Épître de Jacques. 59ème livre de la Bible et 20ème du Nouveau Testament

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Pour la lecture du texte biblique des 5 chapitres de l’épître de Jacques, nous recommandons,
parmi d’autres sites, ce lien: Bible version JND (très fidèle aux textes originaux).
Et pour s’y retrouver dans les « Jacques » de la Bible, … cet articleLes Jacques de la Bible. Les deux liens en question s’ouvrent dans une nouvelle fenêtre

Ci-dessous quelques notes des 5 chapitres précédées d’une courte introduction et suivies de remarques générales. 

Introduction
L’auteur de cette épître serait (car un léger doute subsiste) Jacques, le frère du Seigneur. Cette épître, écrite dans une période de persécutions, présente un enseignement pratique et non de la position du chrétien ou de la doctrine. Elle a une portée assez générale du fait qu’elle est adressée aux douze tribus dans la dispersion et comme telle, à ceux des Juifs qui étaient entièrement incrédules (cf ch 5, 1-6), et tantôt à ceux qui ont la foi comme à ceux qui ne l’ont pas (cf ch. 4, 1-10). Enfin, elle est aussi adressés aux seuls croyants que Jacques appelle, tout au long de l’épître, «mes frères», «mes frères bien-aimés» (12 passages). Les épîtres de Pierre, s’adressaient seulement à la dernière catégorie, aux «frères bien-aimés». Le livre des Actes nous apprennent que Jacques était un conducteur de l’assemblée à Jérusalem. Cette assemblée était composée uniquement de Juifs convertis. Mais ces croyants n’avaient jamais renoncé au temple, ni à la synagogue. Ils se réunissaient ailleurs pour le culte et la fraction du pain. Pourtant, dans les Hébreux, les croyants sont appelés à sortir hors du camp. Ceux de Jérusalem ne réalisaient pas cela, à tel point que Paul fut persuadé par Jacques (pour autant qu’il s’agisse du même Jacques) et les anciens de montrer à tous qu’il marchait gardant la loi. Cela paraît incroyable. Paul fut cependant gardé (cf Actes ch. 21). Ce chapitre 21 des Actes indique aussi à quel point il y a des troubles et de la persécution, spécialement des Juifs incrédules. Au milieu d’un tel état, Jacques exhorte à une rigoureuse séparation du monde et de ses voies. Ainsi et vu ces circonstances, l’Esprit présente un tableau intéressant de cette première forme de christianisme en Judée. Cette épître est d’une haute importance pratique; elle pourrait porter le titre de: la ceinture de nos reins. Le texte de lettre s’adresse, en partie, à une chrétienté qui n’a du christianisme que le nom. Il faut que la profession se manifeste par les œuvres. La réalité de la foi ne peut se montrer que par l’amour et la sainteté dans la marche. Les v. 18 et 25 du chapitre premier font cependant état de la liberté chrétienne.  

Commentaires sur le chapitre 1
Endurer, connaître Dieu, se connaître
V. 01 à 08 : salutation et but de l’épreuve : la patience
V. 09 à 12 : se glorifier ? endurer !
V. 13 à 18 : la tentation. Relation avec Dieu.
V. 19 à 27 : la loi de la liberté

Dans le v. 1, le frère du Seigneur ne prend pas le titre d’apôtre mais celui d’esclave du Seigneur de gloire, selon l’expression du  ch. 2, 1. Pour le frère du Seigneur, c’est d’une touchante beauté. L’esclave reconnaît tous les droits de son maître. Dans les v. 2 et 3 et en rapport avec la persécution, Jacques montre que les épreuves doivent produire d’heureux résultats. Les v. 3 et 12 indiquent que la tentation vient du dehors. Dieu la permet pour éprouver la foi. Dans les v. 13 à 15, la tentation vient de l’intérieur. L’épreuve a donc pour but de produire la patience qui sous-entend la souffrance et une volonté brisée. Il faut tout endurer pour atteindre ce but. La vraie foi, qui est de Dieu, s’affermit. 

L’épreuve peut aussi manifester un cœur qui ne connaît pas le Seigneur Jésus comme son sauveur, comme en fait part la parabole du semeur.

Au v. 4, il faut persévérer. La perfection de Christ était l’absence absolue de propre volonté. Le v. 5 relève qu’il faut de la sagesse pour profiter des bénédictions acquises par l’épreuve afin que les résultats soient pour la gloire de Dieu. V. 6 à 8: la demande faite avec foi honore Dieu. L’épreuve produit donc la patience, la dépendance et la confiance qui se réalisent dans la piété. Il faut la confiance pour recevoir. Ce principe est applicable pour chacun quoique ici, comme tout au long de l’épître, on distingue ce qui est applicable au croyant de ce qui l’est aux professants qui n’ont pas la vie. choses Si le croyant formé par l’épreuve peut réaliser ces choses, l’incrédule ne le peut pas car il est un homme caractérisé par le contenu des versets 6b, 7 et 8. 

Versets 9 à 12 : il y a une sorte de parenthèse (v. 9 à 11) due, probablement, en raison du contraste entre la dépendance de la foi et la confiance dans ce qui a de la valeur dans le monde et en quoi l’homme se glorifie. Le riche et le pauvre sont là. On y voit que l’esclave est l’affranchi du Seigneur alors que le maître est l’esclave du Christ. Ainsi, la place acquise par la grâce efface les différences matérielles et sociales. Cela est différent du socialisme dont il faut se garder. Le v. 11 rappelle aussi que tout ce qui est ici-bas passe. Le v. 12 se lie au 4ème: on y constate que l’épreuve manifeste la réalité de la foi. Il faut être fidèle jusqu’à la mort. La couronne est présentée à titre d’encouragement comme récompense. Le caractère de la couronne est toujours en rapport avec la position et les difficultés de ceux à qui elle est promise (cf 2 Tim. 4, 8; 1 Pi. 5, 4; Apoc. 2, 10). Le terme bienheureux employé ici est appliqué au résidu ou aux disciples dans des temps difficiles alors que leur conduite est en opposition avec les principes du monde.

