La 70ème semaine (surtout 2ème moitié) de Daniel. Dans l’Apocalypse

Retour au menu « Quelques prophéties bibliques »
♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Les passages de la Bible précèdent les notes. Le tout représente environ 23 pages au format A4
(pour les signes de type [1], dans le texte,  = voir les notes complémentaires en fin de l’article)

La 2ème moitié de la 70ÈME SEMAINE DE DANIEL a déjà été traité, du moins partiellement, à l’occasion de l’étude de sujets vus précédemment. C’est le cas pour :

D’abord bref tableau pour situer cette dernière demi-semaine de la 70ème semaine de la prophétie de Daniel ch. 9.
Avant les évènements de cette période, on se rappelle que les saints de la période de l’Église ont été ravis au ciel déjà avant le début de cette 70ème semaine.

LE CIEL, en rapport avec la terre

LA CHRÉTIENTÉ

(pays et peuples de civilisation chrétienne)

ISRAËL

L’ ASSYRIEN

roi du Nord, ses associés et ses adversaires

Faits célestes capitaux

Les voies de Dieu révélées et célébrées en haut

Jugements envoyés sur la terre

La dernière demi -semaine:

LE JOUR DE LA COLÈRE =

La consommation du siècle et la terminaison du mystère de DIEU: Apoc. 10:7

Noces de l’Agneau Apoc.19,6-9

Le Seigneur sort du ciel Apoc. 19:11-16

Les voies de Dieu vues à travers sa colère et célébrées au ciel 14:2; 15:2-4

· Alléluia pour la fin de Babylone 19:1-5

· Alléluia pour les noces de l’Agneau 19:6-8

· Louange des saints pour l’entrée de Dieu dans son règne 11:16-18

· 3° malheur = 7° trompette Apoc. 11:14-18; 15-19: = Colère de Dieu consommée

· = Les 7 coupes Apoc.16 (destruction de Babylone 16,19; 18) = Colère de l’Agneau = Destruction des ennemis

RÉSULTATS de l’ABOMINATION:LA DÉSOLATION: (grande tribulation)a) La «détresse de Jacob» Le Résidu de Judée s’enfuit (Matt. 24,16)parmi les nations environnantes, à la fois supporté, humilié et maltraité (Ps. 120). Il propage l’Évangile du royaume. À Jérusalem: résidu souffrant. Des martyrs (Apoc. 11:7-12)b) Mais tribulation générale: pour le peuple apostat ET pour le monde. Les coupes de la colère de Dieu consommée (Apoc. 16)
ABOUTISSEMENT:Les Conflits suprêmes:· Les nations alliées de l’Assyrien prennent et saccagent Jérusalem, malgré Rome (Cf. Ésaïe 28)· L’Assyrien lui-même envahit la Palestine, grossit son parti, progresse.· La Bête et le faux prophète se préparent à affronter l’Assyrien et à conquérir Jérusalem. Gigantesque combat entre eux en perspective: ARMAGUÉDON (Apoc. 16:13-16). En réalité, tous sont conduits par Satan et luttent contre le vrai Roi, mais c’est Dieu qui les assemble (Soph. 3:8; Zach. 14:2) pour les détruire successivement.Le Vainqueur:· Apoc.19,17-21· Le Fils de l’homme et les armées du ciel détruisent la Bête et le faux prophète, et leurs armées rassemblées pour combattre l’Agneau et son armée (Apoc. 19:19). Ils sont jetés dans l’étang de feu. Satan est lié pour mille ans (Apoc. 20:2-3).· Le Résidu de Juda rentre dans son pays encore occupé par l’Assyrien (Cf. Cant. des degrés). Il combat, tandis que les apostats cherchent secours en Égypte: mais le roi du Midi, après s’être rangé contre l’Antichrist (Daniel 11:40), est envahi, vaincu, pillé par le roi du Nord (Daniel 11:43) — qui revient ensuite pour assiéger Jérusalem (Daniel 11:44-45). Il est détruit: «sur les montagnes d’Israël», une fois le Seigneur descendu sur la montagne des Oliviers (Zach. 14:3 et 4; Ésaïe 14:25; 29:8; 31:4, 5; Éz. 38 et 39, etc…). Le Résidu, délivré, reconnaît son Messie et triomphe.· Les nations alliées de l’Assyrien sont détruites à leur tour (Ésaïe 34; 63:1-6)· Dernier appel de l’Évangile éternel parmi les nations lointaines (Ésaïe 66:19)· Retour des dix tribus. Jérusalem reconstruite, temple bâti, restes de Gog enterrés (Éz. 39)

· Jugement des vivants dans la vallée de Josaphat (Matt. 25:31-46; Joël 3:1-12)

LE SIÈCLE À VENIR · Christ roi à Jérusalem, centre des nations – Bénédiction milléniale.· Après les 1000 ans, dernière révolte (Satan délié): Satan jeté dans l’étang de feu. Jugement des morts (Grand trône blanc, Apoc. 20). Christ remet le royaume à Dieu le Père (1 Cor. 15:24).

Voici le texte biblique pour les autres passages cités en entête de ce chapitre. Ces textes sont suivis de quelques notes.

Apocalypse 6, 12-17
12
Et je vis, lorsqu’il ouvrit le sixième sceau: et il se fit un grand tremblement de terre, et le soleil devint noir comme un sac de poil, et la lune devint tout entière comme du sang;
13
et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme un figuier agité par un grand vent jette loin ses figues tardives. 14 Et le ciel se retira comme un livre qui s’enroule, et toute montagne et toute île furent transportées de leur place. 15 Et les rois de la terre, et les grands, et les chiliarques, et les riches, et les forts, et tout esclave, et [tout] homme libre, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes; 16 et ils disent aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous et tenez-nous cachés de devant la face de celui qui est assis sur le trône et de devant la colère de l’Agneau; 17 car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister?

Commentaires :
Ainsi, toute l’histoire future de la terre commence par l’ouverture des sceaux qui introduisent les jugements de Dieu sur les habitants de la terre pour établir le royaume de son Fils.
Les 7 sceaux annoncent des événements successifs. L’ouverture du 7ème sceau introduit les jugements des trompettes. De même, le son de la 7ème trompette introduira les jugements des coupes. Tous les jugements sont annoncés et décrits dans les chapitres 6 et 11. Certains détails seront repris plus loin (dans le chapitre 16 pour les coupes).
Les six premiers sceaux 
(ch. 6) sont issus du livre des desseins de Dieu (ch. 5, 1). Quatre cavaliers (les 4 premiers sceaux) exercent les premiers châtiments sur «le quart de la terre» (destruction, famine et mort), pour atteindre les hommes dans leurs conditions de vie. Le cinquième sceau montre les premiers martyrs réclamant la vengeance. Exhortés à la patience, ils ne perdront pas leur récompense à la première résurrection (ch. 20, 4).

Versets 12 et suivants: enfin, le sixième sceau montre le renversement des autorités sur la terre et la frayeur des hommes qui estiment à tort que le jour de la colère de Dieu et de l’Agneau est arrivé. Il ne s’agit encore que d’un «commencement de douleurs» (Matt. 24, 8).

Ce 6ème sceau donne lieu à des jugements plus terribles. Il est ouvert juste avant la grande tribulation. Ce sceau ébranlera la terre partout. Dans ces versets, comme dans l’Apocalypse en général, il faut toujours bien distinguer ce qui est à prendre dans un sens symbolique ou dans un sens littéral. Ce qui est dépeint dans ces versets, à propos de la lune, des étoiles, des montagnes, est symbolique sinon la vie ne serait plus possible sur la terre; quant aux montagnes, si le v. 14 était littéral, les hommes ne pourraient pas s’y cacher. On voit donc dans ce v. 14 un sens symbolique alors que le sens est littéral au v. 15. Tout cela nous incite à lire de manière exacte le texte afin d’en trouver la clef. Ainsi, ces étoiles qui tombent partout représentent des luminaires moraux qui seront renversés. S’ensuivront des révolutions, des confusions. Quant au livre du v. 14, remarquons que la lecture n’est pas possible dans un livre enroulé. Les pensées du ciel seront obscurcies. Un endurcissement moral empêchera de distinguer la direction divine. Bref, tout est renversé. Une «montagne transportée» est une allusion aux grandes puissances alors que «toute île» fait penser au commerce, à une puissance commerciale (cf Es. 23, 2; 60, 9; Ezé. 27, 3, 15). Tout est renversé. Révolution gigantesque en occident. Il en ressortira, selon plusieurs commentateurs, un dictateur, celui de l’empire romain selon les détails d’Apoc. 13. Au v. 15, l’humanité entière est épouvantée par ce qui se passe, au point de se cacher dans les rochers des montagnes. Les hommes constatent que leurs richesses, etc, ne sont rien et toutes ces circonstances, y compris les forces de la nature, les amènent à dire ce que rapportent les v. 16 et 17. Ils pensent pour la 1ère fois à Dieu mais ils ne se repentent pas. Et pourtant, le jour de la colère de Dieu n’est pas encore venu. Ces choses sont un commencement de douleurs (cf Matt. 24, 8). Ce grand jour de la colère de Dieu aura lieu lors de l’apparition du Seigneur et avant cela il y a déjà, comme vu, des jugements effrayants.

