Le milieu de la 70ème semaine (surtout dans Apocalypse 12)

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Les passages de la Bible précèdent les notes. Le tout représente environ 10 pages au format A4
(pour les signes de type [1], dans le texte,  = voir les notes complémentaires en fin de l’article)

Le MILIEU DE LA 70ÈME SEMAINE DE DANIEL a déjà été traité, du moins partiellement, à l’occasion de l’étude de sujets vus précédemment. C’est le cas pour :

 À propos d’Apocalypse 11, 15-19
Voir commentaires du ch. XI sur la 1ère moitié de la 70ème semaine)

À propos d’Apocalypse 13
Versets 1 à 10 : voir commentaires du ch. III sur la bête romaine
Versets 11 à 18 : voir commentaires du ch. VI sur l’antichrist dans le Nouveau Testament

À propos d’Apocalypse 17 et 18
Ch. 17 v. 8 à 13 : voir commentaires du ch. III sur la bête romaine
Ch. 17 et ch 18 : voir commentaires du ch. IX sur Babylone la grande

Avant de traiter le chapitre 12 de l’Apocalypse (avec comme principales sources une adaptation de notes tirées des écrits de JND et WK) voici encore quelques précisions sur le milieu de cette 70ème semaine: 

et au milieu de la semaine (c’est-à-dire 3½  après la conclusion de l’alliance) il (c’est-à-dire la bête romaine) fera cesser le sacrifice et l’offrande; et à cause de la protection des abominations (ou idoles) il y aura un désolateur, et jusqu’à ce que la consomption et ce qui est décrété soient versés sur la désolée» (Dan. 9, 27).

Le « prince qui viendra (la bête romaine) », fera d’abord alliance avec les Juifs. Ensuite, au bout de 3½ ans, il se tournera contre le résidu. L’année juive comptant 360 jours, cela fait exactement 3½ ans (3,5 x 360 = les 1260 jours. Voir les 8 passages mentionnés plus bas) . Cet événement se situera déjà avant le milieu de la semaine, époque où le dictateur fera cesser les sacrifices juifs et se liguera avec l’Antichrist pour se faire adorer. Le milieu de cette semaine marque aussi le début de la grande tribulation, qui durera 3½ ans. Pendant cette dernière ½ semaine apparaît un 3ème  personnage, l’Assyrien (voir les ch. VII, VIII et X). Vers la fin de cette période, le chef de l’Empire romain tentera de faire la guerre à Dieu et à Christ, mais sera pris et jeté vivant dans l’étang de feu et de soufre, en même temps que l’Antichrist. Ses armées seront détruites à Armagédon par le Seigneur lui-même. Ce dernier acte se situe à la fin de cette 70ème semaine et sera suivi de l’établissement du règne millénaire.

L’Antichrist : son apparition coïncidera avec le début de la grande tribulation. Cette durée de 3½ ans est confirmée par 8 huit passages sous des formes diverses mais concordantes («Un temps, et des temps et une moitié de temps», Dan. 7, 25; 12, 7; Apoc. 12,14. «La moitié de la semaine», Dan. 9, 27. «42 mois», Apoc. 11, 2; 13, 5. «1260 jours», Apoc. 11, 3; 12, 6).  

Au chapitre 17 de l’Apocalypse, 10 rois s’associent au chef de l’Empire romain pour détruire Babylone. Cela doit avoir lieu au cours de la 1ère ½ semaine du fait que, par la suite, le dictateur abat 3 rois et affermit ainsi son pouvoir qui atteint sa plénitude au début de la dernière ½ semaine.

Sous forme de tableau, comme plusieurs auteurs l’ont fait de manière remarquable, voici une adaptation en rapport avec «à la ½ semaine» de la 70ème :

LE CIEL – en rapport avec la terre

 

Faits célestes capitaux

Les voies de Dieu révélées

 et célébrées en haut

Jugements envoyés sur la terre

« À la ½ semaine »

 

= l’apogée de l’iniquité

 

Satan chassé du ciel (Apoc. 12, 9) Joie dans le ciel, malheur à la terre, Apoc. 12, 12 Apoc. 10, 7 : plus de délai quand 7ème trompette

Voir commentaires ci-dessous

 