Versets 13 à 15 : après les tentations du dehors (v. 3 et 12), nous avons ici les tentations qui viennent de l’intérieur et elles peuvent venir d’un croyant ou d’un incrédule. Le genre de tentations présenté ici ne peut pas venir de Dieu car aucun mal de vient de lui. Au contraire, de lui descend tout don parfait (v. 17). Dans les v. 14 et 15, la convoitise qui se trouve dans les cœurs est à la base du mal, du péché. La chose qui tente ne produirait aucun mal s’il n’y avait pas la convoitise à la base. Nous sommes ainsi amorcés chacun par notre propre convoitise et non par l’objet de la convoitise. C’est sur notre cœur qu’il faut veiller en jugeant le principe mauvais en nous et en recherchant le bien. Dans le chapitre 7 de l’épître aux Romains, il y a le péché qui produit la convoitise à cause de l’état de l’homme. Ici, nous avons la convoitise qui produit le péché car Jacques mentionne uniquement la conduite. Puissions-nous être gardés du mal en nous tenant dans la présence et la dépendance du Seigneur.

Versets 16 et 18 : il y a le contraste entre ce qui vient de Dieu et ce qui vient de la chair. Si les versets 14 et 15 montraient ce que nous sommes, il est mentionné au v. 17 ce que Dieu est. Et les v. 17 – 18 précisent que Dieu est la source de toutes les lumières et qu’il en est l’auteur. En Eph. 1, 17, c’est un père de gloire. Dieu agit toujours dans le même sens et il n’y a aucune une variation dans l’excellente de sa nature. Au v. 18, nous sommes engendrés par la propre volonté de Dieu et l’homme n’entre pour rien dans ce fait merveilleux. Cet engendrement a lieu par la parole de la vérité alors que la mauvaise nature a été engendrée par une parole mensongère. Il y a donc une nouvelle création dont ceux qui sont engendrés de Dieu sont une sorte de prémisses. La grande pensée de cette épître est que la volonté de l’homme est mauvaise et ne doit pas exister. Pour mettre cette propre volonté hors jeu, le v. 18 donne la clé. C’est la régénération dans laquelle il n’y a rien de l’homme.

Versets 19 et suivants : il y a d’abord l’exhortation à être prompt à écouter ce qui vient d’en haut car cela est bon. Par contre, il faut être lent à parler, lent à la colère, car tout le mal vient du cœur naturel. Tout fruit de la volonté de l’homme doit être mis de côté afin de pouvoir accomplir ce qui vient de la nouvelle nature dépendante de Dieu. La justice divine est ici la chose pratique. L’absence de péché est en Dieu. On ne peut pas manifester la justice de Dieu en manifestant ce qui vient du cœur naturel. C’est pourquoi, au v. 21, il faut rejeter tout ce qui peut venir de cette source impure dont les termes de saleté et débordement de malice correspondent aux deux caractères du mal dans le monde que sont la corruption et la violence. Étant participants de la nature divine, qui est lumière, il y a lieu de discerner ce qui est souillé afin de le rejeter. Alors nous pourrons recevoir cette parole pour être édifiés et enracinés sur un terrain devenu fertile. Dans les v. 22 à 24, il ne s’agit pas seulement d’écouter la parole: il faut la mettre en pratique car Dieu cherche des fruits. Ne nous séduisons pas nous-mêmes. Le nouvel homme (v. 25), à l’inverse de celui qui regarde à la loi et s’en va, le nouvel homme a besoin d’obéir; comme Christ, sa nourriture est de faire la volonté de Dieu. Cette parole, cette loi parfaite, est appelée ici la loi de la liberté car elle exprime la volonté de Dieu en accord avec la nouvelle nature que le croyant possède. Il faut persévérer pour être bienheureux dans ce faire. Devant la Parole, on est devant Dieu, devant Dieu qui parle. Si l’on s’approche ce la Parole pour la discuter, la contrôler, et enrichir son intelligence, on éprouvera que de la stérilité. Au v. 26, il ressort que la langue manifeste l’état du cœur, ce qui le gouverne. On ne peut pas cacher l’état du cœur car la langue le trahit toujours. Pour brider la langue, il faut brider le cœur. Sinon il est séduit. Le v. 27 indique un service, un service pur et sans tache. Ce service a lieu devant Dieu le Père donc en sa présence. Ce service est caractérisé par deux grands traits de la nature divine que sont l’amour et la sainteté. L’amour pratique exclue toujours l’égoïsme et cherche ceux qui sont dans la peine et la souffrance. Ici les veuves et les orphelins. Ce service réalisé devant Dieu le Père s’accompagne d’une purification pratique qu’est la sainteté dans la marche. Sinon, il ne vaut rien. Si nous sommes éclairés de bien des vérités de la Parole, retenons celles de ce chapitre. Soyons réveillés à cet égard. De nombreux croyants, n’ayant pas les lumières que nous avons, nous dépassent dans la pratique de ces choses. On sait que, historiquement, les chrétiens juifs sont restés juifs jusqu’à la fin de l’histoire du Nouveau Testament. Ils étaient même zélés pour la loi. Chose étrange pour nous mais que Dieu a supporté pour un temps.