Apocalypse 8
1
Et lorsqu’il ouvrit le septième sceau, il se fit un silence au ciel d’environ une demi-heure. 2 Et je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu, et il leur fut donné sept trompettes. 3 Et un autre ange vint et se tint debout devant l’autel, ayant un encensoir d’or; et beaucoup de parfums lui furent donnés, pour donner [efficace] aux prières de tous les saints, sur l’autel d’or qui est devant le trône. 4 Et la fumée des parfums monta avec les prières des saints, de la main de l’ange devant Dieu. 5 Et l’ange prit l’encensoir et le remplit du feu de l’autel; et il jeta [le feu] sur la terre; et il y eut des voix et des tonnerres et des éclairs et un tremblement de terre.
6 Et les sept anges qui avaient les sept trompettes se préparèrent pour sonner de la trompette.
7 Et le premier sonna de la trompette: et il y eut de la grêle et du feu, mêlés de sang, et ils furent jetés* sur la terre; et le tiers de la terre fut brûlé; et le tiers des arbres fut brûlé, et toute herbe verte fut brûlée.
8
Et le second ange sonna de la trompette: et comme une grande montagne toute en feu* fut jetée dans la mer; et le tiers de la mer devint du sang, 9 et le tiers des créatures qui étaient dans la mer et qui avaient vie mourut, et le tiers des navires fut détruit.
10
Et le troisième ange sonna de la trompette: et il tomba du ciel une grande étoile, brûlant comme un flambeau; et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les fontaines des eaux. 11 Et le nom de l’étoile est Absinthe; et le tiers des eaux devint absinthe, et beaucoup d’hommes moururent par les eaux, parce qu’elles avaient été rendues amères.
12
Et le quatrième ange sonna de la trompette: et le tiers du soleil fut frappé, et le tiers de la lune, et le tiers des étoiles, afin que le tiers de ces [astres] fût obscurci, et que le jour ne parût pas pour le tiers de sa [durée], et de même pour la nuit.
13
Et je vis: et j’entendis un aigle qui volait par le milieu du ciel, disant à haute voix: Malheur, malheur, malheur, à ceux qui habitent sur la terre, à cause des autres voix de la trompette des trois anges qui vont sonner de la trompette!
/ v. 7: ou: il fut jeté. / v. 8: litt.: brûlante de feu.

Commentaires :
Le septième sceau 
est alors ouvert, marqué par un silence, puis par des prières, et enfin par le feu de l’autel jeté sur la terre. Les 4 premières trompettes (ch. 8) sont le jugement sur l’empire romain d’occident («le tiers»). L’homme est atteint dans tout son environnement moral et physique (terre, mer, fleuves et astres). Les 3 dernières trompettes de jugement ont un caractère particulier de «Malheur» (ch 8, 13), en raison de leurs effets désastreux sur les hommes (et plus seulement sur leurs circonstances).

Versets 1 à 5: après le silence, le repos (v. 1), Dieu s’annonce par les trompettes et intervient plus directement (v. 2).  Dans les versets suivants, remarquons qu’il y avait deux autels dans le temple qui était divisé en deux par le voile. D’un côté l’autel des parfums dans le lieu saint et de l’autre côté se trouvait l’autel des holocaustes, dans le parvis, ce lieu où l’on est attiré hors du monde. Christ a souffert dans le monde et les saints y souffrent aussi. Si l’autel d’or (des parfums) était dans le lieu saint, l’encens montait au trône de Dieu dans le lieu très-saint. Les saints sont encore affligés mais leurs plaintes et leurs supplications montent devant Dieu (à la fin du v. 2 on voit que l’autel est immédiatement devant le trône). Dieu commence alors à intervenir. Les cris des saints font en effet intervenir Dieu par des jugements. Cet ange est Jésus qui présente les prières des saints. Ce n’est pas ici l’avocat auprès du Père, en relation avec notre état spirituel, mais en appelant les jugements de Dieu sur les oppresseurs.
À propos du parvis, ce lieu où l’on est attiré hors du monde
, c’était aussi, on le comprend, devant Dieu que l’on est attiré, pour ainsi dire, dans le ciel. Moralement et quant à l’antitype, il fallait la nouvelle naissance pour entrer jusque là. Christ, élevé de la terre, était devant Dieu. Le parvis était donc sous certains rapports le parvis du ciel. C’était un endroit de transition. Par exemple, la mer d’airain qui se trouvait dans le parvis est vue ici dans le ciel; les âmes sous l’autel (des holocaustes) sont dans le ciel. Aussi n’y a-t-il point de voile.

Versets 6-13: Dieu intervient par des jugements plus directs avec les 4 trompettes de ces versets, la 1ère étant au v. 7. Les jugements tombent sur la terre prophétique. La grêle évoque quelque chose de subit, de violent, d’orageux, d’origine céleste. Il y a le feu qui consomme (appliqué au croyant, le feu purifie). Le sang est aussi là avec ces pensées de vengeance, de mort. La terre est frappée et le sera dans toutes ses parties avec les trompettes 1 à 4, c’est-à-dire terre, mer, fontaines d’eaux (cf ch. 14, 7). Le tiers est concerné. C’est le tiers occidental. L’herbe, qui représente la prospérité terrestre (cf Es. 15, 6) est aussi détruite, de même que les arbres qui font penser à ce qui est élevé et éminent.
2ème trompette (v. 8 et 9). La mer, ce sont les peuples qui ne sont pas dans la terre prophétique; c’est la masse des peuples. Il est difficile d’attribuer le nom d’une nation à cette grande montagne toute en feu jetée dans la mer. Mais ce terme évoque un empire mondial de grande puissance (cf Jér. 51, 25). Dans l’Apocalypse, si la terre symbolise quelque chose d’ordré, la mer représente par contre quelque chose en mouvement, en désordre (cf ch. 17, 15). Ainsi cette montagne s’écroule en mettant en scène des pays où règne l’anarchie ou révolution. Suite à ce coup, le tiers des navires (le commerce occidental) est détruit.
3ème trompette (v. 10 et 11). Les fleuves. Cette expression symbolique est difficile à saisir. Deux choses ressortent de l’Écriture.  1) les peuples; les fleuves ont ravagé la terre d’Israël; 2) les principes qui gouvernent ces peuples. Les fleuves sont l’activité des peuples sous certains principes. Ainsi, en És. 8, 5-8, les eaux du fleuve sont «le roi d’Assur et toute sa gloire». És. 59 19; Ps. 93, 3-4: les fleuves sont les peuples sur lesquels l’Éternel a remporté la victoire, pour établir son règne. Ce qui est établi dans ce psaume. L’étoile tombée est une puissance déchue; les eaux amères sont la corruption des principes des peuples.
4ème trompette (v. 12 et 13). Le soleil est la puissance suprême et la gloire. La lune et les étoiles sont des gloires subalternes, d’un ordre inférieur au soleil. Le peuple de Dieu se trouve dans la misère; les prières montent. Dieu intervient et frappe la terre; non pas encore les habitants de la terre, mais leurs circonstances, leurs richesses, les choses dans lesquelles ils se plaisent. Aujourd’hui (2013), au contraire, pendant le temps de la grâce, Dieu frappe pour convertir et pour châtier ses enfants, tandis qu’on voit souvent les méchants jouir d’une grande prospérité.

Dans les 3 trompettes qui suivent (mentionnées au v. 13), les habitants de la terre sont en vue. Mais dans les 4 premières trompettes il s’agit de jugements extérieurs. Avant leur arrivée, les élus de Dieu sont marqués et scellés. Les jugements ne les touchent pas. Ils frappent ceux qui les affligent.

À ce moment, l’Église est donc en paix. Elle s’entretient avec Dieu de ce qui va arriver au monde. Israël a voulu le monde. Il a dit: «tuons l’héritier et l’héritage sera à nous». L’Église dit comme Thomas: «Allons mourir avec lui» (Jean 11, 16). La conséquence en est qu’Israël sera dans l’affliction comme Lot à Sodome, et il échappera à travers le feu. Le résidu d’Israël aimera la justice; mais, ayant aimé le monde, il a l’affliction et l’angoisse d’un homme qui se trouve là où les jugements de Dieu tombent sur le monde. Abraham voit de loin la fumée monter de la plaine, mais il n’y est pas.

L’Église est intéressée par le jugement du monde. Dieu le lui fait connaître «comme à son ami». Un ami peut-il ne pas s’intéresser à ce que lui communique son ami? Il faut absolument que, tôt ou tard, on renonce à tout. On y renonce avec joie par l’Esprit de Christ. Mais on peut aussi y renoncer avec de la honte si les jugements de Dieu rompent les liens par lesquels nous sommes retenus. Il faut alors tout quitter, ou être brûlé dans Sodome. La prophétie a une force toute particulière pour nous séparer de ce présent siècle mauvais. La patience de Dieu supporte un tel siècle car il en retire les siens. Mais sa patience prendra fin pour un tel siècle qui est en quelque sorte déjà jugé. La sentence est là.

Apocalypse 9, (1) 2-21
1
Et le cinquième ange sonna de la trompette: et je vis une étoile tombée du ciel sur la terre; et la clef du puits de l’abîme lui fut donnée, 2 et elle* ouvrit le puits de l’abîme, et une fumée monta du puits, comme la fumée d’une grande fournaise, et le soleil et l’air furent obscurcis par la fumée du puits. 3 Et de la fumée il sortit des sauterelles sur la terre; et il leur fut donné un pouvoir semblable au pouvoir qu’ont les scorpions de la terre. 4 Et il leur fut dit qu’elles ne nuisissent ni à l’herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais aux hommes qui n’ont pas le sceau de Dieu sur leurs fronts. 5 Et il leur fut donné de ne pas les tuer, mais qu’ils fussent tourmentés cinq mois; et leur tourment est comme le tourment du scorpion, quand il frappe l’homme. 6 Et en ces jours-là les hommes chercheront la mort et ils ne la trouveront point; et ils désireront de mourir, et la mort s’enfuit d’eux. 7 Et la ressemblance des sauterelles était semblable à des chevaux préparés pour le combat; et sur leurs têtes il y avait comme des couronnes semblables à de l’or; et leurs faces étaient comme des faces d’hommes; 8 et elles avaient des cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents étaient comme [des dents] de lions; 9 et elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme le bruit de chariots à plusieurs chevaux courant au combat; 10 et elles ont des queues semblables à des scorpions, et des aiguillons; et leur pouvoir était dans leurs queues, pour nuire aux hommes cinq mois. 11 Elles ont sur elles un roi, l’ange de l’abîme, dont le nom est en hébreu: Abaddon*, et en grec il a nom: Apollyon**.
12
Le premier malheur est passé; voici, il arrive encore deux malheurs après ces choses.
13
Et le sixième ange sonna de la trompette: et j’ouïs une voix sortant des [quatre] cornes de l’autel d’or qui était devant Dieu, 14 disant au sixième ange qui avait la trompette: Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve Euphrate. 15 Et les quatre anges qui étaient préparés pour l’heure et le jour et le mois et l’année, furent déliés, afin de tuer le tiers des hommes. 16 Et le nombre des armées de la cavalerie était de deux myriades de myriades: j’en entendis le nombre.
17
Et c’est ainsi que je vis les chevaux dans la vision, et ceux qui étaient assis dessus, ayant des cuirasses de feu, et d’hyacinthe, et de soufre; et les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions; et de leur bouche sortent du feu, et de la fumée, et du soufre. 18 Par ces trois fléaux fut tué le tiers des hommes, par le feu et la fumée et le soufre qui sortent de leur bouche; 19 car le pouvoir des chevaux est dans leur bouche et dans leurs queues; car leurs queues sont semblables à des serpents, ayant des têtes, et par elles ils nuisent. 20 Et les autres hommes qui n’avaient pas été tués par ces plaies, ne se repentirent pas des œuvres de leurs mains, pour ne pas rendre hommage aux démons, et aux idoles d’or, et d’argent, et d’airain, et de pierre, et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher; 21 et ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leur magie, ni de leur fornication, ni de leurs larcins.
/ v. 2: c. à d.: l’étoile. / v. 11*: abîme; litt.: destruction; voir Job 26:6 / v. 11**: destructeur.

