Le roi du nord (Antiochus Epiphane en est un type)

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Les passages de la Bible précèdent les notes. Le tout représente environ 8 pages au format A4
(pour les signes de type [1], dans le texte,  = voir les notes complémentaires en fin de l’article)

Daniel 8, 8-14
8
Et le bouc devint très-grand; et lorsqu’il fut devenu fort, la grande corne fut brisée, et quatre cornes de grande apparence s’élevèrent à sa place, vers les quatre vents des cieux.
9
Et de l’une d’elles sortit une petite corne, et elle grandit extrêmement vers le midi, et vers le levant, et vers le [pays] de beauté*. 10 Et elle grandit jusqu’à l’armée des cieux, et fit tomber à terre une partie de l’armée et des étoiles, et les foula aux pieds. 11 Et elle s’éleva jusqu’au chef de l’armée; et le [sacrifice] continuel fut ôté à celui-ci, et le lieu de son sanctuaire fut renversé. 12 (Et un temps de détresse fut assigné au [sacrifice] continuel, pour cause de transgression). Et elle jeta la vérité par terre, et agit*, et prospéra. 13 Et j’entendis un saint qui parlait; et un autre saint dit au personnage qui parlait: Jusqu’où [va] la vision du [sacrifice] continuel et de la transgression qui désole, pour livrer le lieu saint et l’armée pour être foulés aux pieds? 14 Et il me dit: Jusqu’à deux mille et trois cents soirs [et] matins; alors le lieu saint sera purifié*.
/ v. 9: comparer Ézéch. 20:6, 15. / v. 12: agir, faire de grandes choses, ici et verset 24; 11:7, etc.; comparer 1 Sam. 26:25. / v. 14: litt.: justifié.

 Daniel 9, 27
27
Et il confirmera une alliance avec la multitude [pour] une semaine; et au milieu de la semaine* il fera cesser le sacrifice et l’offrande; et à cause de la protection des abominations** [il y aura] un désolateur, et jusqu’à ce que la consomption et [ce qui est] décrété*** soient versés sur la désolée****.
/ v. 27*: litt.: à la demi-semaine. / v. 27**: idoles. / v. 27***: comparer Ésaïe 10:23. / v. 27****: quelques-uns: le désolateur.

Daniel 11, 21-35
21
Et un [homme] méprisé s’élèvera à sa place, auquel on ne donnera pas l’honneur du royaume; mais il entrera paisiblement, et prendra possession du royaume par des flatteries;
22
et les forces* qui débordent seront débordées devant lui et seront brisées, et même le prince de l’alliance. 23 Et dès qu’il se sera associé à lui, il agira avec fraude, et il montera, et sera fort avec peu de gens. 24 En pleine paix il entrera dans les lieux les plus riches de la province, et il fera ce que ses pères et les pères de ses pères n’ont pas fait; il leur distribuera du butin, et des dépouilles, et des richesses, et il tramera ses desseins contre les places fortes, et [cela] pour un temps.
25
Et il réveillera sa puissance et son cœur contre le roi du midi, avec une grande armée. Et le roi du midi s’engagera dans la guerre avec une grande et très-puissante armée. Mais il ne tiendra pas, car ils trameront leurs desseins contre lui; 26 et ceux qui mangeaient ses mets délicats le briseront; et son armée se dissoudra*, et beaucoup de gens tomberont tués. 27 Et ces deux rois auront à cœur de faire du mal, et diront des mensonges à une même table; mais cela ne réussira pas, car la fin sera encore pour le temps déterminé. 28 Et il retournera dans son pays avec de grandes richesses, et son cœur sera contre la sainte alliance, et il agira, et retournera dans son pays.
29
Au temps déterminé il retournera et viendra dans le midi; mais il n’en sera pas la dernière fois comme la première; 30 car les navires de Kittim viendront contre lui; et il sera découragé, et retournera et sera courroucé contre la sainte alliance, et il agira; et il retournera et portera son attention sur ceux qui abandonnent la sainte alliance. 31 Et des forces* se tiendront là de sa part, et elles profaneront le sanctuaire de la forteresse**, et ôteront le [sacrifice] continuel, et elles placeront l’abomination qui cause la désolation. 32 Et, par de douces paroles, il entraînera à l’impiété ceux qui agissent méchamment à l’égard de l’alliance; mais le peuple qui connaît son Dieu sera fort et agira. 33 Et les sages du peuple enseigneront la multitude*; et ils tomberont par l’épée et par la flamme, par la captivité et par le pillage, plusieurs jours. 34 Et quand ils tomberont, ils seront secourus avec un peu de secours, et plusieurs se joindront à eux par des flatteries. 35 Et d’entre les sages il en tombera pour les éprouver* ainsi, et pour les purifier, et pour les blanchir, jusqu’au temps de la fin; car ce sera encore pour le temps déterminé.
/ v. 22: ici, comme ailleurs quelquefois, litt.: bras. / v. 26: ailleurs: débordera. / v. 31*: ici, comme ailleurs quelquefois, litt.: bras. / v. 31**: ou: le sanctuaire, la forteresse. / v. 33: litt.: les plusieurs. / v. 35: ailleurs: affiner.