Ce chapitre nous enseigne spécialement les effets de la nouvelle nature en rapport avec Dieu.


Commentaires sur le chapitre 2
La foi humble et active :
Versets 01 à 13 : la loi royale. La loi de la liberté
Versets 14 à 19 : les œuvres de la foi
Versets 20 à 26 : justifié par les oeuvres

Au v. 1, on voit qu’il n’est pas possible de posséder cette foi du Seigneur de gloire, humilié et pauvre, lorsqu’il était ici-bas, en faisant des distinctions et en tenant compte des distinctions que le monde apprécie. Dans les v. 2 à 4, la synagogue désigne ici le lieu où se réunissaient les croyants. Synagogue signifie réunion, assemblée. En faisant une distinction entre le riche et le pauvre, l’on devient juge avec de mauvaises pensées, selon les principes du monde, qui cherche sa gloire dans les choses d’ici-bas. Cette distinction vient de la chair car il ne doit y avoir de séparation que vis-à-vis du monde. Dieu (cf v. 5) agissait tout autrement. Dieu ne saurait que faire de la grandeur de ceux qui n’ont rien ici-bas, de ce monde. La vraie grandeur et les richesses sont en Lui. Ceux qui n’ont rien ici-bas reçoivent plus facilement ces vraies valeurs. Versets 6 et 7: Jacques s’adresse à une autre catégorie de personnes, aux riches qui méprisent le pauvre. Christ a été le pauvre par excellence. Le résidu est aussi caractérisé par la pauvreté et les croyants juifs formaient le résidu d’alors. Ils sont bienheureux. Par ailleurs, au v. 7, c’était aux riches selon le monde que se trouvaient les persécuteurs des chrétiens, blasphémant le beau nom du Seigneur de gloire qui était invoqué sur eux. Versets 8 à 12: la loi royale est la loi par excellence. Le résumé de toute la loi, c’est aimer Dieu et son prochain. Faire acception de personnes, c’est transgresser la loi. C’est tomber sous le coup de la loi de Moïse car quiconque faillit sur un seul point est coupable sur tous, ayant méconnu l’autorité de celui qui a donné la loi tout entière. En arrivant au v. 12, l’on constate que trois lois ont été données dans cette épître, soit la loi de la liberté (ch. 1, 25 et 2, 12), la loi royale (v. 8), et celle de Moïse (v. 10). C’est par la loi de la liberté que nous pouvons accomplir la loi royale. Il faut la nature divine et le don du Saint Esprit pour pouvoir accomplir ces lois. V. 13: le croyant doit donc parler et agir comme devant être jugé d’après la loi de sa nouvelle nature qui est la loi de la liberté qui, tout en étant l’expression dans la volonté de Dieu, est l’expression de ce que cette nature aime. Il faut juger selon cette loi qui introduit le principe de la grâce. En jugeant selon la chair, le jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a pas usé de miséricorde. La fin du v. 13 indique ce que Dieu a démontré à la croix d’une manière parfaite. Cela établit le principe d’après lequel nous avons à agir car, tout en maintenant le principe du gouvernement de Dieu, ce passage affirme celui de la grâce.  

Versets 14 à 17 : jusqu’ici, la foi et l’amour pratique, en opposition avec les préférences charnelles. Dans la deuxième partie de ce chapitre, la Parole démontre que les œuvres sont inséparables de la foi. Ici, il s’agit donc de cette foi par laquelle le croyant est justifié et qui doit produire quelque chose devant les hommes. La foi n’est pas visible. Dieu sait si elle existe chez un homme. Mais pour que d’autres le sachent, elle doit se manifester par des œuvres qui en sont le produit. Sinon, la foi est sans produit pour celui qui prétend l’avoir et cela malgré toutes les paroles qu’il pourrait dire. Les v. 18 à 20 mentionnent ainsi que, sans œuvre, il est impossible de montrer sa foi. La conviction de savoir que Dieu est UN ne découle pas d’une foi vivante. Les démons croient aussi cela et rien n’est changé quant à leur condition. Il est aussi dangereux d’employer des expressions correctes de la vérité sans que la marche pratique y corresponde, même dans le cas où l’on possède la vie divine. V. 21 à 23: Jacques démontre qu’il faut des œuvres pour justifier la présence de la foi devant les hommes. Dans l’épître aux Romains, ch. 4, Paul se sert du même passage pour établir que l’homme est justifié devant Dieu par la foi, sans œuvre de loi. Dans le cas d’Abraham, qui ne fit dans ce moment là aucune action qui prouva qu’il avait cru, mais Dieu vit sa foi. En Gen. 22, Dieu vit une œuvre qui découlait de sa foi, accomplissant ce qui était mentionné en Gen. 15. Jacques, dans les v. 25 et 26, cite encore l’exemple de Rahab qui avait cru au Dieu des Hébreux et qui a montré sa foi en recevant les espions. Les œuvres de la foi sont des bonnes œuvres. De belles œuvres peuvent s’accomplir sans que la vie de Dieu soit dans un individu. Ce sont des œuvres mortes. Les bonnes œuvres sont souvent en contraste avec ce que la nature humaine exige. Ainsi, Abraham offre son fils et Rahab trahit sa patrie. Ce sont des œuvres répréhensibles pour les hommes mais approuvées de Dieu qui voit en elles les fruits produits par sa Parole dans le cœur. Dans ces passages, Jacques «prend» le professant sur son dire. Ainsi, quant à la justification, Jacques se penche sur les fruits et Paul sur l’arbre. Dans ces v. 14 à 26, deux choses sont réprouvées. 1) d’avoir égard à l’apparence des personnes et 2) l’absence des bonnes œuvres qui doivent être la preuve de la sincérité de la profession. La foi ne peut se voir et c’est la raison pour laquelle il faut la montrer. L’évidence de la foi est demandée pour l’homme. Les œuvres démontrent l’existence de la foi. Au v. 16, il y a une profession de foi dépourvue de réalité. Au v. 19, il est démontré que la foi ne peut être une certitude de la vie engendrée par la Parole manque entièrement et par conséquent la relation formée entre l’âme et Dieu. Ce n’est donc pas la vraie foi. La vraie foi, c’est cette vie qui vient de la Parole. La foi opère selon la relation avec Dieu par des œuvres qui découlent naturellement d’elle et qui rendent témoignage à la foi qui les a produites. Les v. 20 à 26 développent la thèse présentée dans le v. 19. On remarquera aussi que Jacques ne dit jamais que les œuvres nous justifient devant Dieu car Dieu peut voir la foi sans ces œuvres. Dans les v. 14 à 26 les œuvres sont donc inséparables de la foi.

