Gog et Magog et les rois de l’Orient. Ézéchiel ch. 38 et 39

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Les passages de la Bible précèdent les notes. Le tout représente environ 10 pages au format A4
(pour les signes de type [1], dans le texte,  = voir les notes complémentaires en fin de l’article)

 Ézéchiel 38
* 1 Et la parole de l’Éternel vint à moi, disant: 2 Fils d’homme, tourne ta face vers Gog, le pays de Magog, [le] prince de Rosh, de Méshec et de Tubal, et prophétise contre lui,3 et dis: Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Voici, j’en veux à toi, Gog, prince de Rosh, de Méshec et de Tubal! 4 et je te ferai retourner, et je mettrai un anneau dans tes mâchoires, et je te ferai sortir, toi et toute ton armée, chevaux et cavaliers, tous parfaitement équipés, un grand rassemblement, avec le bouclier et l’écu, tous portant l’épée; 5 avec eux la Perse, Cush, et Puth*, ayant tous des boucliers et des casques; 6 Gomer et toutes ses bandes; la maison de Togarma, du fond du nord, et toutes ses bandes, — beaucoup de peuples avec toi. 7 Prépare-toi, et tiens-toi prêt, toi et tout ton rassemblement qui est assemblé auprès de toi, et sois leur chef. 8 Après beaucoup de jours tu seras visité: à la fin des années tu viendras dans le pays délivré* de l’épée [et] rassemblé d’entre beaucoup de peuples, sur les montagnes d’Israël qui ont été une désolation perpétuelle, vers ceux qui sont sortis d’entre les peuples et qui habitent tous en sécurité. 9 Et tu monteras, tu viendras comme une tempête, tu seras comme une nuée pour couvrir le pays, toi et toutes tes bandes, et beaucoup de peuples avec toi.
10
Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Il arrivera en ce jour-là, que des choses monteront dans ton cœur et que tu concevras une mauvaise pensée; 11 et tu diras: Je monterai dans un pays de villes ouvertes, je viendrai vers ceux qui sont tranquilles, qui habitent en sécurité, qui tous habitent là où il n’y a pas de murailles et chez qui il n’y a ni barres ni portes, 12 pour emporter un butin et faire un pillage, pour tourner ta main sur des lieux désolés [de nouveau] habités, et sur un peuple rassemblé d’entre les nations, qui a acquis du bétail et des biens, et habite le centre* du pays. 13 Sheba, et Dedan, et les marchands de Tarsis, et tous ses lionceaux, te diront: Est-ce pour emporter un butin que tu es venu? est-ce pour faire le pillage que tu as assemblé ton rassemblement [de peuples], pour enlever de l’argent et de l’or, pour prendre le bétail et les biens, pour emporter un grand butin?
14
C’est pourquoi, fils d’homme, prophétise, et dis à Gog: Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: En ce jour-là, quand mon peuple Israël habitera en sécurité, ne le sauras-tu pas? 15 Et tu viendras de ton lieu, du fond du nord, toi et beaucoup de peuples avec toi, tous montés sur des chevaux, un grand rassemblement et une nombreuse armée; 16 et tu monteras contre mon peuple Israël comme une nuée, pour couvrir le pays. Ce sera à la fin des jours; et je te ferai venir sur mon pays, afin que les nations me connaissent, quand je serai sanctifié en toi, ô Gog! devant leurs yeux.
17
Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: N’es-tu pas celui dont j’ai parlé dans les jours d’autrefois, par mes serviteurs les prophètes d’Israël, qui, en ces jours-là, pendant des années, ont prophétisé que je te ferais venir contre eux? 18 Et il arrivera en ce jour-là, au jour où Gog viendra contre la terre d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel, que ma fureur me montera au visage; — 19 et je parle dans ma jalousie, dans le feu de mon courroux: Oui, en ce jour-là, il y aura une grande commotion sur la terre d’Israël; 20 et les poissons de la mer, et les oiseaux des cieux, et les bêtes des champs, trembleront devant moi, et tout ce qui rampe sur la terre, et tout homme qui est sur la face de la terre; et les montagnes seront renversées, et les hauts rochers s’écrouleront, et toutes les murailles tomberont par terre. 21 Et j’appellerai contre lui l’épée sur toutes mes montagnes, dit le Seigneur, l’Éternel; l’épée de chacun sera contre son frère. 22 Et j’entrerai en jugement avec lui par la peste et par le sang; et je ferai pleuvoir une pluie torrentielle, et des pierres de grêle, du feu et du soufre, sur lui et sur ses bandes, et sur les peuples nombreux qui seront avec lui. 23 Et je me glorifierai et je me sanctifierai, et je serai connu aux yeux de beaucoup de nations; et elles sauront que je suis l’Éternel.

/ v. 5 : voir 27:10 ; 30:5. — v. 8 : plutôt : rétabli. / v. 12 : ou : la partie élevée ; litt.: le nombril.