Quelques notes

 À propos des versets de Daniel 8, 8-14

«Et le bouc devint très grand; et lorsqu’il fut devenu fort, la grande corne fut brisée». C’est exactement ce qui arriva à Alexandre: il mourut tout jeune, au milieu de ses victoires. «Et quatre cornes de grande apparence s’élevèrent à sa place, vers les quatre vents des cieux». Après la mort d’Alexandre, il s’écoula un certain temps durant lequel ses généraux se firent la guerre entre eux, essayant d’établir et de s’approprier un grand nombre de royaumes; mais, en définitive, il s’en forma quatre, issus du vaste empire qu’il avait laissé. Ici et sans doute, il est fait allusion à la division bien connue de l’empire d’Alexandre en quatre royaumes, qui eut lieu environ trois cents ans avant la venue de Christ.

«Et de l’une d’elles sortit une petite corne», nommée ailleurs dans l’Écriture le Roi du Nord. Placé au Nord, il pousse sa domination «vers le midi, et vers le levant, et vers le pays de beauté». Ce qui nous est présenté ici, c’est l’empire macédonien qui succède à l’empire perse. De la Macédoine, qui est l’un des fragments l’empire Grec, a surgi Alexandre. Plus tard et après la mort d’Alexandre, cet empire allait jouer un rôle majeur en rapport avec le pays et le peuple des Juifs. C’est là le grand sujet de ce chapitre avec cette petite corne s’agrandit même «jusqu’à l’armée des cieux, et fit tomber à terre une partie de l’armée et des étoiles, et les foula aux pieds». Ces paroles désignent probablement ceux qui occupaient une position d’honneur et de gloire devant le peuple juif. C’est ainsi que, dans le Nouveau Testament, les étoiles sont employées comme le symbole des personnes qui sont établies dans une position d’autorité dans l’Église. Précisément de la même manière, par «l’armée des cieux», il faut y voir des personnes établies dans une position d’autorité dans le régime politique juif. C’est la clé pour l’intelligence de toute cette portion de la prophétie. L’importance de tout ce qui touche Israël ressort de plus en plus. De là vient l’emploi de cette expression: «l’armée des cieux», qui peut paraître forte. Il ne faut pas en être surpris car Dieu porte l’intérêt le plus profond à l’égard de son peuple. Et cela n’implique nullement que son peuple fût dans un bon état. Au contraire, quand il s’agit de juger un état de chute, il faut prendre en considération la position occupée par le peuple; cette position détermine leur responsabilité. S’agissant de la chrétienté, tous ceux qui font profession du nom du Seigneur, soit en vérité, soit à tort — toute personne baptisée, et qui, par conséquent, a pris place là où le nom de Christ est extérieurement reconnu, — se trouvent dans la maison de Dieu. Les gens s’imaginent que seuls ceux qui sont réellement convertis sont sous des obligations morales sous ce rapport. C’est une erreur complète, bien que sans aucun doute, une nouvelle catégorie de responsabilité découle du fait de la conversion et des relations de la grâce. «Si vous vivez par l’Esprit, marchez aussi par l’Esprit».

