Contraste. Deux hommes. Le riche et le pauvre. La Bible, év. de Luc, ch. 16 v. 19-31

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♦ ♦ ♦ 1924 ♦ ♦ ♦

 

Oui, deux hommes, tous deux nés de femme et venus nus dans ce monde; mais héritages, sagesse humaine, et peut-être, hélas, ruse et extorsion, ont fait de l’un « un riche ». Et de l’autre la maladie, l’incapacité de travail découlant d’elle, en ont fait « un pauvre ».

Ce n’est pas un péché d’être riche; c’est Dieu qui avait permis les circonstances de ces deux hommes; il est simplement dit: Ps. 62, 10: « Si les biens augmentent n’y mettez pas votre cœur »; pour le croyant il s’agit d’administrer ces biens dont il faudra rendre compte. L’homme de ce monde, non croyant, le devra aussi … toutefois dans un tout autre ordre de pensées. Un croyant déjà riche, héritait – il y a bien des années – de deux millions; il écrivait à un ami: « Priez beaucoup pour un pauvre homme, je viens d’hériter de deux millions »; quand on entre dans la richesse avec cette crainte, on peut être gardé et l’administration sera sans reproche.

Le riche de la parabole n’en était pas là car tout était pour lui, pour son corps et pour son coeur charnel; il se vêtait de pourpre – c’est la gloire humaine recherchée – il se vêtait aussi de fin lin – n’était-il pas religieux – le fin lin évoque la justice; les mets les plus recherchés étaient sur sa table, il pouvait exercer quelque charité envers les pauvres, pourvu que cela soit vu et connu (il n’y avait pas alors de listes de souscription où l’on étale son nom, mais le principe est le même). Cet homme semble ne pas connaître Lazare. Les chiens seuls le connaissent et, malgré leur inconscience, ils lui apportent quelques faibles soulagements. Non, Lazare n’intéresse pas le riche; même les miettes de sa table ne parvenaient pas au pauvre déshérité. Seulement souvenons-nous que le nom de Lazare, qui nous est précieusement rappelé par le Seigneur, signifie « Dieu est mon secours« . Le riche n’est pas nommé, il est inconnu dans les annales du ciel.

Mais les choses changent. Ce qui atteint le riche et le pauvre, la conséquence du péché sur le corps, les atteint les deux; la mort intervient. Pour ces deux hommes ont vécu côté à côte; seule une porte les séparait. Mais, étant morts, ils sont séparés par une énorme distance. 

Lazare meurt le premier puis le riche. Et qu’est-il dit du riche: il nous est dit qu’il fut « enseveli »; oh, certainement avec les honneurs par lesquels l’homme cherche à se cacher à lui-même du sort affreux de ce corps choyé, soigné, et qu’il faut abandonner aux vers et à la pourriture. Mais, pendant que, sur la terre, cortège et discours (pour parler un langage actuel) accompagnent ce corps, l’âme est déjà dans le hadès et comprend avec une terreur indicible les terribles conséquences d’une vie perdue. Pourtant, la vie est donnée afin de se préparer pour l’éternité mais, pour ce riche, il y a les épouvantables réalités d’une éternité loin de Dieu, seule source du bonheur.

Ce passage est le premier de la Bible qui dirige le regard jusqu’au fond de l’éternité. L’on peut donc atteindre l’éternité en relation avec l’aboutissement de deux chemins: celui de l’homme riche et celui du pauvre Lazare. Le regard spirituel pénètre jusqu’au fond de la révélation divine; la pensée de cet homme s’ouvre enfin, en hadès, sur ce qu’il en est: il est perdu pour l’éternité. On est même étonné que cet homme ait une parole d’intercession pour ses frères. Mais c’est trop tard cet c’est même un avertissement de plus de la part de Dieu qu’un bon sentiment, reçu avec grâce sur la terre, n’a plus de place en ce lieu; tout est fini. « Il n’y a ni combinaison, ni sagesse dans le shéol où tu vas » (cf Ecclésiaste ch. 9, 10).

Lazare, mort avant le riche, est délivré de ses souffrances. Il est porté par les anges dans le sein d’Abraham. C’est un « hébraïsme »; le Seigneur parlait à des Juifs non convertis à l’égard du bonheur des bienheureux. Pour nous, éclairés par les parfaits résultats de l’œuvre de Christ et les révélations complètes du Nouveau Testament, nous dirons simplement: « il s’agit du lieu où conduit et aboutit la foi »; la présence de Jésus réalisée par l’âme, dans le repos, attendant la gloire avec Lui quand tous les rachetés seront réunis, remplace pour nous avec une joie indicible, le « sein d’Abraham » (espérance juive).

Résumé des deux chemins. Parti du palais, le riche, comblé sur la terre et ayant vécu dans l’égoïsme, arrive en enfer, non encore ouvert – il le sera selon Apoc. 19, 20 – mais c’est le lieu où son chemin aboutit. Le pauvre Lazare, méprisé, couvert d’ulcères, quitte la compagnie compatissante des chiens pour entrer dans le grand et éternel repos de Dieu, que son nom annonçait pour lui. Comme toujours dans ces exemples: le ciel et l’enfer.

 

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