Ézéchiel 39

1
Et toi, fils d’homme, prophétise contre Gog, et dis: Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Voici, j’en veux à toi, Gog, prince de Rosh, de Méshec et de Tubal; 2 et je te ferai retourner, et je te mènerai, et je te ferai monter du fond du nord, et je te ferai venir sur les montagnes d’Israël. 3 Et j’abattrai ton arc de ta main gauche, et je ferai tomber tes flèches de ta main droite; 4 tu tomberas sur les montagnes d’Israël, toi et toutes tes bandes, et les peuples qui seront avec toi; je te donnerai en pâture aux oiseaux de proie de toute aile, et aux bêtes des champs; 5 tu tomberas sur la face des champs; car moi, j’ai parlé, dit le Seigneur, l’Éternel. 6 Et j’enverrai un feu en Magog et parmi ceux qui habitent les îles en sécurité; et ils sauront que je suis l’Éternel. 7 Et je ferai connaître mon saint nom au milieu de mon peuple Israël, et je ne profanerai plus mon saint nom; et les nations sauront que je suis l’Éternel, le Saint en Israël.
8
Voici, cela vient et s’accomplit, dit le Seigneur, l’Éternel: c’est ici le jour dont j’ai parlé. 9 Et les habitants des villes d’Israël sortiront et allumeront du feu, et brûleront les armes, et les écus, et les boucliers avec les arcs, et les flèches, et les épieux*, et les piques; et ils en feront du feu pendant sept ans. 10 Et ils n’apporteront point de bois des champs et ils n’en couperont point des forêts, car ils feront du feu avec des armes; et ils butineront ceux qui les ont butinés, et ils pilleront ceux qui les ont pillés, dit le Seigneur, l’Éternel.
11
Et il arrivera, en ce jour-là, que je donnerai là à Gog un lieu pour sépulcre en Israël, la vallée des passants, à l’orient de la mer; et le chemin sera [ainsi] fermé aux passants, et on enterrera là Gog et toute la multitude; et on l’appellera la vallée de Hamon-Gog*. 12 Et la maison d’Israël les enterrera pendant sept mois, pour purifier le pays; 13 et tout le peuple du pays les enterrera; et ce sera un renom pour eux, le jour où je me glorifierai, dit le Seigneur, l’Éternel. 14 Et ils mettront à part, pour un [service] continuel, des hommes qui parcourront le pays [et] qui, avec les passants, enterreront ceux qui seront demeurés sur la face du pays, pour le purifier: au bout de sept mois ils en chercheront. 15 Et les passants passeront par le pays, et s’ils voient un ossement d’homme, ils élèveront à côté de lui un signal, jusqu’à ce que les enterreurs l’aient enterré dans la vallée de Hamon-Gog*; 16 et le nom de la ville aussi sera Hamona*. Ainsi on purifiera le pays.
17
Et toi, fils d’homme, ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Dis aux oiseaux de toute aile, et à toutes les bêtes des champs: Assemblez-vous et venez, réunissez-vous de toutes parts vers mon sacrifice que je sacrifie pour vous, un grand sacrifice sur les montagnes d’Israël, et mangez de la chair et buvez du sang. 18 Vous mangerez la chair des forts, et vous boirez le sang des princes de la terre, / des béliers, des agneaux, des boucs, des bœufs, tous, bêtes grasses de Basan. 19 Vous mangerez de la graisse à satiété, et vous boirez du sang à en être enivrés, du sacrifice que j’ai sacrifié pour vous. 20 Et à ma table vous serez rassasiés de chevaux et d’attelages, d’hommes forts et de toute sorte d’hommes de guerre, dit le Seigneur, l’Éternel. 21 Et je mettrai ma gloire parmi les nations; et toutes les nations verront mon jugement, que j’aurai exécuté, et ma main, que j’aurai mise sur eux. 22 Et la maison d’Israël saura que je suis l’Éternel, leur Dieu, dès ce jour-là et dans la suite. 23 Et les nations sauront que la maison d’Israël est allée en captivité à cause de son iniquité, parce qu’ils ont été infidèles envers moi, et que je leur avais caché ma face, et que je les avais livrés en la main de leurs ennemis, et ils sont tous tombés par l’épée. 24 Je leur ai fait selon leur impureté et selon leurs transgressions, et je leur ai caché ma face.
25
C’est pourquoi, ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Maintenant je rétablirai les captifs de Jacob et j’aurai compassion de toute la maison d’Israël, et je serai jaloux de mon saint nom, 26 et ils porteront [en eux] * leur confusion, et toutes leurs infidélités par lesquelles ils ont été infidèles envers moi, alors qu’ils habiteront en sécurité dans leur terre et qu’il n’y aura personne qui les effraye, 27 quand je les aurai ramenés d’entre les peuples et que je les aurai rassemblés des pays de leurs ennemis, et que je serai sanctifié en eux aux yeux de beaucoup de nations. 28 Et ils sauront que je suis l’Éternel, leur Dieu, parce que je les ai emmenés captifs parmi les nations, et que je les aurai rassemblés dans leur terre, et que je n’en aurai laissé là aucun de reste. 29 Et je ne leur cacherai plus ma face, parce que j’aurai répandu mon Esprit sur la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel.
/  v. 9 : hébreu : bâtons de main.  / v. 11, 15 : multitude de Gog. / v. 16 : multitude. / v. 26 : d’autres : quand ils auront porté.

Apocalypse 16, 12
Et le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve Euphrate ; et son eau tarit, afin que la voie des rois qui viennent de l’orient fût préparée.

Quelques notes

D’abord quelques généralités sur les deux chapitres
(Adaptées sur la base de différentes sources dont celles de JND et WK)

Remarque sur les mots Gog et Magog d’Apoc. 20, 8 ? Le Gog d’Ézéchiel 38 et 39 est le chef personnel des peuples russes faisant partie de ce vaste empire. Magog est son pays. Gog est le dernier ennemi d’Israël détruit par le Seigneur au commencement du millénium. Sa destruction est complète et sa ruine définitive. Les essaims de peuples rassemblés par Satan à la fin du millénium sont appelés symboliquement et non à la lettre Gog et Magog. Gog a déjà été détruit, et, dans l’Apocalypse, aucune place dans aucune des quatre parties du monde ne peut lui être assignée. La tentative de détruire Israël, que Gog et Magog firent au commencement, nous la voyons se répéter sur une plus grande échelle à la fin. Nous pouvons en conclure que ces noms de Gog et Magog ont une  signification symbolique dans ce livre de visions et de symboles qu’est l’Apocalypse.

