussi et dit: Maître, je te connaissais, que tu es un homme dur, moissonnant où tu n’as pas semé et recueillant où tu n’as pas répandu; 25 et, craignant, je m’en suis allé et j’ai caché ton talent dans la terre; voici, tu as ce qui est à toi. 26 Et son maître, répondant, lui dit: Méchant et paresseux esclave, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que je recueille où je n’ai pas répandu, 27 — tu aurais donc dû placer mon argent chez les banquiers, et, quand je serais venu, j’aurais reçu ce qui est à moi avec l’intérêt. 28 Ôtez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents; 29 car à chacun qui a il sera donné, et il sera dans l’abondance;  mais à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté. 30 Et jetez l’esclave inutile dans les ténèbres de dehors: là seront les pleurs et les grincements de dents.

31 Or, quand le fils de l’homme viendra* dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s’assiéra sur le trône de sa gloire, 32 et toutes les nations seront assemblées devant lui; et il séparera les uns d’avec les autres, comme un berger sépare les brebis d’avec les chèvres; 33 et il mettra les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche. 34 Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, les bénis de mon Père, héritez du royaume qui vous est préparé dès la fondation du monde; 35 car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli; 36 j’étais nu, et vous m’avez vêtu; j’étais infirme, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus auprès de moi. 37 Alors les justes lui répondront, disant: Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim, et que nous t’avons nourri; ou avoir soif, et que nous t’avons donné à boire? 38 Et quand est-ce que nous t’avons vu étranger, et que nous t’avons recueilli; ou nu, et que nous t’avons vêtu? 39 Et quand est-ce que nous t’avons vu infirme, ou en prison, et que nous sommes venus auprès de toi? 40 Et le roi, répondant, leur dira: En vérité, je vous dis: En tant que vous l’avez fait à l’un des plus petits de ceux-ci [qui sont] mes frères, vous me l’avez fait à moi. 41 Alors il dira aussi à ceux qui seront à sa gauche: Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui est préparé pour le diable et ses anges; 42 car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire; 43 j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli; nu, et vous ne m’avez pas vêtu; infirme et en prison, et vous ne m’avez pas visité. 44 Alors eux aussi répondront, disant: Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim, ou avoir soif, ou être étranger, ou nu, ou infirme, ou en prison, et que nous ne t’avons pas servi? 45 Alors il leur répondra, disant: En vérité, je vous dis: En tant que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, vous ne me l’avez pas fait non plus à moi. 46 Et ceux-ci s’en iront dans les tourments éternels, et les justes, dans la vie éternelle.

— v. 1: proprement: torches ou flambeaux alimentés d’huile; même mot que flambeaux en Jean 18:3. — v. 15*: talent: forte somme d’argent correspondant à environ 25 ou 30 kg d’or ou d’argent. — v. 15**: puissance. — v. 18: ordinairement: seigneur, ici, et versets suivants. — v. 31: ou: sera venu.

 

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 25               Retour au début

IV = Ch. 21 à 25 : le service du roi à Jérusalem (3ème grande partie)

Matthieu 25

 Il n’y a pas de récits correspondants dans les autres évangiles

Versets 01 à 13

 La parabole des dix vierges

Versets 14 à 30

 La parabole des talents

Versets 31 à 46

 Le trône du Fils de l’homme

 

Versets 1 à 13 : la parabole des dix vierges. Les vierges, en Orient, arrivaient pour le festin des noces d’un époux. Il s’agissait d’amies de l’épouse. Nous dirions aujourd’hui des « demoiselles d’honneur » (voir Ps. 45, 9, 14). C’est une touchante illustration pour montrer de quelle manière il faut attendre le céleste époux au milieu d’un monde très confus dans tous les domaines. Mais, lorsque Jésus reviendra, tout sera démêlé comme le mentionne différents récits; par exemple, comme déjà vu dans l’évangile selon Matthieu : la parabole du froment et de l’ivraie ainsi que le filet jeté dans la mer (ch. 13). Le ch. 24 est aussi plein d’enseignements.
La 
parabole des 10 vierges est à nouveau une similitude du royaume des cieux. Tout sera donc démêlé. Le royaume des cieux, dont fait partie l’assemblée, est donc une grande sphère. Ainsi, l’assemblée, comprise dans le royaume des cieux, est concernée par la parabole des 10 vierges pendant la période de la grâce dont nous faisons partie. De ce fait, dans ces versets, les chrétiens sortent à la rencontre de l’époux. Pourquoi ? parce qu’ils ont été appelés hors du monde pour attendre le Seigneur. Dans cette attente, il y a eu, et il y a, malheureusement, une période d’oublis et de sommeil dans l’histoire de l’Église. D’où ce cri lancé : « Voici l’époux, sortez à sa rencontre ». Il faut donc revenir à sa position première en tant que peuple élu. Pendant la période de sommeil, il n’y avait pas, ou peu, de différence visible entre les vierges sages et les folles. La différence apparaît lorsqu’elles sont réveillées. Celles qui n’avaient pas d’huile ont été manifestées. L’huile représente le Saint Esprit. Celui qui n’a pas l’Esprit n’est pas de Dieu ou de Christ (voir Rom. 8, 9). Dans cette parabole, l’accent est mis sur la responsabilité individuelle pendant l’absence de Christ. À l’époque, l’Église n’existait pas encore. Les fidèles d’alors sortaient du monde et du judaïsme.

Pour les fidèles de tous temps, comme aujourd’hui pour ceux de l’Église, il y a la compagnie des professants (ceux qui sont caractérisés par les vierges folles). Le Seigneur vient. Il faut aller à sa rencontre. Et dans cette attente, dans la compagnie des professants, il s’agit d’avoir des lampes avec soi. Il faut être munis de lampes et d’huile, c’est-à-dire de lumière; il faut avoir le nécessaire en pensant à celui qui vient. Mais (v. 5) toutes les vierges s’endorment. L’Église aussi, on le comprend, même si elle n’est pas directement en vue ici. Même les fidèles qui ont l’Esprit, s’endorment. Quant la question de se procurer de l’huile (v. 9), elle est là pour montrer que ce n’est pas le moment de le faire.
Aussi, 
le cri de minuit a pour effet de mettre tous les professants à l’épreuve et de les séparer. Il est donc question, dans ce passage, d’une séparation complète entre ceux qui ont la vie et ceux qui ne l’ont pas. La séparation établie entre les sages et les folles représente le rejet définitif des professants (v. 12). Le Seigneur (v. 13) fait l’application de cette parabole à ses disciples et à nous-mêmes. Si nous ne connaissons pas le moment de sa venue, c’est qu’il veut que son enseignement prophétique exerce une influence sur notre caractère et sur notre conduite. Il ne s’agit pas de nourrir notre esprit et de satisfaire nos désirs personnels. Puis, après l’exhortation à la vigilance, le reste du chapitre indique l’effet que sa venue doit avoir sur nous comme serviteur et aussi son effet sur le monde. La séparation à laquelle elle conduit sera complète.

Encore : dans la parabole des vierges, si l’on veut absolument penser à une épouse, c’est Jérusalem sur la terre. L’état moral du royaume consiste en ce que tous ce sont endormis. La venue du Sauveur est oubliée de tous. Puis il y a ce cri, et l’effet est là pour réveiller les âmes. Heureusement qu’il y avait de l’huile dans les vaisseaux de quelques-unes. Mais les lampes étaient négligées. Il pouvait y avoir une toute petite flamme, des cendres, mais pas de lumière. Cela dénotait la négligence et le sommeil : où est l’amour pour le Sauveur ? L’attente du Sauveur était perdue dans l’Église et dans ce cri : « Voici l’Époux », il ressort que l’état propre des chrétiens dépend de cette attente. Ce qui compte, c’est donc l’attente du Sauveur et cette attente produira le désir de servir, objet de la parabole des talents

 

Versets 14 à 30 : la parabole des talents. Elle renseigne sur l’état de l’homme au service. L’accent est mis sur la fidélité individuelle alors qu’avec les 10 vierges, l’attente était individuelle. Le sujet de la parabole des talents, tout comme celle des mines de Luc 19, est le retour de Jésus ici-bas avec la récompense individuelle. La conduite des hommes (notre conduite), pendant l’absence du roi, est mise en évidence. En tous cas, la parabole des talents renforce l’exhortation à la vigilance donnée au v. 13. La venue du Fils de l’homme sera le test pour tous ceux qui prétendent être ses esclaves; tout ce qui n’est pas  réel sera rejeté. Ainsi, le Seigneur confie ses biens aux siens pendant le temps de son absence. Les intérêts du Seigneur sont placés entre nos mains. L’on ne peut pas se soustraire à la portée de la parabole en déclarant : « Je n’ai pas de don particulier » ou « cela ne me concerne pas ». Le Seigneur remet ses biens à chacun, à chacun de ses esclaves. Il discerne les aptitudes de chacun, et donne à chacun selon sa propre capacité. Il faut donc distinguer entre les dons qui peuvent nous être octroyés et les capacités que nous avons, sans jamais oublier que c’est le Seigneur qui ajuste la relation entre les deux. Les capacités d’un esclave, qui recouvrent autant le domaine naturel que spirituel, peuvent être faibles : par exemple, pour l’esclave que je suis, cinq talents ou même deux, peut être un fardeau et le Seigneur le sait. Par conséquence, il en donnera un seul. Un passage de l’épître aux Romains (ch. 12, 6 à 15), dont le caractère est tel que les enfants de Dieu sont englobés, est encourageant. Que le don soit grand ou petit, l’importance est de le faire fructifier. Il s’agit d’être vigilant, que l’on ait un, deux ou cinq talents. Puis, lors du retour du maître, il lui appartient de donner, ou pas, son approbation. Ainsi, (v. 28), le fait que le talent a été ôté et donné à celui qui en avait déjà dix, place devant nous le principe que celui qui est fidèle, reçoit toujours davantage. Plus on grandit en connaissance et en obéissance à Dieu, plus on reçoit de bénédiction; et cette bénédiction est une part éternelle dans la présence du Seigneur. Quant aux bienfaits du christianisme dont le monde religieux s’est paré et se vante, en contraste avec les nations encore plongées dans l’idolâtrie, ils lui seront ôtés lorsque ceux qui auront connu et servi le Seigneur entreront dans sa joie et recevront une abondante et éternelle bénédiction.

