Sur le « royaume des cieux » dans Matthieu ch. 13

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Dans l’évangile selon Matthieu, chapitre 13. Ce chapitre contient sept paraboles dont six sur le royaume des cieux. Ci-dessous quelques commentaires sur quatre d’entre elles :
(PTN 008)



 

Texte biblique de la parabole de l’ivraie et du bon grain

24 Il leur proposa une autre parabole, disant: Le royaume des cieux a été fait semblable à un homme qui semait de bonne semence dans son champ. 25 Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie parmi le froment, et s’en alla. 26 Et lorsque la tige monta et produisit du fruit, alors l’ivraie aussi parut. 27 Et les esclaves du maître de la maison, s’approchant, lui dirent:   Seigneur, n’as-tu pas semé de bonne semence dans ton champ? D’où vient donc qu’il a l’ivraie? 28 Et il leur dit: Un ennemi a fait cela. Et les esclaves lui dirent: Veux-tu donc que nous allions et que nous la cueillions? 29 Et il dit: Non, de peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez le froment avec elle. 30 Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Cueillez premièrement l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler, mais assemblez le froment dans mon grenier.

 

Texte biblique des v. 36 à 43 (explication de cette parabole)

36 Alors, ayant congédié les foules, il entra dans la maison; et ses disciples vinrent à lui, disant: Expose-nous la parabole de l’ivraie du champ. 37 Et lui, répondant, leur dit: Celui qui sème la bonne semence, c’est le fils de l’homme; 38 et le champ, c’est le monde; et la bonne semence, ce sont les fils du royaume; et l’ivraie, ce sont les fils du méchant; 39 et l’ennemi qui l’a semée, c’est le diable; et la moisson, c’est la consommation du siècle*; et les moissonneurs sont des anges. 40 Comme donc l’ivraie est cueillie et brûlée au feu, il en sera de même à la consommation du siècle*. 41 Le fils de l’homme enverra ses anges, et ils cueilleront de son royaume tous les scandales* et ceux qui commettent l’iniquité**, 42 et ils les jetteront dans la fournaise de feu: là seront les pleurs et les grincements de dents. 43 Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Qui a des oreilles pour entendre*, qu’il entende.

— v. 39, 40: la fin du temps actuel. — v. 41*: scandale, ailleurs: occasion de chute (proprement: trébuchet, ou crochet de détente d’un piège). — v. 41**: iniquité, ici, marche sans loi, sans frein; comme 7:23. — v. 43: plusieurs omettent: pour entendre.

Quelques notes sur cette parabole

Dans les six « paraboles du royaume », qui font suite à celle du semeur, le Seigneur expose quel va être le résultat des semailles dans ce monde. La parabole de l’ivraie nous apprend que l’ennemi n’a pas seulement ravi la bonne semence chaque fois qu’il le pouvait (Matt. 13, 19) mais qu’il en a aussi semé de la mauvaise pendant que les hommes dormaient (Matt. 13, v 25). Le sommeil spirituel nous met à la merci de toutes les mauvaises influences. Aussi sommes-nous continuellement exhortés à la vigilance (Marc 13, 37; 1 Pi. 5, 8 etc.). Le mélangequi caractérise la chrétienté professante est donc aussi illustré d’une autre manière par la parabole de l’ivraie du champ. Le Seigneur l’explique dans les v. 36 à 43. Nous savons que le nom de « chrétien » est porté aujourd’hui par tous ceux qui sont baptisés, qu’ils soient ou non de véritables « enfants de Dieu ». Le Seigneur supportera cet état de choses jusqu’au jour de la moisson (voir Apoc. 14, 15 et 16 ). Le sort final des uns et des autres, ce que le Seigneur pensait de chacun d’eux, sera alors démontré.

 

Cette parabole est souvent citée par des personnes qui ne voudraient pas que les vrais chrétiens se séparent, dans leur marche, de ceux qui n’ont pas la vie de Dieu, en se basant sur ces paroles du Seigneur du v. 30 : « Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson ». Mais il s’agit ici d’ôter de la terre, d’arracher, d’exercer le jugement sur ceux qui n’ont pas la vie. Rome appliquait cela quand elle exterminait ceux qu’elle appelait, à tort, des hérétiques. En obéissant à la Parole, les croyants sont exhortés à se séparer du mal (voir 2 Tim. 2, 21 et 22; Éph. 5, 7 et suivants; 2 Cor. 6, 14 à 18, et bien d’autres passages), Donc personne n’est ôté de la terre car nous sommes dans le temps de la grâce et non dans celui du jugement ; il s’agit de discerner et de garder ce qui convient au Seigneur.

 

Jusque-là, l’explication de la parabole ne dépasse pas ce que le Seigneur a dit en la prononçant. Mais, dans les v.
40 à 43
,
Jésus donne des développements nouveaux qui concernent le temps des jugements. Puis les justes sont vus, non sur la terre dans le royaume établi en gloire, mais dans le royaume de leur Père, la partie céleste du royaume.

 



 

Texte biblique de la parabole du grain de moutarde

31 Il leur proposa une autre parabole, disant: Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde qu’un homme prit et sema dans son champ : 32 lequel est, il est vrai, plus petit que toutes les semences ; mais quand il a pris sa croissance, il est plus grand que les herbes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent et demeurent dans ses branches.


Commentaire
 :

Cette parabole du grain de moutarde devenant un grand arbre décrit la forme extérieure
du royaume des cieux après le rejet du roi.

 



 

Texte biblique de la parabole du levain
33 Il leur dit une autre parabole: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme prit et qu’elle cacha parmi trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout fût levé.

