Une nuit dans une auberge.

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Une nuit dans une auberge   

Seize ans, une bonne santé, l’intelligence vive, des talents remarqués, Richard voyait déjà s’ouvrir devant lui une brillante carrière aux yeux du monde. Il ne tarda pas à mettre en doute les convictions que ses parents chrétiens avaient voulu lui inculquer. Il supportait poliment les arguments de son père, qui s’efforçait de le mettre en garde contre la philosophie, mais il évitait d’engager le combat avec sa mère qui savait toucher les fibres sensibles de son cœur. Il s’était lié d’une amitié solide avec D. Murtle, jeune étudiant en droit, athée, moqueur et qui avait sur lui une très grande influence.
Un jour, Richard dit à son père : « Je dois t’avouer franchement que je n’ai plus la foi et que je souhaite quitter la maison ! » Le père ne put retenir sa colère et la pauvre mère laissa éclater sa douleur.
Ce même soir, cet adolescent décida d’aller passer la nuit dans une auberge de campagne. Tandis qu’il se préparait à prendre le repas du soir, l’aubergiste s’approcha de lui et murmura à son oreille :

–          J’espère que vous ne serez pas dérangé cette nuit !
–          Pourquoi ?
–          Un voyageur très malade occupe la chambre voisine de la vôtre. Le docteur vient de sortir. Il a peu d’espoir de le sauver.
–          A ce point là ?

Mais, quand on a seize ans et une bonne santé, on ne s’intéresse guère à la mort des autres. « Je vais tâcher de dormir sur mes deux oreilles. Je n’entendrai rien », ajouta-t-il. Le repas terminé, il rejoignit sa chambre, soucieux.
Il dormit très mal cette nuit-là. Les bruits qui lui parvenaient de la chambre voisine, dont une simple cloison de planches le séparait, ne lui laissaient aucun doute sur les souffrances et l’angoisse du malade qui l’habitait. Il se répétait les paroles de l’aubergiste : « Il y a peu d’espoir de le sauver ».
Vers le matin pourtant, il s’aperçut qu’il n’entendait plus rien. « Enfin, se dit-il, le pauvre homme s’est endormi. Peut-être ira-t-il mieux ! » Toutefois l’idée de la mort le préoccupait. Il pensait de se réconforter à l’aide de ses convictions philosophiques, mais le malaise qui l’étreignait ne se dissipait pas. « Il faut que j’en parle à mon nouvel ami. Il connaît le problème et il m’expliquera. »
Le lendemain matin, Richard était attablé devant son petit déjeuner quand il vit l’aubergiste venir vers lui. Il lui demanda :

–          Eh bien ! je pense que le malade va mieux, car vers le matin je n’ai plus rien entendu.
–          Il est mort, Monsieur.
–          Mort ? Pas possible… et sait-on qui c’est ?
–          Un monsieur qui s’appelle Murtle, étudiant en droit à Londres.

Richard poussa un cri d’effroi et chancela, de sorte que l’hôtelier dut le soutenir. « Comment est-il mort, Monsieur ? »

–          Il ne voulait pas mourir. Il a lutté contre la mort, mais elle a eu le dernier mot.

L’aubergiste s’éloigna, le jeune homme se leva, paya la note et rentra chez lui sans tarder.
Il fuyait loin de Dieu, mais Dieu l’avait trouvé. Rencontre solennelle ! Qu’allait-il répondre à Dieu ? Il saisit par la foi le salut gratuit que Dieu lui offrait en Jésus Christ. Il se consacra à son Sauveur et devint, aux Indes, un de ses plus fidèles serviteurs, le missionnaire.

« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie,…. selon l’enseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ » (Col. 2, 8).

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