12ème livre de l’Ancien Testament : deuxième livre des Rois

 

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2 Rois ch. 2 v. 1 à 14 : texte biblique suivi de quelques commentaires
(autres chapitres « à long terme »)

 


2 Rois 2 v. 1 à 14

1 Et il arriva que, lorsque l’Éternel fit monter Élie aux cieux dans un tourbillon, Élie et Élisée partirent de Guilgal. 2 Et Élie dit à Élisée: Reste ici, je te prie; car l’Éternel m’envoie jusqu’à Béthel. Et Élisée dit: L’Éternel est vivant, et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point. Et ils descendirent à Béthel. 3 Et les fils des prophètes qui étaient à Béthel sortirent vers Élisée, et lui dirent: Sais-tu qu’aujourd’hui l’Éternel va enlever ton maître d’au-dessus de ta tête? Et il dit: Je le sais, moi aussi; taisez-vous.

4 Et Élie lui dit: Élisée, je te prie, reste ici; car l’Éternel m’envoie à Jéricho. Et il dit: L’Éternel est vivant, et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point. Et ils s’en vinrent à Jéricho. 5 Et les fils des prophètes qui étaient à Jéricho s’approchèrent d’Élisée, et lui dirent: Sais-tu qu’aujourd’hui l’Éternel va enlever ton maître d’au-dessus de ta tête? Et il dit: Je le sais, moi aussi; taisez-vous.

6 Et Élie lui dit: Reste ici, je te prie; car l’Éternel m’envoie au Jourdain. Et il dit: L’Éternel est vivant, et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point. Et ils s’en allèrent eux deux. 7 Et cinquante hommes d’entre les fils des prophètes allèrent et se tinrent vis-à-vis, à distance; et eux deux se tinrent auprès du Jourdain. 8 Et Élie prit son manteau, et le plia, et frappa les eaux, et elles se divisèrent deçà et delà; et ils passèrent eux deux à sec. 9 Et il arriva, quand ils eurent passé, qu’Élie dit à Élisée: Demande ce que je ferai pour toi avant que je sois enlevé d’avec toi. Et Élisée dit: Qu’il y ait, je te prie, une double mesure de ton esprit sur moi. 10 Et il dit: Tu as demandé une chose difficile; si tu me vois [quand je serai] enlevé d’avec toi, il en sera ainsi pour toi; sinon, cela ne sera pas. 11 Et il arriva, comme ils allaient marchant et parlant, que voici un char de feu et des chevaux de feu; et ils les séparèrent l’un de l’autre; et Élie monta aux cieux dans un tourbillon. 12 Et Élisée le vit, et s’écria: Mon père! mon père! Char d’Israël et sa cavalerie! Et il ne le vit plus. Et il saisit ses vêtements et les déchira en deux pièces; 13 et il releva le manteau d’Élie qui était tombé de dessus lui, et s’en retourna, et se tint sur le bord du Jourdain; 14 et il prit le manteau d’Élie qui était tombé de dessus lui, et frappa les eaux, et dit: Où est l’Éternel, le Dieu d’Élie? — Lui aussi frappa les eaux, et elles se divisèrent deçà et delà; et Élisée passa.

Quelques notes

Enlèvement d’Hénoc : 2 versets (Gen. 5, 24; Hébr. 11, 5)

Enlèvement d’Élie : Dieu nous permet, comme Élisée, d’y assister en détail.

 

Ces événements évoquent, pour nous, deux autres à l’ascension du Seigneur ; puis un autre à venir à l’enlèvement de tous les rachetés selon 1 Thes. 4, 17, etc. Comme Élie, nous sommes en chemin et nous savons ce qui arrivera. Puisse cette espérance réjouir nos cœurs. Dans ce chemin, jalonné d’étapes, Jésus nous a précédé. En figure, les étapes d’Élie furent suivies par Jésus. Et si Élisée refusait de se séparer d’Élie, les disciples s’étaient attachés au Seigneur (Jean 6, 68 et 11, 16). Les disciples furent aussi témoins de son ascension (Act. 1, 9). Puis il y a le jour de la Pentecôte (Act. 2) avec la descente du Saint Esprit en puissance, tout comme l’esprit d’Élie vient reposer sur Élisée après l’enlèvement de son maître.

Puissions-nous saisir ces enseignements et rester attachés à notre Maître. Il y aurait beaucoup de choses à dire au sujet des étapes du chemin, en bien et/ou en mal, selon l’état du peuple d’Israël. Bornons-nous à quelques remarques :

 

Guilgal
C’est le lieu de la circoncision, le lieu du jugement de soi-même. C’est Jos. 5, 5-9 et il faut toujours revenir au lieu du jugement de soi-même pour remporter des victoires. Tout comme le baptême chrétien, la circoncision est un signe.

Béthel

L’Éternel y a fait, autrefois, des promesses de bénédiction à Jacob (Gen. 35, 9). Élie monte de Guilgal à Béthel. Ce fut aussi le chemin de Christ. Ayant, pour point de départ, une entière consécration à Dieu, il aboutissait, nécessairement, à la possession des promesses que le Dieu de Jacob avait faites à Israël (Gen. 28, 13-15).
Mais le peuple a failli à Béthel (cf (Osée 9, 15 à pour Guilgal et Béthel (ma maison); voir aussi Amos 4, 4 pour ces deux lieux). Béthel, lui-même, était devenu, sous Jéroboam, le premier centre de l’idolâtrie (1 Rois 12, 29), où les péchés d’Israël s’étaient accumulés.