Encore : le maître n’est pas un homme dur du tout (cf v. 24). Il prend le faux esclave sur le terrain de la connaissance qu’il prétend avoir puis lui montre que son prétexte ne fait qu’aggraver sa culpabilité. Si son seigneur avait été un homme dur, l’esclave aurait eu d’autant plus de raison de faire un bon usage de son talent. Le maître n’est pas un homme dur. La manière dont il traite les esclaves, « bon et fidèle esclave », le démontre. Le faux esclave ne connaissait donc pas vraiment son seigneur. Il n’avait pas de vrais liens avec lui; il perd tout ce qui lui était confié; il est jeté dans les ténèbres de dehors.

En Luc 19, 11 à 27, il y a une parabole correspondante. Là, la distinction est établie entre les différents esclaves d’après le degré de leur zèle et de leur fidélité; ils sont récompensés en conséquence. L’esclave qui n’avait reçu qu’une mine, subit une perte, mais il n’est pas jeté dans les ténèbres. Dans les deux paraboles, c’est l’homme à qui il a été confié le moins qui faillit. Sondons notre cœur et reconnaissons que nous avons tendance à ne rien faire du tout lorsque de petites choses sont à notre portée. Le Seigneur ne manquera pas d’honorer l’esclave qui accomplit avec zèle et fidélité les petites choses, bien que n’ayant peu de capacité.

Versets 31 à 46 : le trône du fils de l’homme. Ce sujet, commençant au v. 31, va même jusqu’au v. 46. Il ne s’agit pas d’une parabole. La série des paraboles des ch. 24, 32++ et 25, 1 à 30 est maintenant achevée. Le ch. 25, 31 reprend le fil prophétique du ch. 24, 31. Donc, dans les v. 31 jusqu’à la fin, c’est le sujet du trône du fils de l’homme sur lequel il s’assiéra pour juger les nations auxquelles l’évangile du royaume a été proclamé selon ch. 24, 14. L’évangile du royaume invitera les hommes à craindre Dieu et à lui donner gloire, selon Apoc. 14, 6 et 7.

Lorsque le fils de l’homme viendra, il ne rassemblera pas seulement ses élus. Il fera aussi comparaître les nations devant lui. Il y aura alors, sur toute la terre, une séparation complète entre le bien et le mal. Les nations seront rassemblées devant lui; cette scène aura lieu sur la terre. Plus tard (cf Apoc. 20, 11 à 15), lors de la comparution finale, la terre et le ciel ne seront plus. Il n’y aura plus de nations; ce seront les morts, les grands et les petits car, dans la mort, toute distinction nationale disparaît. D’autres portions renseignent sur les jugements guerriers de Christ qui seront exécutés par Christ personnellement, comme Armagédon, etc. Répétons : la séance de jugement de Matt. 25 n’est nullement celle du jugement dernier qui est décrit en Apoc. 20. Le jugement dernier, c’est le jugement des morts, alors que celui que nous avons sous les yeux est un jugement des vivants qui est encore différent du jugement guerrier qui fait cependant partie du jugement des vivants (selon Apoc. 19, 11 à 21). Il faut donc distinguer entre les différentes périodes (ou dispensations). Quoi qu’il en soit, un jour ou l’autre, tous devront comparaître devant le fils de l’homme.   

Seul le fils de l’homme a la sagesse infaillible pour discerner et séparer. Il agira comme un berger qui sépare les brebis d’avec les chèvres (v. 32 et 33). Les résultats de son jugement seront éternels, tout comme ils le seront lors du jugement du grand trône blanc (Apoc. 20). Les hommes seront jugés selon leurs œuvres. Dieu connaît tout et cela indépendamment des œuvres. Mais dans un jugement public, c’est en relation avec les œuvres car, par les œuvres, l’état est manifeste d’une manière claire. Et les témoins doivent aussi constater que les jugements divins sont justes.

Les expressions « les justes » (v. 37) et « mes frères » (v. 40) sont belles. Dans le contexte de ces versets, ne voyons-nous pas que « les justes » sont les représentants de ceux que le roi appelle les plus petits « ses frères ». Le traitement qui leur était réservé, dépendait de la considération portée au fils de l’homme, au nom de qui ils se présentaient. Ce son ceux qui croyaient en lui, s’identifiaient à ses messagers, et les assistaient dans leur rejection et leur affliction. Ceux qui ne croyaient pas en lui ne leur prêtaient aucune attention. Ceux qui avaient la foi manifestaient par leurs œuvres et ceux qui ne l’avaient pas (v. 41 à 45), le prouvaient par leurs œuvres également. Remarquons que l’accusation porte sur le fait de n’avoir accordé aucune attention sur les persécutés. Cela renvoie à la question importante d’Héb. 2, 3, c’est-à-dire la négligence : « Comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut ». En ce jour-là, si les hommes méconnaissent Christ en méconnaissant ses serviteurs, ils se sont placés sous la condamnation éternelle (v. 46). Dans le dernier paragraphe, la fin est bien là. Le fils de l’homme est roi. Les disciples qui ont persévéré sont sauvés et les nations jugées. La séparation entre le bien et le mal est achevé; le résultat du jugement est éternel. Le mot « éternel » revient trois fois (v. 41 et 46). Quant à l’antithèse de la vie, ce n’est pas la cessation de l’existence, mais c’est le châtiment. La vie éternelle comprend toute l’étendue des vérités bénies et éternelles qui sera la part des justes à toujours. L’aspect souligné ici n’est pas la vie qui est en eux, ce sont eux qui entreront dans la vie. Et le discours prophétique du Seigneur se termine sur cette note heureuse  pour les élus bien sûr.

Encore :

· Au v. 34, les « bénis du Père » sont ceux qui entreront dans le royaume comme sujets du royaume. Ceux de l’Église auront une part encore plus belle puisqu’elle participera à ce beau règne comme épouse du roi. Mais tous les croyants qui participeront au règne terrestre se trouveront aussi sur la nouvelle terre que nous attendons tous, et cela pour l’éternité (selon 2 Pi. 3, 13 et Apoc. 21, 1).

· Il y a aussi, dans ces versets, le principe de l’union avec Christ en ce que ce qui est fait à l’un de ces petits (v. 40) l’est fait à Christ. Aujourd’hui aussi, nous sommes appelés à apporter quelque chose à chaque enfant de Dieu comme la bienveillance, le respect, la considération, l’amour. Tout cela est dû au Seigneur. Comme croyants, rappelons-nous que nous paraîtrons et seront manifestés au tribunal de Christ  (2 Cor. 5, 9 et 10).

· En prenant l’ensemble du discours, le Seigneur s’adresse d’abord à ses disciples personnellement leur disant qu’ils seraient haïs, etc. (voir ch. 10, 22 et 24, 13). Quant à ceux qui persévéreraient jusqu’à la fin, ils seraient sauvés. Il s’exprime comme si les disciples seraient là à la fin. En cela, il les considère comme les représentants du résidu à venir. Ainsi, les frères de la fin du discours (v. 40) sont les disciples des derniers jours. Et ceux-ci étaient représentés par les disciples du début, auxquels il s’adressait. Sous cet angle, l’Église, étant baptisée par l’Esprit en un seul corps, selon Act. 2, est aussi comprise tout en ayant une place en dehors du royaume terrestre en tant qu’épouse du roi.

· Dans les derniers jours, des disciples auront les yeux ouverts. Ce résidu ainsi constitué reprendra le fil brisé de l’évangile du royaume … brisé lorsque Christ a été rejeté sur la terre pour régner.  

 

 

Chapitre 26                                                            Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Et il arriva, lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, qu’il dit à ses disciples: 2 Vous savez que la Pâque est dansdeux jours, et le fils de l’homme est livré pour être crucifié. Alors les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple s’assemblèrent dans le palais* du souverain sacrificateur, appelé Caïphe, 4 et tinrent conseil ensemble pour se saisir de Jésus par ruse et le faire mourir; 5 mais ils disaient: Non pas pendant la fête, afin qu’il n’y ait pas de tumulte parmi le peuple.

Et comme Jésus était à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux, une femme, ayant un vase d’albâtre [plein] d’un parfum de grand prix, vint à lui et le répandit sur sa tête comme il était à table. 8 Et les disciples, le voyant, en furent indignés, disant: À quoi bon cette perte? Car ce [parfum] aurait pu être vendu pour une forte somme, et être donné aux pauvres. 10 Et Jésus, le sachant, leur dit: Pourquoi donnez-vous du déplaisir à cette femme? car elle a fait une bonne œuvre envers moi; 11 car vous avez toujours les pauvres avec vous, mais moi, vous ne m’avez pas toujours; 12 car cette femme, en répandant ce parfum sur mon corps, l’a fait pour ma sépulture*. 13 En vérité, je vous dis: En quelque lieu que cet évangile soit prêché dans le monde entier, on parlera aussi de ce que cette femme a fait, en mémoire d’elle.

14 Alors l’un des douze, appelé Judas Iscariote, s’en alla vers les principaux sacrificateurs, 15 et dit: Que voulez-vous me donner, et moi, je vous le livrerai? Et ils lui comptèrent trente pièces d’argent. 16 Et dès lors, il cherchait une bonne occasion pour le livrer.

17 Et, le premier jour des pains sans levain, les disciples vinrent à Jésus, disant: Où veux-tu que nous te préparions [ce qu’il faut] pour manger la pâque? 18 Et il dit: Allez à la ville auprès d’un tel, et dites-lui: Le maîtredit: Mon temps est proche; je ferai la pâque chez toi avec mes disciples. 19 Et les disciples firent comme Jésus leur avait ordonné, et ils apprêtèrent la pâque.

20 Et le soir étant venu, il se mit à table avec les douze. 21 Et comme ils mangeaient, il dit: En vérité, je vous dis que l’un d’entre vous me livrera. 22 Et, en étant fort attristés, ils commencèrent, chacun d’eux, à lui dire: Seigneur, est-ce moi? 23 Et lui, répondant, dit: Celui qui aura trempé la main avec moi dans le plat, celui-là me livrera. 24 Le fils de l’homme s’en va, selon qu’il est écrit de lui; mais malheur à cet homme par qui le fils de l’homme est livré! Il eût été bon pour cet homme-là qu’il ne fût pas né. 25 Et Judas qui le livrait, répondant, dit: Est-ce moi, Rabbi? Il lui dit: Tu l’as dit.

26 Et comme ils mangeaient, Jésus ayant pris le pain et ayant béni, le rompit et le donna aux disciples, et dit: Prenez, mangez; ceci est mon corps. 27 Et, ayant pris la coupe et ayant rendu grâces, il la leur donna, disant: Buvez-en tous. 28 Car ceci est mon sang, le [sang] de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs en rémission de péchés. 29 Mais je vous dis que désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je le boirai nouveauavec vous dans le royaume de mon Père. 30 Et ayant chanté une hymne, ils sortirent [et s’en allèrent] à la montagne des Oliviers.