Commentaires :
L’empire romain d’orient ainsi que les Juifs qui ne sont pas scellés (v. 4) sont spécialement touchés. Les jugements des 5ème et 6ème trompettes (premier  et deuxième  malheur) sont comparés à une nuée de sauterelles et à des armées de cavalerie, de chevaux en furie qui n’épargnent rien. Devant la terreur de ces jugements, l’homme persiste à s’endurcir dans son péché (v. 20-21).

Verset 1: cinquième trompette: l’étoile qui tombe sur la terre est une puissance du ciel en chute. La clef du puits de l’abîme lui est donnée. Dieu laisse agir Satan tantôt pour le bien de ses enfants, tantôt pour des jugements sur ses ennemis. Satan et ses anges saisissent avec joie l’occasion de faire le mal. Ici Dieu vient châtier l’iniquité des hommes. À ce moment-là, il y a déjà sur la terre des élus des 12 tribus d’Israël qui ont le sceau de Dieu sur leur front. Ils étaient marqués de Dieu avant même de le connaître. Les 2 derniers chapitres de Daniel et les Psaumes nous renseignent sur les progrès de leur connaissance.
Verset 2: une influence diabolique obscurcit le gouvernement de la terre. La fumée obscurcit l’air et le soleil, c’est-à-dire l’état ordinaire de la terre sous le rapport du gouvernement, et des influences générales qui agissent sur les hommes.
Verset 3: cette puissance diabolique ne se borne pas à obscurcir ce qui éclaire les hommes; elle exerce une influence mortelle et les tourmente. Les influences saines sont obscurcies. Cette force qui sort de l’abîme pénètre partout. Des sauterelles sont là. Ce seul fait est suffisant pour répéter qu’il ne faut pas prendre cela au sens littéral car il est dit expressément qu’elles ne se nourrissent pas de l’aliment qui leur est propre. Il s’agit donc ici simplement d’une figure utilisée pour dépeindre des hordes innombrables de maraudeurs et de pillards.
Verset 4: l’intention de Dieu n’est pas encore juger les hommes par la mort. Satan, malgré sa malice et son pouvoir, ne peut faire que ce qui est dans l’intention de Dieu. Il y a ici une puissance morale diabolique sur les hommes qui n’ont pas la marque de Dieu sur leur front. Elle n’agit pas sur l’herbe, ni sur la verdure, mais seulement sur ceux qui ne sont pas reconnus de Dieu. Tout ceci, semble-t-il, s’applique et se limite plus particulièrement aux Juifs qui sont identifiés avec les Gentils qui se trouvent dans le pays et plus exactement à la Palestine (cf Ésaïe 66).
Satan a la puissance de tourmenter les ennemis de Dieu par des jugements, qui les frappent premièrement dans leurs circonstances, et qui ensuite les frappent dans leurs personnes et les tourmentent, parce que les premiers jugements n’avaient pas produit leur effet.
Versets 5 et 6: les hommes chercheront la mort. Quelle angoisse … mais ils ne la trouveront pas.
Verset 7 à 11: nous reconnaissons dans ce verset un peuple suscité pour juger les autres peuples. Cette puissance de Satan prend la forme indiquée dont les couronnes, semblables à de l’or, sont une apparence de justice royale, voire avec la prétention d’être divine. Leur puissance de destruction ressort du v. 8 alors que leur puissance de nuire est dans leur queue (v. 9 et 10). La queue est l’image des faux prophètes (cf Es. 9, 14). Leur chef (v. 11) commande les ténèbres sataniques qui peuvent influer sur la terre. C’est le destructeur, Apollyon. Son nom hébreu est Abaddon. Il est en rapport avec le 1er malheur qui consiste en un tourment infligé aux hommes. Ainsi ces appellations de destructeur et destruction apparaissent. Abaddon est caractérisé comme étant l’ange de l’abîme. Ce n’est pas encore la bête formée dans son entier selon ch. 11, 7, resp. 13, 1 et 17, 8. Mais il y a une 1ère manifestation de mal comme la grâce produira dans le résidu le commencement de ce qui est bon.
Le nom hébreu évoque la relation avec l’Antchrist alors que le nom grec indique sa relation avec la fausse chrétienté.
Verset 12: dans ce 1er malheur, Dieu agit d’une manière beaucoup plus directe sur les hommes et non plus seulement sur leurs circonstances. Ce 1er malheur se passe, semble-t-il, en Orient.

Versets 13 à 21: sixième trompette: l’ange sonne à la suite d’un appel de Christ. Le Seigneur, encore caché, s’occupe déjà de la terre. Il intercède pour son peuple (cf És. 30, 18. On entend une voix, aux cornes de l’autel d’or ou autel des parfums (Ex. 40, 26-27), de l’autel d’intercession. Cette voix donne un ordre à l’ange qui a sonné la sixième trompette. L’intercession ne s’applique ni à l’état moral ni aux combats spirituels de ceux qui en profitent, mais à la manifestation des jugements de Dieu qui, par la suite, opéreront la délivrance d’un peuple terrestre.
Verset 15: maintenant les hommes ne sont pas seulement tourmentés, mais leur vie est atteinte pour 33% d’entre eux. Ce tiers impliquerait que ce malheur doit fondre sur les gentils et plus précisément sur l’empire romain d’occident.
Verset 16: deux myriades de myriades ou, autrement dit, deux cent millions. Cette armée se déversera de l’Est vers l’Ouest. Menace effroyable. Et la mort dont il est question au v. 15 est à prendre dans un sens littéral.
Verset 17: le feu et le soufre représentent la puissance de jugement, de la mort et de l’enfer entre les mains de Satan, appliquée aux hommes.
Verset 19: la puissance du prophète de mensonge s’ajoute. Elle est là, avec une puissance satanique spéciale qui est celle du Serpent ancien.
Versets 20 et 21: ici se vérifie le fait que les hommes sont livrés à Satan pour croire au mensonge (2 Thes. 2, 11). Les païens avaient été livrés à un esprit de ténèbres et d’incrédulité (Rom. 1, 28). Les Juifs, à leur tour, ont eu le cœur engraissé. Ainsi, tous les jugements qui précèdent ces versets ne changent pas les hommes. Ils sont empoisonnés par les queues des chevaux qui sont semblables à des serpents et qui ont des têtes par lesquelles elles nuisent.

Dieu avant envoyé aux hommes la vérité, ceux-ci ont préféré le mensonge, et Dieu les livre à ce qu’ils désirent, au mensonge, à un mensonge efficace. C’est un jugement terrible. Ceux qui ne veulent pas la vérité peuvent très bien prospérer extérieurement. Mais cette prospérité précède l’écrasement. Voilà ce que le monde a à attendre. Ce malheur vient du nord-est de la Palestine. Le 3ème malheur se trouve à la fin du ch. 11.

Remarquons aussi que le 1er malheur correspond, par voie de contraste, aux 144000 scellés d’entre Israël alors que le 2ème est en rapport avec la multitude des gentils du chapitre 7. Il semble aussi que ces deux malheurs présentent ce qui aura lieu en Judée avec les premiers actes de l’Antichrist. Ces 2 malheurs sont comme le prélude de ce qui suivra. D’abord un tourment cruel qui tombe sur Israël (voir Joël ch. 2) mais les scellés seront épargnés. Puis les cavaliers de l’Euphrate en relation avec les gentils.

Apocalypse 10
1
Et je vis un autre ange puissant descendant du ciel, revêtu d’une nuée, et l’arc-en-ciel sur sa tête, et son visage comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu; 2 et il avait dans sa main un petit livre ouvert. Et il mit son pied droit sur la mer et le gauche sur la terre; 3 et il cria à haute voix, comme un lion rugit; et quand il cria, les sept tonnerres firent entendre* leurs propres voix. 4 Et quand les sept tonnerres eurent parlé, j’allais écrire; et j’ouïs une voix venant du ciel, disant: Scelle les choses que les sept tonnerres ont prononcées* et ne les écris pas.
5
Et l’ange que j’avais vu se tenir sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel, 6 et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, lequel a créé le ciel et les choses qui y sont, et la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu’il n’y aurait plus de délai, 7 mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sera sur le point de sonner* de la trompette, le mystère de Dieu aussi sera terminé, comme il en a annoncé la bonne nouvelle à ses esclaves les prophètes.
8
Et la voix que j’avais ouïe du ciel me parla de nouveau et dit: Va, prends le petit livre* qui est ouvert dans la main de l’ange qui se tient sur la mer et sur la terre. 9 Et je m’en allai vers l’ange, lui disant de me donner le petit livre. Et il me dit: Prends-le et dévore-le; et il remplira ton ventre d’amertume, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. 10 Et je pris le petit livre* de la main de l’ange, et je le dévorai; et il fut dans ma bouche doux comme du miel; et quand je l’eus dévoré, mon ventre fut rempli d’amertume. 11 Et il me fut dit*: Il faut que tu prophétises de nouveau sur des peuples et des nations et des langues et beaucoup de rois.
/ v. 3, 4: litt.: parlèrent. / v. 7: ou: quand il sonnera. / v. 8, 10: quelques-uns ont: le livre. / v. 11: litt.: ils me disent.