Éz. 38 et 39. Gog est, en quelque sorte, similaire à l’Assyrien et/ou au roi du Nord. Les livres de Zacharie et d’Ésaïe présentent aussi l’Assyrien. Mais voyons l’enseignement d’Ézéchiel

Ces chapitres 38 et 39 sont dans la deuxième partie du livre d’Ézéchiel; elle s’ouvre par une sorte de parenthèse; il y a transition dans laquelle le prophète annonce sept objets de jugement parmi les nations voisines d’Israël, sans tenir compte de l’époque où ces peines seront subies et en les groupant selon une unité morale (ch. 25-32). Ensuite il revient à Israël, et ouvre le terrain individuel sur lequel Dieu agirait désormais envers lui (ch. 33); il dénonce d’abord les bergers et les princes coupables (ch. 34), puis l’inimitié de la montagne de Séhir (ch. 35), puis il garantit la restauration morale (ch. 36) et la restauration collective (ch. 37) de tout Israël. Et il y a (ch. 38-39) la destruction de Gog et de toutes ses armées. Enfin il annonce le retour de la gloire de Dieu, avec le rétablissement du sanctuaire, des rites et de la sacrificature dans le pays enfin rendu saint, et la nouvelle répartition des douze tribus comme nation sous le gouvernement du prince; car depuis ce jour-là le nom de la ville doit être Jéhovah-Shamma (ch. 40-48).

Il est bien de relever aussi que les chapitres 36 et 37, ainsi que les 38 et 39, pris ensemble, ne sont pas consécutifs. Ils traitent des sujets à part et complets, deux sujets pour les chapitres 36 et 37 et un sujet dans les chapitres 38 et 39. Ces sujets présentent l’introduction de la bénédiction d’Israël en rapport avec le sujet traité, et se terminant avec l’assurance qu’elle serait finale et perpétuelle. Le sujet de toutes ces prophéties, c’est la terre et les bénédictions de Dieu sur la terre d’Israël. Cette terre appartenait à l’Éternel, et il ne la voulait pas souillée. Exécutant ses jugements sur Israël, il le chasse du pays. Et lorsqu’il a purifié ce peuple, il fait comprendre aux nations comme à Israël, quelles sont ses voies à cet égard; il agit en pleine grâce envers son peuple et donne à connaître que c’est son peuple, qu’Il veut être sanctifié, et qu’il est sanctifié au milieu de lui

Dans les chapitres 38 et 39 de son livre, Ézéchiel a une nouvelle vision qui n’est pas liée à la précédente: la grande invasion du Nord au temps de la fin. Sous l’égide de Gog, (probablement la Russie) se forme une grande confédération de peuples du nord et de l’Extrême-Orient, «beaucoup de peuples» dont Gog est le chef. Cette confédération préparée depuis longtemps (v. 7), après beaucoup de jours, à la fin des années, envahira la Palestine, (v. 8) où les Israélites habiteront déjà en sécurité, délivrés de l’épée. Il semble donc, sans que l’on puisse être absolument catégorique à ce sujet, qu’il s’agisse d’événements se produisant après la destruction des armées d’occident conduites par la bête lors de l’apparition glorieuse du Seigneur. Le fait saillant est que cette immense armée qui aura pensé ne faire qu’une bouchée de la petite Palestine, sera anéantie sur les montagnes d’Israël par la parole du Seigneur. «J’appellerai contre lui l’épée sur toutes mes montagnes, dit le Seigneur l’Éternel; …j’entrerai en jugement avec lui par la peste et par le sang; et je ferai pleuvoir une pluie torrentielle, et des pierres de grêle, du feu et du soufre, sur lui et sur ses bandes et sur les peuples nombreux qui seront avec lui… tu tomberas sur la face des champs; car moi, j’ai parlé, dit le Seigneur l’Éternel» (ch. 38, 21 à 39, 5). Sept ans seront nécessaires pour détruire les armements accumulés (39, 9); sept mois pour ensevelir tous les tués (v. 12). Par de tels événements, «la maison d’Israël saura que je suis l’Éternel» et toutes les nations Le reconnaîtront. Sa gloire brillera alors par toute la terre et sa grandeur apparaîtra aux yeux de tous.

À propos d’Ézéchiel 38
Ézéchiel décrit, au chapitre 38 de son livre, l’invasion de la Palestine par l’Assyrien, qu’il désigne sous le nom de Gog [1]. L’Éternel commande à son serviteur de prophétiser contre Gog et de lui dire: «Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel: Voici, j’en veux à toi, Gog, prince de Rosh, de Méshec et de Tubal!» (v. 1-3) [2]. Gog est à la tête de troupes innombrables, comprenant également celles fournies par ses alliés. À ce moment-là, Israël aura réintégré son pays et sera reconnu de Dieu comme son peuple. Il habitera même en sécurité sur sa terre (v. 8 et 14). Dieu annonce ce qui se produira alors, disant à Gog: «Et tu viendras de ton lieu, du fond du nord, toi et beaucoup de peuples avec toi, tous montés sur des chevaux, un grand rassemblement et une nombreuse armée; et tu monteras contre mon peuple Israël comme une nuée, pour couvrir le pays. Ce sera à la fin des jours; et je te ferai venir sur mon pays, afin que les nations me connaissent, quand je serai sanctifié en toi, ô Gog! devant leurs yeux» (v. 15 et 16). Il envahira la Palestine surtout dans le dessein de s’emparer des richesses qui y seront accumulées. «Et tu diras: Je monterai dans un pays de villes ouvertes… pour emporter un butin et faire un pillage, pour tourner ta main… sur un peuple rassemblé d’entre les nations, qui a acquis du bétail et des biens…; pour enlever de l’argent et de l’or, pour prendre le bétail et les biens, pour emporter un grand butin» (v. 11 et suiv.). Cependant, cet ennemi d’Israël sera aussi châtié (ch. 39).

