Contrastes entre 10 paires de personnes

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1. Caïn et Abel. Deux frères
2. Abram et Lot. Deux parents
3. Jacob et Ésaü. Deux frères
4. Nabal et Abigaïl. Deux époux
5. Saül et David. Deux rois
6. Le riche et Lazare. Deux hommes
(Luc 16)
7. Pierre et Judas. Deux disciples
8. Deux brigands
9. Deux gouverneurs romains

10. Appendice. Deux hommes d’aujourd’hui

Souvent la Parole nous présente deux personnes placées dans des conditions identiques ou du moins bien semblables et dont la conduite et l’orientation de vie diffèrent entièrement. Et pour plusieurs de ces exemples nous connaissons l’aboutissement de ces chemins divergents.

 

1. Caïn et Abel. Deux frères

Les affections maternelles s’éveillèrent puissamment dans le premier coeur de mère, nous pouvons bien le penser; le péché avait déjà mis son empreinte sur tout, mais les sentiments avaient alors la fraîcheur du point de départ; aussi combien ils devaient être puissants, puisqu’ils peuvent parfois l’être encore aujourd’hui.

Cette mère «Ève» parlait certainement avec la même tendresse à ses deux enfants; c’était une merveille que de voir pour la première fois le développement de la vie et de l’intelligence chez ceux-ci. Il n’y avait pas pour Ève de souvenirs de famille à évoquer devant eux, pas de points de comparaison avec d’autres enfants; une seule chose pouvait être dans la bouche de ces parents humiliés… Adam avait changé le nom de sa femme, et Ève (mère des vivants) avait donné le nom de Caïn, «J’ai acquis un homme avec l’Eternel», à son premier-né; ils avaient ainsi montré leur foi en la Parole de Dieu. La seule histoire qu’ils pouvaient raconter était celle du jardin d’Éden, histoire magnifique à son point de départ, mais si sombre à sa fin; peut-être la lame de l’épée des chérubins brillait-elle dans le lointain; les deux enfants reçurent donc les mêmes impressions.

Quel fut le résultat de cette éducation et quel fut le chemin poursuivi dans leurs cœurs par le témoignage reçu?

Caïn suivit la pente naturelle d’un coeur de pécheur non soumis à la Parole de Dieu, ainsi qu’aux solennelles instructions de son juste gouvernement.

Abel craignit et tira instruction pour lui-même des expériences de ses parents; son coeur soumis fut éclairé par la lumière divine; il lui fut donné de comprendre la sainteté immuable de Dieu et aussi la lueur de grâce manifestée par les vêtements dont l’Eternel Dieu (Celui des promesses) avait recouvert ses parents, cachant pour ainsi dire Lui- même à Ses propres yeux leur péché. «N’est-ce pas ce que Dieu a fait en Christ?» II lui fut donné de comprendre aussi qu’il fallait continuer à interposer une victime expiatoire dont le sang – nous le comprenons maintenant – préfigurait celui de Christ qui a coulé.

Caïn avait offert le premier un sacrifice; mais rempli de lui-même, il offre du fruit de son travail, de ses œuvres, oubliant encore que si la terre avait produit, cela provenait de la puissance et de la grâce divines. Son offrande n’est pas agréée; il est repris, il ne reçoit pas la répréhension, il s’aigrit, il tue son frère.

Même point de départ, même éducation; l’âme d’Abel est la première qui entre dans le repos de Dieu; Caïn, à son heure, est entré dans la prison de 1 Pi. 3, 19 en attendant le jugement du grand trône blanc (Apoc. 20, 11-15).

 

2. Abram et Lot. Deux parents

A l’encontre de l’exemple précédent, le point d’arrivée de ces deux hommes est le ciel, mais quelle différence dans leurs chemins respectifs.

En Gen. 12, nous voyons l’appel d’Abram, Dieu avait travaillé dans son coeur pour s’y révéler; nous pouvons penser qu’il en fut de même chez Lot; ce travail préparatoire à l’appel d’Abram ne nous est pas rapporté.

Abram est appelé à sortir de son pays et de sa parenté; il y a une double précision à observer dans ce récit: ni Térack le père, ni Lot le neveu ne sont compris dans l’appel. Lot pouvait rester un de ces croyants isolés comme les amis de Job, son coeur n’était pas à la hauteur nécessaire pour vivre entièrement d’une vie de foi, et sa femme ne pouvait être une aide pour lui comme le fut Saraï pour Abram, malgré son faux pas dans l’affaire d’Agar.

Lot est attiré, dans le secret de son coeur, par les bénédictions matérielles qu’il pensait devoir accompagner l’appel d’Abram et Dieu permet son départ afin qu’il fut un exercice et même une écharde pour Abram. Celui-ci doit attendre à Charan la mort de son père qu’Abram, conduit par une bonne pensée humaine, n’avait pas laissé aux soins de Dieu.

Première épreuve sur le terrain de la foi – la famine – (la famine a été dans le pays de la promesse une grande mise à l’épreuve pour plusieurs: Isaac, Elimélec (Ruth 1), etc.; ne l’est-elle pas souvent aussi maintenant sur le terrain spirituel, dans le témoignage qui va s’affaiblissant). On descend en Egypte, Abram va plus loin dans le chemin de la faiblesse que Lot, semble-t-il; il renie sa femme. En inversant l’enseignement, ce reniement ne correspond-il pas pour nous au cas d’un croyant qui fait partie de l’épouse de Christ et qui refuse de Le confesser devant le monde? Il n’est pas parlé de Lot en Egypte; il y est descendu avec son oncle, il remonte avec lui, sans aucun exercice personnel il marche en suivant les pas d’un autre; mais une secrète déception a dû envahir son coeur partagé en constatant que le chemin de la foi est parfois difficile.