Commentaires :
UN 2ÈME INTERVALLE IMPORTANT (CH. 10 À 11, 13) SE PLACE AVANT LA 7ÈME TROMPETTE. «Un autre ange» (Christ) apparaît en puissance. Il porte «un petit LIVRE OUVERT», qui, avec le LIVRE SCELLÉ précédent (ch. 5, 1), atteste ses droits sur la terre. Il va les faire valoir sans délai. La révélation du contenu de ce livre (11, 1-13) nous transporte à Jérusalem, abandonnée à l’oppression des nations pendant 42 mois. Durant ce temps d’épreuve, deux témoins, dans la puissance de Moïse et d’Élie, y rendent un témoignage fidèle au prix de leur vie. La bête romaine, soutenant l’Antichrist, les met à mort; mais Dieu les ressuscite et les appelle à monter au ciel sans passer à nouveau par la mort. Un bouleversement terrible suit cette scène et les survivants donnent «gloire au Dieu du ciel», plutôt qu’au «Seigneur de la terre» (11, 4 et 13). Pendant cet intervalle (ou parenthèse, ou épisode), l’apostasie se développe avant d’en finir avec le gouvernement de Dieu. Cela se passe en Judée. Les nations se sont rassemblées autour de Jérusalem. Elles vont être l’objet des jugements de Dieu. Jusque là, l’intervention directe de Dieu n’avait pas encore eu lieu sur la terre.
Cette parenthèse entre la 6ème et la 7ème est importante. Il en allait de même au ch. 7 entre les sceaux 6 et 7. Tel est l’ordre parfait qui règne dans ce livre de l’Apocalypse. C’est pour cette raison que nous retrouvons encore ici le Seigneur sous l’apparence d’un ange. Ce fut aussi le cas au ch. 8 en ce qui concerne les fonctions de souverain sacrificateur. Ici, il est l’ange qui revendique pour lui-même les droits royaux

Le premier livre avait des sceaux. Ici, c’est un livre ouvert, donc public. Il s’applique à la terre, au témoignage ouvert et public au nom de Dieu, et à l’état de profession qui l’accompagne.

Verset 1: l’arc-en-ciel désigne l’alliance de Dieu avec la création et sa fidélité y relative. Cet ange puissant descend du ciel, revêtu d’une nuée, signe spécial de la majesté de Jéhovah; nul autre que lui (Jéhovah) n’a de titre pour se montrer ainsi. De plus, l’arc-en-ciel est sur sa tête, non plus autour du trône. Le fait est qu’à ce moment, un pas en avant a lieu. Il approche de la terre; il va réclamer, sous très peu de temps, ce à quoi il a droit, ses droits royaux. Le soleil désigne la puissance suprême. Les colonnes de feu représentent  la fermeté du jugement.
Verset 2: c’est une révélation donnée par Christ lui-même. Il possède l’autorité de la terre. Il va en prendre possession par le jugement. Le livre étant ouvert, il n’y a plus de mystère. Ici, Christ n’est pas comme le lion de Juda, mais comme celui qui a des droits, qui rugit; il met un pied sur la terre  et l’autre sur la mer; autrement dit, sur la terre prophétique et sur ce qui est en dehors, sur tout le monde.
Verset 3: les 7 tonnerres. Tous les droits de Dieu sur la terre; sa voix Dieu fait entendre ses droits. La manière dont cela arrive est cachée.
Versets 4 à 10: Jean allait écrire ce qu’il avait entendu, mais cela lui est défendu. Les révélations devaient être scellées pour le présent. Ainsi, le jugement est encore suspendu jusqu’à ce que la 7ème trompette ait sonné. Toutefois, il n’y aura pas de délai; le mystère de Dieu sera accompli comme annoncé par les prophètes. Dieu était sur le point de mettre une fin au mystère de l’inaction dans laquelle il semble rester actuellement quant au gouvernement du monde. Maintenant, le monde suit ses propres voies. Dieu le permet tout en y mettant un certain frein (cf 2 Thes. 2, 7). Les hommes peuvent pécher et Dieu n’apparaît pas de manière directe sauf en quelques occasions exceptionnelles. Mais le temps vient, et il se hâte, où Dieu assurément visitera le péché; alors il ne tolérera plus un seul moment rien de ce qui est contraire à sa nature. C’est le siècle béni vers lequel tous les prophètes tournent leurs regards; l’ange, ici, jure que ce temps approche. Il n’y aura plus de délai. Aux  jours de la voix du 7ème ange, quand il sera sur le point de sonner de la trompette, le mystère de Dieu sera aussi terminé. Le mystère ici n’est pas Christ et l’Église mais le fait que Dieu permet au mal de poursuivre son cours avec une apparence d’impunité.
Un objet spécial du dernier jugement est la Bête qui monte de l’abîme. Il faut que l’objet de ce jugement paraisse, avant que le jugement puisse avoir lieu. Il était doux pour Jean de recevoir la révélation de Dieu. Mais, quand il médite le contenu de la prophétie pour son peuple, il en est rempli d’amertume (v. 10).
Le petit livre ouvert que le prophète prend et mange (v.9 et 10). C’est un petit livre du fait qu’il traite d’objets renfermés dans une sphère relativement resserrée; il est ouvert, parce que les choses seront décrites non d’une manière mystérieuse, comme c’était le cas sous les sceaux et encore plus sous les trompettes, car tout va être rendu parfaitement clair dans ce qui y est exposé.  Ce sera le cas dans le ch. 11 qui ne traite pas de ce qui est doux et qui sera la part d’Israël à l’avenir mais des choses amères qui doivent arriver d’abord.

Verset 11: il faut que les nations et les rois reparaissent à la fin afin de subir le dernier jugement. Dieu ne les a jamais perdus de vue. Ces nations, ces langues qui sont le résultat de la confusion de Babel, c’est-à-dire toutes les nations dont il est fait mention dans la Genèse 10 et 11 reparaissent soit en Daniel, soit en Ézéchiel, soit ailleurs, comme au Ps. 83. Dans ce verset … prophétiser de nouveau … La mission de Jean n’est pas terminée. Il faut qu’il décrive ce qui concerne Jérusalem (ch. 11) et ensuite les derniers jugements lors de l’avènement du Seigneur sous la 7ème trompette et encore bien d’autres descriptions prophétiques dans les chapitres qui suivent. Alors sera complétée l’image que Dieu veut nous présenter de cette ultime période.

Apocalypse 11, 1-14
1
Et il me fut donné un roseau semblable à une verge, et il me fut dit: Lève-toi et mesure* le temple** de Dieu, et l’autel, et ceux qui y adorent***; 2 et le parvis, qui est en dehors du temple, rejette-le et ne le mesure point, car il a été donné aux nations, et elles fouleront aux pieds la cité sainte quarante-deux mois. 3 Et je donnerai [puissance] à mes deux témoins, et ils prophétiseront mille deux cent soixante jours, vêtus de sacs.
4
Ceux-ci sont les deux oliviers et les deux lampes qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. 5 Et si quelqu’un veut leur nuire, le feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis; et si quelqu’un veut leur nuire, il faut qu’il soit ainsi mis à mort. 6 Ceux-ci ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie durant les jours de leur prophétie*; et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer en sang**, et pour frapper la terre de toutes sortes de plaies, toutes les fois qu’ils le voudront. 7 Et, quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, et les vaincra, et les mettra à mort; 8 et leur corps mort [sera étendu] sur la place de la grande ville qui est appelée spirituellement Sodome et Égypte, où aussi leur Seigneur a été crucifié. 9 Et ceux des peuples et des tribus et des langues et des nations voient leur corps mort durant trois jours et demi, et ils ne permettent point que leurs corps morts soient mis dans un sépulcre. 10 Et ceux qui habitent sur la terre se réjouissent à leur sujet et font des réjouissances, et ils s’enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes tourmentaient ceux qui habitent sur la terre. 11 Et après les trois jours et demi, l’esprit* de vie venant de Dieu entra en eux; et ils se tinrent sur leurs pieds, et une grande crainte tomba sur ceux qui les contemplaient. 12 Et j’ouïs* une grande voix venant du ciel, leur disant: Montez ici. Et ils montèrent au ciel dans la nuée, et leurs ennemis les contemplèrent. 13 Et à cette heure-là, il y eut un grand tremblement de terre; et la dixième partie de la ville tomba, et sept mille noms d’hommes furent tués dans le tremblement de terre; et les autres* furent épouvantés et donnèrent gloire au Dieu du ciel.
14
Le second malheur est passé; voici, le troisième malheur vient promptement.
/ v. 1*: comparer Ézéchiel 40. — v. 1**: voir note à 3:12. / v. 1***: ailleurs: rendre hommage. / v. 6*: comparer Jacques 5:17. / v. 6**: comparer Exode 7:17-25. /  v. 6*: comparer Jacques 5:17. / v. 6**: comparer Exode 7:17-25. /  v. 11: ou: le souffle. / v. 12: plusieurs lisent: ils ouïrent. / v. 13: ou: le reste, le résidu.

Commentaires :
Le livre des Actes des apôtres donne le récit de l’établis­sement de l’Église, appelée à être le témoignage de Dieu. Cela implique la mise de côté de Jérusalem en ce qui concerne sa position devant Dieu. Puis Jérusalem fut détruite par les Romains en l’an 70. Dès lors, il n’y a plus aucune trace d’un lieu quelconque reconnu par Dieu comme étant plus saint qu’un autre. En effet, avec l’établissement de l’Église, les personnes qui font profession de foi en Christ sont reconnues comme faisant partie de l’Église. Des églises ou assemblées sont reconnues dans les épîtres. Toutefois, des lieux sur la terre ne nous sont jamais signalés comme ayant droit, en tant que places terrestres, à un intérêt particulier dans l’esprit de Dieu.