Plus la position est privilégiée, plus la responsabilité est grande. Par conséquent, il y a aussi l’effet d’une augmentation de culpabilité. C’est là une vérité bien solennelle pour laquelle Dieu attache de l’importance. Ainsi, dans la seconde épître à Timothée: la maison de Dieu y est comparée à une maison grande parmi les hommes, qui renferme des vases, les uns à déshonneur et les autres à honneur. Les premiers peuvent être tout à fait corrompus et perdus; pourtant, ils sont nommés comme étant des vases dans la maison de Dieu. L’Église, qui porte le nom de Christ sur la terre, est toujours responsable de marcher comme il convient en tant qu’épouse de Christ. Toutefois, en considérant privilèges et responsabilités, n’ignorons pas l’état de ruine totale, de décadence et de faillite de ce qui porte Son nom. De là vient l’importance pratique de ne pas perdre de vue la position que Dieu nous a assignée. Il faut se rappeler la position élevée dans laquelle Dieu a placé les chrétiens au début de l’histoire de l’Église pour réaliser à quel point nous sommes tombés bas. Supposons que j’aie à examiner mes voies en tant que chrétien: il me faut d’abord me rappeler qu’un chrétien est un homme vivifié avec Christ, et dont les péchés sont effacés, et qui est membre du corps de Christ et est aimé du même amour dont le Père a aimé le Fils. Bien des gens ont l’habitude de penser que si un homme est originaire d’un pays christianisé, à plus forte raison que s’il est baptisé, ce doit être un chrétien. Mais lorsqu’un croyant apprend qu’un chrétien est quelqu’un qui a été fait roi et sacrificateur pour Dieu, que c’est un adorateur sanctifié qui n’a plus conscience de ses péchés, cela produit en lui un profond exercice d’âme et lui fait sentir qu’il n’a pas la moindre idée de ce que sont sa vocation et sa responsabilité. Il commence alors à avoir en Christ un différent repère d’appréciation de la manière dont il doit se comporter dans ses sentiments, son travail, sa marche pour Dieu, et son adoration.

La même chose s’applique aussi à Israël avec l’expression «armée et étoiles des cieux» (Dan. 8, 10). Elle désigne tous ceux qui tenaient une position d’autorité responsable au milieu du peuple. C’est Dieu qui leur avait conféré une place d’autorité. Il faut se souvenir qu’Israël, dans la pensée de Dieu, est le peuple qui occupe la première place sur la terre. Ils sont la tête; les Gentils viennent en queue. Il faut voir les choses sous cet angle au lieu de regarder, comme beaucoup, les Juifs avec dédain. Ainsi, pour juger correctement, il faut considérer les choses avec Dieu, selon Sa Parole; et Dieu emploie des expressions fortes à l’égard des personnes placées depuis longtemps dans une position extérieure d’autorité parmi les Juifs. Des commentateurs ont supposé à tort que, puisque des termes si élogieux s’appliquaient à des hommes, il ne devait pas s’agir de Juifs mais de chrétiens. Mais dans le gouvernement du monde, c’est Israël qui a la première place dans la pensée de Dieu, et qui est son peuple. Telle est la vocation de ce peuple, et «les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir». Jamais Dieu n’abandonnera la grande pensée qu’Il a appelé Israël à cette position, et c’est selon cette référence qu’Israël est jugé.

La puissance de Babylone n’est pas encore tombée au moment où cette vision est accordée à Daniel; elle nous présente un tableau de ce qui arrivera à Israël aux derniers jours, avant que la puissance des nations, qui commença par Babylone, soit mise complètement de côté.