31 Alors Jésus leur dit: Vous serez tous scandalisés en moi cette nuit; car il est écrit: «Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées» [Zacharie 13:7]32 mais, après que j’aurai été ressuscité, j’irai devant vous en Galilée. 33 Et Pierre, répondant, lui dit: Si tous étaient scandalisés en toi, moi, je ne serai jamais scandalisé [en toi]. 34 Jésus lui dit: En vérité, je te dis, que cette nuit-ci, avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois. 35 Pierre lui dit: Quand même il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous les disciples dirent la même chose.

36 Alors Jésus s’en vient avec eux en un lieu appelé Gethsémané, et dit aux disciples: Asseyez-vous ici, jusqu’à ce que, m’en étant allé, j’aie prié là. 37 Et ayant pris Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à être attristé et fort angoissé. 38 Alors il leur dit: Mon âme est saisie de tristesse* jusqu’à la mort; demeurez ici et veillez avec moi. 39 Et s’en allant un peu plus avant, il tomba sur sa face, priant et disant: Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi [tu veux]. 40 Et il vient vers les disciples, et il les trouve dormant; et il dit à Pierre: Ainsi, vous n’avez pas pu veiller une* heure avec moi? 41 Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation; l’esprit est prompt, mais la chair est faible. 42 Il s’en alla de nouveau, une seconde fois, et il pria, disant: Mon Père, s’il n’est pas possible que ceci passe loin de moi, sans que je le boive, que ta volonté soit faite. 43 Et étant venu, il les trouva de nouveau dormant; car leurs yeux étaient appesantis. 44 Et les laissant, il s’en alla de nouveau, et pria une troisième fois, disant les mêmes paroles*. 45 Alors il vient vers les disciples, et leur dit: Dormez dorénavant et reposez-vous; voici, l’heure s’est approchée, et le fils de l’homme est livré entre les mains des pécheurs. 46 Levez-vous, allons; voici, celui qui me livre s’est approché.

47 Et comme il parlait encore, voici Judas, l’un des douze, vint, et avec lui une grande foule avec des épées et des bâtons, de la part des principaux sacrificateurs et des anciens du peuple. 48 Et celui qui le livrait leur donna un signe, disant: Celui que je baiserai, c’est lui; saisissez-le. 49 Et aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit: Je te salue, Rabbi; et il le baisa avec empressement. 50 Et Jésus lui dit: Ami, pourquoi es-tu venu? Alors, s’étant approchés, ils mirent les mains sur Jésus et se saisirent de lui. 51 Et voici, l’un de ceux qui étaient avec Jésus, étendant la main tira son épée, et frappant l’esclave du souverain sacrificateur, lui emporta l’oreille. 52 Alors Jésus lui dit: Remets ton épée en son lieu; car tous ceux qui auront pris l’épée périront par l’épée. 53 Penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, et il me fournira plus de douze légions d’anges? 54 Comment donc seraient accomplies les écritures, [qui disent] qu’il faut qu’il en arrive ainsi?

55 En cette heure-là Jésus dit aux foules: Êtes-vous sortis comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour me prendre? J’étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple; et vous ne vous êtes pas saisis de moi. 56 Mais tout ceci est arrivé, afin que les écritures des prophètes soient accomplies. Alors tous les disciples le laissèrent et s’enfuirent.

57 Et ceux qui s’étaient saisis de Jésus l’amenèrent à Caïphe le souverain sacrificateur, où les scribes et les anciens étaient assemblés. 58 Et Pierre le suivait de loin, jusqu’au palaisdu souverain sacrificateur; et étant entré, il s’assit avec les huissiers pour voir la fin.

59 Or les principaux sacrificateurs et les anciens et tout le sanhédrincherchaient [quelque] faux témoignage contre Jésus, de manière à le faire mourir; 60 et ils n’en trouvèrent point, — bien que plusieurs faux témoins fussent venus. Mais, à la fin, deux faux témoins vinrent, 61 et dirent: Celui-ci a dit: Je puis détruire le templede Dieu, et en trois jours le bâtir. 62 Et le souverain sacrificateur, se levant, lui dit: Ne réponds-tu rien? De quoi ceux-ci témoignent-ils contre toi? 63 Mais Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, répondant, lui dit: Je t’adjure, par le Dieu vivant, quetu nous dises si toi, tu es le Christ, le Fils de Dieu. 64 Jésus lui dit: Tu l’as dit. De plus, je vous dis: dorénavant vous verrez le fils de l’homme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel. 65 Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a blasphémé; qu’avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous avez ouï maintenant [son] blasphème: 66 que vous en semble? Et répondant, ils dirent: Il mérite la mort. 67 Alors ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des soufflets; et quelques-uns le frappèrent, 68 disant: Prophétise-nous, Christ; qui est celui qui t’a frappé?

69 Or Pierre était assis dehors, dans la cour*; et une servante vint à lui, disant: Et toi, tu étais avec Jésus le Galiléen. 70 Et il le nia devant tous, disant: Je ne sais ce que tu dis. 71 Et une autre [servante] le vit, comme il était sorti dans le vestibule; et elle dit à ceux qui étaient là: Celui-ci aussi était avec Jésus le Nazaréen. 72 Et il le nia de nouveau avec serment: Je ne connais pas cet homme! 73 Et un peu après, ceux qui se trouvaient là s’approchèrent et dirent à Pierre: Certainement, toi, tu es aussi de ces gens-là; car aussi ton langage te fait reconnaître. 74 Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme! Et aussitôt le coq chanta. 75 Et Pierre se souvint de la parole de Jésus, qui lui avait dit: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti dehors, il pleura amèrement.


— v. 2: litt.: après. — v. 3: ou: la cour. — v. 12: ou, selon l’emploi du mot dans les Septante: embaumement; comparer Genèse 50:2, 3. — v. 18: qui enseigne. — v. 29: non pas de nouveau, mais d’une manière différente, d’une autre sorte. — v. 38: ou: profondément triste. — v. 40: une seule. — v. 44: litt.: la même parole. — v. 58: la cour. — v. 59: le conseil et tribunal suprême du peuple juif. — v. 61: la maison même. — v. 63: plutôt: à cette fin que. — v. 69: cour entourée des bâtiments du palais; plus haut: palais.

 

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 26               Retour au début

VI =  Ch. 26 à 28 : l’achèvement du service du roi

Matthieu 26

 Voir Marc

Voir Luc

Voir Jean

v. 1-5; 14-16

 Ch. 14 v. 1,2,10,11

Ch. 22 v. 01 à 06

 –

v. 06 à 13

 Ch. 14 v. 01 à 09

 –

 –

v. 17 à 20

 Ch. 4 v. 12 à 17

Ch.22, 7-18; 24-30

 –

v. 21 à 25

 Ch. 4 v. 18 à 21

Ch. 22 v. 21 à 23

 Ch. 13 v. 21 à 35

v. 26 à 29

 Ch. 14 v. 22 à 25

Ch. 22 v. 19 et 20

 –

v. 31 à 35

 Ch. 14 v. 27 à 31

Ch. 22 v. 31 à 38

 Ch. 13 v. 36 à 38

v. 30, 36 à 46

 Ch. 14 v. 26, 32-42

Ch. 22 v. 39 à 46

 Ch. 18 v. 01

v. 47 à 56

 Ch. 14 v. 43 à 52

Ch. 22 v. 47 à 53

 Ch. 18 v. 02 à 12

v. 57 à 66

 Ch. 14 v. 53 à 64

 –

 –

v. 58, 69 à 75

 Ch. 14 v. 54, 66-72

Ch. 22 v. 54 à 62

 Ch.18, 15-18;25-27

v. 67 et 68

 Ch. 14 v. 65

Ch. 22 v. 63 à 65

 –

Versets 03 à 05 : le premier conseil chez Caïphe
Versets 06 à 13 : Jésus chez Simon le lépreux
Versets 14 à 16 : Judas qui vend son maître
Versets 17 à 25 : la dernière pâque
Versets 26 à 30 : l’institution de la cène
Versets 31 à 35 : l’avertissement donné aux disciples
Versets 36 à 46 : Gethsémané
Versets 47 à 56 : l’arrestation de Jésus
Versets 57 à 68 : la comparution devant Caïphe
Versets 69 à 75 : le reniement de Pierre

 

Remarquons aussi que cette partie de Matthieu n’exige pas beaucoup d’explications, non pas que l’intérêt y manque, mais parce qu’elle a besoin d’être sentie plutôt qu’expliquée. 

 

Versets 1 et 2 : la Pâque est dans deux jours. Au v. 2, le Seigneur parle lui-même de sa mort avec le calme de quelqu’un qui était venu pour cela. Avant que les principaux sacrificateurs consultent ensemble, Jésus en parle comme d’une chose arrêtée. 

 

Versets 3 à 5 :  le premier conseil chez Caïphe. Au v. 5, Jésus, selon les conseils de Dieu, était le vrai agneau pascal et devait mourir à cette époque. Il sera cet Agneau malgré les dispositions de l’homme dans ce verset. L’homme était assez méchant et l’ennemi assez puissant, lorsque Dieu le permettait, afin qu’il n’y ait aucun tumulte. Le monde se montre tout entier sous la puissance de Satan, son prince et ennemi de Dieu. En fait de tumulte, il n’y aura que ces cris: «Ôte, ôte, crucifie-le» (Jean 19, 15).

 

Versets 6 à 13 : Jésus chez Simon le lépreux. C’est la dernière fois (v. 6) que Béthanie reçoit Jésus. Ce chapitre donne donc l’histoire des derniers jours de la vie du Seigneur sur la terre. Les premiers versets (v. 3 à 5) font entrevoir ce qui se passait dans le palais du souverain sacrificateur : ce n’est que ruse et projet de meurtre. Quel contraste, dans les versets suivants (v. 6 à 13) ; il y a là un acte d’amour et de dévouement accompli dans l’humble demeure de quelques fidèles du résidu pieux. Jean 12 indique que la femme qui a versé ce parfum est Marie de Béthanie. Marie a oint à la fois la tête du Seigneur et ses pieds. Matthieu met l’accent sur le caractère royal et ne parle que de la tête. Cela convenait pour un roi. Les disciples, eux, ne comprennent rien à cet acte de dévouement. Pour eux, c’est une perte. Jean nous apprend que Judas est l’instigateur de leur réaction. Quant à Marie, elle ne se préoccupait ni d’argent, ni des pauvres, mais ne voyait que Christ. Marie avait conscience que la mort menaçait l’objet de ses affections et de son adoration. Le Seigneur accepte ce qu’elle a fait comme étant pour sa sépulture. Marie a probablement agi plus par instinct que par intelligence. Ce dévouement de Marie est en contraste absolu avec la haine des chefs religieux rapportée au début du chapitre. 