Dans ce 11ème chapitre de l’Apocalypse, il y a cependant un lieu qui est de nouveau reconnu positivement sur la terre comme étant l’objet d’un intérêt tout spécial dans la pensée divine. C’est dans ce lieu choisi, malgré tout le mal qui s’y trouve et malgré toute la méchanceté des nations, qu’il y a dans cette ville un témoi­gnage suscité et miraculeusement maintenu. Ce témoignage comprend par conséquent des adorateurs et des prophètes. De leur côté, les Gentils font leur volonté et foulent aux pieds la sainte cité alors que Dieu est en relation avec un résidu marqué.

Versets 1 à 3 : l’autel des holocaustes, le temple et les adorateurs qui s’y trouvent sont distingués. Tout le reste est foulé aux pieds. Les 42 mois font partie de la dernière semaine de la prophétie de Daniel ch. 9. Comme les autres semaines, elles sont en rapport avec Israël et la sainte cité (cf Dan. 11, 26). 69 semaines sont déjà accomplies. La semaine qui reste n’est pas accomplie, quoique le Christ sous un certain point de vue, en ait rempli une moitié par son ministère; mais sous un autre, elle reste à accomplir dans son entier. À ce moment-là, Dieu reprendra ses voies, ses jugements et son gouvernement terrestre avec les Juifs. Pendant la première moitié de cette semaine, le Prince garde son alliance avec la masse du peuple. Au milieu de la semaine il fait cesser l’offrande. Remarquons que l’Église n’a rien de commun avec les choses terrestres et avec le temple à Jérusalem. Le 1er livre des Psaumes, en particulier, a trait aux souffrances des fidèles à Jérusalem. Cette période a une grande analogie avec le ministère de Christ sur la terre qui s’étend jusqu’à la fin du Psaume 41. Au v. 3, il y a ces deux témoins, des prophètes, qui sont en affliction.

Verset 4 : Dieu est le Seigneur de la terre. Il ne veut pas que les temps des Gentils se prolongent et qu’ils foulent ce qu’ils ne peuvent pas dévorer. Cela est fini. Dieu va se manifester comme Seigneur de la terre, cette terre qu’il avait donnée aux Gentils (Dan.2, 37). Son trône avait alors jugé et quitté Jérusalem (Ézéchiel ch. 1 à 11, particulièrement 10, 18 et 11, 22). Alors commença les temps des nations. Pendant ces temps, Jérusalem sera foulée sous leurs pieds (Luc 21, 24). Mais Dieu veut être de nouveau Seigneur de la terre et les 2 témoins rendent témoignage à cette seigneurie, au Seigneur de la terre (non au Père), à la gloire céleste, au Seigneur du ciel. Dans Zacharie ch. 4, il y a un chandelier. Tout est en ordre, chaque chose y est à sa place. La royauté et la sacrificature de Christ nourrissent toujours le peuple juif. Tout est à sa place. Mais ici tout est en désordre. Il y a 2 chandeliers, 2 oliviers, mais on ne sait où les placer. Rien n’est encore établi. Mais il y a un témoignage à ces choses et à leur prochain établissement.
Les témoins sont au nombre de deux mais, en réalité, il ne faut pas limiter à n’être que 2 individus (de même les 24 anciens (v.16 + ch. 4 et 5) représentent beaucoup plus que 24 personnes). Il y a simplement l’indication du plus petit témoignage suffisant selon la loi. En faire littéralement 2 personnes semble une manière erronée d’interpréter la prophétie, surtout dans l’Apocalypse qui est un livre éminemment symbolique. Daniel l’est aussi en quelque mesure. Oublier cela, c’est s’embarrasser dans une foule d’erreurs et d’inconséquences. Parfois, on cherche par exemple à éclaircir l’Apocalypse par des passages tirés d’Ésaïe, de Jérémie ou d’autres. Il faut cependant se rappeler que ces prophéties ne sont pas symboliques dans leur structure, de sorte que le raisonnement, basé sur les livres et le style d’Ésaïe et de Jérémie, ne décide rien pour Daniel et l’Apocalypse. Quant à Ézéchiel, il est en partie symbolique, et en partie figuré.

Versets 5 à 8 : le sort (c’est-à-dire la mort) des témoins est indiqué. Il faut que la Bête consolide son empire. Avant cela, les témoins rendent témoignage aux droits de Dieu sur la terre. Ils sont gardés, en dépit de la bête, jusqu’à ce que leur oeuvre soit accomplie; mais, aussitôt que leur témoignage a pris fin, il est permis à la bête de les vaincre. Il en est d’eux exactement comme du Seigneur. Pendant son service ici-bas, il rencontra la plus extrême opposition. De même aussi, contre ces témoins, longtemps avant leur fin, existait toute la volonté possible de les détruire; mais, comme le Seigneur le disait de lui-même, leur heure n’était pas encore venue, de sorte que, d’une manière ou d’une autre, personne ne pouvait rien leur faire, le Seigneur les protégeant jusqu’à ce que leur mission fût remplie. Au v. 6, une allusion est faite en relation avec Moïse et Élie. L’un a frappé l’Égypte de plaies alors que le peuple de Dieu était captif sous la puissance des Gentils; Moïse déployait la puissance divine contre le Pharaon d’une manière progressive et préparatoire avant qu’intervienne un jugement sur lui. Il y a toujours des avertissements négligés avant des châtiments. Quant à Élie, il a fermé le ciel et en a fait descendre le feu. Élie est venu dans le temps de l’apostasie d’Israël; la dernière condition d’Israël est pire que la première. L’esprit d’idolâtrie, le démon d’Israël, prendra 7 esprits pires que lui (Matt. 12, 45) et sévira en Israël. Le service des 2 témoins est typifié par celui de Moïse contre Pharaon et par celui d’Élie au milieu d’un peuple apostat. Mais la Bête qui monte de l’abîme tue les 2 témoins. Voilà ce qui se passe avant que sonne la dernière trompette. Les détails sur l’Antichrist sont révélés dans la suite de l’Apocalypse.

Remarquons encore, à propos de ces 2 témoins, que cela va sans dire qu’ils ne sont pas Moïse et Elie en personne; mais le caractère de leur témoignage est semblable à celui de ces deux hommes de Dieu et Dieu le sanctionne de la même manière qu’il le fit aux jours de ces grands serviteurs d’autrefois.

Versets 9 à 11 : c’est Jérusalem qui est appelée spirituellement Sodome et Égypte en raison de la méchanceté de son peuple et de son prince. En elle, il n’y a pas moins d’abomination que dans Sodome; il s’y trouve toutes les ténèbres et l’esclavage moral de l’Égypte; en réalité, c’est le lieu où le Seigneur a été crucifié, c’est-à-dire Jérusalem. Ainsi tombent les témoins, et les hommes manifestent de diverses manières la satisfaction qu’ils éprouvent d’être débarrassés de leur témoignage importun: «Et ceux des peuples et des tribus et des langues et des nations voient leur corps mort durant trois jours et demi, et ils ne permettent point que leurs corps morts soient mis dans un sépulcre. Et ceux qui habitent sur la terre se réjouissent à leur sujet et font des réjouissances, et ils s’enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes tourmentaient ceux qui habitent sur la terre» (v. 9 et 10). Mais après les 3½ jours, la puissance de Dieu les ressuscite (v. 11); ils montent au ciel dans la nuée (v. 12).

Versets 11 à 14: après 3½ jours, les 2 témoins mis à mort par la Bête (v. 7), sont vivifiés par l’Esprit de Dieu. Ils montent au ciel dans une nuée, non pas comme Christ qui a été vu des siens, mais à la vue de leurs ennemis. La 10ème partie de la grande ville du monde tombe en même temps dans le bouleversement qui a lieu sur la terre, et le reste des hommes, effrayés, donnent gloire au Dieu du ciel. Dieu agissait déjà comme le Dieu de la terre. Le second malheur est passé (v. 14). La fin de la 1ère demi-semaine indiquée est atteinte. La 7ème trompette va bientôt sonner pour terminer le mystère de Dieu. Dans cette période, il y a donc des adorateurs et des prophètes. C’est un témoignage. Les Gentils font leur volonté, et foulent aux pieds la sainte cité mais Dieu a un résidu marqué qui est en relation avec lui. Deux malheurs sont passés. Le 3ème arrive bientôt. Il va se terminer par le jugement de la Bête.