Cette petite corne s’agrandit, et renversa une partie de l’armée et des étoiles des cieux, et les foula aux pieds. En d’autres termes, elle renversa certains gouverneurs Juifs qui se trouvaient dans cette place d’autorité; elle les traita avec la pire cruauté, en les dégradant. «Et il s’éleva jusqu’au chef de l’armée» (ce qui suppose l’Éternel lui-même); «et le sacrifice continuel fut ôté à celui-ci». Alléguer que «celui-ci» est la petite corne introduit la plus grande confusion; «la place de son sanctuaire» doit signifier celle du chef de l’armée. La personne représentée par cette petite corne doit se glorifier jusqu’au niveau même du chef de l’armée. «Et le sacrifice continuel fut ôté à celui-ci, et le lieu de son sanctuaire fut renversé. Et un temps de détresse fut assigné au sacrifice continuel, pour cause de transgression». Le texte revient alors à la petite corne: «Et elle jeta la vérité par terre, et agit, et prospéra». En d’autres termes, le verset 11, à partir de «et le sacrifice», et la première moitié du 12, forment une parenthèse. Puis, dans la dernière partie du verset 12, nous trouvons de nouveau le «elle» désignant la petite corne du verset 10, laquelle doit apparaître et traiter cruellement les Juifs, et plus cruellement encore leurs gouverneurs.

Puis nous avons, selon l’expression du prophète, «un saint qui parlait; et un autre saint dit au personnage qui parlait: Jusqu’où va la vision du sacrifice continuel et de la transgression qui désole, pour livrer le lieu saint et l’armée pour être foulés aux pieds? Et il me dit: Jusqu’à deux mille et trois cents soirs et matins; alors le lieu saint sera purifié». En général, il est probable que tout ce qui est présenté dans ce passage, sauf ce qui est sous forme de parenthèse, a eu un accomplissement partiel dans le passé. Dans Daniel ch. 11, les caractéristiques de cette petite corne, auxquelles il est fait allusion ici au ch. 8, seront décrites encore plus minutieusement. Nous y reconnaîtrons un personnage portant le nom d’Antiochus Épiphane dans l’histoire profane; ce fut un homme particulièrement mauvais. Les livres des Macchabées, quoique ne faisant pas partie de l’Écriture, sont en général vrais du point de vue historique, tout au moins pour deux d’entre eux. Ils racontent l’histoire de ce roi syro-macédonien et décrivent quels sentiments terribles il nourrissait contre Israël. Il essaya d’imposer de force aux Juifs le culte païen; il mit à mort tous ceux d’entre eux qui résistaient à ses desseins. Cela dura jusqu’à ce qu’il fut contenu et défait à la fin, en partie par les Romains et en partie par la force et le courage des Macchabées eux-mêmes; alors le temple fut purifié une fois de plus et le culte juif restauré. Antiochuse Épiphane a été, sans doute, le personnage désigné par la petite corne. Il y a en lui la même sorte de traits qui réapparaîtront dans un autre grand chef des derniers jours. La dernière partie de ce chapitre est explicite lorsque l’ange Gabriel parle au prophète et lui dit: «Comprends, fils d’homme, car la vision est pour le temps de la fin» (Dan. 8, 17). Cette parole indique que l’explication qui va suivre d’une façon plus détaillée se rapporte à ce temps futur.

À propos du versetsde Daniel 9, 27 [1]

[1] Certains commentateurs identifient le «désolateur» de ce verset à l’Antichrist; d’autres, ce qui paraît plus vraisemblable, au «roi du nord» qui est, dans un sens aussi un «antichrist».