 

Versets 14 à 16 : Judas qui vend son maître. La trahison de Judas. La corruption est à son comble chez Judas. Après avoir marché trois ans avec Jésus, il veut réaliser, par sa trahison, le misérable gain de trente pièces d’argent. En Ex. 21, 32 un esclave était estimé à ce prix. Chez les chefs, la violence est à son point culminant. Ils sont prêts à faire mourir Jésus sur le champ. 

 

Versets 17 à 25 : la dernière pâque. Jésus dit : « L’un d’entre vous me livrera (v. 21) ». Il ne désigne pas tout de suite QUI car son cœur en était touché. Jésus voulait que le cœur de ses disciples soit aussi touché. Ainsi donc, si le paragraphe des v. 6 à 13 mentionne l’attachement d’une femme pour son Seigneur, celui des v. 17 à 19 montre la sollicitude du Seigneur envers ses disciples avec le désir qu’ils se souviennent de Lui pendant la période toute proche de son absence. Ils mangent alors la Pâque dans le lieu choisi par le Seigneur; au cours du repas Jésus désigne le traître et le prévient de son jugement (v. 20 à 25). Si Dieu peut prédire les actes des hommes, ceux-ci ne sont pas déchargés de leur responsabilité. Judas découvre son vrai «moi». Jésus allait se révéler pleinement par sa mort. À la fin du souper pascal, Jésus institue son repas comme mémorial de son corps donné et de son sang versé pour nous en rémission de péchés (26 à 30).

 

Versets 26 à 30 : l’institution de la cène. Dans le sujet de la cène, Jésus montre que c’est d’un Sauveur mis à mort qu’il faut se souvenir. Il n’était plus question d’un Messie vivant; tout cela était fini. Un nouvel ordre de chose commence. C’est à Jésus, à Jésus mort ici-bas, qu’il faut penser. Jésus attire alors leur attention sur le sang de la nouvelle alliance et sur le fait que son sang est aussi pour d’autres que les Juifs sans les nommer. Son sang est versé pour plusieurs. Ces v. 26 à 30 présentent le souvenir de Jésus mort, de Jésus qui, en mourant, a rompu avec le passé et a posé le fondement de la nouvelle alliance. Il a aussi obtenu la rémission des péchés et ouvert la porte aux Gentils.

« Nouveau » (v. 29) n’est pas « de nouveau » mais d’une manière différente, d’une autre sorte. Dans ce même verset, le « fruit de la vigne » (le vin), est l’emblème de la joie de Dieu et des siens. Cela n’a pu se voir avec Israël selon la chair. Il n’a procuré aucune joie au cœur de Dieu. Mais cette joie sera accomplie dans le millenium. En parlant du fruit de la vigne, le Seigneur fait allusion à la coupe qui se buvait avec la pâque et qui symbolisait la joie (selon Luc 22, 17 et 18). Ce n’est pas le cas pour la coupe de la cène qui représente le sang de l’Agneau, du Christ.

Ensuite, il faut lire le chapitre 11 de la première épître aux Corinthiens dont le v. 26 enseigne que l’institution de la cène doit être observée jusqu’à son retour. Puis il y aura le royaume. Et alors Matt. 26, 29 permet de déduire que la coupe sera une coupe de bénédiction et de joie. Le Seigneur en boira ainsi d’une manière nouvelle dans son royaume. En attendant, la coupe est pour nous et non pas pour lui. Aujourd’hui notre Seigneur est caractérisé par la patience et au jour du royaume il entrera dans la bénédiction, dans la joie d’une manière tout à fait nouvelle. Entre temps, c’est le mémorial de sa mort; le fait que le pain et le vin soient présentés séparément évoque la mort et non pas de la vie comme d’un Christ vivant sur la terre. 

 

Versets 31 à 35 : avertissement donné aux disciples. Pendant sa vie, Jésus s’était déjà identifié avec les pauvres du troupeau en Galilée. Et il y a une promesse remarquable (v. 32). C’est que le Seigneur recommence sous une nouvelle forme ses relations judaïques avec eux en rapport avec  le royaume. Si le Seigneur a pu juger les classes de personnes jusqu’à la fin du chapitre 25, il montre maintenant le caractère de ses rapports avec tous ceux avec lesquels il maintient des relations. Dans le chapitre 26, qu’il s’agisse de la femme (v. 12), de Judas (v. 25) ou des disciples (v. 35), chacun prend sa place en relation avec le Seigneur.

Là, à la montagne des Oliviers, Jésus annonce donc aux disciples que sa mort provoquerait leur dispersion selon les Écritures. Mais il dirige leurs pensées sur sa résurrection et leur fixe un lieu de rendez-vous en Galilée où il les retrouvera. Pierre, très sûr de lui, résiste à l’avertissement pour sa propre perte. De ce fait, Pierre perd de vue la résurrection. Ce trait caractérise tous ses disciples mais pas au même degré. Très vite ils sont mis à l’épreuve à Gethsémané. 

 

Versets 36 à 46 : Gethsémané. Très vite, les disciples sont mis à l’épreuve à Gethsémané. Dans ce lien, en esprit, Jésus connaît l’angoisse de la mort qui est devant lui. Il est en pleine communion avec son Père. Sa perfection le fait reculer devant tout ce que signifie la souffrance et la mort comme jugement de Dieu. Mais il accepte cette coupe de la main de son Père; la perfection de son humanité fait qu’il recherche la sympathie de ses disciples. Mais ils s’endorment. Personne n’a compassion de lui, personne ne le console (voir Ps. 69, 20). Pierre et les autres, tellement sûrs de ne jamais le renier, ne peuvent veiller une heure avec lui. La chair en eux est trop faible, mais ils ne le savent pas. Ils ne savent pas non plus que la trahison de Judas va aboutir et que le dénouement est imminent. Et pourtant, l’heure est venue. Jésus prend la coupe de la main de son Père (v. 44). La volonté de son Père était qu’il l’a boive. Ce n’est donc ni de la main de ses ennemis, ni de celle de Satan, bien qu’ils soient des instruments, qu’il reçoit cette coupe. Il la reçoit de la main de Dieu et c’est la volonté du Père. Il y a aussi un enseignement pour nous car,  en ne recherchant que la volonté de Dieu qui dirige tout, nous échapperons aux causes secondaires et aux tentations de l’ennemi. 

 

Versets 47 à 54 : l’arrestation de Jésus. Depuis ici, le reste du chapitre révèle le contraste surprenant entre le Christ de Dieu et tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, sont en contact avec lui. Ils manifestent chacun les traits particuliers de laideur qui leur sont propres. Il est lui, par son calme, la figure centrale de ce tableau. Il est remarquable (v. 54) de constater la place que le Seigneur donne aux Écritures. Cela dans un moment si solennel et si proche de la croix. Judas s’avance le premier (v. 47). Quelle hypocrisie ! … plus de vingt siècles plus tard, le baiser du traître reste une expression proverbiale de dégoût ! C’est aussi l’expression du Ps. 41, 9. Jésus s’adresse à lui et lui dit : « Ami » puis lui pose cette question pénétrante (au v. 50) : « Pourquoi es-tu venu ? ». Judas était là pour trahir et empocher 30 pièces d’argent. L’hypocrisie écœurante d’un faux disciple est suivie par le zèle charnel d’un vrai disciple qui est Pierre (voir Jean ch. 18, 1 à 11); Pierre, sûr de lui, dort quand il aurait dû veiller, et frappe quand il aurait dû rester tranquille. Il y a un moment pour tout. Ce moment viendra où les saints auront une épée à deux tranchants dans leur main (voir Ps. 149, 5 à 7). Mais cela aura lieu lors de la seconde venue du Seigneur. L’action de Pierre était déplacée et aurait pu lui valoir un coup d’épée en retour. Son action ne s’accordait pas, non plus, avec l’attitude de son maître qui aurait pu demander douze légions d’anges. Si nous souffrons comme chrétiens, nous sommes spirituellement vainqueurs, mais si nous portons l’épée, nous perdons la bataille spirituelle et finalement nous périrons par l’épée. L’une des causes principales de la dégradation de la Réformation consiste en ce que ses promoteurs ont recouru à l’épée pour se défendre; ainsi, ils en ont fait un mouvement national et politique, et plus seulement spirituel

 

Versets 55 à 68 : Jésus s’adresse à la foule grossière puis il comparaît devant Caïphe. Le Seigneur s’adresse calmement à la foule grossière. Judas fut à la tête de cette foule (v. 47). Jésus donc leur montre tout à la fois l’inconvenance et la folie de leur manière d’agir (v. 55 à 58). Devant cette troupe nombreuse, le courage des disciples fond. Ils abandonnent le maître et s’enfuient (v. 56). Voilà ce qui peut arriver aux meilleurs et plus intentionnés d’entre les hommes. La foule livre Jésus aux chefs d’Israël, c’est-à-dire à ces hommes qui prétendent représenter Dieu, eux qui avaient rejeté toute prétention de rechercher la justice. Ces chefs n’ont pas été induits en erreur par un faux témoignage; ils l’ont recherché. On a cherché des menteurs pour accuser un condamné. Jésus garde le silence. Le jugement n’a plus rien à faire avec la justice. Jésus ne parle que pour confirmer qu’il est le Christ, le Fils de Dieu, et proclamer sa gloire à venir comme Fils de l’homme. La fausseté de l’assertion des deux faux témoins est démontrée (voir v. 61 à comparer avec Jean 2, 19 à 22).

Alors (v. 65 à 68), c’est sur cette base que Jésus est condamné. Même le souverain sacrificateur enfreint la loi (Lév. 21, 10) en déchirant ses vêtements au moment où il prononce son jugement; de ce fait, il se condamne lui-même. À ce signal, les insultes se mettent à pleuvoir sur notre Sauveur et Seigneur. Le calme et l’éclat de sa présence nous font mesurer, par contraste, la sinistre dégradation dans laquelle ces hommes s’étaient enfoncés.

 

Versets 69 à 75 : le reniement de Pierre. La fin du chapitre montre Pierre moissonner ce qu’il a semé par sa confiance en soi (v. 35). Au v. 58, Pierre suivait de loin; maintenant il est là, en présence des ennemis de son Seigneur, incapable de résister. Sa faiblesse se manifeste dans ce qui paraissait être son point fort. Mais impétuosité et courage sont deux choses différentes. L’énergie charnelle l’a poussé dans une position où il n’aurait jamais du être et il est tombé. Que cela soit pour nous un prend garde; prions qu’il nous soit accordé, si nous nous trouvons dans une situation analogue à la sienne, une repentance semblable à celle qui est rapporté dans le dernier verset. Sa repentance a commencé immédiatement après la chute.