Versets 2 – 3 : Qui est Gog, le principal chef de Méshec et de Jubal ? (tiré du ME 1928).
La version grecque de l’Ancien Testament, com­mencée environ trois cents ans avant Christ, et qui a été souvent citée par notre Seigneur et les écrivains du Nouveau Testament, dit: «Gog, prince de Rosh, de Méshec et de Tubal». Sans doute s’agit-il ici de la puissance russe et des races scythes faisant partie de son vaste empire. Gog est le terme symbolique pour désigner le chef ou l’empereur de toutes les Russies. Magog est son pays, c’est aussi un nom symbolique. S’il res­tait le moindre doute sur cette interprétation, le nom des anciennes capitales de cet empire le ferait disparaître. Le siège du gouvernement pour la Russie d’Asie est Tubalou Tobolsk; tandis que la capitale de la Russie d’Europe, jusqu’à l’inva­sion de Napoléon, était Méshec ou Moscou. Ainsi la Russie, bien des siècles avant qu’elle fût connue de ce nom, est distinctement désignée dans la Parole de Dieu; son chef Gog, avec la Perse et d’autres pays comme alliés, se mettra orgueilleusement à leur tête pour dépouiller et détruire Israël rétabli dans son pays et habitant en sûreté dans ses villes et dans ses villages sans murailles. Gog et ses alliés couvriront Israël comme une nuée. Mais ils finiront misérablement et trouveront leur tombeau sur les montagnes et dans les plai­nes d’Israël.
Cette invasion de Canaan par Gog a lieu après le retour d’Is­raël dans son pays et pendant que Christ y est. Christ y sera avec tous ses saints, probablement au commencement ou peu après le commencement du millénium.
Dans le v. 2, le second mot hébreu correspond à un nom Gentil (Rosh) tout comme Meshec et Tubal. C’était en fait trois grandes tribus, que les anciens appelaient les Scythes; la première d’entre elle dérivait apparemment son nom de la proximité en ce temps-là de la rivière Rha, ou Volga (bien que certains pensent à l’Araxes), ce qui a fourni le mot moderne «Russe», comme les autres mots sont reproduits dans Moscou ou Moscovie, et dans Tobolsk.

Considérons maintenant le début de cette prédiction remarquable. Qui peut nier que le développement rapide et immense de l’empire russe apporte un témoignage qui ne trompe pas sur le jugement à venir, déclaré si longtemps à l’avance?

Versets 1 à 9 : la situation est définie clairement à tous égards, sauf les noms qui semblent être probablement symboliques. C’est le dernier ennemi d’Israël auquel nous sommes confrontés. Il habite le pays de Magog, ce fils de Japhet (Gen. 10, 2) qui se répandit en son temps sur les vastes steppes de ce que les anciens appelaient la Scythie. Il est le chef unique (ou: autocrate) de toutes les Russies, prince de Rosh, Meshec et Tubal. Nous le voyons ici lui-même, son pays et son peuple. Mais le Seigneur l’Éternel est contre lui: au lieu de reconnaître le bien qui arrive au peuple si longtemps tourmenté, il voudrait bien s’agrandir lui-même, et se trouve ainsi en rangées non pas simplement contre l’Israël de Dieu, mais contre le Dieu d’Israël. «Maudit qui se confie en l’homme, et qui fait de la chair son bras» (Jér. 17, 5); Gog en fournit la preuve. Car l’Éternel déclare qu’Il le fera retourner, lui mettra un anneau dans les mâchoires et le fera sortir lui et toute son armée.
Comme leçon finale, il sera démontré qu’aucun roi n’est sauvé par la multitude de son armée, que l’homme puissant n’est pas délivré par sa grande force, et que le cheval est une chose vaine pour sauver (Ps. 33, 16-17). Israël finira par faire partie des pauvres en esprit (Matt. 5, 3); l’Éternel dissipera le conseil des nations et mettra à néant les desseins des peuples (Ps. 33, 10). C’est là qu’ils viennent parfaitement équipés, un grand rassemblement, avec le bouclier et l’écu, tous portant l’épée; la Perse est là aussi, obligée de suivre le puissant chef du Nord, avec Cush et Puth, Gomer et toutes ses bandes, la maison de Togarma et toutes ses bandes: il y a vraiment beaucoup de peuples avec Gog! (v. 4-6). C’est avec une ironie grave qu’il lui est dit d’être prêt et de se préparer, lui et toute sa vaste confédération, et d’être leur garde (ou: leur chef) — s’il le pouvait! (v. 7).
L’avertissement prophétique aura été donné bien longtemps à l’avance. Aucune grande nation du monde d’autrefois n’a été si lente à se mettre à la tête des multitudes de l’est. Mais quel que soit le retard, l’époque est vue d’une manière vivante par le voyant du Kébar: «Après beaucoup de jours tu seras visité: à la fin des années tu viendras dans le pays» d’Israël, où le peuple habite alors en sécurité (v. 8). Gog vient comme une tempête, comme une nuée pour couvrir le pays (v. 9). Mais aucune arme préparée contre Israël ne peut prospérer: ainsi en est-il de leur héritage quand leur justice est de l’Éternel. Ils peuvent être encore en petit nombre, et leurs adversaires innombrables, mais qu’est-ce pour le Seigneur, sinon une occasion de se manifester Lui-même comme l’ennemi des ennemis de Son peuple? Gog le découvre, comme nous le verrons, mais trop tard pour lui-même et trop tard pour son immense suite et pour ceux qu’il a laissés tranquilles dans son pays. C’est le jour de la juste rétribution et du gouvernement divin sur la terre, quand le meurtrier, si longtemps dans l’éloignement, retourne dans la terre de sa possession (Nomb. 35). Dieu ne vengerait-Il pas Ses élus, quand celui qui se confie dans ses multitudes sans nombre, jette son regard avide (v. 12-13) sur le pays sur lequel les yeux de l’Éternel reposent continuellement ? (2 Chr. 7, 16).

