Un certain vendredi (vendredi saint) et le Psaume 22

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♦ ♦ ♦ 1923 ♦ ♦ ♦

Annonce prophétique de ce qui s’est passé un certain vendredi

Ce Psaume fait partie de la série des Psaumes 16 à 24, selon commentaires au Psaume 16.

Il forme, avec les Psaumes 23 et 24, une troisième subdivision de cette série. Cette subdivision comprend les souffrances du Messie sur la croix et leurs conséquences. Au Psaume 22, Christ souffre sur la croix, de la part des hommes et de Satan et, plus encore, de l’abandon de Dieu. Dieu lui répond en le ressuscitant du sein de la mort. Cette réponse a pour conséquence une grâce illimitée envers ses frères, l’assemblée au milieu de laquelle il loue l’Eternel. Cette grâce s’étend envers Israël et envers toutes les nations. Le royaume universel lui appartient comme conséquence de ses souffrances. Au Psaume 23, ayant exposé lui-même le chemin des brebis, l’Eternel (ou le Messie) devient leur Berger pour les conduire à sa maison. Au Psaume 24, le Messie entre avec les siens dans la maison de l’Eternel. Il y est acclamé comme l’Eternel des armées et roi de gloire.

Versets 1 à 21 = la nuit. Versets 21 à 24 = l’aurore. Versets 25 à 31 = le plein midi (règne de mille ans). Versets 1, 3, 10 = *Dieu, c’est-à-dire Dieu (El), le Dieu fort en sainteté. Dans la fin du chapitre, il y a plusieurs pensées qui peuvent se comprendre. La Parole a plusieurs facettes. Ainsi, le v. 23 mentionne Israël et les v. 24 et 25 la classe d’Israël de la fuite. Ensemble, nous y avons Israël restauré. Dans les v. 27 à 29 il y a la classe des nations alors que dans les v. 30 et 31 il y a une quatrième classe qui sont ceux qui naîtront pendant le règne. Le règne a une durée limitée. Au-delà de tout et par d’autres portions de la Parole, l’œuvre de la croix a pour conséquence toutes ces bénédictions et par dessus tout les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Relevons encore que la part de la première classe, celle de l’Assemblée, est précieuse entre toutes. L’Assemblée ou Église, c’est l’Épouse de Christ (cf Eph. 5, 27; Apoc. 19, 7-8).

Dans les versets 1, 2, 6, Jésus proclame publiquement son opprobre et sa faiblesse. Il n’y a cependant rien qui ressemble à de l’impatience ou à du désespoir. Il n’y a pas trace non plus de réaction de défense. Versets 6 à 8, 12, 13, 16 à 18: l’homme donne sa mesure entière à la croix. Il montre, et il a démontré, jusqu’où il est capable d’aller dans sa haine, sa violence, son cynisme, sa bassesse morale.. Versets 2 et 21: il y a la réponse qui parvient à Celui qui est entre les cornes des buffles. C’est la résurrection et en même temps la joie retrouvée. Jésus a porté les péchés et par conséquent tout n’est que grâce et bénédictions: bénédiction pour l’Assemblée, composée à ses débuts des disciples juifs (v. 22). Bénédiction pour Israël restauré appelé, au v. 25, la grande congrégation. Bénédiction pour toutes les familles des nations sous le règne de mille ans (v. 27 et 28). Ce sont les merveilleuses conséquences de l’œuvre de la croix pour quiconque croit. Alors nous comprenons un peu mieux  » pourquoi  » Christ a été abandonné (v. 1).

