L’étoile de la nativité

Retour au menu « Lis ceci »
♦ ♦ ♦ 1927 ♦ ♦ ♦

 

Le texte qui suit démontre comment l’astronomie explique l’étoile de la Nativité. Les évènements dont parlent les évangiles sont replacés dans leur contexte historique. Ce récit apporte donc, en plus d’un enseignement astronomique, une contribution à l’histoire de la Palestine.
Ce récit, aussi intéressant et aussi vrai soit-il du point de vue astronomique, ne veut pas dire que les choses se soient passées ainsi. C’est possible mais le Dieu Créateur a et avait tout par devers lui pour faire aboutir ses desseins. Dans le cas particulier, cette étoile peut, ou ne peut pas être, celle dont les lignes suivantes font l’objet. Pour suivre ce récit, le lecteur s’imaginera être dans un planétarium ou devant un programme informatique d’astronomie :
les préoccupations premières de l’homme furent d’essence religieuse; il éprouvait la nostalgie du divin. Ensuite il aspira à la connaissance. Les peuples de bergers de l’Orient cherchèrent la réponse à ces deux besoins dans le ciel étoilé dont le comportement régulier les impressionnait fortement. Ils croyaient à l’interdépendance des phénomènes célestes et des destins des humains. Aussi virent-ils une relation entre l’événement le plus important de l’histoire de la chrétienté, la naissance de Jésus et le mouvement des planètes. Voyons alors ce que l’astronomie enseigne.
Avant d’entreprendre un voyage dans un pays lointain à une époque très reculée, il est nécessaire de se familiariser avec le ciel tel qu’il se présente chez nous actuellement. Vous voyez dans les nuits les étoiles qui illuminent le lieu de votre habitation située en France. Représentez-vous la période de Noël. Les constellations les plus marquantes sont la Grande Ourse ou Grand Chariot au Nord et Orlon au Sud. Le ruban argenté de la Voie Lactée s’étire du Nord-Ouest au Sud-est. Remarquez, proches du Zénith, les 5 étoiles en forme de W de Cassiopée. Revenons au Grand Chariot : en prolongeant le segment qui relie les deux étoiles extérieures de 5 à 6 fois sa valeur, on arrive à cette petite étoile, la Polaire. C’est approximativement l’intersection de l’axe de rotation de la Terre et de la voûte céleste, autrement dit le Pôle Nord céleste. Sa position est très importante pour la compréhension de ce qui va suivre. Nous savons que la Terre fait, en 24 heures, un tour sur elle-même, d’Ouest en Est. Le terrien non averti ne s’en rend pas compte. Il lui semble plutôt que c’est la voûte céleste, avec les étoiles, qui tournent d’Est en Ouest, et encore lui faut-il, pour s’en apercevoir, observer le ciel plusieurs heures durant. Ce mouvement peut-être accéléré dans un planétarium ou dans un programme informatique. En observant, remarquez les étoiles qui montent de l’horizon à l’Est tandis qu’à l’Ouest elles s ‘évanouissent. Orlon s’apprête également à disparaître. La Grande Ourse, elle, du moins sous nos latitudes (France, Suisse, Allemagne, …) à notre époque, demeure au-dessus de l’horizon. C’est une constellation circumpolaire. Voici le matin. Le Soleil se lève à l’horizon rouge comme il l’est alors en réalité.
Pour mieux comprendre ce qui va suivre, nous devons introduire ici quelques notions fondamentales d’astronomie. Vous avez devant vous un arc de cercle pointillé qui va du point Sud en passant par le Zénith et le Pôle Nord au Point Nord. C’est le méridien; le soleil le traverse chaque jour à midi: il atteint alors sa plus grande hauteur au-dessus l’horizon. Du réseau que vous voyez maintenant, retenons deux autres grands cercles: le trait continu correspond à l’équateur céleste, intersection du plan de l’équateur terrestre et de la sphère céleste. L’échelle allant de 0 à 24, sert à déterminer l’heure. Celle-ci se lit à l’intersection de l’équateur et du méridien: mais il s’agit de l’heure sidérale et non de l’heure légale qui règle nos montres. L’arc de cercle en trait jaune discontinu représente l’écliptique, trajectoire apparente annuelle du Soleil. La position du Soleil sur l’écliptique déterminant la date, cet arc est pourvu d’une échelle de date. Comme nous l’avons déjà dit, vous avez sous les yeux l’aspect du ciel aux environs du 24 décembre.