Jéricho

Puis il avait fait tomber devant Israël, Jéricho, forteresse de l’ennemi, condamnant cette ville à l’interdit et à la malédiction, pour introduire à la fin son peuple dans la jouissance des bénédictions promises à Béthel. À Jéricho aussi, le peuple a failli en rebâtissant cette ville  (1 Rois 16, 34). Cette ville ne devait jamais être rebâtie (Jos. 6, 26). Mais, qu’est-ce qu’Israël avait fait de Jéricho? Un homme de Béthel avait réédifié la ville maudite !

À Christ seul, à l’homme obéissant, appartenaient donc désormais les promesses. Mais allait-il en jouir? Non. Interrogeons Élie; il n’est pas appelé à rester à Béthel; l’Éternel l’envoie plus loin. Il lui faut abandonner le lieu des promesses pour descendre à Jéricho. C’est là que l’Éternel l’envoie. Du temps de Jésus, c’est donc un chemin qui descend (Luc 10, 30). Là aussi, la grâce du Seigneur a abondé.

Jourdain

De Jéricho, Élie est envoyé au Jourdain; il abandonne Israël et Canaan en traversant ce fleuve, type si précieux de la mort. Cette mort, Élie la traverse à pied sec, en vertu de son manteau de prophète et dans la puissance de l’Esprit qu’il possède. Il en fut de même de Christ; mais, ce qu’Élie ne fit pas, Christ goûta la réalité terrible de la mort avant de la vaincre et de sortir en résurrection à l’autre bord. Élie ne la traversait qu’en figure, et sans qu’elle pût l’atteindre; le Seigneur, seul, l’a réalisée, comme terme de sa carrière; il s’est anéanti jusque dans la mort, mais elle n’a pu le retenir. Elle s’est divisée devant la puissance de la vie éternelle qui y était descendue. Ayant vaincu la mort, il a été déclaré Fils de Dieu en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts (Rom. 1, 4).

  • Élie sort de Canaan, terre de la promesse et héritage d’Israël, sans autre chose que son manteau de prophète. S’il a visité Béthel, il ne s’y est pas arrêté; il n’emporte rien de ce qui pourrait lui appartenir comme homme de Dieu. Il en est de même de Christ, car il fut dit de lui: «Il n’aura rien» (Dan. 9, 26). Mais c’est là que commence pour Christ une ère nouvelle. Dieu l’avait envoyé à la mort. Pouvait-il ne pas obéir? Bien au contraire, il dresse résolument sa face pour s’y rendre. Il abandonne Canaan, son héritage et ses droits, mais il sait d’avance que c’est pour monter au ciel, après avoir passé par la mort. Élie le sait aussi, mais il y monte vivant, n’ayant passé que par le simulacre du sépulcre. Élie, conduit par la volonté de Dieu, marche seul dans ce chemin, où il n’est que le type d’un plus grand que lui. En effet, ce que le prophète ne pouvait accomplir qu’en figure, s’est réalisé à la venue du Seigneur. Lorsqu’il entrait en scène, une occasion était encore offerte au peuple juif de retrouver sous Emmanuel les bénédictions perdues. Le baptême de repentance, administré par Jean-Baptiste, cet Élie qui devait venir, devenait alors le Guilgal d’Israël. Il fallait y venir repentant, reconnaissant ses péchés, pour retrouver les bénédictions sous le règne du Messie. Jésus, assimilant, dans son baptême, le Jourdain à Guilgal, vint s’associer aux quelques excellents de la terre qui, par la repentance, devenaient enfants du royaume et héritiers des promesses dont ils avaient perdu l’accès. Mais la nation, dans son ensemble, l’a rejeté.

  • Notre sujet ici, c’est Christ homme de Dieu (quoiqu’il fût bien plus que cela) envoyé de Dieu, prophète, venant à Israël pour rendre témoignage à sa ruine et au jugement qui en est la conséquence (témoignage qui avait commencé par Jean le Baptiseur, cet Élie qui devait venir), mais en même temps aux promesses immuables de Dieu, qui ne pouvaient être acquises que par Christ, un homme sans péché, pour en faire part à son peuple d’Israël restauré.
  • Il ressort de tout cela que, comme du reste dans tout l’Ancien Testament, il ne faut pas chercher ici la bénédiction proprement dite de l’Église. L’histoire d’Élie et d’Élisée se rapporte uniquement à Israël. Et cependant, l’enlèvement d’Élie, comme celui d’Énoch, nous parlent en type de l’enlèvement des saints, dont l’Église fait partie. On pourrait dire que cet enlèvement est caché mystérieusement dans l’ascension d’Élie (*), tandis qu’il est représenté dans celui d’Énoch. Dans le premier cas, Christ est en vue; dans le second, ceux «qui sont de Christ».
    (*) Apocalypse 12, 5 nous présente un exemple analogue.

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Encore :
Faisons remarquer, à ce propos, que deux hommes, Énoch et Élie, sont montés au ciel sans passer par la mort, tandis qu’un seul, Christ, est ressuscité d’entre les morts pour monter au ciel; c’est pourquoi il est appelé «le premier-né d’entre les morts», précédant les saints dont il est les prémices en résurrection. D’autres morts furent ressuscités avant Christ, mais pour la terre, jamais pour le ciel. Ils étaient sujets à mourir de nouveau, tandis que Christ, ayant été ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus; la mort ne domine plus sur lui.
Énoch a plus d’un trait de ressemblance avec Élie. Tous deux sont des prophètes de jugement. Énoch marche avec Dieu; Élie se tient devant l’Éternel. Tous deux sont enlevés avant le jugement final dont ils ont rendu témoignage.


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