Le capitaine et son sextant

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Le capitaine d’un navire américain, chrétien très vivant, se trouvait dans un très grand embarras. Depuis plusieurs jours un brouillard épais couvrait la mer et, malgré toute la peine qu’il prenait pour suivre la bonne direction, il ne pouvait manquer de se demander s’il n’avait pas perdu la route à suivre. Justement perplexe, il se rendit dans sa cabine et se mit à prier avec instance, très convaincu que, du moment qu’il comptait sur le Seigneur pour ce qui concernait le salut de son âme, il pouvait aussi lui confier le navire dont il portait la responsabilité. Il pria donc en remettant ses soucis entre les mains de son Père céleste et remonta à son poste de commandement, persuadé que tout irait bien.

Un peu plus tard, il supplia le Seigneur de lui accorder, si telle était sa volonté, un ciel sans nuages au coup de midi, afin qu’il pût faire le point en toute sécurité et savoir s’il était dans le bon chemin.
A onze heures, on le vit monter sur le pont supérieur, son sextant à la main. Le temps était plus défavorable que jamais : le brouillard semblait s’être encore épaissi et se condensait en une pluie fine qui tombait toujours plus serrée. Les matelots regardaient leur capitaine d’un air qui montrait une réelle stupéfaction. Etait-il bien dans son bon sens ? Il ne prêta pas la moindre attention aux coups d’œil sceptiques qu’on dirigeait sur lui et, voyant les prévisions toujours moins engageantes, il redescendit dans sa cabine et pria de nouveau avec ferveur. Lorsqu’il remonta, il ne vit pas la plus petite lueur d’espoir.
Une fois encore, il recourut au Seigneur et, à midi moins dix minutes, tenant toujours son sextant à la main, il gagna l’endroit d’où l’on faisait les observations quotidiennes. Il y demeura immobile, s’adressant encore à Celui qui dirige toutes choses par la parole de sa puissance. Et voici que, tout à coup, le brouillard se déroula, comme une immense couverture, poussé par une main invisible. Une large bande de ciel bleu apparut, juste à l’endroit où se trouvait le soleil ; toutes les conditions requises pour un calcul précis se trouvaient ainsi réunies.
Le pieux capitaine en fut si émerveillé qu’il restait sur place, tenant encore son sextant, mais oubliant presque de s’en servir, comme « épouvanté » de ce vrai miracle que se produisait sous ses yeux, en réponse évidente à son ardente supplication. D’une main tremblante d’émotion, il fit les observations habituelles et, avec un immense soulagement, constata que tout allait bien. Le navire suivait la bonne direction.
Ce récit a été recueilli de la bouche même du capitaine. Le Seigneur l’employa comme moyen de bénédiction pour beaucoup de personnes ; il ne manquait pas une occasion pour parler des choses de Dieu à ceux auxquelles il avait à faire, et ces occasions ne lui manquèrent pas au cours de ses très nombreuses traversées entre l’Europe et l’Amérique. L’événement dont il s’agit se passa aux environs de 1860.

Toujours prier et ne pas se lasser (Luc 18, 1)

La fervente supplication du juste peut beaucoup (Jac. 5, 16)

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