L’écliptique traverse 12 constellations qui portent presque toutes des noms d’animaux:
d’où son nom de Zodiaque. Vous avez certainement remarqué que la rotation du ciel s’est arrêtée dès que le Soleil a atteint le méridien. Ré enclenchons le mouvement, nous constatons que le méridien reste immobile tandis que le réseau de cercles participe à la rotation du Soleil et des étoiles. Attendons minuit. C’est toujours le ciel de France dans la nuit de Noël que nous contemplons. Mais nous sommes préparés à nous reporter à d’autres temps et d’autres lieux. Le retour à plusieurs millénaires en arrière apporte un changement notable du ciel que l’on peut constater en observant quelques constellations zodiacales, faciles à reconnaître dans le ciel à l’aide de ces dessins. Le Bélier se trouve juste au-dessus de l’écliptique entre le 20 et le 25 avril. Un peu en dessous de l’écliptique, le Taureau entre la fin mai et la mi-juin. Les Gémeaux, rectangle d’étoiles entre la fin juin et la mi-juillet. Sautant le Cancer, nous arrivons au Lion dont la tête en forme de Faucille se remarque aisément. Son étoile principale Régulus frôle l’écliptique. La constellation se situe entre le 15 août et le 20 septembre. Il faut distinguer les constellations zodiacales des signes du zodiaque: ceux-ci sont des segments de l’écliptique, de longueurs à peu près égales. Ils datent de l’antiquité et ne correspondent plus du tout aux constellations du même nom. Pour rétablir la position des étoiles à 1’époque de la naissance du Christ, nous utilisons ce cercle dit « cercle de précession ». La flèche blanche indique encore en ce moment le temps actuel, soit l’an 2000. Maintenant, nous revenons environ à zéro, un peu avant le temps de la naissance du Christ, à la fin de l’an 8 avant Jésus-Christ.
Vous constatez que les constellations se sont décalées sur l’écliptique; elles ont avancé d’un mois. Les positions des constellations zodiacales sont redevenues celles des signes du zodiaque. L’étoile polaire s’est éloignée du Pôle. Au voisinage du Pôle, il n’y a plus d’étoile brillante. Voici donc le ciel tel qu’il apparaissait aux français il y a 2000 ans. Gagnons la Terre Sainte en passant de la latitude de 470 à celle de 3200. Les astres situés au Nord s’enfoncent progressivement sous l’horizon tandis qu’au Sud surgissent de nouvelles constellations. L’heure avance aussi. Minuit est passé. Une aube nouvelle paraît. Juste au-dessus de l’horizon se dresse une des plus belles constellations australes, la Croix du Sud si souvent chantée. Tel est le fourmillement d’étoiles que les habitants de Bethléem contemplaient dans la nuit du 24 décembre, un an avant la naissance réelle du Sauveur. Nous comprenons facilement que les peuples de l’orient aient été tellement impressionnés par cette mer d’étoiles qui déploie une splendeur particulière dans ces régions désertiques. Ces étoiles que nous admirons sont des corps célestes dont les positions, les uns par rapport aux autres, ne changent pas, ou très peu: ce sont les étoiles fixes. Elles brillent par elles-mêmes comme le Soleil qui appartient également à cette catégorie. D’autres astres se déplacent parmi les étoiles fixes: ce sont les planètes, beaucoup plus petites et n’ayant pas de lumière propre. Elles sont nos voisines et réfléchissent la lumière solaire. Quelques-unes d’entre elles sont visibles à l’oeil nu: Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Mercure, de par sa distance par rapport au Soleil, est très rapide. Jupiter et Saturne vont jouer un rôle important dans ce qui suit. 0bservons leur mouvement jusqu’au début du mois de mai et l’an 7 avant J.C. L’appareil est réglé de telle sorte que le Soleil reste immobile au méridien. Nous pouvons ainsi lire facilement la date. Le déplacement de Mercure est bien visible. La planète ne se meut pas uniformément d’Ouest en Est; par instant son mouvement est rétrograde: elle décrit alors une boucle. Dans la constellation des Poissons Jupiter et Saturne s’approchent l’un de l’autre. C’est l’époque dont parle l’évangéliste Matthieu.