Dans ce chapitre 2, la profession de la foi en Christ est placée en présence de la même pierre de touche, c’est-à-dire en rapport avec Dieu dans la réalité des fruits produits par elle en contraste avec ce monde. Les principes énoncés jusqu’ici, loi de la liberté, valeur du nom de Jésus, etc, sont mis en avant pour juger la réalité de la foi professée ou pour convaincre le professant qui ne la possédait pas.

Commentaires sur le chapitre 3
La sagesse en paroles et en actes :
Versets 01 à 12 : maîtriser sa langue.
Versets 13 à 18 : la sagesse et la paix du chrétien

Dans ce chapitre, l’auteur revient sur la langue. C’est l’indice qui révèle le plus vite l’état du cœur et qui montre si le nouvel homme agit et si la propre volonté est bridée. Ce chapitre est assez facile à comprendre et n’exige pas de remarques particulières. Toutefois, bien des choses réclament une oreille attentive. Si une âme possède la vie, la connaissance se montrera davantage dans la marche que dans des paroles. Les œuvres, où la douceur et la vraie sagesse seront perceptibles, feront partie de cette marche.
Les directives pour brider la langue, comme premier mouvement et expression de la volonté de l’homme naturel, s’étendent aux croyants lorsqu’il est mentionné «ne soyez pas beaucoup de docteurs». Jacques a en vue la disposition de ceux qui enseignent et non le don reçu pour enseigner. Dans les v. 1 et 2, ceux qui enseignent ou exhortent, s’exposent à un jugement beaucoup plus sévère que ceux qui ne le font pas pour autant que les premiers nommés ne soient pas conséquents dans leur marche et leurs paroles. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas être beaucoup de docteurs. Ce terme, utilisé ici par Jacques, est celui de «Rabbi» et qui est bien connu des Juifs. Eux-mêmes, recherchant ce titre, tout en flagrant le délit de leurs enseignements (cf Matt. 23, 4). Le plus souvent, si la conscience est exercée devant Dieu à la lumière de sa Parole, on se taira plutôt que de prêcher aux autres. En Héb. 5, 12, il est souhaité qu’il y ait plus de docteurs mais c’est différents de Jacques où il s’agit de «Rabbi» mais l’on peut étendre ce don de docteur. L’on peut aussi rapprocher Osée 4, 6: mon peuple est détruit, faute de connaissance.
L’homme parfait, au v. 2, n’est pas celui en rapport avec notre position en Christ (cf Phil. 3, 15), et encore moins la perfection dans le sens de ne plus pécher. Ici, c’est avoir ce jugement sur soi-même et le chrétien pourra, avec une volonté brisée, se conduire selon la pensée de Dieu. Il sera parfait. Versets 3 et 4: le chrétien doit avoir la langue bridée afin de disposer de son corps tout entier pour lui permettre d’accomplir le bien et de réaliser l’enseignement de Rom. 6, 12-14. Au v. 4, l’exemple du navire indique que le gouvernail est suffisant pour diriger le vaisseau malgré tous les éléments contraires. Il en est de même pour nous, si nous veillons à ce petit membre qu’est la langue qui est la source de tant de maux. Nos manquements sont généralement produits par le mauvais usage que nous faisons de la langue. Versets 5 à 8: il y a possibilité de mesurer le cœur de l’homme en fonction de l’action de la langue qui se vante de grandes choses. C’est ce que fera le chef de l’apostasie finale. La langue peut enflammer tout le cours de la nature, étant enflammée elle-même par la géhenne. Et si un homme ne peut pas dompter la langue, quelle grâce de savoir que le nouvel homme peut le faire parce qu’il est engendré de Dieu (ch 1, 18). Le jugement de nous-mêmes, le brisement de notre propre volonté, l’action de la Parole de Dieu, les épreuves, tout cela nous rend capable de brider notre langue. Le moyen de dompter la langue, c’est de dompter le cœur. Dans son épître, Jacques mentionne les effets et non les causes. Il connaît les fruits de la mauvaise nature mais il veut les fruits de la nouvelle. Versets 9 à 12: le v. 9 rappelle le rapport de Dieu avec les hommes sur la terre. Le terme de Seigneur et Père. Ici, Dieu est Père dans le sens de Créateur. Ce passage indique que notre bouche peut prononcer la malédiction et la bénédiction; les v. 11 et 12 démontrent qu’il ne devrait pas en être ainsi puisque la corruption de la vieille nature a nécessité une régénération. La nouvelle source seule doit jaillir. Remarquons encore, v. 9, que le fait de maudire l’homme est d’une gravité exceptionnelle parce qu’il a été créé à la ressemblance de Dieu.