Versets 10 à 13 : cette prophétie suppose que le peuple est déjà rentré dans son pays, le peuple tout entier et non pas seulement un résidu comme après la captivité à Babylone, ou le retour très partiel des Juifs, dans leur état reconnu par une grande partie des nations, à partir de 1948. Mais il y a plus. Cette prophétie implique une condition de tranquillité insoupçonnée différente de toute autre période de l’histoire passée d’Israël. Gog voudra en tirer avantage, mais ce sera sa ruine. Il ne croit pas à l’amour de Dieu pour Son peuple, et ne pense pas un instant qu’Il puisse prendre place au milieu d’eux pour les défendre contre leurs ennemis (v. 10-12). Si le jour est venu pour Israël d’être béni par la grâce de Dieu, ce jour n’en est pas moins le jour du jugement des nations. Dans l’ordre, c’est le dernier jugement qui est présenté ici. C’est probablement celui qui a la plus vaste portée. Il y a une leçon terriblement impressionnante pour cette dernière alliance de nations avant le règne de paix et de justice. Rien ne dépasse la puissance de la description qu’en fait le prophète. Gog comptait trouver une proie facile dans un peuple apparemment si exposé et si faible. Il ne songe pas un instant que, sur ces montagnes d’Israël, lui et son immense armée vont bientôt périr par la main de l’Éternel. Ceux qui combattent effectivement sont pris à leur propre piège et ceux qui assistent au combat devront apprendre que Celui dont le nom est l’Éternel, est le Très-Haut, Souverain sur toute la terre. Selon le v. 13 et en relation avec le Ps. 58, 11, on a l’assurance que, finalement, il y a un fruit pour le juste et un Dieu qui juge sur la terre. D’où:

Versets 14 à 16 : la chute de Gog est annoncée expressément pour la «fin des jours» ainsi que pour «le jour où Israël habitera en sécurité». Non seulement il n’y a rien eu de semblable aux jours de Zorobabel, comme Theodoret l’imagine, ni au temps où Antiochus persécutait le résidu rentré au pays, mais l’envergure même de la destruction interdit de pareilles applications. Jamais, depuis l’époque d’Ézéchiel, il n’y a eu le moindre point concordant avec ce qui est décrit. C’est pourquoi il n’y a pas le moindre doute que l’accomplissement de cette prédiction est encore à venir.

Versets 17 à 23 : plusieurs auteurs prétendent que Gog serait le grand opposant occidental des Juifs, comme dans Daniel et autres. C’est méconnaître notre prophète qui n’entre jamais dans le système des quatre puissances impériales devant fouler Jérusalem aux pieds jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis. Nébucadnetsar lui-même est considéré comme un serviteur de l’Éternel (Ezé. 29, 17-21; Jér. 43, 10) pour accomplir Son œuvre. Gog appartient à une catégorie d’ennemis ayant un autre caractère; il périt plus tard, quand aveuglé par sa convoitise d’agrandissement territorial, il ne voit pas qu’en cherchant à piller et à détruire Israël, il s’attaque à l’Éternel. Ésaïe parle de lui au chapitre 33, et ailleurs en termes plus généraux. L’attention est attirée ici sur l’ancienneté et la durée des prédictions relatives à cet effort final (v. 17). Mais après tout, Dieu seul gouverne, quels que soient l’orgueil, l’avidité ou la volonté de Gog: l’Éternel l’amène contre Israël pour sa propre destruction. Et quand il arrive, «Ma fureur, dit le Seigneur, l’Éternel, me montera au visage» (littéralement «au nez»). Plus de craintes pour le pays d’Israël, plus besoin de nouveaux coups portés aux Gentils, du moins jusqu’au rassemblement de nations qui aura lieu mille ans après, auquel l’invasion de ce ch. 38 prête son nom: l’une est au commencement du règne du Messie, l’autre à la fin.

Ce ch. 38 ne présente pas pas autre chose que la dernière destruction d’ennemis d’Israël avant le millénium: cela doit ressortir clairement de son contenu, sans parler du chapitre 39, et de tout le reste de la prophétie. Prendre ces paroles pour de simples symboles de révolution politique, ne repose sur aucun fondement, et est même contraire au contexte. Il n’est pas question d’un quelconque changement de gouvernement en Israël, et le peuple n’est pas soumis à de nouvelles souffrances; ses ennemis lointains rassemblés sur leurs collines vont périr pour toujours. Le formidable ébranlement en Canaan ajoute à la solennité de la scène; tout est atteint, le pays et la mer, le ciel et la terre; c’est une reconnaissance que Celui qui a tout créé épouse la cause d’Israël; non seulement les ennemis se massacrent mutuellement, mais la peste et le sang, les pluies torrentielles, les grands grêlons, le feu et le soufre entrent en action. Il n’est pas étonnant que même le rationaliste Rosenmüller est forcé de reconnaître qu’il est impossible qu’il puisse s’agir ici d’Antiochus Épiphane. Cette prophétie ne constitue pas une difficulté pour le croyant qui s’attend à ce que Dieu agisse dans le futur en faveur d’Israël. Les efforts pour l’appliquer à l’Église sont ridicules, voire un péché flagrant d’incrédulité, car ils faussent toute pensée correcte relative à la position du chrétien et au fait qu’il est appelé à souffrir sur la terre et à régner en résurrection et en gloire avec Christ à Sa venue.

La pensée (fin 18/19ème siècle) qu’il s’agirait ici des Turcs était sans fondement; Dieu leur a permis au contraire de posséder le pays pendant des centaines d’années, comme un défi insultant à l’égard de la chrétienté aussi coupable et idolâtre que les Juifs l’étaient avant la déportation à Babylone. Mais ici c’est au contraire le puissant chef du nord dans les derniers jours, suivi par les myriades de l’orient jusqu’au sud de l’Asie, et il périt avec toute son armée sous le jugement de Dieu le plus éclatant, au moment où il essayait de s’emparer du pays d’Israël après le retour du peuple de sa longue dispersion.

Autres notes
Gog cherche à envahir Israël sans crainte de l’Éternel. Semble-t-il qu’il n’a pas même l’idée que l’Éternel soit là; son orgueil l’aveugle. Il est aussi important de remarquer qu’Ézéchiel ne parle ni de la première venue de Christ, ni de la seconde, ni des circonstances des Juifs en rapport avec les empires des gentils. Ceux-ci ne paraissent que comme instruments, accomplissant la volonté de Dieu. Le prophète met en scène l’Éternel et Israël. Les jugements de l’Éternel sur la terre le font connaître également aux nations et à Israël dont, pour ce dernier, les bénédictions aussi. Ces jugements et ces bénédictions font connaître aux nations qu’Israël est allé en captivité en raison de ses péchés. Ce point est  important dans les voies de Dieu. Dans toutes les voies de Dieu ainsi présentées, la venue du Seigneur non seulement ne paraît pas, mais n’a pas de place. C’est une autre série de pensées et de révélations de l’Esprit de Dieu, un autre ordre d’événements.