Satan précipité sur la terre y déploie sa grande fureur (Apoc. 12, 12). Soulève le monde contre Christ et le résidu (id v. 13). Forme avec les 2 bêtes d’Apoc. 13 une Trinité du mal, exerçant des pouvoirs extraordinaires (v. 7, 14, 15), mais non illimités. La Bête romaine objet d’hommages, à la gloire de Satan (13, 4) grâce à l’Antichrist (id v. 12). L’alliance avec la multitude juive (apostate mais religieuse) est rompue, le sacrifice ôté (Dan. 9, 27). Une idole est placée dans le temple: c’est l’abomination (id + Matt. 24, 15). L’Antichrist se présente lui-même comme étant dieu (2 Thes. 2, 3-4). La fausse Église chrétienne disparue, aussi bien que le culte national juif, le nom de Dieu est banni partout, le nom de la Bête romaine imposé comme marque (Apoc. 13, 16-17). Les fidèles sont implacablement persécutés (v. 15).

= c’est le point culminant de l’exaltation orgueilleuse et blasphématoire de l’homme. Il se croit assuré de l’avenir (1 Thes. 5, 3). 

Apocalypse 12, 1-17
1 Et un grand signe apparut dans le ciel: une femme revêtue du soleil, et la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles. 2 Et étant enceinte, elle crie* étant en mal d’enfant et en grand tourment pour enfanter.
3 Et il apparut un autre signe dans le ciel: et voici, un grand dragon roux, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes; 4 et sa queue entraîne le tiers des étoiles du ciel, et elle les jeta sur la terre. Et le dragon se tenait devant la femme qui allait enfanter, afin que, lorsqu’elle aurait enfanté, il dévorât son enfant. 5 Et elle enfanta un fils mâle qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer*; et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. 6 Et la femme s’enfuit dans le désert, où elle a un lieu préparé par Dieu, afin qu’on la nourrisse là mille deux cent soixante jours.
7 Et il y eut un combat dans le ciel: Michel et ses anges combattaient contre le dragon. 8 Et le dragon combattait, et ses anges; et il ne fut pas le plus fort, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. 9 Et le grand dragon fut précipité, le serpent ancien, celui qui est appelé diable et Satan*, celui qui séduit la terre habitée tout entière, — il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. 10 Et j’ouïs une grande voix dans le ciel, disant: Maintenant est venu* le salut et la puissance et le royaume de notre Dieu et le pouvoir de son Christ, car l’accusateur de nos frères, qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit, a été précipité; 11 et eux l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage; et ils n’ont pas aimé leur vie, [même] jusqu’à la mort. 12 C’est pourquoi réjouissez-vous, cieux et vous qui y habitez. Malheur à la terre et à la mer, car le diable est descendu vers vous, étant en grande fureur, sachant qu’il a peu de temps.
13 Et quand le dragon vit qu’il avait été précipité sur la terre, il persécuta la femme qui avait enfanté le [fils] mâle. 14 Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu’elle s’envolât dans le désert, en son lieu, où elle est nourrie un temps, et des temps, et la moitié d’un temps, loin de la face du serpent. 15 Et le serpent lança de sa bouche de l’eau, comme un fleuve, après la femme, afin de la faire emporter par le fleuve; 16 et la terre vint en aide à la femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa bouche. 17 Et le dragon fut irrité contre la femme, et s’en alla faire la guerre contre le résidu de la semence de la femme*, ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus.
/ v. 2: quelques-uns: cria. / v. 5: voir Psaume 2:9. / v. 9: litt.: le Satan, l’accusateur, le calomniateur; voir Job 1:6. / v. 10: est avenu (au sens d’avènement). / v. 17: litt.: le résidu de sa semence.

Notes relatives à Apocalypse 12

  • Versets 01 à 06 : les acteurs de cette scène
  • Versets 07 à 12 : 2ème partie = les circonstances qui forcent la femme à fuir.
  • Versets 13 à 17 : la femme n’est plus dans le ciel mais sur la terre. Le dragon fait la guerre au résidu.

Versets 1 à 6 : parmi les acteurs de cette scène, IL Y A D’ABORD cette femme enceinte de celui qui est l’objet de tous les conseils de Dieu; il est aussi le vase de sa puissance sur la terre; faible en elle-même, cette femme (Israël selon les pensées et selon les conseils de Dieu) est revêtue de la gloire suprême divins. UN AUTRE ACTEUR est  cet enfant puissant, qui n’exerce pas encore sa puissance, mais qui est caché et retiré de la scène dans le Ciel, tandis que la femme s’enfuit dans le désert. ENSUITE, IL Y A CE GRAND DRAGON ROUX, SATAN, qui veut dévorer l’enfant, qui hait la femme et la poursuit.