Abram humilié et Lot avec lui rentrent en Canaan. Abram retrouve une pleine communion avec Dieu lorsqu’il est revenu au point de départ. Quel exemple pour nous! Il retrouve l’autel qu’il y avait dressé au commencement; il n’est pas question d’autel pour Lot; Abram invoque seul le nom de l’Eternel (Gen. 13, 4). Mais l’écharde commence à se faire sentir; si les bergers de Lot ne s’étaient pas trouvés là, il n’y aurait pas eu de querelle. Pourquoi nous est-il dit, à ce moment-là, que le Cananéen et le Phérézien habitaient le pays; nous le savons, c’était alors leur pays, comme le monde croit être chez lui, alors que nous y sommes des étrangers; mais Abram réalise ce que nous comprenons maintenant si bien, c’est que le désaccord entre croyants est un discrédit jeté sur le nom du Seigneur.

Le mal doit être jugé à la racine; il faut se séparer; Abram ne choisit rien: il laisse le choix à Lot s’en remettant à l’Eternel pour lui-même; il ne tend pas un piège à son neveu, la gauche et la droite étaient toutes deux la montagne, où souvent, dans la Parole, on est, en contraste avec la plaine, plus près de Dieu.

Ce qui avait toujours été dans le coeur de Lot se manifeste dans son choix; la montagne est aride; la plaine de Sodome arrosée, belle comme le jardin de l’Eternel, captive ses yeux et la convoitise conçoit (Jac. 1, 15); sa femme, sans piété, comme on le voit plus tard, aidant, il descend dans la plaine et tend ses tentes vers Sodome. Quelle image pour illustrer le chemin du croyant mondain! Connaissant la réputation de ces hommes méchants, il évite d’abord la ville, mais petit à petit, les influences de famille aidant, nous le trouvons un jour habitant dans la ville. N’avons-nous pas vu souvent cet exode? On met en avant l’éducation des enfants, pour lesquels on ne se contente pas de ce que la sagesse du Seigneur a donné aux parents. Le coeur n’est pas simple. On désire bien le ciel, mais en attendant on veut un peu plus de la terre. Ce faisant, Lot a choisi pour lui le lieu du jugement.

La difficulté vient vite pour le coeur partagé; voilà la guerre dans la plaine, la défaite du roi de Sodome et de ses alliés. Lot et sa famille emmenés en captivité. Mais le croyant fidèle, dans la pensée et la force de Dieu, va avec peu d’hommes, mais élevés à son école, au secours de son neveu et frère; il est vainqueur et ramène Lot et ses biens. Il ne peut en être autrement lorsqu’on habite aux chênes de Mamré (vigueur).

Dieu parle une fois et deux fois et l’on n’y prend pas garde (Job 33, 14). Lot n’a rien compris dans son âme. Sa famille est entrée en plein dans la vie de Sodome, ses filles s’y sont mariées. Mais le grand jugement approche; Dieu se souvient de Lot à cause d’Abraham. Avec quelle liberté Il visite Abraham et accepte son festin. Avec une grâce infinie, Il reçoit son intercession jusqu’à la limite de la foi d’Abraham. Par contre, avec quelle froideur et quelle réticence les anges envoyés à Sodome reçoivent l’invitation de Lot, mais enfin puisqu’il est l’objet d’une grâce imméritée comme toutes les grâces, ils entrent chez lui, le délivrant de cette affreuse populace et ses filles avec lui. Au matin, ils lui révèlent le jugement décrété et la miséricorde divine à son égard et à l’égard de sa famille, si elle veut croire.

Lot avait été agréé à Sodome; il était juge à la porte, mais cela tant qu’il n’a pas rendu témoignage; il tourmentait son âme juste (2 Pi. 2, 8), mais il se taisait; seulement qu’un mot de foi en la Parole de Dieu sorte de sa bouche, ses propres gendres croient qu’il se moque. Ah! Croyants mondains, quel témoignage pouvez-vous rendre? On peut être fidèle à la réunion avec les autres croyants; Lot a offert des pains sans levain à ses hôtes célestes, leur offrant aussi l’hospitalité de Héb. 13, 2, mais devant le monde il se taisait.

«Il tardait» est-il dit, lorsque les anges le pressaient; il fallait laisser tous ses biens, la maison qui avait remplacé confortablement la tente de la montagne et laisser surtout une partie de sa famille. Pressé par la main des anges, il part enfin avec sa femme et ses deux filles; mais encore il plaide pour une petite ville de la plaine. Quelle miséricorde infinie que celle qui s’adapte à la misère morale de ce croyant mondain; mais en même temps le gouvernement de Dieu se poursuit toujours à l’égard du croyant, comme envers ce monde; Lot s’enfuit néanmoins avec foi. Sa femme n’a pas même cette parcelle de foi; elle commence par ralentir sa course en pensant à tout ce qu’elle abandonnait, puis voilà la désobéissance capitale, elle se retourne vers le lieu jugé que son coeur regrettait et immédiatement elle devient un monument impérissable – «statue de sel» – du jugement qui tombe et tombera sur ceux dont le coeur n’est pas soumis à la Parole de Dieu. Elle est jugée à la porte du salut. Conjoints ou enfants en contact avec la foi, si faible qu’elle soit, vous avez une double responsabilité; Lot n’a pas été fidèle, mais sa femme et ses enfants connaissaient les voies et la fidélité de Dieu à son égard. Deux fois délivré par grâce, quel exemple!