Apocalypse 14
1
Et je vis: et voici l’Agneau se tenant sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre milliers, ayant son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts. 2 Et j’ouïs une voix venant du ciel, comme une voix de grandes eaux et comme une voix d’un grand tonnerre; et la voix que j’entendis était comme de joueurs de harpe, jouant de leurs harpes; 3 et ils chantent* un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre animaux et les anciens. Et personne ne pouvait apprendre le cantique, sinon les cent quarante-quatre milliers qui ont été achetés de la terre. 4 Ce sont ceux qui ne se sont point souillés avec les femmes, car ils sont vierges; ce sont ceux qui suivent l’Agneau où qu’il aille; ceux-ci ont été achetés d’entre les hommes, des prémices à Dieu et à l’Agneau; 5 et il n’a pas été trouvé de mensonge dans leur bouche; ils sont irréprochables.
6
Et je vis un [autre]* ange volant par le milieu du ciel, ayant l’évangile éternel** pour l’annoncer*** à ceux qui sont établis sur la terre, et à toute nation et tribu et langue et peuple, 7 disant à haute voix: Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue; et rendez hommage à celui qui a fait le ciel et la terre et la mer et les fontaines d’eaux.
8
Et un autre, un second ange, suivit, disant: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui, du vin de la fureur de sa fornication, a fait boire* à toutes les nations.
9
Et un autre, un troisième ange, suivit ceux-là, disant à haute voix: Si quelqu’un rend hommage à la bête et à son image, et qu’il reçoive une marque sur son front ou sur sa main, 10 lui aussi boira du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère; et il sera tourmenté dans le feu et le soufre devant les saints anges et devant l’Agneau. 11 Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles; et ils n’ont aucun repos, ni jour, ni nuit, ceux qui rendent hommage à la bête et à son image, et si quelqu’un prend la marque de son nom. 12 Ici est la patience des saints; [ici], ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.
13
Et j’ouïs une voix venant du ciel, disant: Écris: Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dorénavant. Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent.
14
Et je vis: et voici une nuée blanche, et sur la nuée [quelqu’un] assis, semblable au Fils de l’homme*, ayant sur sa tête une couronne d’or et dans sa main une faucille tranchante. 15 Et un autre ange sortit du temple, criant à haute voix à celui qui était assis sur la nuée: Lance* ta faucille et moissonne; car l’heure de moissonner est venue, parce que la moisson de la terre est desséchée**. 16 Et celui qui était assis sur la nuée mit sa faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée.
17
Et un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel, ayant lui aussi une faucille tranchante. 18 Et un autre ange, ayant pouvoir sur le feu, sortit de l’autel et, en jetant un grand cri, il cria à celui qui avait la faucille tranchante, disant: Lance* ta faucille tranchante et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins ont mûri. 19 Et l’ange mit sa faucille sur la terre, et vendangea la vigne de la terre, et jeta [les grappes] dans la grande cuve du courroux de Dieu. 20 Et la cuve fut foulée hors de la ville; et de la cuve il sortit du sang jusqu’aux mors des chevaux, sur un espace de mille six cents stades.
/ v. 3: quelques-uns ajoutent: comme. / v. 6*: quelques-uns omettent: autre. / v. 6**: ou: une éternelle bonne nouvelle. / v. 6***: annoncer, litt.: évangéliser. / v. 8: quelques-uns: car du vin…, elle a fait boire. / v. 14: ou: à un fils d’homme; comparer 1:13. / v. 15*: litt.: Envoie. / v. 15**: plus que: est mûre. / v. 18*: litt.: Envoie.

Commentaires :
Nous nous trouvons ici, non dans le ciel, comme au chapitre 12°, non sur la terre avec la Bête, mais sur la montagne de Sion. Dieu agit encore en grâce, non plus pour rassembler l’Église, mais envers le résidu sur la terre.
Ce chapitre fait partie du plus long appendice (ch. 11, 19 à ch. 15) qu’il y a dans l’Apocalypse. Le 16ème chapitre reprendra la suite chronologique des jugements des 7 plaies que sont les 7 coupes annoncées au ch. 15, 1. La colère de Dieu sera consommée juste avant la venue de l’Agneau. Elle sera suivie de la colère de l’Agneau au moment où le Seigneur Jésus viendra sur la terre exécuter ses jugements. Ces descriptions ont donc été interrompues par des parenthèses et des appendices qui sont nécessaires pour éclaircir certains points. Ainsi les ch. 12 à 15 reviennent sur des faits déjà considérés ou dont les descriptions suivent. Les ch. 12 et 13 donnent un enseignement sur les grandes figures de l’arrière-plan. Le 14ème  contient des événements qui se produiront bien plus tard. Par exemple, le cas de Babylone du v. 8 aura sa place aux ch. 17 et 18. Et le jugement de ceux qui auront adoré la bête sera prononcé au ch. 19. Cela étant, le ch. 14 contient 7 scènes de la grande tribulation. Ces scènes ne sont pas présentées dans une suite historique même si les scènes 2 à 7 relèvent d’un certain ordre chronologique. Bref rappel de ces scènes:

  • 1) Le résidu fidèle de Juda, les 2 tribus qui se trouveront dans le pays (1 à 5). L’Agneau et les 144. 000 sur la montagne de Sion. Ce résidu de Juda, en contraste avec le résidu des 12 tribus d’Israël (ch. 7, 4-8) a traversé la «détresse de Jacob» (Jér. 30, 7). Ces fidèles sont irréprochables; vus sur la terre, ils sont en relation avec le ciel, et distingués des saints célestes.

 

  • Les habitants de la terre( 6-13): «L’évangile éternel», selon lequel la semence de la femme (Christ) briserait la tête du serpent (Satan) est maintenant prêché. Alors sont annoncés: la suite des jugements, la chute imminente de Babylone (la fausse épouse), le jugement de ceux qui rendent hommage à la bête, et, enfin, la bénédiction des martyrs.

 

  • 2) L’évangile annoncé aux nations afin de former un résidu fidèle des nations. Il y a donc 2 résidus sur la terre qui ne mourront pas ( 6 et 7)
  • 3) La grande Babylone, la fausse chrétienté qui restera sur la terre ( 8)
  • 4) Un 2ème groupe d’hommes méchants. Ce sont les adorateurs de la bête qui seront associés à l’idolâtrie instituée par l’Antichrist (9 à 12). Un 3ème ange annonce le châtiment des habitants de la terre qui adorent la bête. Dans ces temps-là, la grande preuve de la foi sera de ne pas adorer la bête. «Ici est la patience des saints». Dans les temps de persécution, la fidélité consiste dans le témoignage, ainsi qu’à ne pas se soumettre à renier le Seigneur et son témoignage pour échapper à la colère de l’homme et de l’Ennemi.
  • 5) Une catégorie de saints, qui sont morts en tant que martyrs ( 13). La question de la mort pour Jésus est résolue pour le bonheur de ceux qui meurent, et pour leur gloire et leur retour avec Christ. Ce qui est signalé ici, c’est le temps de la bénédiction, et non celui de la mort. Le Saint Esprit donne ce témoignage à la bénédiction, réalisée alors, de ceux qui meurent en Jésus, afin qu’ils puissent sortir bienheureux de la vie, même en supposant qu’ils meurent après ce moment.
  • 6) Le retour de Christ. Cela aura lieu, historiquement, au ch. 19. Ce retour est présenté ici pour donner un tableau de l’ensemble. Ce tableau indique que Dieu fera, après la grande tribulation, une distinction entre ceux qui lui appartiennent (2 résidus) et les autres qui feront l’objet des jugements. C’est le sujet des scènes 6 (v.14 à 16) et 7 (v.17 à 20). Jésus vient pour la moisson et c’est là qu’aura lieu le tri entre le froment et l’ivraie.
  • 7) Cette scène des v.17 à 20 précise comment la cuve sera foulée pour faire disparaître le mal de devant la face de Dieu. L’acte de jugement en rapport avec la cuve (vendange) est en rapport avec Israël. L’acte de la moisson a une portée beaucoup plus étendue.

 

La crise finale (scènes 6 et 7) se résout par l’intervention de deux jugements (v. 14-20). 1) la moisson de la terre par le Fils de l’homme, un jugement de type séparatif, et 2) la vendange de la vigne de la terre, un jugement de destruction, la juste vengeance de la part de Dieu.

Autres notes
·         Dans l’Apocalypse, la terre (h gh) est toujours distincte du monde. La terre est ce qu’on appelle la terre prophétique, où la lumière a déjà été.
·         N’apercevons-nous pas, d’un côté, les tendances matérialistes de la science et de la littérature modernes, et, d’un autre, le retour aux formes les plus grossièrement superstitieuses de temps qui ne sont plus? Tout ce qui fermente actuellement avec énergie dans le monde, l’entraîne sur ces pentes dangereuses, et tend à ramener l’homme au paganisme, c’est-à-dire à le faire tomber dans l’apostasie.
·         «l’évangile du royaume» est semblable à «l’évangile éternel». En effet, il a toujours été dans les desseins de Dieu d’établir son royaume sur le monde et de bénir l’homme ici-bas. Matthieu, en harmonie avec le but qu’il se propose, mentionne donc «l’évangile du royaume», dont Christ va être le roi. Jean lui donne le nom «d’évangile éternel» (v. 6), en contraste avec d’autres messages spéciaux envoyés de temps à autre, aussi bien qu’avec toutes les voies de Dieu envers l’homme ici-bas. En ce temps donc de corruption extrême le message sera proclamé et plusieurs âmes, par la grâce de Dieu, le recevront.
·         En résumé, ce chapitre 14ème de l’Apocalypse nous fait voir un peuple élu, la grâce qui agit, un témoignage rendu, la chute de Babylone, un avertissement à ceux qui adoreront la bête, le bonheur de ceux qui meurent au Seigneur, la moisson et la vendange de la terre.

Apocalypse 15
1
Et je vis dans le ciel un autre signe, grand et merveilleux: sept anges, ayant sept plaies, les dernières; car en elles le courroux de Dieu est consommé.
2
Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient remporté la victoire sur la bête, et sur son image, et sur le nombre de son nom, se tenant debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu. 3 Et ils chantent le cantique de Moïse, esclave de Dieu, et le cantique de l’Agneau, disant: Grandes et merveilleuses sont tes œuvres, *Seigneur, Dieu, Tout-puissant! Justes et véritables sont tes voies, ô Roi des nations! 4 Qui ne te craindrait, *Seigneur, et qui ne glorifierait ton nom? car seul tu es saint*; car toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi; parce que tes faits justes** ont été manifestés.
5
Et après ces choses je vis: et le temple du tabernacle du témoignage dans le ciel fut ouvert. 6 Et les sept anges qui avaient les sept plaies sortiront du temple, vêtus d’un lin pur et éclatant, et ceints sur leurs poitrines de ceintures d’or. 7 Et l’un des quatre animaux donna aux sept anges sept coupes d’or, pleines du courroux de Dieu qui vit aux siècles des siècles. 8 Et le temple fut rempli de la fumée qui procédait de la gloire de Dieu et de sa puissance; et personne ne pouvait entrer dans le temple, jusqu’à ce que les sept plaies des sept anges fussent consommées.
/ v. 4*: saint, ou pieux, ici et 16:5; Actes 2:27; 2 Chroniques 6:41-42. / v. 4**: voir note à 19:8.