 

 

Chapitre 27                                                            Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Or, quand le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir. 2 Et l’ayant lié, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.

Alors Judas qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, ayant du remords, reporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, 4 disant: J’ai péché en livrant le sang innocent. Mais ils dirent: Que nous importe! tu y aviseras. 5 Et ayant jeté l’argent dans le temple*, il se retira; et s’en étant allé, il se pendit. 6 Mais les principaux sacrificateurs, ayant pris les pièces d’argent, dirent: Il n’est pas permis de les mettre dans le trésor sacré*, puisque c’est le prix du sang. 7 Et ayant tenu conseil, ils achetèrent avec cet [argent] le champ du potier, pour la sépulture des étrangers; c’est pourquoi ce champ-là a été appelé Champ de sang, jusqu’à aujourd’hui. 9 Alors fut accompli ce qui avait été dit par Jérémie le prophète, disant: Et ils ont pris les trente pièces d’argent, le prix de celui qui a été évalué, lequel ceux d’entre les fils d’Israël ont évalué; 10 et ils les ont données pour le champ du potier, comme le *Seigneur m’avait ordonné*.

11 Or Jésus se tenait devant le gouverneur; et le gouverneur l’interrogea, disant: Es-tu, toi, le roi des Juifs? Et Jésus lui dit: Tu le dis. 12 Et étant accusé par les principaux sacrificateurs et les anciens, il ne répondit rien. 13 Alors Pilate lui dit: N’entends-tu pas de combien de choses ils portent témoignage contre toi? 14 Et il ne lui répondit pas même un seul mot; en sorte que le gouverneur s’en étonnait fort. 15 Or, à la fête, le gouverneur avait coutume de relâcher unprisonnier à la foule, celui qu’ils voulaient. 16 Et il y avait alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. 17 Comme donc ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus qui est appelé Christ? 18 Car il savait qu’ils l’avaient livré par envie. 19 Et comme il était assis sur le tribunal, sa femme lui envoya dire: N’aie rien à faire avec ce juste; car j’ai beaucoup souffert aujourd’hui à son sujet dans un songe. 20 Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent aux foules de demander Barabbas et de faire périr Jésus. 21 Et le gouverneur, répondant, leur dit: Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche? Et ils dirent: Barabbas. 22 Pilate leur dit: Que ferai-je donc de Jésus, qui est appelé Christ? Ils disent tous: Qu’il soit crucifié! 23 Et le gouverneur dit: Mais quel mal a-t-il fait? Et ils s’écriaient encore plus fort, disant: Qu’il soit crucifié! 24 Et Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que plutôt il s’élevait un tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, disant: Je suis innocent du sang de ce juste; vous, vous y aviserez. 25 Et tout le peuple, répondant, dit: Que son sang soit sur nous et sur nos enfants! 26 Alors il leur relâcha Barabbas; et ayant fait fouetter Jésus, il le livra pour être crucifié.

27 Alors les soldats du gouverneur, ayant emmené Jésus au prétoire*, assemblèrent contre lui toute la cohorte**. 28 Et lui ayant ôté ses vêtements, ils lui mirent un manteau d’écarlate; 29 et ayant tressé une couronne d’épines, ils la mirent sur sa tête, et un roseau dans sa main droite; et fléchissant les genoux devant lui, ils se moquaient de lui, disant: Salut, roi des Juifs! 30 Et ayant craché contre lui, ils prirent le roseau et lui en frappaient la tête. 31 Et après qu’ils se furent moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, et le revêtirent de ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.

32 Et comme ils sortaient, ils trouvèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, qu’ils contraignirent de porter sa croix. 33 Et étant arrivés au lieu appelé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, 34 ils lui donnèrent à boire du vinaigre* mêlé de fiel; et l’ayant goûté, il n’en voulut pas boire. 35 Et l’ayant crucifié, ils partagèrent ses vêtements, en tirant au sort*36 et s’étant assis, ils veillaient là sur lui. 37 Et ils placèrent au-dessus de sa tête son accusation écrite: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. 38 Alors sont crucifiés avec lui deux brigands, un à la droite, et un à la gauche.

39 Et ceux qui passaient par là l’injuriaient, hochant la tête, 40 et disant: Toi qui détruis le temple* et qui le bâtis en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix. 41 Et pareillement aussi les principaux sacrificateurs avec les scribes et les anciens, se moquant, disaient: 42 Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même; s’il est le roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui. 43 Il s’est confié en Dieu; qu’il le délivre maintenant, s’il tient à lui*; car il a dit: Je suis fils de Dieu. 44 Et les brigands aussi qui avaient été crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière.

45 Mais, depuis la sixième heure, il y eut des ténèbres sur tout le pays*, jusqu’à la neuvième heure. 46 Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une forte voix, disant: Éli, Éli, lama sabachthani? c’est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? * 47 Et quelques-uns de ceux qui se tenaient là, ayant entendu [cela], disaient: Il appelle Élie, celui-ci! 48 Et aussitôt l’un d’entre eux courut et prit une éponge, et l’ayant remplie de vinaigre, la mit au bout d’un roseau, et lui donna à boire. 49 Mais les autres disaient: Laisse, voyons si Élie vient pour le sauver.

50 Et Jésus, ayant encore crié d’une forte voix, rendit l’esprit. 51 Et voici, le voile du temple* se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas; et la terre trembla, et les rochers se fendirent, 52 et les sépulcres s’ouvrirent; et beaucoup de corps des saints endormis ressuscitèrent, 53 et étant sortis des sépulcres après sa résurrection, ils entrèrent dans la sainte ville, et apparurent à plusieurs.

54 Et le centurion et ceux qui avec lui veillaient sur Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, eurent une fort grande peur, disant: Certainement celui-ci était Fils de Dieu. 55 Et il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin, qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée, en le servant, 56 entre lesquelles étaient Marie de Magdala, et Marie, la mère de Jacques et de Joses, et la mère des fils de Zébédée.

57 Et, le soir étant venu, il arriva un homme riche d’Arimathée, dont le nom était Joseph, qui aussi lui-même était disciple de Jésus. 58 Celui-ci étant allé auprès de Pilate, demanda le corps de Jésus; alors Pilate donna l’ordre que le corps fût livré. 59 Et Joseph, ayant pris le corps, l’enveloppa d’un linceul net, 60 et le mit dans son sépulcre neuf qu’il avait taillé dans le roc; et ayant roulé une grande pierre contre la porte du sépulcre, il s’en alla. 61 Et Marie de Magdala et l’autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du sépulcre.

62 Et le lendemain, qui est après la Préparation*, les principaux sacrificateurs et les pharisiens s’assemblèrent auprès de Pilate, 63 disant: Seigneur, il nous souvient que ce séducteur, pendant qu’il était encore en vie, disait: Après trois jours, je ressuscite. 64  Ordonne donc que le sépulcre soit gardé avec soin jusqu’au troisième jour; de peur que ses disciples ne viennent et ne le dérobent, et ne disent au peuple: Il est ressuscité des morts; et ce dernier égarement sera pire que le premier. 65 Et Pilate leur dit: Vous avez une garde; allez, rendez-le sûr comme vous l’entendez. 66 Et eux, s’en allant, rendirent le sépulcre sûr, scellant la pierre, et y mettant la garde*.


— v. 5: la maison même. — v. 6: grec: corbanas. — v. 10: comparer Zacharie 11:12-13. — v. 15: un seul. — v. 27*: le quartier général d’un gouverneur militaire romain; à Rome, celui de la garde impériale; et aussi la salle où siégeait le préteur. — v. 27**: La cohorte, originairement de 500 hommes, plus tard beaucoup moins nombreuse, comptait 6 centuries, commandées chacune par un centurion. La légion avait 10 cohortes. — v. 34: La boisson des soldats romains était du vin aigri. — v. 35: voir Psaume 22:18. — v. 40: la maison même. — v. 43: litt.: s’il le veut. Voir Psaume 22:8. — v. 45: ou: sur toute la terre. — v. 46: voir Psaume 22:1. — v. 51: la maison même. — v. 62: voir Marc 15:42. — v. 66: litt.: avec la garde.

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 27               Retour au début

VI =  Ch. 26 à 28 : l’achèvement du service du roi

Matthieu 27

Voir Marc

Voir Luc

Voir Jean

v. 01

Ch. 15 v. 01

Ch. 22 v. 66-71


v. 02, 11 à 14

Ch. 15 v. 01-05

Ch. 23 v. 01-05

Ch. 18 v. 28-38

v. 15 à 30

Ch. 15 v. 06-19

Ch. 23 v. 13-25

Ch. 18 v. 39-19 v. 16

v. 31 à 56

Ch. 15 v. 20-41

Ch. 23 v. 26-49

Ch. 19 v. 27-30

v. 57 à 66

Ch. 15 v. 42-47

Ch. 23 v. 50-56

Ch. 19 v. 31-42

 

Versets 01 à 10 : comparution devant le sanhédrin puis fin de Judas

Versets 11 à 26 : Jésus devant Pilate

Versets 27 à 44 : la crucifixion

Versets 45 à 49 : l’abandon de Dieu

Versets 50 à 61 : mort et ensevelissement de Jésus

Versets 62 à 66 : la garde du sépulcre


Dans ce chapitre, tout comme au 23ème, Matthieu met l’accent sur l’immense culpabilité des chefs d’Israël. Cela ressort tout au long de cet évangile.

Versets 01 à 10 : condamnation du Seigneur devant le sanhédrin. Fin de Judas. Même si la condamnation officielle du Seigneur devait être prononcée par Pilate (v. 1), sa mort est due à la culpabilité des chefs d’Israël. Puis les v. 3 et suivants relatent la fin misérable de Judas. En voyant Jésus condamné et se soumettre, le remords et l’horreur de ce qu’il avait fait se saisissent de lui (v. 3). Mais malheureusement pour Judas, il ne s’agit pas d’une repentance à salut car une telle repentance est liée à la foi. Judas n’a pas la foi; s’il l’avait eue, il se serait tourné vers son maître comme Pierre qui avait aussi gravement manqué. Judas a eu les yeux ouverts sur son péché mais il s’est suicidé. C’est aussi frappant de constater que Pilate, qui a livré le Seigneur, doit professer son innocence (v. 24).