Lot entre dans la ville où sa sécurité était scellée par la Parole de Dieu, mais sa conscience inquiète le pousse à la montagne, où la Parole l’avait d’abord envoyé. La Parole tire le rideau sur la fin de la vie du patriarche si faible en foi, après un inceste affreux où il devient le père des deux plus grands ennemis du peuple de Dieu.

Quelle différence entre le témoignage de Lot à Sodome et celui d’Abraham devant les fils de Heth (Gen. 23, 3-10). La vie d’Abraham a ses défaillances, le fils qu’il eut d’Agar, amenée d’Egypte lors de son premier manquement sera une grande épreuve pour Sara et pour lui, et ce fils aussi souche d’ennemis de l’Évangile (de tous les temps) ennemis qui occupent actuellement une grande place sur la terre. La vie d’Abraham néanmoins se déroule dans l’obéissance et la confiance – l’obéissance du chapitre 22, le sacrifice d’Isaac, – n’est dépassée, mais alors de beaucoup, – que par celle de Christ.

Voilà deux parents que nous trouverons au ciel, mais l’un n’y est que «sauvé à travers le feu», les mains vides, sans ceux que Dieu lui avait confiés; c’est ce qu’un de nos chers auteurs a appelé «la chiche entrée»; pour l’autre, c’est la «riche entrée» de 2 Pi. 1, 11; il y entre après avoir reçu trois fois le titre «ami de Dieu» et laissant la postérité promise – une part pour la terre: Israël sous le règne de Christ, l’autre pour le ciel: l’Église -; l’une comparée au sable de la mer en nombre, l’autre à celui des étoiles des cieux. Toutes deux glorieuses de la gloire de Christ. Tirons instructions.

 

3. Jacob et Ésaü. Deux frères

Si nous nous laissons conduire dans nos appréciations par le caractère naturel et si le travail de Dieu dans un coeur en dépendait, nous pourrions dire: «Le caractère d’Ésaü est plus droit que celui de Jacob, il est moins retors dans ses voies; la bénédiction de DIEU sera là». Mais les pensées de Dieu et Ses voies sont bien éloignées des nôtres.

Tous deux sont sous la même tente; le père, Isaac a un caractère doux, mais faible; la mère, Rebecca, est partiale dans ses affections. Ésaü semble s’émanciper de bonne heure, il prend le pli d’une vie indépendante; il est chasseur, ce qui implique des sensations violentes, mais il semble bien peu touché par les promesses de Dieu. Si la famille n’a pas la piété de celle d’Abraham, les promesses y sont conservées néanmoins; on y connaît l’ordre établi de Dieu – les bénédictions descendant par le canal naturel du père.

Est-ce bien par piété que Jacob s’attache, ainsi que Rebecca, à la bénédiction ou est-ce pour la possession des avantages matériels qui l’accompagnent? Le jugement moral porté sur Jacob en Osée 12, 8 nous éclaire à ce sujet; néanmoins pendant toute sa vie, on verra en Jacob une appréciation de ce qui vient de l’Eternel, que nous ne trouvons pas en Ésaü.

Une première scène a lieu, dans laquelle Ésaü montre le peu de valeur qu’ont pour son âme les avantages divins – ce qui est à venir -; il lui faut des choses présentes; il mange le potage que lui a vendu Jacob. Quelques heures après, il avait de nouveau faim et il avait tout perdu. Jacob, dans sa marche, cherche à affermir par des moyens bien humains ce que Dieu avait promis à la foi et que Jacob pouvait simplement attendre.

Rebecca veut aussi lui aider dans ce chemin, où la foi se mêle avec la ruse et la duplicité. Quel Dieu que Celui qui nous supporte. Et un plan est établi entre elle et le fils préféré; on profitera de la cécité physique et morale d’Isaac affaibli à tous égards et de sa prédilection toute charnelle pour Ésaü, le chasseur, dont il aimait la venaison. Ah! Quand on devient charnel, on oublie la Parole de Dieu.

Le plan réussit: Jacob déguisé trompe son père, il obtient par mensonge ce que Dieu voulait donner à la foi et Ésaü sent enfin qu’il a perdu quelque chose; l’irrémédiable est accompli, mais chez lui aucun retour, aucun jugement de soi-même ne se manifeste; la haine remplit son coeur et plus tard, il prendra franchement le chemin du monde, loin du pays de la promesse; il devient un grand chef, père d’une lignée de chefs (Gen. 36 ), mais l’éternité que lui réserve-t-elle? Il a vécu pour la terre.

En Jacob, la Parole de promesse ne fut pas toujours mêlée avec la foi dans son coeur (Héb. 4, 3); mais la longue et patiente discipline de Dieu le forma, soit en exil, soit en retour en Canaan; lui qui avait trompé son père, il eut dix fils pour le tromper dans la douloureuse histoire, pour son coeur, de Joseph; mais la grâce opère lentement, mais sûrement, et à la fin de sa vie, il bénit le Pharaon, – lui un berger en exécration aux Égyptiens – puis il est prophète (Gen. 49). La fin de sa vie est un beau coucher de soleil après une journée d’orages successifs. Il est honoré dans sa mort (Gen. 50).

D’Ésaü rien ne nous est dit, sinon qu’il est bien spécifié qu’il est le père d’Edom, un des plus grands ennemis du peuple de Dieu – tels les enfants de Lot, Moab et Ammon, Edom est le seul peuple ayant entouré Israël qui ne sera pas rétabli pour le temps du règne (Abdias 18). Les enfants issus de croyants, ayant une responsabilité de position toute particulière, deviennent les ennemis les plus opposés s’ils ne reçoivent pas la grâce ainsi offerte.

Comme dans le premier exemple, le point de départ pour ces deux frères est le même,… l’arrivée: le ciel, l’enfer!