La femme est revêtue du soleil, de la gloire souveraine, de toute autorité suprême. La lune est sous ses pieds; le reflet de cette gloire, l’ancien système symbolique d’Israël est sous ses pieds. Elle est couronnée de douze étoiles, de puissance dans l’homme développée en perfection. Si le chiffre 7 représente la perfection essentielle en bien ou en mal, le chiffre 12 (12 patriarches, 12 apôtres, etc) est celui de la perfection dans l’homme.

Le 2ème signe au ciel est l’enfant. La femme n’est pas l’Église. Il y a un dragon roux contre la femme; il s’agit de Satan qui s’oppose à la manifestation de la gloire de l’enfant et de la femme. Sa puissance est parfaite en son genre, mais imparfaite dans son développement humain: il a 7 têtes couronnées et 10 cornes. La queue désigne l’influence mauvaise d’erreur et de doctrine. Le Dragon entraîne la 3ème partie des étoiles, des autorités. Satan veut dévorer le Fils. L’enfant est Christ, et c’est aussi son Église comme associée à Christ. Elle doit, comme Christ, gouverner les nations (Ps. 2 et Apoc. 2, 26-27). L’Église reçoit cela comme associée à Christ; cependant, elle sera aussi active dans le ciel. Lorsque le Seigneur Jésus reviendra dans le déploiement de son autorité, il gouvernera les nations avec un sceptre de fer, et l’Église sera avec lui. C’est ce que Christ fera quand il possédera l’héritage des nations. Maintenant, il demande et fait des demandes en faveur de l’Église (cf Jean 17, 9). Plus tard, il demandera le monde (Ps. 2, 7) et donnera à l’Église, en association avec lui, la possession du monde (Apoc. 2  27). L’enfant mâle est donc Christ, tête de l’Église qui est son corps. L’être entier, c’est Christ et l’Église. Christ communique à l’Église tout ce qu’il a. Toutefois, sa puissance n’est pas encore mise en évidence. Christ et l’Église sont cachés vers Dieu. La femme, au contraire, qui était revêtue du soleil, demeure sur la terre et dans le désert. Lorsque cette femme est vue sur la terre, les Juifs, et eux seuls, y sont représentés car l’Église n’est que dans les lieux célestes et n’est pas connue sur la terre. Jérusalem est le centre où Dieu reconnaît son peuple. C’est le peuple de Dieu, en relation avec Dieu, qui devient la femme sur la terre quand l’enfant mâle est dans le Ciel. En relation avec les instruments terrestres, c’est des Juifs que Christ est né: «De Sion il sera dit: Cet homme est né là» (Ps. 87) et encore: «Un fils nous est né» (Es.9). La pensée de Dieu, la gloire, est dans cette femme. Il y a en outre le fruit de cette pensée, Christ, mais pour le moment caché. La puissance du Dragon en veut à la femme; mais elle ne peut toucher à l’enfant qui est dans le Ciel.

Autres notes des v. 1 à 6 :

Dans le v. 1 :
«Et un grand signe apparut dans le ciel: une femme revêtue du soleil, et la lune sous ses pieds». Lors de l’accomplissement de la prophétie, ne nous imaginons pas que cela se passe littéralement. Une telle interprétation est une source d’erreurs. La femme, vue dans le ciel, indique que tout est contemplé dans la pensée de Dieu en rapport avec l’histoire qui va se passer sur la terre. En effet, la femme représente ce que sera Israël sur la terre; elle est le symbole du peuple élu, considéré comme corps, dans l’état de choses futur que Dieu a le dessein d’établir ici-bas.
Elle est REVÊTUE DU SOLEIL: au lieu d’être, comme actuellement, dans un état de désolation, foulé aux pieds par les nations, Israël sera revêtu de l’autorité suprême. ET LA LUNE SOUS SES PIEDS; selon toute vraisemblance, il s’agit d’une une allusion à l’ancienne condition d’Israël lorsqu’il était sous le joug des ordonnances légales. Ces ordonnances ne le régiront plus mais lui seront assujetties. La lune est une image propre à représenter le système mosaïque, qui, consistant en ombres et figures, ne faisait que réfléchir la lumière d’un état de choses bien autrement glorieux. Or, pendant le millénium, ce système ne sera pas entièrement mis de côté, comme il l’est maintenant dans le christianisme; il réapparaîtra, mais en occupant une place subordonnée, ainsi que le montre la prophétie d’Ézéchiel.