Versets 13 à 18 : les sujets semblent peu cohérents. Au ch. 2, il y a eu la foi et les œuvres. Dans le ch. 3, il y a les œuvres qui se montrent par la conduite. Le grand agent d’une conduite chrétienne est la langue et cela pour la conduite de chaque jour. Les paroles doivent être en accord avec la conduite. C’est en cela que nous sommes jugés d’une manière aussi profonde dans l’épître de Jacques. Au v. 13, la douceur de la sagesse est une expression qui va très loin car Christ est notre sagesse. Dans le v. 14, l’amertume de la jalousie est le contraire de la douceur de la sagesse. En cherchant à cacher ce qu’il y a au fond de notre cœur, on ment à la vérité. Ces racines d’amertume arrivent tôt ou tard à maturité et portent leurs fruits. Il faut donc veiller sur l’état de notre cœur et ne laissons pas le mal s’accumuler. Cette mauvaise tendance est appelée, au v. 15, sagesse terrestre, animale, diabolique. Puis les v. 16 et 17 décrivent le contraste qu’il y a entre la sagesse d’en haut. Si la sagesse d’ici-bas est un jour démasquée, amenant tout désordre, etc, et bien la sagesse d’en haut est premièrement pure. Le premier caractère de la présence divine est donc la pureté dans un cœur soumis à la Parole. Le deuxième caractère est la paix, la modération, la souplesse; ces trois termes sont le contraire de ce que le chapitre 4 montrera. Soyons sincèrement exercés afin de savoir quelle est la sagesse que nous manifestons. Ce v. 17 donne encore un troisième caractère de la sagesse en ce qu’elle est pleine de miséricorde et de bons fruits.
Relevons encore la partialité (qui sous-entend l’acception de personnes), et le «sans hypocrisie» qui est le contraire de la sagesse humaine. L’énumération des divers caractères de la sagesse sont, ici, au nombre de 7. Le résumé en est «l’amour».

À propos du v. 18, remarquons les deux fruits principaux de la justice que sont la paix (cf Héb. 12, 11) puis la sainteté (cf Rom. 6, 22). Dans Jacques, il s’agit de justice pratique qui se traduit avant tout par l’absence de péché. Les premiers versets du chapitre 4 sont la suite directe du chapitre 3. Nous y trouvons les deux choses qui caractérisent le cœur naturel. Ce sont la violence et la corruption.

Commentaires sur le chapitre 4
La soumission et la dépendance
 :
Versets 01 à 06 : être humble devant Dieu
Versets 07 à 17 : exhortations pratiques, humilité et dépendance

Le début de ce chapitre mentionne quelques fruits de la vieille nature. Jacques juge le chrétien d’après sa conduite et le met en garde contre de tels fruits. Au v 2, le terme «vous tuez» est très fort. David en a offert le spectacle comme le résultat de ses convoitises et de ses voluptés. Ces versets ne s’appliquent pas seulement aux professants mais aussi aux croyants. Le v. 1er démontre que la propre volonté est en pleine activité pour satisfaire nos mauvaises passions. La convoitise est ce désir de s’approcher de quelque chose afin de satisfaire la chair tout en étant opposée à la volonté de Dieu.  L’origine de toute dissension parmi les frères se trouve dans la volonté propre dont quelque chose se trouve encore au v. 2, cette volonté qui ne reconnaît pas ce qui est en dehors de la sienne. Dans le verset suivant, on demande ce que Dieu ne veut pas donner car on demande mal. On demande mal du fait que, dans le cœur, il n’y a ni dépendance et ni soumission à la volonté divine. Au v. 4, l’adultère abandonne ses relations avec son conjoint pour se livrer à un autre. Ainsi, le peuple d’Israël abandonnait Dieu pour l’idolâtrie. De même, la profession chrétienne abandonne Dieu pour le monde. Et pour les vrais chrétiens, il ne peut y avoir de communion avec le monde (cf v. 8b). Remarquons encore que ce mot adultère, dans ce v., est au féminin. Le v. 5 établi clairement que l’Esprit ne fait pas les actions de la chair et l’Écriture averti qu’il n’y a pas possibilité de mélange avec le monde. Ainsi, dans le mesure où nous rompons avec le monde (v. 6), l’Esprit donne une plus grande grâce. Soyons encouragés en rapport avec cette perspective. Une marche dans la séparation du monde produira en nous une faveur spéciale, une grâce plus grande à tous égards, une jouissance plus nette et plus profondes de bénédictions déjà connues mais réalisées imparfaitement lorsque le monde a une place trop grande dans nos cœurs. L’orgueil est la chose la plus abominable aux yeux de Dieu. 

Le v. 7 se relie à ce qui précède avec cette exhortation à se soumettre car notre nature est une nature de propre volonté avec ce caractère d’indépendance. Elle est en contraste avec celle de Christ dont la viande était de faire la volonté de Dieu. Le v. 8 dénote un heureux changement en relation avec la proximité de Dieu et dans l’intimité de la communion. Pour cela, il faut juger ce qui entrave la communion puis s’approcher de Dieu et goûter cette heureuse et bienfaisante communion. Il faut donc réaliser la 2ème partie de ce v. 8. Dieu ne se tiendra pas à distance. V. 9 et 10: nous y trouvons l’esprit qui convient à celui qui se trouve devant Dieu. Il n’oublie pas son propre état et mène deuil en pensant à l’état de l’assemblée et du monde. Une telle disposition d’esprit est nécessaire. C’est aussi celui du résidu juif. Il s’agit d’être vrai devant Dieu. Cet appel à sentir nos misères, à mener deuil et à pleurer ne s’adresse pas seulement aux chrétiens authentiques mais à la profession toute entière. Il faut sentir cela pour confesser ses misères, s’en humilier, et être gardés dans l’humilité. La véritable humiliation a lieu devant le Seigneur (cf v. 10).