 

4. Nabal et Abigaïl. Deux époux

Il n’y a aucune relation plus intime que celle unissant ces deux êtres, mais déjà leurs noms les éloignent fort l’un de l’autre devant Dieu. Nabal signifie: «Fou, impie», état de l’homme naturel apprécié dans la présence de Dieu; le nom d’Abigaïl signifie: «Joie de mon père», n’est-ce pas déjà une lueur jetée sur la grande révélation du Nouveau Testament, celle du Père, faite par le vrai David.

David est un proscrit, mais il a l’onction sainte sur sa tête et le coeur intelligent et sage devant Dieu le discerne comme étant «lié sous le faisceau des vivants» (1 Sam. 15, 29).

Nabal est descendant de Caleb – encore un descendant de la famille de la foi, mais ennemi du vrai peuple de DIEU – ennemi de Christ dans le type qu’est David -; ce qui le caractérise c’est qu’il est dur et méchant. Il est l’homme naturel adonné à ses passions; il lui avait pourtant été donné une femme non seulement «belle de visage» mais aussi «pleine de bon sens» et nous pouvons ajouter «bon sens» éclairé par la connaissance de Dieu.

Nabal méprisera David; Jean 9, 29 nous montre l’antitype méconnu également; il méprise ses soins, comme l’homme destitué d’intelligence en Rom. 1, 21, qui ne rend pas grâces; Abigaïl, non seulement reconnaît la relation de David avec l’Eternel, mais aussi elle en tire toutes les conséquences pour elle-même et intercède pour le coupable; elle obtient promesse de miséricorde pour lui, «elle délivre celui qui n’est pas innocent» (Job 22, 30), comme aussi l’œuvre de Christ est à l’intention de tout pécheur, mais cela ne sert de rien pour Nabal, – le fou, l’impie – le jugement de Dieu suit son cours, malgré la grâce présentée en David; il meurt avec un coeur comme une pierre (1 Sam. 22, 27), ce coeur n’a pas été changé comme en Ezé. 36, 26. Il descend dans les ténèbres de dehors.

Abigaïl suit son chemin ascensionnel, elle devient épouse de David, elle possède l’amour de son seigneur.

Encore deux vies soudées ensemble pour un temps dans les liens établis par Dieu et dont les aboutissements sont la vie et la mort. En sens inverse, nous avons ici l’exemple de Lot et de sa femme, l’union avec un croyant ou une croyante ne donne rien qu’une responsabilité plus grande, il faut la foi individuelle, la conversion pour la vie.

 

5. Saül et David. Deux rois

Saül sort de Benjamin, David de Juda. Leur onction comme rois est bien différente. Saül est oint avec une fiole d’huile – travail de l’homme – David avec une corne d’huile – travail de Dieu. Saül est homme de haute taille, quand il entre en scène, il dépasse de la tête tout le peuple. David entre en scène comme un jeune garçon, encore tenu à l’écart dans la maison de son père. Saül semble humble; quand il est désigné comme roi, il est caché parmi le bagage; on le méprise d’abord, mais il fait le sourd (1 Sam. 10, 27). Lors de son onction néanmoins l’Esprit de Dieu avait été sur lui, (non pas en lui); on avait dit: «Saül est-il aussi parmi les prophètes?», il est dit » Dieu changea son coeur en un autre» (chap. 10, 9); mais tout cela n’était pas la conversion, le «nouvel homme» du Nouveau Testament. Des changements et des manifestations extérieurs ne sont pas le travail profond de la conscience devant un Dieu saint; ce n’est pas la recherche de ses ressources en grâce, exprimées maintenant dans le nom de Jésus «livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification» (Rom. 4, 25). En ce temps-là, les ressources de Dieu brillaient en promesses, incomprises peut-être, mais crues par la foi du fidèle. Tout cela n’était pas la part de Saül.

Les circonstances viennent bientôt manifester le véritable état de son coeur, et lorsqu’il est rejeté par décret divin, mais non encore de fait, sa jalousie s’attache à l’élu de Dieu. Le mauvais esprit s’empare de lui et toute son activité sera tournée vers le mal; la disparition du vrai roi est désormais son seul but, il y emploie toutes les forces de son royaume; il s’enfonce toujours plus dans la nuit profonde; il revient aux voyantes qu’il avait supprimées par zèle initial et entend sa suprême sentence par la bouche de Samuel monté mais nous nous permettons de dire… descendu – miraculeusement. Il va à sa dernière bataille, la perd et se jette sur son épée; il sera un des trois suicidés de la Parole. Il entre dans la nuit de l’abandon de Dieu. Fin solennelle d’un homme qui a reçu honneur et gloire humaine de la part de Dieu, mais qui n’a pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvé.

David montre dès le jeune âge une confiance profonde dans la puissance de Dieu; il tue le lion et l’ours, il va au-devant de Goliath avec les armes de la foi; il épargne deux fois la vie de celui qui cherche la sienne. Une fois sur le trône, si de tristes écarts humains viennent ternir son témoignage, restauré par la discipline qui l’accompagne jusqu’au bout (comme l’écharde de Paul, mais qui avait une autre origine), il est appelé «l’homme selon le coeur de Dieu» et «le doux psalmiste d’Israël». Il est un beau type de Christ. Il prépare dans son affliction (1 Chr. 22, 14) les; il laisse un royaume en paix, où tous les ennemis sont subjugués. Act. 13, 36 nous dit que «… après avoir en sa propre génération servi au conseil de Dieu, il s’est endormi», mot qui exprime la paix du croyant allant attendre dans le repos, la gloire éternelle avec Jésus.