Commentaires :
Contenues dans la 7ème trompette (c’est la 3ème et dernière trompette de malheur), les 7 dernières plaies (v. 1) vont se déverser sur la terre. Ce sont les 7 coupes de la colère de Dieu qui atteignent tous les hommes. Une courte parenthèse (versets 1-4) présente auparavant une compagnie de martyrs se tenant sur une mer de verre et chantant le cantique de Moïse.

Les six premières coupes (ch. 15, 5 à 16,12) sont versées successivement:

  1. Sur la terre, pour frapper les apostats
  2. Sur la masse des peuples (la mer) pour y apporter la mort morale
  3. Sur les sources de rafraîchissement (et de pensées) qui deviennent mortelles
  4. Sur le pouvoir suprême terrestre (le soleil) qui devient oppresseur
  5. Sur le trône de la Bête romaine dont le royaume devient ténébreux
  6. Sur le fleuve Euphrate, frontière entre les royaumes de l’occident et de l’orient.

Les choses contenues dans ce 15ème chapitre ne font pas suite à celles du chapitre précédent. C’est (v. 1) un autre signe. Les dernières plaies par lesquelles Dieu consomme sa colère contre les habitants de la terre sont là. Ce sont des jugements préparatoires. L’homme peut encore, comme dans l’entier du livre, se repentir mais au lieu de cela il réagit par la colère. Ici, l’Agneau n’est pas en vue. Jésus n’est pas manifesté en personne.

Versets 2 à 4 : les symboles présentent des choses touchantes. Les circonstances de la scène font allusion au service du temple. La mer de verre rappelle la mer d’airain dans le temple. Ici, nous sommes au-delà de l’autel des holocaustes. Nous sommes conduits vers la cuve, la mer d’airain, où les sacrificateurs consacrés se lavaient les mains et les pieds, comme Jésus lave les pieds de ceux qu’il a consacrés sacrificateurs après avoir été holocauste pour eux. Cette mer d’airain représente la pureté. Ici, la mer est remplie de verre, cela est aussi transparent que l’eau l’était dans la cuve d’airain, mais c’est à l’état solide. Il s’agit d’une pureté ferme, inaltérable, sur laquelle on se tient debout. Dans la cité céleste, nous marcherons sur la pureté même. Toute la cité est pureté. C’est là la nature des choses célestes. Ceux qui sont dans la cité sont en contact avec la perfection de la pureté de Dieu. Il n’y a donc plus ni souillures, ni purifications. Voilà ce qu’il en est des élus au v. 2. Le feu est mentionné car ils avaient traversé les jugements de Dieu. Ils avaient passé par la tribulation sous l’Antichrist (cf ch. 13, 15-16). Ils avaient vaincu, vaincu même en mourant. Ils avaient aussi montré leur fidélité et n’avaient pas adoré la Bête. Les fidèles dont il est ici question forment une classe particulière. Ils sont sur une mer comme de feu car l’eau ne suffit pas toujours à la dureté de nos cœurs; il faut le feu, le châtiment, l’épreuve avec l’action du Saint Esprit par la Parole. L’épreuve cesse lorsque l’œuvre intérieure est faite. Dans les châtiments, la main de Dieu s’applique exactement à l’état où l’âme se trouve. Par exemple Abraham, étant plus fidèle que Lot, échappe aux souffrances de Lot. Au v. 3, les fidèles chantent le cantique de Moïse et celui de l’Agneau, la puissance visible de Dieu en la mer rouge et au Sinaï, et la gloire de Dieu dans l’Agneau, sa foi et son obéissance jusqu’à la mort, assujetti qu’il a été pour un moment à la puissance du Méchant. Il y a là deux sujets de louanges. Ils chantent l’amour de Dieu, les voies de Dieu, la gloire de Dieu, choses manifestées dans ses jugements, mais concentrées dans la croix de Jésus (cf Ps. 103, 7). Les noms donnés à Dieu (v. 3), sont ceux de Seigneur, nom révélé à Israël, et de Tout-Puissant, nom révélé à Abraham. Ce sont les oeuvres de Dieu que ces noms rappellent. Le v. 4 mentionne les nations qui sont amenées à Dieu en rapport avec la manifestation de ses jugements. Es. 26, 9-10 montre ce même principe. C’est du fait que les jugements sont manifestés, que les nations viennent se prosterner devant Dieu.

Versets 5 à 8 : nouvelle scène. Les 7 anges sont vêtus d’un lin pur et blanc; c’est la pureté personnelle. Ils ont des ceintures (signe de l’activité) d’or (justice divine) sur leur poitrine. Une activité pour agir et exécuter cette justice sont là. Christ aussi a une ceinture d’or. La grâce n’est pas ici en activité mais bien la colère et la vengeance de Dieu. Jésus disait «Dans votre patience, possédez vos âmes» (Luc 21, 19). C’est une position de fidélité pendant le témoignage. Il y aura un moment où Dieu seul se rendra témoignage. Ce sera un témoignage de vengeance à la puissance et à la justice méprisées.
Ce n’est plus l’arche de l’alliance de Dieu qui apparaît dans le temple ouvert (ch. 11, 19). Il ne s’agit donc pas des conseils de Dieu touchant Israël. Ce qui caractérise ici le temple, c’est le tabernacle du témoignage et les jugements de Dieu qui vont fondre sur la gentilité apostate.

Apocalypse 16, 1-11
1
Et j’ouïs une grande voix venant du temple, disant aux sept anges: Allez, et versez sur la terre les sept coupes du courroux de Dieu.
2
Et le premier s’en alla et versa sa coupe sur la terre; et un ulcère mauvais et malin vint sur les hommes qui avaient la marque de la bête et sur ceux qui rendaient hommage à son image.
3
Et le second versa sa coupe sur la mer; et elle devint du sang, comme d’un corps mort; et tout ce qui avait vie* dans la mer mourut.
4
Et le troisième versa sa coupe sur les fleuves, et sur les fontaines des eaux; et ils devinrent du sang. 5 Et j’entendis l’ange des eaux, disant: Tu es juste, toi qui es et qui étais, le Saint, parce que tu as ainsi jugé; 6 car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire; ils en sont dignes. 7 Et j’entendis l’autel, disant: Oui, *Seigneur, Dieu, Tout-puissant, véritables et justes sont tes jugements!
8
Et le quatrième versa sa coupe sur le soleil; et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu: 9 et les hommes furent brûlés par une grande chaleur; et ils blasphémèrent le nom de Dieu qui a pouvoir sur ces plaies, et ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire.
10
Et le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête; et son royaume devint ténébreux; et de douleur, ils se mordaient la langue: 11 et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ne se repentirent pas de leurs œuvres.
/ v. 3: litt.: toute âme de vie; d’autres ont: âme vivante.

Commentaires
Au ch. 15, ceux qui sont sur la mer de verre, qui échappent au jugement et qui chantent le cantique de Moïse et de l’Agneau, ont été bien en vue. Leur cantique indiquait que les jugements de Dieu étaient pleinement manifestés; puis les anges sortent du temple (ch 15, 6) pour l’exécution de ces jugements. Distinction a aussi été faite de la colère de Dieu qui tombe sur la terre sans que Christ soit manifesté d’avec le jugement et la colère de l’Agneau manifesté en personne. La manifestation du Seigneur Jésus et son jugement sont autre chose que la colère de Dieu.

Versets 1 et 2 : la scène est changée. La Bête persécutait ceux qui n’avaient pas son image. Maintenant, Dieu agit. Il frappe ceux qui avaient persécuté en se soumettant à la puissance de la Bête. Les habitants de la terre avaient ainsi adoré la Bête et persécuté les saints et les prophètes. La 1ère coupe (ou fiole) de la colère de Dieu, versée sur la terre, atteint ceux qui avaient pris la marque de la Bête. Un ulcère (comme lors des plaies de l’Égypte) malin et dangereux est là. La misère et l’angoisse atteignent les ceux qui n’ont pas voulu se soumettre au Seigneur Jésus. Ils avaient préféré leurs aises sur la terre et le mensonge de Satan. Aveuglés, Dieu leur envoie un aveuglement judiciaire tout comme, autrefois, il avait endurci le coeur de Pharaon. Il en ira de même pour le monde soi-disant chrétien et qui pourtant aura rejeté les avertissements de Dieu et méprisé ses jugements. Dieu les livre au mensonge et envoie ensuite ses jugements. Le reste de l’Apocalypse montre la fin du monde christianisé. Posons-nous la question: comment se fait-il que les gens qui lisent de tels passages puissent les lire sans y apprendre que tout ce que nous voyons autour de nous a une fin, une fin en condamnation.

Versets 3 à 7 : le second ange verse sa coupe (2ème)  dans la mer, c’est-à-dire sur les nations qui sont hors de la terre prophétique. Les choses morales sont là depuis le début, depuis la création de la terre. Les incrédules, plus que jamais, comparent l’importance de cette terre avec celle des autres systèmes de l’univers. En cela, ils ont montrent la folie de leur sagesse. En effet, c’est sur cette terre que toutes les questions morales de la justice de Dieu, de sa sagesse et de son amour se décident à l’égard de l’homme. Pendant la durée de l’économie judaïque, la Judée est la scène de la manifestation des voies de Dieu; alors elle s’appelle la terre. Maintenant, la terre est la chrétienté dans l’empire romain dans lequel les voies de Dieu sont là. La mer est la masse confuse des nations hors de cette terre prophétique. Il y a ici un jugement universel sur ces nations. La 3ème coupe indique, en rapport avec les fleuves, les peuples rendus distincts les uns des autres sous l’influence de certains principes. Les eaux deviennent du sang. Or le sang hors du corps, c’est la mort. La mort est le caractère du jugement qui tombe sur ces nations. En Égypte, Moïse a changé l’eau en sang. Ici, la mort est prononcée pour ces hommes dont il est fait mention (v. 6). Ils ont fait mourir les justes, et Dieu les livre à la mort. Au v. 7, la voix vient de l’autel car, pour ainsi dire, les âmes de ceux qui ont été persécutés sont là, comme offertes à Dieu qui en tire maintenant vengeance. L’expression «comme le sang d’un corps mort» (v. 3) donne l’idée la plus terrible de la mort. Dans le corps, le sang est la vie. Ce qui devrait donc entretenir la vie devient l’expression de la mort.