Outre le grand nombre de versets où il est dit: «Et ils sauront que je suis l’Éternel», les passages suivants montrent la pensée dominante de ces déclarations et de ces jugements de Dieu. Cette pensée est la manifestation de son gouvernement sur la terre, gouvernement qui devait mettre en évidence le vrai caractère de Dieu et en assurer la vraie démonstration dans le monde, malgré l’infidélité de son peuple, et cela en grâce comme en sainteté: chapitres 36,17-23, 36; 39, 7-23, 24, 28. Ainsi, à l’égard de ceux d’Israël, chapitre 3, 30; de l’ennemi, chapitres 35, 12 et 37, 28.

Ce qui précède quant à Gog suppose que tous les événements qui se rapportent à la venue du Fils de l’homme, du ciel, sont omis dans les écrits de ce prophète. Le livre ne traite que des voies gouvernementales de Dieu sur la terre, de l’Éternel en Israël. La puissance désignée par Gog est celle du nord, en dehors du territoire des bêtes de Daniel. Ne doutons pas que la vraie traduction ne soit prince de Rosh, Méshec et Tubal, ainsi que bien des savants l’ont remarqué. Cush et Puth étaient sur l’Euphrate comme sur le Nil. La Perse est connue. Togarma est le nord-ouest de l’Asie mineure. L’audace de ce roi fait éclater la colère de l’Éternel.

Ajoutons, pour faciliter l’établissement des rapports avec d’autres passages, qu’il est hors de doute que Jésus ne doive régner dans le caractère de David avant de porter celui de Salomon. Il a souffert comme David chassé par la famille de Saül. Le résidu y passera en principe; c’est la clef des Psaumes. Il régnera comme David, Israël étant béni et accepté; mais tous ses ennemis n’étant pas encore détruits; et enfin, comme Salomon, c’est-à-dire comme prince de paix. Bien des passages, comme Michée 5, plusieurs chapitres dans Zacharie, Jér. 51, 20-21; Ézéch. 25, 14, parlent de ce temps dans lequel Israël déjà réconcilié, reconnu et en paix au-dedans, sera l’instrument de l’exécution des jugements de l’Éternel au-dehors (comp. És. 11, 10-14).

Tout ce qui se rapporte donc à la destruction des empires qui forment le sujet des prophéties de Daniel, ne trouve pas une place dans les prophéties de ce livre, ni ce qui se passe pour mettre Israël de nouveau en relation avec Dieu, ni les conséquences, pour les Juifs, du rejet de Christ. Il faut chercher ces sujets ailleurs, dans Daniel par exemple, dans Zacharie, et plus généralement dans Ésaïe. Ici, Dieu se fait connaître en Israël; Gog prince de Rosh, Méshec et Tubal, tombent sur les montagnes d’Israël, et l’Éternel se fait connaître aux yeux de plusieurs nations, chapitre 38, 21-23. Le jugement s’étendra au pays de Gog et aux îles (ch. 39, 6); le nom de l’Éternel sera connu au milieu d’Israël; les païens connaîtront que l’Éternel, le Saint, est en Israël (ch. 39, 7). La gloire de l’Éternel étant ainsi manifestée au milieu des nations, Israël même saura, dès ce jour, que c’est Lui, l’Éternel, qui est son Dieu; et les nations, que c’est l’iniquité d’Israël qui a fait venir le jugement sur lui, et non pas l’Éternel qui a manqué en puissance ou dans la fermeté de ces conseils (ch. 39, 22-24). En un mot, l’Éternel et son gouvernement seront pleinement connus en Israël et à toute la terre par le moyen de ce peuple, et dès lors Dieu ne lui cacherait plus jamais sa face. Son Esprit sera répandu sur son peuple. Les versets 25-29 du ch. 39 présentent un résumé des voies de Dieu envers lui pour l’établissement de son gouvernement et pour se faire connaître au milieu d’eux.

À propos d’Ézéchiel 39
Dieu atteindra par ses juge­ments le pays de Gog (la Russie) et ses alliés. La guerre sévira pendant sept ans (v. 9). Les richesses des spoliateurs enrichiront aussi les dépouillés; et il faudra sept mois pour ensevelir Gog et ses multitudes in­nombrables. Le châtiment de Gog, ennemi d’Israël,  est prononcé dans les v. 3 et suivants. Nous y voyons, par exemple, l’énormité des instruments guerriers utilisés par Gog avec ces sept années (on fera du feu avec l’arsenal) et la grandeur du carnage avec ces sept mois (pour enterrer les cadavres).  

Ce jugement contre Gog fera triompher la gloire de Christ parmi les nations et achèvera la délivrance d’Israël (selon v. 21 et suivants).

Ce chapitre reprend donc l’accusation publique que Dieu fait contre le grand ennemi du nord. Sa multitude et ses ressources formidables sont exposées, mais leur immensité avec la destruction complète à laquelle elles aboutissent, ne feront que rehausser la victoire de l’Éternel en faveur de Son peuple.