Deux rois sur le même trône, deux fins si différentes: mais n’est-ce pas ce qui arrive tous les jours autour de nous; on envoie facilement tout le monde au ciel sur les cimetières, mais les voies de l’homme et leur aboutissement sont-elles toujours sondées? C’est la responsabilité de celui qui est vivant «Un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort» (Ecc. 9, 4).

 

6. Le riche et Lazare. Deux hommes (Luc 16)

Oui, deux hommes, tous deux nés de femme et venus nus dans ce monde; mais héritages, sagesse humaine, mais peut-être hélas! Ruse et extorsion, ont fait de l’un «un riche». L’autre, la maladie, l’incapacité de travail découlant d’elle, en ont fait «un pauvre».

Ce n’est pas un péché d’être riche; c’est Dieu qui avait permis les circonstances de ces deux hommes; il est simplement dit: Ps. 62, 10: «Si les biens augmentent n’y mettez pas votre cœur», et pour le croyant ils sont administration confiée dont il faudra rendre compte. L ‘homme de ce monde le devra aussi, mais dans un tout autre ordre de pensée. Un croyant déjà riche, héritait – il y a bien des années – de deux millions; il écrivait à un ami: «Priez beaucoup pour un pauvre homme, je viens d ‘hériter de deux millions»; quand on entre dans la richesse avec cette crainte, on peut être gardé et l’administration sera sans reproche.

Le riche de la parabole n’en était pas là, tout était pour lui, pour son corps et pour son coeur charnel; il se vêtait de pourpre – c’est la gloire humaine recherchée – il se vêtait aussi de fin lin – n’était-il pas religieux – le fin lin nous parle de justice; les mets les plus recherchés étaient sur sa table, il pouvait exercer quelque charité envers les pauvres, pourvu que cela soit vu et connu (il n’y avait pas alors de listes de souscription où l’on étale son nom, mais le principe est le même). Cet homme semble ne pas connaître Lazare, les chiens seuls le connaissent et, malgré leur inconscience, ils lui apportent quelques faibles soulagements. Non, Lazare n’intéresse pas le riche, même les miettes de sa table ne parvenaient pas au pauvre déshérité. Seulement souvenons-nous que le nom de Lazare, qui nous est précieusement rappelé par le Seigneur, signifie «Dieu est mon secours». Le riche n’est pas nommé, il est inconnu dans les annales du ciel.

Mais les choses changent. Ce qui atteint le riche et le pauvre, la conséquence du péché sur le corps les atteint les deux; la mort intervient. Pour ces deux hommes qui ont vécu côté à côte, qu’une porte seulement séparait, quelle différence désormais.

Lazare meurt le premier, mais considérons d’abord le riche à ce moment suprême. Il nous est dit qu’il fut «enseveli»; oh, certainement avec les honneurs par lesquels l’homme cherche à se cacher à lui-même le sort affreux de ce corps choyé, soigné, et qu’il faut abandonner aux vers et à la pourriture. Mais, pendant que sur la terre, cortège et discours, (pour parler un langage actuel), accompagnent ce corps, l’âme est déjà dans le hadès et comprend avec une terreur indicible les terribles conséquences d’une vie perdue, quoique donnée pour se préparer à l’éternité, et les épouvantables réalités d’une éternité loin de Dieu, seule source du bonheur.

Ce passage est le premier dans la Parole, où le regard plonge jusqu’au fond de l’éternité, pour y trouver l’aboutissement des deux chemins dont nous nous occupons dans ces pages. Le regard spirituel pénètre jusqu’au fond de la révélation divine; la pensée de cet homme s’ouvre enfin sur ce qui est, il est perdu pour jamais. On est même étonné qu’il ait une parole d’intercession pour ses frères, mais n’est-ce pas un avertissement de plus de la part de Dieu, qu’un bon sentiment reçu avec grâce sur la terre, n’a plus de place en ce lieu, tout est fini. «Il n’y a ni combinaison, ni sagesse dans le shéol où tu vas» (Ecc. 9, 10).

Lazare mort auparavant, délivré de ses souffrances, est porté par les anges dans le sein d’Abraham. C’est un «hébraïsme»; le Seigneur parlait à des Juifs inconvertis à l’égard du bonheur des bienheureux. Pour nous, éclairés par les parfaits résultats de l’œuvre de Christ et les révélations complètes du Nouveau Testament, nous dirons simplement: «il s’agit du lieu où conduit et aboutit la foi»; la présence de Jésus réalisée par l’âme, dans le repos, attendant la gloire avec Lui quand tous les rachetés seront réunis, remplace pour nous avec une joie indicible, le «Sein d’Abraham» espérance juive.

Résumé des deux chemins. Parti du palais, le riche, comblé sur la terre et ayant vécu dans l’égoïsme, arrive en enfer, non encore ouvert – il le sera en Apoc. 19, 20 – mais c’est le lieu où son chemin aboutit. Le pauvre Lazare, méprisé, couvert d’ulcères, quitte la compagnie compatissante des chiens pour entrer dans le grand et éternel repos de Dieu, que son nom annonçait pour lui. Comme toujours dans ces exemples: le ciel et l’enfer.

 

7. Pierre et Judas. Deux disciples

Prenons Judas. Quel point de départ magnifique? . Le grand Dieu des cieux, le Fils Eternel du Père, descend sur cette terre selon les conseils éternels de la Sainte Trinité. Il vient en puissance et en amour. Il choisit Judas avec onze autres pauvres pécheurs que la grâce suprême touche de son aile, pour «être avec Lui» (Marc 3, 14); puis ensuite Il les enverra pour prêcher le Royaume, leur donnant autorité pour signe de choix, sur les maladies pour les guérir et sur la puissance du diable pour chasser les démons.