«Et sur la tête une couronne de douze étoiles» : symbole qui indique avec évidence que l’autorité humaine en matière d’administration lui appartiendra ici-bas. Il y a donc l’autorité suprême, aussi bien que l’autorité dérivée ou subordonnée, attachées à la femme, c’est-à-dire à Israël selon la pensée de Dieu. Israël est donc clairement l’instrument dont Dieu se servira pour accomplir ses magnifiques desseins à l’égard de la terre. C’est ainsi que Dieu l’envisage et nous le présente ici. Quel complet et merveilleux changement pour ce peuple! Mais ce n’est pas tout:

Dans le v. 2 :
«Et étant enceinte, elle crie étant en mal d’enfant et en grand tourment pour enfanter». Le jour de joie et de triomphe où s’accompliront les desseins de Dieu n’est pas encore arrivé; ce jour où, selon Ésaïe (ch. 66, 7), Sion a enfanté avant qu’elle ait été en travail et «avant que les douleurs lui soient venues, elle a donné le jour a un enfant mâle». La faiblesse et la souffrance existent encore pour elle, mais la délivrance est assurée, et la fin des tribulations est garantie par la parole de l’Éternel.

Dans le v. 3 :
«Et il apparut un autre signe dans le ciel: et voici, un grand dragon roux, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes». C’est Satan qui est revêtu, comme on le verra plus loin, des attributs qui caractérisent l’ennemi le plus acharné qu’Israël ait jamais rencontré. Si la tyrannie de Nebucadnetsar était grande, la puissance romaine, qui a foulé sous ses pieds et écrasé Jérusalem, était d’une cruauté bien plus terrible et prolongée. La signification de ce double symbole est ainsi rendue d’autant plus frappante. Israël n’est pas encore délivré mais le prophète montre ce qu’il est dans la pensée de Dieu et quelle sera un jour sa position. Puissant encouragement lorsque l’on considère le chemin de ce peuple avant que tout ne soit réalisé. Avant cela, l’ennemi est présenté sous son caractère de pouvoir rebelle et apostat. Le dragon a 7 têtes: c’est la plénitude de l’autorité en matière de gouvernement. Il a 10 cornes; ce n’est pas quelque chose de complet, mais qui en approche; c’est une très grande somme de puissance dans les instruments mis en oeuvre en occident. Ce qui est humain n’est jamais complet. Dieu donne à la femme douze étoiles, tandis que le dragon n’a que dix cornes. Les 7 têtes nous offrent, semble-t-il, une succession complète des diverses formes de gouvernement; mais Dieu ne permet pas qu’il y ait là cette plénitude du pouvoir administratif que nous voyons appartenir à la femme. L’ordre sera parfait quand, dans le siècle à venir, le Seigneur Jésus aura la main mise sur le gouvernement de la terre. Lui-même dit à ses apôtres: «En vérité, je vous dis, que vous qui m’avez suivi, — dans la régénération, quand le fils de l’homme se sera assis sur le trône de la gloire, vous aussi, vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël» (Matt. 19, 28). Telle est la place spéciale d’honneur et de confiance destinée aux 12 apôtres de l’Agneau.

Dans le v. 4 :
« Et sa queue entraîne le tiers des étoiles du ciel ». Cela se rapporte à l’empire romain[1] et il faut y comprendre ce qui est proprement romain, soit la partie occidentale de l’Europe;  non ce que les Romains possédèrent de plus comme par exemple, la Grèce et ce qu’ils conquirent des empires Babyloniens et Médo-Perse. Ces dernières contrées sont l’Orient. Ce sera donc dans la partie occidentale de l’Europe que la puissance du dragon se fera particulièrement sentir.