La méchanceté de deux hommes, Anne et Caïphe, est plus grande encore (v. 4). Si Judas a livré le sang innocent, eux l’ont condamné. Judas a eu assez de ressentiments pour se donner la mort. Eux restent complètement insensibles. Le sang innocent n’est rien pour eux. Ils n’ont aucun remords à le verser; ils n’ont pas la crainte de déplaire à Dieu. Ils tuent l’innocent (voir Ps. 10, 8, 13). Il n’y a donc aucune crainte de Dieu. S’il y avait la crainte de Dieu, ils n’auraient pas dit, au v. 25, comme tout le peuple : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! » Quant à Judas, il n’a jamais profité des trente pièces d’argent. Il a été séduit puis possédé par le diable; il a tout abandonné pour ne rien recevoir. Voilà ce qui se passe quand on conclut un marché avec le monde dans lequel se trouve l’esprit du mal. Alors (v. 5 à 10), l’argent est de nouveau dans les mains des sacrificateurs; il sert à couronner tous les péchés précédents; c’est la pire hypocrisie. Leur souci d’accomplir la loi les empêche de mettre ces pièces dans le trésor caché puisque c’est le prix du sang. Aussi accomplissent-ils les Écritures en achetant le champ du potier. Leur acte public donne au champ le nom de Champ du sang. Un aspect du jugement gouvernemental de Dieu transparaît dans cette désignation car, dès ce moment-là, ce lieu a été un Champ de sang et une place de sépulture pour les étrangers. Ce Champ (v. 8) est tout ce qui reste, dans ce monde, des circonstances de ce sacrifice. Le monde est un champ de sang. Mais le langage du sacrifice de Christ parle (voir aussi Zach. 11, 12 et 13 ainsi que Héb. 11, 4). 

 

Versets 11 à 26 : Jésus devant Pilate. Ainsi donc les autorités religieuses ont livré Jésus au gouverneur civil. Les versets cités indiquent ce qui se passe devant Pilate, gouverneur civil. Jésus, suite à la question de Pilate, déclare qu’il est véritablement le roi des Juifs; c’est là le principal motif d’accusation dressé contre lui devant la puissance romaine. Dans l’évangile de Jean, d’autres questions posées à Pilate sont rapportées. Il s’agit de questions auxquelles Jésus répondait dans l’intimité relative du Prétoire. Jean, à trois reprises, relate que Pilate sortit vers la foule. Mais Jésus, lorsqu’il est interrogé en public, ne répond rien car il n’y avait rien à répondre. Pilate, lui, s’en aperçoit et s’étonne (v. 14). Pilate connaît les coutumes subtiles des Juifs; son esprit légal exercé a vite fait de discerner ce qui est à l’origine du procès; c’est leur envie (v. 18) d’éliminer Christ. D’un autre côté, Pilate craint les Juifs et désire « être bien avec eux ». Pilate a l’esprit troublé. Pour condamner Jésus, il doit vider son sens de la justice et passer outre au songe et à l’intuition de sa femme. Pilate ne peut pas se sortir de ce dilemme; il est agité. La foule est agitée par la ruse des sacrificateurs et des anciens. Seul Jésus est serein au milieu de cela. Pilate abdique sa fonction de juge pour ce cas et rejette la responsabilité sur le peuple. Pilate reste certes très chargé. Mais tout cela a pour conséquence que le peuple prend sur lui la pleine responsabilité du sang de son Messie. Et au v. 25, se trouve l’explication des souffrances qui ont déjà frappé le peuple et qui poursuivent ses enfants jusqu’à ce jour. Ils auront encore à traverser la grande tribulation avant que le compte soit réglé selon le gouvernement de Dieu. Donc, aujourd’hui encore, ce sang, pour le peuple juif, est un sang d’anathème; toutefois, la grâce souveraine de Dieu amène  amenant un petit résidu à la repentance. Ce petit résidu réalise le péché qui a été commis et pour ceux qui ont font partie, qui sont membres du corps de Christ, le sang d’anathème est changé en un sang d’expiation.

Ainsi donc Barabbas est relâché et Jésus condamné à être crucifié (v. 26). Pilate n’a écouté ni sa femme (v. 19), ni sa conscience (v. 24b). Ainsi Barabbas est relâché. Barabbas signifie fils d’Abba, autrement dit « fils du Père » … comme si Satan se moquait du Père et du Fils par ce nom. N’y a-t-il pas l’expression de celui qui a été meurtrier dès le commencement ! C’est une expression de rébellion contre l’autorité que Pilate était là pour maintenir. Barabbas était aimé des Juifs.

Dans Matthieu, il y a spécialement le déshonneur fait au Seigneur ainsi que les insultes qui lui était adressées, en Marc il y a spécialement l’abandon de Dieu. 

 

Versets 27 à 44 : la crucifixion. Une cohorte (v. 27) comprenait à l’époque environ 500 personnes; beaucoup moins nombreuse plus tard. Jésus est donc livré entre les mains des soldats romains (v. 27 à 37). Des moqueurs vulgaires sont là; il y a de la brutalité et enfin la crucifixion. Pour que l’humiliation soit complète, ils le mettent au rang des iniques en le plaçant entre deux brigands. Et en tout cela, aucune trace de justice, de pitié, de compassion élémentaire, que ce soit de la part des autorités religieuses, civiles ou militaires. Mais les Juifs, tout comme les Gentils, se condamnent en condamnant le Juste. En tout cela, dans tout ce que l’homme fait au Seigneur, il en ressort que l’homme est véritablement un tyran par nature. Et en étant réunis à plusieurs et en divers groupes,  ils tombent jusqu’au bas de l’échelle. On a même honte de ce qui est bon, même de l’amabilité et tout est au niveau de ce qui est le plus bas. Voilà où en est la pauvre créature déchue. Pilate en a donné l’exemple. Mais ce qui domine avant tout ici c’est l’agneau destiné à la boucherie, la brebis muette devant celui qui la tond. Les taureaux de Basan sont là, les chiens entourent le Sauveur. Mais pour tous ceux qui connaissent Jésus comme Sauveur et Seigneur, la précieuse figure dans ce cadre, c’est la victime silencieuse et muette, l’agneau qui va à la boucherie. Jésus ne peut pas porter sa croix tout seul, aussi on trouve un homme de Cyrène nommé Simon pour la porter. Le récit est simple mais le déroulement des prophéties s’accomplit parfaitement et admirablement. L’effet du vinaigre (v. 33) devait permettre un soulagement au milieu des souffrances. Mais le Sauveur ne cherchait pas cela. Il dépend totalement de son Dieu. Remarquons encore (v. 37) que c’est Pilate qui a fait inscrire ce titre sur la croix; les Juifs auraient voulu éviter cet affront. Mais cela devait leur tourner à leur confusion. En effet, celui qu’ils avaient rejeté devait recevoir, malgré eux, son vrai titre. Leur roi a été crucifié. Dieu a pris soin pour qu’il soit reconnu et proclamé tel.

Dans toute cette scène, tout est nivelé, depuis la classe supérieure jusqu’au brigand sur la croix. Christ seul est abaissé au-dessous de l’homme; comme dans le Psaume: « je suis un ver, et non point un homme » (22, 6). Et cependant c’est Dieu révélé dans l’homme. Dans un autre Psaume  « les outrages de ceux qui l’outragent sont tombés sur moi (69, 9).

Toutes les classes de ceux qui s’unissent pour insulter Jésus, alors qu’il est cloué sur la croix, sont là (v. 39 à 44). Lorsque des criminels subissent ce châtiment, même les plus grands criminels, les moqueries leur sont épargnées dans l’agonie de la mort. Mais Jésus a du les subir sur la croix. Jésus qui incarnait toute la perfection tant divine qu’humaine, a été humilié jusque là. Qu’il s’agisse des classes supérieures, ou des gens ordinaires, voir des brigands à côté de Jésus, tous l’insultaient. Un langage grossier et vulgaire est là contre le Fils de Dieu, contre le roi d’Israël. Et Jésus reste là où les mains d’hommes iniques l’avaient placé et, en portant lui-même le jugement du péché, il manifeste l’amour divin. Mais le jour est proche où il déploiera de la puissance lors du jugement, cette même puissance qu’il aurait pu utiliser à cette heure de la croix. 

 

Versets 45 à 50 : l’abandon de Dieu. Mort de Jésus. Dans ces versets, Matthieu passe aux trois heures solennelles de ténèbres à la fin desquelles la sainte victime, d’une forte voix, a donné expression au cri rapporté par l’esprit prophétique 1000 ans à l’avance (Ps. 22, 1). Dans le même Psaume (au v. 3), il y a une réponse à ce cri : « Et toi, tu es saint, toi qui habites au milieu des louanges d’Israël ». Un Dieu saint ne peut demeurer pas au milieu des louanges d’hommes pécheurs. Mais il le peut que si l’expiation a été faite. Ainsi donc le jugement du péché doit être porté et Jésus a été fait péché pour nous, lui qui n’a pas connu le péché et qui a du connaître l’abandon (voir 2 Cor. 5, 21). Ceux qui sont là n’en savent rien; ils sont incapables de distinguer entre Dieu et Élie (v. 47). Puis (v. 50) il y a encore un cri puissant. C’est Jésus qui rend l’esprit: les paroles exactes exprimées dans ce dernier cri sont rapportées en partie dans Jean et en partie dans Luc. Jésus cria d’une forte voix comme témoignage que ses forces n’étaient pas altérées; il rendait ainsi lui-même délibérément son esprit

 

Versets 50 à 61 : mort et ensevelissement de Jésus. Sa mort était surnaturelle; elle a été suivie de signes  surnaturels (v. 51 et suivants) pour en indiquer la signification et la puissance. Ainsi le premier de ces actes de Dieu concerne le voile du temple qui est un type de l’humanité du Seigneur (voir Héb. 10, 20). Le chemin des cieux est ainsi manifesté par la mort de Christ (selon Héb. 9, 8). Le deuxième acte, c’est la terre tremble; c’est en rapport avec la création matérielle. Le troisième, c’est la résurrection des corps de saints endormis. Triple témoignage frappant : 1) en relation avec la présence de Dieu sous le type du voile. 2) dans le domaine de la nature pour être perçu par tout le monde. 3) sans doute un acte réservé aux yeux des vrais saints. En plus de tout cela, le soleil a été précédemment obscurci.

On demandera peut-être, à propos du v. 53 : que sont devenus ces saints ressuscités ? La réponse est simple : nul ne le sait car Dieu ne l’a pas dit. Ce qui est sûr, c’est que cette résurrection est une anticipation précieuse de la première résurrection lorsque la mort sera engloutie en victoire (voir 1 Cor. 15, 54). Toutefois, le point principal, dans ce v. 53, c’est qu’il y a un témoignage rendu à l’efficace de la mort de Jésus. Tout montre que la mort de Jésus était plus qu’une mort humaine.