Le coeur de Judas n’a-t-il pas été rempli de joie à ce moment-là et n’est-il pas parti avec le désir d’accomplir sa mission? Ne le retrouvons-nous pas avec les autres en Marc 6, 30, «racontant tout à Jésus» ce qu’ils avaient fait et enseigné? Avec son compagnon de route «Simon le Cananéen» (Matt. 10, 4), il avait peut-être travaillé avec zèle, quoique sans aucune connaissance véritable du Sauveur. Son coeur n’avait jamais vraiment reçu la grâce; ce coeur était rempli de l’amour de l’argent sans peut-être qu’il s’en rendît compte; il conservait une idole, un coin de son coeur sur lequel Satan avait prise; l’idole qu’il caressait et Act. 1, 18, ouvrant la porte de son coeur, nous apprend qu’il désirait «acheter un champ»; ce passage nous montre le désir de son coeur comme un fait accompli, il arrivera à son but par tous les moyens. Jean 12, 4-8 nous fait pénétrer dans le coeur de cet homme qui n’avait rien reçu pour sa conscience pendant ce long séjour avec «Lui» (3 années et demi). Il avait tout vu, tout entendu, des actes d’amour et des paroles ineffables de Jésus, mais son coeur distrait par la réalisation de son idole était devenu absent.

Si en Rom. 11, 33, l’apôtre s’écrie: «O profondeur des richesses, de la sagesse et de la connaissance de Dieu», si cette exclamation, cette profondeur, qui s’applique à Sa grâce, nous rappelle celle du coeur humain livré au mal, Jér. 17, 9-10 nous parle de son incurabilité; Dieu seul le sonde et le connaît.

Juda seul est appelé «fils de perdition», comme l’est aussi le fils de perdition, l’homme de péché de 2 Thes. 2, 3; il est laissé à ce que l’Écriture dit de lui. Le Seigneur lui donne encore toutes les marques d’amour. Il ouvrira encore devant lui l’aboutissement des deux chemins, cherchant à atteindre son coeur. L ‘homme privilégié par excellence, l’homme qui a été «avec Lui» le vendra pour acquérir son idole, mais la prison de Dieu l’a recueilli avant qu’il le fasse; il s’y est précipité lui-même, tué par sa conscience et il attend désormais l’ouverture du lieu des éternelles flammes.

L’idole, quelle qu’elle soit, peut-être une chose bonne en elle-même, elle est ce qui empêche les hommes de venir à Christ et le croyant d’être fidèle. Sondons nos cœurs dans la présence de Dieu, qui que nous soyons.

Et Pierre! Homme énergique, confiant dans sa sagesse et une fois acquis de cœur au Seigneur, confiant dans son amour pour Lui; l’homme des extrêmes parfois (Jean 13, 8-11) et surtout Matt. 16, 16-23, tel nous trouvons Simon d’abord, puis Pierre, nom qu’une merveilleuse grâce lui a donné.

Impulsif, il y a bien des choses à reprendre en lui; toujours le premier à parler et le dernier à se taire, le Seigneur s’occupe beaucoup de lui, plus que de tout autre disciple semble-t-il. Il l’enseigne davantage et tout ce travail d’amour aboutit pourtant à une chute douloureuse; le disciple qui avait dit en Matt. 16, 16: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant», celui qui en Jean 6, 68 dit: «Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle», jurera avec imprécations qu’il ne connaissait pas «cet homme» (Marc 14, 71). Là aussi nous pouvons dire: «O profondeur du coeur humain»; il aimait profondément Jésus, mais «assis au siège des moqueurs» (Ps. 1, 1), la crainte de l’homme domine son réel amour.

Mais Jésus abandonne-t-il jamais ceux que le Père lui a donnés? Lui qui s’était tant occupé de Pierre, s’en occupera jusqu’au bout. Au moment où tout le poids du péché s’avançait contre notre Divin Substitut, au moment où le Créateur, le Soutien de toutes choses, se livrait entre les mains de ses créatures révoltées, son regard va chercher Pierre, qui vient d’entendre le coq avertisseur chanter. Ce regard veut dire: «tu vois, je t’aime toujours». Pierre pleure, il juge les fruits amers produits par sa présomption et en Jean 21, 15-23, le Seigneur, sans aucun reproche, creuse encore dans le coeur de Pierre pour extirper les racines de cette plante néfaste.

Après le sceau du Saint-Esprit, ce même Pierre restauré par la grâce et l’amour, sera, lui, choisi par l’Esprit pour dire aux Juifs: «vous avez renié le Saint et le Juste»; il accomplit un service remarquable dans la dépendance du Seigneur; un ange sera envoyé du ciel pour le délivrer dans l’antichambre de la mort; il encourage encore maintenant les croyants dans la souffrance par la présentation de la gloire (1Pi.), et dans sa seconde épître, il nous apprend le gouvernement de Dieu envers ce monde.

Pierre, un homme qui nous montre ses faiblesses et les ressources du Seigneur, nous a bien souvent encouragés par la considération de la fidélité envers lui de Celui qui l’aimait et qui nous aime.

Judas, un homme naturel, placé en présence de privilèges sans nombre et qui n’en profite pas, poursuivant les désirs de son coeur. Ne sont-ils pas nombreux ceux qui dans la chrétienté – enfants de chrétiens peut-être ayant la connaissance du grand amour qui sauve, et qui s’en vont, gardant leurs idoles, au lieu où Judas les attend.

Deux disciples, choisis ensemble par Jésus, trois ans et demi de séjour «avec Lui», même service donné par Lui – deux destinations – la gloire avec la récompense donnée à la fidélité; – l’enfer avec le remords éternel d’avoir méprisé Jésus. Qu’avez-vous choisi?