Versets 11 et 12 : il y a un grand danger de parler contre son frère. C’est une chose, malheureusement, trop fréquente. C’est une source de difficultés, de divisions. Seul Dieu, qui lit dans le secret des cœurs, peut juger. Juger, c’est critiquer les motifs qui font agir. Cependant, il y a une chose que nous sommes tenus de faire; c’est, s’il y a lieu, juger la marche de nos frères et cela en vue de les ramener. Nous jugeons des faits accomplis mais nous n’avons pas le droit de juger les motifs qui font agir nos frères. Celui qui juge se met au-dessus de la loi et prend la place de Dieu. Dans le ch. 13 de la première aux Corinthiens, l’amour ne pense pas le mal et c’est dans cette optique qu’il faut juger la marche de nos frères dans les faits accomplis.

Versets 13 à 16 : ce passage condamne l’indépendance de la volonté propre qui agit comme si Dieu n’existait pas. C’est un athéisme pratique. C’est l’oubli de Dieu qui seul sait ce qui arrivera demain. C’est aussi l’oubli de la vanité humaine en rapport avec la brièveté de la vie évoquée au v. 14. La cause de cette indépendance se trouve au v. 13. On veut gagner de l’argent, on veut se faire une position; nous irons, nous trafiquerons, nous gagnerons. Le croyant, lui, doit tout subordonner à la volonté divine. Relevons encore la vilénie de la vanterie dont se glorifie le cœur de l’homme.

Dans le v. 17, pour celui qui a la vie et par conséquent qui a des directives, et des connaissances, sa responsabilité est grande car savoir faire le bien et ne pas le faire, c’est un péché. Ici, c’est de ne pas faire le bien qui est péché.

Dans toutes les exhortations, les fruits de la vieille nature doivent être remplacés par ceux de la nouvelle. Ce chapitre présente aussi ce qu’il en est de la nature non bridée, de la volonté sous ses diverses formes. Si l’on est content d’être petit et humble, de n’être rien dans ce monde, Dieu donnera une plus grande grâce (v. 6) car il y a une force qui agit contre les fruits de la chair énumérés. Dans les v. 7 à 10, Jacques développe l’action dirigée par l’Esprit de Dieu. Le v. 17 est une conclusion générale fondée sur le principe indiqué déjà au ch. 3, 14 et sur ce qui est dit à l’égard de la foi.

 

Commentaires sur le chapitre 5
L’exercice de la patience
 :
Versets 01 à 06 : les riches et le jugement
Versets 07 à 12 : les souffrances des uns
Versets 13 à 20 : les ressources de la prière

 

Dans ce chapitre, les deux classes d’Israël (v. 1 à 6) les riches et les ouvriers) sont nettement mises en contraste l’une avec l’autre. Ensuite, l’auteur de l’épître parle de la marche du chrétien lorsqu’il est éprouvé. La venue du Seigneur (v. 7) est présentée comme le terme de leur situation. La patience (v. 7 et 8) caractérise la marche de la foi. La venue du Seigneur a ce double aspect d’un avertissement solennel, pour toutes les catégories de personnes, puis d’un encouragement très puissant pour celui qui se confie dans le Seigneur. Le vrai caractère pratique de la vie chrétienne peut ainsi être réalisé. Ainsi au v. 9, cette attente sauvegarde les sentiments des frères et des uns envers les autres: le juge se tient devant la porte.
Ne recherchons pas les richesses. En quelque sorte, ce qui est indiqué au v. 1 est à mettre en rapport avec le ch. 4, 13. Dans les richesses, il y a la racine de toutes sortes de maux (1 Tim. 6, 10). Soyons pénétrés du fait que nous sommes dans les derniers jours et qu’il faut traiter les biens de ce monde en conséquence car les jugements du monde approchent rapidement (cf 2 Pi. 3, 11). Les armées de l’Éternel (v. 4 note) sont célestes. Ce sont les anges. C’est ainsi que le Seigneur Sabaoth est nommé en rapport avec l’injustice de ces gens là. Le terme utilisé donne l’idée de leur grande puissance qui intervient au moment voulu de Dieu, soit en faveur des siens et ici pour le jugement des méchants. Ce terme est généralement utilisé en contraste avec ce qui se passe sur la terre. L’armée des cieux peut aussi s’appliquer aux astres. Au sujet des v. 5 et 6, le juste n’est pas supporté. Il est mis à mort et cela en commençant par Jésus Christ. La patience et la prière (v. 7, etc) sont des sujets qui terminent l’épître. La pluie de la première saison fait germer et celle de la dernière saison amène les fruits à maturité. Nous avons déjà reçu la pluie de la première saison à la Pentecôte, par l’envoi du Saint Esprit, et la pluie de la dernière saison arrivera pour Israël lorsque la bénédiction lui sera apportée en puissance par l’Esprit lors de la venue du Seigneur pour Israël (cf Joël 2, 23). Cette venue sera précédée de celle pour l’Église. Plus nous sommes près du but, plus il est important de tenir ferme. Le juge (v. 9) est prêt à entrer. Prenons garde à ce solennel avertissement. La patience (v. 10) est réalisée lorsque l’on réalise que le Seigneur va venir pour délivrer les siens et juger le monde. La patience de Job (v. 11) est donnée comme exemple car, en relation avec l’activité de Satan contre lui, sa patience a été manifestée. Mais Job devait apprendre et c’est ainsi que la fin du Seigneur est indiquée comme étant plein de compassions et miséricordieux. La bénédiction de Job, après l’épreuve, fut double.