 

Quelques notes :

Le levain caché dans la pâte met l’accent sur un travail secret qui altère son caractère. C’est le temps de l’Église responsable. Après un très petit commencement (quelques disciples), le christianisme a eu le grand développement que nous lui connaissons. Mais son succès et son extension dans le monde ne sont nullement la preuve de la bénédiction et de l’approbation de Dieu. Le christianisme n’est pas, et de loin, à l’abri des attaques de Satan. Le christianisme a été, de bonne heure, envahi par le mal (les oiseaux selon Matt. 13, 4 et 19 et le levain). Le levain est le symbole de la fausse doctrine introduite dans le royaume dès le début et qui pénétra la masse tout entière, corrompant l’enseignement divin, de manière à faire du christianisme une religion permettant aux hommes de vivre sans être inquiétés par la vérité qui les juge toujours.

 

Tels sont donc les trois aspects extérieurs qui caractérisent le royaume des cieux en l’absence du roi: 1° dans la parabole de l’ivraie et du bon grain : un mélange de bon et de mauvais; dans la parabole du grain de moutarde : une puissance terrestre; dans la parabole du levain : la fausse doctrine qui a tout pénétré de ses principes corrupteurs.

 



 

Texte biblique de la parabole de la seine

47 Encore, leroyaume des cieux est semblable à une seine* jetée dans la mer et rassemblant [des poissons] de toute sorte; 48 et quand elle fut pleine, ils la tirèrent sur le rivage, et s’asseyant, ils mirent ensemble les bons dans des vaisseaux, et jetèrent dehors les mauvais. 49 Il en sera de même à la consommation du siècle*: les anges sortiront, et sépareront les méchants du milieu des justes, 50 et les jetteront dans la fournaise de feu: là seront les pleurs et les grincements de dents.

— v. 47: seine: sorte de filet qu’on place verticalement et parallèlement au rivage, puis qu’on ramène vers le rivage. — v. 49: la fin du temps actuel.

 

Quelques notes

Au v. 47, le filet de l’évangile est jeté dans la mer des peuples. Le Seigneur avait annoncé à ses disciples qu’il ferait d’eux des pêcheurs d’hommes. Voici donc les serviteurs à l’œuvre. Mais les poissons ne sont pas tous bons… et les chrétiens de nom ne sont pas tous des croyants véritables ! C’est la Parole qui permet de les distinguer : le bon poisson se reconnaît à ses écailles et ses nageoires (Lév. 11, 9 à 11 ) ; le vrai chrétien se reconnaît à son armure morale, à sa capacité de résister à la pénétration et à l’entraînement du courant de ce monde. Le Seigneur connaît de tels croyants et il trouve même un trésor en eux (v. 44). Et le v. 52 indique le trésor que le disciple trouve dans Sa Parole. La Parole, est-elle pour chacun de nous le trésor d’où nous savons tirer « des choses nouvelles et des choses vieilles » ?

 

Hélas ! Ce chapitre s’achève comme le précédent, c’est-à-dire par l’incrédulité des foules. Elles ne voient en Jésus que « le fils du charpentier » de sorte que sa grâce ne peut s’exercer envers elles. La seine, ou filet, représente l’Évangile proclamé dans le monde. Le monde, c’est la « mer des peuples ». Le christianisme, résultat de cette prédication, a été embrassé comme religion par les masses qui portent le nom de chrétiens ; ce sont les poissons renfermés dans le filet et ces masses sont composées de ceux qui ont la vie et de ceux qui ne l’ont pas. Dans les trois dernières paraboles (celle du trésor au v. 44, de la perle dans les v. 45 et 46 puis celle de la seine dès le v. 47), il n’est question que de ce qui est bon. Ici (la seine), les pêcheurs, ayant constaté les résultats de la pêche, s’occupent seulement des bons poissons. Puis le Seigneur explique ce qui se fera ensuite, à la consommation du siècle. Il y aura un triage, confié, non aux serviteurs de Dieu, mais aux anges, qui sont les exécuteurs de la volonté de Dieu dans son gouvernement. « Il en sera de même », dit Jésus, « à la consommation du siècle : les anges sortiront, et sépareront les méchants du milieu des justes, et les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents » (v. 49 et 50). Les anges, au temps des jugements, s’occupent seulement des mauvais, afin de les ôter de la terre, en vue de l’établissement du royaume en gloire, comme nous l’avons vu à la fin de la parabole de l’ivraie.

 



 

Encore :

34 Jésus dit toutes ces choses aux foules en paraboles, et sans parabole il ne leur disait rien; 35 en sorte que fût accompli ce qui a été dit par le prophète, disant: «J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je proférerai des choses qui ont été cachées dès la fondation du monde» [Psaume 78:2].

Et :

51 Jésus leur dit: Avez-vous compris toutes ces choses? Ils lui disent: Oui, [Seigneur]. 52 Et il leur dit: C’est pour cela que tout scribe qui a été fait disciple du* royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui produit de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles.

— v. 52: litt.: au; ou pour le.

 

Notes sur les ces versets à Le cœur du peuple, qui avait volontairement fermé ses yeux et bouché ses oreilles (voir Matt. 13, 15), s’était endurci. Aussi est-ce en paraboles, d’une manière cachée, que Jésus va lui parler dorénavant et ses enseignements seront réservés à ses disciples.

Les « choses vieilles » (v. 52) sont le royaume tel qu’il était annoncé dans l’Ancien Testament, le royaume en gloire ; les « choses nouvelles » sont en relation avec le royaume dans la forme qu’il a prise après le rejet du roi, sujet des paraboles de ce chapitre. Les paroles du Seigneur font ressortir la grande grâce accordée à ceux qui sont faits disciples dans ce nouvel état de choses en recevant le Seigneur ; ils ont l’intelligence des pensées de Dieu à l’égard du présent et de l’avenir. C’est ce qui est particulièrement vrai pour l’Église.

 

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