 

8. Deux brigands

Nous ne savons rien des détails de leurs vies, ni pour l’un, ni pour l’autre; mais nous pouvons être certains qu’elles furent ce qu’exprime le seul nom que la Parole leur donne: des brigands: vol, pillage, meurtre si c’est nécessaire. Condamnés ensemble, ils vont ensemble au supplice, le coeur rempli de haine contre les hommes qui les rejettent de leur société par une mort lente et terrible.

Mais voilà qu’un compagnon de douleur leur est adjoint; ce n’est pas un des leurs, avec un tel, leurs voix et leurs cœurs se seraient associés; c’est un Homme (qui n’en avait entendu parler), qui avait accompli, sans nombre, des actes de bonté, d’amour, de délivrance, qui avait manifesté une puissance qui n’était pas de la terre, actes qui établissaient sa divinité; ses paroles avaient subjugué les foules. Mais ceux qui auraient pu et dû le reconnaître comme étant le Prophète divin annoncé par les Ecritures qu’ils connaissaient, l’avait méprisé, honni. C’était leur haine qui l’avait amené à la croix à laquelle Il se soumettait pour accomplir les éternels conseils d’amour, satisfaisant à la juste et sainte colère de Dieu contre le péché.

Voilà où conduit la religion dans la chair! Aussitôt les cœurs vont se mettre à l’unisson: Sacrificateurs, chefs du peuple, soldats romains ignorants de la loi, les brigands (Luc 23), tous sont d’accord pour l’insulte et le mépris. Les deux brigands vont oublier leurs souffrances et la mort prochaine, ils se joignent au concert d’injures, leurs cœurs manifestés y trouvent aussi leur compte. «Et les brigands aussi qui avaient été crucifiés avec Lui, l’insultaient de la même manière» (Matt. 27, 44). Jamais les hommes religieux ne s’étaient trouvés en contact avec ces rebuts de la société, mais, ici, ils communient dans les mêmes sentiments, les même paroles, les mêmes ignominies (Rom. 3). «… Il n’y a personne qui recherche Dieu – c’est un sépulcre ouvert que leur gosier – leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume – ils n’ont point connu la voie de la paix…»

Après les trois heures de ténèbres, l’abandon par Dieu du Fils bien-aimé «fait péché pour nous» (2 Cor. 5, 21); ces heures qui sont le centre de l’histoire du temps, comme le temps est lui-même le centre de l’histoire de l’éternité, avant ces heures, Jésus parle dans une suprême intercession, en vertu de laquelle le jugement sur Jérusalem et la nation coupable, fut suspendu un temps; Il dit: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font» (Luc 23, 34). Un des brigands recueille cette parole, la puissance de la grâce l’applique à son coeur; il comprend et il croit. Il croit au Messie d’Israël, son témoignage n’ira pas plus loin; dans un homme crucifié en faiblesse comme lui, il discerne le Roi glorieux devant qui tout genou se ploiera, la vie de Dieu a pénétré dans son âme – conversion instantanée, dira-t-on? – Oui, elle est telle, la puissance de Dieu est infinie dans tous les domaines. Il reprend son compagnon qui continue à exhaler sa haine diabolique; il saisit la résurrection et pour son divin voisin de honte et pour lui-même; il sollicite un souvenir du glorieux Roi qui reviendra comme tel. Alors que tous se sont enfuis des siens, sauf quelques femmes et Jean, le brigand seul rend un puissant témoignage – unique à jamais à cause de son heure – à la gloire de Jésus, alors qu’Il est dans l’ignominie.

Quelle réponse reçoit-il? Aujourd’hui même tu seras dans le Paradis avec le Fils de l’homme «qui est dans le ciel» (Jean 3, 13), mystère insondable. Les souffrances s’aggravent, on lui rompt les jambes pour hâter sa fin, son corps suivra le cours du jugement de Dieu et le mépris suprême des hommes, mais son âme consolée, bénie, attend la fin de cette journée, qui est aussi la fin de sa vie, mais avec la paix que donne une parole, une promesse de Jésus.

L’autre brigand poursuit la route tracée dans son coeur de pécheur; tant qu’il le peut, il est d’accord avec les souverains sacrificateurs, puis par le même chemin – celui de la mort -où l’autre ira au Paradis, lui ira dans la prison de Dieu, les yeux alors ouverts sur son éternel malheur, mais trop tard. Les deux chemins définitifs bifurquent à la mort.

Deux hommes ayant travaillé ensemble dans le péché, mourant sous le même châtiment, mais l’un reçoit Jésus et c’est la vie éternelle, pour l’autre c’est la mort éternelle.

 

9. Deux gouverneurs romains

Un court enseignement nous est donné en ces deux hommes qui étaient détenteurs de la puissance romaine dans les lieux que cette puissance avait asservis.

En Act. 17, 12-18, Gallion gouverneur, est en présence de Paul, accusé par les Juifs, mais cette cause ne l’intéresse pas, il ne laisse pas Paul, le témoin de Dieu, ouvrir la bouche; il n’entendra pas la parole de salut, comme Agrippa, Félix, Festus et Néron lui-même l’ont entendue. Ceux-ci ont été conduits par une curiosité naturelle, sinon par des besoins, ils ont entendu, leur responsabilité est établie de ce chef, mais Gallion n’entend rien – c’est le péché d’indifférence – on se place au-dessus de choses que l’on estime n’avoir aucune valeur. Que de Gallion autour de nous, ils ne sont pas méchants, ni même moqueurs, mais ils marchent sur le chemin de l’enfer, comme les adversaires.