Évangile selon Matthieu, au chapitre 2 et aux versets 2 à 11 :
1 Or, après que Jésus fut né à Bethléhem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici, des mages de
l’orient arrivèrent à Jérusalem, disant : 2 Où est le roi des Juifs qui a été mis au monde ? car nous avons vu son étoile dans l’orient, et nous sommes venus lui rendre hommage. 3 Mais le roi Hérode, l’ayant ouï dire, en fut troublé, et tout Jérusalem avec lui ; 4 et ayant assemblé tous les principaux sacrificateurs et scribes du peuple, il s’enquit d’eux où le Christ devait naître. 5 Et ils lui dirent : À Bethléhem de Judée ; car il est ainsi écrit par le prophète : 6  » Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n’es nullement la plus petite parmi les gouverneurs de Juda, car de toi sortira un conducteur qui paîtra mon peuple Israël  » [Michée 5:2]. 7 Alors Hérode, ayant appelé secrètement les mages, s’informa exactement auprès d’eux du temps de l’étoile qui apparaissait ; 8 et les ayant envoyés à Bethléhem, il dit : Allez et enquérez-vous exactement touchant le petit enfant ; et quand vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir, en sorte que moi aussi j’aille lui rendre hommage. 9 Et eux, ayant ouï le roi, s’en allèrent ; et voici, l’étoile qu’ils avaient vue dans l’orient allait devant eux, jusqu’à ce qu’elle vint et se tint au-dessus du lieu où était le petit enfant. 10 Et quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une fort grande joie. 11 Et étant entrés dans la maison, ils virent le petit enfant avec Marie sa mère ; et, se prosternant, ils lui rendirent hommage; et ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent des dons, de l’or, et de l’encens, et de la myrrhe.

A la lecture de ce textes trois questions se présentent à l’esprit:
1/ Qui étaient les Mages?
2/ A quelle époque ces événements eurent-ils lieu?
3/ Quel est cet astre mentionné quatre fois?

Voyons d’abord qui étaient les Mages?
Le mot mage est d’origine iranienne et désignait des prêtres persans et mésopotamiens, hommes sages et érudits. On pense qu’il s’agissait des prêtres d’un des sanctuaires orientaux les plus célèbres, le temple de Mardouk à Babylone. Ils étaient également très versés en astronomie.
Origène d’Alexandrie, se basant sur les trois présents mentionnés dans l’évangile, l’or, l’encens et la myrrhe, en déduisit qu’il y avait trois Mages. Ce nombre s’est perpétué. Le moyen âge fit des trois Mages, trois Rois, non sans raison d’ailleurs, car les prophéties ayant trait à la naissance du Messie parlaient de princes et de rois:
« Que les rois de Tarse et des Iles apportent des cadeaux;
« Que les rois de Saba et de Seba fassent des dons ».
Saba, en Arabie du Sud, était connue dans les temps bibliques pour ses exportations d’or et d’encens. Les trois Mages, devenus les trois Rois Mages, sont entrés très tôt dans l’art et la littérature. Une de leurs plus belles représentations, de l’époque du haut Moyen âge, se trouve dans l’Église Saint Apollinaire à Ravenne. Il s’agit là d’une des plus célèbres mosaïques du 6ème siècle. Les Rois portent les noms de Gaspar, Melchior et Balthazar. Selon une pieuse légende du 12ème siècle, les corps des trois Mages auraient été amenés à Constantinople sur la demande de Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, et ensuite transférés A Milan. Rainald von Dassel, chancelier de l’empereur Frédéric 1er et plus tard archevêque de Cologne fit transférer en 1164 les ossements à Cologne où ils se trouvent toujours dans la précieuse Châsse des Mages. Pour ce qui est de l’époque à laquelle ces événements se sont passés, il faut replacer la naissance du Christ et la visite des Mages venus d’Orient dans le contexte historique. Nous pouvons nous baser sur les dates de la via du roi Hérode 1er. Elles nous sont données par les historiens romains et surtout par le savant juif Flavius Josèphe, dont l’oeuvre, les Antiquités judaïques, peut être tenue pour une source sûre. Hérode est né en 74 avant Jésus Christ. Rome le nomma roi de toute la Palestine en l’an 40. Il eut à défendre sa position à l’aide des armées romaines: originaire d’Idumée, il n’était pas Juif, aussi le peuple et la noblesse récusaient-ils son autorité. Sa façon de gouverner, avisée mais brutale, lui permit de vaincre les difficultés intérieures et extérieures: l’histoire le connaît sous le nom d’Hérode le Grand. Mais sa cruauté était telle qu’il n’hésita pas à sacrifier quelques membres de sa famille à sa politique et à son humeur. C’est ainsi que peu avant sa propre mort, il fit étrangler en prison son fils Antipater qu’il avait pourtant désigné pour lui succéder. Quelques mois auparavant, il avait condamné à mort un groupe de conjurés et Flavius Josèphe rapporte que, dans la nuit de leur exécution, il y eut une éclipse de Lune. Or la date de cette éclipse peut être calculée exactement: ce fut dans la nuit du 15 au 16 septembre en 5 avant Jésus Christ. Flavius Josèphe relate en outre que peu après l’exécution des insurgés et de son fils Antipater, le roi passa lui-même de vie à trépas avant la Pâque juive. Hérode mourut donc immédiatement avant la Pâque de l’an 4. Comme les événements cités par l’évangile se sont produits à un moment où Hérode était encore en pleine possession de ses moyens, il faut en déduire que la naissance du Christ eut lieu au moins 4 ans avant l’an zéro de notre ère. Il est difficile de déterminer la date exacte d’ après les récits historiques. Dans son évangile, au chapitre 2, versets 1 à 7, Luc parle d’un recensement qui eut lieu en Palestine a cette époque.