Quand au résultat, pour le centurion et d’autres (v. 54), nul ne peut le savoir; mais pour les Juifs, et cela à la déclaration d’un verset déjà cité (v. 25), ils sont endurcis, car rien n’endurcit comme la religion lorsque le cœur n’est pas changé. Un témoignage extraordinaire est donc rendu à cette œuvre extraordinaire. Pourtant, personne ne semble en avoir été impressionné si ce ne sont  le centurion de garde et ceux qui veillaient avec lui. Le travail opéré dans son cœur l’amène à la conviction que Jésus était le Fils de Dieu (v. 54). Le peuple juif le renie et le renie encore. Puis quelques femmes sont nommées (v. 56). Lorsque le courage flanche chez les hommes, les femmes prennent la relève. Nous ne voyons pas les disciples mais plusieurs femmes, même si c’est de loin, regardent. Et alors un homme inattendu s’avance; il a le courage de s’identifier avec le Christ mort et demande son corps à Pilate (v. 57 et suivants). C’était un disciple de Jésus mais en secret jusqu’alors. Il était un homme riche (voir És. 53, 9). C’est la seule chose que nous savons de ce disciple. Dieu a toujours un serviteur selon sa volonté pour accomplir sa parole. Joseph fut suscité pour accomplir cette unique et brève déclaration prophétique : Jésus a été avec le riche dans sa mort. Quant aux femmes qui ont assisté à sa mort et à son ensevelissement, relevons leur beau dévouement. L’autre Marie (v. 61) est la femme de Clopas, mère de Jacques et de Joses. Elle est souvent appelée « l’autre Marie ». En Jean 19, 25 Marie, femme de Clopas, est mentionnée avec deux autres Marie. Il y avait donc quatre femmes : trois Marie et la sœur de la mère de Jésus. 

 

Versets 62 à 66 : la garde du sépulcre. La crainte des ennemis de Jésus est bien là (v. 63); ils se souviennent que Jésus avait dit qu’il ressusciterait le troisième jour. Ce souvenir ravive en eux la haine pour demander à Pilate que des précautions soient prises. Ces ennemis, qui ont renié ce que Jésus a accompli pendant son ministère,  craignent que sa résurrection puisse être constatée; ils sont conscients que cela aurait des effets beaucoup plus puissants. Pour eux ce serait un dernier égarement qui serait pire que le premier. Ce serait inévitablement la justification de leur victime et leur propre condamnation et ils le savent parfaitement. Pilate est consentant (v. 65). Il leur accorde ce qu’ils leur demandent; une garde de soldats est placée mais il y a comme une note ironique dans ses paroles : « rendez-le sûr comme vous l’entendez ». Les chefs du peuple Juif ont fait tout ce qui était en leur pouvoir, au-delà de tous buts raisonnables, pour renier la résurrection de Jésus. Le fait de la résurrection de Jésus en est d’autant plus retentissant. Toutes les savantes machinations des hommes s’effondrent. Dieu a changé leur sagesse en folie; il a permis que le plan serve son propre dessein et détruise le leur.

Encore : détails attristants des ennemis du Seigneur se souviennent de ce que les disciples ont oubliés (v. 63). Mais les apôtres rendront néanmoins un témoignage puissant quant à la résurrection de Jésus d’entre les morts.

 

 

Chapitre 28                                                            Retour au début de l’évangile selon Matthieu

Or, sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre.

Et voici, il se fit un grand tremblement de terre; car un ange du *Seigneur, descendant du ciel, vint et roula la pierre, et s’assit sur elle. Et son aspect était comme un éclair, et son vêtement blanc comme la neige. Et de la frayeur qu’ils en eurent, les gardiens tremblèrent et devinrent comme morts. 5 Et l’ange, répondant, dit aux femmes: Pour vous, n’ayez point de peur; car je sais que vous cherchez Jésus le crucifié; il n’est pas ici; car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez, voyez le lieu où le Seigneur gisait; 7 et allez promptement, et dites à ses disciples qu’il est ressuscité des morts. Et voici, il s’en va devant vous en Galilée: là vous le verrez; voici, je vous l’ai dit. 8 Et sortant promptement du sépulcre avec crainte et une grande joie, elles coururent l’annoncer à ses disciples. 9 Et comme elles allaient pour l’annoncer à ses disciples, voici aussi Jésus vint au-devant d’elles, disant: Je vous salue. Et elles, s’approchant de lui, saisirent ses pieds et lui rendirent hommage. 10 Alors Jésus leur dit: N’ayez point de peur; allez annoncer à mes frères qu’ils aillent en Galilée, et là ils me verront.

11 Et comme elles s’en allaient, voici, quelques hommes de la garde s’en allèrent dans la ville, et rapportèrent aux principaux sacrificateurs toutes les choses qui étaient arrivées. 12 Et s’étant assemblés avec les anciens, ils tinrent conseil et donnèrent une bonne somme d’argent aux soldats, 13 disant: Dites: ses disciples sont venus de nuit, et l’ont dérobé pendant que nous dormions; 14 et si le gouverneur vient à en entendre parler, nous le persuaderons, et nous vous mettrons hors de souci. 15 Et eux, ayant pris l’argent, firent comme ils avaient été enseignés; et cette parole s’est répandue parmi les Juifs jusqu’à aujourd’hui.

16 Et les onze disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne où Jésus leur avait ordonné [de se rendre]. 17 Et l’ayant vu, ils lui rendirent hommage; mais quelques-uns doutèrent*18 Et Jésus, s’approchant, leur parla, disant: Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. 19 Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisantpour** le nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, 20 leur enseignant à garder toutes les choses que je vous ai commandées. Et voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle.

 

— v. 17: ou: hésitèrent. — v. 19*: litt.: baptisant eux. — v. 19**: pour, à.

 

 

 

 

 

Commentaires sur le chapitre 28               Retour au début

VI =  Ch. 26 à 28 : l’achèvement du service du roi

Matthieu 28

Voir Marc

Voir Luc

Voir Jean

v. 01 à 07

Ch. 16 v. 01 à 07

Ch. 24 v. 01 à 08

Ch. 20 v. 01 + 02

v. 08 à 10

Ch. 16 v. 08

Ch. 24 v. 09 à 12

 –

v. 11 à 15

Que dans Matthieu

v. 16 à 20

Ch. 16 v.15 à 18

 .

 –

 

Versets  01 à 15 : résurrection de Jésus

Versets  05 à 10 : apparition de l’ange aux femmes

Versets  16 à 20 : Jésus et ses disciples en Galilée

 

Dans ce chapitre, le Seigneur ressuscité est, tout comme lors de sa marche ici-bas, plein d’amour et de condescendance humaine. C’est le plus accessible des hommes. Dans l’évangile selon Jean, il ne pouvait pas être touché, même par une Marie, car il montait vers son Père de sorte que sa présence corporelle sur la terre ne devait plus être l’objet de l’affection des siens. Le contenu de ce chapitre correspond au caractère de l’évangile de Matthieu. Ainsi les entretiens intéressants et instructifs de Jean et l’ascension à Béthanie de Luc ne se trouvent pas en Matthieu. En Matthieu, il est tout de suite question d’annoncer la résurrection de Christ aux disciples et que Jésus irait devant eux en Galilée (v. 7). Ceci met en relief un tout nouveau caractère des relations de Jésus avec ses disciple depuis sa résurrection. Jésus est avec le résidu d’Israël, non pas encore comme roi, mais comme associé avec ses disciples vu dans le caractère de messager du royaume. 

 

Versets  01 à 15 : résurrection de Jésus.

Versets  05 à 10 : apparition de l’ange aux femmes

À propos de la manière de compter des Juifs, quant au jour, soit d’un coucher du soleil à l’autre : voir Lév. 23, 32. Au début du chapitre, les deux Marie qui ont assisté à son ensevelissement sont là.  Elles se rendent au sépulcre dès la fin du jour du sabbat. Selon la manière juive de compter, la journée s’achevait au coucher du soleil; le dévouement de ces femmes est tel qu’elles vinrent au sépulcre à peine le sabbat passé. Notons qu’il est difficile de coordonner les détails fournis par les quatre évangiles pour en faire un récit suivi. Il semble toutefois que les deux Marie du v. 1 soient venues seules pour voir le sépulcre puis qu’elles y soient retournées ensuite avec Salomé et peut-être d’autres, apportant des aromates pour l’embaumer. Marc et Luc le précisent; il semble donc que le v. 5 « et l’ange, répondant, dit aux femmes : pour vous, n’ayez point de peur; car je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié; il n’est pas ici; » se situe lors de cette seconde occasion. Ainsi, ce qui est rapporté dans les v. 2 à 4 (tremblement de terre, ange descendant du ciel, la pierre roulée, frayeur des gardiens) a dû avoir lieu entre les deux visites. Une chose est certaine : c’est qu’à l’aube du premier jour de la semaine, Christ était ressuscité. Au ch. 27, 51 à 53, il est aussi question d’un tremblement de terre. Et dans les premiers versets du ch. 28, il s’agit ainsi d’un second tremblement, très localisé. Il est lié à la descente du ciel d’un ange du Seigneur et à la proclamation de la résurrection du Seigneur Jésus Christ. Certes, les autorités terrestres avaient scellé son sépulcre. Mais une autorité infiniment plus grande roule la pierre. Le défit d’hommes audacieux, consistant en un sépulcre scellé, est relevé. Mais Dieu brise cette puissance et réduit à néant leurs représentants. Jésus a été ressuscité par la puissance de Dieu et le tombeau a été ouvert pour que les hommes puissent constater sans qu’aucun doute subsiste, que le Seigneur n’était plus là. Puis l’ange, en s’asseyant sur la pierre, scelle, pour ainsi dire, de sa présence, pour que personne ne redéplace cette pierre avant qu’un grand nombre de témoins ait vu le sépulcre vide. Matthieu évoque un ange assis sur la pierre. Marc mentionne un ange assis du côté droit, à l’intérieur du sépulcre; Luc et Jean mentionnent chacun deux anges. Les femmes qui viennent sont bien un peu effrayées par la présence des anges mais elles ne sont pas terrassées comme ces soldats qui devinrent comme morts. En effet, ces femmes ont entendu et assimilé cette parole : « N’ayez point de peur » (v. 4). Sa résurrection avait été annoncée. Elles sont invitées à voir le lieu où son corps avait été mis, et où, selon le récit de Jean, les linges étaient à terre, en ordre. Un acte surnaturel s’était produit et elles sont envoyées comme messagères aux disciples pour leur dire d’aller en Galilée pour le rencontrer. Dans ce récit (v. 2 à 15), ces femmes reçoivent donc la parole de l’ange avec foi et obéissent. L’obéissance de la foi est récompensée : le Seigneur leur apparaît. Elles se jettent à ses pieds, adorent, puis elles s’en vont. 