En Act. 13, 6-12, Serge-Paul, gouverneur, est intelligent. On peut être intelligent et employer cette précieuse faculté contre Dieu et sa Parole. Un des plus grands esprits des temps modernes, Voltaire donnait encore 50 ans pour que les ridicules lumières que prétendait répandre la Bible s’éteignent. C’est l’intelligence-folie; Gallion était peut-être intelligent et il est perdu; mais si la Parole nous relate l’intelligence de Serge-Paul, c’est que cette faculté sera chez lui employée à comprendre les choses merveilleuses de Dieu; il fait appeler Barnabas et Saul (Paul), les écoute, et convaincu par la puissance en Saul (car la Parole n’étant pas complétée encore, il y avait alors les dons-signes), il se détourne de celle de Satan, dont il était entouré. Son intelligence devient celle de 1Jean 5, 20; il sera au ciel, tandis que l’homme détaché (qui laisse battre Sosthène devant le tribunal, sans s’en mettre en peine) destitué de la vraie intelligence, sera en enfer.

Toujours deux hommes sur un même pied, pour le temps de la terre, mais dont l’orientation définitive est éloignée comme le ciel l’est de l’enfer.

 

10. Appendice. Deux hommes d’aujourd’hui

Deux hommes rencontrés tous les jours dans la rue. L’un est un brave et honnête homme, serviable, suffisamment religieux pour en être honoré, bon citoyen, s’occupant peut-être de la chose publique, enfin l’homme estimé et recherché. Bon époux et bon père, il s’occupe de ses affaires et prospère. Mais son coeur ne s’est jamais élevé au-dessus des bonnes choses d’ici-bas, il ne lui manque rien ici, que rechercherait-il d’autre; si parfois en face des conséquences du péché chez d’autres ou en présence de morts subites, sa conscience s’est réveillée: il la calme vite, ce qu’elle lui reproche, c’est en somme des peccadilles et Dieu est si bon! D’ailleurs ne l’a-t-il peut-être jamais entendu appeler autrement que le «bon Dieu», un Dieu béat qui donne une même et entière absolution à ceux qui ont fait de leur mieux. Quand il mourra lui-même, il méritera bien les paroles qui ont suivi tant d’autres: «le travail fut sa vie» – «il est au ciel et dans nos cœurs», – etc., etc.; et l’on ajoutera sur sa tombe: «…que la terre lui soit légère».

Mais Monsieur Delaterre paraîtra un jour devant Dieu: «Je ne te demande pas combien d’aumônes tu as faites, ni à combien de cultes tu as assistés; mais qu’as-tu fait de mon Fils Jésus, que j’avais donné pour toi, pécheur comme les autres; t’es-tu occupé de sa croix, de son sang répandu pour toi si tu l’avais accepté»; la bouche de ce pauvre homme arrivé devant son Juge sera fermée, comme celle de tous autres arrivés devant Dieu sans Christ; ils se rappelleront toutes les occasions où Dieu leur avait parlé – une prédication fidèle au cimetière – ou simplement la Bible reçue au mariage et de temps en temps époussetée sur la tablette où elle est restée inemployée.

Ah! Monsieur Delaterre, réfléchissez pendant qu’il en est temps encore à votre responsabilité de transgresseur, de pécheur devant Dieu; chaque jour vous vous condamnez vous-même en inscrivant le millésime de vos lettres d’affaires – 1943 – Pourquoi? Dieu ne vous rappelle-t-il pas qu’Il a donné son Fils pour que vous ne périssiez pas, mais que vous ayez la vie éternelle. Dieu a forcé l’homme à recommencer à compter les années depuis lors. Tournez-vous pour quelques instants vers le ciel afin d’y apprendre pour votre coeur le nom de Jésus – Sauveur. Faites mentir votre nom.

Mais voici Monsieur Duciel (ou croyant); vous vous moquez peut-être de son nom, de la position qu’il a prise à l’égard de ce monde et ses soi-disant «plaisirs». Vous le voyez aller régulièrement où son coeur l’attire, au rassemblement des enfants de Dieu. Si vous ne vous moquez, vous le plaignez peut-être de mener une vie si triste en rapport avec la vôtre. Comme il est, malgré tout, un homme, vous avez peut-être discerné en lui une défaillance, car vos yeux sont bien exercés pour le surveiller et le prendre en défaut; je reconnais que vous êtes en droit de voir une marche absolument conséquente, sans aucune défaillance; le croyant a des ressources pour cela. Vous avez peut-être été satisfait ce jour-là et le manquement du croyant aura été publié et mis bien en évidence; cela soulage la conscience accusatrice, laquelle vous répète que lorsqu’il est fidèle, il a raison de mettre sa vie en accord avec la Parole de Dieu.

Il est plus heureux que vous, ne vous y trompez pas, lorsque tout est en règle avec son Sauveur et Seigneur. Vous rapportez de vos plaisirs un coeur vide, lui emporte de son contact avec la Parole – avec le Seigneur – un coeur rempli. Au jour de l’adversité – et qui la connaît comme lui – il est consolé et soutenu; il n’attend pas de meilleurs jours sur la terre, il attend Jésus du ciel, Celui qui est venu sur la croix pour le salut de son âme et qui revient pour le salut du corps – l’introduction dans la Maison du Père.

Et si même – la patience de Dieu étant salut pour beaucoup – il doit passer par la séparation de l’âme et du corps, sa paix est parfaite en face du Roi des terreurs – la mort – et son épitaphe sera: «Sauvé par grâce».

Quel nom de famille portez-vous?

 

Il n’y en a que deux devant Dieu, ils englobent tous les hommes, Nous commençons tous par le premier, mais… par grâce… on peut changer et de nom et de destination.

Quelle est la vôtre?

CIEL ou ENFER?? 

 

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