Ci-dessous quelques extraits adaptés (ce qui est en vert est une copie de ce qui figure déjà dans le chapitre deuxième:

Une autre chose vient confirmer ce sens: ce prince romain ayant fait une alliance impie avec le peuple juif, et ayant ensuite interrompu les sacrifices et introduit l’idolâtrie (ce que l’Écriture appelle «l’abomination de la désolation»), non seulement il mettra fin au rituel juif, mais il se placera lui-même comme un objet d’adoration. Lorsque l’idolâtrie est ouvertement en rapport avec le sanctuaire, Dieu envoie sur son peuple un fléau terrible. Les Juifs avaient espéré y échapper en faisant une alliance avec ce prince: comme le dit Ésaïe, ils pensaient (naïvement) être ainsi délivrés du fléau qui inonde. Ce fléau qui inonde est probablement le roi du Nord qui devient le grand chef des puissances orientales du monde liguées contre les puissances occidentales. La masse des Juifs fera alliance avec l’empereur de l’Occident qui sera officiellement leur ami à cette époque. Mais à la moitié du terme fixé, ce même personnage introduira l’idolâtrie et la leur imposera de force. Alors viendra la catastrophe finale pour les Juifs.

 

Le prince (le «il» de ce v. 27) n’est-il pas l’Antichrist? Non; en confirmation ou complément de ce qui a été écrit dans le chapitre traitant de l’Antichrist, ce dernier régnera à Jérusalem comme faux roi des Juifs, ligué avec le prince romain, et ayant sans doute fomenté l’alliance. Il est de toute importance de bien distinguer entre ces trois grands facteurs de perversité et d’opposition à Dieu et à son peuple, tous trois mentionnés dans ce passage: le chef de l’Empire romain, l’antichrist et l’Assyrien. Il est connu que, depuis les temps de Babylone, les Juifs ne sont plus retombés dans l’idolâtrie. Leur châtiment actuel porte sur un crime plus terrible encore, le meurtre de leur Messie. D’après la parabole donnée par le Seigneur, l’esprit immonde de l’idolâtrie, sorti d’eux comme nation, n’y a jamais retrouvé sa place dès lors, bien que leur condition soit simplement celle d’une maison «vide, balayée et ornée», en d’autres termes, extérieurement orthodoxe, une forme vide. Mais à la fin cet esprit reviendra avec sept autres plus méchants que lui, et la dernière condition de la maison devient pire que la première (Matt. 12, 43-45), quand l’antichrist ou Homme de péché sera adoré comme Dieu dans le temple nouvellement relevé (2 Thes. 2). L’expression quelque peu obscure «la protection des abominations», se rapporte évidemment à ce moment: «Il confirmera une alliance avec la multitude pour une semaine; et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’offrande; et à cause de la protection des abominations, il y aura un désolateur, et jusqu’à ce que la consomption et ce qui est décrété soient versés sur la désolée» (v. 27). La «protection des abominations» représente l’idolâtrie sous l’Antichrist, l’Assyrien est le «désolateur», Jérusalem étant «la désolée». Dans le but de se protéger contre le «roi du Nord», ou l’Assyrien, la nation apostate, au lieu de s’adresser à son Dieu, recherchera la protection du chef de l’Empire romain qui marche de concert avec l’Antichrist. «Nous avons fait une alliance avec la mort, et nous avons fait un pacte avec le shéol; si le fléau qui inonde, c’est-à-dire le roi du Nord, passe, il n’arrivera pas jusqu’à nous», etc (És. 28, 15), diront-ils alors. Toutefois, cette alliance ne leur servira de rien au jour de leur calamité; elle deviendra la cause même de l’envoi du désolateur comme verge du courroux de l’Éternel (És. 10, 5).