Versets 1 à 7 : les jugements de Dieu sont, comme d’habitude, en rapport avec le péché d’un peuple, qu’il s’agisse d’Israël apostat ou d’autres nations ou acteurs tels que la bête et le faux-prophète. Le sort de ces deux derniers acteurs est effrayant au-delà de toute expression lorsqu’ils sont jetés dans l’étang de feu sans autre forme de procès. Il semble qu’il doive en être de même de la petite corne de Daniel 8 (ou roi du nord de Daniel 11). Ils se sont mêlés de ce que Dieu avait contre son peuple, avec mépris et forces destructrices. Gog est jugé comme un agresseur plus vulgaire, animé du désir avide d’acquérir de nouveaux territoires en ne s’appuyant que la force brutale. Mais il a à faire face à une puissance plus grande que la sienne, qui l’abat ignominieusement et sans pardon. Et ce n’est pas tout car Dieu agira contre le pays d’où Gog est venu, aussi bien que contre les îles qui ont fournit des contingents à son armée (cf v. 6 et 7). Ni la distance, ni l’isolement ne mettront à l’abri du jugement consumant en ce jour-là, car le Seigneur se réveille pour appeler les vivants à rendre compte, comme quelqu’un qui sort de son sommeil, comme un homme puissant qui crie, poussé par le vin (Ps. 78, 65). Les habitants du monde apprendront enfin la justice (És. 26, 9). Le croyant manquerait-il de raisons pour prouver que ces jugements à la fois si solennels et si bénis dans leurs résultats n’ont encore jamais été accomplis? Magog n’est pas Rome, ni un Édom spirituel, mais la Scythie des anciens.

Versets 8 à 16 : ce n’est pas là un avertissement vague adressé à l’ennemi pour un temps et un lieu indéterminés; ce n’est pas davantage un principe général de providence divine susceptible de se répéter souvent. Le Saint Esprit prend ici la peine de montrer un jugement précis et spécifique d’un ennemi bien déterminé, jugement longtemps suspendu et tombant comme le dernier coup de l’Éternel sur la puissance la plus écrasante qui se soit jamais concentrée contre Israël. Cela aura lieu juste avant que sa gloire revienne dans toute sa splendeur primitive et dans la paix pour habiter au milieu de son peuple dans leur pays. Dans les v. 11 à 16, il y a encore un autre résultat plus durable comme trophée de cette grande victoire. Si Gog avait pensé prendre possession du pays, l’Éternel va le lui donner pour tombeau, à la vue de tous, non pas dans un coin obscur, mais directement sur le chemin de nombreux passants. Ce souci de purifier le pays de la vue même d’un ossement d’homme est remarquable, mais bien naturel quand on pense que la gloire doit y demeurer. Les gens qui passeront par là devront aider ceux auxquels incombera formellement, comme service continuel, ce travail d’enterrer tous les restes de ce massacre prodigieux d’ennemis; tous les habitants du pays y prendront part. Cette multitude de tués donnera son nom à une ville du pays (v. 15). Il y aura enfin un jour où toute impureté aura disparu du pays que l’Éternel reconnaît comme le sien, et où Il sera effectivement glorifié, en ce lieu et en ce jour. Ce jugement de Dieu sur le dernier chef de toutes les Russies en Terre Sainte a donc lieu après qu’Israël aura été ramené des pays de sa dispersion. En relation avec notre position comme chrétien, il faut se mettre sur le terrain juif (c’est-à-dire en dehors de la période de l’Église), pour voir ici comme dans d’autres passages, non seulement la fidélité et la miséricorde de Dieu envers Israël, mais aussi la bénédiction particulière à l’Église. Pour les apprécier toutes les deux, il faut bien les distinguer, et voir le rapport de chacune d’elles avec Christ.

Versets 17 à 24 : le message de ces versets a une force remarquable. Le prophète le transmet aux oiseaux et aux bêtes des champs. Pour eux, c’est un temps de fête et de sacrifice à manger, un temps sans pareil ni avant ni après. D’immenses armées ont été décimées. Ce qui en restait et qui n’a pas pu fuir a été dispersé ou pris. Un tel massacre est sûrement futur car le monde n’a jamais vu un pareil massacre. Et si l’Éternel invite à un grand sacrifice les bêtes de proie, n’exécutera-t-Il pas sa parole? Il y a un appel semblable en Apocalypse 19, 17-18 quoique seulement à tous les oiseaux qui volent par le milieu du ciel. Cela a lieu en vue du carnage qui doit frapper les armées d’occident à la fin de notre ère. Seuls les oiseaux sont nommés (Apoc. 19, 17) car c’est probablement en relation avec le jugement de ceux qui ont apostasié par rapport au témoignage céleste du christianisme. Dans Ézéchiel, cela va plus loin, car les jugements de Dieu tombent sur les hordes innombrables de l’orient, qui ont non seulement méprisé l’évangile, mais ont cherché à s’emparer du pays quand Son peuple terrestre y était établi en paix. Quelle erreur patente que de nier ces jugements des vivants avant le règne du Seigneur ici-bas lui qui est le vrai Salomon. Toutes choses ont été mises sous ses pieds pendant qu’il siège sur le trône de Dieu. Toutefois, le processus par lequel tous ses ennemis seront mis sous ses pieds n’a pas encore commencé. Christ s’occupe d’une autre tâche maintenant. Il fait sortir les cohéritiers qui doivent être glorifiés, ressuscités ou transmués à sa venue; ils régneront alors avec Lui dans son royaume. Le fait de s’assujettir tous et tout n’est pas l’œuvre de la grâce céleste mais de la puissance manifestée sur la terre, et cela de manière positive QUOIQUE le royaume commence et se termine par des destructions à grande échelle (ici pour le début du royaume et Apoc. 20, 8-9 pour la fin). Puis, dans les v. 21 à 24, l’effet moral du jugement exécuté sur Gog et ses armées est mis en évidence. L’évangile, s’il est cru, place les âmes en association avec Christ pour le ciel. La vue des jugements servira au Seigneur à enseigner aux nations la justice sur la terre. Israël lui aussi, a besoin de l’apprendre, et ils apprendront que Celui qui agit ainsi est l’Éternel leur Dieu, «dès ce jour-là et dans la suite (v. 22)». Il sera clair et incontestable, en ce jour-là, qu’Israël n’aura pas connu la captivité pour rien. La captivité fut en raison de son iniquité. C’est la seule cause pour laquelle l’Éternel leur a retiré sa faveur et les a livrés à l’épée de leurs ennemis. C’est sa rétribution qui explique leur histoire passée avec toutes ses afflictions. Mais Israël a la perspective d’un brillant avenir en rapport avec le royaume sur la terre. Israël sera donc restauré dans leur pays et occupera la première place parmi les nations, que ce soit en faveur, en paix et en justice. La fin du chapitre démontre en effet que la puissance et la gloire de l’Éternel seront manifestées pour eux.