Dans les v. 4 et 5 :
«Et sa queue entraîne le tiers des étoiles du ciel, et elle les jeta sur la terre. Et le dragon se tenait devant la femme qui allait enfanter, afin que, lorsqu’elle aurait enfanté, il dévorât son enfant. Et elle enfanta un fils mâle, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer; et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône». Plusieurs points demandent une explication. En 1er lieu, la pensée qui prévaut généralement est que la femme représente l’Église. Une simple remarque suffit pour renverser cette fausse notion. L’Église n’est jamais présentée dans l’Écriture comme une mère; à plus forte raison, l’Église n’est pas la mère de Christ qui, évidemment, est le fils mâle. Sous l’image d’une femme, l’Église est la fiancée de Christ. De son côté, Israël, comme corps, peut être envisagé comme ayant enfanté, symboliquement, Christ qui, en effet, est issu des Juifs selon la chair (Rom. 9, 5). Que Christ soit le fils mâle, c’est ce que prouvent clairement les Écritures. «Un enfant nous est né, un Fils nous a été donné» (Es. 9, 6). Le Psaume 2 enseigne que, en plus d’être l’enfant d’Israël, le Fils promis est aussi reconnu et honoré de Dieu; comme Fils, il gouvernera les nations avec une verge de fer.
La femme représente donc Israël selon la pensée de Dieu; Israël comme corps, comme ensemble complet; et le fils mâle est, sans nul doute, le Seigneur Jésus. Cela posé, nous pouvons comprendre la signification et la portée de la scène où nous sommes introduits.
Malgré que Christ est le fils mâle né d’Israël, il peut y avoir, à 1ère vue, pour quelques esprits, une certaine difficulté à comprendre comment la naissance de Christ est introduite dans ce chapitre. Pour résoudre la question, remarquons que l’Esprit de Dieu ne continue pas ici à présenter le cours des événements à venir. Il retourne en arrière, et rien ne limite jusqu’à quelle époque. Il n’y a dans cette portion du livre aucune date qui puisse servir à fixer le moment de la naissance du fils mâle. Mais pourquoi, peut-on demander, est-il question ici de cette naissance car le fait était bien connu et proclamé depuis longtemps. En effet, la prédication de l’évangile ainsi que l’enseignement chez les chrétiens que notre Seigneur était né, avait vécu et était monté au ciel, étaient des enseignements connus. Pourquoi donc la présenter d’une façon si extraordinaire dans la prophétie? La raison en est, semble-t-il, que Dieu voulait, sans la mentionner distinctement, rappeler, mystiquement et d’une manière frappante, la naissance de Christ, en la rattachant à son enlèvement au ciel et vers son trône. Cela se lie avec la réouverture des voies de Dieu envers les Juifs et leur restauration définitive comme nation.

Il est donc clair que Dieu ne dispose pas ici les sujets relativement au temps, mais selon leur relation avec Christ leur centre. Jean, auteur de l’Apocalypse, va bientôt après entrer dans la description des scènes finales. Mais avant cela, il déploie le conseil de Dieu à l’égard d’Israël. De ce fait, on comprend quelque peu l’opposition acharnée du diable quant à l’accomplissement de ce conseil car c’est ce que l’adversaire redoute le plus. Satan met, dans sa résistance à Christ, toute la ténacité possible, toute la haine et l’orgueil imaginables. Il reconnaît en Christ celui qui l’a écrasé et qui est le libérateur de l’homme et de la création; de là l’antagonisme constant qui existe entre lui et le Fils de Dieu. Il y a plus: Satan s’élève contre la relation de Christ, avec le pauvre peuple d’Israël, voué au mépris. Néanmoins, avant que Dieu ne prenne ouvertement en mains la cause d’Israël, il y a ce fait remarquable que Christ est enlevé vers Dieu et vers son trône. Aucune mention n’est faite de sa vie, ni même de sa mort et de sa résurrection; il semblerait, d’après ce passage, que le Seigneur est monté au ciel aussitôt après sa naissance. Tout est présenté ici à un point de vue entièrement mystique. Ce n’est en aucune manière de l’histoire, ni anticipée, ni en fait. Si c’eût été un sommaire historique, nous y aurions vu indiqués les grands événements de la vie du Seigneur, que nous avons mentionnés, et sur lesquels repose toute espérance pour l’univers. Tout cela est entièrement passé sous silence. Cela nous apprend, comme le fait aussi la prophétie de l’Ancien Testament, comment le Seigneur et son peuple sont enveloppés, pour ainsi dire, dans le même symbole. De même aussi, mais d’une manière encore plus prononcée, ce qui est dit de Christ s’applique au chrétien.