Ainsi donc, sous la conduite du faux roi qui est l’Antichrist, ils feront une alliance de sept ans avec le chef de l’empire romain. Cette alliance, appelée «un pacte avec le shéol» (És. 28, 15), aura pour but de mettre cette nation rebelle et apostate à l’abri de «l’Assyrien», ce «fléau qui inonde» (És. 28, 15), qui est «le désolateur» (Dan. 9, 27), ou «roi du Nord» (Dan. 8, 23-27; 11, 40-45), grand ennemi extérieur d’Israël à la fin. Mais cette alliance impie amènera précisément ce fléau sur le peuple: «Au milieu de la semaine», la bête ou chef de l’empire, d’accord avec l’Antichrist, «fera cesser le sacrifice et l’offrande» (v. 27) dans le temple rebâti à Jérusalem et remplacera le culte de l’Éternel par l’idolâtrie appelée «l’abomination de la désolation» (Dan.12, 11; Matt. 24, 15). Ainsi, «à cause de la protection» accordée par le peuple apostat et son chef l’Antichrist, «aux abominations» (Dan. 9, 27), Dieu enverra «un désolateur»; c’est «l’Assyrien, verge de sa colère» (És. 9, 5-6), qui tombera à son tour sur les montagnes d’Israël «et il n’y aura personne pour le secourir» (Dan. 11, 45; 8, 25). Sa main de fer s’appesantira sur les Juifs «jusqu’à ce que la consomption» (ou jugement qui termine et consomme la colère gouvernementale de Dieu contre son peuple (És. 10, 23)), soit versée sur «la désolée» (v. 27). Cette expression désigne tout spécialement Jérusalem qui a déjà été détruite tant de fois et qui doit encore subir ce dernier assaut de l’ennemi avant sa complète délivrance. Alors «la terre sera pleine de la connaissance de l’Éternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer. Et, en ce jour-là, il y aura une racine d’Isaï, se tenant là comme une bannière des peuples: les nations la rechercheront, et son repos sera gloire» (És. 11, 9-10).

À propos des versets de Daniel 11, 21-35

Les versets 21 et suivants présentent l’histoire du roi du nord, connu, historiquement, sous le nom d’Antiochus Épiphane. L’Esprit de Dieu donne bien des détails du fait que ce roi s’était ingéré, spécialement à la fin de son règne, dans les affaires des Juifs, de leur ville et de leur sanctuaire. Sa conduite donne l’occasion de dresser un type du dernier roi du nord qui suivra les traces de son prédécesseur. Mais le crime de ce futur roi sera incomparablement plus grand aux yeux de Dieu à tel point que son jugement ne tardera pas. Ceci explique une circonstance qui a souvent embarrassé ceux qui étudient la prophétie de Daniel. Il est question, dans l’histoire prophétique d’Antiochus, d’une abomination de désolation (v. 31). Est-ce, comme supposé par plusieurs, ce à quoi notre Seigneur fait allusion en Matt. 24, 15. Ceux qui placent dans l’avenir l’accomplissement de cette abomination ont cherché à le concilier avec les faits, en supposant que, dans l’histoire d’Antiochus, l’Esprit de Dieu avait bifurqué vers le personnage futur qu’Antiochus représente. Mais (selon WK) il n’est pas nécessaire de recourir à quelque chose d’aussi peu naturel. Antiochus Épiphane n’était qu’un type, et Dan. 11, 31 ne va point au delà de son histoire si ce n’est en tant que figure d’un événement futur. En d’autres termes, jusqu’à la fin du verset 31, tout est strictement historique tout en étant, bien sûr, un type de l’avenir mais rien de plus. C’est pourquoi la réponse à la difficulté que certains trouvent dans la citation que notre Seigneur fait (selon ce qu’ils supposent) de Dan. 11, 31, est en réalité aussi claire que possible. Le Seigneur ne cite pas Dan. 11, 31. Le passage auquel Il fait allusion est celui de Dan. 12, 11 qui contient une expression pareille à celle que nous avons ici: «Et depuis le temps où le sacrifice continuel sera ôté et où l’abomination qui désole sera placée, il y aura 1290 jours». Il y a là une date précise qui fait la relation entre l’établissement de l’abomination de la désolation et la délivrance prédite par notre Seigneur en Matthieu 24; et précisément la grande détresse de Jacob est ce qui précède sa délivrance.