Ce Psaume a pour sujet dominant les souffrances expiatoires de Christ. Cette œuvre de la croix a pour conséquence toute la bénédiction développée dans les autres Psaumes ainsi que la gloire éternelle. Nous sommes donc, dans le Psaume 22, en présence d’une scène nouvelle, d’une scène sans pareille dans le passé et dans l’avenir de l’histoire éternelle des cieux et de la terre, d’une scène unique: le juste abandonné de Dieu. Les premiers versets donnent le caractère du Psaume entier. Cela en dit long si nous songeons que les puissants de Basan (v. 12) l’ont entouré et que des chiens l’ont environné (v. 16). Il y a une mesure de souffrance qui dépasse toute expression. Mais l’abandon de Dieu va plus loin encore. Oui, le Seigneur se donne lui-même pour porter le fardeau de toutes ces sortes de souffrances dont le point culminant est donc l’abandon de Dieu. Pour cela, il a été profondément humilié de la part de ceux dont il prit la cause. Il était seul capable et puissant pour accomplir l’œuvre dans leur nature, c’est-à-dire en tant qu’homme mais un homme parfait, un homme juste, un homme sans péché. Cet homme a aussi porté dans son âme le poids de tout ce que Dieu est contre le mal: heure terrible. Elle seule peut faire comprendre ce que sont la justice et le jugement. Christ a laissé sa vie, lui qui pouvait la reprendre (Jean 10, 17). Oui, Christ a été fait (ou traité comme le) péché et plus nous étudions la croix, plus nous y voyons la solution de toute la question du bien et du mal, ainsi que l’établissement de la base immuable de la bénédiction parfaite que Dieu veut manifester en justice, en grâce, et aussi en majesté, dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre où la justice habite. Si nous avons eu un Éden innocent, un monde pécheur, il y aura, outre le règne de la justice (règne de mille ans ou Millénium), de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habite. C’est une merveilleuse conséquence de la croix. Quant à Christ, l’œuvre a été complète lorsqu’il a été exaucé d’entre les cornes des buffles (v. 21). Christ a revendiqué la gloire de Dieu. C’est l’œuvre morale de la glorification de Dieu qui s’est dû de lui répondre du sein de la mort. Là, l’homme et tout ce qui s’y rattache est hors de portée. D’épaisses ténèbres le couvre et alors tout ce qui est de Dieu, comme ce qui est de la puissance et de l’impuissance du mal, s’opposant à la souveraine bonté et à la justice de Dieu, … au milieu de tout cela, il y a le résultat divin de l’œuvre de Christ dont Dieu a été glorifié. Christ a ainsi établi la gloire de Dieu. Il l’a glorifié lorsqu’il ne pouvait pas être exaucé, puis il a été exaucé et tout est accompli. Et puis, s’il descend dans la mort où tout était arrivé à son terme, Il y descend seulement afin de ressusciter, sans que rien ne manque désormais é la perfection de l’œuvre de propitiation et à la glorification de Dieu à l’égard du péché, à la victoire complète sur l’ennemi, quel qu’il soit, même le dernier ennemi: la mort. Le terme de Père exprime la relation de Jésus, cette relation personnelle et les délices du Père, tandis que le terme de Dieu exprime la justice divine dans laquelle Christ introduit tous ceux qui l’accepte comme Sauveur.

Les versets 1 à 21 (Jésus crucifié) contiennent les six heures de la croix. Le v. 1 évoque les souffrances expiatoires. Ce sont donc des souffrances suprêmes mais qui ont été précédées par bien d’autres souffrances qui dépassent l’imagination humaine. A partir du v. 22, il y a les résultats de ces souffrances. Revenons au v. 1er et à l’abandon de Dieu. Cet abandon se situe entre la sixième et la neuvième heure. Les souffrances physiques du Seigneur sont marquées dans ses mains et ses pieds. Les souffrances de son abandon sont marquées dans son cœur. Dans les v. 12 à 18, le Seigneur en exprime les terribles sentiments. L’exposé de sa détresse l’amène à dire, au v. 19,  » ma Force ! Hâte-toi de me secourir « . Au v. 12, il est question de taureaux et de puissants de Basan. Il s’agit de tous ceux qui avaient reçu une autorité: les chefs du peuple, les gouverneurs qui participaient à la crucifixion et qui se raillaient de Jésus avec le peuple (Luc 23, 35). Une autre catégorie de méchants est mentionnée au v. 16 dans l’expression  » … des chiens … une assemblée de méchants « . Cette expression désigne, avec les soldats romains, la populace, la foule anonyme. Ils étaient tous d’accord pour accomplir leur forfait. Si le premier groupe affirmait leur force et leur autorité contre Lui, le deuxième montre davantage la souffrance endurée du fait qu’on le regardait dans sa honte (v.17-18). Il éprouvait les souffrances dues à la dureté impitoyable et à la cruauté de ceux qui profitaient de Sa faiblesse. C’est un côté. D’un autre côté et c’est encore plus pénible, Il sentait profondément les souffrances que lui infligeaient ces chiens, qui représentent toujours quelque chose d’impur, ces chiens qui le contemplent sans la moindre retenue morale, ne faisant que de se réjouir de sa honte. Au v. 14, il n’y a plus rien pour le soutenir car tous ses os se déjoignent. Le v. 15 fait penser que Christ manifeste une acceptation entière de la souffrance, sans la moindre résistance. A propos du v. 17, les os symbolisent la volonté de l’homme (Es. 38, 13). Christ, qui ne faisait que la volonté de Dieu, n’a pas besoin d’avoir une volonté propre brisée. Ainsi, aucun de ses os ne sera brisé (cf Ps. 34, 20). On peut aussi penser que, en comptant tous ses os, le Seigneur Jésus a senti la souffrance dans chacun de ses membres. Dans les v. 20 et 21: tout en restant prudents, on peut voir dans l’épée, la patte du chien et la gueule du lion, ce que Christ a enduré respectivement de la part de Dieu, de l’homme et de Satan. Quant à la louange tirée du v. 22, c’est celle de l’Assemblée. Elle est citée en Héb. 2.

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