Évangile selon Luc chapitre 2 versets 1 à 7 :
1 Or il arriva, en ces jours-là, qu’un décret fut rendu de la part de César Auguste, [portant] qu’il fût fait
un recensement de toute la terre habitée. 2 (Le recensement lui-même se fit seulement* lorsque Cyrénius eut le gouvernement de la Syrie.) 3 Et tous allaient pour être enregistrés, chacun en sa propre ville. 4 Et Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, dans la ville* de David qui est appelée Bethléhem, parce qu’il était de la maison et de la famille de David, 5 pour être enregistré avec Marie, la femme qui lui était fiancée, laquelle était enceinte. 6 Et il arriva, pendant qu’ils étaient là, que les jours où elle devait accoucher s’accomplirent ; 7 et elle mit au monde son fils premier-né, et l’emmaillota, et le coucha dans la crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie.

Il est certain qu’un tel recensement avait été ordonné par l’empereur Auguste pour tout l’empire romain; il y fut procédé en Egypte en 10 avant J.-C. Fut-il fait en Judée en l’an7 ? On peut le penser mais ce n’est pas prouvé historiquement. L’astre dont parle les Ecritures pourrait-il nous éclairer? Nous en arrivons ainsi à la question: Qu’était donc cet astre? Fut-il un phénomène astronomique explicable scientifiquement ou un événement miraculeux? Dans le 1er cas, il serait possible de calculer la date de son apparition et par là-même celle de la naissance du Christ. Ces essais de calcul sont nombreux. On s’est demandé s’il ne pourrait pas s’agir d’une pluie d’étoiles filantes: mais ce phénomène est bien trop fréquent et trop ordinaire pour qu’il décide les Mages babyloniens a partir en voyage. Fut-ce alors une comète? Il y en eut effectivement une en l’an 10; seulement, pour la naissance du Christ, c’est trop tôt. Cette comète tourne d’ailleurs toujours autour du Soleil; c’est la comète de Halley, du nom de l’astronome anglais qui détermina son orbite au 17e siècle. L’explication par une comète est à rejeter, car selon les astrologues du temps, comète signifiait présage de malheur. 0r, l’astre de la Nativité annonçait un événement heureux, la venue du Sauveur tant attendu. Cet astre aurait-il été une étoile apparue soudainement, c’est-à-dire une Nova ou une Supernova? C’est également exclu car le phénomène aurait été aussi observé par d’autres peuples, notamment les Chinois: or, il n’existe aucune trace d’une semblable observation. Si l’on veut s’en tenir à une explication naturelle, il faut se pencher sur un événement qui, sans être remarqué du commun des mortels put fortement impressionner les astronomes d’alors. Un calendrier babylonien en caractères cunéiformes de l’an 10 avant Jésus Christ le signala. Il parle d’une triple rencontre des deux planètes Jupiter et Saturne dans la constellation des Poissons ce qu’on appelle un grande conjonction, en l’an 7 avant notre ère. Les Rois Mages en ont certainement eu connaissance. Si l’astre dont parle l’évangile se rapporte effectivement à cette rencontre de planètes, la naissance du Christ a eu lieu 7 ans avant le début de notre numération des années établie en 525 par Denys le Petit. Pour comprendre les rapports étroits qui unissaient les phénomènes astronomiques et les faits historiques, il faut connaître ce trait de l’astrologie babylonien : à chaque pays était attribué un signe du Zodiaque et une planète qui déterminaient son destin. Pour les pays de l’Ouest, notamment la Palestine, il s’agissait des Poissons et de Saturne. Rappelons que le Sabbat des Juifs a lieu le samedi, jour de Saturne. D’autre part Jupiter, la plus brillante des planètes, était le