Versets 8 à 11 : 4ème coupe. Le soleil (le pouvoir sur la terre) devient intolérable et brûle les hommes comme du feu. Le v. 10 fait part du jugement de la 5ème coupe. Il ne produit aucune repentance. La patience de Dieu envers le monde a différé le retour de Jésus. Dieu avait enseigné aux apôtres et par conséquent l’Église à attendre le Seigneur Jésus. L’homme, il est vrai, trouve que le maître tarde à venir; mais quand l’Église tient ce langage, elle commence à faire sa volonté, et à entrer en communion avec le monde. Lorsque le serviteur dit en son coeur: mon maître tarde à venir, il bat ses compagnons de service, et se met à manger et à boire avec les ivrognes; il devient mondain et infidèle. Il est vrai que l’Époux tarde à venir. Néanmoins, il faut attendre, et ceux qui agissent comme attendant leur maître moissonneront selon leur attente. En cessant de l’attendre, une part avec les hypocrites nous tend les bras. Attendre Jésus, au commencement, détachait le coeur du monde et rendait fidèle. La conséquence de cette fidélité et de la séparation du monde faisait que le christianisme pénétrait dans le monde. Pour agir sur les hommes, il faut ne pas prendre leur caractère. Il faut que Dieu soit manifesté. Il ne faut pas que l’Église prenne les principes des hommes. L’attente du Seigneur, voilà ce qui distinguait les premiers chrétiens et ce qui les a séparés du monde. Si l’on tient le langage que l’époux tarde à venir, notre position comme chrétiens est faussée. Quoique en réalité il tarde, ceux qui l’attendent sont dans la pensée divine alors que ceux qui ne l’attendent pas seront confus. Ainsi, le 5ème ange frappe le trône de la Bête. Non la Bête elle-même. L’irritation des coeurs contre Dieu va à l’excès, et les hommes se mordent la langue de fureur. Le royaume de la Bête, qui avait fait de si belles promesses, est rempli d’angoisses. C’est le cas des ennemis de Dieu. Même dans la période de la grâce, leur conscience les mord.

Le ch. 16 présente les effets des 7 coupes versées sur la terre. Ce n’est plus la 3ème  partie qui est frappée, comme sous les trompettes, avec lesquelles cependant il y a une analogie; l’action des jugements n’est plus restreinte à l’empire romain d’occident. Toute la sphère du monde apostat en subit les effets, avec plus d’intensité que sous les trompettes. La terre, la mer, les rivières et les fontaines des eaux, puis le soleil, sont successivement les objets des jugements divins quand les 4 premières coupes sont versées. Les différentes parties ou domaines de la nature sont visités par la colère de Dieu, quels que soient d’ailleurs les objets qu’ils symbolisent, et la signification ne m’en semble ni indéterminée ni obscure. Les 3 dernières coupes, de même que les 3 trompettes de malheur, ont une portée plus intime relativement à l’homme.

À propos d’Apocalypse 16, 12-16
Voir commentaires du ch. VI sur l’antichrist dans le Nouveau Testament

Apocalypse 16, 17-21

17 Et le septième versa sa coupe dans l’air; et il sortit du temple du ciel* une grande voix procédant du trône, disant: C’est fait! 18 Et il y eut des éclairs, et des voix, et des tonnerres; et il y eut un grand tremblement de terre, un tremblement de terre tel, si grand, qu’il n’y en a jamais eu de semblable depuis que les hommes sont sur la terre. 19 Et la grande ville fut divisée* en trois parties; et les villes des nations tombèrent; et la grande Babylone vint en mémoire devant Dieu, pour lui** donner la coupe du vin de la fureur de sa colère. 20 Et toute île s’enfuit, et les montagnes ne furent pas trouvées; 21 et une grande grêle, du poids d’un talent, descend du ciel sur les hommes; et les hommes blasphémèrent Dieu à cause de la plaie de la grêle; car la plaie en est fort grande.

— v. 17: plusieurs omettent: du ciel. — v. 19*: litt.: devint. — v. 19**: c. à d.: à elle.

Commentaires

En relation avec les coupes précédentes, rappelons que les jugements dépassent le cadre de l’empire romain, représenté par LE TIERS comme au ch. 8. Dans le ch. 16, il n’y a plus cette limite territoriale. Ainsi, au v. 1, le terme LA TERRE comprend le sec, la mer, les fleuves et les fontaines des eaux, et le soleil. Nous y avons d’abord la stabilité avec la première coupe qui tombe sur ceux qui avaient la marque de la Bête (v. 2). La deuxième coupe tombe sur des pays subordonnés évoqués par «la mer»; la mort dont il est question est ici une mort morale et spirituelle (cf ch. 9, 6). La troisième coupe est pour les fleuves et les fontaines d’eaux.  Ces termes évoquent, comme c’est le cas au ch. 8, des influences bénies pour les hommes; ils sont des rafraîchissements. Mais ici, ils deviennent du sang (v. 4). Il n’y aura plus rien pour l’homme naturel. Ils récolteront le fruit de leurs actes méchants. Au ch. 8, 11 il y avait un poison d’absinthe mais ici c’est du sang, la mort morale. Puis, au v. 8, le quatrième ange verse sa coupe sur le soleil. Le soleil évoque de grandes puissances sur la terre. Le Seigneur, lors du règne, sera appelé le Soleil de justice (Mal. 4, 2). Dans la grande tribulation, le soleil représente la puissance humaine. Quant à la cinquième coupe (v. 10 et 11), le jugement concerne le trône de la bête. Son royaume entier devient ténébreux. On blasphème alors Dieu. C’est plus que le «nom de Dieu» (v. 9) … c’est Dieu lui-même. Sixième coupe (v. 12): le royaume de la bête, l’empire romain, est attaqué par l’Orient. L’Euphrate (cf. ch.9, 14) est la frontière naturelle entre l’Orient et l’Occident. L’assèchement de l’Euphrate peut être pris au sens littéral ou non. Ce
qui est sûr, c’est que la voie est préparée par les conseils de Dieu pour permettre à ces rois de pénétrer dans le royaume de la bête. La petite parenthèse des v. 13 à 16 relève du fait que ces rois de l’Orient pénètrent dans le monde occidental. 


Passons maintenant plus spécialement à la septième coupe (v. 17 à 21): il s’agit de la dernière plaie. Cette plaie consiste en la destruction de toute vie humaine, de tout ce que l’on peut appeler civilisation. Tout ce qui est fait par l’homme, sans Dieu, depuis les temps les plus reculés, sera complètement détruit. Cette coupe est versée dans l’air. Satan est le chef de l’autorité de l’air (Eph. 2, 2). L’air que nous respirons est nécessaire à l’humanité. La dernière plaie mettra fin à la vie normale de l’homme. C’est terrible et cela coïncide avec la venue du Seigneur Jésus (v. 17b). C’est fait... les jugements sont passés. C’est donc la fin immédiatement avant la venue  du Seigneur selon ch. 19, 11, après l’appendice des ch. 18 à 19, 10. La fureur de Dieu est passée et la colère de l’Agneau, déjà annoncée au ch. 6, 16, va s’exercer. C’est fait se trouve aussi après le millénium (ch. 21, 5). Cette dernière plaie, la plus terrible, renferme des jugements qui viennent du ciel (éclairs, voix, tonnerres (v. 18a)) avec ce bouleversement (grand tremblement de terre (v. 18b)). Cette description est des plus terrible. Rien de pareil, et de loin, jusque là. Ces jugements atteignent trois ensembles de villes (v. 19). La grande ville n’est pas la Jérusalem du ch 11, 8 mais bien celle du ch. 17, 18, c’est-à-dire Rome qui avait, du temps de Jean, la royauté sur les rois de la terre (cf ch. 17, 9). Cette grande ville est donc la capitale de l’empire romain reconstitué. Les aspects politique et religieux sont là. Satan est bien l’artisan d’un tel empire. Donc, dans les derniers instants avant la venue de Jésus, nous assistons à la dislocation de l’empire romain selon le plan divin. Le terme politique est là comme ce fut déjà le cas à Babel, selon Genèse 11. «Les villes … tombèrent» (v. 19). Autrefois, une civilisation a toujours été remplacée par une autre. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Le monde occidental est uni et tellement solidaire que son effondrement aura des conséquences pour le monde entier. Tous les domaines seront touchés dont le domaine religieux par la destruction de la grande Babylone qui vient en mémoire devant Dieu et qui recevra la coupe du vin de la fureur de sa colère. Cela fait penser au ch. 14, 8 où Babylone avait aussi une coupe, celle du vin de la fureur de sa fornication. Et au v. 10 du ch. 14 il y avait aussi une coupe «du vin de la fureur de Dieu» réservée aux adorateurs de la bête et à son image. Ici, c’est au tour de Babylone de boire cette coupe dont le détail se trouve dans l’appendice des ch. 17 et 18.

 

Au v. 20, « toute île s’enfuit, et les montagnes ne furent pas trouvées » (cf ch. 6, 14). Ces refuges naturels, déplacés au ch. 6, ne sont plus trouvés ici. Ainsi, les hommes ne trouvent plus de refuges. Ils seront entièrement sous le coup des jugements de Dieu. Tout ce qui faisait la gloire de l’homme, ce en quoi il met sa confiance, sera enlevé. Le dernier verset, avec ces grêlons de 50 kg, est effrayant. Nous voyons dans ce symbole le poids écrasant des jugements tombant du ciel et les hommes continuent de blasphémer Dieu (cf v. 9, 11 et 21).

 

C’est la fin chronologique des jugements sur la terre. La suite de la chronologie se trouve au ch. 19, 11 à 18 avec l’apparition du Seigneur Jésus puis, à partir du v. 19 le jugement de la bête et du faux prophète et de leurs armées.