 

Versets 11 à 15 : c’est une parenthèse qui forme un contraste frappant. À côté de cette scène glorieuse de la résurrection, il y a les ténèbres épaisses de l’incrédulité avec la haine, la conspiration, le pot-de-vin et la corruption pour arriver à un mensonge flagrant. Si les gardes dormaient, comment pouvaient-ils savoir ce qui s’était passé ? L’argent et l’amour de l’argent sont à la base de ce complot. Tout est mis en œuvre pour empêcher que la vérité de la résurrection du Seigneur vienne au jour. Ces chefs n’ont donné que trente pièces d’argent à Judas pour s’assurer de sa mort, mais ils remettent une somme d’argent aux soldats pour étouffer le fait de sa résurrection. 

 

Versets  16 à 20 : Jésus et ses disciples en Galilée. Cet évangile se termine par la rencontre des disciples avec leur Seigneur ressuscité en Galilée et par la mission dont il les charge. Il n’y a pas mention de ses apparitions à Jérusalem et de son ascension depuis Béthanie. Matthieu, tout en mentionnant l’établissement de l’assemblée, dépeint le passage du royaume présenté dans sa relation avec le Messie sur la terre comme annoncé par les prophètes. Est aussi dépeint le royaume des cieux dans sa forme actuelle; c’est une forme mystérieuse pendant que le roi est caché dans les cieux. Et c’est à Jérusalem que l’Esprit allait venir sur les disciples pour les baptiser en un corps, l’assemblée, dans les jours à venir.

La Galilée était le district où se trouvait la plus grande partie du résidu pieux d’Israël. Ceux qui en font partie sont ceux qui, recevant Christ, sont entrés dans le royaume. Le Seigneur ressuscité renoue des liens avec ce résidu. L’ascension au ciel n’est mais mentionné dans Matthieu mais c’est pourtant de là qu’il leur confie un mandat car toute autorité lui a été donnée dans le ciel et sur la terre. Dans ce mandat, les termes sont généraux. Ils devaient aller faire des disciples et les baptiser. C’est un mandat que le résidu pieux d’Israël pourra reprendre après l’enlèvement de l’Église. Ce mandat concerne le résidu d’aujourd’hui, celui de l’Église.

Quant au baptême : l’on est baptisé pour Christ ressuscité; on se place sous son autorité; le baptême est fait pour le nom de Dieu tel qu’il a été pleinement révélé. Ce «pour le nom» (v. 19b) est au singulier car la déité est une seule personne. Puis Jésus est avec les siens tous les jours (v. 20). Dans la fin de cet évangile « tout » revient à quatre reprises. Ainsi le Seigneur a toute autorité dans les sphères du ciel et de la terre. Quant au service des disciples, il est pour toutes les nations. Ceux qui ont été baptisés d’entre les nations doivent garder toutes les choses que le Seigneur a commandées. Enfin on peut compter sur la présence spirituelle du maître tous les jours. Voilà la mission sur laquelle l’évangile s’achève.  

 

Encore :

Thomas, dans Jean (ch. 20, 25), typifie le résidu qui ne croira que lorsqu’il verra celui qu’ils ont percé. Au v. 19, il ne s’agit pas de la mission chrétienne proprement dite qui se trouve plutôt en Jean 20, en Luc 24, et en Marc 16. Dans Matthieu, il faut faire disciples les nations. Quant à la mission du ciel pour le salut des âmes, elle concerne aussi bien les Juifs que les nations. Il y a donc des ordres qui sont donnés (v. 19), non pour Israël, mais pour toutes les nations afin de les faire disciples en les introduisant par le baptême chrétien sur le terrain où son autorité est reconnue, pour qu’ils se conforment aux enseignements qu’il avait donnés aux siens. Le baptême se fait au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, qui est la pleine révélation de Dieu en grâce, en contraste avec Jéhovah, le Dieu d’Israël. La bénédiction, selon cette révélation, s’étend au-delà des limites d’Israël. Jésus leur annonce qu’il sera avec eux jusqu’à la consommation du siècle, c’est-à-dire jusqu’au moment où il établira son royaume en gloire

 

Au début de l’évangile Jésus était présenté comme Emmanuel, Dieu avec nous, mais le peuple l’avant rejeté, il est encore Emmanuel pour ceux qui l’ont reçu jusqu’au moment où le peuple le reconnaîtra. Aussi tous ceux qui ont cru en lui peuvent compter aujourd’hui sur cette promesse jusqu’à la fin. 

 

En considérant les Actes et les épîtres, nous trouvons les développements qui nous enseignent quelle est la véritable mission évangélique pour nos jours. Mais ne perdons pas pour autant la lumière et le bénéfice de ce que le Seigneur dit ici. Allons vers les nations, enseignons toute la parole du Seigneur qui continue d’avoir toute autorité et qui sera avec nous tous les ours.

 

 

 



Généralités

Dans sa sagesse, Dieu s’est servi de quatre hommes pour annoncer, au monde entier et par écrit, le message du salut. Dans la plupart des livres de la Bible, l’auteur ne mentionne pas son nom. Ainsi dans l’évangile selon Matthieu; toutefois, dès le début, l’apôtre Matthieu est reconnu comme étant l’écrivain du texte même si le fait est contesté par des analystes et critiques. Sachons que le texte de Matthieu est considéré aujourd’hui comme l’original grec et non pas d’une traduction comme le suggère certains. « Matthieu » (nom d’origine hébraïque) signifie : don de l’Éternel. Cet évangile aurait été écrit, selon différentes sources, à une date dont les opinions divergent beaucoup. La date, selon certains chercheurs peut être située avant la destruction de Jérusalem, soit entre 60 et 70 après J.C. Et une phrase d’un des pères de l’Église (Irénée) permet de préciser dans les années 61 à 66 après J.C.

 

L’évangile de Matthieu présente, plus que les autres, le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Cet évangile contient environ 60 citations de l’AT même si, parfois, quelques mots seulement en font partie. Toutefois, une trentaine de citations de l’AT sont clairement indiquées (par ex. : Matt. 3, 3; 4, 4). En outre, 14 phases de la vie de Jésus sont des accomplissements de prophéties (par ex. : Matt. 27, 9-10).  Cet évangile dénote clairement l’intention du Saint Esprit pour indiquer : que Jésus Christ est le Fils de David et le Fils d’Abraham et, par conséquent, le Messie, le Roi d’Israël promis, légitime, Celui qui accomplit toutes les promesses de l’Ancien Testament. Ainsi, cet évangile mentionne aussi fréquemment la mention du règne messianique, le « royaume » (50 fois). Matthieu mentionne surtout « royaume des cieux ». L’expression « royaume de Dieu » ne revient que cinq fois.

 

Dans un sens, l’évangile de Matthieu est le plus complet et donne la meilleure vue d’ensemble sur la vie et la mort du Seigneur. Cet évangile, bien sûr construit selon un plan divin montre, dans la première moitié du livre, le Seigneur Jésus comme le roi d’Israël. Cette partie se termine au ch. 12 par sa réjection. La seconde moitié, à partir du ch. 13, décrit le service du Roi rejeté. Par conséquent, ce service s’étend aux nations païennes. C’est aussi dans cette deuxième partie que
l’on trouve, pour la toute première fois dans la Bible, la mention de l’Assemblée (ou Église) composée de Juifs et de païens. Ce qui précède représente en gros le sujet et le but de cet évangile comprenant aussi les souffrances et la mort de Christ mais également sa résurrection, sa victoire sur Satan et le monde. Relevons encore que le contenu de Matthieu est marqué par cinq grands discours de Christ qui finissent tous par : « Et il arriva que, quand Jésus eut achevé ses discours … ».Ainsi :

 

1.   le sermon sur la montagne = principes du royaume des cieux (ch. 5, 1 à 7, 28).

2.   appel des douze en rapport avec le service à assumer (ch. 10 1 à 11, 1)

3.   développement nouveau du royaume des cieux = paraboles (ch. 13, 1-53)

4.   principes des relations entre croyants (ch. 18, 1 à 19, 1)

5.   les destins d’Israël (ch. 24, 1-44), de la chrétienté (ch. 24, 45 à 25, 30), et des nations (ch. 25, 31 à 26, 1). Tout ceci entre le départ de Christ et son apparition en gloire.

 

Encore quelques mots sur le royaume des cieux et sur l’Assemblée (en grec : ekklesia) : 

 

Le royaume des cieux représente la domination divine par l’homme Christ Jésus. Ce terme revient plus de 30 fois dans Matthieu. Ainsi, l’on comprend que ce royaume a la source de sa puissance dans les cieux. Les Juifs attendaient ce règne, déployé sur la terre, pour être libérés du joug des Romains. Mais du fait du rejet de leur Messie, cette précision « des cieux » est bien à sa place. Certes, l’expression « royaume de Dieu » est similaire mais, dans le premier cas, il fallait que l’accent soit mis sur le caractère céleste de la domination. Ajoutons que le royaume des cieux, en Matthieu, est considéré comme futur alors que le royaume de Dieu est présenté comme existant déjà (par ex. Matt. 12, 18). Selon le caractère des évangiles, certaines paraboles du « royaume des cieux », dans Matthieu, sont titrées comme étant du « royaume de Dieu » dans les évangiles de Marc et de Luc.

 

L’Assemblée. L’Évangile selon Luc est le seul évangile qui mentionne le terme « d’assemblée » (Matt. 16, 18) … cela après le rejet du Messie par le peuple Juif. Christ est le fondement de l’Assemblée (ou Église). L’Assemblée est apparue à la Pentecôte (Actes ch. 2). L’Assemblée comprend tous les croyants de la période (ou dispensation) de la grâce. La destination de l’Assemblée est dans le ciel, dans la maison du Père, avant les jugements apocalyptiques. L’Assemblée a un caractère universel mais aussi local : l’assemblée locale. Ce sont ceux qui se réunissent en assemblée dans un lieu donné (Matt. 18, 15 à 20). À noter qu’aucune révélation de l’Assemblée ne se trouve dans l’Ancien Testament. L’Église fait partie du mystère de Dieu révélé dans le Nouveau Testament (Éph. 3, 1 à 12), cela après l’accomplissement de l’œuvre expiatoire du Christ et de l’envoi du Saint Esprit pour habiter dans les croyants.

 

 

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