symbole de Mardouk, le dieu principal des Babyloniens. Que Jupiter s’approche de l’astre des Juifs, cela devait avoir une signification particulière. Que cette rencontre se répète trois fois en peu de temps, ce qui est extrêmement rare, n’était-ce pas là l’indice d’un événement tout à fait extraordinaire? Rien d’étonnant donc à ce que les Mages interprètent cette triple rencontre de Jupiter et de Saturne dans les Poissons comme l’annonce de l’arrivée du Messie en Judée, pays de Saturne. Observons maintenant l’étrange périple des deux planètes dans le ciel. Nous sommes le 1er mai de l’an 7 avant Jésus-Christ à midi. Le compteur du planétarium indique l’an -6, selon la numération astronomique qui indique zéro pour l’an 1 avant notre ère. Jupiter et Saturne se rapprochent peu à peu l’un de l’autre et se croisent. C’est leur première rencontre. Elle a lieu le 20 mai, à l’Est. C’est sûrement avec un intérêt croissant que les Mages ont scruté le ciel du haut des tours du temple de Mardouk. Ils ont vu les planètes s’écarter après le 20 mai, s’arrêter puis repartir l’une vers l’autre. La 2ème rencontre, de nouveau dans les Poissons, s’est passée, d’après le calendrier en écriture cunéiforme, en automne de l’an 7 avant notre ère. Cette 2ème conjonction a dû décider les Mages à se mettre en route pour aller saluer la venue du Messie dans le pays dont le symbole dans le ciel, Saturne, avait eu la visite de Jupiter, l’astre de leur dieu principal. Leur itinéraire est tracé. L’entreprise était risquée: marcher sur plus de 1000 km dans le désert, affronter des bandes de pillards. Il leur fallait une foi inébranlable dans l’exactitude de leurs déductions pour supporter les privations d’un tel voyage. Après des semaines de route, les Mages ont enfin atteint Jérusalem, capitale de la Judée, à la fin de novembre. Ils vont à la cour d’Hérode s’enquérir du Roi nouveau-né. Puis, ils se rendent, au début de décembre; à Bethléem.
« Et voici que l’astre qu’ils avalent vu à son lever les devançait jusqu’à ce qu’Il vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant ». Dans le ciel se produit la 3e conjonction de Jupiter et de Saturne, toujours dans les Poissons. Un cône de lumière pâle le long de l’écliptique, la lumière zodiacale, inonde le lieu de la naissance. C’est ainsi que l’astronome explique de nos jours l’apparition de l’étoile de la Nativité. Pour le non-initié, le phénomène passe inaperçu, mais pour celui qui connaît les choses du ciel étoilé, c’est plus qu’un événement quelconque. Le peuple, lui, n’a pas lu l’arrivée du Messie dans les étoiles; cela ressort de l’évangile selon Luc qui parle de bergers mais ne mentionne aucun astre.

Dans l’évangile de Luc, chapitre 2, versets 8 à 14 :
8 Et il y avait dans la même contrée des bergers demeurant aux champs, et gardant leur troupeau
durant les veilles de la nuit. 9 Et voici, un ange du *Seigneur se trouva avec eux, et la gloire du *Seigneur resplendit autour d’eux ; et ils furent saisis d’une fort grande peur. 10 Et l’ange leur dit : N’ayez point de peur, car voici, je vous annonce un grand sujet de joie qui sera pour tout le peuple ; 11 car aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. 12 Et ceci en est le signe pour vous, c’est que vous trouverez un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche. 13 Et soudain il y eut avec l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu, et disant : 14 Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts ; et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes !

♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦
Retour au menu « Lis ceci »