Contraste : Pierre et Judas, deux disciples

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♦ ♦ ♦ 1912 ♦ ♦ ♦

Souvent la Parole nous présente deux personnes placées dans des conditions identiques ou du moins bien semblables et dont la conduite et l’orientation de vie diffèrent entièrement. Et pour plusieurs de ces exemples nous connaissons l’aboutissement de ces chemins divergents.

Pierre et Judas Deux disciples

Prenons Judas. Quel point de départ magnifique ? . Le grand Dieu des cieux, le Fils Eternel du Père, descend sur cette terre selon les conseils éternels de la Sainte Trinité. Il vient en puissance et en amour. Il choisit Judas avec onze autres pauvres pécheurs que la grâce suprême touche de son aile, pour «être avec Lui» (Marc 3, 14) ; puis ensuite Il les enverra pour prêcher le Royaume, leur donnant autorité pour signe de choix, sur les maladies pour les guérir et sur la puissance du diable pour chasser les démons. Le coeur de Judas n’a-t-il pas été rempli de joie à ce moment-là et n’est-il pas parti avec le désir d’accomplir sa mission ? Ne le retrouvons-nous pas avec les autres en Marc 6, 30, «racontant tout à Jésus» ce qu’ils avaient fait et enseigné ? Avec son compagnon de route «Simon le Cananéen» (Matt. 10, 4), il avait peut-être travaillé avec zèle, quoique sans aucune connaissance véritable du Sauveur. Son coeur n’avait jamais vraiment reçu la grâce ; ce coeur était rempli de l’amour de l’argent sans peut-être qu’il s’en rendît compte ; il conservait une idole, un coin de son coeur sur lequel Satan avait prise ; l’idole qu’il caressait et Act. 1, 18, ouvrant la porte de son coeur, nous apprend qu’il désirait «acheter un champ» ; ce passage nous montre le désir de son coeur comme un fait accompli, il arrivera à son but par tous les moyens. Jean 12, 4-8 nous fait pénétrer dans le coeur de cet homme qui n’avait rien reçu pour sa conscience pendant ce long séjour avec «Lui» (3 années et demi). Il avait tout vu, tout entendu, des actes d’amour et des paroles ineffables de Jésus, mais son coeur distrait par la réalisation de son idole était devenu absent.

Si en Rom. 11, 33, l’apôtre s’écrie : «O profondeur des richesses, de la sagesse et de la connaissance de Dieu», si cette exclamation, cette profondeur, qui s’applique à Sa grâce, nous rappelle celle du coeur humain livré au mal, Jér. 17, 9-10 nous parle de son incurabilité ; Dieu seul le sonde et le connaît.

Juda seul est appelé «fils de perdition», comme l’est aussi le fils de perdition, l’homme de péché de 2 Thes. 2, 3 ; il est laissé à ce que l’Écriture dit de lui. Le Seigneur lui donne encore toutes les marques d’amour. Il ouvrira encore devant lui l’aboutissement des deux chemins, cherchant à atteindre son coeur. L’homme privilégié par excellence, l’homme qui a été «avec Lui» le vendra pour acquérir son idole, mais la prison de Dieu l’a recueilli avant qu’il le fasse ; il s’y est précipité lui-même, tué par sa conscience et il attend désormais l’ouverture du lieu des éternelles flammes.

L’idole, quelle qu’elle soit, peut-être une chose bonne en elle-même, elle est ce qui empêche les hommes de venir à Christ et le croyant d’être fidèle. Sondons nos cœurs dans la présence de Dieu, qui que nous soyons.

Et Pierre ! Homme énergique, confiant dans sa sagesse et une fois acquis de cœur au Seigneur, confiant dans son amour pour Lui ; l’homme des extrêmes parfois (Jean 13, 8-11) et surtout Matt. 16, 16-23, tel nous  trouvons Simon d’abord, puis Pierre, nom qu’une merveilleuse grâce lui a donné. Impulsif, il y a bien des choses à reprendre en lui ; toujours le premier à parler et le dernier à se taire, le Seigneur s’occupe beaucoup de lui, plus que de tout autre disciple semble-t-il. Il l’enseigne davantage et tout ce travail d’amour aboutit pourtant à une chute douloureuse ; le disciple qui avait dit en Matt. 16, 16 : «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant», celui qui en Jean 6, 68 dit : «Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle», jurera avec imprécations qu’il ne connaissait pas «cet homme» (Marc 14, 71). Là aussi nous pouvons dire : «O profondeur du coeur humain» ; il aimait profondément Jésus, mais «assis au siège des moqueurs» (Ps. 1, 1), la crainte de l’homme domine son réel amour. Mais Jésus abandonne-t-il jamais ceux que le Père lui a donnés ? Lui qui s’était tant occupé de Pierre, s’en occupera jusqu’au bout. Au moment où tout le poids du péché s’avançait contre notre Divin Substitut, au moment où le Créateur, le Soutien de toutes choses, se livrait entre les mains de ses créatures révoltées, son regard va chercher Pierre, qui vient d’entendre le coq avertisseur chanter. Ce regard veut dire : «tu vois, je t’aime toujours». Pierre pleure, il juge les fruits amers produits par sa présomption et en Jean 21, 15-23, le Seigneur, sans aucun reproche, creuse encore dans le coeur de Pierre pour extirper les racines de cette plante néfaste. 

Après le sceau du Saint Esprit, ce même Pierre restauré par la grâce et l’amour, sera, lui, choisi par l’Esprit pour dire aux Juifs : «vous avez renié le Saint et le Juste» ; il accomplit un service remarquable dans la dépendance du Seigneur ; un ange sera envoyé du ciel pour le délivrer dans l’antichambre de la mort ; il encourage encore maintenant les croyants dans la souffrance par la présentation de la gloire (1Pi.), et dans sa seconde épître, il nous apprend le gouvernement de Dieu envers ce monde. Pierre, un homme qui nous montre ses faiblesses et les ressources du Seigneur, nous a bien souvent encouragés par la considération de la fidélité envers lui de Celui qui l’aimait et qui nous aime.

Judas, un homme naturel, placé en présence de privilèges sans nombre et qui n’en profite pas, poursuivant les désirs de son coeur. Ne sont-ils pas nombreux ceux qui dans la chrétienté – enfants de chrétiens peut-être – ayant la connaissance du grand amour qui sauve, et qui s’en vont, gardant leurs idoles, au lieu où Judas les attend.

Deux disciples, choisis ensemble par Jésus, trois ans et demi de séjour «avec Lui», même service donné par Lui – deux destinations – la gloire avec la récompense donnée à la fidélité ; – l’enfer avec le remords éternel d’avoir méprisé Jésus. Qu’avez-vous choisi ?

 

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