À propos du v. 12, les serments dont il est question démontrent l’oubli de Dieu et par conséquent l’action de la volonté propre de la nature humaine. Mais dans ce même verset, il y a aussi l’action de la nature divine dans la conscience de la présence de Dieu. Cette action est désirée. Ne prenons cependant pas cette exhortation à ne pas jurer à tous propos. Prenons-là surtout à cœur afin de persévérer dans la prière. Prions, avant de se séparer, lorsque nous sommes entre croyants. L’exercice de la prière précède toujours un relèvement, une restauration (cf Zach. 12, 10).

Versets 13 et suivants : le christianisme possède des ressources pour la joie et le chagrin. L’onction de l’huile, avec ce qui en résulte (v. 14 et 15), dont le pardon, est en relation avec le gouvernement de Dieu. Ici, il n’est question que de cela. Donc, l’imputation du péché en condamnation n’a aucune place. L’efficacité de la prière de la foi est placée devant le lecteur et c’est en rapport avec le maintien de la sincérité du cœur. Le gouvernement de Dieu s’exerce à l’égard de son peuple. Il peut châtier, si nécessaire, les siens par des maladies. Il est aussi important que la vérité dans l’homme intérieur (cf Ps. 51, 6) soit maintenue. Un croyant peut ainsi être châtié dans un but de restauration, Dieu lui-même montrant à ce croyant soit ses fautes ou soit sa propre volonté qui n’est pas brisée. Mais alors l’assemblée de Dieu intervient en charité et, selon l’ordre établi, par le moyen des anciens (v. 14). Le malade s’en remet à Dieu en reconnaissant son état de besoins. La charité de l’assemblée s’exerce et apporte devant Dieu celui qui est châtié selon cette relation dans laquelle elle se trouve elle-même. La foi fait valoir cette relation de grâce. Le malade est guéri. Il est beau de constater que les péchés n’empêchent pas la guérison du malade. Il lui sera pardonné (v. 15). Le v. 16 présente un principe général. Les chrétiens doivent ouvrir leurs cœurs afin de maintenir la vérité dans l’homme intérieur. Ils doivent aussi prier les uns pour les autres afin que la charité soit en exercice quant aux fautes d’autrui. Nous y voyons aussi la grâce et la vérité spirituellement formées dans l’assemblée avec les fruits bénis qui en découlent. C’est un beau tableau de principes divins amenant les hommes à agir selon la nature de Dieu lui-même et l’influence de son amour sur le cœur. Ce n’est pas une confession aux anciens mais l’opération de la charité divine. La confession officielle détruit tout. Ce qu’il faut, c’est l’amour qui règne dans l’assemblée de telle sorte que l’on soit assez près de Dieu pour traiter le pécheur selon la grâce que l’on connaît en lui. Cet amour divin fut tellement réalisé que la sincérité parfaite et intérieure fut produite par la conscience et l’opération de cette grâce. Tout cela nous conduit à la prière énergique de l’homme juste selon les v. 17 et 18. Il y a toute la valeur de la prière. Il y a une grande proximité. Dieu tient compte des hommes et il le fait dans l’infini de son amour. Il tient aussi compte du cœur, de la confiance de l’intercesseur, de la foi qu’il a en sa parole, c’est-à-dire d’un cœur qui pense et qui agit selon une juste appréciation de ce qu’Il est. L’Esprit de Dieu peut ainsi agir. L’homme juste n’attriste pas le Saint Esprit et l’Esprit agit en lui selon sa propre puissance, n’ayant pas à mettre sa conscience en règle avec Dieu, mais agissant dans l’homme selon la puissance de sa communion avec Dieu. Il est démontré que la prière de la foi a une grande efficacité.

Dans les v. 14 et 15, il n’est pas question de l’autorité apostolique pour établir des anciens. Nous pouvons cependant reconnaître les frères qui en ont le caractère et le service. Il faut que l’onction se fasse au nom du Seigneur. Il faut que les anciens connaissent sa volonté et ne disent pas si c’est ta volonté. Nous y avons la prière de la foi qui sera exaucée si c’est la volonté du Seigneur. La difficulté que nous éprouvons pour mettre en pratique cette exhortation provient de notre manque de spiritualité pour discerner la pensée du Seigneur. Quant à l’onction de l’huile, elle ne communique rien par elle-même. Cela faisait partie de coutumes juives et d’ordonnances lévitiques. Ainsi, l’état de ruine empêche souvent la réalisation de ces versets mais le 16ème relève quelque chose qui est toujours possible. Nous y voyons que nous pouvons toujours nous aider mutuellement à nous juger devant Dieu afin que, dans son gouvernement, il puisse intervenir en grâce. Ainsi, n’apportons pas n’importe qui à la connaissance de l’assemblée. La prière individuelle est d’une grande efficace dans l’exercice de l’amour fraternel. Les v. 17 et 18 indiquent qu’elle peut avoir des résultats surprenants dans tout ce qui concerne la gloire de Dieu sur cette terre. Ce qui caractérise la prière de la foi, c’est l’intelligence des pensées de Dieu, la confiance et la persévérance.

Versets 19 et 20 : l’amour est en activité envers ceux qui s’égarent. Cet exercice de l’amour peut délivrer une âme de la mort. Par conséquent, tous ces péchés qui s’étalent dans leur odieuse nature aux yeux de Dieu et qui offensent sa gloire et son cœur par leur présence dans son univers, sont couverts. L’âme est en effet amenée à Dieu par la grâce, tous ses péchés sont pardonnés, ne paraissant plus, étant ôtés devant la face de Dieu. Ici, ce sont à nouveau des faits qui se sont passés, qui sont relatés, et non la puissance qui agit dans cette œuvre d’amour. Le péché est vaincu par l’amour qui s’en est occupé. Les péchés sont pour ainsi dire supprimés par la charité en exercice dans l’assemblée, cette charité qui couvre de ce fait une multitude de péchés. Ici, il s’agit de son action en rapport avec la conversion d’un pécheur. 