En relation avec ce qui précède, l’enlèvement du fils mâle vers Dieu et vers son trône comprend aussi l’enlèvement de l’Église. Cela est introduit ici en raison de la vérité que Christ et l’Église sont un et ont une destinée commune. Puisqu’il est monté au ciel, l’Église aussi doit y être ravie. «Ainsi aussi est le Christ», dit l’apôtre Paul, en parlant de l’Église, car, dans ce passage (1 Cor. 12, 12), il s’agit du corps plutôt que de la tête, et Paul ne dit pas: «Ainsi aussi est l’Église», mais «ainsi aussi est le Christ». C’est suivant la même ligne de pensées que Jean, dans la prophétie, nous montre le fils mâle placé au ciel dans un lieu complètement en dehors des atteintes de Satan. Ce fait se rapporte d’une manière remarquable à ce qui a déjà été affirmé quant à la structure du livre: il y a un nouveau commencement qui est en rapport avec l’objet spécial que le Saint Esprit a en vue dans cette dernière partie. Avant tout, Jean a montré le dessein général de Dieu quant aux Juifs. En cela l’ordre est strictement gardé. Nous aurions pu penser que la voie la plus naturelle était d’établir d’abord le fait que le fils mâle avait été enlevé; mais non: Dieu produit et décrit toujours les choses suivant la méthode la plus sage et la meilleure. Christ étant issu d’Israël, il fallait d’abord montrer sa relation avec Israël. Le second fait est l’opposition du diable aux conseils de Dieu; l’obstacle qui est mis pour un temps à l’accomplissement de ces conseils fournit au Seigneur lui-même l’occasion de prendre sa place dans le ciel, et plus tard à l’Église de l’y suivre. Ensuite l’intention du Seigneur d’agir pour l’exécution de ses desseins quant à Israël et à la terre revient sur la scène. En résumé donc, la première partie de ce chapitre est une représentation mystique de la relation du Seigneur avec Israël, et de sa translation en dehors de la scène, ceci étant l’effet de l’antagonisme de Satan; mais cela donne, pour ainsi dire, occasion à Dieu, de lier à cette disparition de Christ dans le ciel, le fait que l’Église l’y suit au temps convenable; car l’Église est unie à Christ. On voit ainsi que l’enlèvement du fils mâle n’est pas un simple fait historique. L’ascension de Christ est introduite ici, parce qu’elle renferme comme conséquence l’enlèvement subséquent de l’Église, pour qu’elle soit où il est, son corps formant avec lui un seul et même homme mystique devant Dieu, «la plénitude de celui qui remplit tout en tous» (Eph. 1, 23).

Ce qui précède étant bien compris, le sujet tout entier se trouve considérablement éclairci. «Elle enfanta un fils mâle qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer» (v. 5). Ces paroles sont clairement attribuées au fils mâle qui est envisagé non personnellement et seul, mais mystiquement, et cela d’autant que cette même promesse est faite à l’église de Thyatire, ou plutôt aux fidèles qui s’y trouvent. Le Seigneur dit expressément qu’à celui qui vaincra, il donnera autorité sur les nations, et qu’il les paîtra avec une verge de fer, selon que lui-même l’a reçu de son Père (Apoc. 2, 26-27). Cela confirme bien ce qui a été avancé. «Et la femme s’enfuit dans le désert, où elle a un lieu préparé par Dieu, afin qu’on la nourrisse là mille deux cent soixante jours» (v. 6).

Versets 7 à 12 : dans cette partie, les circonstances qui forcent la femme à fuir sont relatées. Satan et ses anges sont dans le ciel (Éph. 6, 12). Les cieux que Dieu a créés, dans lesquels son trône peut être placé, sont accessibles à Satan. C’est là qu’il a accusé Job; toutefois, Satan n’a pas l’accès dans la lumière inaccessible. Jésus déclare, en parlant des miracles de ses disciples: «J’ai vu Satan tomber du ciel comme un éclair» (Luc 10, 18). À la vue d’un petit échantillon des puissances du monde à venir, il aperçoit en perspective toute la puissance de Satan chassé du ciel. Il y a ici (v. 7) une bataille dans le ciel. Michel et ses anges combattent contre le Dragon et ses anges. Michel est appelé l’Archange (Jude v. 9). La Parole de Dieu mentionne 2 fois ce mot dont cette voix d’archange du Seigneur dans 1 Thes. 4, 16. Le résultat immédiat de cette bataille est que Satan est chassé sur la terre. Il ne peut plus rien dans le ciel. Jusque là, Satan n’est pas dans l’étang de feu. Il est avec les anges dans les lieux célestes. Il y aura même des hommes dans le lac de feu brûlant et dans le soufre avant que Satan y soit (Apoc. 19, 20). Il sera donc chassé du ciel et jeté sur la terre. Là, il agira encore et séduira les nations. Satan est adoré chez les nations païennes. Mais lorsque Satan sera chassé du ciel, ces lieux célestes seront pour toujours nettoyés des souillures et de la présence de Satan. Il a été vaincu en raison du sang de l’Agneau. L’effet des accusations de Satan est de manifester la faveur de Dieu envers ses enfants. Chassé du ciel, Satan viendra sur la terre y faire éclater la révolte.