Il y a d’autres raisons encore pour penser que c’est ce passage de Daniel 12 que cite notre Seigneur. Si l’on considère Dan. 11, 31 et Dan. 12, 11, le point clé est que les expressions employées par le Saint Esprit, dans chacun des passages, sont différentes. Au chapitre 11,31, les termes signifient l’abomination de celui qui désole, ou du désolateur. Au chapitre 12, 11, la véritable signification est celle qui est donnée par les paroles de notre Seigneur: non pas l’abomination de celui qui rend désolé, mais «l’abomination de la désolation». Ce sont donc deux phrases distinctes. Même si elles se ressemblent, il y a une différence; et celle-ci suffit pour montrer que notre Seigneur ne parlait pas de l’abomination érigée par Antiochus, mais de celle mentionnée au chapitre 12. Il n’y a donc pas réellement de difficulté à lever du fait que la désolation du chapitre 11 est historique alors que celle du chapitre 12, sur laquelle notre Seigneur attire l’attention, est future.

En rapport avec Dan. 11, 31, quant aux «forces qui se tiendront là», ce fait est arrivé historiquement. Ce sont les généraux d’Antiochus Épiphane qui ont souillé le sanctuaire sans que ce soit là l’accomplissement complet de la profanation du sanctuaire que l’Esprit a en vue. Le Seigneur Jésus nous apprend lui-même que cet accomplissement est encore à venir (Matt. 24, 15). Longtemps après le règne de ce roi, c’est-à-dire deux ou trois siècles après Antiochus Épiphane, Jésus est venu au monde, et a parlé lui-même de l’accomplissement de cet événement comme étant encore à venir.

D’autres considérations prouvent la même chose. Les versets qui suivent (Dan. 11, 32-35), présentent, par exemple, un état de choses différent de celui qui existera lors de la tribulation future d’Israël. «Et, par de douces paroles, il entraînera à l’impiété ceux qui agissent méchamment à l’égard de l’alliance; mais le peuple qui connaît son Dieu sera fort et agira» ou, autre(s) version(s) «fera des exploits». Or, si l’on se réfère à l’Apocalypse ou à d’autres portions de l’Écriture qui traitent de l’avenir d’Israël, il peut difficilement être dit que le résidu fidèle qu’il «agira». Il aura à souffrir; mais, à n’en pas douter, des actes de puissance ne caractériseront pas ces personnes bénies, appelées à passer par la crise terrible à venir. Aux jours d’Antiochus, «être fort et agir» fut vrai des Macchabées et d’autres qui, incontestablement, furent moins une troupe de martyrs qu’un corps d’hommes excitant le courage d’Israël et résistant au fléau cruel et profane de l’époque. D’autres paroles au v. 33: «Et les sages du peuple enseigneront la multitude; et ils tomberont par l’épée et par la flamme, par la captivité et par le pillage, plusieurs jours». Une longue période de souffrance et de trouble succède, remarquons-le, à l’explosion de courage et de prouesses qui a lieu contre le désolateur; cela continue encore dans les v. 34 et 35: «Et quand ils tomberont, ils seront secourus avec un peu de secours, et plusieurs se joindront à eux par des flatteries. Et d’entre les sages il en tombera pour les éprouver ainsi, et pour les purifier, et pour les blanchir, jusqu’au temps de la fin; car ce sera encore pour le temps déterminé». Ces paroles indiquent clairement que ces choses se passent avant le temps de la fin. L’Esprit de Dieu se réfère ici à ce qui a déjà eu lieu. En conséquence nous trouvons le tableau du terrible désastre qui va «jusqu’au temps de la fin» comme il est écrit.