Versets 25 à 29 : une remarque pratique de grande importance pour nos âmes: si l’on croit le Nouveau Testament, Dieu ne cache jamais sa face au chrétien; en effet, le croyant, possédant la vie éternelle en Christ, est introduit dans la pleine efficacité de son sacrifice; il possède le Saint Esprit habitant en lui comme un témoin permanent. Nous anticipons donc ce qui sera bientôt vrai d’Israël mais nous ne nous trouvons pas sur le terrain de mise à l’épreuve comme Israël autrefois. Or l’incrédulité traditionnelle de la chrétienté voile pour les âmes la vraie grâce de Dieu dans laquelle nous sommes; cela est vrai pour les protestants comme pour les catholiques, ces derniers ajoutant encore l’erreur de s’approprier comme église, et avant le temps, la place d’honneur et de repos terrestres réservée à Israël sous le Messie. Ce n’est qu’alors que la maison de l’Éternel sera établie sur la montagne, exaltée au-dessus des collines, et que toutes les nations y afflueront (És. 2, 2). Il est vrai que l’ignorance de certains protestants est telle qu’ils suivent les catholiques dans cette erreur, quoiqu’en général, ils en fassent une espérance pour le millénium, plutôt qu’une prétention actuelle. Mais de toute manière, l’effet de cette erreur est de dégrader l’Église du ciel vers la terre, et en rapport avec Israël, soit de nier leurs espérances, soit de rendre incohérents ceux qu’on reconnaît tenir ces espérances.
Ajoutons que, si l’Esprit doit être répandu sur Israël quand l’ère nouvelle commencera, ce ne sera pas alors un baptême des saints en un seul corps. Par un seul Esprit, nous avons tous été baptisés en un seul corps, Juifs ou Gentils, esclaves ou hommes libres, et nous avons tous été abreuvés pour l’unité d’un seul Esprit (1 Cor. 12, 13). Colossiens 3 établit que Christ est tout en tous; en Éphésiens 2 le mur mitoyen de clôture a été détruit, afin qu’il créât les deux en Lui-même pour être un seul homme nouveau. Mais au millénium il n’en sera pas ainsi ici-bas; au contraire, les saints Juifs seront dans une position de meilleure proximité et plus honorée que les Gentils sur la terre. C’est un état de choses qui fait contraste avec l’état actuel de l’assemblée où la croix a mis fin à ces distinctions pour le ciel.

Un mot à propos de la fin du livre d’Ézéchiel (ch. 40 à 48)
Les derniers chapitres du livre nous présentent une vision des plus remarquables, dans laquelle le prophète communique la promesse et l’assurance de la restauration d’Israël et de leur pays, et même plus qu’une restauration, une gloire de couronnement. C’est là la signification toute simple de cette vision, quoiqu’il y ait des détails profonds, et maintes difficultés comme cela est normal dans ce genre de descriptions. Mais il y a à peine plus d’obscurité dans Ézéchiel 40 à 48 qu’en Exode 25 à 40. La difficulté provient du détail des circonstances sortant de nos habitudes ordinaires, ou même de notre étude. Il n’y a pas de difficulté réelle quant à la portée générale, sauf pour ceux qui se trompent dans l’application qu’ils font de la vision. Bien sûr, ce n’est pas une prophétie accomplie, mais cela n’est pas la vraie source de difficulté pour nous, comme on le verra du parallèle auquel j’ai fait référence: les détails du temple futur dans le pays ne sont pas plus difficiles à comprendre que ceux du tabernacle d’autrefois dans le désert.  Ces chapitres donnent donc la prédiction du complet rétablissement, dans les derniers jours, d’Israël converti, et mis en possession pour toujours de toutes les bénédictions promises dans leur pays, avec la gloire de l’Éternel au milieu d’eux.

À propos d’Apocalypse 16, 12
L’Euphrate était la grande limite orientale de l’empire romain, la limite reconnue jusqu’à laquelle les Romains avaient étendu leurs conquêtes; de sorte que le dessèchement du fleuve semblerait signifier que ce côté oriental de l’empire serait laissé ouvert comme un passage par lequel les puissances d’Orient viendraient se mélanger avec celles de l’Occident, ou bien les assaillir. Un des effets de cette coupe serait donc de déplacer la barrière orientale, pour que la voie des rois qui viennent de l’orient soit ainsi préparée, probablement pour les grands conflits de la fin. Qui sont ces rois de l’orient? Citons, à ce propos, à nouveau le prophète Ézéchiel; comme déjà vu dans les chapitres 38 et 39 de son livre, Ézéchiel a une nouvelle vision qui n’est pas liée à la précédente: la grande invasion du Nord au temps de la fin. Sous l’égide de Gog, probablement la Russie, se forme une confédération de peuples du nord et de l’Extrême-Orient, «beaucoup de peuples» dont Gog est le chef. Rappelons aussi que le siège du gouvernement pour la Russie d’Asie était Tubalou Tobolsk. Cette confédération préparée depuis longtemps (v. 7), après beaucoup de jours, à la fin des années, envahira la Palestine, (v. 8) où les Israélites habiteront déjà en sécurité, délivrés de l’épée. Il semble donc, sans que l’on puisse être absolument catégorique à ce sujet, qu’il s’agisse d’événements se produisant après la destruction lors de l’apparition glorieuse du Seigneur, des armées d’occident conduites par la bête.

[1]
Le Gog d’Ézéchiel ne doit pas être confondu avec «Gog et Magog» d’Apocalypse 20, lequel désigne l’ennemi qui environnera le camp des saints après le millénium.

[2]
Certains croient reconnaître dans ces trois noms la racine des mots «Russie», «Moscou» et «Tobolsk».

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