Autres notes des v. 7 à 12 :

Dans les v. 7 et suivants :
Une nouvelle scène s’ouvre. Ce ne sont plus les conseils de Dieu ou des principes vus dans sa pensée; ce sont des faits positifs, d’abord dans le ciel, puis, plus tard, il y a les effets et les changements qui en résultent sur la terre.
«Il y eut un combat dans le ciel: Michel et ses anges combattaient contre le dragon. Et le dragon combattait, et ses anges; et il ne fut pas le plus fort, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et le grand dragon fut précipité, le serpent ancien, celui qui est appelé diable et Satan, celui qui séduit la terre habitée tout entière, — il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j’ouïs une grande voix dans le ciel, disant: Maintenant est venu le salut et la puissance et le royaume de notre Dieu et le pouvoir de son Christ, car l’accusateur de nos frères, qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit, a été précipité; et eux l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage; et ils l’ont pas aimé leur vie, même jusqu’à la mort. C’est pourquoi réjouissez-vous, cieux et vous qui y habitez» (v. 7 à 12a).

D’après ces paroles, il est évident qu’il se trouve, à ce moment, dans le ciel, des personnes qui y habitent et qui sympathisent profondément avec leurs frères qui souffrent sur la terre. C’est un fait incontestable; et, bientôt après, Satan perd cette faculté qu’il avait eue précédemment de se présenter devant Dieu comme l’accusateur des frères. Plus jamais il ne doit recouvrer cette haute position de puissance, et ne remplira plus le ciel de ses amers reproches et de ses accusations contre les saints de Dieu.

«Malheur», est-il ajouté à la fin du v. 12 : «malheur à la terre et à la mer, car le diable est descendu vers vous, étant en grande fureur, sachant qu’il a peu de temps». Cela lie clairement l’expulsion de Satan de sa place dans les lieux célestes, avec la dernière crise par laquelle doivent passer les Juifs et les gentils à la fin du siècle; la raison cachée en est aussi donnée. Pourquoi cet extraordinaire déchaînement de persécutions? Pourquoi cette action effrayante de Satan ici-bas, pour une courte période, durant 3½ avant la fin? C’est que Satan ne peut plus accuser en haut; en conséquence, il fait ici-bas tout le mal qu’il lui est possible. Il est précipité sur la terre et ne rentrera plus jamais dans les cieux. Bientôt après, il sera banni de la terre, comme nous le verrons, et renfermé dans l’abîme, et enfin, quoiqu’il doive être «délié pour un peu de temps», sa ruine finale et irrémédiable arrivera, car alors il sera précipité, non dans l’abîme, mais dans l’étang de feu, d’où nul ne revient jamais.
Voilà ce que Dieu nous révèle quant à ses voies envers celui qui, du commencement à la fin, se montre le grand ennemi des hommes.

Versets 13 à 17 : au lieu de considérer (comme au v. 1) la femme dans le ciel ayant le soleil pour couronne, donc revêtue de l’autorité suprême, elle se trouve sur la terre. Christ est sorti de la femme, des Juifs. L’Église n’est nullement la mère de Christ: elle est son épouse. Lorsque Satan est chassé du ciel, il en veut au peuple juif qui est le seul témoignage de Dieu sur la terre. Deux ailes d’un grand aigle sont données à la femme. L’homme fort de Dieu, Christ, n’exerce pas encore sa puissance. La femme n’a rien d‘autre à faire que de s’enfuir pour 3½, temps pendant lequel Satan exercera sa fureur sur la terre. La seule ressource de la femme sera de fuir. Jésus l’a dit en Matt. 24, 16. Depuis le moment où l’abomination qui cause la désolation sera établie dans le lieu saint (Matt. 24, 15 ; Dan. 11, 31), il s’écoulera 3½  jusqu’à la délivrance. Au commencement de ces 3½, il faut que les disciples fuient dans les montagnes (Matt. 24, 16). La femme s’enfuit au désert. C’est le temps de l’indignation (Dan. 8, 19), et de la vengeance (És. 34, 8; 60, 2; Jér. 50,15, 28; 51, 6,11, etc.). On ne peut pas appliquer aux aigles romaines ce qui est dit de l’abomination qui cause la désolation. Rien, depuis la prise de Jérusalem par Titus et son armée, ne coïncide avec l’accomplissement des 1290 jours déterminés en Dan. 12, 11, même en supputant, comme quelques-uns le voudraient, 1290 ans au lieu de 1290 jours.