En conclusion, l’Esprit de Dieu fait ressortir la désolation qui atteignit alors le peuple d’Israël, et la souillure du sanctuaire, dont se rendirent coupables Antiochus ou ses généraux. Tout cela dépeint vivement les circonstances des derniers jours; mais en même temps, il est ajouté d’autres circonstances auxquelles on ne doit pas s’attendre pour ces jours-là. Autrement dit, nous arrivons ici à ce que l’on peut appeler la longue et triste période en blanc qui sépare l’histoire passée d’Israël, et ses luttes dans son pays contre les agresseurs voisins, d’avec la grande crise des derniers jours. C’est ici le point où il y a la vraie discontinuité. Certains désastres devaient continuer «jusqu’au temps de la fin; car ce sera encore pour le temps déterminé». Il n’y a pas d’endroit dans le chapitre où la discontinuité de l’histoire se place mieux qu’après le verset 35.

D’autres détails de Dan. 11, 20 à 35 (source : JND, adaptation d’extraits)

Au verset 20 nous en venons au dernier de ces rois dont nous avons l’histoire ici. Historiquement, ce roi a fait une expédition contre le roi du Midi, puis une seconde (chap. 11, 29). En plus de ces deux rois (du Nord et du Midi), une autre puissance se manifeste, la puissance de l’Occident (Kittim): «Au temps déterminé il retournera et viendra dans le midi; mais il n’en sera pas la dernière fois comme la première; car les navires de Kittim viendront contre lui; et il sera découragé, et retournera.». Ainsi donc, la puissance de l’Occident commence à s’introduire dans l’histoire des deux monarchies et le peuple de Dieu se trouvait là entre la monarchie du Nord et celle du Sud. Mais lors de la dernière expédition, dont il est question ici, les navires de Kittim arrivent sur la scène. Il ne s’agit plus seulement de deux rois orientaux puisque les navires de l’Occident, de l’autre côté de la Méditerranée, interviennent.

Ensuite il y a «ceux qui abandonnent la sainte alliance», c’est-à-dire, d’une part les Juifs reconnus comme objets de l’alliance de Dieu, et ceux qui ont abandonné cette alliance; d’autre part ceux de l’Occident, du Nord de la Méditerranée qui se mêlent de la querelle. Ces nouveaux éléments changent complètement la scène. Alors, au verset 31, nous avons le dernier de ces rois, c’est-à-dire des rois du Nord, devant nos yeux: «Et des forces se tiendront là de sa part».

Ces mots peuvent signifier soit un lieutenant d’un roi, quelqu’un qui prend sa place comme commandant, ou quelqu’un qui lui succède dans la régence. «Des forces se tiendront là… et elles (ces forces) profaneront le sanctuaire de la forteresse, et ôteront le sacrifice continuel, et elles placeront l’abomination qui cause la désolation» (v. 31). Ce passage, à n’en pas douter, se rapporte aux actes d’Antiochus Épiphane, lors de son retour d’Égypte, quand les navires de Kittim l’ont arrêté dans ses desseins, mais la circonstance est de toute importance, quoique ce ne soit ici qu’un accomplissement partiel qui donne la figure par anticipation de ce qui arrivera à la fin, parce que l’acte même est ce qui nous donne, lorsqu’il sera réellement accompli, la date de la fin de l’indignation. Pour en revenir au verset 31 de Dan. 11, quant aux «forces qui se tiendront là», ce fait est arrivé historiquement. Ce sont les généraux d’Antiochus Épiphane qui ont souillé le sanctuaire. Il ne s’agit pas, là, de l’accomplissement complet de la profanation du sanctuaire que l’Esprit a en vue. Le Seigneur Jésus nous apprend lui-même que cet accomplissement est encore à venir (Matt. 24, 15). Longtemps après le règne de ce roi, c’est-à-dire deux ou trois siècles après Antiochus Épiphane, Jésus est venu au monde, et a parlé lui-même de l’accomplissement de cet événement comme étant encore à venir. Nous avons encore une autre preuve très évidente de l’époque où ces choses atteindront leur dénouement final. Cette preuve se trouve au commencement du chapitre 12 de notre prophète Daniel, au v. 1: «Ce sera un temps de détresse tel, qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il existe une nation jusqu’à ce temps-là».

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