 

Autres remarques générales

  • Écrite vers l’an 60. Cette épître est adressée aux 12 tribus dans la dispersion et n’est donc pas «catholique» malgré le fait qu’Origène (env. 185-254) la classe comme telle. Bien qu’adressée aux 12 tribus, cette épître a sa place dans le NT car elle n’a pas un contenu strictement judéo-israélite. Cette épître n’a pas été adressée aux chrétiens en général mais à certains d’entre eux. Le début du livre des Actes donne aussi un éclairage sur le tableau des premiers temps de l’Église, alors constituée que de Juifs. L’épître de Jacques est donc adressée à ces croyants de souche juive, appelés «frères» pour les distinguer des Juifs n’ayant pas la vie. Depuis les temps d’Esdras, seules 2 tribus sont en vue. Pourtant, la pensée de l’ensemble des 12 tribus du peuple terrestre fut toujours vivante parmi les Israélites pieux (cf aussi Act. 12, 27). Jacques considère donc le peuple de la même manière. D’autres auteurs s’adressent aux seuls Juifs (tels l’auteur de l’épître aux Hébreux et Pierre dans sa première épître) qui ont reçu le Seigneur Jésus par la foi et qui appartiennent au résidu croyant selon l’élection de la grâce (Rom. 11, 5)
  • L’auteur de cette épitre semble être le frère du Seigneur qui l’aurait écrite, au tout plus tard, vers 62/63, ou 66, si l’on tient compte que Jacques serait mort en martyr à ce moment là, selon Josèphe (62/63), resp. vers 66 selon Hegesippus. Mais le fait que cette épître ne contient aucun propos sur les grandes doctrines chrétiennes, proclamées avant tout par Paul, peut indiquer que l’épître a été écrite très tôt. Malgré les avis de Josèphe et Hegesippus, plusieurs situent la date de rédaction vers l’an 45. Dans un sens très large, la fourchette se situe ainsi entre l’an 45 et l’an 66. Sa canonicité a été mise en doute, même par Luther qui voyait une contradiction entre la doctrine de la justification dont parle Jacques et l’enseignement de Paul (cf Jac. 2, 21 avec Rom. 3, 28). Cette épître fut cependant entérinée lors de célèbres synodes en 382, 393 et 397 à Rome, resp. Hippone et Carthage. Lors de ces synodes, les participants admirent l’inspiration des écrits du NT par le Saint Esprit. On voulait alors contrer les fausses doctrines qui étaient toujours plus largement répandue.
  • Cette épître a un caractère d’exception du fait que Dieu s’adresse, dans sa grâce, à son peuple terrestre, à Israël. Dans l’AT, le livre de Jonas est aussi spécial en ce sens qu’il s’adresse à des païens. L’épître de Jacques contient beaucoup d’exhortations dont 54 des 108 versets sont présentés sous la forme impérative. Ces exhortations ont comme objet un comportement adéquat dans les épreuves de la foi. La foi est mentionnée 16 fois et les œuvres 15 fois. Ces termes servent de fil conducteur qui traverse toute l’épître en présence d’un changement continuel de sujets. Mais cette épître n’aborde pas la base doctrinale. L’œuvre expiatoire de Christ, la position des chrétiens devant Dieu, la doctrine de l’assemblée de Dieu, le corps de Christ, n’apparaissent pas ou très peu. Pourtant, la vérité chrétienne sert de fondement à l’épître. Le nom de Jésus n’apparaît que deux fois. On peut aussi remarquer les ressemblances entre l’épître et le sermon de Jésus. Jacques fait état d’une portée pratique et très concrète. Ainsi, le lecteur trouve des exhortations à vivre une vie de foi dans la pensée de Christ. Une telle vie est caractérisée par les bonnes œuvres et dans ce sens, Jacques complète les écrits de Paul.
  • Comme particularité, il y a une contradiction apparente en rapport avec la justification selon Paul et celle selon Jacques. Martin Luther a en particulier rencontré bien des difficultés, difficultés qui sont dissipées si l’on tient compte que Paul envisage l’homme pécheur (dans les Romains et dans les Galates) alors que Jacques examine un tout autre aspect (cf ch. 2, 21, 24). Jacques ne considère pas le pécheur mais le croyant. Sous ce rapport, les œuvres ne sont pas des oeuvres de loi mais des actes de foi. La justification ne s’y trouve pas devant Dieu mais devant les hommes. Ces œuvres résultent de la foi. Paul considère notre position et Jacques notre pratique.
  • Comme autre particularité, on peut faire des comparaisons entre cette épître et l’évangile selon Matthieu:
Jacques Cf Matt. Jacques Cf Matt. Jacques Cf Matt. Jacques Cf Matt.
1, 2 5, 10-12 1, 22 7, 21,24 3, 17,18 5, 9 5, 8 24, 33
1, 4 5, 48 2, 8 22, 39 4, 4 6, 24 5, 10 5, 12
1, 5 7, 7 2, 10 5, 19 4, 10 5, 5 5, 12 5, 33-37
1, 6 21, 21 2, 13 5,7;  6,14,15 4, 11 7, 1-5
1, 20 5, 3 2, 14 7, 21-23 5, 2 ,3 6, 19

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