Le Serpent fait tous ses efforts pour détruire la femme, même quand elle fuit. Il demeure aussi (v. 17) un résidu de la semence de la femme, contre lequel Satan fera la guerre. Ceux qui gardent les commandements de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ (témoignage qu’il a reçu et non celui qui lui a été rendu) sont ceux qui ont l’esprit de prophétie, qui s’attachent à Jésus (c’est-à-dire au témoignage de l’esprit de prophétie, qui est le témoignage de Jésus), à la promesse de Dieu et non à l’Antichrist. Le fleuve qui sort de la gueule du Dragon, c’est une masse de peuples. Dans És. 8, 7-8, le roi d’Assur et toute sa gloire, quand il vient ravager la Judée, sont présentés sous l’image des eaux d’un fleuve grosses et fortes. La terre engloutit le fleuve que le Dragon jette après la femme. Dieu, par sa providence, empêche ces nations de dévorer et de détruire Israël.

Puis nous avons ici la fin de la 70ème semaine de Daniel. Cette fin de semaine concerne les choses terrestres. Elle est future. Après le combat dont il est parlé dans ce chapitre, Satan ne regagnera jamais le ciel. Après avoir été lié dans l’abîme pendant 1000 ans, il regagnera la terre et séduira les nations (Apoc. 20, 8), mais il ne regagnera jamais le ciel. Les habitants de la terre ne sont jamais l’Église. Ce sont ceux qui s’attachent au système de ce monde dans la terre prophétique aux derniers jours, et qui y demeurent. Ceux de la mer sont les nations en dehors de la terre prophétique. Ceux qui habitent sur la terre sans être justes ont contre eux Satan dans toute sa fureur. La femme s’enfuit. L’ordre observé ici est à remarquer: l’enlèvement de l’enfant mâle puis la guerre dans le ciel. Puis, sur la terre, la persécution de la femme par Satan chassé du ciel.

Autres notes des v. 13 à 17 :

Dans les v. 13 et suivants :
L’histoire se poursuit sur la terre: «Et quand le dragon vit qu’il avait été précipité sur la terre, il persécuta la femme qui avait enfanté le fils mâle. Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu’elle s’envolât dans le désert, en son lieu, où elle est nourrie un temps, et des temps, et la moitié d’un temps, loin de la face du serpent» (v. 13 et 14). Ainsi la femme reçoit, non la puissance pour résister à Satan et combattre contre lui, mais les moyens de fuir rapidement sa violence, et de se mettre à l’abri de sa persécution. C’est ce qui est figuré par les deux ailes du grand aigle, dont le vol énergique présente une image vivante d’une fuite procurée par des instruments puissants.
Dès lors l’ennemi, dont Dieu a déjoué les desseins, fait d’autres efforts. «Et le serpent lança de sa bouche de l’eau, comme un fleuve, après la femme, afin de la faire emporter par le fleuve» (v. 15). Il essaye de soulever quelques nations, qui sont dans un état de désorganisation, afin d’accabler les Juifs; mais c’est en vain car «la terre», c’est-à-dire ce qui est encore organisé, donc avec un gouvernement stable, à ce moment-là, «vint en aide à la femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa bouche. Et le dragon fut irrité contre la femme, et s’en alla faire la guerre contre le résidu de la semence de la femme, ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus» (v. 16 et 17). Les Juifs du résidu seront remarquables par la puissance de leur témoignage. La femme, elle, représente ce peuple sous l’idée la plus générale. Le résidu de la semence est la portion qui rend témoignage. Tous les Juifs de cette époque, comprenons-le bien, n’auront pas la même puissance spirituelle: il y aura des différences. Quelques-uns seront plus énergiques et plus intelligents que les autres. Satan les haïra d’autant plus, et s’efforcera de détruire ceux qui maintiendront plus particulièrement le témoignage de Jésus.

Pour terminer, relevons au v. 1, un grand singe; v. 2, un grand tourment; v. 3 et 9, un grand dragon; v. 10, une grande voix; v. 12, une grande fureur; v. 14, un grand aigle.



[1] Voir commentaires (où il est question d’une 3ème partie) de WK sur les ch. 8 et 9 de l’Apoc. 

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